jeudi 3 janvier 2019



.. ( extraits de mon journal relatif à l’histoire sagienne 1939 1945 )

Prisonniers à Dieppe, 19.8.1942





 Une certaine euphorie se manifesta dés les premiers succés alliés qui se dessinèrent en Afrique du nord et en Italie La Corse premier département français si proche de nous venait d’être libérée .L’espoir commençait à renaitre et chaque français vivant cette période d’occupation tentait d’oublier l’échec de la tentative de débarquement de Dieppe en Aout 1942 où périrent plus de six mille soldats canadiens et anglais . Terrain d’expérience qui laissa un gout amer et laissa planer un atmosphère de doute et de suspicion quand aux capacités des alliés à vouloir libérer notre territoire
Afficher l'image d'origineMais l’exaspération et la rancune des hommes plaçès sous le joug germanique à l’intérieur des terres se faisaient de moins en moins silencieuses et les réseaux de résistance se manifestaient chaque jour dans nos villes et nos campagnes

Retraçons cette période troublée qui préçéda le débarquement

 

 La Corse premier département français si proche de nous venait d’être libérée .L’espoir commençait à renaitre

 

 

  

  NUITS SAGIENNES

 

EXTRAITS DE JOURNAL 


Résumons les faits Notre attention ,mon frére et moi , avions été attirés par le bruit de ces avions la nuit , un bourdonnement lancinant qui pouvait se prolonger très tard …peut être même jusqu’à l’aube
 J’étais toutefois dans 

Windows anti radar larguées  par les bombardiers
l’impossibilité d’ identifier ces escadrilles mystérieuses Nous émettions alors chaque soir multiples hypothéses d' aprés le bruit du  moteur  Avions anglais ?allemands ? Quel était leur but ? Des avions , toujours le bruit des avions …c'était notre réflexion à nous les jeunes et je dirais même notre principale préoccupation Dés la tombée de la nuit, abandonnés dans la campagne ,des nuages de bandes métalliques ( appelées windows  nous l apprendrons plus tard aprés la libération )jonchaient le sol ,
 Interdit d y toucher dira le maire ….C harles forget 
Une grande affiche est placardée sur le mur de la mairie

 Des parachutes oubliés , des tracts et même un poste emetteur perdu et destiné à un groupe de résistants composant un comité de réception Enfin pour nous les jeunes le  mystère le plus  total
 Ces bandes métalliques que l on trouvait dans les jardins et même sur les toits des habitations étaient l' objet de toutes les interrogations.
Elles nous inquiétaient et pourtant aujourd 'hui la réponse est simple

Les ondes radar émises par les radar au sol allemands se  réfléchissaient sur  les nuages de " windows" et formaient sur 
l écran radar allemand au sol une masse compacte et fuyante empêchant toute localisation précise de l'escadrille alliée mais également la  destination prise par l 'escadrille détectée et caché sur l 'écran par le nuages
Les anglais avaient réussi là un bon coup....pour tromper l'ennemi



  MAIS   CE DIMANCHE 4 JUILLET 1943  à 11 heures 30  L'US AIR FORCE SE MANIFESTE

Cent soixante cinq forteresses volantes B17, décollant des bases du Sud Est de l'Angleterre, sont dépêchées ce jour de "l'independence day" sur les objectifs définis par l'état major de l'US Air Force. Cent parmi elles mettront le cap sur les usines Gnome et Rhône, fabriquant des moteurs d'avions allemands Focke-wulf. Les soixante autres auront pour objectif les écluses de La Pallice. Plusieurs installations environnantes, dont la gare de triage du Mans et l'aérodrome adjacent, seront également visées.

En ce dimanche d'été, les Sagiens témoins de ce drame se souviendront que ce jour là, le ciel était bleu sans nuages lors du passage de la formation de l'US air force. Et pourtant les chasseurs de combat Thunderbolt et Spitfire accompagnant les forteresses seront rappelés prématurément par leurs bases d'origine en raison d'une détérioration des conditions météo en Grande Bretagne. Handicap certain pour ces lourds bombardiers privés d'assistance lorsqu'il s'agit d'affronter la chasse allemande toujours à l'affût. Selon les rapports maintenant disponibles aux archives américaines, la première partie du vol se déroulera sans incidents notables et si l'on se réfère aux sourcesmilitaires, les pilotes témoigneront avoir atteint leurs objectifs respectifs.   

 

 

 

 

VOIR LE LIEN VERS L ALBUM ROGER CORNEVIN  BELFONDS LA PHILIPPIERE  INTRODUCTION DE CET ARTICLE

  Extrait de Ce    4 ' juillet 1943 " independence day "de Roger Cornevin_Hayton

  Lien vers l'album  commenté "Belfonds la Philippière" 




 '4juillet 1943     crash d un B 17  ou forteresse volante  à Belfonds

  RETROSPECTIVE 

19 juillet 1940 Winston   Churchill créa le SOE "Nous mettrons le feu  l Europe".....et l Orne devint ainsi l un des premiers départementsles plus actifs
Sa mission ..... soutenir les divers mouvements de Résistance 

 Le Special Operations Executive (SOE, « Direction des opérations spéciales ») est un service secret britannique qui opérera pendant la Seconde Guerre mondiale (créé le 19- par Winston Churchill et dissous le ), 


Le SOE la situation internationale
En ce mois de juin 1940 l Angleterre découvre sa solitude, .jours cruciaux où elle reste seule nation au combat devant la toute puissante machine de guerre allemande forgée par Hitler Seule tandis que l URSS reste liée à l Allemagne hitlérienne par le pacte d amitié et de non agression alors que les USA n ont pas encore subi le choc de Pearl Harbour
Pour tenir et se défendre il reste à l Angleterre les débris de ses troupes réembarquées à Dunkerque
Il lui reste aussi les qualités traditionnelles la ténacité et la force d âme de son peuple
C’est dans une telle ambiance que le 17 juin 1940 le général de Gaulle gagna l’Angleterre et lança son appel dés le lendemain de son arrivée
LE SOE sera alors crée par Churchill le 16 juillet1940 « Nous mettrons le feu à l Europe »ref Soe in France par MICHAEL RD FOOT historien
Le soe etait  un organisme majeur qui devait frapper en territoire ennemi vite et fort Ses operations devaient être caractérisées par la soudaineté la ruse et la souplesse et frapper l ennemi aux défauts de sa cuirasse militaire et économique Le SOE crée par Churchill fut donc un service secret autonome chargé d une mission classique…la guerre subversive…. mais en apportant une aide puissante et inestimable aux groupes de resistants héroiques issus de nos villes et nos campagnes
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Pour être conscient et informés du déroulement des evenements et de la coopération entre le SOE et la Résistance il a fallu attendre quarante années le document officiel de 800 pages « soe in France » de Michael Foot publié en 1966 en Angleterre mais interdit de publication en France par les Anglais c’est seulement en 2008 qu il fut publié en France

Pourquoi ce livre fut interdit de diffusion en langue française par les anglais ? et non pas par les français )

Parce qu il écornait l’image complaisamment entretenue selon laquelle la Resistance dont la grandeur ne prêtait pas au doute aurait été une affaire purement française ( jean louis Crémieux –Brillac " soe in france " par Michael Foot )

Surtout comme le montre jean louis Crémieux Brilhac dans un substantiel avant propos la surprise est extréme de découvrir l ampleur de l action directement menée en France par les britanniques et le nombre de français qui y furent engagés Ce renversement de perspective explique que ce livre ne paraisse qu’aujourd,hui en français

Il est évident que moi-même simple habitant de ma petite ville normande je ne pouvais 
qu’ ignorer l existence de ce service secret surtout lorsque les nouvelles nous parvenaient de radio Paris station d état controlée par l occupant et que nous écoutions en permanence en dehors des emissions discrétes et brouillées de la BBC

L article ci-joint n est pas un article partisan mais une mise au point tardive qui met en évidence l action des services secrets britanniques 50 années plus tard après la fin de la 2eme guerre mondiale Action conduite par Churchill qui avait déçidé selon ses termes « mettre le feu à l Europe »en déplaçant la guerre sur le terrain de la guerre subversive



En paralléle avec le but du SOE et la publication de ce document, j essaie de développer sans prétention l histoire sagienne telle que je l ai vècue et perçue pendant et après l occupation de juin 1940 à 1944 et ensuite après la libération Comme tout jeune de mon age je n étais pas en mesure d interpréter les évenements qui conduisaient ma vie sagienne

Après des débuts fort précaires les membres du SOE purent toutefois mettre sur pied un réseau de recrutement et établir un programme d instruction qui comprenait une initiation aux methodes de l espionnage, des cours de radio, de sabotage, des exercices de commando, close combat, de parachutage et d autres disciplines peu orthodoxes

