lundi 26 novembre 2018

COUPRY Michel par Thomas Pouty

COUPRY Michel  par Thomas Pouty

Né le 23 décembre 1920 à Bois-Arnault (Orne), fusillé le 23 septembre 1940 à Écouves (Orne) ; ouvrier boulanger.
Michel Coupry était un jeune ouvrier boulanger vivant à Alençon (Orne). Dans la nuit du 12 au 13 août 1940, alors qu’il était accompagné de son camarade Roger Coupe, sur la route menant de L’Aigle à Rugles, les deux jeunes décidèrent, pour une raison inconnue, d’improviser cinq barrages routiers à l’aide de bornes kilométriques, d’un poteau téléphonique, d’un bidon de goudron vide et de panneaux de signalisation allemands arrachés.
Les installations ne causèrent aucun accident et furent vite découvertes par la gendarmerie qui démantela les installations. Furieuses, les autorités allemandes dépêchèrent sur place trois enquêteurs de la police militaire allemande et demandèrent qu’une enquête de gendarmerie soit ouverte. Neuf personnes, des notables locaux, furent également prises en otages par les autorités allemandes afin de peser sur l’opinion publique et faire que les coupables se désignent d’eux-mêmes.
Le 15 août, l’enquête française déboucha sur la dénonciation des deux jeunes gens puis sur leur arrestation. Les deux jeunes hommes reconnurent le délit et furent bientôt réclamés par les autorités allemandes. Internés à la prison d’Argentan puis à Alençon, ils furent amenés à comparaître devant un tribunal militaire allemand qui condamna Michel Coupry à sept ans de travaux forcés et Roger Coupe à cinq ans de prison pour « sabotage ».
Quelques jours plus tard le jugement du tribunal militaire fut cassé par les instances judiciaires centrales allemandes en France considérant les peines trop légères au regard des faits reprochés. Le 29 août 1940, les deux jeunes gens furent rejugés et leurs peines aggravées. Roger Coupe fut condamné à huit ans de prison et déporté en Allemagne pour y purger sa peine dans une forteresse. Michel Coupry fut condamné à mort.
La nouvelle de ce nouveau procès eut un grand écho dans le département et le préfet de l’Orne intervint le 30 août auprès des autorités centrales allemandes, à Paris, pour obtenir une mesure de clémence à l’égard de Michel Coupry. Cette intervention fut doublée par une demande de grâce du ministère de l’Intérieur. Les deux demandes ne trouvèrent pas de réponse.
Le 23 septembre 1940, Michel Coupry fut mis à mort par un peloton d’exécution.
Sources
SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII dossier 2, Liste S 1744, dossier statut, dossier « Mort pour la France ». – CDrom AERI « La Résistance dans l’Orne ». – Thomas Pouty, La répression franco-allemande dans le département de l’Orne, 1940-1944, mémoire de maîtrise, Université de Caen, 2001.

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