jeudi 8 novembre 2018



Les trois derniers mois précédant notre libération.....JUIN JUILLET AOUT 1944





 Attaques de gares ferroviaires  de trains , de convois allemands sur les routes , .;;;;;; c est la fiévre .....nous sommes tous plantés devant la TSF écoutant les messages emis par la BBC....mais attention les oreilles ennemies nous écoutent   et le  salon est toujours plein 

La visite  inopinées des feldgendarmes a l affût est toujours a craindre et le martèlement de l annonce tellement reconnaissable

 Comme on le sait la BBC  est notre raison d'espérer.. de  vivre....
 derriére ce bruit familier il y a l espoir de la délivrance

L’avion et la radio révolutionnent alors les moyens d action des belligérants imposant des changements fondamentaux a la nature,au déroulement et aux formes de la lutte
 Habitant de ma petite ville normande privé des nouvelles diffusées par la BBC de Londres il nous faut  nous contenter de ces émissions entretenant l'espoir 
Mais a notre  niveau de provincial soumis au joug allemand nous ignorions en fait
 l 'existence de ce service secret
 Les nouvelles officielles nous parvenaient alors  de radio Paris ,station d état controlée par l occupant et que nous écoutions en permanence en dehors des émissions discrètes et brouillées de la BBC
Il nous fallait avec une grande prudence nous caler sur la longueur d 'ondes de Londres et surtout par précaution …. ne pas y rester





10 12 Avril 1944   ll est évident que je ne pouvais écrire ces lignes a cette date 
l' accès aus archives du département et les contacts les plus divers m ont facilité la tâche dans la rédaction de ce journal

Résultat de recherche d'images pour "feldgendarmes"lUne voiture gonio contrôlée  par des feldgendarmes place du Parquet là où nous habitons , surveille les émissions d ondes émises dans l 'atmosphère ...les événements s accélèrent ;;;  c est la fiévre.... On parle depuis si longtemps de la probabilité  d'un débarquement mais où?

Deux agents de la France libre sont parachutés aux "Rouges terres " noms de code" Tracteur" et  "Semoir"Quel est le rapport avec la voiture gonio ?On le devine ....les allemands avaient été informés de ce parachutage mais comment ?Par quels moyens ?

Les officiers instructeurs au sabotage seront connus le plus souvent sous les pseudonymes empruntés à l'outillage agricole

Bêche ,Rateau ( Jeanne Bohec ) Amble et enfin Tracteur et Semoir 

tous deux parachutés sur le terrain Aurore situé aux Rouges Terres 



Ces deux derniers agents de sabotage destinés au haras des Rouges Terres là où les attendait le comité de réception tomberont loin du terrain ,aux bords de l'Orne prés du moulin d'Escures ( 1 km ) exploité par Mr Renard ,appartenant au groupe de résistance local


 Cette erreur de largage déclenchera une réaction de colére du DMR régional Clouet des perruches  responsable de la région 2


  Les deux agents ensuite conduits par deux résistants sont cachés et hébergés par Edouard Cercueil membre du BOA et habitant 30 rue Saint Martin à Sées . Un poste émetteur en liaison avec les services de la BBC est alors installé au dernier étage de l'immeuble



L'émission vers londres de nos deux agents attire rapidement l'attention des services de goniométrie et de détection de l'armée allemande .

 Deux camions installés place du Parquet équipés de récepteurs gonio captent l'émission et progressent lentement vers la rue Saint Martin . Plusieurs habitants amis de la famille d'Edouard Cercueil sont rapidement mis en éveil par la progression du camion Gonio vers l'immeuble d'habitation Nos deux agents sont alors avertis du danger et évacués rapidement dans une charrette  ...vers Champ Gérard , dissimulés  sous des bottes de paille ...



Les officiers instructeurs au sabotage seront connus le plus souvent sous les pseudonymes empruntés à l'outillage agricole

Bêche ,Rateau ( Jeanne Bohec ) Amble et enfin Tracteur et Semoir tous deux parachutés sur le terrain Aurore( information BCRA)











15 Avril 1944 Mariage familial Nous ignorons complétement ce qui se passe dans la maison ....d 'en face




Surprise la plupart des invités venant de l extérieur )ont pu se rendre à ce rendez vous familial l et sont arrivés à temps pour la cérémonie à la cathédrale . pas de problème en cours de route ...Une photo prise aux pieds de la cathédrale et un échafaudage savamment monté par le photographe  pour les besoins de la cause . Drap noir sur la tête il n'a pas réalisé que le savant échafaudage venait de s'écrouler sous le poids des invités dans un bruit de bois cassé

il est 8 heures Le matin après le repas d usage nous attendons la fin du couvre feu pour défiler au son de l'accordéon sur la place di Parquet .
 Enfin l'ambiance est à la joie et à l'oubli des événements

