Un B17 s’écrase sur les rives ombragées de « La Senneviere » petite riviere bien tranquille ….…( extrait de mon journal sagien)
Sources personnelles et archives departementales de l’Orne Services historiques de Maxwell ( Alabama)
Parlons de la Senneviere …..petit ruisseau fleurant bon la campagne et le temps des escapades …les eaux serpentent et se proménent entre les peupliers , et les roseaux
Un souvenir de jeunesse …la beauté simple de la vraie vie avant d évoquer les péripéties d’un drame , jamais oublié et qui va pertuber le rythme paisible ‘et sans heurts de la population locale
Les tragédies humaines ont ce pouvoir d émotion qui fait que longtemps après …dans le cadre de l’histoire d’un petit village , leur évocation souléve toujours les passions
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La mission de l USAF ( us army air force )
Le ‘4 juillet 1943 jour de l Independence Day pour les Etats Unis une centaine de forteresses quitte divers aérodromes de l’East Anglia dans le but de neutraliser l,usine de fabrication de pieces détachées allemandes destinées à la Luftwaffe
Une DCA clairsemée accueille les bombardiers des le survol de la côte normande
Cap au sud …. la formation passe alors au dessus de notre terrain des Ormeaux situé pres du passage à niveau lieu de nos ébats sportifs dans un grondement assourdissant Les archives de l’USAAF précisent …, 165 bombardiers accompagnés d’une escadrille de Spitfires chargée de la protection de la formation Un brouillard opaque oblige l escadrille de chasseurs chargée de la protection des bombardiers à faire demi tour
La forteresse « Nymokimi »no 229960 décolle de Grafton Underwood avec l’équipage suivant
SSGT Robert H Penly (TT)
SSGT Frank J Wingerter (WG SSGT
SSGT Charles Mankowitz (TG)
SSGT Ashworth
SSGT Freeman
SSGT Paul G Welch
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Il est 11 heures et les péripéties de cette journée noire sont restées gravées dans notre mémoire ;;; nous en parlions encore récemment … ,
Le saut vers l inconnu et le crash
Les regards des spectateurs sont rivés vers le ciel particulierement clair en cette journée d’été Aucun nuage et une campagne vraiment attirante
Longue trainée de fumée noire dans son sillage ,venant du sud, une forteresse s’isole de la formation et perd rapidement de l’altitude pour disparaitre en frôlant la cime des arbres et s’ecraser enfin sur un coin de forêt localisé aux alentours de Belfonds, la Perriere bocage verdoyant de notre département
Depuis cet événement que je n’avais pu oublier J’ai eu la chance de pouvoir communiquer dans les années 90 avec les services historiques de Maxwell ( Alabama ) mais aussi avec quelques membres rescapés de l’équipage du 384 TH BG « Nymokimi »
Une collaboration de longue haleine avec l’ historien de ce groupe Ken Becker auquel j’adressais régulierement textes et photos ( voir sites web 384th bg ) complétera un dossier déjà bien documenté
A mon tour Je leur communiquais notre version des faits , en l’occurrence la vision « Vue du sol « et les conséquences désastreuses qui en découlerent
Ce qui suit n’est qu,un simple résumé … des péripéties de ce drame local
Rapports d’évasion nos 65 66 67 68 ( Erickson ,Ashworth ,Penly , Wingerter ) trés simplifiés ( source services historiques de Maxwell)
Le commandant de bord Erickson « Nous avons été touchés au dessus du Mans
Un moteur en moins nous nous trainons derriére la formation qui remonte vers le nord La chasse allemande en profite pour se ruer sur notre avion désemparé et isolé Les circuits d’oxygene dont nous disposons pour voler à plus de dix mille pieds sont alors détruits par une rafale particulierement meurtriére ; je donne l’ordre de sauter
A bord l incendie fait rage , les membres de l équipage se ruent vers les issues de secours « nous éprouvons les plus grande difficultés à vouloir ouvrir les trappes d évacuation Ma combinaison prend feu et je tente de l éteindre avec mes mains En désespoir de cause je me dirige vers l issue de secours se trouvant à l’avant suivant de prés le mécanicien
L ouragan d’air glaçé penetrant par la trappe d’éjection vient enfin à bout de l incendie qui consume lentement ma combinaison de vol
Evacuation désespérée de l’avion
Ce saut désespéré de l’équipage au cœur d une région inconnue verdoyante ,bois , buissons , bosquets nous conduit vers une serie de peripéties où les habitants les membres de la résistance ,le BOA , les gendarmes ,les habitants seront intimement méles
la campagne autour de Belfonds ….
Témoignage du pilote Gordon Erickson
« Au dessous de moi, cinq corolles blanches , une région de bocage verdoyante , une riviére et une cathedrale dans le lointain . ( l’équipage en mission comprend normalement 10 membres ) Je reste accroché aux branches d’un pommier , les pieds à quelques centimétres du sol ; je jure comme un damné pour me dégager de ma fâcheuse position Les villageois accourent ..
