samedi 20 janvier 2018

Annees d occupation a Sées Retrospective sagienne


       
                  

Mardi gras    1931(pris de notre fenêtre) Place du Parquet
Conté sous la neige ( ci dessous )  1938


Septembre  1939   Dés la déclaration de guerre  les soldats anglais stationnent auprès de la statue et de l' hotel de ville (pris de notre fenêtre)

Septembre  1939
(pris de notre fenêtre)
 Un simple  témoignage pour que  l'oubli ne submerge ni la part d'ombre ni la part de lumiére qui caractérisent notre histoire sagienne durant quatre années d'occupation germanique 

L occupation et ses sombres journées mais aussi 
la liberté venue du ciel et le délire de notre libération



EN COURS DE REDACTION

Le marché du samedi   place du parquet 
les chanteurs des rues se rassemblent sur notre trottoir devant notre magasin et entrainent la foule des curieux  dans la chansonnette avant de vendre les derniers succés à la mode  les dernires partitions! m
Mistinguett  Reda Caire Rina Ketty Lucienne Boyer
Lucienne Boyer (1945).jpg 50 succès essentielsREDA CAIRE


EN COURS DE CONSTRUCTION




 Un couple émigré connu à Sées 
Bujosa le premier émigré espagnol à Sées marchand de primeurs place du Parquet à l angle de la rue Billy . Nous les jeunes utilisons son hangar à cageots cour du Chapitre comme refuge .et champ de bataille .Il n'apprécie pas nos incursions  
Plein de bonne volonté il accepte de jouer les bons offices avec la municipalité pour aider ses compatriotes dans la détresse

La Retirada

Retirada, 15 février 1939. Cerbère, frontière franco-espagnole arrivée d’un convoi de réfugiés espagnols © Bettmann-CorbisLa guerre d’Espagne provoque le départ de plusieurs vagues de réfugiés vers la France, de 1937, lors de la conquête du pays Basque par les troupes du général Franco, jusqu’en 1939 après la chute de Barcelone qui sonne le glas de trois années de guerre civile. En quinze jours, un exode sans précédent voit un demi million de personnes – 200 000 combattants républicains et 300 000 civils – franchir dans des conditions terribles la frontière des Pyrénées où rien n’est prévu pour les accueillir. Les soldats sont désarmés, internés dans des camps de fortune sur les plages d’Argelès, du Barcarès, de Saint-Cyprien, puis à Gurs dans la montagne Pyrénéenne. Les femmes et les enfants sont répartis dans des centres d’hébergements improvisés à travers toute la France.

1937 Arrivee des premiers réfugiés espagnols à Sées .

 Mr Carrete est le délégué espagnol chargé des pourparlers avec le maire Charles Forget Son fils est avec moi dans la classe de monsieur Guy
Conté sous la neige

 Janvier  1939   1200 Réfugiés sont dirigés vers divers établissements sagiens le Petit séminaire , le Préventorium Certains trouvent à se loger en ville 


Les jeunes nouveaux arrivés sont répartis dans les classes en fonction de leur niveau scolaire et de leur degré de maturité .





 - Le 16 juillet 1942, plus de 13.000 juifs français étaient arrêtés par la police française avant d'être déportés dans les camps de la mort nazis.
 A Sarraute enseignant a Sées et A Casero enseignant en Espagne les deux premiers a gauche 

Le passage de la frontiére    Photo de presse

Monsieur Albert Sarraute instituteur au cours complementaire de Sées prend en charge les placements de nombreuses méres de famille démunies de toutes ressources . 
 Le maire Charles Forget et son fils . 
Les premiers réfugiés espagnols   1939 A Sées



Elles seront généralement   employées comme femme de ménage,et les familles françaises sont  heureuses de les accueillir et de les aider....tout au moins en ce qui nous concerne 
Des vêtements sont distribués aux diverses familles par la municipalité
Ainsi dans le cadre des travaux familiaux nous aurons successivement plusieurs employées Carmen (Gerona ) ,Rosario , Angelina (mariée aujourd'hui à un français ex sagien et travaillant à la cidrerie du maire  );située rue Conté
Catalina C ,veuve d'un combattant républicain fusillé par les franquistes .
Malthilda ,Maria ... noms oubliés
RINA KETTY
Ces familles dépourvues de moyens échappant aux troupes franquistes arrivaient généralement de Catalogne  après une traversée périlleuse et  pleine d embûches des monts pyrenéens

Un espagnol républicain sortant du camp d'Argeles employé par mes parents travaillera au salon mais en situation irrégulière ne pourra rester 

Nombreux sont ceux qui parlent de leur séjour dans les camps du sud de la France et de longues marches fatigantes avant d'atteindre la frontiére (catalane ou basque)
                                                                           



Le succés de l'époque"Sombreros et Mantilles                                                                                       


19 MAI  1940 COMMUNION A SEES



Plaçé au  premier rang je me pose multiples questions su l'ex voto plaçé à ma gauche 





 Notre chef scout tente de canaliser les files de voitures....place du parquet 
 Pendant ce temps nous les jeunes.... sommes mis a contribution au Cercle Catholique rue 
d 'Argentré . 
Notre rôle ....distribuer des repas aux réfugiés 



 Pris de ma fenêtre  au premier plan on distingue la devanture du marchand de confections Guimard 
  Au loin a gauche l entrée du collége

L 'exode  un chef scout régle la circulation et dirige les réfugiés vers le cercle catholique( pris de ma fenêtre )




 Le suisse  Monsieur Thiérry vigilant en raison de l afflux de voitures venant du nord bloque la circulation afin de nous faire entrer en   toute quiétude à l immaculée conception rue Conté 

 Ma découverte de l ex voto de Prosper Augouard ancien professeur enseignant du séminaire de Sées mais explorateur des grands espaces de l Oubangui.....là où je rêve 
d 'aller un jour

Mais qui  était Prosper Augouard ,?je lis .....évéque de Sinita vicaire apostolique de l'Oubangui
l ,Oubangui cest un nom qui me fait rêver... il est vrai que mes lectures me conduisent régulièrement en Afrique  cet immense   continent lointain,mysterieux......que j espére découvrir un jour


A partir de la découverte de cet ex voto sujet de curiosité je me vois dans l'obligation d"étudier le parcours de monseigneur Augouard Qui   était donc ce personnage ?

Comment à l'orée du XXe siècle pénétrer les immenses territoires de l'Afrique Centrale ?
Sur les grands fleuves, le Congo, l'Oubangui, l'Alima, c'est le bateau à vapeur qui sera le vecteur de l'Evangile. C'est I'oeuvre de Mgr Augouard.

Mgr Augouard a beaucoup écrit : articles et correspondance. De son vivant même, dès 1905, son frère, le chanoine Louis Augouard, publia un premier recueil de ses lettres : Mgr Augouard, 28 années au Congo, Société française d'imprimerie et de librairie, 1905. Il fut suivi de trois autres livres : 28 années au Congo, t. II ; 36 années au Congo, 1914 ; et 44 années au Congo, 1934.( voir quelques lettres de manseigneur augouard


Oh ce qu il y avait de troublant et de magique dans mon enfance.... ce simple mot «  les colonies «  qui en ce temps là ,désignait pour moi l ensemble des lointains, pays chauds avec leurs palmiers , leur végétation luxuriante , leurs indigènes , leurs troupeaux ,leurs aventures......

De la confusion que je faisais de ces choses se dégageaient un sentiment d 'ensemble absolument juste ,une intuition de leur morne splendeur et de leur mélancolie

Jeune je rêvais déjà de voyages féeriques, de plages ensoleillées et de forets primitives

La rêverie si fertile ne pouvait elle pas s éveiller rapidement dans ce petit coin de province où la promenade méditative occupait la plus grande part

Cet isolement dans notre petite ville et mes lectures …....étaient propre a développer par une concentration salutaire cette faculté non seulement de rêver mais de réfléchir a de futurs voyages dans des contrées inexplorées

En fait c est l histoire que j ai vécue  mais je ne pouvais oublier ces mois de reverie où j étais alors en mesure de découvrir une partie du globe ayant encore a l esprit ces quatre années de contraintes et de domination germanique passées dans notre petite cité sagienne




23 Mai  1940  ( deux semaines avant l arrivée des allemands ) 
journée nationale d'aide à l héroique Norvége 
le 26 MAI 1940  le maire invite les sagiens à être généreux pour venir en aide aux norvégiens qui soufrent actuellement pour nos libertés
  La neutralité déclarée de la Norvège au moment où se déclenchaient les hostilités de la Seconde guerre mondiale eut fort peu de poids. Le 9 avril 1940, elle fut attaquée par les forces allemandes. Au bout de deux mois de combats intenses, et malgré l'assistance militaire de la Grande-Bretagne et de la France, la Norvège dut se rendre. La famille royale, le gouvernement et certains hauts fonctionnaires du Ministère de la défense et de l'administration civile s'enfuirent pour l'Angleterre, suivant la retraite des troupes alliées. Pendant toute la durée de la guerre, le gouvernement norvégien devait poursuivre son activité en exi

Juin 1940 1ere semaine . Sées est survolée par la Luftwaffe ( extraits journal personnel )

Résultat de recherche d'images pour "AUTOGYRE"Un autogyre engin d'observation en vol stationnaire surveille le ciel au dessus de nos têtes  il attise  la curiosité des sagiens
Dans un ciel sans nuages une escadrille de lourds bombardiers allemands à croix gammée ,apparemment indifférente à une intervention française surgit derriére les clochers de la cathédrale et disparaît dans un grondement impressionnant De ma fenetre donnant sur la place du Parquet je les vois évoluer en toute liberté d’action … Ou est donc passée notre aviation ?

 Nous ignorons bien sur  qu' une intervention se prépare










Résultat de recherche d'images pour "SETTER IRLANDAIS NOIR"La cave de mon ami Achille rue   Bauchon   et dont le grand pére est peintre   a été pulvérisée   ...le toit est totalement affaissé Seules les bouteilles de cidre bouché soigneusement rangées dans les différents rayons ont résisté.....Des gémissements sous les décombres ...Nous retrouvons le chien " Cyrnos " setter irlandais noir de jais sous un amas de gravats Il a résisté a une semaine de privations ;;;Couvert de plâtre il manifeste bruyamment sa joie et nous saute au cou  La grand mère de mon ami Achille nous trouve un air bizarre peut être est ce l effet du cidre bouché ...?...l école " l' asile "juste en face est toujours debout mais sans toit ... je pense ....qu il n'y a pas eu de victimes
 Nous étions alors réfugiés au Meurger 10 km de  Sées ,le grand air de la campagne et les cris des grillons à la nuit tombante 
 Une tranche de vie que je n oublierai jamais

l 'exode a sées 
En quelques semaines, de huit à dix millions de personnes s'enfuient de Belgique, des régions du Nord puis de l'Île-de-France et du Centre vers le Sud de la France, emportant avec elles de maigres bagages. Ce fait eut lieu dès l'invasion de la Belgique en mai 1940 mais a été précédé, dès l'automne 1939, de l'évacuation de civils de l'Est de la France. De la Belgique, puis du Nord ou du Pas-de-Calais, de nombreux civils fuient d'abord vers Paris puis vers le Sud-Ouest du pays.
Cet exode jette sur les routes des familles belges, hollandaises et luxembourgeoises (deux millions de personnes) et françaises (deux millions de personnes également) dès mai 1940, dans un chaos hétéroclite de piétons et de véhicules de toutes sortes, gênant le déplacement des troupes alliées.












Devant la menace allemande nous avons quitté Sées et nous sommes maintenant réfugiés chez des amis au haras de Bois Roussel

 Cinq heures, le soleil n’est pas encore levé, des bruits de motos… sous nos fenêtres,


Les silhouettes impressionnantes et floues de plusieurs motards se dessinent sur le pas de la porte .Je n’ose pas ouvrir la fenêtre Des silhouettes , des vociférations                                                 BOIS ROUSSEL … des coups de pied dans la porte du rez de chaussée
Nous avons toujours en mémoire les massacres 
perpétués par ces troupes d avant garde lors de leur arrivée en Belgique en 1914 épilogues racontés par les réfugiés belges en pleine exode

Extraits" les habitants du canton de sées se souviennent et  journal personnel " 
Bois roussel le 14 Juin 1940


l.
 Casqués, imperméables gris, couverts de poussiére, ces nouveaux arrivants ressemblent à des guerriers d’un autre age .
Ils crient vouloir visiter les lieux .Devant leur insistance et non sans inquiétude William Hayton ouvre enfin la porte du rez de chaussée; Cette avant garde ne semble pas menaçante mais plutôt indifférente à notre présence Sûrs d 'eux mêmes ils  s 'installent tranquillement dans la salle de séjour

http://img-fotki.yandex.ru/get/11/valiant-17.16/0_7870_7f43cfe9_L
Un rapide regard pour inspecter les lieux
Un piano dans le salon, c’est l’aubaine …, L’un des motards exténué, au visage couvert de poussières s’installe délibérément sur le tabouret et rythme des airs guerriers, repris en coeur par ses compagnons .