ètonnement de ma part nous n avions pas réalisé que rue Saint martin chez Cercueil ( la rue à traverser ....., deux agents secrets de la France libre émettaient à destination de Londres ) ce qui expliquait en fait la présence de la voiture gonio aux pieds du socle en granit de Conté ,  
 Quelques semaines auparavant une bagarre a ce même endroit opposa français , espagnols et un groupe d 'ostruppen , en un véritable combat de rue   Intervention de la feldgendarmerie et la mise provisoire a l abri du gardien de manège blessé au bras par une baionette égarée



Des militaires de la luftwaffe avertis d un parachutage aux " rouges terres " ....surveillaient ....le ciel sagien
 Deux opérateurs (témoignage Bernard Cercueil) casqués quittèrent les lieux et se dirigèrent dangereusement vers la Grande rue 
Informés par des commerçants de l approche du danger nos deux opèrateurs clandestins s esquivèrent camouflés sous des bottes  de paille ....direction Champ Gerard 
Par contre l inquiétude nous mine ... Nous savons que notre
instituteur jean Mazeline est emprisonné au chateau des ducs avec notre voisin Frémiot mauvais présage considérant que notre autre voisin le docteur Melun est emprisonné .... peut être a Drancy  !nous apprenons en fait qu il se trouverait détenu a  la pointe du Cotentin
Avec jean pas un pissenlit n échappe a notre attention    Les lapins nichés chez le père juglet dans les vieux bâtiments de la place du parquet attendent notre visite et nous gardons secret notre découverte d un gisement route de Rouen prés du calvaire

14    Mai 1944   Courses a Argentan






Extraits de mon journal manuscrit   EN FAMILLE AUX COURSES D ARGENTAN

Rendez vous familial aux courses d'Argentan . Enfin une distraction qui me fera oublier les cours pendant quelques heures
Plongés dans la lecture du programme des courses on n imagine pas eu seul instant la suite des événements



Coup de théâtre à la fin de l'épreuve . Les allemands armés de mitraillettes font irruption dans le champ de courses et bloquent toutes les issues . La foule canalisée vers l'unique sortie fait face à Jardin . Encadré de gendarmes allemands le redouté sbire de la Gestapo contrôle tous les papiers d'identité . Quelques jeunes réussissent en rampant à passer sous les toiles bordant le champ de courses et à s'esquiver dans les champs de blé voisins .
Des camions de la Wehrmacht emmènent pour un destination inconnue de nombreuses personnes surprises dans leur fuite
Charley H se cache dans un van appartenant à Roussel éleveur de chevaux tandis que mon beau frére réfractaire du STO sous la coupe de Lenze réussit à s'esquiver .sans crier gare ( photo )
Note Jardin Ouest Eclair     Marché noir Gestapo
Résultat de recherche d'images pour "FELDGENDARME"Résultat de recherche d'images pour "FELDGENDARMERIE"
Dans l'ambiance de notre collége nous collégiens , ignorons ce qui peut se tramer autour de nous ...Nous savons que la menace de la Gestapo n'est pas un vain moment En effet nous apprenons qu'elle a employé les grands moyens pour démanteler les réseaux de résistance .Alors que le général Allard chef de l'unité clandestine échappe de justesse au coup de filet tendu par plusieurs centaines d'agents de la gestapo dont le sinistre Jardin ,notre principal Robert Dugué est arrêté le 17 Mai avec d'autres personnalités de la ville d'Argentan et déporté
Il nous semble maintenant deviner les raisons de ces rendez vous nocturnes dans les locaux de la rue des vieilles halles où les résistants se réunissaient le soir 
Les cuisines étaient en effet devenues le lieu de rendez vous des représentants de la résistance régionale ....


Résultat de recherche d'images pour "COURSES DE TROT"


 Extrait " histoire d une ville Argentan de 1939  à 1945 "nous fûmes d abord intrigués par ce fait que la pelouse libre de toute enclave avait été supprimée  le public parqué a l intérieur des balustres sera plus aisé à contenir et à filtrer comme nous aurons a le constater  un peu avant la derniére course apparition précipitée de soldats allemands armés de mitraillettes qui ferment les entrées et gardent toutes issues possibles   la consigne est de se diriger vers l unique sortie route de Paris  la foule ainsi canalisée va se trouver en face de celui que tout Argentan et le département honnissent pour son activité criminelle , le traitre Jardin dont la famille exploitait l' hotel de la belle étoile "à Argentan
encadré de sous officiers revolver au poing ce pâle dévoyé à la solde de l ennemi va demander les papiers a chaque homme qu il vérifiera minutieusement 
Malheur aux jeunes!et a tous ceux qui ne sont pas en règle , ,







Ch... se cache dans un van appartenant à Roussel éleveur de chevaux tandis que mon beau frére réfractaire du STO et travaillant pour Lenze aux carriéres de chailloué réussit à s'esquiver en se mêlant a l'agitation de la foule  ( photo )