Bientôt je resterai dissimulé dans une double rangée de haies avant d etre rejoint par trois autres membres de l équipage brulés aux mains et au visage
En réalité huit aviateurs sauteront sur la plaine de Belfonds entre le hameau de Condé le butord et le village de Belfonds
Irvin le bombardier bloqué dans le poste avant et le navigateur Hackley n’ayant pu sauter seront les deux victimes du crash
Temoignage de Ashworth
Nous décollons à 11 00 heures ;;;;;En cours d attaque je suis pratiquement sauvé par la protection de ma plaque de blindage , une balle frappe la plaque et fait voler en éclats la mitrailleuse
Le telephone de bord est hors de marche Le mitrailleur m’aide à capeler mon parachute Nous sommes à 20000 pieds Au cours de la descente un chasseur allemand (fw190 ) fait des cercles autour de nous
Je touche le sol ‘4 hommes 3 garçons et 3 femmes m’accueillent , me donnent à boire emportent mes vêtements de vol et m’ apportent des vêtements civils Nous marchons un quart d heure et rencontrons le pilote caché dans une haie
Temoignage de Wingerter
Le moteur no 4 est touché au niveau du moyeu de l’helice ,l’ huile jaillit du moteur glisse le long du fuselage avant d’atteindre la queue
Impossibilité de le mettre en drapeau et l’ helice tourne dans le vide Je saute et j atterris dans une cour de ferme Plusieurs français 4 hommes deux femmes viennent à ma rencontre et cachent le parachute dans un toile d emballage , nous dirigent vers une grange Je rencontre le pilote Erickson et AshworthI
Trois semaines dans une grange
Un Séjour de 3 semaines dans une grange à 3 km du lieu du crash alors que les patrouilles allemandes battent la campagne , l’aide de la résistance…deux hommes l un appelé Dominique nous informe et nous réconforte en nous assurant que leur organisation nous prenait en charge IL nous donne un maximum de conseils
_ 13 juillet Coupe de cheveux par la femme du maire et fourniture de vetements civils
Séjour dans une vieille ferme située à quelques kilométres des lieux du crash « l englisherie »( photo mr théblines )
Nous retenons le témoignage de Mme Chevreuil la fille du maire qui prit en charge dés le début ,l’organisation et
l hebergement clandestin des aviateurs « je devais faire un grand détour pour donner à manger aux aviateurs dans une sorte de hangar rempli de foin Nous avons été surpris par un inconnu à bicyclette Invoquant la pluie cherchant des champignons nous sommes rentrés très inquiets ;;;;
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- 26 juillet Nous sommes 4 Au passage à Dax, le regard soupçonneux de l un des membres de la gestapo, les yeux fixés sur les particularités de nos chaussures …Enfin le guide André Barbier réussit à nous sortir de cette impasse
Passage des Pyrenées dans un camion rempli de poulets et de poussins
_le 4 aout nous sommes à Irun (Espagne )
_
le 13 aout à Gibraltar et le 17 aout de retour au Royaume uni( soit 1 mois et 1 3 jours après le crash
Munday autre pilote volant de concert avec Erickson sur son aile gauche
« . En dessous de nous ….une cathedrale je vis Erickson disparaitre de ma vue après
l explosion de son avion ;;;
.De notre altitude 30000 pieds grand beau temps je crois distinguer la tour Eiffel dans le lointain En dessous de nou s …. une cathedrale ….. dira Munday….
Je pensais Erickson définitivement disparu mais en janvier 1944 je le rencontrais assoupi dans un fauteuil ,lors d une réunion d informations .Il me raconta son périple ,l’aide de la résistance , trois semaines dans une grange , son évasion , le passage de la frontiére , leurs craintes lors d un contrôle à Bayonne , le 4 aout à Irun , le consul à Bilbao et le train vers Madrid le 6 aout
Rappelons qu en novembre 1942 les allemands avaient franchi la ligne de démarcation et la flotte française basée à Toulon s était sabordée d’où la suppression d’un certain nombre de controles
L'épave du B17 photo Roger Cornevin les rives de la Senneviére
Roger et jean Cornevin Un Messershmitt 109 abattu par l une des forteresses
Monument de Belfonds
SSGT Willard E. Freeman (BT) EVD
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EVASIONS
Erickson le pilote de Nymokimi d'origine suédoise évadé , Freeman le mitrailleur blessé caché en forêt de Gouffern avec Mankovick Clifford Dart le copilote prisonnier après deux nuits d errance aux alentours de Belfonds
Penly le mécanicien ’un des membres de l ,équipage tomba lourdement sur le dos Un jeune habitant du plessis Roger Gaulard ,se précipita pour l’aider à se remettre de sa lourde chute et le secourir Ce dernier dénoncé décédera en déportation le 18 mars en 1945 a Diez ( rapport de l’abbé l’aumonier du camp)
Mankovitz a peur du vide…. jambes pendantes au dessus du vide il bloque l issue de secours et se décide enfin à sauter
Freeman se fracture la cheville lors de l impact avec le sol
Ils passéront tous deux trois semaines cachés et soignés en foret de Gouffern et pris en charge par les résistants avant de prendre le chemin de Tours « Conduits par les resistants une femme nous accompagnait , un bebe dans les bras Nous nous sommes englués en forêt et un groupe d’allemands nous a aidé à sortir de notre délicate position »
Deux évadés vers les Pyrenées orientales ,Perpignan ,la frontiére franco espagnole et , Aronsa ,Barcelone
Rapports d évasion Freeman et Manckovick
Deux guides nous accompagnaient lors du passage de la frontiére Nous avons marché ensuite 4 heures vers une ferme en territoires espagnol après avoir évité deux patrouilles allemandes
avant de suivre le guide envoyé par le réseau Vic dont l organisateur le general espagnol Martin était le chef
Message d’arrivée diffusé sue les ondes de la BBC « les occupants du petit bois sont bien arrivés »
Deux prisonniers
Welch blessé et allongé dans les fourrés de la carriere de Fontaineriant, lieu privilégié de nos baignades et retrouvé par un habitant promenant son chien et ,travaillant aux carriéres de quartzites
Clifford Dartt le copilote erra durant deux jours et deux nuits avant de se rendre dans une ferme aux gendarmes français
Interné à Sagan ( Pologne il nous fera part de son amertume après sa libération )
Note wikipedia Le Stalag Luft III était un camp de prisonniers de guerre ( stalag )pour les pilotes pendant la seconde guerre mondiale.
Etabli en 1942 Il était situé à côté de Sagan (dans l'actuelle Pologne ) et il relevait
exclusivement de la Luftwaffe. .
Les prisonniers étaient principalement britanniques et américains, mais des prisonniers d'autres nationalités y ont été recensés : Français, Belges, Canadiens, Hollandais, Grecs, Norvégiens, Lituaniens, Slovaques, Tchèques, Polonais, ainsi que des pilotes de la Nouvelle-Zélande et de la République d’Afrique du Sud. On estime qu'au début de1944 ils étaient plus de 10 500 prisonniers.
Les tentatives d'évasion ont été nombreuses et la fuite la plus connue eut lieu pendant la nuit du 24 MARS 1944.
Par un tunnel, de 111 m de longueur, creusé à 10 m de profondeur, 76 pilotes réussirent à sortir du camp. Les Allemands traquèrent les évadés sur tout le territoire et tous furent repris sauf trois pilotes, qui échappèrent aux NAZIS: deux norvégiens et un néerlandais. Sur ordre d’HITLER ,, 50 des prisonniers repris furent fusillés. Cet épisode a été immortalisé par le film LA GRANDE EVASION
Le bilan définitif Deux prisonniers , 6 évadés ( deux par les Pyrenées orientales 4 par les Pyrenées atlantiques) et 2 victimes Hackley et Irvine
VU DU SOL …ce que j ai vu et appris ;;; 4 juillet 1943 11 heures
Ce 4 juillet 11 heures je participais à une compétition sportive au stade des Ormeaux ,stade vétuste par ses installations surannées et situé prés de la voie ferrée
Les allemands nous avaient préçédé et je découvrais dans le vieux vestiaire en bois vermoulu marquant l’entrée du stade , un paquet de photos oublié par nos occupants « trois SS » en tenue de sports Je
m empressais de les dissimuler craignant un retour de leur propriétaire
Sans avertir le moins du monde, nos occupants avaient l habitude de s’emparer de notre terrain et d’exercer sans vergogne leurs qualités de competiteurs de hand ball
De notre stade ou la foule était rassemblée il nous avait donc été facile de distinguer l’avion en détresse et la longue fumée noire dégagée par l incendie qui se propagea d’ailleurs dans les futaies alentour .où les pompiers seront contraints d intervenir
la philippiére lieu du crash
Photos trouvées dans notre vestiaire
Pêche sur les rives ombragées de la Senneviére…. la découverte
Des le lendemain matin vers 10 heures ,mon frére et moi curieux et inconscients ,décidons de tenter une expédition en forêt et de visiter le lieu du crash .Décision hâtive et peut être irraisonnée due à notre âge Mais comment résister à la curiosité et à l impatience de la découverte sans attirer l’attention des patrouilles ?Notre jeunesse j espére nous aidera t elle à défier les soupçons et à franchir les barrages ?