L’ un des motards déploie sur le bureau plusieurs cartes ressemblant étrangement à nos cartes Michelin
Sur l’une des cartes abandonnée je découvre qu’elle semble être la reproduction fidèle de nos cartes routières, les marges par contre sont imprimées en allemand L’avant garde repart sans crier gare et sans un signe de méfiance vis à vis de nous littéralement subjugués



Retour vers Sées  nous croisons un convoi Ces premiers soldats ne démontrent aucune agressivité





Priorité aux troupes allemandes rappelle le maire ;
Monsieur G.......d ,,  grande rue  magasin de pompes funèbres et ancien combattant de la dernière guerre se fait un devoir de placer son affiche bien en évidence parmi les objets funéraires
Rappel de monsieur le maire ....Pas de provocations !
Il est vrai que l invitation a rentrer dans le magasin des pompes funèbres n aurait peut être pas été appréciée.... même par la troupe grisée par la victoire




 Quelques magasins sont particulierement  visités par la troupe   ....        celui de madame S.. modiste, devanture contigue au magasin de radio Ipcar

 Dans l ordre aprés notre magasin ....en descendant la rue  le boulanger Bocquel , la quincaillerie Guédé , l électricien radio Ipcar , l épicerie jouy et la modiste madame Suard

Le café du commerce est le  lieu de rassemblement de nombreux allemands mais la rue Billy est un véritable piége ou exercice de haute volée pour de nombreux feldgrau avides de bière après un exercice En effet ses pavés disjoints et glissants donnent l 'occasion aux soldats du grand reich  de tomber lourdement sur les pavés entrainant cette fois le sourire des sagiens 
Il est vrai que les bottes cloutées ne leur facilitent ps la tâche
D immenses officiers remontent la place a grandes enjambées , nous changeons de trottoir 
Une note de la mairie incitera les sagiens a saluer les gradés 
Certains portent un brassard rouge avec  croix gammée ..
photo bien sûr interdite.... impossible de sortir mon   gros Kodak que j ai failli me faire enlever lors du passage d un convoi allemand
De ma fenêtre donnant sur la place j avais tenté de prendre une compagnie allemande au repos 
 Après quelques atermoiements l'' officier descendu de voiture accepta de récupérer uniquement la pellicule

Mais par contre prise de photos totalement interdite et bien sûr menace de sanctions














Premiers mois d'occupation a Sées


7 Juin 1940
La petite cité sagienne a connu d inimaginables scénes de pillage et la rue la plus commerçantes a vu tous ses magains visités et pillé de fond en comble 
la aussi les autorités connaissent les noms des personnes ayant participé à ces mises à sac


Ensuite vint l'exode et le bombardement du 16 juin 1940 .... Mon frére et moi avions participé à l aide aux réfugiés descendant du nord , affluant en désordre au cercle catholique rue d' Argentré et organisant leur accueil sous la coupe de l abbé Barré

L 'abbé Barre grièvement blessé décédera à la suite de ses blessures mais sa présence et son dévouement auront marqué cette période trouble de l' histoire sagienne





13 JUIN 1940

Premier allemand à Sées (Maison Marigny)
Notre maison place du parquet a été pillée de fond en comble  
par les réfugiés de passage , sagiens , allemands 
Aucun commerce  n a échappé à ce vaste pillage


Interdit d utiliser tout appareil photographique , aussi un simple dessin me permet de représenter la fanfare défilant sur la place du parquet  C est l à que je fais connaissance avec les grades de  l armée allemande

11 AOUT 1940
A la derniére réunion du Conseil Municipal le maire a rendu un hommage ému aux Victimes des bombardements

Recensement des prisonniers à faire en mairie 
on apprend que de nombreux sagiens sont prisonniers à Fallingbostel            (Allemagne )certains sont employés dans des fermes allemandes


 
18 Mai 1940





 18 Mai  1941 le recensement des prisonniers est a faire en mairie  se munir du no matricule du prisonnier  du camp et de la situation de famille


Octobre 1940 Virés du chantier par les allemands 
Bombardée d une pluie de marrons d inde la sentinelle allemande se venge et a recours au feldwebel de service; je réussis a m'esquiver mais mon ami F futur instit pas assez rapide ... se ramasse une magistrale volée Heureux début d occupation??on se vengera !
il est évident quil n'est plus question de 
s introduire dans notre chantier



 L abbé Fulgence informé de nos escapades nous rappelle alors le sort tragique de Michel Coupry

Dans la nuit du 12 au 13 août 1940, Michel COUPRY (19 ans) et Roger COUPE (16 ans) établissent plusieurs barrages réalisés avec des poteaux télégraphiques, des bidons d'essences et des panneaux de signalisations. Ceux-ci sont découverts par les Allemands qui prennent 11 otages pour les contraindre à se dénoncer. Le 17 août, les gendarmes arrêtent les deux garçons. Lors d'un premier jugement à L'Aigle, Michel COUPRY est condamné à 7 ans de travaux forcés et son camarade à 5 ans, peine déjà excessive. Peu de temps après, l'affaire est rejugée à Alençon par le Conseil de guerre allemand et les deux accusés sont alors condamnés le premier à la peine de mort, le second à 8 ans de travaux forcés. 



L'officier à qui j'avais eu affaire depuis la veille est venu vers moi. "Monsieur le Juge me prie de vous dire que la mort du jeune homme a été très digne" . [...] Cet immédiat et premier hommage à la "mort très digne" de ce garçon de 19 ans que l'armée allemande avait considéré comme un ennemi revint souvent à l'esprit de l'abbé. 

C'est ainsi que dans l'Orne débuta la résistance dont l'esprit ne devait jamais faiblir. 


 Priorité à la wehrmacht «
premier allemand a Sees   Marigny
Pancarte "  priorité à la wehrmacht "
Mr G....  magasin de pompes funébres grande rue se fait un plaisir d afficher cet ordre autoritaire sur la vitrine de son propre magasin  «  Rappel du maire « Pas de provocations »
Le magasin de Madame Suhart modiste place du parquet est régulierement envahi par la troupe quan a notre salon il ne désemplit pas ,,,discipline et rigueur obligent .
Sans titre10L' occupant a pris possession des lieux et bien sûr;;;;; rien à dire


Le dimanche 10 mars 1940, un décret et un arrête interministériel paraissent au journal Officiel, fixant la date du recensement et les conditions d’établissement des cartes de rationnement (pain, viandes, graisse, etc.)  impliquant que chaque personne doit remplir une déclaration le 3 avril au plus tard afin d’être classe dans une des catégories prévue pour l’alimentation et le charbon. Le même mois, des décrets imposent la fermeture des pâtisseries et l’interdiction de la vente d’alcool.
Nous les jeunes nous sommes classés dans la catégorie j3

Le probléme c est l écoute de la BBC Un alsacien du salon vient nous prévenir de la tonalité de notre poste de TSF
Le son transperce les cloisons

Mais  notre curiosité sans limites nous incitait a récupérer lors des différents changements de compagnie   les objets les plus divers abandonnés par nos occupants .....là il n y avait plus de sentinelle pour nous barrer le passage

Signal était le principal journal de propagande  publié par les nazis durant la seconde guerre mondiale 
 Il était célèbre par la qualité exceptionnelle, pour l'époque, de ses photos en couleur.et variées  Nous nous faisions donc un devoir de récupérer tous les journaux et les photos abandonnés  par leurs propriétaires
La grande opération illustrée  c 'était l invasion de l URSS par les troupes allemandes et les images montraient avec un certain réalisme  la lente  progression des troupes du Reich et des convois de véhicules dans les neiges glaçées de l 'Ukraine 
Les actualités du Rex , accompagnées d une musique militaire 
entrainante soulignaient avec force la supériorité écrasante  des troupes allemandes ( par la suite j'apprendrai qu il s agissait de la fameuse opération "barbarosa" grand objectif antisémite du fuhrer)

Par la suite la cour du Chapitre et l entrepôt de Bujosa espagnol émigré et installé place du Parquet ( angle de la rue Billy) restera notre lieu de rencontres et d affrontements entre jeunes

http://storage.canalblog.com/49/05/326328/24926627.jpg

  L 'abbé Fulgence nous rappelait avec tristesse la disparition de Michel Coupry  fusillé à 18 ans marquant ainsi   le refus de résignation des jeunes

 
16 Septembre 1941 Monsieur le maire informe le conseil qu'il a été avisé par les services intéressés que la statue de Conté devait être enlevée pour etre livrée à la fonte Il se fait l 'écho de
 l 'unanimité de la population pour s opposer auprès des pouvoirs publics contre une telle mesure dont tous ses concitoyens porteront le deuil
il prie en cette circonstance le conseil de rendre un suprême hommage à la mémoire de son illustre compatriote une des gloires de la France et demande qu' il lui soit fait confiance pour adresser une ultime supplique au ministère compétent

Notre trottoir place du parquet a repris son animation du samedi les chanteurs des rues et autres marchands de chansonnettes sont toujours là présents pour créer une animation et entrainer la foule des curieux

Notre vie scolaire se déroule le plus normalement du monde toutefois je note que le fait d obliger les sagiens a  utiliser des rideaux noirs pour empêcher les rayons de lumière des habitations d 'être visibles du ciel est quand même une contrainte 
 Les patrouilles veillent et sont quelquefois de méchante humeur
Au collège je ne puis m empêcher de noter que nous avions transformé cette contrainte en partie de plaisir 
Mon ami J déguisé en matador sous un amas de couvertures déclenchait une partie de fou rire a chaque séance de camouflage
Un soir alors que jean Mazeline dirigeait l étude  une patrouille fit irruption dans la cour et nous intima l ordre de camoufler les filets de lumière

Rappelons qu a partir de  1943 chaque soir les escadrilles de bombardiers alliées venant des aéroports militaires britanniques  peuplaient le ciel et la nuit noire  a partir de23 heures Leur but... les cités industrielles du nord de l 'Italie et les patrouilles loin d être bienveillantes nous le rappelaient quelquefois sans douceur  

jean mazeline sera notre instituteur a partir d 'octobre 1942
 Sportif convaincu comme son frére champion départemental du 100 métres il nous emméne régulierement au stade des Ormeaux situé prés de la ligne de chemin de fer 
Il nous enseigne en classe de quatrième 
l 'anglais et la géographie





En 1942 , l’exaspération et la rancune des hommes plaçés sous le joug germanique se fait de moins en moins silencieuse et je réalise  que dans l ombre de nos forêts une résistance 
s organise 

 

 



Afficher l'image d'origine
J ai connu l abbé Fulgence avant 1940 alors qu il prenait en mains avec l abbé Barré les destinées du cercle catholique de Sées rue d Argentré Prêtre dynamique et organisateur il marqua sa présence par différentes fonctions et initiatives
 Avant le bombardement de juin 1940 nos sorties étaient marquées par nos escapades en groupe dans la verte campagne sagienne et la forêt d Ecouves
je n ai jamais oublié le nom donné par nos dirigeants à la" vallée de Benedictions " route d Alençon et les batailles de collerettes organisées par nos valeureux prêtres

Quel bonheur !Nous les jeunes "coeurs vaillants" sommes  invités à une importante manifestation au Vel d hiver de Paris 
Manifestation réunissant  différentes régions de France et incluant au programmes la participation en gymnastique des Pompiers de Paris et de divers champions cyclistes tels Toto Grassin la vedette incontestable et le héros de la soirée  On a parlé de 25000 coeurs vaillants....



À l'aube du 16 juillet 1942 débutera à Paris la rafle du Vél d'Hiv». Elle voit l'arrestation par surprise de plus de treize mille Juifs parisiens de 2 à 60 ans, tous Juifs apatrides (il s'agit notamment de Juifs anciennement Allemands, Autrichiens ou Polonais). La plupart sont déportés au camp d'extermination d'Auschwitz. Quelques dizaines en reviendront...










Sous la coupe de l occupant !!!

Lors d un rassemblement au cercle catholique l abbé Fulgence et les  abbés responsables des jeunes coeurs vaillants nous informent que tout rassemblement est dorénavant interdit et qu' il n' est plus possible de " défiler " en chantant dans les rues de notre vieille cité sagienne Nous sommes maintenant avertis de ne pas défier 
l occupant ..



NOTRE  espoir
 la mer  la Grande Bretagne Churchill


31 octobre 1940 
Par circulaire préfectorale du 16 Aout 1940 la déclaration des véhicules automobiles y compris ceux des réfugiés doit être faite en mairie

7 Novembre 1940 

Actes de sabotage dans la région de Sées , Mortrée   interdiction de sortir des maisons entre 18 heures 30 et 7 heures du matin sous peine d 'arrestation 
les lignes telephoniques seront gardées nuit et jour par des sentinelles fournies par la population civile


Alençon le 29  10 1940 FELDKOMMANDANTUR 



photos ci dessus trouvées à Chambois 


Nous les jeunes... impossible de mettre le nez dehors  la feldgendarmerie et la patrouille veillent Résultat de recherche d'images pour "uniforme feldgendarme"Résultat de recherche d'images pour "feldgendarme"
Résultat de recherche d'images pour "feldgendarmerie uniform"
 Lors de l'avancée de ses colonnes blindées et mécanisées dans les pays conquis, il est nécessaire que ses troupes soient guidées, surveillées, cette tâche est dévolue à une petite unité au rôle important : la Feldgendarmerie.