Note Jardin Ouest Eclair note Gestapo


Dans l'ambiance de notre collége nous collégiens , ignorons ce qui peut se tramer autour de nous ...Nous savons que la menace de la Gestapo n'est pas un vain moment En effet nous apprenons qu'elle a employé les grands moyens pour démanteler les réseaux de résistance .Alors que le général Allard chef de l'unité clandestine échappe de justesse au coup de filet tendu par plusieurs centaines d'agents de la gestapo dont le sinistre Jardin ,notre principal Robert Dugué est arrêté le 17 Mai soit le lendemain du avec d'autres personnalités de la ville d'Argentan








Robert Dugué est alors remplaçé à la tête de notre collége par Francis Antoine suppléant de notre principal et aussi professeur de mathématiques .

Les études se poursuivent ainsi , dans une ambiance troublée par cette suite d'événements imprévus

Aprés avoir pris les précautions d'usage pour le camouflage des fenêtres les potaches se rassemblent à l'étude du soir sous la surveillance du grand Jacquot .Capitaine et demi centre de notre équipe de foot il nous domine tous de sa haute taille Il conseille les uns et les autres sur les problèmes de math et de ses yeux mi clos surveille les internes
 Que fait il donc la nuit  de ses heure de repos  ?

Lefévre  l un des joueurs de l USS notre équipe sagienne est arrété en pleine classe au milieu de ses éléves  il tenta de s esquiver par la fenêtre mais trop surveillé ne put prendre la fuite

Chaque samedi j'enfourche mon vélo pour assister à Sées aux matches de foot de l'équipe locale . ou pour disputer quelques épreuves d'athlétisme . Edouard Paysant n'est plus là . Traqué par la gestapo il est disparu sous d'autres cieux . Ses parents ,son épouse et sa fille ont été arrêtés alors qu'elles étaient cachées dans la Sarthe . C'est d'ailleurs       EQUIPAGE DU MOSQUITO Abattu le 30 JUILLET 1944 A  BURSARD notre domicile la mairie de bursard étant occupée par une compagnie de DCA de la luftwaffe

 une hécatombe dans notre petite ville .suite au crash de cet avion ...un B 17 de l USAAF Des noms connus de tous les sagiens ....Boivin ,Alais ,Aumont , Camus , le couple de fermiers Cosnard ,Gaulard ,Mouton , Jouvencel , les parents Paysant ,Françoise Paysant et enfin les quatre gendarmes de la brigade Sagienne Tual , Bouyer , Daniel , et Collet



Les grandes vacances approchant à grands pas ,notre nouveau principal inquiet de la recrudescence des attaques aériennes les locomotives stationnées a la gare viennent d être mitraillées ..estime que les élèves seront plus en sécurité chez eux. Nous n'allons pas le démentir . Notre bonne ville d'Argentan ,est devenue la cible privilégiée des attaques alliées .... Nous ne pouvons que louer la  perspicacité de notre principal . Fin mai nous quittons notre luxueux dortoir  d 'énormes lustres en cristal  couverts de dorures ......pour ne plus jamais y revenir . ....



Notre bel immeuble , mairie de la ville comme on le sait succombera quelques jours plus tard , le six Juin , sous une avalanche de bombes ;Je retrouverai en Octobre1944 mon lit cage de potache ,ma caisse à livres , mon trousseau de collégien soigneusement préparé par ma chère maman  , sous un amas de  ruines . Une large excavation s'étalera de longs mois , en lieu et place de notre dortoir et au milieu de tout cela ...ma caisse à livres éventrée et mes bouquins s'étalant dans une mare d'eau .

Plusieurs bombes ont pratiquement coupé en deux notre vaste bâtiment à la hauteur de notre dortoir improvisé



20 Mai 1944



C'est donc le grand retour inattendu dans le bercail familial .

Dés mon retour dans ce nouveau cadre ,je réalise bientôt que les gares alentour ne sont guére mieux loties ..Surdon ,Almenesche ,toutes les voies ferrées ,les gares de triage ,Briouze Le Merlerault ,Sainte Gauburge ,Laigle ,La Ferté Macé ,Les attaques quotidiennes de l'aviation alliée font rage et l'anxiété des parents ne fait que croitre

J' espére que l'aviation alliée voudra bien épargner notre vieille ville si riche en monuments religieux historiques .Notre belle cathédrale que je ne me lasse pas de contempler saura t elle nous protéger ? Sées ville ouverte ? pourquoi pas !