Armés de nos cannes à pêche, épuisette ,hameçons de rechange ,appâts c’est le grand départ vers le lieux supposé du crash …Belfonds la Philippiére , ( le journal américain trimestriel de l’AFEES a retracé notre épopée en decembre 2011)
Quelques rares civils sur notre chemin mais un passage permanent de camions remplis de soldats …participant aux recherches
Nous passons un premier contrôle sans difficultés bien que l’encombrante kodak a soufflet avait tendance à me donner quelques sueurs froides … en effet ….interdiction depuis Juin 1940 de prendre des photos Une odeur de brûlé ..et un champ jonché de débris …
Surprise ! pas de sentinelle, pas âme qui vive dans ce coin de campagne témoin d’un énorme drame Je prends six photos , les seules existantes à ma connaissance aujourdhui
Le val d’enfer 10 heures 5 juillet 1943
Grand silence pesant, le murmure du ruisseau , le bruit des feuillages agités par le vent , un moteur parmi les nénuphars et un ensemble de débris répartis dans le champ sur prés d’un hectare
Longeant les berges de notre ruisseau , bordé de peupliers ,nous distinguons ce qui ressemble …. à un corps mais recouvert d’ un drap blanc :Grande émotion !
Un bouquet de violettes apporte une tache colorée sur le dernier linceul de cet homme inconnu tombé du ciel …parachute en flammes
Un habitant s’avance vers nous c’est Claude Pavart( futur maire de
Belfonds )qui nous donne quelques détails concernant la présence de ce corps dont il a la garde
Un jeune berger assurait la garde d’un troupeau de moutons et sa frayeur fut grande de voir cet homme en flammes tombant du ciel
Effrayé le jeune berger disparut et s’enfuya chez son maitre, perdant un sabot en traversant le ruisseau
Le val d’amour
Longeant la riviere prés de la Ferriere Béchet nous découvrons quelques km plus loin le corps carbonisé de Irvin le bombardier tombé au val d amour apparemment avec la tourelle
Irvin le bombardier tombé à la Ferriere Béchet
La cabane de Freeman et Mankovick
Les conséquences de ce crash sont aujourdhui connues …il faut les rappeler, le BOA bureau des opérations aériennes pratiquement déçimé en raison du départ précipité d Edouard Paysant dans la sarthe et le nord où il continuera à assumer sa dangereuse mission ;;la recherche des terrains propices aux activités de parachutage et la composition des comités de réception ,
50 personnes interrogées , vingt déportées dont les 4 gendarmes sagiens , Dénonciations; vengeances ;;;
Une erreur impardonnable alourdit encore ce triste bilan Un homme bien tranquille Mr B… pére de famille nombreuse pris pour un dénonciateur fut abattu Traqué par ses poursuivants il essaya bien de se réfugier dans une grange mais sous un feu nourri tomba sous les coups de ses bourreaux qui ne lui laissérent aucune chance
Octobre 1943
A partir d Aout 1943 plusieurs camarades du collége ont été impliqués dans cette affaire et se sont empressés de disparaitre hors des murs de notre ville pour …se faire oublier
¨Personnellement quittant précipitamment le terrain j arrivais trop tard sur la route de Saint Laurent où un aviateur empétré dans les branches d’ un buisson épineux nous faisait signe de disparaitre abandonnant un poignard que je m empressais de camoufler Le probleme.. c était le passage à niveau ;;;où un peloton de la wehrmacht contrôlait la population désirant traverser la voie ferrée
Par la suite je récupérais un morceau de parachute que je cachais sous le plancher du grenier familial ..Par contre il me faudra prés de 18 mois avant d’ obtenir le développement des pellicules de mon vieux kodak renfermant les six clichés de l’épave …une grande victoire …ce sont les seules photos de l’épave aujourdhui
L un de mes camarades impliqué dans l’aide apportée aux évadés ,travaillait alors chez le boulanger Despierres place des halles lorsqu il vit arriver la feld gendarmerie reconnaissable à la brillante plaque métallique de poitrine
Il avait aidé l’un des aviateurs et récupéré une mae west qu il cacha prés de l église st Pierre dans un jardin ouvrier Dénonçé en raison de l aide apportée à l un des rescapés il ne put
eviter l’emprisonnement dans les sombres géoles de la gestapo mais fut relâché après deux mois d internement
je l’ai rencontré voilà quelques années dans le midi où il passe une paisible retraite On ne pouvait faire autrement que de parler de cette affaire
Par contre le veritable dénonciateur passera des moments très difficiles dés sa sortie prématurée de prison Recherché par la résistance il évitera le chatiment suprême en raison d’une erreur tragique (voir février 44)
Le SOE et nos gendarmes
Les avions Halifax de la RAF et du SOE lourdement chargés et alourdis par les containers d’armes et munitions décollaient de Tempsford nord de londres aéroport secret de la RAF et glissaient dans la nuit noire presque en rase motte pour ne pas se faire repérer par les radar allemands Au – dessous d’eux défilent les champs , les vergers, et les villages endormis de Normandie Il leur fallait prés d une heure a une heure et demi de Tempsford avant d’ atteindre les terrain préparés par Edouard Paysant
Edouard Paysant après avoir contacté différents réseaux quittera la région pour se consacrer à l organisation des parachutages dans la Sarthe et le nord de la France mais nos quatre gendarmes ( voir ci-dessous ) ne purent échapper aux investigations de la gestapo
(.Rappelons que Edouard Paysant disparaitra en juin 1944 victime des Ostruppen Georgiens au château de Callac )
Responsable du BOA dans notre département son depart après le crash précipitera sa participation dans le nord avant qu il ne prenne la direction d une zone de parachutag en Bretagne à Saint Marcel
Le bilan définitif Deux prisonniers , 6 évadés ( deux par les Pyrenées orientales 4 par les Pyrenées atlantiques) et 2 victimes Hackley et Irvine