Les personnes qu ont logé des soldats allemands pendant le mois de février ( ce qui est notre cas )sont invités à en faire la déclaration d'urgence au secrétariat de la mairie 
 Nous avons hébergé deux fantassins avec tout leur barda pendant trois jours 
Difficile de loger les deux mauser et les sacs de couchage  sous le piano 
Sac recouvert d une peau de bêteRésultat de recherche d'images pour "sac peau de bête allemand"
Résultat de recherche d'images pour "barda sac allemand"
24 Novembre 1940 
Achat de bétail par les troupes allemandes que les cultivateurs doivent déclarer en mairie

waderwa



Résultat de recherche d'images pour "mers el kebir"- Le 3 juillet 1940, la Royal Navy attaque la flotte française amarrée dans la rade nord-africaine de Mers el-Kébir, près d'Oran (1297 morts et 350 blessés chez les marins français). Le Premier ministre britannique Winston Churchill manifeste de la sorte sa détermination à poursuivre la guerre 
 Résultat de recherche d'images pour "mers el kebir"
Affiche en évidence sur le mur du café Ferté place du parquet

22 Juin 1941 
Résultat de recherche d'images pour "DORYPHORE"Ardentes petites betes 
Le maire de Sées porte à la  connaissance des cultivateurs qu 'ils sont invités d' une façon pressante à se mettre en rapport avec les directrices et directeurs d école en vue d obtenir des jeunes constitués en équipe pour ramasser les doryphores 
j
JEUDI 3 JUILLET 1941        SERVICE RELIGIEUX
VOIR CONT2






NOTRE CINEMA «  REX » durant l’occupation
Paradoxalement la période de 1940-1944 apparait encore aujourd'hui comme un "âge d'or" pour le cinéma français qui, débarrassé de la concurrence américaine est contraint de composer avec la censure de l'occupant, et la présence chaque dimanche de la Wehrmacht dans notre salle


Nous ne manquons pas les films allemands en couleurs et la participation des vedettes de l’époque Marika Rok , Zarah Leander ,Maria Schneider ….mais les films français remportent toujours un grand succès
Le directeur du cinema Monsieur Moindrot se déméne et doit composer avec les idées politiques de chacun , et les manifestations bruyantes qui s’élèvent dans la salle lors des actualités allemandes
Monsieur Arnaud à la fois contrôleur et surveillant de la salle se dépense  pour imposer le silence dans un atmosphère où français et espagnols se côtoient ,sifflent et manifestent , surtout lors du passage des actualités allemandes
Il faut donc trouver de nouvelles sources d'inspiration et aborder de nouveaux sujets qui rencontreront du succès auprès du public.
 

Sous l'Occupation, le cinéma français connut un état de grâce singulier. Soumis à la censure allemande et à celle de Vichy, qui se conjuguaient pour des motifs souvent divergents, les réalisateurs surent naviguer entre les eaux troubles de la propagande pour sortir quelques-uns des chefs-d'œuvre de l'écran, comme si la menace de la médiocrité à laquelle ils étaient voués leur avait donné a contrario le génie de l'inspiration. Mais n'est-ce qu'un heureux paradoxe?

 Deux cents films furent ainsi produits durant ces quatre ans dont plusieurs marquent l'histoire du cinéma :
 Les Enfants du Paradis.( affiche ci-dessus )
-         La Fille du Puisatier de Marcel Pagnol, Volpone de Jacques de Baroncelli, Les Inconnus dans la Maison d'Henri Decoin, La Nuit Fantastique de Marcel l'Herbier, Les Visiteurs du soir de Prévert et Marcel Carné, Goupi mains rouges de Jacques Becker, et bien d'autres comme L'Assassin habite au 21, Lumière d'été, Le Corbeau, L'éternel retour, Le Ciel est à vous
-          
-         Parmi les films allemands , Corah Terry , la Ville dorée ,

LA Wehrmacht prenait les lieux vers 16 heures après la premiere séance réservée aux français

Nous les jeunes nous restions calés dans nos fauteuils dans le fond de la salle jusqu’au jour où une troupe de SS ivre , en partance pour le front de l’Est nous projeta  sur le trottoir du Rex sans aucune …délicatesse
(Aprés la guerre j apprendrai qu ces objets appelés  " windows "et  largués par les avions alliés étaient destinés à brouiller les émissions radar ennemies




 J ai connu l abbé Fulgence avant 1940 alors qu il prenait en mains avec l abbé Barré les destinées du cercle catholique de Sées rue d Argentré Prêtre dynamique et organisateur il marqua sa présence par différentes fonctions et initiatives 
 Avant le bombardement de juin 1940 nos sorties étaient marquées par nos escapades en groupe dans la verte campagne sagienne et la forêt d Ecouves
je n ai jamais oublié le nom donné par nos dirigeants à la" vallée de Benedictions " route d Alençon et les batailles de collerettes organisées par nos valeureux prêtres 








La nuit du 12 au 13 août 1940, Michel COUPRY (19 ans) et Roger COUPE (16 ans) établissent plusieurs barrages réalisés avec des poteaux télégraphiques, des bidons d'essences et des panneaux de signalisations. Ceux-ci sont découverts par les Allemands qui prennent 11 otages pour les contraindre à se dénoncer. Le 17 août, les gendarmes arrêtent les deux garçons. Lors d'un premier jugement à L'Aigle, Michel COUPRY est condamné à 7 ans de travaux forcés et son camarade à 5 ans, peine déjà excessive. Peu de temps après, l'affaire est rejugée à Alençon par le Conseil de guerre allemand et les deux accusés sont alors condamnés le premier à la peine de mort, le second à 8 ans de travaux forcés.

A l'inauguration de la stèle plusieurs années aprés le drame , le Colonel Mazeline dit : "...Il n'y a pas en effet de commune mesure entre les faits dont il est accusé et la peine qui lui fut infligée." , et considéra le jugement comme "une parodie de justice que rien ne pouvait valablement justifier ." Rappelant que les mouvements de la Résistance n'étaient pas encore nés, il précisa : "Cependant l'esprit de la Résistance était en lui.[...]Ils ont voulu, en agissant de la sorte que l'ennemi sache qu'il existait des Français qui n'acceptait pas le joug de sa présence. "



Le 22 septembre 1940, deux envoyés de la Kommandantur se rendaient au domicile de l'abbé Fulgence afin de demander un prêtre pour assister Michel Coupry. Il raconte ses derniers moments:

"J'ai trouvé Michel Coupry à la caserne Bonet où on l'avait amené de la prison sans rien lui dire. Il a vite compris, me faisant simplement remarquer : "Mais j'avais signé un recours en grâce, je n'en ai jamais entendu parlé" . L'abbé sut plus tard que l'officier qui avait servi d'avocat à Michel Coupry avait reçu l'assurance d'une grâce par la Cour Martiale et qu'il était parti en permission. Très calme, il a écrit longuement deux lettres pendant lesquelles j'ai observé qu'il s'essuyait quelquefois les yeux. Après s'être confessé et avoir communié, il m'a demandé : "Vous resterez avec moi ? "-"Ils m'ont demandé de t'accompagner jusqu'au bout. "-"Ce n'est pas ici ? "-"Je ne crois pas, ils m'ont parlé d'aller avec toi en voiture. "[...] On l'a conduit à une petite voiture où je suis monté près de lui.[...]

Arrivant au champ de tir, nous avons croisé une section qui s'en allait. La voiture s'est arrêtée à la hauteur des cibles, et on l'a conduit au poteau devant lequel le peloton attendait. Comme un soldat s'approchait avec une ficelle pour lui lier les mains, j'ai cru comprendre à son regard ce qu'il désirait, ce qui m'a fait écarter l'homme qui n'a pas insisté. Un autre suivait avec une grosse corde qu'il lui a passé sous les bras, la croisant derrière le poteau, et l'attachant devant ses jambes. Je ne sais pourquoi, cette fois je lui ai dit : "Laisse faire, il vaut mieux, tu ne tomberas pas..." .Un troisième avançait, portant un bandeau ; cette fois, Michel m'a demandé : "Est-ce qu'il n'y a pas moyen que je voie ? " . J 'ai repoussé l'homme, qui l'a laissé tranquille.[...] Ensuite, aucun commandement à haute voix, rien que des gestes, et la salve. Il est resté debout, ayant à peine tressailli ; toujours droit, le corps seulement un peu penché sur le côté, retenu par la corde. Le médecin est allé prendre le pouls, suivi d'un gradé revolver au poing ; [...] il n'y eut pas de coup de grâce mais une seconde salve.

L'officier à qui j'avais eu affaire depuis la veille est venu vers moi. "Monsieur le Juge me prie de vous dire que la mort du jeune homme a été très digne" . [...] Cet immédiat et premier hommage à la "mort très digne" de ce garçon de 19 ans que l'armée allemande avait considéré comme un ennemi revint souvent à l'esprit de l'abbé.
C'est ainsi que dans l'Orne débuta la résistance dont l'esprit ne devait jamais faiblir.


Une affaire du même genre éclate a Alençon entre les 20  et 23 février 1942 les poteaux de signalisation de la wehrmacht  sont déplaçés et transportés au carrefour de la ville où ils forment des croix de lorraine : deux jeunes lycéens d 'Alençon sont arrêtes  , jean jacques Pilou quinze  ans et demi élève du cour d 'Ozé  est condamné à 18 mois de prison Raymond Cirou éléve du lycée à 17  ans à 6 mois


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EN CONSTRUCTION

                                         1943

La municipalité sous la pression des autorités d'occupation a déçidé de récupérer le bronze de la statue représentant notre génie national Conté .
Dans le cadre de la récupération de la ferraille la statue  est conduite tout droit à la gare avant un départ outre rhin. Avec mes camarades espagnols jean et josé M parmi un amas de ferraille nous constatons que la tête de l'énorme statue a été séparée du tronc
Nous apprendrons plus tard que notre valeureux maire Charles Forget a fait discrétement enlever la tête par un résistant dont je crois connaitre le nom
Aujourdh'ui cette tête repose sur un socle de granit à l'angle de la rue Conté et de la place du Parquet à l'emplacement précis où vivait notre voisin fusillé Albert Frémiot , emplacement contigù à notre domicile
Derrière notre maison l'ancien domicile du Docteur Melun déporté en 1943 à Drancy et Auschwitz et rue Conté l'ex maison de Jean Mazeline fusillé en aout 44 avec Albert Fremiot notre voisin au chateau de Brotz
Ce nouvel emplacement sans le savoir marque une période tragique de l histoire sagienne

Certains espagnols sont employés aux carriéres de Chailloué dans le cadre de l'organisation Todt
Les carriéres de l'organisation Todt sont dirigées par Horst Lentz ex capitaine de la Lutftwaffe , réformé' pour l'activité de pilotage et qui aura maille à partir dés 1946 avec la justice française
Dirigeants français Henrion , Boulan ,Bastin , Crouzier qui assurent courageusement la continuité de fonctionnement des carrieres .les espagnols y sont très nombreux 
Rôle délicat à assurer :perpétuer le rendement d'extraction des cailloux destinés à la conception du mur de l'atlantique et courageusement protéger les ouvriers aptes au STO d'un départ outre rhin tel que mon beau frère spécialiste électricien et indispensable au fonctionnement des installations;;;;mais sous la surveillance des sbires de Lentz





 A REVOIR

Extrait de l ouvrage " le Hand Ball en Normandie " par;


" C'est a Sées dans cette antique santé que le handball fut pratiqué pour la premiére fois en Normandie et cela avec l union sportive sagienne


Ce jour, un dimanche je ne l oublierai jamais ! et je crois que mon frère Jean aura ce même sentiment …
 Il est 11 heures et les péripéties de cette journée noire sont restées gravées dans notre mémoire ;;; nous en parlions encore récemment … ,



I Extrait de   l 'ouvrage " Au temps du hand ball a onze " par auteur oublié..... mais reconnu par la fédération française" 
" C'est a Sées dans cette antique santé que le handball fut pratiqué pour la première fois en Normandie et cela avec l union sportive sagienne La première équipe masculine fut composée autour d une ossature essentiellement scolaire autour de jean Mazeline instituteur du  cours complémentaire il nous donna les premiers rudiments de jeu pour nous apprendre les règles de base
 jean Mazeline sera fusillé le 23  aout 1944 avec trois autres résistants dont mon voisin Albert Frémiot

 Avec Falabrégue issu d un club parisien les jeunes sagiens progréssèrent rapidement d autant plus que des athlètes de renom régionale vinrent encadrer cette équipe avec Greiner ex champion 
d athlétisme

 Ancien gardien de l équipe de France Michel Rochepierre se déplaça à vélo avec ses coéquipiers de Villemonble dans l' Orne 
" nous sommes venus disputer trois rencontres a Sées 
c était lors des été de 1942 à 1944 durant l occupation  nous arrivions avec deux valises l 'une pour nos affaires sportives et     
l autre pour ramener de la viande de la charcuterie du beurre à Paris 
Roger Cornevin argumente ce " troc"de cette période   " mes premières pointes avaient été échangées par mon père pour un kilog de beurre avec un coureur parisien  


Pendant l occupation une seule équipe était connue en Normandie  l US Sées"

 Rappelons que le 4 juillet 1943 vers 11 heures alors que nous avions eu la chance de disposer du terrain une immense escadrille de B17 ( forteresses volantes )ayant pour objectif le Mans passa à haute altitude au dessus de nos têtes  Lien vers l'album  commenté "Belfonds la Philippière" 


une heure plus tard après avoir atteint leur objectif elles remontaient cap au nord   L une d elles dégageait une énorme fumée noire et poursuivie par un Me 109 se traînait a basse altitude avant de s 'écraser  2 kilomètres au nord à Belfonds   la Philippiére
Une multitude de parachutes dans le ciel bleu et l 'un des parachutistes  s écrasant parachute en flammes a la" fosse d enfer "

  Le saut vers l inconnu et le crash
Les regards des spectateurs sont rivés vers le ciel particulierement clair en cette journée d’été
Aucun nuage et une campagne vraiment attirante
Longue traînée de fumée noire dans son sillage ,venant du sud, une forteresse s’isole de la formation et perd rapidement de l’altitude pour disparaître en frôlant la cime des arbres et
s’écraser enfin sur un coin de forêt localisé aux alentours de Belfonds, la Perriere bocageverdoyant de notre département
Depuis cet événement que je n’avais pu oublier J’ai eu la chance de pouvoir communiquer
dans les années 90 avec les services historiques de Maxwell ( Alabama ) mais aussi avec
quelques membres rescapés de l’équipage du 384 TH BG « Nymokimi » dont john Carah? mac connel etc...