Dans l imaginaire du grand public les agents des services spéciaux sont de veritables surhommes la réalité est bien différente elle dépasse souvent en intensité dramatique tout ce que la littérature consacrée à la seconde guerre mondiale a pu inventer 

Parmi les hommes et les femmes recrutés et entrainés au rôle d agent secret figuraient un dessinateur de mode, un artiste,un publiciste, un receptionniste d hotel, un ingenieur etc ???bref des représentants de toutes les branches de l activité sociale Leur seul trait commun _en dehors de leurs qualités de sang froid d’ingeniosité et de courage _était leur parfaite connaissance du français et de la France Le SOE avait choisi un genre qui requiert une extréme bravoure Ces hommes et femmes ordinaires nantis d un passé normal de civils revinrent après la guerre à des activités bien moins spectaculaires quoique utiles à le société

Prenons le cas de Culioli chef du réseau Monkey Puzzle considéré comme « un heros de Churchill » et qui après des interventions héroîques dans le cadre des parachutages clandestins fut blessé torturé et déporté Après ses activités de resistant il reprit sa tâche administrative à Alençon comme contrôleur des impôts et décéda en 1994 à Mortagne au Perche et inhumé à Gesvres ( Mayenne )

Les agents secrets hommes et femmes tous volontaires n ont la plupart du temps pas été préparés à l impitoyable guerre de l ombre mais ce sont des etres humains qui connaissent la peur, l angoisse permanente de vivre dans un milieu hostile

Il est un fait ;;sauf une minorité directement impliquée ;directement dans le conflit;nous ignorions totalement totalement la création et l existence de cet organisme et en conséquence le déroulement des drames aériens qui se déroulaient au dessus de nous, autour de nous ;dans les villes et les campagnes de nos départements et qui avaient pourtant pour but de délivrer les français de la gangue nazie Evenements clandestins préparés dans le plus grand secret qui se déroulaient la nuit et impliquant un minimum de volontaires prêts à tous les sacrifices C est donc la raison pour laquelle j ai tenté de comprendre le déroulement des actions entreprises par les belligérants


Si dans l esprit des français deux ensembles d acteurs ont animé la resistance, la France libre et ses envoyés d une part et les formations de resistants…….. il faut donc en réalité en ajouter un troisieme : les Anglais et plus précisement le SOE, la BBC et la RAF (royal air force)





Pour créer cette intervention britannique Churchill avait besoin de français parfaitement bilingues et créa donc à l interieur de cette organisation une section française commandée par le colonel Buckmaster qui fut l animateur du SOE pour la France à tel point que les réseaux dans notre pays seront appelés réseaux Buckmaster Une cinquantaine de reseaux soit 1000 agents relevant de la section F du SOE de conception britannique avait été relevée dans toutes les regions de France On y ajoute comme je le souligne la présence organisée et constante de réseaux britanniques ( réseaux Autogiro Chesnut Monkey puzzle Scientist, Pimento etc…)répartis dans nos différents départements ou pres de 2000 agents se livraient à la guerre subversive

Le general de gaulle accepta difficilement que des français combattent dans une organisation britannique et il créa a son tour le BCRA de la France libre



Entre le BCRA de la France libre crée par le general de gaulle et la section F donc française du SOE la cooperation pour efficace qu elle fut devint inévitablement competitive, Des heurts fréquents et parfois rudes emailleront les échanges entre les deux partis

Les débuts du BCRA composé de français volontaires furent donc hésitants en raison de désaccords entre le gouvernement britannique et le général de gaulle



En complément ajoutons que les britanniques disposaient d une aviation apte à remplir les missions les plus diverses dans le cadre des parachutages Les anglais fournissaient naturellement au BCRA le matériel le transport et les services de réception des émissions clandestines en leur laissant toute liberté d action



Et nous arrivons à la simple conclusion …si on raisonne rapidement et simplement . Sans la BBC, pas de messages secrets definissant les lieux et dates de rendez vous nocturnes pour les parachutages …Sans la RAF . pas d avions pas de munitions…. pour la France résistante des villes des campagnes et des forêts donc une armée de résistants héroiques livrés à eux mêmes et sans moyens







Malgré l immense courage et l’esprit de sacrifice démontrés par la resistance ses moyens utilisés auraient donc été amoindris sinon très affaiblis

Ou inexistants en raison de l absence des britanniques



La voie des airs dominée par l aviation britannique opposée à la luftwaffe fut donc

l élement vital et prépondérant qui permit a la Resistance française de rivaliser avec succés contre l ennemi occupant

Les chiffres et les faits sont là C’est grâce au SOE que parvinrent à destination des milliers de tonnes d’armes et d explosifs envoyés pour aider les réseaux et les comités de réception

Le problème du SOE …le manque d avions Heureusement l’US Air force viendra

à la rescousse plus tard dans le cadre des missions Harry

Notons pour le démontrer que Six Halifax du SOE furent abattus dans notre département

Sainte Gauburge Tinchebray Larré Aube Ecorcei Bernieres




Plusieurs parachutages Les nuits sagiennes


En me reférant aux archives departementales j ai compté 300 PARACHUTAGES ;;;;dans notre département par les avions du SOE

l’ Orne constituait un département clé favorisé encore par la nature de ses paysages, petites plaines ou campagnes protégées, hauteurs boisées, entourées de haies vives et de vergers de pommiers, accessibles par des chemins creux couverts et secrets ( ref archives départementales)

Les bombardiers du SOE décollaient de Tempsford 2 heures de vol suffisaient pour atteindre notre département

Temoignage d un pilote de Halifax bombardier du SOE
Le Halifax bombardier de la RAF basé à Tempsford aérodrome secret de la RAF spécialement transformé aménagé et chargé de ses containers emporte armes munitions médicaments destinés à la résistance locale
Un comité de réception courageux (citons les groupes Tessier, Cercueil etc..°,)vigilant, prêt à tout, caché sous les ombrages nous attend, guettant désespérément notre arrivée quelles que soient l’heure de la nuit, la température, le brouillard, la pluie, la neige, les rafales de vent et il nous faut absolument découvrir les feux dissimulés dans une nature surveillée par les patrouilles allemandes Tâche périlleuse entre toutes qu’il nous fallait assumer Afficher l'image d'origine
Rappelons que le ciel de nuit est une occasion d’affronter pour les lourds bombardiers ….. les rapides chasseurs de la Luftwaffe
Cette bonne terre de France si attirante mais inhospitaliére il nous faut la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle arriére les profondeurs de la nuit
..Equipage composé de dix hommes de nationalité souvent différente Britannique, Canadiens, australiens polonais néo zelandais etc..
« chaque sortie dure plus de sept heures, des heures d’un vol angoissant dans la solitude nocturne, passées a survoler la mer toujours hostile et la terre ennemie, à surveiller un vide que peut a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin, a scruter un néant que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel éclatement de la flak _ »
Les nouvelles…… nous les jeunes nous ignorons tout de la politique et de ses effets mais nous commençons à comprendre que des faits exceptionnels se déroulent au dessus de nos têtes la nuit dans nos campagnes et l ombre de nos forêts
 Il faut comprendre également que notre esprit était faussé par la propagande permanente diffusée sur les chaines de radio du gouvernement radio paris etc..
Extrait de mon journal
« Le poste de T.S.F. familial était lui toujours présent, là, prés de la fenêtre, dressé sur un meuble en bois ciré, dans notre petite cuisine qui nous sert de salle à manger .La B.B.C.avec les quatre coups annonciateurs de « la symphonie de Beethoven « c’etait presque notre raison de vivre . Chaque soir malgré le brouillage, alors que les aiguilles de notre « Pendastrava « style « Art Déco « fonctionnant avec des piéces de dix francs, marquent 8 heures, nous écoutions religieusement en sourdine les émissions en essayant de trouver une signification aux messages mystérieux et codés diffusés par l’émetteur anglais . Messages à destination des « réseaux de l’ombre « sans aucun doute . !