. Ce n'est en fait qu' un répit de courte durée . Sées essaie de vivre son occupation à l'abri de tous ces tracas mais c'est en vain . Nous avons connu l'année précédente l'occupation des régiments SS ,en instance de départ pour le front de l'est mais aussi leur retour ponctué de libations et de beuveries ...Cette soldatesque éméchée et importunée par notre présence lors de la projection d'un film allemand nous avaient "viré" avec perte et fracas mon ami Jorry de la salle du cinéma Rex oeil au beurre noir et arcade sorcillére  ouverte tel fut le bilan de notre curiosité 
  . Marika Rok et Zarah Leander les stars nationales du grand reich ....ce sera pour une autre fois ...

Même un régiment de l'armée Vlassof . est venu troubler notre semi quiétude . Yeux bridés ,la peau tannée , cheveux ras sous le calot verdâtre , trainant le pas sur les pavés de la rue Conté , ces asiatiques  faisaient peur .De vrais soudards .....

Nous avec les copains "on se marrait doucement" de les voir 
s étaler sur les pavés d e la rue Billy

Obligation de camoufler fenêtres et vitrines.... ça on le savait déjà ! l'arrivée d'une bouteille virevoltante  dans la vitrine du magasin pour nous rappeler au respect de l'ordre établi ,semble être un moindre mal .


Nous  avions en réserve une bonne collection de rideaux noirs en prévision d un contrôle inopiné de la patrouille de service ...Pas un rayon de lumière ne pouvait être toléré

 


Robert Dugué est alors remplaçé à la tête de notre collége par Francis Antoine suppléant de notre principal et aussi professeur de mathématiques .
Les études se poursuivent ainsi , dans une ambiance troublée par cette suite d'événements imprévus
Aprés avoir pris les précautions d'usage pour le camouflage des fenêtres les potaches se rassemblent à l'étude du soir sous la surveillance du grand Jacquot .ce qui n a pas empéché le collège de récolter un procés pour camouflage défectueux par la patrouille de service 
Capitaine et demi centre de notre équipe de foot il nous domine tous de sa haute taille Il conseille les uns et les autres sur les problèmes de math et de ses yeux mi clos surveille les internes Que fait il donc de ses heure de sommeil ?
Pierre Jacquot notre surveillant d études


Pierre Jacquot sera abattu par les allemands lors d une échauffourée a Moulin la marche 

avec un groupe d allemands le 17 Aout ainsi que vimal du bouchet et,jean fillatre







Résultat de recherche d'images pour "CHATEAU DES DUCS ALENcon"Chaque samedi j'enfourche mon vélo pour assister à Sées aux matches de foot de l'équipe locale . ou pour disputer quelques épreuves d'athlétisme . Edouard Paysant n'est plus là . Traqué par la gestapo il est disparu sous d'autres cieux . Ses parents ,son épouse et sa fille ont été arrêtés alors qu'elles étaient cachées dans la Sarthe . C'est d'ailleurs une hécatombe dans notre petite ville .suite au crash de cet avion ... Des noms connus de tous les sagiens ....Boivin ,Alais ,Aumont , Camus , le couple de fermiers Cosnard ,Gaulard ,Mouton , Jouvencel , les parents Paysant ,Françoise Paysant et enfin les quatre gendarmes de la brigade Sagienne Tual , Bouyer , Daniel , et Collet

Les grandes vacances approchant à grands pas ,notre nouveau principal inquiet de la recrudescence des attaques aériennes estime que les élèves seront plus en sécurité chez eux. Nous n'allons pas le démentir . Notre bonne ville d'Argentan ,est devenue la cible privilégiée des attaques alliées .... Nous ne pouvons que louer sa perspicacité . Fin mai nous quittons notre luxueux dortoir couvert de dorures ......pour ne plus jamais y revenir . ....

Notre bel immeuble , mairie de la ville comme on le sait succombera quelques jours plus tard , le six Juin ,nuit tragique  sous une avalanche de bombes ;Je retrouverai en Octobre1944 mon lit cage de potache ,ma caisse à livres , mon trousseau de collégien soigneusement préparés
pour affronter l année scolaire  , sous un amas de  ruines . Une large excavation s'étalera de longs mois , en lieu et place de notre dortoir et au milieu de tout cela ...ma caisse à livres éventrée et mes bouquins s'étalant dans une mare d'eau .
Plusieurs bombes ont pratiquement coupé en deux notre vaste bâtiment à la hauteur de notre dortoir improvisé 
je sauve quelques livres de math " tu aurais mieux fait de sauver tes livres de littérature "me dit ma cousine prof de français 