Une collaboration de longue haleine avec l’ historien de ce groupe Ken Becker auquel j’adressais régulierement textes et photos ( voir sites web 384th bg ) complétera un dossier déjà bien documenté
A mon tour Je leur communiquais notre version des faits , en l’occurrence la vision «Vue du sol « et les conséquences désastreuses qui en découlèrent

Saint Louis Missouri 31 Juillet 1998 
430 SO Clark Ferguson MO 63135 USA

DAVID BUTCHER   ALFRED AUDUC


Traduction de la lettre de David Butcher du 31 Juillet 1998 ,
Seul rescapé du crash de la forteresse volante B17          4 Juillet 1943 ,de Poillé sur Végre ( Sarthe ) . Objectif Le Mans 
même vol que nymokimi abattu ) à Belfonds
CE JOUR DE L 'INDEPENDENCE  DAY 

Poillé sur végre

David Butcher, mitrailleur, sera le seul rescapé de son équipage. Sa forteresse "Lakanuki" touchée par la flak explosera en plein vol. Panique... instinct de survie...  à moitié évanoui il se retrouvera  miraculeusement, parachute déployé, au dessus du village de Poillé sur Végre . "Quelle impression bizarre" dira t il ! Deux habitants providentiels l'aideront à s'esquiver mais à bicyclette. Employé clandestinement comme jardinier "sourd et muet" et ensuite incorporé malgré lui, dans le réseau de résistance local il participera à la réception des parachutages d'armes des avions ravitailleurs de maquis. Son périple aventureux en territoire français aura duré sept moisSes compagnons de résistance auront subi des fortunes diverses mais David Butcher, chanceux malgré lui, aura déjoué toutes les embûches dressées sur son chemin. Il gardera un souvenir impérissable de son séjour en territoire français. Il est aujourd'hui citoyen d'honneur de Poillé sur Végre et son nom est intégré au réseau de resistance français 

la famille Leloup et demandez à Perrick qu'il m'écrive ,dés qu'il le pourra . Cher Roger  friday  july 31-98
Voilà bien longtemps que j'ai reçu votre lettre . Je l'avais égarée et ensuite oubliée .
Vous êtes un ami de la famille Leloup et je suis vraiment gêné de ce retard .
J'avais un ami qui habitait l'Orne et en particulier Alençon .
Il s'appelait Dominique Chasseguet ,il pourrait avoir approximativement votre âge .
Son père avait largement contribué à l'effort de la résistance ( 1 ) . Un monument où son nom est inscrit ,a été érigé à Brotz .

Mais peut être mon aventure vous intéresse t elle davantage ?
Deux B 17 appartenaient au 384 ème groupe , mon équipage et celui de Gordon Erickson . En fait , il y avait également deux équipages du 303 ème groupe ,entre autre celui de Bob O Conner . Je ne connais pas l'autre ( 2 ).
Je suis donc le seul survivant de mon équipage ( 3 )et je volais alors , comme mitrailleur de queue .

Nous volions approximativement à 28000 pieds ( 9300 métres )lorsque nous avons été touchés par des chasseurs ennemis( 4 ) . Une explosion s'étant produite à l'avant , je bouclais tout de suite mon parachute . Le parachute ventral est normalement accroché à un des harnais que nous portons en permanence . Je l'avais donc plaçé derrière le siège sur lequel j'étais assis ,siège ressemblant d'ailleurs à une selle de bicyclette . Il est pratiquement impossible d'avoir sur soi le parachute et d'actionner en même temps les mitrailleuses . L'avion partit alors dans un piqué trés rapide jusqu'à 3000 pieds ( 1000 mètres ) ,....lorsque la queue de l'avion se brisa . Pratiquement inconscient ,je pense avoir été projeté par une ouverture provoquée par la cassure .Lorsque je repris mes esprits , je tombais en chute libre ,en tourbillonnant . Quelle sensation bizarre !
Je tirais enfin la corde de rappel et le parachute s'ouvrit .
J'atterrissais dans un champ appartenant à une ferme . C'était la ferme de la famille Gouin (Mme Gouin fut déportée à Ravensbruck ....),répondant au nom de "Grand Breil" .De braves gens ,Marcel Gouin et Paul Thion ...qui me prirent sur leur bicyclette . Paul Thion prit mon parachute et plus tard tressa les cordons ensemble .Quand je revins en 1984 il m'en donna un morceau , que j'ai accroché dans mon local " aux souvenirs "
Dans mon sous sol ,je possède des photos de tous ceux avec lesquels j'ai lié connaissance .... dans les différentes régions de France . Une période mémorable de l'histoire de France .

Fred Auduc le chef du groupe des résistants et sa femme Renée ,vinrent me chercher au "Grand Breil " ,me donnérent des vêtements ,m'obtinrent des faux papiers ,un peu d'argent et une bicyclette . Ensuite ils me conduisirent à un petit village appelé Chenu ,situé à environ 12 miles ,un peu au sud ouest de Chateau du Loir . J'étais alors présenté à plusieurs membres du S.O.E. ( direction des opérations spéciales ) , Andre Dubois le chef du réseau Hercule , Henri Frager le chef du circuit Donkerman et Gabriel Chartronde son second ( Canadien )( 5 )
Un événement curieux était alors survenu en Avril 1943 .
Le circuit Donkerman avait été formé à Londres . Le chef était Henri Frager , André Dubois "le pianiste" ou l'opérateur radio ,et Gabriel Chartronde et Leimer les assistants . Ils avaient sauté de deux avions Lysander dans les prairies bordant la ville d' Amboise (5 )
. Ils restérent alors au domicile de Yvonne Regates (Yvonne Rigat ) qui était un abri sûr . Une femme pleine d'entrain .
J'ai oublié de citer le nom d' une femme importante . Lorsque ils étaient à Chenu ils séjournérent chez Giséle Baron . C'était un appartement situé au dessus d'une boulangerie . Une autre femme courageuse ....
Ce qui arriva ......,André Dubois était un homme de de Gaulle ( donc appartenant à la France Libre )et il ne voulait pas rester sous les ordres de Maurice Buckmaster ,aussi il forma son propre réseau et l'appela Hercules . C'était un homme trés estimé et il n'eut aucune difficulté à trouver des gens pour l'aider . Il travailla encore comme opérateur radio pour Henri Frager et le réseau Donkeyman .
Il me semble bien que Gaby Chartronde continua à collaborer avec Pierre en réalité André Dubois comme je l'ai toujours appelé . D'une façon ou d'une autre ils restérent en relation avec le docteur Henri Toude de Chateau du loir et à trois ils commencérent à organiser des parachutages d'armes . Ils devaient découvrir des fermes et des habitants à l' esprit patriotique .Leur but , utiliser leurs champs pour permettre aux avions de parachuter les armes .
Aprés cela ils devaient trouver des endroits sûrs pour stocker ces armes .L'une des femmes qui avait accepté cette tâche se nommait Albertine Moneris ,de Chateau du Loir .Sa maison était l'un des abris les plus sûrs .
Je vous ferai remarquer Roger que j'ai passé la plupart de mon temps avec André Dubois ( Pierre ) ,le suivant partout , jusqu'au moment où nous sommes allés au " Bugelier " où la Gestapo rôdait dans les environs , ,si bien que nous sommes partis pour la Touraine . Nous avons été hébergés par Yvonne Regars . Henri Frager et Gaby Chartronde étaient déjà présents .
Nous étions là depuis quatre jours , lorsque la Gestapo encercla la maison . Gaby sortit par l'avant et leur fit face .
Frager et Pierre réussirent tous deux à s'esquiver et je me sauvais moi même par l'arrière . Ils attrapèrent Gaby mais il réussit à disparaître ..
Par chance , Gaby et moi ,chacun de son côté , nous nous sommes retrouvés à Chateau du Loir .
Je n'ai jamais revu Pierre aprés cela ,je sais qu'il a été pris et déporté au camp de Crossrosen en Pologne ,où il a té torturé et pendu avec une corde à piano d'aprés ce que j'ai appris plus tard .( 6 )
C'est une longue histoire Roger mais c'est tout ce que je puis vous dire pour le moment . Je me suis évadé de Paris à Toulouse , en passant ensuite par les Pyrenées ( 7)

Bien Roger ,faites un salut amical pour moi , à tous

Votre nouvel ami
Dave Butcher





Notes personnelles

Ce qui suit n’est qu,un simple résumé … des péripéties de ce drame local
Rapports d’évasion nos 65 66 67 68 ( Erickson ,Ashworth ,Penly ,

 Premier parachutage dans l' Orne


La BBC est donc devenue notre principal centre d’intérêt….les messages du  soir    la guerre des airs et la guerre des ondes qui se profilent apportent une note d espoir mais  le terme SOE est pour la majorité des français un terme inconnu Ces nouvelles techniques et leur organisation entraineront la création du BCRA a Londres et du BOA dans nos provinces
Charles de gaulle à la BBC

L’avion et la radio révolutionnent alors les moyens   d action des belligérants imposant des changements fondamentaux a la nature,au déroulement et aux formes de la lutte

Notre maire Charles Forget
 Habitant de ma petite ville normande privé des nouvelles diffusées par la BBC de Londres il nous fallait nous contenter de ces emissions entretenant l'espoir 
Mais a notre  niveau de provincial soumis au joug allemand nous ignorions en fait l 'existence de ce service secret
Les nouvelles officielles nous parvenaient alors  de radio Paris ,station d état contrôlée par l occupant et que nous écoutions en permanence en dehors des émissions discrètes et brouillées de la BBC
Il nous fallait avec une grande prudence nous caler sur la longueur d 'ondes de Londres et surtout par précaution …. ne pas y rester
Mais le BOA issu de cette nouvelle organisation en attendant un débarquement quelle était sa signification ?
Edouard Paysant en sera l organisateur et le chef

Il  s'agit dans le cadre  de  cette organisation clandestine de frapper l ennemi de manière à l affaiblir    

Un comité de réception courageux vigilant, prêt à tout, caché sous les ombrages attend,… guettant désespérément l’ arrivée de l avion lanceur de containers sur le terrain balisé, quelles que soient l’heure de la nuit, la température, le brouillard, la pluie, la neige, les rafales de vent

Un équipage d’aviateurs entrainés du SOE décollant de Tempsford avant de parachuter ses  containers devait absolument découvrir les feux dissimulés dans une nature surveillée par les patrouilles allemandes Tâche périlleuse entre toutes …Ces nouvelles filtraient dans le hasard des discussions et des bavardages

Témoignage d' un pilote du SOE

"Cette bonne terre de France si attirante mais inhospitalière il nous faut la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle arriére les profondeurs de la nuit "..equipage composé de dix hommes de nationalités souvent différentes Britannique, Canadiens, australiens ,néo zélandais , polonais
« Chaque sortie dure plus de sept heures, des heures d’un vol angoissant dans la solitude nocturne, passées a survoler la mer toujours hostile et la terre ennemie, à surveiller un vide que peut a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin, a scruter un néant que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel éclatement de la flak _ »






je rapporte  le  Parachutage  Agents secrets

       J’ai noté ce témoignage de Bernard Cercueil qui retrace en fait les traits de la vie nocturne autour de notre petite ville ,vie clandestine ignorée de la plupart des sagiens …



« Entré en  résistance malgré lui……



Témoignage de Bernard Cercueil fils de Edouard Cercueil  habitant 30 rue  Saint Martin à Sées   ( extrait des échos sagiens )



« Après le parachutage les containers avaient été cachés dans un bâtiment qui servait de réserve à foin dans un herbage qui appartenait à Monsieur Gaucher  ;  Les containers issus du dernier parachutage  avaient été finalement cachés à son insu .

Venant voir ses bêtes il vit un faisan en train de manger du grain à la porte de son bâtiment Perplexe et curieux il découvre le matériel entassé

Quelques jours aprés Maurice Cercueil vient lui rendre visite et le met au courant des faits en lui faisant remarquer qu’il pouvait adhérer à leur cause .

Cest ainsi que Monsieur Gaucher entra dans la résistance ....



