samedi 19 janvier 2019

IL Y a une chronologie implacable revision images sagiennes












SEES VILLE OCCUPEE

 19  MAI 1940 COMMUNION

 UN MOIS PLUS TARD entrée des  TROUPES ALLEMANDES

Le cortège des  communiants quitte la cathédrale dirigé par  le suisse Mr Thierry revêtu de son uniforme des grands jours.... un costume très particulier avec bicorne Il  nous précède et  essaie d'ouvrir la longue  procession des communiants
Obstacle imprévu ...
c 'est l'exode ... des milliers de français et de  gens du nord sont littéralement  jetés sur les  routes Un scout tente  de régler la circulation et de contenir le flot de voitures et de véhicules de toutes  sortes venant des routes  d Argentan et de Rouen Enfin nous traversons la route  encombrée et abordons la rue Conté. Direction ... la basilique!
              
Mai  1940    Photo prise  de ma fenêtre  ,a gauche le magasin de modes Guimart
la rue Conté  et cent métres plus loin   c'est   la maison du  maire  

une cidrerie employant deux employés 
Contigu à la maison de la passementiére , le salon de coiffure tenu par Mme Fremiot épouse de Albert Fremiot transporteur 
le docteur Melun habitant rue Conté bénéficie d un droit de passage par notre cour l
Empruntant la rue Conté ,notre guide nous conduit alors à   l'immaculée conception 
A l Immaculée Conception ,sagement installé  au premier  rang a gauche   Je découvre cette plaque en marbre blanc ce 19 mai 1940 .....démarche de reconnaissance,de Prosper Augouard ,? 
partant des sables de la Mauritanie un sunderland de notre flottille me fera  découvrir ces régions lointaines bordées d'épaisse forêts 

 mais qui était Prosper Augouard    




il     y a une chronologie implacable celle qui va du 14 Juin 1940 avec l arrivée des troupes de la werhrmacht  au 22  aout 1944  et 
l entrée de la 5 eme db us et la 2éme db du general Leclerc dans notre petite ville avant de se ruer sur la capitale
(n' oublions pas le rôle joué par " la nueve " compagnie composée en majorité de dissidents de la guerre d Espagne et de volontaires
accueillis avec enthousiasme par les réfugiés espagnols hébergés principalement au séminaire et arrivés dans nos murs le                venant de Dozulé

j ai décidé de me replonger dans l une des parties les plus sombres de la vie sagienne Je me pose la question de découvrir quels témoignages restent ils du passage des allemands qui investirent les principaux édifices de notre petite ville  ..le séminaire transformé en hopital , le palais épiscopal , le séminaire place Voltaire école de formation des futurs prètres mais aussi dans un autre genre  le café "Ferté" pourquoi pas ! lieu de rassemblement des membres de la wehrmacht qui réunira les  hommes de troupes de différentes nationalités et d origines diverses et inévitablement par exemple les ostruppen de la wehrmacht terribles soudards qu 'il fallait mieux éviter dans nos rues le soir avant le couvre feu 

Dans la journée du 14  juin 1940 notre petite ville tombe sans avoir combattu et les soldats du reich entrent dans une ville vidée de la moitié de ses habitants partie sur les chemins de l exode ou réfugiés à la campagne dans les fermes environnantes
Ou est le gouvernement il s est replié en Touraine ou a Bordeaux où un paquebot" le Masilia" mis en service a la demande de l amiral Darnan tente de créer un gouvernement en exil ; 
Paris est alors déclarée ville ouverte
Les allemands entrent donc dans notre petite ville vide et silencieuse en conquérants et  en vainqueurs avides, pressés 
d affirmer leur puissance aux yeux des français et des sagiens
Puissance déjà affirmée par une démonstration de force en
 l 'occurence le meurtrier bombardement de différentes parties de la ville ,la providence , le quartier de la rue Montjaloux etc..

Ce   14 juin  1940 arrivée des allemands



Bois roussel  juin 1944
      18 et 19 juin .1940 refugiés au Haras de Bois Roussel après le bombardement de Sees         5 heures du matin….. une unité de la croix rouge britannique vient de quitter précipitamment le haras
 Le régiment français stationné dans les lieux aux abois vient de dévaster les différentes pieces des appartements de la comtesse de Rochefort et d ' abattre les deux cygnes de l étang  On se demande encore pourquoi !

 Premiers allemandsC’ est une nuit d’angoisse et d’insomnie .on guette le moindre bruit ..