Pour nous c’est presque l’ébauche d’un acte de rebellion que l’écoute réguliére et clandestine de cette emission destinée aux nations opprimées .Encore faut il être trés prudent ..., bien fermer les deux portes et notre unique fenêtre, tendre avec précaution le rideau noir qui camoufle notre vitrine, et se concentrer pour percevoir une voix lointaine quelquefois inintelligible et nasillarde perturbée par les brouillages allemands
Un après midi un alsacien de la wehrmacht entrant doucement dans notre salle à manger est venu nous prévenir que l on percevait les sons propres à la BBC dans le salon ou les clients attendaient patiemment leur tour
Nous ne pouvons oublier les excellents commentaires de Maurice Schumann qui chaque jour par le canal de la BBC vantaient l unité d action de tous les alliés et on commençait à percevoir une lueur d espoir
. Ces voix d’outre manche nous faisait oublier les diatribes de propagande que nous assénait chaque soir Jean Hérold Paquis le chantre de radio Paris .
Mais on parlait déjà de nous enlever notre valeureux poste ....par ordre de la Kommandantur _ »

Reflexions personnelles
RESUMONS Pour ce qui est de la lutte clandestine organisée par les réseaux de résistance, une évidence s’imposait, on ignorait tout du SOE mais on découvrait que les conquêtes techniques et en particulier la radio constituaient des atouts aux effets incalculables. 
Que pouvait faire la résistance si les combattants de l’ombre, même pourvus d’un courage exceptionnel, n’avaient eu pour eux la voie des airs, sans la possibilité offerte de la sorte à la France libre et aux alliés de pénétrer au coeur d’un territoire occupé par l’ennemi, en rivalisant avec les dangers de la mer, les défenses des frontières et des fortifications. Comment les groupes de résistants auraient ils communiquer avec nos futurs libérateurs ?
Tous ces événements se déroulaient la nuit »La lune a été pour le SOE une déesse encore plus puissante que dans les religions antiques du moyen orient « Recevoir du ciel par une nuit de pleine lune, quel que soit le temps, des armes, des munitions, des médicaments… tel était l’enjeu de cette lutte qui opposait sur terre et dans les airs, la Luftwaffe, la flak allemande, la Wehrmacht, les bombardiers alliés, et les résistants combattants de l’ombre disséminés dans les maquis.
Les messages de la BBC.
Sans la télégraphie sans fil, sans les émissions des radios clandestins éparpillés à travers la France, sans les écoutes de Londres, sans les messages personnels de la BBC, comment auraient pu s’effectuer les liaisons, se transmettre les instructions, s’échanger les renseignements ? 

Chaque soir les messages les plus sibyllins abondaient sur la BBC, que beaucoup de français écoutaient discrètement avec la crainte permanente d’être surpris. Un message secret de la radio de Londres annonçait le lieu d’un parachutage et la date du rendez vous adressés à différentes équipes sur le qui vive mais conscients du danger.

Six avions du SOE du type Halifax donc spécialisés dans les parachutages de containers aux résistants seront abattus dans notre departement durant la période de l’occupation ( il s agit uniquement d avions destinés aux parachutages sinon le nombre d avions abattus toutes nationalités confondues excédera plusieurs centaines )

Pour comprendre la situation de notre petite ville durant l occupation….
On se posait multiples questions Le bruit lancinant des avions … Le grondement permanent la nuit d un avion recherchant les feux du balisage ? mais aussi les escadrilles alliées allant vers le sud à destination du centre de la France et des usines du nord de l Italie Milan, Turin etc.
Par sa position stratégique à moins de 100 Kilometres des côtes de la Manche et quelques 250 kilométres des bases aériennes du sud de l Angleterre L Orne constituait un département de choix
Dés la fin de 1942 sous l impulsion de l organisation civile et militaire l ingenieur du génie rural Robert Aubin de Fontenay sur Orne des patriotes se mirent a l œuvre pour recenser des terrains favorables aux opérations aériennes

Apres la libération de notre ville je découvrais que Tempsford aerodrome secret situé au nord de Londres était le point de décollage de tous ces avions inconnus qui venaient parachuter le contenu de leurs soute dans notre campagne alentour Il fallait considerer qu’ une heure et demi de vol temps suffisait à un bombardier Halifax pour effectuer le trajet ;;;;; de Tempsford au departement de l Orne… une courte distance mais semée d embûches Je recueillais quelques témoignages

Réflexion d’un membre d’équipage … ( rencontré à Londres en 1948 et retraité de la RAF )et qui m adressa une correspondance réguliére durant quelques années
-« Notre base de Tempsford est située à 100 km au nord de Londres et de Cambridge Nous décollons de Temspford destination … la France .Nous passons à haute altitude au dessus de Londres perdu dans le brouillard
La destination est gardée secréte ;;;mais nous savons que c’est un petit coin de
Normandie
La joie d’apercevoir la ligne sombre qui annonce la côte française ( Honfleur ou Cabourg )est vite atténuée par l’illumination inamicale des projecteurs allemands et l’aboiement des canons de la flak dont les obus éclatent autour de nous .Nous volons feux éteints Nos repéres…les lumiéres des habitations, les rivieres scintillantes sous les rayons de lune, les ponts, les gares, les voies ferrées, les églises, …
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 Pour avoir longtemps volé dans l aéronautique navale de jour et de nuit sur différents types d avions je considère que ces vols de nuit constituaient de véritables tours de force…Survoler une nature surveillée ponctuée de mille pièges et découvrir sous le couvert des arbres un terrain balisé par des feux rudimentaires en volant au ras des cimes, feux éteints constituaient un énorme défi au danger
Les différents crashes de Halifax dans notre département comme ailleurs le démontrent  
Prenons l exemple d un Halifax abattu à Ecorcei ( Laigle )
Témoignage « l avion volait si bas que l'on apercevait les hommes à bord ". L'avion toucha la ligne à haute tension, explosa puis s'écrasa sur la commune d'Aube, prés du lieu dit "Les vallées ". Des explosions s'en suivirent pendant plusieurs heures. L'appareil transportait des munitions et des pigeons voyageurs destinés au maquis dans le cadre d'une opération du réseau
 Notre objectif pour aujourd hui où nous devons larguer nos containers c’est un territoire inconnu quelque part en France ( en l’occurrence un département situé à l’intérieur des terres …..l’Orne …) ou il nous faut parachuter de nuit des containers remplis d’ armes, munitions, et médicaments ; nous n’oublions pas le colis cadeau … composé de thé, café, et cigarettes …
Un simple coin de Normandie caché aux abords d’ une sombre foret mystérieuse qu il nous faut absolument trouver… quelles que soient les conditions climatiques, les radar et les danger du ciel marqués par la chasse allemande toujours aux aguets
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Ces missions avaient pour nom « mission Harry « et les avions Halifax appartenant au 138 et 161eme squadron de la RAF etaient spécialement adaptés à ce type de mission
On conçoit la difficulté des pilotes et navigateurs à trouver ces points précis
de nuit et feux éteints
Fin 1942 le SOE pouvait utiliser 2 escadrilles toujours basées à Tempsford, le 138 eme squadron composé alors d’une quinzaine de Halifax et le 161 eme squadron 5 Halifax six Lysander et un Hudson

Il y eu bien sûr des échecs … La Luftwaffe, la flak allemande, la Wehrmacht,contre les bombardiers alliés, et les résistants combattants de l’ombre disséminés dans les maquis.

Avions ravitailleur de maquis abattus en cours de mission dans le département de l’Orne, avant et après le débarquement du 6 Juin 1944.
 En général, ces avions britanniques étaient lourdement chargés et le fait de voler à basse altitude représentait un handicap certain.
 