La nuit du parachutage les containers furent  transportés de l’herbage à un bâtiment d’attente en utilisant  une vachére à pneus attelée à un cheval dont les fers avaient été posés à l’envers

Ils furent acheminés ensuite par différents transporteurs à Maisons verte où habitait Monsieur Colonna D’istria

Le haras des Rouges Terres l objectif du parachutage  est situé à 10 km est nord est de Sées

Résultat de recherche d'images pour "containers d armes soe"  Date 9 10 Avril 1944  Terrain Aurore Haras des Rouges Terres  mission Harry 28 b Présence du BOA
BBC " un nouveau jour s' annonce "15 containers et des paquets
deux agents reçus Tracteur et Sarcloir ( rené carel )
Du matériel est destiné au radio Wallon

Résultat de recherche d'images pour "halifax containers d armes" Les containers contenant les èquipements de transmission radio  atterrissent sur la "dropping zone "prévue mais pour des raisons inconnues les deux agents de la France libre sont parachutés hors de la zone et atterrissent a proximité du moulin d Escures soit pratiquement a deux kilometres a l'ouest de Sées

Heureusement deux résistants   les récupèrent et les guident rue saint Martin au no 30  demeure de Edouard Cercueil

Clouet des perruches le DMR s' insurge contre cette erreur de
l 'équipage du  bombardier 


Pâques 25 Avril 1944




«  Edouard Cercueil participe à cette opération Il réceptionne prés de deux tonnes d’armes qui seront cachées dans la ferme de Mr Gaucher

Les deux agents parachutés  ( Tracteur et Sarcloir )    trouvent asile au 30 Rue Saint Martin au troisiéme étage de la maison d’habitation

Quelques jours plus tard Maurice Cercueil venait livrer du lait à l’épicerie  Jouy place du Parquet  et passait réguliérement chez son frère boire le café

Ce jour la descendant la grande rue , il voit deux allemands sur chaque trottoir , écouteurs aux oreilles .

Il arrive très vite à Saint Martin et demande «  Tu n’as rien içi ? « 

Edouard répond «  Si « 

Aussitôt mon père monte au premier et demanda aux agents s’ils avaient des problèmes . Les agents racontèrent qu’ils étaient en train d’émettre vers l’Angleterre et qu’ils avaient été captés par un avion allemand . Bien qu’ils aient coupé leur émission l’avion survola )plusieurs fois le secteur

Un cheval fut attelé dans la minute à un tombereau ,les agents cachés sous les couvertures montèrent dans le tombereau avec le matériel  recouvert de paille Ils furent emmenés dans la campagne de Champ Gérard qui était très boisée à l’époque 

Bien que n’ayant rien trouvé les allemands arrétèrent une dizaine de personnes qui habitaient dans le secteur repéré ; Après interrogation elles furent relâchées . L’occupant ne trouva jamais l’emplacement de l’émetteur Pourtant les personnes arrêtées habitaient à 200 mètres du 30 rue Saint Martin



Note « histoire de la résistance en France «    tome ‘4    octobre  43     à mai 44 octobre Les deux «  saboteurs « largués sur Aurore se nommaient  René Carrel ( Sarcloir )  et Tracteur  noms de code adoptés par le BOA pour ce type de mission

Dans ce chapitre on note la proportion inhabituelle d’agents parachutés à l occasion de ces diverses operations cela s’explique de toute évidence par l’imminence du débarquement

14 agents ont été parachutés ce seul mois d’avril





Arrestation de Gravel Marcel  ouvrier agricole à Saint Léonard des parcs ( canton de Courtomer )   Déporté pour parachutages et transport d’armes

Libéré le 2 Mai 1945 à Neustadt  petit port sur la Baltique ( commando de Neuengamme )



Avril 1944    La ferme de l » hopital  ( suite témoignage Bernard Cercueil )



« Un parachute ne s’est pas ouvert . Le container s’est retrouvé alors qu’il fait jour mais il est enfonçé dans le sol . Il faut faire vite pour en retirer les armes et ne pas être vus

Le parachute et le container vide restés sur le terrain seront récupérés par Mr Lelibou qui les camoufle rapidement

En attendant leur transport à la « Maison Verte «  les deux tonnes d’armes sont stockées chez Edouard Cercueil sous sept rangs de paille dans le hangar de la ferme ( 30 rue Saint Martin) C’est alors que les allemands décident de venir chercher de la paille et concasser des biscuits de soldat . Ils sont quatorze

Edouard Cercueil voyant le tas de paille baisser rentre chez lui , prend deux revolvers ,les met dans sa ceinture et dit à sa femme Madeleine «  Si tu entends péter , fais ce que tu peux «  puis retourne sous le hangar 

Ne sachant que faire elle monta au grenier pour prier 

Edouard Cercueil demande au sous officier s’ils avaient bientôt fini de prendre de la paille car lui aussi en avait besoin .Les allemands arrêrent leur chargement il ne restait que deux rangs au dessus des munitions . Ouf l’alerte avait  été chaude  ....


Vers la fin d’avril 1944 les parachutes devenant encombrants il fut déçidé de les brûler rue Saint Martin . Maurice Cercueil avait une vachére à pneus et une jument qui n’était pas ferrée rassemble les parachutes dans la vachère . Il installe sa femme et les enfants sur le chargement sur la vachère et c’est ainsi que vers midi le chargement transita de Sévilly à la rue Saint Martin sans probléme Apres avoir mangé Maurice rentre traquillement avec sa famille à Sevilly 

Le lendemain à l’aube Edouard brûla tranquillement les soixante parachutes . Vers sept heures du matin René Bothet arriva pour prendre son travail à la ferme et fut surpris de   trouver les portes fermées  à clé   . Connaissant bien les lieux  , il sauta par dessus une ancienne barrière pour entrer dans la cour et  soigna les chevaux .Voyant le feu qui finissait de se consumer il prit une fourche et secoua les cendres .  il  ramassa les boucles qui s’y trouvaient et les suspendit dans l’écurie pensant pouvoir les utiliser plus tard . En arrivant dan la cuisine il fut vivement interpellé par mon pére qui lui demanda «  Par où es tu rentré ? « 

Après explication il lui fut ordonné de jeter ces boucles dans la rivière et surtout de ne parler à personne



En fait il faut comprendre les techniques de repérage allemands pour mesurer les risques pris par les opérateurs radio surnommés «  pianistes « 



 Quelques minutes avant l'heure du rendez vous avec
Londres,l'opérateur arrive sur les lieux de l'émission.
Un ou plusieurs guetteurs extérieurs sont en place.
 


Au moment prévu pour le contact l'opérateur lance son
indicatif d'appel 5 ou 6 fois.Dés que la centrale de 
Londres le reçoit,elle confirme en lançant son propre
indicatif.La transmission des données peut alors commencer.
Les signaux morse crépitent alors.Par sécurité ,le quartz
est changé régulièrement pour tromper le gonio allemand 
qui surveille.La centrale confirme la bonne réalisation 
du transfert par l'abrévation FB(fine business).
 
Aprés cette opération vitale pour les Forces de Libération
il faut tout cacher,détruire les messages transmis.Ces 
liaisons étaient le seul moyen de transmettre de 
l'information sur Londres quant à la situation des forces
ennemies en France.










TEMOIGNAGE  PERSONNEL

Avril 1944

,d’un occupant

Ce matin d ‘avril avec mon père de notre fenêtre donnant sur la place du parquet ,poste d’observation privilégié nous sommes intrigués  par la présence de deux camions équipés de matériel inconnu . Leurs occupants casqués d’écouteurs se livrent à des manœuvres mystérieuses prés du  piedestal en granit de Conté , socle débarrassé de son grand homme pour l’éternité .Vêtus de bleu , il s’agirait de soldats de la   Luftwaffe reconnaissables à leurs uniformes  
 
De Roger Cornevin             

J’ai noté ce témoignage de Bernard Cercueil qui retrace en fait les traits de la vie nocturne autour de notre petite ville ,vie clandestine ignorée de la plupart des sagiens …

Nous demandons à un gendarme de nos connaissances la cause de cette animation….il reste muet    Il est vrai que ce n’est plus la même brigade ,la précédente ayant été déportée en Aout dernier aprés la chute de la forteresse volante à Belfonds Que sont  devenus nos gendarmes , figures familieres    et clients assidus de notre salon?

Trois soldats casques avec écouteurs s’agitent autour des camions alors      surveilles par deux feldgendarmes reconnaissables à leur plaque de poitrine bien astiquée L’un d’eux entre dans notre cour et demande à mon père un seau d’eau

Sur le toit du camion un grand cercle en métal dont je ne puis distinguer l’utilité
J’ai pu avec le temps trouver la raison de cette animation….Ces soldats se préparaient  ou s’exerçaient à une operation de détection d’émetteur et certainement en relation avec l’émetteur caché chez Cercueil ( voir témoignage Moise Cercueil  ) …bien sûr nous ignorions cette situation
Les allemands avaient donc été informés d’un parachutage dans la région….
 Edouard Cercueil homme courageux cachait en effet clandestinement  deux agents secrets parachutés au haras des Rouges Terres     Edouard Cerceuil averti in extremis par Mr Jouy épicier ,voisin de Ipcar électricien habitant place du Parquet s’empressa de faire évacuer les deux agents dans la campagne environnante

Le principe de l’identification et de localisation d’émetteurs clandestins utilisés par la résistance est le suivant ,L ‘installation de camions  utilise le principe de propagation des ondes courtes ( ondes directes) le long de la surface du sol autour de l’émetteur , et que recherche le recepteur allemand  Les ondes rèflèchies vers le sol par les couches  nuageuses , constituent les ondes recherchées par les grands centres de recherche allemandes    Brest Nantes en France  Munich Hambourg en Allemagne  etc ..
Une première phase délimite un premier triangle de 20 km de coté triangle repris sur un triangle de 2 km de côté grâce à l’onde de sol et les camions portant le récepteur gonio que nous distinguons sur le toit du camion( voir photos )

Roger cornevin










22 MAI 1944   L AVION DU DEBARQUEMENT     

CHRONOLOGIE 




JE SUIS TEMOIN D UN EVENEMENT DRAMATIQUE ...il est plus de 23 heures . UN AVION INCONNU EN FLAMMES RASE LES TOITS DE LA VILLE ET LES CLOCHERS DE NOTRE CATHEDRALE ET  S ECRASE A LA POTENCE 1 KM AU NORD DE SEES


 A LA POTENCE DES LE LENDEMAIN ;;;aucun rescapé

 LA GENDARMERIE NATIONALE NE PEUT DETERMINER LA NATIONALITE DE CET AVION

SEULE HYPOTHESE   AVION ALLIE D APRES LE PROCES VERBAL   DU 23 MAI 1944 DE LA GENDARMERIE NATIONALE

LES CORPS DE CES AVIATEURS INCONNUS SONT INHUMES AU CIMETIERE COMMUNAL PAR LES ALLEMANDS



 DECOUVERTE DU REGISTRE AU CIMETIERE COMMUNAL  en 1998 

AVIATEURS ANGLAIS INCONNUS CE 23 MAI 1944

J INTERROGE LE MINISTERE DE LA DEFENSE BRITANNIQUE ET DE LA RAF. ILS  M ADRESSENT LA COMPOSITION DE L EQUIPAGE



RECHERCHE DE TEMOINS 
ARTICLE DANS LE JOURNAL ORNE HEBDO A MA DEMANDE

UNE BAGUE ET UNE PHOTO SONT RAPPORTEES PAR DEUX SAGIENS











COMMENT RETROUVER LE PROPRIETAIRE DE LA BAGUE ET L IDENTITE DU PORTRAIT DE L INCONNU FIGURANT SUR LA PHOTO ?
J INTERROGE LE SITE WEB DE TEMPSFORD ET J AI LA CHANCE D'etre mis en contact avec  MADAME SHIRLEY STONE QUI ME PROPOSE SON AIDE DANS LA RECHERCHE DES FAMILLES DES MEMBRES DE L EQUIPAGEelle même est a la recherche de membres de sa famille en France )

 APRES UNE ANNEE DE RECHERCHES MADAME STONE RETROUVE LES FAMILLES DES SIX VICTIMES ;FAMILLES DISSEMINEES EN ONTARIO ET EN COLOMBIE BRITANNIQUE









Identification de l’épave par l’équipe britannique du MRES ( missing research and enquiry service )
 

En  Mars 1946 soit plus de 18 mois après la libération, le MRES etait intervenu  sous la direction de Noel Archer, flight lieutenant enquêteur de la RAF et sans nouvelles précise concernant l'identité de cet avion.
Une simple lettre de l'un des gendarmes parlait d'un avion de transport. Noel Archer décida l’extraction des moteurs profondément enfoncés dans un sol humide et examina avec son équipe les débris de l’épave restés sur place.
Voici les termes de son intervention:

 

“J'ai trouvé un morceau de fermeture éclair utilisé pour la fabrication des bottes d’aviateur. Cette pièce est canadienne car la doublure des tenues de combat canadiennes est d'un bleu plus pâle et plus éclatant que ceux portés par la RAF.
Sur les lieux du crash nous avons pu voir les ailerons de l’appareil de forme carrée typiques du Whitley et nous avons trouvé un chargeur d’une mitrailleuse VGO utilisée à l'époque sur les Whitley mais dont l utilisation fut abandonnée par la suite sur les bombardiers en service à la fin de la guerre.
Notre hypothèse fut confirmée par la découverte d une plaque matricule affichant le nom Whitley suivi d une série de chiffres. Sous les moteurs, pas de trace de corps…»

 

L’équipage en fait comprenait 6 membres d'équipage, 5 corps furent ramassés par les allemands placés dans 4 cercueils et enterrés dans le cimetière civil de Sées"
 

Par la suite les corps en question furent exhumés en 1946 par une unité non identifiée des forces alliées et transférés au cimetière de Bretteville sur Laize. Deux des six membres d’équipage demeuraient introuvables mais six noms seront gravés sur le monument.
 