20 Mai 1944

C'est donc le grand retour inattendu dans le bercail familial .
Dés mon retour dans ce nouveau cadre ,je réalise bientôt que les gares alentour ne sont guére mieux loties ..Surdon ,Almenesche ,toutes les voies ferrées ,les gares de triage ,Briouze Le Merlerault ,Sainte Gauburge ,Laigle ,La Ferté Macé ,
Les attaques quotidiennes de l'aviation alliée font rage et l'anxiété des parents ne fait que croitre
J' espère que l'aviation alliée voudra bien épargner notre vieille ville si riche en monuments religieux historiques .Notre belle cathédrale que je ne me lasse pas de contempler saura t elle nous protéger ? Sées ville ouverte ? pourquoi pas !
. Ce n'est en fait qu' un répit de courte durée . Sées essaie de vivre son occupation à l'abri de tous ces tracas mais c'est en vain . Nous avons connu l'année précédente l'occupation des régiments SS ,en instance de départ pour le front de l'Est mais aussi leur retour ponctué de libations et de beuveries ...Cette soldatesque émêchée et importunée par notre présence lors de la projection d'un film allemand nous avaient "viré" avec perte et fracas avec mon ami Jorry . 
Marika Rok et Zarah Leander les stars nationales du grand Reich ....ce sera pour une autre fois ...
Même un régiment de l'armée Vlassof . est venu troubler notre semi quiétude . Yeux bridés ,la peau tannée , cheveux ras sous le calot verdâtre , trainant le pas sur les pavés de la rue Conté , ces asiatiques faisaient peur et n 'inspiraient pas la confiance .De vrais soudards .....un groupe de " mongols "ne voulait il pas s 'emparer
des auto scooter occupés par des jeunes français et espagnols 
De ma fenêtre , espace d'observation stratégique ,place du parquet  j 'ai vu le garçon de manége leur tenir tête ,  .Une droite bien ajustée au milieu d'un ensemble de baionnettes menaçantes envoya au tapis un asiatique belliqueux pour le compte . Profondément blessé au bras le gardien de manège   fut emmené manu militari dans les géoles de la feldgendarmerie  Notre inquiétude fut grande et nous ignorions bien sûr quelle pouvait être la sanction qui lui était destinée ....
Mais la felgendarmerie avait bien jugé , elle nous ramena le lendemain notre héros , le bras en écharpe .... mais libre et particulièrement fier de son exploit  .

Obligation de camoufler fenêtres et vitrines.... ça on le savait déjà ! L'arrivée d'une bouteille virevoltante dans la vitrine du magasin pour nous rappeler au respect de l'ordre établi ,semble être un moindre mal .






 CETTE NUIT DU 22 AU 23 MAI 1944   VERS 23 HEURES 30  UN AVION EN FLAMMES PASSE AU DESSUS DE LA VILLE  EFFLEURE LES CLOCHERS DE NOTRE CATHEDRALE ET S ECRASE A LA POTENCE 1 KM AU NORD DE SEES 

NOUS APPRENDRONS TRES TARDIVEMENT QU IL S AGIT D UN AVION WHITLEY DE LA RCAF (ROYAL CANADIAN AIR FORCE )

IGNORANT LE LIEU DU CRASH avec mon frére NOUS SUIVONS LES CAMIONS ET MOTARDS ALLEMANDS QUI PRENNENT LA DIRECTION DE LA ROUTE DE ROUEN


SPECTACLE IMPRESSIONNANT .....une forte odeur de carburant 
LES CORPS DES MEMBRES DE  L EQUIPAGE ET LES DEBRIS d un  AVION GISENT AU MILIEU DES BUISSONS D 'AUBEPINES;;;;;;;;
AVION NON IDENTIFIE PAR LES GENDARMES DE SEES ....NATIONALITE INCONNUE .....  AUCUN RESCAPE




 













 LA PHOTO D UN INCONNU ;des foulards et divers documents  SONT RETROUVES SUR LES LIEUX DU CRASH  Les allemands récupèrent les billets de banque attribués a chaque aviateur survolant les territoires occupés 




Les foulards utilisés et destinés aux aviateurs alliés en mission reprèsentant les territoires occupés disparaissent dans des mains inconnues








 Une bague est prélevée sur l un des corps par le brigadier de gendarmerie Quand a nous jeunes curieux ,la sentinelle se fait un devoir de nous menacer de ne pas rester dans les lieux

j apprendrai par la suite que la garde des restes de l épave avait été confiée a des soldats yougoslaves enrôlés dans la wehrmacht ( lire a ce sujet notre site ANSA 45  ) mais restés fermement partisans de TITO chef de l armée communiste dont il était le chef         Armée clandestine créee        pour s opposer a l occupation  allemande
  

JE NE  PUIS  PHOTOGRAPHIER LES LIEUX DU CRASH EN RAISON DE LA PRéSENCE DES SENTINELLES 
NOUS IGNORONS QUE CET AVION LANCEUR DE TRACTS PRECEDE L annonce du debarquement ,événement  attendu avec fiévre et inquiétude

et le 6 Juin au matin ... 

2 semaines aprés ce crash ce fut l annonce tant esperée....
" Les sanglots longs des violons de l automne  blessent mon coeur d une langueur monotone ..."