Roger Gaulard habitant Le plessis sera arreté le 15 Juillet aprés avoir aidé Penly le mecanicien et décédera le 18 mars 45 à Diez (Allemagne ) témoignera l aumonier de la prison
Neuf forteresses furent abattues ce jour dont deux dans l’Orne et deux dans la Sarthe
Jour de la libération à Belfonds le parachute du pilote caché ds un berceau d enfant
Les gendarmes Tual ,Daniel, Bouyer, Collet étaient alors chargés de la sécurité des terrains clandestins lors des parachutages de nuit auprés des comités de réception composés d’hommes courageux battant la campagne et dormant souvent à la belle étoile
Les quatre gendarmes sont arrêtés
’
Nous habitions alors place du Parquet a Sees , les quatre gendarmes pratiquement nos voisins ,chargés de la sécurité , accusés de protéger les parachutages la nuit, sont arrétés et emprisonnés à la prison d’Alençon
1Quatre crashes de forteresse volante en sarthe et dans l'orne ce 4 juillet 1943
David butcher seul rescapé de « Lakanuki « et Alfred Auduc chet de la resistance locale
et responsable du réseau Buckmaster
Quatre gendarmes soumis dans la journée aux ordres de l administration allemande et de la kommandantur mais ardents patriotes convaincus et succombant la nuit à l appel de la résistance et de tous ses dangers
Je me souviens de ce mois d aout 1943 , le 14 exactement … leurs épouses attendaient fievreuses et inquiétes , le passage du car les transportant de la prison d’ Alençon au Palais de justice de Rouen Elles espéraient croiser leur regard avant le grand départ vers les géoles allemandes Les allemands accépterent avec réticence l’arrêt du car sur notre grande place , et ainsi les familles purent leur remettre quelques colis et des vêtements
« Nous confectionnons des colis avec l’aide de la population et ,nous attendons le car avec impatience .Notre déception est immense le car passe sans s’arreter mais ô chance les allemands se ravisent et le car stoppe quelques centaines de métres plus loin Le car repart ensuite nous laissant seules et désespérées ….. » écrit madame Collet épouse d’ un gendarme
Un seul reviendra de ce tunnel de la mort construit sous terre pour permettre la fabrication des fusées du Reich ? le sinistre camp d’ Ellrich d’ ou de nombreux civils sagiens ne reviendront jamais
Février 1944
Tentative d’assassinat de G …. accusé d’avoir dénonçé les quatre gendarmes de la brigade sagienne
Extrait de l’Ouest Eclair du 3 Février 1944 ( Rubrique Argentan )
Un cultivateur est assassiné par des bandits
Un crime a été commis mardi vers 17 heurses 30 sur le territoire de la commune d’ Ecorches
Mr Bellanger 32 ans bouvier à Montreuil la Cambe , pour le compte de Mr ; Moisson travaillait dans un champ lorsqu’ il fut attaqué par trois individus armés .
Sous les rafales de balles ,blessé au bras Mr Bellanger se réfugia dans une bouverie . C’est là que à travers un trou de la cloison en torchis , les assaillants tirérent à nouveau sur lui avec une mitraillette et l’achevérent .
Atteint de graves blessures à la poitrine Mr Bellanger succomba peu aprés . Il était marié et pére de trois enfants
J’ai eu connaissance des responsables de cette erreur qui entraina la mort d’un innocent après la libération ..Les coupables s’engagérent dans la 2 eme DB
Commémoration de Belfonds juillet 1998 le navigateur Paul Mac Connel et le copilote john Carah ( photo joel huard ) Melle Collet fille d un gendarme et Roger Cornevin
e
Emblême du 384 TH BG à Grafton Underwood
Grace à internet C’est là… … que le site web de jm Reynaud ANSA 39 45 démontre toutes ses qualités , présentation , qualité des images , récits détaillés et illustrés Plusieurs internautes me contacteront à ce sujet et apporteront quelques informations supplémentaires concernant cette journée du 4 juillet et en particulier les crashes (même jour , même heure ) de Poillé sur végre , Mézeray ,la Coulonche
J ai échangé une longue correspondance avec David Butcher le seul survivant de la forteresse abattue à Poillé sur végre ( rappelons que ce jour de l independence day 1943 2 forteresses furent abattues dans l’Orne et deux dans la Sarthe°)
Son avion explosa et il fut précipité inconscient par le trou béant provoqué par un obus de DCA Seul survivant de son équipage il,participa à plusieurs reprises à la récupération de containers destinés à la resistance locale ( il est certainement l’un des seuls aviateurs américains à avoir participé malgré lui à des actions de résistance et son nom figure aujourd hui parmi la liste des résistants sarthois ) Ses cendres à sa demande reposent au pied du monument celebrant cet événement du 4 juillet 1943 )
David Butcher et Alfred Auduc le chef de la résistance locale ( photo prise dans les années 90 )
De longues années après cette date lhistorien du 384 thbg Ken Decker sera en mesure d’éditer la version française de l’ évenement (Ils ignoraient totalement les faits des crashes de Belfonds et la Coulonche )
En 2007 Mme Michéle Hammon dont l’époux pilote en Irak et elle même capitaine de réserve de l armée américaine , recherchait depuis de longues années les circonstances du décés de son oncle Francis Je lui adressais les circonstances du drame dans les moindre détails et l’intense émotion liée à cet événement, la ,gratitude des habitants et le grand respect des français pour le sacrifice de ces aviateurs tombés loin de leur patrie
Toute la famille ignorait d’ailleurs le sort de Francis M Hackley brillant officier sorti de l’école de en donc le détail des événements passés
La découverte de ce bouquet de violettes apportant le témoignage des habitants ,exprimé dans un climat de méfiance crée par cet événement , démontrait les véritables sentiments de la population locale
L’aide apportée par les habitants aux évadés l avait particuilierement bouleversé et mettait en évidence les sentiments des français envers les aviateurs alliés,