Cinq heures,  le soleil n’est pas encore levé,  des bruits de moto… sous nos fenêtres,

Les silhouettes impressionnantes et floues de plusieurs motards se dessinent sur le pas de la porte .Je n’ose pas ouvrir la fenêtre   Des vociférations … des coups de pied dans la porte du rez de chaussée....
Casqués,  imperméables gris,  couverts de poussière, ces nouveaux arrivants ressemblent à des guerriers d’un autre age . ils crient vouloir visiter les lieux .Devant leur insistance et non sans inquiétude notre hôte leur ouvre enfin la porte du rez de chaussée;

Un piano dans le salon, c’est l’aubaine …, L’un des motards exténué, au visage couvert de poussières s’installe délibérément sur le tabouret et rythme des airs guerriers, repris en choeur par ses compagnons .

Un motard regarde avec intérêt une peinture clouée au mur et représentant le grand prix de Paris gagné en 1934 par l’un des cracks de l’élevage local
L’ un des motards déploie sur le bureau plusieurs cartes ressemblant étrangement à nos  cartes Michelin
Sur l’une des cartes abandonnées  je découvre qu’elle semble être la reproduction fidèle de nos cartes routières, les marges par contre sont imprimées en allemand L’avant garde repart sans crier gare et sans un signe de méfiance vis à vis de nous littéralement subjugués
par une telle assurance
Ils enfourchent leur moto er démarrent dans une énorme pétarade..

Les jours suivants plusieurs compagnies de la Wehrmacht bivouaquent dans la cour du haras juste devant les bureaux . Les officiers prennent la liberté de visiter les boxes et jaugent la
qualité des pur sang d ailleurs ils profitérent de l'occasion pour emmener quelques pur sangs 
Ce qui me frappe c’est le comportement conquérant et insouciant des premiers éléments motorisés de cette avant garde
Nous n avons rien d autre a faire que de prendre  le chemin du  retour ... Sées est à 10 km ;.....  nous croisons  un convoi allemand .

et notre inquiétude est grande La surprise est totale en découvrant les différentes piéces  de notre maison totalement dévastées Plusieurs magasins de la place du Parquet ont subi le même sort

Les allemands donnent l’autorisation au maire
d’organiser une police en ville . Vingt hommes munis d’un brassard blanc seront chargés de la surveillance et de la protection des habitations
Le maire rappelle que de rares témoins ont constaté que des pillages en règle ont eu lieu  dans tous les magasins et les  maisons abandonnées ?Mais quels sont ces pillards? Réfugiés, hommes de troupe ?
Le maire regrette Que l’avis qu’il avait fait affiché n’ait pas été suivi par suite de la panique provoquée par les bombardements et regrette que des officiers français et leur troupe en débandade avaient eux même commençé cette besogne

Extrait de presse du 7 juin 1940  a voir
La petite cité épiscopale elle aussi a connu d’inimaginables scenes de pillage et la rue la plus commerçante a vu tous ses magasins visités et vidés de fond en comble Citons la place du Parquet   la rue Montjaloux
Là également les autorités possèdent les noms des personnes ayant participé à ces mises à sac  

Le maire est resté à son bureau attendant l’arrivée de l’avant garde allemande .Les premiers fantassins arrivent sur la place du Parquet . Assoiffés ils  brisent la vitrine de l'épicerie Jouy afin de se  ravitailler en café et alcools( temoignage Mr Martel employé municipal )

Ils exigent  alors une liste de plusieurs otages… ,le maire écrit  alors son nom sur la premiére ligne



Un mitrailleuse a été installée sur la place du Parquet alors que plusieurs sagiens habitant principalement la mairie sont cachés dans le sous sol (  témoignage  MrMartel )
Notre domicile a été dévasté mais la petite maison de la vieille passementiére encastrée entre la maison Frémiot et la nôtre  a échappé au pillage ll est vrai que cette vieille dame ne possédait aucun commerce 

Sous nos fenêtres   les allemands harassés après une longue marche ...,uniformes gris vert ,mauser ,  masque à gaz en bandoulière , forment leur faisceaux aux pieds de la statue de Conté .Je suis très surpris de découvrir leur sac à dos  recouvert d’une  peau de bête et  minutieusement rempli  d’un attirail de cuisine complet  .Une couverture soigneusement  pliée est enroulée autour du sac .Les fantassins ,  au premier moment de répit s’affalent   et s’endorment à même le sol .Deux sentinelles veillent à la sécurité de cette avant garde
Vociférations d’un officier…. D 'un seul élan les soldats entament un chant guerrier dont prodigieuse surprise… le refrain est repris par toute  la compagnie stationnée au pied de la statue  .
Soldat allemand chez Marigny ( prés de la gare )il était pratiquement impossible de prendre des photos et celle ci  obtenue par l 'intermédiaire de Monsieur Aimé est unique 