 Radio Londres et ses messages brouillés par les allemands.
 Ces« français qui parlent aux français » sont restés dans l’histoire. Parmi les phrases codées les plus connues, deux vers de Verlaine symbolisent à eux seuls l’annonce du débarquement.

/ Et le 5 juin 1944, il est 21h15, le Message   tant attendu est enfin lancé après l’introduction musicale, des premières mesures de la 5ème symphonie de Beethoven, (qui en Morse est un « V » comme Victoire) le débarquement est une question d’heures « Les français parlent aux français. 
Veuillez écouter tout d’abord quelques messages personnels
« Les sanglots longs des violons de l’automne, je répète, les sanglots longs des violons de l’automne, blessent mon cœur d’une langueur monotone, je répète  blessent mon cœur d’une langueur monotone»




NOTRE CIEL normand devient alors un enfer .....


Les avions aux bandes blanches  et noires sillonnent le ciel

(L´ordre d´appliquer ces trois bandes a été donné le 3 juin. Cela s´appliquait a tous les chasseurs, chasseurs-bombardiers, planeurs, transports de troupes qui devaient survoler la zone d´invasion les jours suivants.
Il s´agissait de trois bandes blanches et de deux bandes noires qui devaient être peintes au-dessus et au-dessous du fuselage. Comme l´ordre est arrivé tardivement, l´application a souvent été faite à la va-vite et grossièrement.)







.
Sagiens de longue date nous commençons à vivre  cette situation dans une totale inquiétude Plusieurs chars Tigre stationnent place du Parquet .....Attention aux reactions de  l aviation alliée ..!

Nos cousins soucieux de notre situation nous incitent a quitter la ville pour  venir les rejoindre a la mairie de Bursard village où ma cousine exerce la fonction d institutrice Deux classes de jeunes élèves sont alors implantées dans les locaux de la mairie

 Notre séjour a Bursard 


C est donc là que nous espérons trouver un refuge, loin des tracas de la cité sagienne , où tous les édifices religieux généralement occupés sont implantés et offrent une cible de choix à l aviation alliée 



Les allemands occupent principalement 

  le séminaire ,et  le palais episcopal 
 je réussis à m' extraire du séminaire route d Argentré là où je resterai quelques jours ,employé a la surveillance avec un ami des grands blessés arrivant du front , souvent membres des équipages de chars et sévérement brûlés lors des premiers affrontements avec les troupes alliés 

Mon pére par contre ne peut échapper a cette servitude imposée par l occupant  et nous voilà prenant la direction de Bursard emportant matelas et couvertures pour une durée indeterminèe 

Nous les jeunes toujours dans l insouciance éternellement optimiste envisageons l avenir avec la même sérénité et sommes nullement décontenançés par la perpective d un séjour a la campagne ...quels que soient les événements





BURSARD PAISIBLE  AGGLOMERATION A 8 km  
A L 'EST DE SEES    L' EGLISE AU TOIT ARRONDI ET LE CALME DE LA CAMPAGNE





Bursard ( photo personnelle )
Bursard, petit village situé à six kilomètres de Sées nous accueille donc dans le silence de sa campagne verdoyante. Au loin les contours bleutés et noyés de brumes de la forêt de Perseigne . D'interminables clôtures blanches bien alignées annoncent les limites du haras de Bois Roussel, là où nous étions réfugiés en Mai et Juin 1940. 

Notre vie aurait pu se dérouler ainsi tel un long fleuve tranquille en attendant la suite des événements, mais dans le calme relatif de notre retraite champêtre, une agitation inexpliquée semble naître autour de nous.
 Le passage des convois allemands s'amplifie sur la route conduisant d'Alençon à Essai et cette vision journalière nous préoccupe au plus haut point.

On parle de la création de plusieurs aérodromes Essay, Lonrai, Semallé, à quelques kilomètres de notre résidence improvisée et on rapporte que des civils des villages voisins ont été réquisitionnés par l'organisation Todt pour creuser des tranchées. L’implantation de ces aérodromes par la Luftwaffe ne pouvait qu’attirer l’attention de la chasse alliée toujours aux aguets ...


Enfin nous espérons  trouver  le grand calme
la Douce quiétude.......bercée  au réveil par le chant des oiseaux 


Une allée d arbres permet d 'accéder a la mairie;; Le calme rêgne ! 