Le 12 Août 1943, un  Halifax du 138 eme Squadron basé à Temsford , en mission SOE, touché par la flak en volant à une altitude de 500 mètres, s'abattait vers 23.30 heures dans un herbage en bordure Est du bois du Frileux, commune d'Ecorcei (Orne).
L'avion ravitailleur de maquis préparait un lancer de parachutes pour le réseau clandestin Spruce 20 /21
Deux aviateurs Foster et Cameron furent tués et inhumés au cimetière d'Ecorcei,  trois
 aviateurs grièvement brûlés se rendront  aux allemands après s'être réfugiés au château des Graviers. Deux autres, Scott et Trusty, réussissent à s'échapper vers le village des Genettes puis vers Moulin la Marche.
Concernant un Halifax de la RAF du même Squadron, chargé également d'une mission de parachutages, un témoin se souvient le 17 Août 1943, avoir vu un avion pris dans les projecteurs de la Flak d'Aube Saint Esprit  "Celui-ci volait si bas que l'on apercevait les hommes à bord ". L'avion toucha la ligne à haute tension, explosa puis s'écrasa sur la commune d'Aube, prés du lieu dit "Les vallées ". Des explosions s'en suivirent pendant plusieurs heures. L'appareil transportait des munitions et des pigeons voyageurs destinés au maquis dans le cadre d'une opération du réseau.Le pilote Norman Hayter de nationalité australienne et quatre aviateurs anglais furent tués sur le coup.  Les deux survivants, les Sgt WS Davies et JA Hutchinson décédèrent de leurs brûlures et seront inhumés au cimetière de Bernay.En 1944 plusieurs bombes tombèrent à l'endroit du crash. Elles visaient certainement la batterie allemande située à proximité.
Les américains des "Carpetbaggers"  sont venus à la rescousse. Le 
5 Avril 1944, un Liberator du  801 BG / 406 BS touché par la DCA de Berniéres le Patry (Calvados) s'abattait au lieu dit  "Les Haieries" ou "Anfernel" (3 kilomètres au nord ouest de Tinchebray). Ce bombardier de  l'USAF en mission SOE avait décollé de Harrington à 22 heures pour ravitailler le maquis de Sainte Marguerite. Six membres d'équipage seront tués lors du crash et  inhumés à Truttemer le grand. Le lieutenant Kalbfleisch rescapé témoigne "Nous volions à 300 mètres d'altitude à la recherche des feux posés par le réseau de résistance lorsqu'un obus a touché le compartiment du navigateur. A 150 mètres, nous avons sauté et l'appareil s'est écrasé aussitôt après. Les allemands nous ont tiré dessus pendant que nous descendions. Je n'ai pas eu le temps de cacher mon parachute et je l'ai jeté dans une rivière proche"Le sergent Porter autre rescapé est tombé à proximité des batteries de DCA allemandes "J'ai passé une haie, je l'ai suivie en courant en passant prés de plusieurs pièces de DCA à ma gauche et à ma droite… évitant ainsi de justesse ceux en fait qui nous avaient abattus"
Le 11 Avril 1944 vers 23h15, un Halifax en mission de ravitaillement des maquis de la région touché par la DCA,  passait en flammes au dessus du bourg de la petite Savetiére (Commune de Sainte Gauburge) en éclairant les maisons d'une immense lueur. Ses moteurs tournant à plein  régime, il s'écrasait à environ 200 mètres de la route de Paris. On retrouvera dans les débris une grande quantité de produits pharmaceutiques, postes radio, destinés au maquis. Les huit membres de l'équipage Anglais et Canadiens sont enterrés à Saint Hilaire sur Rille prés de Aube (Orne).
Dans la nuit du 9 au 10 Mai 1944 un short Stirling du 90 eme Squadron basé à Tudenham, Suffolk, est touché par la batterie de Berniéres le Patry et s'écrase vers  23H45 à Saint Jean des Bois (Tinchebray). Trois hommes d'équipage sont cachés dans la forêt de Gers (Témoignage de André Rougeyron) et ravitaillés par un cultivateur Henri Durand habitant les Gériers.  "Nous partons pour la forêt et après plusieurs appels découvrons trois gaillards bizarrement accoutrés s'approchant craintivement". Il s'agissait de Ph. Green, Royston John et de Charles Potten. "Par la suite, j'apprends que le docteur Ledos a été arrêté, et je demande à Bourgoin d' abriter mes pensionnaires à l'Ermitage"Green témoigne "C'était mon 31 eme vol et nous avions pour mission de lâcher armes et approvisionnement sur un terrain situé dans le sud de la France. Nous devions effectuer ce trajet en respectant un horaire rigoureux, franchir la côte immédiatement après le crépuscule et au retour, être hors de France avant l'aurore. Nous volions prés du sol sans avoir éveillé exagérément les défenses allemandes. Nous avons été touchés par la DCA (Il s agissait de la DCA de Berniéres le Patry ). Moteur tribord en feu, moteur bâbord hors d'usage. Trop bas, nous ne pouvions sauter en parachute. Il fallait donc s'écraser avec la machine... L'un après l'autre, nous sommes sortis dans l'herbe longue et drue, une bonne terre de France ferme et sûre" témoignera l’un des rescapés.

le 16 juillet 1944  Larré


A la demande du maire de Larré J'ai pu identifier cet avion en 1998 avec l’aide de l'ANSA. Il s'agissait d'un quadrimoteur Halifax transporteur d'armes et de munitions qui, après avoir décollé de Tarrant Rushton devait ravitailler le terrain " Goudron " de Radon situé en limite de la forêt d'Écouves. Six victimes identifiées et une 7eme inconnue trouvée bien plus tard dans un champs de betteraves sous une trappe ou porte de l'avion. Cette victime non identifiée pourrait être un membre du SOE (Special operations executiv)

Un bombardier Halifax.
Les feux marquant l'emplacement d'une zone de largage.

La cause de ce crash m'a été donnée en 1999 suite à un témoignage du maire de Forges. Une DCA était installée sur le territoire de Forges.                 parmi tant d'autres dont celle de Bois Roussel ( Les fontaines ); Les allemands suspectant la présence d'un terrain de parachutage dans les environs installèrent plusieurs feux figurant l'emplacement de la zone prévue de largage des containers.

Le pilote du Halifax piégé par la présence de ces feux réduisit la puissance des moteurs pour descendre à l'altitude de lancement. La flak allemande ne laissa aucune chance à l'avion lanceur et l'abattit. Les noms des membres d'équipage furent longtemps inconnus.


A la recherche des familles , j'ai pu trouver en 2003 Tom et Elsa Linning par l'intermédiaire d'un site de généalogie. Ils m'adressèrent la photo de l'un des membres de l'équipage William Edward Linning, 24 ans. Squadron Royal Canadian Air Force. 298 RAF (proche cousin de Tom linning ).flying officer operateur et mitrailleur à bord du Halifax. Ils découvraient ainsi 60 années après, la tombe de William et les circonstances du crash .William Linning originaire de l'Alberta est Inhumé aujourd'hui avec ses camarades canadiens au cimetière de Bretteville sur Laize ( Calvados ).




flying officer William Edward Linning
Royal Canadian Air Force


Autres membres d'équipage
 P/O James Foxall Crossley Pilote 24 ans, Sgt Edward Maurice Cyril Wilkinson flght eng 24 ans, WO Joseph Wilfred Romeo Fournier operateur et mitrailleur ,FO Derwood William Smith 22 ans bombardier , Sgt Enzo Biaggio Grasso bombardier 23 ans et un aviateur non identifié



Monument au point de crash de l avion


Mais parlons de l'équipage du bombardier SOE

 Les équipages  du SOE
Rappelons que le ciel de nuit devient  une occasion  pour les lourds bombardiers britanniques et américains d affronter ….. les rapides chasseurs de la Luftwaffe



Chasseur de nuit Fockewulf
Témoignage d' un pilote du SOE


"Cette bonne terre de France si attirante mais inhospitalière il nous faut la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle arrière les profondeurs de la nuit "..équipage composé de dix hommes de nationalités souvent différentes Britannique, Canadiens, australiens ,néo zélandais , polonais
« Chaque sortie dure plus de sept heures, des heures d’un vol angoissant dans la solitude nocturne, passées a survoler la mer toujours hostile et la terre ennemie, à surveiller un vide que peut a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin, a scruter un néant que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel éclatement de la flak _ »



Bombardier lançeur de containers



La navigation relative a la recherche d un terrain balisé  par une nuit de pleine lune ,feux éteints présentait des difficultés toutes particulières pour 'l 'équipage en mission spéciale, qui pour mener sa tache à bien ,devait être capable de repérer avec la plus grande précision dans la nuit noire  une cible minuscule mal définie après avoir volé  pendant des heures au dessus du territoire ennemi"
Résultat de recherche d'images pour "clair de lune"

Nos résistants  ou comités de réception  avaient ordre de choisir des sites aisément repérables du ciel mais pour de multiples raisons cela n'était pas toujours chose possible et l' avion ayant enfin trouvé  sa zone  de largage devait parfois chercher encore ........longuement les lumières destinées à le guider et qui pouvaient etre cachées par  un bois ou les versants d  une vallée

Le navigateur du bombardier  devait souvent recourir à la lecture des cartes et a la navigation a l'estime ce qui exigeait du pilote qu'il vole a basse altitude au dessus de la campagne
terrain balisé par la resistance 

La tache des comités de réception de la résistance était quelquefois hérissée de difficultés  et souvent encore plus compliquée après le lancement des  containers  d'armes  sur  le  terrain choisi et ayant fait l'objet  d'un message  secret a la radio
Les résistants  devaient éclairer et surveiller la zone  identifiée par un nom de code
  Exemples
Aurore ( Rouges terres ) Lapin( Mortrée ) Orage ( Macé ) Eclair ( Tanville) Grêle ( Echauffour ) Ilot ( Le sap) Levite ( Ranes ) etc...