Elle apprenait également les conséquences de ce crash … les arrestations ,les déportations
l héroisme de la résistance Elle tenait donc à être présente à cette commémoration organisées par Mr Theblines président des Anciens Combattants de Belfonds et dont le pére fut alors le maire durant cette période trouble , une tâche alors très délicate à assumer puisqu il fut lui-même incarcéré à la prison d’Alençon
Des 1945 différents jugements seront rendus par les tribunaux et le responsable des dénonciations sera condamné à mort Sa peine sera réduite par la suite à une peine de travaux forçés
Cet Extrait « crash de Belfonds voir le « Dossier roger cornevin-hayton 220 j disponible aux archives de l’orne photo et sites web
Un B17 s’écrase sur les rives ombragées de « La Senneviere » petite riviere bien tranquille ….…( extrait de mon journal sagien)
DERNIER corrigé pour blog a revoir
Sources personnelles et archives departementales de l’Orne Services historiques de Maxwell ( Alabama)
Parlons de la Senneviere …..petit ruisseau fleurant bon la campagne et le temps des escapades …les eaux serpentent et se proménent entre les peupliers , et les roseaux
Un souvenir de jeunesse …la beauté simple de la vraie vie avant d évoquer les péripéties d’un drame , jamais oublié et qui va pertuber le rythme paisible ‘et sans heurts de la population locale
Les tragédies humaines ont ce pouvoir d émotion qui fait que longtemps après …dans le cadre de l’histoire d’un petit village , leur évocation souléve toujours les passions
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La mission de l USAF ( us army air force )
Le ‘4 juillet 1943 jour de l Independence Day pour les Etats Unis une centaine de forteresses quitte divers aérodromes de l’East Anglia dans le but de neutraliser l,usine de fabrication de pieces détachées allemandes destinées à la Luftwaffe
Une DCA clairsemée accueille les bombardiers des le survol de la côte normande
Cap au sud …. la formation passe alors au dessus de notre terrain des Ormeaux situé pres du passage à niveau lieu de nos ébats sportifs dans un grondement assourdissant Les archives de l’USAAF précisent …, 165 bombardiers accompagnés d’une escadrille de Spitfires chargée de la protection de la formation Un brouillard opaque oblige l escadrille de chasseurs chargée de la protection des bombardiers à faire demi tour
La forteresse « Nymokimi »no 229960 décolle de Grafton Underwood avec l’équipage suivant
SSGT Robert H Penly (TT)
SSGT Frank J Wingerter (WG SSGT
SSGT Charles Mankowitz (TG)
SSGT Ashworth
SSGT Freeman
SSGT Paul G Welch
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Ce jour, un dimanche je ne l oublierai jamais ! et je crois que mon frére aura ce même sentiment …
Il est 11 heures et les péripéties de cette journée noire sont restées gravées dans notre mémoire ;;; nous en parlions encore récemment … ,
Le saut vers l inconnu et le crash
Les regards des spectateurs sont rivés vers le ciel particulierement clair en cette journée d’été Aucun nuage et une campagne vraiment attirante
Longue trainée de fumée noire dans son sillage ,venant du sud, une forteresse s’isole de la formation et perd rapidement de l’altitude pour disparaitre en frôlant la cime des arbres et s’ecraser enfin sur un coin de forêt localisé aux alentours de Belfonds, la Perriere bocage verdoyant de notre département
Depuis cet événement que je n’avais pu oublier J’ai eu la chance de pouvoir communiquer dans les années 90 avec les services historiques de Maxwell ( Alabama ) mais aussi avec quelques membres rescapés de l’équipage du 384 TH BG « Nymokimi »
Une collaboration de longue haleine avec l’ historien de ce groupe Ken Becker auquel j’adressais régulierement textes et photos ( voir sites web 384th bg ) complétera un dossier déjà bien documenté
A mon tour Je leur communiquais notre version des faits , en l’occurrence la vision « Vue du sol « et les conséquences désastreuses qui en découlerent
Ce qui suit n’est qu,un simple résumé … des péripéties de ce drame local
Rapports d’évasion nos 65 66 67 68 ( Erickson ,Ashworth ,Penly , Wingerter ) trés simplifiés ( source services historiques de Maxwell)
Le commandant de bord Erickson « Nous avons été touchés au dessus du Mans
Un moteur en moins nous nous trainons derriére la formation qui remonte vers le nord La chasse allemande en profite pour se ruer sur notre avion désemparé et isolé Les circuits d’oxygene dont nous disposons pour voler à plus de dix mille pieds sont alors détruits par une rafale particulierement meurtriére ; je donne l’ordre de sauter
A bord l incendie fait rage , les membres de l équipage se ruent vers les issues de secours « nous éprouvons les plus grande difficultés à vouloir ouvrir les trappes d évacuation Ma combinaison prend feu et je tente de l éteindre avec mes mains En désespoir de cause je me dirige vers l issue de secours se trouvant à l’avant suivant de prés le mécanicien
L ouragan d’air glaçé penetrant par la trappe d’éjection vient enfin à bout de l incendie qui consume lentement ma combinaison de vol
Evacuation désespérée de l’avion
Ce saut désespéré de l’équipage au cœur d une région inconnue verdoyante ,bois , buissons , bosquets nous conduit vers une serie de peripéties où les habitants les membres de la résistance ,le BOA , les gendarmes ,les habitants seront intimement méles
la campagne autour de Belfonds ….
Témoignage du pilote Gordon Erickson
« Au dessous de moi, cinq corolles blanches , une région de bocage verdoyante , une riviére et une cathedrale dans le lointain . ( l’équipage en mission comprend normalement 10 membres ) Je reste accroché aux branches d’un pommier , les pieds à quelques centimétres du sol ; je jure comme un damné pour me dégager de ma fâcheuse position Les villageois accourent ..
