Une nuit sur le terrain "lapin " ( Mortrée )nuit du 21 au 22 Septembre 1943
Extrait Archives Orne . Echec L' équipe a quitté le terrain à 3 heures L avion est passé à "3 Heures 45 Etaient présents Victor Chevreuil chef de terrain
son équipe Clouet des perruches ,jean pierre alias joel ,ou Galilée 1 chef régional BOA
Brigitte Friang sa secrétaire ou " Galilée"
André Gros alias Grandvallet ou " mon minet "
Albert Terrier d Alençon alias "monsieur jules "
René Croiset de Mortagne alias " janvier "
Auguste Briand alias"petit maurice "
Récit par Brigitte Friang présente sur le terrain en attente de l'avion anglais " regarde toi qui meurs" Paris Plon 1978
Brigitte friang secrétaire de Clouet des perruches |
d 'apparaitre afin de participer à un parachutage et l'opération 'échouait En place sur le terrain lapin depuis 11 heures du soir nous avions attendu l'avion anglais qui devait venir nous parachuter des armes La phrase était passée deux fois dans la journée à la BBC Les opérations s effectuaient en période de lune dont la clarté était indispensable pour le repérage des terrains par les avions et des containers par les receveurs
Aussi nos plannings s 'organisaient en lune,et nous appelions nous les gens de la lune trés contents de notre jeu de mots
Vers une heure du matin dans le ciel gris de lune nous avions repéré un lointain bruit de moteur d avion .L'appareil semblait chercher .Nous avions allumé le balisage c était un L formé de trois lampes torches la lettre indiquait le sen du largage en fonction du vent et de la forme du terrain dans le micro du s phone Jean François ( Clouet des Perruches )s 'était employé à attirer lavion dans le faisceau
de son appareil ...here france calling ,france calling nous étions sortis du couvert des arbres ;la haute silhouette de Clouet se découpait dans le ciel .Cette voix qui eut pu être britannique tant l'accent était parfait,résonnait étrangement dans le silence de la nuit normande, l'immobilité des hommes et des choses que soulignait le bourdonnement vague de l'avion .Néanmoins dans les fourrés tout autour du terrain on eut pu entendre les coeurs battre
battre d'émotion,D'espoir.
Venu d' Angleterre pour larguer ses passagers et ses cylindres métalliques de matériel l'avion symbolisait la réussite d efforts de centaines d hommes et de femmes qui risquaient toutes les minutes leur vie pour cela des parachutes se balançant dans le clair de lune .Le triomphe sur l'occupant .Sur la mort...
Les coeurs battaient de tendresse aussi .Dans l'univers presque uniformément hostile ,toujours dangereux ,où nous vivions .Londres je l'ai dit représentait la maison ,le refuge
De Londres nous parvenaient certes les ordres mais aussi tous les éléments indispensables à notre survie c était la mére . et l,avion le cordon ombellical qui nous alimentait tant moralement que matériellement
Plus que les télégrammes transmis par les ondes impalpables ,
l'avion était la démonstration sensible que ,petits groupe d 'êtres isolés dans la nuit de l'occupation qui recouvrait l'Europe nous constituions un souci pour ceux qui de Londres tiraient les ficelles de notre action
Le bombardier aux flancs bourrés était l affirmation que nous n'étions pas abandonnés dans notre monde d arrestations,de fusillades , de tortures l'assurance aussi que les risques que nous prenions nétaient pas vains que nous étions bien des rouages de l'énorme machine de résistance dont le cerveau moteur siégeait au delà de la mort quotidienne et obsédante
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Le bruit des moteurs s 'était rapproché la masse noire s 'était profilée dans le ciel gris nous avions rallumé les lampes ,passé en morse la lettre de reconnaissance du terrain l'avion était là ça y était Nous avions tous tremblé de joie
L'appareil s était éloigné il ne nous avait pas encore repéré peut être était il gêné par la luminosité de la lune pour distinguer nos maigres torches .IL allait revenir
C 'était déjà arrivé qu un avion ne vint pas au rendez vous . Mauvais temps sur les côtes anglaises . Touché par la flak en pénétrant sur le territoire français . Ou abattu.Mais de l'avoir vu à le palper c 'était bien plus pénible !
Pourtant ce qui était plus pénible encore c 'était l'impression de solitude ,
d 'abandon la solitude
s appesantissait toujours à la fin d'une opération même réussie
les hommes se retrouvaient livré à eux même confrontés avec la réalité _ la Gestapo_dans la nuit vide une fois le messager de Londres disparu
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La brume lentement nous avait enveloppés .C était la lune de Novembre
Extrait du Récit de Brigitte Friang présente sur le terrain en attente de l'avion anglais " regarde toi qui meurs"
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