Le risque d 'attirer l'attention au sol grandissait a chaque minute passée par  l appareil  dans le voisinage d'une campagne tranquille Des le milieu de la guerre ,les allemands s'étaient équipés de radar permettant de détecter et donc   d intercepter les avions en vol ou en cours de recherche du terrain
Résultat de recherche d'images pour "containers d armes soe parachutages"
container parachuté
Inutile de dire qu'un bombardier lourd occupé à larguer du materiel ,volant ailerons baissés juste au dessus de la vitesse minimale de sustentation et dont l'équipage  avait l'attention attirée  pour tout ce qui se   passait en dessous de lui ,constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible rêvée

Par  la suite en combinant Euréka  en vol et S phone au sol il semblait possible de ne plus se laisser arrêter par des nuages ou des bancs de brume pour déterminer  plus rapidement l'emplacement de la DZ( dropping zone)

La cause plus probable d'incident était en fait  
l interception des  membres du comité de réception par la feldgendarmerie,c' est la raison pour laquelle les resistants  se faisaient volontiers fabriquer un faux permis de garde chasse ou de médecin qui permettait de circuler après le couvre feu

http://www.chrd.lyon.fr/static/chrd/contenu/menu%20haut/ressources%20historiques/archives/SAP/chrd_parachutage_Coll_Riviere.jpgLe dixième des échecs nocturnes était dû
d' après les pilotes a des erreurs de navigation Ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,,situation due quelquefois a des problèmes techniques ,quelquefois marquée par l 'absence  du  comité  de réception pour des raisons indépendantes de sa  volonté
Des accidents exceptionnels  pouvaient survenir ,ainsi sur le terrain .x. dans notre département 
c est un Dornier de la Luftwaffe qui survint à la place  de l 'avion allié attendu et qui mitrailla les hommes  rassemblés au  sol causant quelques  dégâts parmi  les troupeaux d'animaux Une vache fut tuée et comme par hasard 
c 'était d ' après le fermier la plus belle du troupeau ...

Même si l'avion et le comité de réception  arrivaient tous deux au bon endroit au bon moment le parachutage pouvait lui même poser problème , seuls les pilotes les plus expérimentés savaient  évaluer avec précision leur altitude   Si l'avion volait trop bas les colis risquaient de se détériorer  et les hommes de se blesser ,  Trop haut et un coup de vent suffisait a disperser les containers dans la nature et hors de portée

Vol de nuit..... feux éteints L 'équipage composé d 'aviateurs chevronnés a la  recherche du terrain balisé devait prendre en compte  par exemple les différents types de repéres au sol en énumérant leurs avantages et leurs piéges 

Commençons  par les énumérer


l 'eau  
 Toujours plus facile a repérer que n importe quel autre élément ... Même si la nuit est profonde un point d 'eau  est facile à repérer dés lors qu'il  se trouve entre vous et la source de lumiére 
Lorsque la lumière est diffusée par les nuages on peut voir l'eau a grande distance,
Au delà de la visibilité de tous les éléments susceptibles de les aider  l'eau reste le meilleurs repère sauf si on parle  bien sûr de  la côte et des grands fleuves qui sillonnent la région

Bois  et forêts 

Les grandes forêts, elles sont d'excellents repères,pour l équipage a la recherche  des feux balisés Les bois peuvent être particulièrement identifiés lorsque vous arrivez aux abords de votre zone de lancement en  comparaison par exemple d 'une  photo  aérienne représentant la région

voies ferrées 

Comme l 'eau les rails brillent lorsque ils se trouvent entre vous et la lune

routes  
une grande route nationale bordée de peupliers et coupant le paysage peut vous être très utile pour vérifier


Localités importantes  tout ce qui ressemble à une grande ville ou un centre industriel doit être évité en raison de la présence possible d' une DCA 
Une ville est aussi bien caractérisée par les forêts qui l'entourent et d 'autres points caractéristiques que le pilote ou le navigateur ont pris le soin de noter
 Notons en passant la difficulté a identifier un terrain balisé en plaine et quelquefois en pleine forêt 
N oublions pas de cette description la participation des lysander

 





j'ai  rappelé sommairement les précautions prescrites par Hugh Verity avec lequel jai communiqué durant quelques années On peut considérer que les recommandations succinctes  ci dessus relatives aux points de repère concernent aussi bien les pilotes de bombardiers du SOE( Halifax Lancaster  Liberator ) que les pilotes de Lysander ayant pour tache d acheminer et de récupérer des agents secrets sur le territoire national
Plusieurs personnalités appartenant a la résistance furent ainsi  conduits de nuit en Grande Bretagne ou déposés sur le territoire national sur  des  terrains dont les noms sont  gardés secret
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 En ce mois de Mai 1944 On ne peut douter qu’un grand évenement se prépare .Les messages de la BBC malgré le brouillage allemand prolifèrent sur les ondes et chaque français attend le cœur rempli d’espoir une délivrance hypothétique après 4 années d’occupation germanique

En effet depuis plusieurs semaines l’aviation alliée disloque les voies ferroviaires et routières, écrase les gares d’Argentan l’Aigle Mortagne , Surdon détruit et pilonne les ponts et les concentrations de matériel de transport
Chaque soir une armada de bombardiers nous survole haut dans le ciel et se dirige vers le Sud , inquiétant grondement qui prend naissance dés la nuit tombante dans une nuit sombre ou étoilée Nous supposons que les points de concentration des usines du centre de la France et du nord de l’Italie représentent leur principal objectif Il est vrai que notre département se trouve sur l’axe nord sud conduisant à des centres industriel importants
Dés le lever du jour après le passage de cette nuée de bombardiers poursuivis par les projecteurs et les radar allemands nous retrouverons dans les champs et les jardins et même sur les toits des maisons les mystérieux rubans argentés qui inquiètent les habitants Ignorant la signification de ces objets tombés du ciel le maire se voit dans l’obligation de placarder une note municipale imposant aux habitants de ne pas toucher ces objets inconnus jonchant le sol 

Ceux ci s’avèreront d’ailleurs totalement inoffensifs puisqui’il s’agit du système de protection composé de bandes métalliques anti radar ,utilisé par les alliés pour tromper la vigilance des batteries de DCA allemandes Ces nuages opaques appelés «  windows «  par les alliés interceptaient les rayons émis du sol par les radar allemands et apportaient des informations erronées quand à la direction , au nombre et la vitesse prises par les escadres de bombardiers vers leur objectif
Les pertes furent nombreuses en cours de route …aussi bien en direction de l’objectif mais aussi sur le chemin du retour

 Temoignage de HughVerity célébre pilote de la RAF spécialisé dans les missions secretes et avec lequel j’ai correspondu pendant quelques années
 


 le lysander

« Dans la nuit du 16 au 17 aout 1943 à 22 heures 25 prés d’Alençon je connus une expérience navrante A une distance d’environ un kilomètre , dans la nuit noire je vis un appareil s’abattre en flammes Ce devait être le travail d’un chasseur de nuit que je n’avais pas vu .j’espérais à la lueur des flammes apercevoir des parachutes mais je n’en vis aucun »
En fait cet avion en flammes , un bombardier Lancaster revenant d’un raid sur Turin largua par sécurité ses bombes aux environs de Boitron avant de s’abattre au Chenay Les membres de l’équipage sont tous inhumés au cimetière du Mans

La crainte des patrouilles ….

Alors que le silence s’installe sur notre petite ville le pas d une patrouille résonne sur les pavés de notre grande place Crâne rasé ,impassibles sous leur calot ce sont les mongols ,ceux que tout le monde craint ;;;; les ostruppen ou troupes de l’est ralliés aux allemands ( armée Vlassof ) Commandés et dirigés par un feldwebel perpétuellement aux aguets ils surveillent le camouflage des fenêtres et des embrasures de portes et veillent à l’observation rigoureuse du couvre feu
Ils imposent la crainte …. et pourtant voilà un mois de ma fenêtre place du parquet j’avais pu observer un garcon de manège d’auto scooter leur tenir tête . Une violente echauffourèe opposa sur la place du Parquet ces guerriers excités refusant de payer, a un jeune et vaillant forain .Ce dernier refusa de céder à la force en prenant faits et causes pour les jeunes français et espagnols occupant les voitures
La feldgendarmerie toujours aux aguets confrontés à ces soldats d une autre culture accourut sur les lieux et en force embarqua tous les belligerants Le lendemain après une nuit passée dans une gèole improvisée du palais episcopal en partie occupée par la wehrmacht notre garçon de manége réapparut couvert de pansements , le bras en écharpe mais fier de son exploit

Comme tous les sagiens des la tombée de la nuit nous nous empressons d’ajuster les rideaux noirs de notre vitrine qui sert quelquefois de cible à de nombreuses bouteilles vidées de leur contenu Aucun sagien ne prend le risque de braver le couvre feu
Au collège …sécurité oblige l’un de nous est préposé à l’installation des rideaux noirs La patrouille jugeant le camouflage insuffisant surgit dans notre cour et nous oblige à calfeutrer portes et fenêtres dans un lieu où Jean Mazeline exerçat une année auparavant ses fonctions d’instituteur d’ Octobre 42 à Juin 43 avant d’ apporter son aide aux parachutages du  maquis de Mortagne

Et a la veille de ce débarquement

Que se passe t il dans nos villes et nos campagnes ?