 Pour le moment ils sont totalement indifférents à notre présence ...il est vrai que nous sommes jeunes et nullement menaçants 
Le café Ferté est devenu leur point d' attraction  mais sa fermeture semble les contrarier ...Des coups de poing dans la porte vitrée mais aucune réponse

Une amertume tenace en découvrant l’emblême de l’ennemi de toujours  , flotter au vent  en haut de l’escalier de la mairie
Ce jour je regrette de ne pouvoir utiliser le vieux          kodak  familial ….par  sécurité !

Les employées administratives ou "souris grises" affairées  se précipitent dans les escaliers de marbre de la mairie nous ignorant totalement. La bibliothèque de monsieur Guy est elle ouverte .?.non la porte est désespérément close!
il n est pas question bien sûr de prendre une photo Deux jours plus tard un officier de passage menaçant  me subtilisera mon valeureux kodak mais finalement me le rendra aprés avoir conservé la pellicule après quelques minutes laborieuses de discussions et 
d inquiétude
Il est vrai que du premier étage je ne prenais aucune précaution pour capter quelques images utiles a mon album 




Une  guérite est  installée entre le café Ferté et le marchand de primeurs espagnol Bujosa 
Reléve de la garde au pas de l 'oie  toutes les deux heures Avec mon   ami Achille camarade retrouvé nous les  imitons  mais  nos facéties irritent   notre garde champêtre  



Les allemands donnent l’autorisation au maire d’organiser une police en ville . Vingt hommes munis d’un brassard blanc seront chargés de la surveillance et de la protection des habitations
Le maire rappelle que de rares témoins ont constaté que des pillages en règle ont eu lieu  dans tous les magasins et les  maisons abandonnées ?Que l’avis qu’il avait fait affiché n’a pas été suivi par suite de la panique provoquée par les bombardements et regrette que des officiers français et leur troupe en débandade avaient eux même commençé cette besogne,

Les soldats passent en chantant constamment sous nos fenêtres  place du Parquet pour aller relever une garde ou quelque état major

ce chant " hali   halo " nous l'entendrons pendant plus de quatre ans .la place du Parquet était devenu l' un des  terrains
 d 'entrainement de la wehrmacht




Ce 22     Juin, 1940  signature de l’armistice à Rethondes entre les généraux Huntziger et Keitel annonce le journal local  les troupes allemandes continuent leur progression à Saint jean de luz    Un million huit cent mille prisonniers !

Une affiche déchirée est  restée ,collée sur la façade de notre maison  prés  de l’entrée «  Silence l’ennemi guette vos confidences  »
Mon pére refuse  l affiche représentant le soldat allemand accueillant et  souriant   soit collé sur notre mur


Une  sentinelle prend position dans une guérite noir blanc rouge place du Parquet    prés du marchand de primeurs Bujosa espagnol émigré ,depuis 1936








Les troupes allemandes parcourent les rues et encombrent les différents commerces Priorité aux troupes allemands rappelle le maire ;
Monsieur G.......d ,,  grande rue  magasin de pompes funébres et ancien combattant de la dernière guerre se fait un devoir de placer son affiche bien en évidence parmi les objets funéraires "priorité àux troupes allemandes " rappelle cette affiche 
Rappel de monsieur le maire ....Pas de provocations !
Il est vrai que l invitation a rentrer dans le magasin des pompes funèbres n aurait peut être pas été appréciée.... même par la troupe grisée par la victoire
 Quelques magasins sont particulièrement  visités par la troupe   ....        celui de madame Suard. modiste, devanture contigue au magasin de radio Ipcar attire inévitablement la troupe tentée d adresser à leur famille germanique quelques souvenirs du " frankreich "
 Dans l ordre aprés notre magasin ....en descendant la rue  le boulanger Bocquel , la quincaillerie Guédé , l electricien radio Ipcar , et la modiste madame Suard