Le 25 septembre 1948 ( plus de 4 années après la date du crash ) les familles Wyckoff et Goodwin, étaient informées du décès de leurs êtres chers sans autres précisions. La Royal Air Force comme on le sait n’avait pas transmis à l’administration française les résultats de son enquête. Le mystère concernant cet avion restait donc entier pour les sagiens qui avaient été témoins de ce crash.

TOMBE DES SIX CANADIENS AU CIMETIERE COMMUNAL de Sées EN 1946 



LES CORPS DES SIX VICTIMES SERONT TRANSFERES AU CIMETIERE CANADIEN DE BRETTEVILLE SUR LAIZE COURANT 1946

COMPOSITION Madame shirley Stone



Photos de l équipage

Wilfried Gordon Harris  le propriétaire de la bague
Joseph Hong de Windsor Ontario
Le 7 avril 1960,(quinze années aprés le crash de la Potence ) le lac Hong reçut son nom en l’honneur de Joseph Hong. Ce geste fut rendu possible grâce au Ministère des Ressources Naturelles du Canada et de son programme d’adoption d’un nom. 
Le lac Hong est situé dans le nord de l’Ontario dans la région de Kenora, à l’ouest du lac Wapikupa et à l’est du lac Wunnumin.
(52º 57’ 00” N, 88º 57’ 00” O)
Gaston Jacques de Drumondville (Quebec )
Le pilote David Webster Goodwin en famille a Kaleden (Colombie britannique )
   ARTICLE JOURNAL CANADIEN


charles beverly wyckoff

Le 4 Aout  19601(quinze années aprés le crash de la Potence ) le lac Wyckoff reçut son nom en l’honneur de Charles Beverly Wyckoff . Ce geste fut rendu possible grâce au Ministère des Ressources Naturelles du Canada et de son programme d’adoption d’un nom. 
Le lac Wyckoff est situé dans le nord de l’Ontario dans la région de Kenora,pres de Lansdowne house
( 52 degrés  06 00 "N  87 ° (59 '00"O )
Enquete shirley STONE

La formation, l’équipement et les missions des membre de
 l équipage

.
Ce récit est l’histoire de six jeunes aviateurs  qui rejoignent, à cette époque, les rangs de l’Aviation Royale du Canada. 
L’un d’entre eux est natif de Kaleden en Colombie Britannique, un autre de Drummondville au Québec. En majorité ils resident  en Ontario en provenance de Windsor, Vittoria, Grand Valley et Toronto.
Ils sont formés au Canada sur différentes bases des forces armées du pays, y reçoivent leurs diplômes ainsi que leurs insignes de combattants et de pilotes..

Une fois rendus en Angleterre, quatre d’entre eux sont désignés pour différentes unités avancées de vol supérieur (A.F.U).
 L’objectif premier de ces unités est de familiariser les équipages, préalablement formés dans le vaste espace canadien, aux conditions géographiques très différentes de l’Angleterre. Leur formation inclut la lecture de cartes aériennes et géographiques et la pratique de l’utilisation des systèmes de communication radio de la R.A.F.

Après leur stage de formation à l’A.F.U., les hommes sont mutés vers une unité d’entraînement opérationnel (U.E.O.) où pilotes, navigateurs,bombardiers (incluant les cadreurs de cibles) et mitrailleurs sont rassemblés. La création des équipages de six hommes est appelée en anglais crewing up (créer des équipages). .
 La conception des équipages est laissée sous la responsabilité des participants sans aucune intervention des cadres supérieurs, tous et chacun s’accommodant d’ailleurs très bien de ce type d’arrangement.

Peu de temps après leur arrivée à l’U.E.O. 24, les six Canadiens de notre histoire se rencontrent pour former un équipage. Cinq des six garçons arrivent à cette base le 21 mars et le sixième le 4 avril 1944. C’est aussi sur cette base que tous reçoivent leurs formations pour exercer leurs fonctions sur le bombardier Whitley V.


Le bombardier Armstrong Whitworth Whitley est un appareil

britannique sorti des planches à dessins de la compagnie Whitley Abbey près de Coventry en 1934. Sa production débute en 1937 à l’usine de montage de la ville voisine de Baginton.


En mai 1942, le Whitley est officiellement dispensé des missions de bombardement opérationnelles et remplacé par des quatrimoteurs plus performants. Dès lors, les Whitleys sont utilisés par les unités d’enseignement opérationnel aussi bien que par le commandement de protection des côtes, les escadrilles des unités spéciales, les unités de formation des parachutistes et pour le remorquage des planeurs.
Un total de 1841 Whitleys furent construits. Le dernier quitta l’usine d’assemblage en juin 1943.




Les casernes des six aviateurs sont situées à la R.A.F.Honeybourne, dans le comté de Worcestershire, près de Stratford-upon-Avon.
L’Unité d’Enseignement Opérationnel 24 arrive sur ces bases le 15 mai1942. Les documents officiels de la base indiquent que des équipages de cette unité ont participé à des missions de bombardement sur Düsseldorf le 31 juillet et le premier août 1942.

R.A.F. Honeybourne ferme finalement ses portes en 1948 et R.A.F. Long Marston six ans plus tard en 1954. Cinq hangars et quelques autres bâtiments de la R.A.F. Honeybourne sont encore aujourd’hui
fonctionnels et utilisés au sein d’un parc industriel.


Après leur regroupement en équipage, les six hommes sont envoyés sur des vols long courrier d’une durée habituelle de cinq heures chacun. Par la suite ils doivent exécuter des circuits poser-décoller de nuit, et pour terminer, effectuer d’autres vols longues distances de nuit. La fin de leur formation U.E.O. (6-8 semaines) se conclut par l’examen final . Cet exercice consiste à effectuer une Mission Nickel, nom de code donné aux missions de largages de tracts. Au retour, l’équipage se verra affecté à une escadrille.

On charge les tracts à bord. On largue les tracts.


Durant les nuits qui suivront, les populations des territoires occupés vont donc recevoir des tracts largués à partir d’avions alliés  les informant de demeurer à l’écart des lignes de chemin de fer, des dépôts de carburant ou de toutes autres cibles stratégiques aux bombardements alliés.






 Briefing des  six hommes du Whitley V AD 701 (TY-B)


pré-vol à 16:00 heures à la R.A.F. Long Marston. Le briefing final a lieu à 19:00 heures. À 21:48 heures, ils décollent.


L’ÉQUIPAGE DE L’A.R.C. - WHITLEY V AD 701

David Webster Goodwin Wilfred Gordon Harris Joseph Hong

Lt avn - pilote Sergent - Mitrailleur Lt avn - navigateur

Age 24 ans Age 23 ans Age 21 ans
de Kaleden, Colombie Britannique de Grand Valley,  et Windsor, Ontario


John Gordon Hopper, Joseph Gaston Jacques ,Charles Beverly ,Wyckoff

Sergent - Mitrailleur Adjudant 1er classe - Mitrailleur Lt avn - Bombardier

A.R.C. - R/80789 A.R.C. - R/108393 A.R.C. - J/26695

Age 23 ans Age 21 ans Age 28 ans de Toronto, Ontario Drummondville, Québec Vittoria, Ontario


Des six Whitleys de l’U.E.O. 24 qui décollent dans la soirée du 22 mai,trois retournent à leur base et deux se posent d’urgence à Ford Airfieldet à Woodhall Spa en raison de problemes de givrage 

Le sixième appareil, Whitley V AD 701, du pilote David Webster Goodwin, doit arriver à la verticale de son objectif (Alençon, France) à 23:23 heures. L’adjudant 1er classe Joseph Gaston Jacques est l’instructeur d’équipage (instructeur de l’U.E.O.) sur le vol.  

L’heure prévue du retour à la base est de 01:41 heures le 23 mai au matin

Les sagiens témoins de ce drame dont moi même situent le passage de cet avion en flammes vers 23 heures  30   le  22 mai 1944




Ma vie sagienne


ECRIRE C EST ËTRE LIBRE

Notre place du parquet !

91 ans ce n est pas trop tard pour écrire !il m'était difficile de négliger quinze années passées sur la grande place de mon enfance aussi j'ai retenu les images qui ont marqué une partie de ma vie 
Après avoir parcouru les mers et les océans, connu des fortunes diverses pourquoi pas ? 
J estime que ces années sagiennes ont été pour moi une révélation ,..... ,années pleines d enthousiasme ,de joies tout à la fois ! Mais aussi d inquiétude et d interrogations !!l



le goût de 'l aventure me saisissait alors que nos occupants disparaissaient de notre horizon enfin !Mais leur passage avait laissé des traces,...Tout au moins dans nos mémoires .. traces indélébiles sans aucun doute 
Ils arrivèrent un beau jour du mois de juin 1940 frappèrent brutalement à notre porte imposant à mon père l'ouverture de son  magasin Magasin qui venait d'étre pillé en notre absence mais par qui ? Les fuyards malheureux de l exode, l armée en déroute ,des habitants de la ville !on a parlé des allemands c'est tellement plus facile !
Enfin une image que je ne pourrais oublier ....un amoncellement de parfums, de vaisselle , de livres enfin d objets les plus divers !D'autres magasins avaient subi le m^me sort !Parlons du magasin Frémiot sur le même trottoir ;;;; tous logés à la même enseigne ce n'est pas peu dire !

je n avais rien consigné sur un journal , mais la mémoire  est ainsi faite j ai retenu l essentiel !
Nos occupants envahirent notre magasin dés le premier jour estimant qu ils avaient absolument besoin d un rafraichissement aprés une longue marche Mon pére ne pouvait faire autre chose que 
d obtempérer
 Une affiche obligatoire " Priorité à la wehrmacht "même chez le marchand d objets funéraires qui 
s exécuta avec un grand sourire malgré la gravité des événements 
En tous cas pendant quatre années et deux mois d occupation je ne pense pas qu un commerçant ait pu recevoir autant d occupants que le coiffeur 
Le salon était toujours plein Discipline oblige !Toutefois je dois préciser que le silence le plus complet s imposait Rien à se dire exception faite pour les alsaciens ( les malgré eux )   n'hésitaient pas à lier la conversation 
Mais ces simples échanges étaient marqués par la prudence et la discrétion ignorant les idées politiques de notre partenaire 
Enfin pendant plus de quatre années ....pas de soucis avec l occupant par ailleurs trés attentif à sa tenue Une mention très spéciale concernant les Ostruppen ....
Le risque avec les troupes de vlassof c'est qu un membre de leur régiment soit abattu par un résistant ce qui en fait nous aurait conduit aux pires exactions    

Précisons que l'écoute clandestine de la BBC ne représentait pas pour eux un élément  répréhensible étant donné que leur formation primaire ...soyons clairs ....ne leur permettait pas  de distinguer la langue de Shakespeare parmi les bruits émis par la TSF

Rappelons que la BBC représentait notre planche de salut ,je dirais l espoir de tout un peuple " le nôtre "Parlons  des vlassof je dois dire que les " vlassof "dans notre salon se montraient particulièrement silencieux Le visage complètement fermé.... ils  acceptaient le passage du blaireau avec une certaine indifférence 
Présent dans le salon je les observais avec curiosité et je me demandais comment on pouvait leur attribuer cette cruauté et ces actes de barbarie dans plusieurs régions de France 
Il est vrai qu une certaine réputation tenace les préçédait et les nouvelles transperçaient    
le mur du silence crée par nos occupants
Certains tracts émis certainement par la résistance rappelaient leur comportement des plus cruels dans certains départements bretons
Ils ne sont arrivés que début 44 et sont disparus dés les premiers jours du débarquement
Rappelons que L'Armée allemande a dû très tôt faire appel à des volontaires étrangers, ses propres troupes ne suffisant plus à "tenir" les immenses territoires conquis d'autant que le Front de l'Est etait  devenu un véritable cimetière pour la Wehrmacht.

Ce n 'est qu aprés la libération que l on a pu connaitre la particularité de ces troupes , ignorée d ailleurs par nos deux employés " tout à leur tâche "

En tous cas une certitude..... mieux valait ne pas se faire prendre par la patrouille du soir après le couvre feu et tomber entre leurs mains
Il faut dire que nous étions tous sagiens et français d ailleurs ....influençés par le  héros de tout un peuple "le grand Winston Churchill "




























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Un été pas comme les autres !