A cette date l’avion et les techniques radio récentes ont déjà révolutionné les moyens d’action des belligérants de la seconde guerre mondiale ,imposant des changements essentiels à la nature ,au déroulement et aux formes de la lutte
clandestine
.On peut dire que la BBC (radio de Londres à destination des nations occupées)que chacun écoutait discrétement règle l’ existence de la plupart des français tout au moins pour ceux qui accordent la plus grande confiance aux alliés en écoutant les nouvelles transmises par Robert Schuman , Jean Marin , Pierre Jourdan .Pierre Dac

Pour ce qui est de la lutte clandestine organisée par les réseaux de résistance une évidence s’impose , les conquêtes techniques constituent des atouts aux effets incalculables .

Que pouvait faire la résistance si les combattants de l’ombre même pourvus d’un courage exceptionnel n’avaient eu pour eux la voie des airs ,sans la possibilité offerte de la sorte à la France libre et aux alliés de pénétrer au coeur d’un territoire occupé par l’ennemi , en rivalisant avec les dangers de la mer , les défenses des frontiéres et des fortifications ,
Comment les groupes de résistants pouvaient ils communiquer avec nos futurs libérateurs ,

Recevoir du ciel par une nuit de pleine lune ,quel que soit le temps ,des armes ,des munitions des médicaments … tel ést l’enjeu de cette lutte qui oppose sur terre et dans les airs la Luftwaffe ,la flak allemande ,la wehrmacht , les bombardiers anglais ,et les résistants combattants de l’ombre disséminés dans les maquis

Les messages de la BBC

Sans la télégraphie sans fil ,sans les émissions des radios clandestins éparpillés à travers la France ,sans les écoutes de Londres ,sans les messages personnels de la BBC ,comment auraient pu s’effectuer les liaisons , se transmettre les instructions , s’échanger les renseignements ?

. Chaque soir les messages les plus sibyllins abondent sur la BBC que beaucoup de français écoutent discrètement avec la crainte permanente d’être surpris

Un message secret de la radio de Londres annonce le lieu d’un parachutage et la date du rendez vous adressés à diffèrentes équipes sur le qui vive mais conscients du danger

L’heure du rendez vous

. Pour être présent au rendez vous et èchapper aux tirs de la DCA et aux chasseurs de nuit de la Luftwaffe , l’avion anglais doit naviguer feux éteints dans la pénombre ,repèrant les points stratégiques ,lacs ,ponts , lignes de chemin de fer, cours d’eau , villes calfeutrées ..enfin toutes sortes de signes distinctifs avant de trouver enfin un terrain identifié par la présence au sol de lampes torches formant une lettre de reconnaissance Il s’agit de larguer à cet endroit précis les containers de munitions et de médicaments attendus par les résistants
Au cœur de ces paysages grandioses et inconnus , obscurcis par la nuit il faut à tout prix trouver le terrain défini par diffèrents codes et le contenu d’un message secret
l' avion chargé de cette mission appelée" mission SOE "décollait de Tempsford   
1 heures trente de vol pour la région sagienne aprés avoir survolé Londres et sa banlieue et quitté la côte aux environs de Brighton




Ignorant cette guerre de l’ombre pendant cette période d’occupation ,un soir de clair de lune je vis un lourd bombardier passant à basse altitude tous feux éteints au dessus de la ville …Surprise totale ! quel était donc cet avion bruyant bravant la chasse de nuit allemande 
J’ ai compris tardivement , quelques mois après la liberation la signification de ces vols de nuit mystérieux .Le parachutage d’armes et de munitions indispensables à la rèsistance ornaise …. Telle était la mission de ces bombardiers en plein territoire occupé … au nez et a la barbe des DCA germaniques et bien sûr des chasseurs de nuit de la Luftwaffe toujours aux aguets ..

Avions ravitailleur de maquis abattus en cours de mission dans notre département


Avant et après le débarquement du 6 Juin 1944

En général ces avions britanniques étaient lourdement chargés et le fait de voler à basse altitude représentait un handicap certain .

Le 12 Août 1943 un Halifax du 138 eme squadron basé à Tempsford et en mission SOE ,touché par la flak volant à une altitude de 500 métres s'abattait vers 23.30 heures dans un herbage en bordure Est du bois du Frileux ,commune d'Ecorcei (Orne)     
L'avion ravitailleur de maquis préparait un lancer de parachutes pour le réseau clandestin Spruce 20 /21
Deux aviateurs Foster et Cameron furent tués et inhumés au cimetiére d'Ecorcei ,
Trois aviateurs griévement brûlés se rendront aux allemands aprés s'être réfugiés au chateau des Graviers Deux autres Scott et Trusty réussissent à s'échapper vers le village des Genettes puis vers Moulin la Marche
Concernant un Halifax de la RAF et du même squadron chargé également d'une mission de parachutages un témoin se souvient le 17 Août 1943 avoir vu un avion pris dans les projecteurs de la DCA .de la flak d'Aube Saint Esprit " Celui çi volait si bas que l'on apercevait les hommes à bord . L'avion toucha la ligne à haute tension , explosa puis s'écrasa sur la commune d'Aube prés du lieu dit " Les vallées ".Des explosions s'en suivirent pendant plusieurs heures . L'appareil transportait des munitions et des pigeons voyageurs destinés au maquis dans le cadre d'une opération du réseau
Le pilote Norman Hayter de nationalité australienne et quatre aviateurs anglais furent tués sur le coup Les deux survivants les sgt WS Davies et JA Hutchinson décéderent de leurs brûlures et seront inhumés au cimetiére de Bernay
En 1944 plusieurs bombes tombérent à l'endroit du crash .Elles visaient certainement la batterie allemande située à proximité

Les américains sont venus à la rescousse …Le 5 Avril 1944 un Liberator du 801 BG et du 406 BS touché par la DCA de Berniéres le Patry ( Calvados s'abattait au lieu dit "Les Haieries " ou Anfernel ( 3 kilométres au nord ouest de Tinchebray ) Ce bombardier de l'USAF en mission SOE avait décollé de Harrington à 22 heures pour ravitaillet le maquis de Sainte Marguerite ? Six membres d'équipage seront tués lors du crash et inhumés à Truttemer le grand
Le lieutenant Kalbfleisch rescapé témoigne " Nous volions à 300 métres d'altitude à la recherche des feux posés par le réseau de résistance lorsqu' un obus a touché le compartiment du navigateur A 150 métres nous avons sauté et l'appareil s'est écrasé aussitôt aprés . Les allemands nous ont tiré dessus pendant que nous descendions . Je n'ai pas eu le temps de cacher mon parachute et je l'ai jeté dans une riviére proche .
Le sergent Porter autre rescapé est tombé à proximité des batteries de DCA allemandes" J'ai passé une haie , je l'ai suivie en courant en passant prés de plusieurs piéces de DCA à ma gauche , et à ma droite ...évitant ainsi de justesse ceux en fait qui nous avaient abattus "

Le 11 Avril 1944 vers 23 heures 15 un Halifax en mission de ravitaillement des maquis de la région touché par la DCA , passait en flammes au dessus du bourg de la petite Savetiére ( Commune de Sainte Gauburge ) en éclairant les maisons d'une immense lueur . Ses moteurs tournant à plein régime ,Il s'écrasait à environ 200 métres de la route de Paris . On retrouvera dans les débris une grande quantité de produits pharmaceutiques , postes radio .
destinés au maquis Les huit membres de l'équipage Anglais et Canadiens sont enterrés à Saint Hilaire sur Rille prés de Aube ( Orne )