Bientôt je resterai dissimulé dans une double rangée de haies avant d etre rejoint par trois autres membres de l équipage brulés aux mains et au visage
En réalité huit aviateurs sauteront sur la plaine de Belfonds entre le hameau de Condé le butord et le village de Belfonds
Irvin le bombardier bloqué dans le poste avant et le navigateur Hackley n’ayant pu sauter seront les deux victimes du crash
Temoignage de Ashworth
Nous décollons à 11 00 heures ;;;;;En cours d attaque je suis pratiquement sauvé par la protection de ma plaque de blindage , une balle frappe la plaque et fait voler en éclats la mitrailleuse
Le telephone de bord est hors de marche Le mitrailleur m’aide à capeler mon parachute Nous sommes à 20000 pieds Au cours de la descente un chasseur allemand (fw190 ) fait des cercles autour de nous
Je touche le sol ‘4 hommes 3 garçons et 3 femmes m’accueillent , me donnent à boire emportent mes vêtements de vol et m’ apportent des vêtements civils Nous marchons un quart d heure et rencontrons le pilote caché dans une haie
Temoignage de Wingerter
Le moteur no 4 est touché au niveau du moyeu de l’helice ,l’ huile jaillit du moteur glisse le long du fuselage avant d’atteindre la queue
Impossibilité de le mettre en drapeau et l’ helice tourne dans le vide Je saute et j atterris dans une cour de ferme Plusieurs français 4 hommes deux femmes viennent à ma rencontre et cachent le parachute dans un toile d emballage , nous dirigent vers une grange Je rencontre le pilote Erickson et Ashworth
Trois semaines dans une grange
Un Séjour de 3 semaines dans une grange à 3 km du lieu du crash alors que les patrouilles allemandes battent la campagne , l’aide de la résistance…deux hommes l un appelé Dominique nous informe et nous réconforte en nous assurant que leur organisation nous prenait en charge IL nous donne un maximum de conseils
_ 13 juillet Coupe de cheveux par la femme du maire et fourniture de vetements civils
Séjour dans une vieille ferme située à quelques kilométres des lieux du crash « l englisherie »( photo mr théblines )
Nous retenons le témoignage de Mme Chevreuil la fille du maire qui prit en charge dés le début ,l’organisation et
l hebergement clandestin des aviateurs « je devais faire un grand détour pour donner à manger aux aviateurs dans une sorte de hangar rempli de foin Nous avons été surpris par un inconnu à bicyclette Invoquant la pluie cherchant des champignons nous sommes rentrés très inquiets ;;;;
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- 26 juillet Nous sommes 4 Au passage à Dax, le regard soupçonneux de l un des membres de la gestapo, les yeux fixés sur les particularités de nos chaussures …Enfin le guide André Barbier réussit à nous sortir de cette impasse
Passage des Pyrenées dans un camion rempli de poulets et de poussins
_le 4 aout nous sommes à Irun (Espagne )
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le 13 aout à Gibraltar et le 17 aout de retour au Royaume uni( soit 1 mois et 1 3 jours après le crash
Munday autre pilote volant de concert avec Erickson sur son aile gauche
« . En dessous de nous ….une cathedrale je vis Erickson disparaitre de ma vue après
l explosion de son avion ;;;
.De notre altitude 30000 pieds grand beau temps je crois distinguer la tour Eiffel dans le lointain En dessous de nou s …. une cathedrale ….. dira Munday….
Je pensais Erickson définitivement disparu mais en janvier 1944 je le rencontrais assoupi dans un fauteuil ,lors d une réunion d informations .Il me raconta son périple ,l’aide de la résistance , trois semaines dans une grange , son évasion , le passage de la frontiére , leurs craintes lors d un contrôle à Bayonne , le 4 aout à Irun , le consul à Bilbao et le train vers Madrid le 6 aout
Rappelons qu en novembre 1942 les allemands avaient franchi la ligne de démarcation et la flotte française basée à Toulon s était sabordée d’où la suppression d’un certain nombre de controles
SSGT Willard E. Freeman (BT) EVD
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-6 Evadés 2 Victimes 2 Prisonniers
III EVASIONS
Penly le mécanicien ’un des membres de l ,équipage tomba lourdement sur le dos Un jeune habitant du plessis Roger Gaulard ,se précipita pour l’aider à se remettre de sa lourde chute et le secourir Ce dernier dénoncé décédera en déportation le 18 mars en 1945 a Diez ( rapport de l’abbé l’aumonier du camp)
Mankovitz a peur du vide…. jambes pendantes au dessus du vide il bloque l issue de secours et se décide enfin à sauter
Freeman se fracture la cheville lors de l impact avec le sol
Ils passéront tous deux trois semaines cachés et soignés en foret de Gouffern et pris en charge par les résistants avant de prendre le chemin de Tours « Conduits par les resistants une femme nous accompagnait , un bebe dans les bras Nous nous sommes englués en forêt et un groupe d’allemands nous a aidé à sortir de notre délicate position »
Deux évadés vers les Pyrenées orientales ,Perpignan ,la frontiére franco espagnole et , Aronsa ,Barcelone
Rapports d évasion Freeman et Manckovick
Deux guides nous accompagnaient lors du passage de la frontiére Nous avons marché ensuite 4 heures vers une ferme en territoires espagnol après avoir évité deux patrouilles allemandes
avant de suivre le guide envoyé par le réseau Vic dont l organisateur le general espagnol Martin était le chef
Message d’arrivée diffusé sue les ondes de la BBC « les occupants du petit bois sont bien arrivés »
Deux prisonniers
Welch blessé et allongé dans les fourrés de la carriere de Fontaineriant, lieu privilégié de nos baignades et retrouvé par un habitant promenant son chien et ,travaillant aux carriéres de quartzites
Clifford Dartt le copilote erra durant deux jours et deux nuits avant de se rendre dans une ferme aux gendarmes français
Interné à Sagan ( Pologne il nous fera part de son amertume après sa libération )
Note wikipedia Le Stalag Luft III était un camp de prisonniers de guerre ( stalag )pour les pilotes pendant la seconde guerre mondiale.
Etabli en 1942 Il était situé à côté de Sagan (dans l'actuelle Pologne ) et il relevait
exclusivement de la Luftwaffe. .
Les prisonniers étaient principalement britanniques et américains, mais des prisonniers d'autres nationalités y ont été recensés : Français, Belges, Canadiens, Hollandais, Grecs, Norvégiens, Lituaniens, Slovaques, Tchèques, Polonais, ainsi que des pilotes de la Nouvelle-Zélande et de la République d’Afrique du Sud. On estime qu'au début de1944 ils étaient plus de 10 500 prisonniers.
Les tentatives d'évasion ont été nombreuses et la fuite la plus connue eut lieu pendant la nuit du 24 MARS 1944.
Par un tunnel, de 111 m de longueur, creusé à 10 m de profondeur, 76 pilotes réussirent à sortir du camp. Les Allemands traquèrent les évadés sur tout le territoire et tous furent repris sauf trois pilotes, qui échappèrent aux NAZIS: deux norvégiens et un néerlandais. Sur ordre d’HITLER ,, 50 des prisonniers repris furent fusillés. Cet épisode a été immortalisé par le film LA GRANDE EVASION
Le bilan définitif Deux prisonniers , 6 évadés ( deux par les Pyrenées orientales 4 par les Pyrenées atlantiques) et 2 victimes Hackley et Irvine
VU DU SOL …ce que j ai vu et appris ;;; 4 juillet 1943 11 heures
Ce 4 juillet 11 heures je participais à une compétition sportive au stade des Ormeaux ,stade vétuste par ses installations surannées et situé prés de la voie ferrée
Les allemands nous avaient préçédé et je découvrais dans le vieux vestiaire en bois vermoulu marquant l’entrée du stade , un paquet de photos oublié par nos occupants « trois SS » en tenue de sports Je
m empressais de les dissimuler craignant un retour de leur propriétaire
Sans avertir le moins du monde, nos occupants avaient l habitude de s’emparer de notre terrain et d’exercer sans vergogne leurs qualités de competiteurs de hand ball
Te notre stade ou la foule était rassemblée il nous avait donc été facile de distinguer l’avion en détresse et la longue fumée noire dégagée par l incendie qui se propagea d’ailleurs dans les futaies alentour .où les pompiers seront contraints d intervenir
la philippiére lieu du crash
Photos trouvées dans notre vestiaire
Pêche sur les rives ombragées de la Senneviére…. la découverte
Des le lendemain matin vers 10 heures ,mon frére et moi curieux et inconscients ,décidons de tenter une expédition en forêt et de visiter le lieu du crash .Décision hâtive et peut être irraisonnée due à notre âge Mais comment résister à la curiosité et à l impatience de la découverte sans attirer l’attention des patrouilles ?Notre jeunesse j espére nous aidera t elle à défier les soupçons et à franchir les barrages ?