J'ai attendu d'avoir consulté un certain nombre de documents d' archives françaises et étrangères (Usaaf et Raf ) pour apporter multiples précisions (en italique), nécessaires à l'explication et à la compréhension de ces événements vécus .... et enfin tenté de rendre intelligible ce journal.
Roger Cornevin-hayton.
Extrait simplifié de mon " Journal de jeunesse " Mai à Août 1944
10 Juin 1944: Au loin le clocher de Bursard ....
Le mauvais temps persiste, les nuages noirs s'amoncellent.... Alors que notre taxi à gazogène de la maison Septier s'essouffle sur la petite route de campagne, nous distinguons au loin le clocher au toit arrondi du village de Bursard et les murs de notre future demeure... la mairie du village.
Bursard, petit village situé à six kilomètres de Sées nous accueille donc dans le silence de sa campagne verdoyante. Au loin les contours bleutés et noyés de brumes de la forêt de Perseigne . D'interminables clôtures blanches bien alignées annoncent les limites du haras de Bois Roussel, là où nous étions réfugiés en Mai et Juin 1940. Notre vie aurait pu se dérouler ainsi tel un long fleuve tranquille en attendant la suite des événements, mais dans le calme relatif de notre retraite champêtre, une agitation inexpliquée semble naître autour de nous. Le passage des convois allemands s'amplifie sur la route conduisant d'Alençon à Essai et cette vision journalière nous préoccupe au plus haut point.
On parle de la création de plusieurs aérodromes Essay, Lonrai, Semallé, à quelques kilomètres de notre résidence improvisée et on rapporte que des civils des villages voisins ont été réquisitionnés par l'organisation Todt pour creuser des tranchées. L’implantation de ces aérodromes par la Luftwaffe ne pouvait qu’attirer l’attention de la chasse alliée toujours aux aguets ...
Ventes de Bourse, Mesnil Brout et aussi les voies ferrées de Forges, Vingt Hanaps, Saint Gervais du Perron deviennent du jour au lendemain la proie des chasseurs de la RAF et de l’USAF.
Chaque jour apporte son lot d'imprévu et de diversion
Jours d'inquiétude... quelques jours où je ne note rien, et je ne suis pas dans le secret des dieux. .A quoi bon tenir un journal des événements ? Une seule chose, le mauvais temps et la journée qui s'écoule dans le bruit des formations aériennes passant au dessus des nuages, avions alliés contre la chasse allemande basée dans les aérodromes environnants, équipée en particulier de Focke-Wulf et Messerschmitt.
L'aviation américaine intervient le jour et la RAF dés la tombée de la nuit. Le bruit insistant d'armadas nocturnes passant au dessus de nos têtes trouble notre sommeil.
Les P47 aux ailes rayées de noir et de blanc nous survolent à très basse altitude et nos mouchoirs s'agitent en signes d'amitié. Nous avons l'impression que le pilote dans son cockpit incline les ailes de son avion pour mieux nous observer et c'est avec enthousiasme que nous le découvrons figé aux commandes. Les pilotes alliés volent si bas... cinquante mètres peut être ! Curieusement, ils semblent avoir pris la mairie comme point de repère avant de fondre sur leur proie, en l'occurrence, les chasseurs allemands qui s'apprêtent décoller.
10 Juin 1944: Nous ne sommes plus seuls !
Ce jour je presse avec force les écouteurs de notre rudimentaire poste à galène de fabrication familiale afin de percevoir les émissions de la BBC. Jean Marin, Robert schuman, Pierre Dac sont nos héros. Ils sont à Londres, de l'autre côté du Channel, et il nous font rêver. Soudain moment de stupeur... la face lunaire d'un soldat allemand se colle brusquement sur l'une des vitres de la fenêtre de la classe. Que vient il faire dans nos murs ?
Le lendemain, l'arrivée de lourds camions traînant des canons, des batteries de DCA à coup sûr, nous surprend en plein déjeuner !  Ce feldwebel n'est pas venu pour rien... il précède tout simplement l'installation, sous les tilleuls de l'allée de la mairie, d' une compagnie de servants de DCA. Cette intrusion dans notre campagne tranquille nous remplit d'inquiétude.
Le petit village de Bursard, dans l'Orne. Isolée à  l'extrême gauche, la mairie ou vivra la famille Cornevin. Elle cohabitera quelques temps avec les servants d'une batterie de Flak. Ses canons viendront se camoufler sous les tilleuls de l'allée de la mairie.
Une dizaine de camions remorquant des canons recouverts de filets de camouflage vient alors se ranger sous les ombrages de l'allée . Nous réalisons ainsi que la tranquillité des lieux fait alors partie des souvenirs... sachant que cette présence inattendue risque d'accentuer la pression de l'aviation alliée. Nous avons constaté que tout mouvement au sol est immédiatement sanctionné par une gerbe d'obus... si d'aventure un avion allié traîne au dessus de nos têtes.
Revenus de notre surprise, il ne nous reste plus qu'à faire disparaître l'encombrant poste à galène et quelques photos compromettantes mettant en évidence le passé militaire dans l'armée de l'air de notre cousin démobilisé en 1940. Une photo représente son avion, un Potez, sur le terrain d’Auxerre, perdu au milieu d'un troupeau de moutons. 
Pour le moment le cousin n'a plus d'avion à se mettre sous la dent mais ses souvenirs d'Afrique ont le don de me faire bâtir des plans sur la comète... C'est l'image exotique de Gao sur les boucles du Niger et la découverte par le rêve... des sables du désert...
Mais quelle sont les intentions des gradés de cette compagnie ? Plusieurs journées se passent. Chacun apporte ce qu'il sait ou croit savoir. Les nouvelles sont comme le temps... bonnes et mauvaises. A notre grande surprise... nos occupants essaient de ne pas trop nous perturber et traversent les premiers jours, les salles de classe, la cuisine, sans vouloir vraiment nous importuner. Ils n'ont pas encore découvert le premier étage, notre refuge, notre domaine, à mon frère et moi ,où siégent tous les postes de TSF des habitants de Bursard rapportés à la demande de la kommandantur. Nous, on ne joue pas dans le même registre que les grands... et notre passion c'est la chasse aux canards et aux poules d'eau avec nos deux chiens sur les bords de la rivière et dans les douves bordée de roseaux du haras de Bois Roussel. L'un de nos occupants nous apprend à identifier à partir de silhouettes imprimées sur une brochure, les avions de la R.A.F ou de l' US Air Force. Les silhouettes et les caractéristiques de ces avions volant hauts dans le ciel n'ont bientôt plus de secrets pour nous. Un soir, quelques soldats éméchés déclenchent une scène d'orgie dans la cour... Par prudence nous nous tenons à distance...
12 Juin: Disparition des batteries...
Ce jour, attaque de Mustangs. Avions faciles à identifier avec leurs ailes carrées. Nous commençons à comprendre les raisons de cette agitation autour de nous. Plusieurs aérodromes sont en cours d'installation dans les villages environnants. Nous apprenons que cinq soldats du groupe dépêchés sur place sur le terrain d'Essay pour préparer les appareils, sont tués ou mortellement blessés.
Un beau matin... soulagement... sans crier gare les camions disparaissent dans le village entraînant dans leur sillage leurs canons menaçants, mais pour s'installer à quelques centaines de mètres dans les prairies verdoyantes du haras de Bois Roussel, au lieu dit "les fontaines ". A peine visibles sous les branchages, il est très difficile de notre demeure, de les distinguer et pourtant les prairies au sud de Bursard sont très dégagées, pratiquement sans obstacle. Les pur-sang ne semblent pas trop s'émouvoir de la présence de ces intrus.
13 Juin: Un chasseur s'écrase sur la voie ferrée.
Combats aériens du côté de Semallé et Neuilly le bisson. Deux avions tombent en vrille. Nationalité inconnue.
En fait l’un des deux était le P47 du Lt Bentley ( originaire de l'Oregon ) dont l’avion, entraîné par la déflagration consécutive à l’explosion d 'un fourgon du train, percuta la voie ferrée prés de Vingt Hanaps. Le corps du pilote carbonisé restera longtemps sur place. Mr Bernard Pottier de Neuilly le Bisson, possède des souvenirs personnels et souhaiterait les restituer à la famille ou à ses descendants.
17 Juin: Le terrain d'Essay sert de cible ...
Un bruit sourd dans le lointain. De lourds nuages rasent le sol. C'est le terrain d'Essay qui sert de cible. Les serveurs cohabitant dans nos murs identifient des formations de Liberator, bombardier quadrimoteur.
Le vent défavorable atténue le grondement du bombardement. Un bruit sourd et persistant parvient jusqu'à nous.
Mai et juin 1940 Nous étions déjà réfugiés au haras de Bois Roussel. Les troupe françaises avaient laissé les locaux du château dans un état lamentable, tué les deux cygnes du bassin avant leur départ précipité vers le Sud.
Les motocyclistes allemands constituant l'avant garde de l'armée d'invasion nous avaient surpris un beau matin de Juin alors que nous étions à peine éveillés. Un tintamarre de moteurs sous nos fenêtres nous incitait à sortir de notre refuge pour découvrir le spectacle impressionnant de ces motards menaçants revêtus d'imperméables gris, couverts de poussière. Après une visite rapide de la maison, l'un d'eux s'installait au piano et interprétait des chants guerriers .
Note " La Luftwaffe face au débarquement allié de Jean Bernard Frappé . Témoignage d'un pilote allemand "Le 17 Juin peu avant 13 heures les pilotes allemands sont surpris par une vingtaine de mustangs qui réussissent à abattre 3 Focke-wulfs ..
"Nous avions fait de vrais efforts pour arranger le terrain lorsqu' une attaque nous prit par surprise . Nous nous sommes jetés à terre lorsque l'enfer se déchaîna autour de nous . C'était un chaos total . Une éternité plus tard nous étions toujours vivants.
En fait visité aux dernières heurs de la journée vers 20 heures 30 par 38 Liberator, le terrain d'Essay aura reçu prés de cent tonnes de bombes qui ont atteint leur cible. 25 autres B25 venus s'en prendre au terrain occupé par le I/JG 1 à Lonrai ayant mis à côté.
Suite à cette attaque qui a pratiquement détruit le terrain ,le II/JG 1 ne peut qu'abandonner ce site trop exposé et va s'installer dans les pâtures jouxtant le village de Semallé se rapprochant ainsi de Lonrai. Une piste en herbe étroite bordée d'arbres hauts a été installée et d'autres le seront encore dans les jours suivants dans les prés et dans les champs bordant la route reliant Alençon à Essay.
Ce jour ,combat d'avions qui entraîne l'incendie de la ferme de Beauvais.
22 Juin.
Il est environ 14 heures. Dans le lointain un avion tombe en vrilles derrière les épaisses frondaisons de la forêt de Perseigne.
Rapport de Mr Paganet de Cerisé: Le 22 Juin 1944 vers 14h30 s'est produit au dessus du bois de Maléfre ( Sainte Paterne ) un combat d'avion à la suite duquel un appareil allemand est allé tomber en flammes sur la forêt de Perseigne ,lieu dit " Le Fourolet " (Ancinnes ).
Le pilote sauta en parachute mais fut abattu par méprise par des collègues allemands lors de sa descente avant de s'écraser au carrefour de " Fontaine Pesée "
24 Juin:
Après quatre jours de mauvais temps... fébrilité des serveurs de batteries. Ils circulent en s'agitant dans notre cour bordant la mairie.
Combats d'avions de nationalité inconnues au dessus de nos têtes .