Notre cousine nous attend sur le pas de la porte " faites comme chez vous "nous  dit elle 
Pas un écolier.... les classes ont été pratiquement désertées


Inquiets concernant l avancée des alliés  mais confiants nous pensons avoir enfin  trouvé la tranquillité et la sécurité 
Quelques jours passent ...... Avec mon frére nous sommes relégués au grenier et nous dormons  parmi les postes de TSF rapportés par les habitants du village  sur ordre de la kommandantur d Alençon








Trois jours passent dans la plus grande inquiétude 

LES COMBATS SONT VIOLENTS SUR LA CÖTE .....SEULE SOLUTION POUR SUIVRE L' AVANCE ALLIEE......CONSTRUIRE UN POSTE A GALENE ! 
LA GALENE ...NOUS LA DECOUVRONS CHEZ IPCAR A SEES  place du parquet APRES UNE RANDONNEE A BICYCLETTE TRES RISQUEE 
EN EFFET LESAVIONS ALLIES BANDES BLANCHES ET NOIRES PEINTES SOUS LES AILES SURVEILLENT TOUT DEPLACEMENT SUR NOS ROUTES DE CAMPAGNE 

AU MOINDRE BRUIT....... SUSPECT..... INDIQUANT LE RONRONNEMENT D UN AVION 
NOUS PLONGEONS DANS LE FOSSE;;;;

Dans le tourbillon des événements s’étalant de 1940 à 1945 ,J’avais noté au jour le jour ...sur des cahiers d’écolier , et agendas… tant que les mots ... les images…. me restaient en mémoire ,les faits ,les anecdotes , mes impressions ,mes réactions
Mais aussi pour imager ces evenements ,j’avais utilisé un vieux kodak encombrant des années 20 qui ne put faire de miracles ,mais dans un contexte difficile me permit de realiser quelques photos exclusives telles que l’épave de la forteresse abattue en juillet 1943 à Belfonds, et la liberation de notre petite ville sous le joug allemand
depuis juin 1940
J’ai donc exhumé les photos de cette longue aventure qui ont dormi pendant six décennies au fond d’une vieille malle abandonnée dans le grenier , avant de se glisser grâce à ce journal dans la parenthese du temps retrouvé Clichés qui racontent mieux qu’un témoignage les événements passés
Et après quelques dizaines d’années je me suis demandé …mais pourquoi garder pour moi seul….tous ces témoignages ?
Pourquoi restér prisonnier à vie de ce cortége de souvenirs ?


Concernant certains faits vécus pendant la période de l’occupation je me suis référé
aux compléments d’informations suivants recueillis dans les années 1970 à une période où les archives americaines et britanniques étaient enfin accessibles Ils complétent en fait les éléments constituant mon journal personnel

Sées une petite ville si tranquille ,c’est au lecteur de juger ….Comme d’autres je me suis essayé au jeu de la vérité en tenant un journal ,mais aussi en rassemblant au hasard de mes cahiers et de mes notes les souvenirs les plus divers tels que les témoignages de ces résistants sagiens de la pleine lune , dont nous ignorions l’action héroique en cette periode troublée
Si ce journal met en lumiere quelques uns des aspects peu connus ou négligés du bouleversement de la vie de notre cité sagienne durant cette periode de l’occupation ,il aura atteint le but que je m’étais fixé en l’écrivant ;
.La re découverte de ces cahiers et de ces clichés m’a remis sur la voie de ma propre histoire mais aussi de l’histoire sagienne des années 40
Ce sont des flashes qui me reviennent ,des rencontres , des images , des odeurs , des visages ,des situations tragiques ou burlesques Mais tant de choses ont déjà été écrites …Enfin tout a contribué à imprimer dans mon esprit ce modeste journal de souvenirs ..

je ne manque pas d ' évoquer le temps passé au haras de Bois Roussel en mai 1940 ...Le chateau de la comtesse de Rochefort était alors occupé par les troupes françaises  A notre   grand désarroi nous avions trouvé lors de notre arrivée début juin 1940 des appartements complétement dévastés et les deux cygnes du bassin abattus par une troupe apparemment 
démoralisée







    Les allemands étaient alors arrivés le 14' juin alors que la croix rouge britannique sur le qui vive venait de quitter les lieux 
Grande inquiétude pour nous tous ,réveillés a cinq heures du matin par de grands coups de bottes dans la porte d entree 
Tenaillés par la crainte d une répétition des  événements de 1914 ou notre grand pére cavalier du 14 eme hussards d 'Alençon nous avait rappelé  les massacres des civils a Ethe ( Belgique ) le 22 juin 1914 
En effet le régiment de  cavaliers du 14 eme hussard d Alencon avait été pratiquement anéanti  par le tir dans un brouillard tenace des mitrailleuses allemandes
 L aide apportée par les civils aux hussards blessés avait fait l objet de représailles cruelles Plus de 200 habitants furent fusillés
 On peut dire que la crainte tenaillait la population française lors de l-arrivée des premieres hordes allemandes





 
 Notre grand pére premier a gaucle , le commandant de Hauteclocque    oncle du futur général Leclerc en noir( derriere lui son fils )et arrivant de l école de cavaliers de Saumur pour remplacer le commandant Raymond le 4 eme au premier rang Tous trois disparaitront dans la tourmente avec la plupart des  hussards engagés dans le combat  
 Le commandant de Hauteclocque( en noir ) et son fils (juste derriére lui )sur la photo seront tués dans la bataille

je n oublierai jamais la premiére apparition de ces motards au haras en juin 1940, immenses imperméables gris couverts de poussiére ....
Installés au piano du rez de chaussée ils entamerent des marches militaires ignorant totalement notre presence dans les lieux 
 Il est vrai que notre présence ne risquait pas de les intimider