Armés de nos cannes à pêche, épuisette ,hameçons de rechange ,appâts c’est le grand départ vers le lieux supposé du crash …Belfonds la Philippiére , ( le journal américain trimestriel de l’AFEES a retracé notre épopée en decembre 2011)
Quelques rares civils sur notre chemin mais un passage permanent de camions remplis de soldats …participant aux recherches
Nous passons un premier contrôle sans difficultés bien que l’encombrante kodak a soufflet avait tendance à me donner quelques sueurs froides … en effet ….interdiction depuis Juin 1940 de prendre des photos Une odeur de brûlé ..et un champ jonché de débris …
Surprise ! pas de sentinelle, pas âme qui vive dans ce coin de campagne témoin d’un énorme drame Je prends six photos , les seules existantes à ma connaissance aujourdhui
Le val d’enfer 10 heures 5 juillet 1943
Grand silence pesant, le murmure du ruisseau , le bruit des feuillages agités par le vent , un moteur parmi les nénuphars et un ensemble de débris répartis dans le champ sur prés d’un hectare
Longeant les berges de notre ruisseau , bordé de peupliers ,nous distinguons ce qui ressemble …. à un corps mais recouvert d’ un drap blanc :Grande émotion !
Un bouquet de violettes apporte une tache colorée sur le dernier linceul de cet homme inconnu tombé du ciel …parachute en flammes
Un habitant s’avance vers nous c’est Claude Pavart( futur maire de
Belfonds )qui nous donne quelques détails concernant la présence de ce corps dont il a la garde
Un jeune berger assurait la garde d’un troupeau de moutons et sa frayeur fut grande de voir cet homme en flammes tombant du ciel
Effrayé le jeune berger disparut et s’enfuya chez son maitre, perdant un sabot en traversant le ruisseau
Le val d’amour
Longeant la riviere prés de la Ferriere Béchet nous découvrons quelques km plus loin le corps carbonisé de Irvin le bombardier tombé au val d amour apparemment avec la tourelle
Irvin le bombardier tombé à la Ferriere BéchetLa cabane de Freeman et Mankovick
Les conséquences de ce crash sont aujourdhui connues …il faut les rappeler, le BOA bureau des opérations aériennes pratiquement déçimé en raison du départ précipité d Edouard Paysant dans la sarthe et le nord où il continuera à assumer sa dangereuse mission ;;la recherche des terrains propices aux activités de parachutage et la composition des comités de réception ,
50 personnes interrogées , vingt déportées dont les 4 gendarmes sagiens , Dénonciations; vengeances ;;;
Une erreur impardonnable alourdit encore ce triste bilan Un homme bien tranquille Mr B… pére de famille nombreuse pris pour un dénonciateur fut abattu Traqué par ses poursuivants il essaya bien de se réfugier dans une grange mais sous un feu nourri tomba sous les coups de ses bourreaux qui ne lui laissérent aucune chance
Octobre 1943
A partir d Aout 1943 plusieurs camarades du collége ont été impliqués dans cette affaire et se sont empressés de disparaitre hors des murs de notre ville pour …se faire oublier
¨Personnellement quittant précipitamment le terrain j arrivais trop tard sur la route de Saint Laurent où un aviateur empétré dans les branches d’ un buisson épineux nous faisait signe de disparaitre abandonnant un poignard que je m empressais de camoufler Le probleme.. c était le passage à niveau ;;;où un peloton de la wehrmacht contrôlait la population désirant traverser la voie ferrée
Par la suite je récupérais un morceau de parachute que je cachais sous le plancher du grenier familial ..Par contre il me faudra prés de 18 mois avant d’ obtenir le développement des pellicules de mon vieux kodak renfermant les six clichés de l’épave …une grande victoire …ce sont les seules photos de l’épave aujourdhui
L un de mes camarades impliqué dans l’aide apportée aux évadés ,travaillait alors chez le boulanger Despierres place des halles lorsqu il vit arriver la feld gendarmerie reconnaissable à la brillante plaque métallique de poitrine
Il avait aidé l’un des aviateurs et récupéré une mae west qu il cacha prés de l église st Pierre dans un jardin ouvrier Dénonçé en raison de l aide apportée à l un des rescapés il ne put
eviter l’emprisonnement dans les sombres géoles de la gestapo mais fut relâché après deux mois d internement
je l’ai rencontré voilà quelques années dans le midi où il passe une paisible retraite On ne pouvait faire autrement que de parler de cette affaire
Par contre le veritable dénonciateur passera des moments très difficiles dés sa sortie prématurée de prison Recherché par la résistance il évitera le chatiment suprême en raison d’une erreur tragique (voir février 44)
Le SOE et nos gendarmes
Les avions Halifax de la RAF et du SOE lourdement chargés et alourdis par les containers d’armes et munitions décollaient de Tempsford nord de londres aéroport secret de la RAF et glissaient dans la nuit noire presque en rase motte pour ne pas se faire repérer par les radar allemands Au – dessous d’eux défilent les champs , les vergers, et les villages endormis de Normandie Il leur fallait prés d une heure a une heure et demi de Tempsford avant d’ atteindre les terrain préparés par Edouard Paysant
Edouard Paysant après avoir contacté différents réseaux quittera la région pour se consacrer à l organisation des parachutages dans la Sarthe et le nord de la France mais nos quatre gendarmes ( voir ci-dessous ) ne purent échapper aux investigations de la gestapo
(.Rappelons que Edouard Paysant disparaitra en juin 1944 victime des Ostruppen Georgiens au château de Callac )
Responsable du BOA dans notre département son depart après le crash précipitera sa participation dans le nord avant qu il ne prenne la direction d une zone de parachutag en Bretagne à Saint Marcel
e bilan définitif Deux prisonniers , 6 évadés ( deux par les Pyrenées orientales 4 par les Pyrenées atlantiques) et 2 victimes Hackley et Irvine
Roger Gaulard habitant Le plessis sera arreté le 15 Juillet aprés avoir aidé Penly le mecanicien et décédera le 18 mars 45 à Diez (Allemagne ) témoignera l aumonier de la prison
Neuf forteresses furent abattues ce jour dont deux dans l’Orne et deux dans la Sarthe