28 Juin: Un chasseur s'écrase prés de Semallé...
Un chasseur s'abat du côté de Valframbert nationalité Anglaise d'après quelques témoignages.
Je capte au poste à galène l'exécution de Philippe Hanriot.
Le 28 Juin 1944 un avion de chasse tombe à proximité de Semallé sur le territoire de la commune de Valframbert . La tombe du pilote inhumé sur place porte les indications suivantes : A british aviator identity unknown died on June 28 1944 . A dog-fight with german planes. Plane no MN818.
Note Après recoupement l'avion de Semallé pourrait être le Typhoon MN818 piloté par le FO Holmes 609 eme squadron.
29 Juin:  Les yearlings affolées ...
Note: Bernard Frappé, Un pilote de la II/JG1 sera blessé ce jour du 28 Juin. le FHJ FW Brunner de la 6 Staffel a été pris pour cible par deux chasseurs ennemis alors qu'il circulait en voiture sur la route reliant Essai à Alençon.
Un autre jour , les yearling affolées par le passage de chasseurs bombardiers Thunderbolt piquant à basse altitude au dessus de nos têtes passent au grand galop à proximité de notre cachette. A plat ventre dans les hautes herbes prés d'une haie, nous n'osons faire un mouvement. Une frayeur ajoutée à une autre nous fait réfléchir au risque qu'il y a, de traverser les prairies alors que nos vaillants pur-sang sont en train de brouter l'herbe tendre de la prairie.
Combats aériens. On entend parler d'un bombardier allemand tombé dans la forêt de Perseigne.
Monsieur Jacques Paganet de Cerisé m'apporte le témoignage suivant
"Le 23 Juin à 2 heures du matin, un bombardier allemand tomba en forêt de Perseigne à quelques centaines de mètres de la maison forestière du Buisson et Mr Boissier Abel chef de district à l'époque sauva des flammes un blessé ce qui lui valut un diplôme de reconnaissance de l'armée d'occupation.
Cinq autres aviateurs périrent carbonisés. Une pancarte en bois intitulée ( Ici cendres humaines ) surmontait un édifice de pierres entassées les unes sur les autres. Cette pancarte disparut par la suite. Monsieur Blossier fit cela dans un but humanitaire et non de collaboration"
6 Juillet:
Un combat dans le lointain en cette fin d'après-midi. Plusieurs avions tombent dans la campagne environ au nord ouest par rapport à nous.
9 Juillet:
Au loin, un avion tombe en flammes du côté de Larré. un parachute se détache.....
16 Juillet: Ce dimanche Un bombardier s'écrase à " la Chouannerie "
Une explosion lointaine ...
Les bruits les plus divers circulent. Un avion allié est abattu par la DCA allemande à la Bélandrie prés de Larré, lieu dit " La Chouannerie " D'après le fermier, tout l'équipage de sept hommes a péri.
Il allait ravitailler parait il, en armes et munitions le maquis local. Les munitions explosent toute la nuit. La même question se pose. Quelle est la nationalité de cet avion ? allié sans aucun doute !
A la demande du maire de Larré J'ai pu identifier cet avion en 1998 avec l’aide de l'ANSA. Il s'agissait d'un quadrimoteur Halifax transporteur d'armes et de munitions qui, après avoir décollé de Tarrant Rushton devait ravitailler le terrain " Goudron " de Radon situé en limite de la forêt d'Écouves. Six victimes identifiées et une 7eme inconnue trouvée bien plus tard dans un champs de betteraves sous une trappe ou porte de l'avion. Cette victime non identifiée pourrait être un membre du SOE (Special operations executiv)
Un bombardier Halifax.
Les feux marquant l'emplacement d'une zone de largage.
La cause de ce crash m'a été donnée en 1999 suite à un témoignage du maire de Forges. Une DCA était installée sur le territoire de Forges. parmi tant d'autres dont celle de Bois Roussel ( Les fontaines ); Les allemands suspectant la présence d'un terrain de parachutage dans les environs installèrent plusieurs feux figurant l'emplacement de la zone prévue de largage des containers.
Le pilote du Halifax piégé par la présence de ces feux réduisit la puissance des moteurs pour descendre à l'altitude de lancement. La flak allemande ne laissa aucune chance à l'avion lanceur et l'abattit. Les noms des membres d'équipage furent longtemps inconnus.
A la recherche des familles , j'ai pu trouver en 2003 Tom et Elsa Linning par l'intermédiaire d'un site de généalogie. Ils m'adressèrent la photo de l'un des membres de l'équipage William Edward Linning, 24 ans. Squadron Royal Canadian Air Force. 298 RAF (proche cousin de Tom linning ).flying officer operateur et mitrailleur à bord du Halifax. Ils découvraient ainsi 60 années après, la tombe de William et les circonstances du crash .William Linning originaire de l'Alberta est Inhumé aujourd'hui avec ses camarades canadiens au cimetière de Bretteville sur Laize ( Calvados ).
flying officer William Edward Linning
Royal Canadian Air Force
Autres membres d'équipage P/O James Foxall Crossley Pilote 24 ans, Sgt Edward Maurice Cyril Wilkinson flght eng 24 ans, WO Joseph Wilfred Romeo Fournier operateur et mitrailleur ,FO Derwood William Smith 22 ans bombardier , Sgt Enzo Biaggio Grasso bombardier 23 ans et un aviateur non identifié
Par la suite, j’apprendrai qu’une dizaine de terrains de parachutages avait été mis en place antérieurement à août 1943 par Edouard Paysant, chef départemental du BOA ( Bureau des operations aériennes ). Edouard Paysant devait quitter son domicile de Sées suite au crash du 4juillet 1943 d'un B 17 à Belfonds et après avoir organisé et facilité l’évasion de 6 membres d’équipage rescapés ( voir le rapport " independence day" du site ANSA ). Rappelons que les terrains de Montmerrei, le Merlerault, Haras des Rouges Terres reçurent des tonnes de munitions mais aussi plusieurs agents secrets préparant ainsi l'armement des résistants à l’approche du débarquement.
Les conséquences... Nombreuses arrestations de membres du BOA dont mon voisin Albert Frémiot, place du Parquet à Sées, notre instituteur Jean Mazeline au cours complémentaire. Après un emprisonnement au château des ducs d'Alençon tous deux seront fusillés à l’home chamodot ( Orne ) le 8 août 1944 avec deux autres résistants.
Dans le cadre de ce crash rappelons l'arrestation et la déportation de plus de 20 habitants de Sées et des environs dont les quatre gendarmes de la brigade locale.
18 Juillet:
Combats aériens. Pour nous c'est un spectacle courant. Le problème, c'est que nous ne savons jamais quel est le vainqueur.
20 Juillet: Un poste émetteur dans la forêt ...
Un agriculteur voisin ( je n'ai jamais pu connaître son identité ) un peu éméché, arrive affolé dans notre demeure. Il vient de trouver dans la forêt proche, un engin qu'il ne parvient pas à identifier. Par curiosité, nous le suivons prudemment, Le moindre craquement des branches mortes dans le silence de la forêt nous fait tressaillir. Pas d'allemands en vue, il nous entraîne à travers sentiers et ombrages dans une semi pénombre vers le lieu de sa découverte... le bois à Léguernay. Une masse blanche se détache sous les branches. Finalement, avec étonnement nous découvrons sous le couvert des grands arbres, un parachute recouvrant partiellement un poste à lampes. Plusieurs lampes sont cassées, au milieu de débris de verre épars sur les feuilles mortes... Notre guide témoigne:
" Craignant l'explosion d'un engin, ,je me suis caché derrière un arbre et j'ai assené plusieurs coups de bâtons sur la boite fixée au parachute". Résultat... un poste radio complètement détérioré et pratiquement irrécupérable. C'était à coup sûr un poste émetteur destiné à la résistance locale et maintenant hors d'usage.
Le lendemain, deux hommes, mines sombre et peu engageantes surgissent à la tombée de la nuit alors que nous sommes encore à table. Ils laissent transparaître une certaine inquiétude. A mots couverts ils nous demandent si nous n'avions pas eu connaissance d'un parachutage dans les environs... Hésitation de notre part...  Gestapo ou Résistance ? Cette incertitude dictée par une prudence compréhensible nous incite à rester muets devant ces questions précises. Nos deux inconnus repartent déconfits et suspicieux.
Avec le recul, je reste persuadé que ce poste émetteur parachuté que nous venions de trouver complètement détérioré, était destiné au groupe Tessier de Tanville réfugié à Vingt Hanaps. Nous savons aujourd'hui que ce groupe devant la menace d'une intervention à Tanville avait été obligé pour des raisons de sécurité de quitter les lieux. Le maire et un habitant venaient en effet d'être fusillés par les allemands.
Ce groupe maintenant établi à Vingt Hanaps avait dû déménager une fois encore en raison de la proximité des terrains d'aviation de Lonrai et de Semallé.
Une perte énorme pour ces résistants dont la qualité de la communication par radio avec les services de la RAF était l'un des gages de réussite des missions de ravitaillement en armes et munitions. En effet ces missions de parachutages nocturnes avaient pour but de fournir armes et munitions, dans le cadre du plan "tortue " , aux résistants sur le pied de guerre depuis l'annonce du débarquement des troupes alliées ...
Ménil Erreux ( note dans le pays d'Essai Mr Paguenet Jacques )
A Menil Erreux qui se trouve à l'écart des routes nationales et des lignes de chemin de fer les opérations de guerre se sont réduites à peu de choses.
Fin Juillet les Allemands y ont aménagé dans les prés voisins de la " Normanderie " un vaste terrain d'aviation ( d'au moins 150 hectares ) mais la maîtrise de l'air que possédait les alliés les ont empêchés de l'utiliser plus de 5 ou 6 jours..."
29 Juillet: Un blessé ......
Visage ensanglanté, un serveur des batteries de DCA arrive jusqu'à nous pour recevoir quelques soins. Un obus lui a éraflé l'oreille gauche alors qu'il servait l'une des batteries installée " aux Fontaines ", lors de l'attaque récente des P47 . L'un de ses collègues lui fait un solide pansement.
Au loin des fusées s'élèvent dans le ciel étoilé de ce mois d’été et descendent avec une lenteur infinie.
30 Juillet 1944: Sombre dimanche ! Crash d'un Mosquito !
Il y a tant d'étoiles dans le ciel ! Nous dormons à poings fermés malgré le déroulement des événements de la veille. Un avion rase le toit de notre refuge mais cette fois nous avons pris la précaution de dormir à la cave espérant y trouver davantage de sécurité. Une lourde explosion fait vibrer la maison. Réveillés en sursaut, nous n'osons sortir de notre abri.
Un DeHavilland "Mosquito"
31 Juillet 1944: Découverte de l'épave ...
Dés l'aube, vers six heures, un serveur allemand habitué des lieux, frappe à notre porte et nous fait comprendre qu'un avion est tombé à proximité de la route. Ma curiosité m'incite à le suivre et en fait il ne fait aucune objection. Un bosquet noirci par les flammes sur un demi hectare, des morceaux métalliques épars encore fumants. Et devant nous, les corps atrocement mutilés des deux occupants, le pilote et le navigateur, reposant au milieu d'un amas de branchages. En un seul mot le serveur des batteries me fait comprendre qu'il s'agit d'un Mosquito chasseur de nuit de la RAF abattu par la DCA locale. Il tire une carte d'identité de la vareuse de l'une des victimes et la conserve sur lui... peut être pour la remettre à la croix rouge ?
Inutile de dire que ce drame nous désespère, sachant que les alliés progressent sur tous les fronts. Le problème est de savoir comment notre région va être libérée et dans quelles conditions pour tous.
Les allemands ne tardent pas à se manifester. Dés le surlendemain, après avoir recueilli les corps des victimes, ils organisent une rapide cérémonie à la limite de notre jardin, à quelques mètres de nous et malgré notre insistance refusent notre présence sur les lieux. Un peloton d'hommes en armes est déjà présent prés de la future sépulture.
Une salve trouble le silence de notre campagne. L'émotion est grande.
Cette cérémonie expéditive s'est déroulé devant nos yeux, dans le plus grand silence.
Il s’agissait de Frank Carr flying officer ( nav ) 24 ans, royal vunlonteer reserve de Swinton manchester et Robert Henry Clark flight lieutenant 24 ans, royal volunteer reserve ( parents habitant Fulham London ) tous deux du 487 eme squadron de la Royale New Zeland Air Force.
Flying Officer ( Nav ) Frank CarrFlight Lieutenant Robert Henry Clark
No 487 Squadron, Royal New Zeland Air Force
14 Avril 1996 Bursard
Un pâle soleil perce la brume ...Il est pourtant midi
Une tombe en marbre clair ,isolée dans un angle du cimetière ( dans le fond à gauche ) avec cette épitaphe " A la glorieuse mémoire de Flying officer Francis Carr no 148458 27 Octobre 1919 30 Juillet 1944 et de Robert Henri Clark No 487 Squadron RNZAF 16 Février 1920 30 juillet 1944 Tombés en combat aérien dans le bois de la Garenne Bursard Orne RIP "
"The other generations might possess from shame and menace . Free in years to come a richer heritage of happiness they marched to that heroic martyrdom "
Tombe de Frank Carr et Henry Clark au fond du cimetiere de Bursard
Croix située sur les lieux du crash, dans le bois de la Garenne.
Commémoration du cinquantenaire en 1994.
1er Août: Un général inconnu.... Leclerc
C'est la surprise ! Écoute de la BBC Une division française aurait débarqué en Normandie. Un nom revient souvent... Leclerc
Une voix lointaine perce le brouillage . Elle annonce la disparition de Saint Exupéry en Méditerranée. Pour moi c'est l'évocation de " courrier Sud ", " Vol de nuit ",  "Terre des hommes ", " Le petit prince".

  12 Août 1944: Enfin !
La joie est totale… La libération de notre secteur se déroule sans trop de problèmes. Par contre les allemands dans leur départ précipité, ont fait sauter toutes les batteries de DCA entourant notre mairie, abandonnant une quantité impressionnante de matériel. Sous l'une des batteries... un paquet de photos évadées d'un porte-feuille. Je me fais un devoir de les récupérer. Elles meubleront mon album familial. Sur l'une d'elles, des fantassins de la Luftwaffe posent assis sur l'affût d'un canon pour un photographe anonyme. Le serveur tient fièrement entre ses bras un obus, prêt à l'introduire dans la culasse. Des souvenirs de campagne de guerre qui n'atteindront jamais les familles ....
Un canon de Flak saboté par les Allemands avant leur départ précipité.
Une photo souvenir des servants de la batterie retrouvée par Roger Cornevin. 
Jean et Roger Cornevin
Les libérateurs accueillis par la population normande .
A Key West (Floride ) je rencontrerai en 1962 un officier américain qui me racontait enthousiasmé, avoir participé à la percée d'Avranches, et ensuite à la libération des villages environnant la région d'Alençon, avec la 3eme armée Patton. Sous le chaud soleil du mois d'Août, assommé par les rasades de "calva" , il n'avait pu continuer sa route. ll ajoutait toutefois "Les haies de la verte Normandie, c'est une chose que je n'oublierai jamais ! Au détour de chaque haie c'était l'embuscade ! " Parlait il de l'ennemi ou du calva ?
 
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