Le café du commerce est le  lieu de rassemblement de nombreux allemands mais la rue Billy est un véritable exercice de haute volée pour de nombreux "feldgrau" avides de bière aprés un exercice épuisant En effet ses pavés disjoints et glissants sont un véritable piége pour les " feldgrau"   qui chutent  lourdement sur les pavés disjoints entrainant cette fois le sourire dissimulé des sagiens Il est vrai que les bottes cloutées ne leur facilitent pas la tâche
D 'immenses officiers fiers et conquérants remontent la place a grandes enjambées ,..... nous changeons de trottoir 
Une note de la mairie incitera les sagiens a saluer les gradés 
Certains portent un brassard rouge avec  croix gammée ..
photo bien sûr interdite.... impossible de sortir mon   gros Kodak que j ai failli me faire enlever lors du passage d un convoi allemand
De ma fenêtre donnant sur la place j avais tenté de prendre une compagnie allemande au repos 
 Aprés quelques altermoiements l''' officier descendu de voiture accepta de récupérer uniquement la pellicule
Une note par la suite affichée à la mairie Mais par contre prise de photos totalement interdite et bien sûr menace de sanctions



Nous sommes une Ortskommandantur ! difficile a prononcer !!!!
 
Le mot désigne à la fois les services de commandement, le bâtiment où ils sont regroupés et le territoire concerné. Au cours de  la dernière guerre  la Kommandantur était un commandement militaire local, chargé de l'administration du territoire qu'elle occupait.

Il y a donc une hiérarchie dans les Kommandantur en fonction de l'étendue du territoire qu'elles administrent :
  •  Au niveau de la localité.nous sommes donc une Ortskommandantur et il faudra s 'en souvenir
Nous savons que les Allemands installaient souvent  leurs Kommandanturs dans des bâtiments : plutôt opulents ...châteaux, manoirs ou hôtels particuliers.donc notre  mairie sera le lieu choisi

Le drapeau a croix gammée flotte sur le sommet de la mairie!et par prudence nous n' osons plus franchir les marches de marbre blanc conduisant a la bibliothèque de monsieur Guy
Une guérite est dressée prés de chez Bujosa ,le marchand de primeurs espagnol ,et la relève de la garde se fait au pas de 
l 'oie Avec mon ami Achille nous tentons de les imiter mais le garde champêtre mr M;;nous ordonne de ne pas tenter cette aventure ...








Une grande affiche est collée sur la  façade de notre maison " faites confiance au soldat allemand "
Envie de l'arracher ?


Premier allemand dans notre magasin

Nous héritons de deux"feldgrau "Difficile de se déplacer dans notre chambre , deux sacs , et deux fusils de guerre encombrent le passage Quand a notre piano .. il reste muet..les transporteurs avaient eu tant de mal a le hisser  au premier étage par la fenêtre étroite
En fait nous n ' oserons plus l utiliser;;; les allemands aux aguets dans le salon ,ne demandant aucune permission pour grimper avec leurs lourdes bottes au premier étage 

Par la suite la  présence de la troupe dans le salon deviendra une gêne et une crainte permanente  lors de notre désir d écouter clandestinement la BBC
Le son caractérisque de la BBC est si  particulier   .....les premiéres notes de la  symphonie de Beethoven précédant les messages personnels  

Nos clients de circonstance;;;; A l’arrivée d’un officier , ils se lèvent d’un seul élan et  claquent des talons Ils assaillent littéralement notre salon  Il est vrai que leur marche forçée
 d 'envahisseur a fait bien des dégats .. Les civils ont quelque mal à se faire servir si par hasard le salon est complet , Les officiers en particulier se montrent très persuasifs
 Des mots reviennent souvent dans les conversations des sagiens attendant leur tour  lorsque le salon n est pas complet Ausweiss , kommandantur ,, 
Place voltaire ou place du friche où habite mon ami Claude une compagnie de soldats manoeuvre sur le commandement d un feldwebel intraitable n acceptant aucune divergence a ses ordres ils défilent en rangs serrés mais ce qui me frappe c est l exigence du gradé qui impose un rythme soutenu et un exercice sans failles  a la compagnie
Un ordre guttural et le soldat     doit se mettre a plat ventre dans la boue sous un char  ....en guise de punition 
Mon ami claude   habitant place voltaire et moi même regardons ce spectacle avec étonnement n osons pas nous moquer de la situation
Ces soldats sont cantonnés a l école ayant en charge la formation des futurs prêtres
Véritable réserve de marrons d 'inde c est sur cette place que nous affrontons nos adversaires espagnols cantonnés dans le vaste  édifice du séminaire bagarres .Bagarres interminables  ou il
 n y a jamais de vainqueur José Molina nous sert d 'interpréte je crois qu il est arrivé dans nos murs une année avant les autres.... 












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