Dans la nuit du 9 au 10 Mai 1944 un short Stirling du 90 eme squadron basé à Tudenham Suffolk est touché par la batterie de Berniéres le Patry et s'écrase vers 23 heures 45 à Saint Jean des Bois ( Tinchebray )
Trois hommes d'équipage sont cachés dans la forêt de Gers ( Témoignage de André Rougeyron )et ravitaillés par un cultivateur Henri Durand habitant les Gériers Nous partons pour la forêt et aprés plusieurs appels découvrons trois gaillards bizarrement accoutrés s'approchant craintivement
Il s'agissait de Ph Green , Royston John et de Charles Potten ...
Par la suite j'apprends que le docteur Ledos a été arr^té , et je demande à Bourgoin d' abriter mes pensionnaires à l'Ermitage
Green témoigne "C'était mon 31 ème vol et nous avions pour mission de lâcher armes et approvisionnement sur un terrain situé dans le sud de la France
Nous devions effectuer ce trajet en respectant un horaire rigoureux , franchir la côte immédiatement aprés le crépuscule et au retour être hors de France avant l'aurore . Nous volions prés du sol sans avoir éveillé exagérément les défenses allemandes Nous avons été touchés par la DCA ( Il s agissait de la DCA de Berniéres le Patry ) Moteur tribord en feu , moteur babord hors d'usage . Trop bas nous ne pouvions sauter en parachute . Il fallait donc s'écraser avec la machine ...
L'un après l'autre nous sommes sortis dans l'herbe longue et drue ,Une bonne terre de France ferme et sûre  témoignera l un des rescapés

Témoignage personnel

Le 16 Juillet 1944 alors que nous étions réfugiés à Bursard nous apprenons qu'un bombardier venait de s'écraser de nuit prés de Larré au lieu dit " La Chouannerie "
. C'était un Halifax qui dans le cadre d'une mission SOE devait larguer ses parachutes sur le terrain "' Goudron " situé prés de Radon en bordure de la forêt d'Ecouves Mais les allemands avaient semble t il déplaçé les feux de balisage L’avion trompé ne put éviter la flak Les munitions stockées à bord explosèrent une grande partie de la nuit
Nous trouverons dans la forêt un poste émetteur certainement destiné au réseau de résistance local

Rappelons quelques messages diffusés par la BBC parmi tant d’heures d’écoute mais generalement vers 19 heures et destinés aux résistants de notre région Chaque français rempli d’espoir écoutait les avec attention mais sans pouvoir deviner leur signification


ICI LONDRES, LES FRANCAIS PARLENT AUX FRANCAIS...

«  Chaque tiroir a sa clé «  

« Noémie a un bouquet de violettes « 

« Elle a cueilli de pleins paniers de fraises « 

« Nous aimons le civet « 
Qui ne connaît pas au moins quelques-uns de ces messages ? Derrière une phrase amusante ou bizarre se cachait souvent une grave décision : la préparation d’un atterrissage, la réception de matériels ou d’hommes parachutés, ou même l’organisation d’opérations de guérilla....

Dans notre département Edouard Paysant fut le chef de cette organisation dénommée le BOA et créée par Londres… . je suis fier de l’avoir connu Sa silhouette d’homme tranquille ,,présente aux abords du terrain de sport des Ormeaux ne pouvait me laisser soupçonner une telle responsabilité , lourde de dangers , à la merci de trahisons inattendues ou de bavardages imprudents C’est en Aout 1943 lors de son départ précipité de notre région que j’ai mesuré l’importance et l’efficacité de son œuvre


Les terrains sélectionnés et acceptés par Londres étaient soigneusement préparés avant de demander une opération aérienne qu’ elle soit de parachutage ou d’atterrissage Il fallait d’abord rechercher l’endroit où elle pourrait être effectuée avec le maximum de chances de réussite et la plus grande sécurité possible pour les hommes du comité de réception Les normes exigées de ce que l’on appelait «  le terrain » variaient selon le genre d’opération auquel il était destiné ( voir ci après )

Extrait de « Clandestinités » de Andre Mazeline


«  l’âme du BOA fut Edouard Paysant ( pseudo Dominique Tinchebray )de Sées à qui Robert Aubin confia ce service en mars1943

E Paysant déploya une activité inlassable .il sacrifia tout à la cause qu’il servait Son dévouement , son audace, son allant firent l’admiration de ceux qui le connurent
Il forçait l’estime et l’affection par ses qualités d’homme qui égalaient ses vertus de chef
Dans le département il prospecta et fit homologuer une vingtaine de terrains ,recruta leur chef et leurs équipes, organisa le service de liaison par radio avec Londres par courrier avec Paris, dirigea les premieres réceptions d’armes et de matériel, assura le sauvetage et la protection d’aviateurs alliés abattus , le camouflage des réfractaires Toutes les formes de résistance l’intéressaient , il ne s’accordait aucun loisir ,aucun répit ,Sa Simca bien connue des initiés sillonnait en tous sens le département ‘
C’est à la suite du sauvetage particulierement audacieux des rescapés d’une forteresse volante de l USAF ( deux victimes , six évadés , deux prisonniers) abattue aux environs de Belfonds à la Pilliére le 4 juillet 1943 qu il fut recherché par la gestapo avant de prendre différents postes de responsabilité dans le nord et la Bretagne Il disparut victime des georgiens de l’armée Vlassof
La recherche de terrains était confiée en principe aux responsables départementaux les emplacements possibles leur étaient signalés la plupart du temps par les unités de résistance locales
Dans la recherche de ces terrains Il était toujours préférable de trouver une grande étendue Les alentours devaient être assez dégagés pour faciliter la recherche des containers ou paquets parfois dispersés sur une grande distance ce que ne favorisait pas le choix d’une forêt attenante
Pas d’arbustes trop hauts qui pourraient cacher les lumieres du balisage

Il était souvent nécessaire que le terrain soit éloigné non seulement de toute présence de miliciens , d’allemands ‘ susceptibles d’intervenir rapidement mais plus généralement de toute habitation à moins que les habitants soient bien connus comme sympathisants et qu’il n’exista aucun risque de dénonciation ou de bavardage


Recherche du terrain par l’avion lanceur de containers

Un bombardier quadrimoteur occupé à larguer des containers et qui rôde au dessus de la campagne pour rechercher le terrain désigné après un échange de messages codés repasse souvent plusieurs fois au même endroit
Ailerons baissés, à la limite de la vitesse minimale de sustentation,l’avion descend à 150 métres pôur lâcher ses parachutes , L’équipage du bombardier concentré dans sa tâche périlleuse et dont le regard scrute le sol avec une grande attention remet ses moteurs à plein régime pour reprendre de l’altitude souvent au dernier moment
Ce type d’opérations fait beaucoup de bruit dans le silence de la nuit et dans une campagne endormie ,obstruée par les nuages , la brume ou la pluie Cette operation constitue en fait une cible de choix du point de vue de la chasse allemande malgré la présence de la pleine lune
Il y eut bien sûr des échecs… erreur de navigation ,incident mécanique ,absence du réseau de résistance pour des raisons indépendantes de leur volonté , terrain invisible , la météo ….
Trop bas les colis risquaient de s’abimer au contact du sol Trop haut dispersés par le vent et quelquefois hors de portée des résistants les colis étaient alors ramassés per les allemands ou des mains étrangères



Les ..terrains Aurore , Godet lapin,Eclair Goudron,Orage et d’autres encore environnant notre ville de Sées seront le théâtre de parachutages très risqués ,de containers recueillis par des hommes défiant tous les dangers

On peut malheureusement citer plusieurs parachutages qui se sont très mal terminés dans notre région, au Merlerault par exemple où plusieurs membres du comité de réception furent arrêtes et déportés ,victimes de dénonciations


Feux de balisage vus du ciel

On comptera pes de 100 parachutages dans notre département Il est indispensable de se reférer a l’ouvrage de Michel Pichard «  l’espoir des ténébres » coordinateur du BOA national dont j’ai extrait quelques passages

……….par beau temps nuit du 8 au 9 avril 44 lendemain de pâques mission H arry terrain orage pleine lune là où apparaît la plus brillante depuis la terre ( 29 j at demi entre 2 pl

Qui devions nous admirer le plus en ces nuits de pleine lune ..le sang froid de ces équipages de la RAF ou la détermination des comités de récéption au sol composés d’hommes  au courage énorme , conscients du danger mais prêts à se sacrifier pour la cause de la résistance

L’équipe Tessier de Tanville ( le pére «  le sanglier «  et ses deux fils surnommés   les marcassins ) parcourut de longues randonnées en forêt , dormant à proximité  des lieux de parachutages dans des conditions extrêmement précaires, bravant les intempéries mais surtout la menace permanente des patrouilles allemandes conscientes de la présence de ces réseaux clandestins Les équipes de réception dés la récuperation au sol des précieux containers dissimulaient provisoirement les objets tant attendus dans les buissons ,sous une couche de feuilles mortes ou de fougères ou au creux d un fossé 

Une véritable d’existence d’homme des bois …

Encore fallait il un moyen de transport approprié et une cache adaptée pour conserver en toute sécurité ce matériel facilement repérable

Les 8 et 9 avril 1944 à Sées Deux agents secrets Sarcloir  et         (notes de code en mission) ,parachutés au haras des Rouges Terres , avec un lot important de containers purent transmettre leurs messages d’un refuge provisoire chez M B, Cercueil rue Saint Martin à Sées qui prit des risques énormes en les dissimulant les containers dans sa ferme Ryant souvent la visite des allemands pour la paille Rapidement détectés par les camions gonio allemands ,camions mobiles , spécialement équipés pour la detection des emetteurs clandestins ,les deux agents secrets purent s’esquiver dans la campagne environnante dissimulés sous des bottes de paille

Ce fut .....une guerre de la nuit faite d’organisation perséverante et de travail ingrat , de résolution méthodique et de mauvaises surprises , de complicités multiples et d’ingéniosité constante ,de coups de chances et d’avatars imprévus , d’héroisme et de trahison , de succès et de défaillances jusqu’à ce que ,aprés bien des sacrifices ,sonne enfin l’heure de la libération »
François Bédarida (institut d’histoire du temps présent)

Nous pressentons que le grand événement tant attendu se prépare .