Les gendarmes Tual ,Daniel, Bouyer, Collet étaient alors chargés de la sécurité des terrains clandestins lors des parachutages de nuit auprés des comités de réception composés d’hommes courageux battant la campagne et dormant souvent à la belle étoile
Les quatre gendarmes sont arrêtés
’
Nous habitions alors place du Parquet a Sees , les quatre gendarmes pratiquement nos voisins ,chargés de la sécurité , accusés de protéger les parachutages la nuit, sont arrétés et emprisonnés à la prison d’Alençon
1Quatre crashes de forteresse volante en sarthe et dans l'orne ce 4 juillet 1943
et responsable du réseau Buckmaster
Quatre gendarmes soumis dans la journée aux ordres de l administration allemande et de la kommandantur mais ardents patriotes convaincus et succombant la nuit à l appel de la résistance et de tous ses dangers
Je me souviens de ce mois d aout 1943 , le 14 exactement … leurs épouses attendaient fievreuses et inquiétes , le passage du car les transportant de la prison d’ Alençon au Palais de justice de Rouen Elles espéraient croiser leur regard avant le grand départ vers les géoles allemandes Les allemands accépterent avec réticence l’arrêt du car sur notre grande place , et ainsi les familles purent leur remettre quelques colis et des vêtements
« Nous confectionnons des colis avec l’aide de la population et ,nous attendons le car avec impatience .Notre déception est immense le car passe sans s’arreter mais ô chance les allemands se ravisent et le car stoppe quelques centaines de métres plus loin Le car repart ensuite nous laissant seules et désespérées ….. » écrit madame Collet épouse d’ un gendarme
Un seul reviendra de ce tunnel de la mort construit sous terre pour permettre la fabrication des fusées du Reich ? le sinistre camp d’ Ellrich d’ ou de nombreux civils sagiens ne reviendront jamais
Février 1944
Tentative d’assassinat de G …. accusé d’avoir dénonçé les quatre gendarmes de la brigade sagienne
Extrait de l’Ouest Eclair du 3 Février 1944 ( Rubrique Argentan )
Un cultivateur est assassiné par des bandits
Un crime a été commis mardi vers 17 heurses 30 sur le territoire de la commune d’ Ecorches
Mr Bellanger 32 ans bouvier à Montreuil la Cambe , pour le compte de Mr ; Moisson travaillait dans un champ lorsqu’ il fut attaqué par trois individus armés .
Sous les rafales de balles ,blessé au bras Mr Bellanger se réfugia dans une bouverie . C’est là que à travers un trou de la cloison en torchis , les assaillants tirérent à nouveau sur lui avec une mitraillette et l’achevérent .
Atteint de graves blessures à la poitrine Mr Bellanger succomba peu aprés . Il était marié et pére de trois enfants
J’ai eu connaissance des responsables de cette erreur qui entraina la mort d’un innocent après la libération ..Les coupables s’engagérent dans la 2 eme DB
Commémoration de Belfonds juillet 1998 le navigateur Paul Mac Connel et le copilote john Carah ( photo joel huard ) Melle Collet fille d un gendarme et Roger Cornevin
e
Emblême du 384 TH BG à Grafton Underwood
Grace à internet C’est là… … que le site web de jm Reynaud ANSA 39 45 démontre toutes ses qualités , présentation , qualité des images , récits détaillés et illustrés Plusieurs internautes me contacteront à ce sujet et apporteront quelques informations supplémentaires concernant cette journée du 4 juillet et en particulier les crashes (même jour , même heure ) de Poillé sur végre , Mézeray ,la Coulonche
J ai échangé une longue correspondance avec David Butcher le seul survivant de la forteresse abattue à Poillé sur végre ( rappelons que ce jour de l independence day 1943 2 forteresses furent abattues dans l’Orne et deux dans la Sarthe°)
Son avion explosa et il fut précipité inconscient par le trou béant provoqué par un obus de DCA Seul survivant de son équipage il,participa à plusieurs reprises à la récupération de containers destinés à la resistance locale ( il est certainement l’un des seuls aviateurs américains à avoir participé malgré lui à des actions de résistance et son nom figure aujourd hui parmi la liste des résistants sarthois ) Ses cendres à sa demande reposent au pied du monument celebrant cet événement du 4 juillet 1943 )
David Butcher et Alfred Auduc le chef de la résistance locale ( photo prise dans les années 90 )
De longues années après cette date lhistorien du 384 thbg Ken Decker sera en mesure d’éditer la version française de l’ évenement (Ils ignoraient totalement les faits des crashes de Belfonds et la Coulonche )
En 2007 Mme Michéle Hammon dont l’époux pilote en Irak et elle même capitaine de réserve de l armée américaine , recherchait depuis de longues années les circonstances du décés de son oncle Francis Je lui adressais les circonstances du drame dans les moindre détails et l’intense émotion liée à cet événement, la ,gratitude des habitants et le grand respect des français pour le sacrifice de ces aviateurs tombés loin de leur patrie
Toute la famille ignorait d’ailleurs le sort de Francis M Hackley brillant officier sorti de l’école de en donc le détail des événements passés
La découverte de ce bouquet de violettes apportant le témoignage des habitants ,exprimé dans un climat de méfiance crée par cet événement , démontrait les véritables sentiments de la population locale
L’aide apportée par les habitants aux évadés l avait particuilierement bouleversé et mettait en évidence les sentiments des français envers les aviateurs alliés,
Elle apprenait également les conséquences de ce crash … les arrestations ,les déportations
l héroisme de la résistance Elle tenait donc à être présente à cette commémoration organisées par Mr Theblines président des Anciens Combattants de Belfonds et dont le pére fut alors le maire durant cette période trouble , une tâche alors très délicate à assumer puisqu il fut lui-même incarcéré à la prison d’Alençon
Des 1945 différents jugements seront rendus par les tribunaux et le responsable des dénonciations sera condamné à mort Sa peine sera réduite par la suite à une peine de travaux forçés
Cet Extrait « crash de Belfonds voir le « Dossier roger cornevin-hayton 220 j disponible aux archives de l’orne photo et sites web
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