Tout commence par une belle soirée de ce printemps 1944 Le 22 mai vers 23 heures 
'étais alors à ma fenêtre observant les points lumineux se déplaçant dans le ciel au dessus des nuages, cap vers le sud probablement vers les usines du nord de l italie 
Un bruit de sirène lugubre et prolongé perce la nuit
Touché par la flak locale camouflée à proximité du pont de la Madeleine enjambant la voie ferrée Alençon Sées ,l’avion un bombardier  s’embrase comme une torche dés les premières salves d’une DCA dissimulée prés de la voie L’avion en perdition , rase les toits de l’immeuble Marigny , et dans un dernier élan semble vouloir éviter les lourds clochers de la cathédrale qui se dressent face à notre maison .
Moment d’intense émotion que je ne suis pas prêt d’oublier …
 Dés le lendemain matin avec mon frére nous suivons les camions allemands se dirigeant route de Rouen en supposant que ce convoi prenait la direction du crash Malgré la présence de deux sentinelles nous réussissons à pénétrer sur le terrain entouré de massifs d aubépines Un spectacle désolant et des débris humains disséminés dans le champ et les haies,  .parmi des objets les plus divers  , Un parachute est resté accroché à l une des branches d un arbre 
Une bague carbonisée

aux initiales WGH sera récupérée par l un des gendarmes et  une photo par mon ami Gerard Malherbe
Tombe provisoire des victimes du withley de la RCAF
Les gendarmes ne peuvent identifier la nationalité de l avion  et les résultats d'identication établis par le MRES organisme d identification de la RAF ne furent jamais transmis a la mairie de Sées d 'ou ce silence de plusieurs dizaines d années concernant la nationalité de cet avion et l organisation
 d une commémoration tardive en 2005

Rappelons que pour laRCAF( royal canadian air force ) l'avion était jusqu à alors dispâru en Manche et les familles des victimes découvrirent avec surprise l existence  de la tombes des victimes au cimetiére canadien de Bretteville sur laize (calvados ) Les victmes avaient étaient inhumées la premiére année au cimetiére communal de Sées





 

Identification de l’épave par l’équipe britannique du MRES
Dés Mars 1946 soit plus de 18 mois après la libération, le MRES intervient sous la direction de Noel Archer, flight lieutenant enquêteur de la RAF et sans nouvelles précise concernant l'identité de cet avion.
Une simple lettre de l'un des gendarmes parlait d'un avion de transport. Noel Archer décide l’extraction des moteurs profondément enfoncés dans un sol humide et examine avec son équipe les débris de l’épave qui sont restés sur place.
Voici les termes de son intervention:
“J'ai trouvé un morceau de fermeture éclair utilisé pour la fabrication des bottes d’aviateur. Cette pièce est canadienne car la doublure des tenues de combat canadiennes est d'un bleu plus pâle et plus éclatant que ceux portés par la RAF.
Sur les lieux du crash nous avons pu voir les ailerons de l’appareil de forme carrée typiques du Whitley et nous avons trouvé un chargeur d’une mitrailleuse VGO utilisée à l'époque sur les Whitley mais dont l utilisation fut abandonnée par la suite sur les bombardiers en service à la fin de la guerre.
Notre hypothèse fut confirmée par la découverte d une plaque matricule affichant le nom Whitley suivi d une série de chiffres. Sous les moteurs, pas de trace de corps…»
L’équipage en fait comprenait 6 membres d'équipage, 5 corps furent ramassés par les allemands placés dans 4 cercueils et enterrés dans le cimetière civil de Sées"

Par la suite les corps en question furent exhumés en 1946 par une unité non identifiée des forces alliées et transférés au cimetière de Bretteville sur Laize. Deux des six membres d’équipage demeuraient introuvables mais six noms seront gravés sur le monument.
Le 25 septembre 1948 ( plus de 4 années après la date du crash ) les familles Wyckoff et Goodwin, étaient informés du décès de leurs êtres chers sans autres précisions. La Royal Air Force comme on le sait n’avait pas transmis à l’administration française les résultats de son enquête. Le mystère concernant cet avion restait donc entier pour les sagiens qui avaient été témoin de ce crash.








La découverte au cimetiére communal en 1998 cinquante quatre années après la date de ce crash ,d’une fosse commune oubliée et d’un vieux registre mit en évidence cette date du 22 mai qui s’avérait indispensable avant d’entreprendre des recherches auprés du Ministère de la défense britannique Cette même nuit plus de cinquante avions alliés avaient été abattus dans la région et une date précise m’était alors demandée pour orienter les recherches avec précision

Je m’étonnais jusqu’alors que les moyens techniques modernes de communications n’avaient pu permettre après la libération l’identification de l’équipage de cet avion
  je faisais donc paraitre un article dans le journal l orne hebdo aprés un l ong séjour outremer et à l étranger    années s'étaient donc écoulées depuis ce crash

Une bague et la photo d’un aviateur inconnu rapportées par deux habitants , au journal L’orne hebdo me permettent avec l aide de Mme shirley Stone  de retrouver les familles dont j avais enfin pu obtenir la liste auprés des  services  de la raf étaient dispersés dans les états lointains de l’Ontario, du Québec et de la Colombie britannique  Succés  teinté de regrets si l’on considére le temps écoulé depuis cette disparition de six hommes portés disparus dans un lieu ignoré et dans des circonstances totalement mysterieuses



Cet avion inconnu appartenait à une escadrille de six bombardiers canadiens ayant pour objectif désigné le lancement de tracts sur les régions de Laval , le Mans et Alençon .et tenant à avertir les populations de ne pas rester à proximité des points stratégiques , ponts ,viaduc .gares , voies ferrées …….
Collage Mme Shirley Stone

Une émouvante cérémonie réunit les mai 2004 dans notre ville les membres des familles venus sur les lieux du crash et ensuite honorer la mémoire de leurs chers disparus

Dans les années 90 Jai pu correspondre avec différents membres des équipages B17 ( forteresse volantes abattues à belfonds et en sarthe) les familles du whitley abattu à sées etc..), etc..les archives de l usaaf ( usa)



Rappelons succinctement la suite des événements 

Le 1er juin 1944, les brouillages n’arrivent pas à couvrir l’indicatif sonore emprunté à la 5e symphonie de Beethoven, et qui signifient en code Morse "V", comme victoire.
Générique resté célèbre dans la mémoire collective française . On compta près de 200 messages ce jour là …
Et enfin le message tant attendu par la résistance ,le poeme de Verlaine «  les sanglots longs des violons blessent mon cœur d’une langueur monotone …. »
Dans la nuit du 5 au 6 juin plus de mille attaques de sabotage seront commises en Normandie, précédant l’arrivée de la flotte de la liberation



«  Le 9 Aout 1944 soit trois jours avant l'arrivée de la 2éme DB de Leclerc et de la 5 eme division  US dans nos murs  ( extrait de mon journal sagien )
André Rougeyron témoigne
"Au matin la cellule est envahie par de nouveaux arrivants venant de la «  17 «  . Ce sont Moreau de l’intelligence service ,Jean Mazeline ,Bouillac , Daniel Desmeulles ( que je quitterai quelques jours avant sa mort ) Chasseguet des PTT d’Alençon , Frémiot cultivateur à Sées ( En fait Albert Frémiot notre voisin était transporteur ) Henri Barbier de Paris . Tous résistants acharnés instruits de leur sort ,aucun n’est triste ou abattu malgré les charges qui les accablent ."

Jean mazeline fut mon professeur ( anglais geographie )de octobre 1942  a juin 1943 au cours complémentaire de sées Nous ignorions tout de son activité clandestine









Roger Cornevin ex sagien























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