SUITE   RAPPEL DES EVENEMENTS

Rappelons 
que Coupé 18 ans fut alors fusillé en aout 1940 pous avoir établi un barrage sur la nationale   L abbé Fulgence fut son aumonier 






RETROSPECTIVE    LE 4juillet 1943 Crash d une forteresse volante B17   à BELFONDS









LE 4 JUILLET 1943 UNE ANNEE PLUS TÖT AVEC MON FRERE LA SENTINELLE ETANT ABSENTE NOUS AVIONS PRIS LE RISQUE DE PRENDRE EN PHOTO de L EPAVE DE LA FORTERESSE VOLANTE ABATTUE A BELFONDS  CE SONT LES SEULS CLICHES EXISTANT CE JOUR  (VOIR MON RAPPORT SUR LE SUJET )SUR  MON SITE "SEES ETRAITS DE MON JOURNAL SAGIEN "

  

La famille Hacley aprés avoir découvert le site me contactera dans les années 2000 En effet avec mon frére jean nous avions découvert le corps de Hackley victime d un saut désespéré Hackley ,tomba parachute en flammes au milieu d un troupeau de moutons 
Sa famille bien sûr informée en 1943 de son décés n avait jamais eu d informations sur les circonstances du crash ( lire découverte de 
l 'épave le 5 juillet 1943 )
Un immense pavillon américain dans un coffret accompagné d un album photos me furent  envoyés   par les membres de sa famille


Rappelons que le BOA ( bureau des operations aeriennes )dirigé par Edouard Paysant  fut pratiquement déçimé lors des évasions des -6 aviateurs de l équipage ( rappelons 2  tués 2 prisonniers et 6 évadés )les allemands
 Quatre gendarmes sagiens furent déportésà Elricht  un seul
 l adjudant Tual revint de déportation

Lire ansa 39 45 dossier Roger Cornevin-Hayton




Quatre années s étaient donc écoulées ...tous  les britanniques dans la force de l 'âge avaient été internés a Drancy et les anglais plus àgés a la  caserne Vauban le 8 décembre 1940  
Libérés le 30 Juillet 1941 mais soumis a une étroite surveillance et un contrôle sévére de l administration  d Alençon ils devaient pointer  chaque semaine  à la kommandanture sous le contrôle de la " belle Alice "



Le café de Drancy  "                      nous servait de relais pour contacter les prisonniers qu il était possible de rencontrer chaque semaine aprés autorisation des autorités allemandes 
Deux habitants d essai devaient répondre de la présence des britanniques habitant le haras de bois Roussel



mi  juin 1944


Bruit énorme de camions  dans l allée ... Stupeur....des camions de la Luftwaffe trainant des batteries de lourds canons trouvent un abri de fortune   sous les feuillages de l allée 
Quelles sont leurs intentions ?
N'est ce pas la fin de notre tranquillité ?

Quelques  membres   de la Luftwaffe  envahissent    notre demeure ;Aucune agressivité .... un gradé silencieux inspecte les différentes piéces de notre immense demeure  et les deux classes du rez de chaussées désertées par les jeunes écoliers  

Muets sur leurs intentions ils ne semblent pas se préoccuper de notre inquiétude 
Finalement Chacun trouve sa place .....nos nouveaux arrivants 
ne nous communiquent pas leur avis  et s imposent dans notre vie journaliére 
La famille devra s adapter ....

Une inquiétude toutefois .. le poste à galéne ?comment suivre 
l avancée des alliés imposant un silence absolu de l entourage et surtout la plus grande prudence d autant plus que notre antenne est fixée a un cable téléphonique allemand Malheureuse initiative qui heureusement ne nous a pas causé 
d ennui malgré le passage des téléphonistes allemands
Intervention qui nous a fait malgré tout trembler pendant deux mois !!






QUE FAIRE dans cette nouvelle ambiance crée par la présence de nos nouveaux occupants ?


JEUNES ET TOUJOURS PLEINS D' ENTHOUSIASME Nous décidons avec mon frére de prospecter les douves de Bois Roussel 
Nos deux chiens ,un "bâtard pur race ",  très entrainé et aguerri , entraine un jeune cocker un peu fou qui le suit comme son ombre dans une jungle de  roseaux et de  nénuphars  peuplée de poules d'eau et de canards sauvages 
Notre  rôle .....attendre  sans impatience le résultat de leurs recherches mais guettant malgré tout le bruit des avions qui sillonnent notre ciel 
En effet des combats journaliers opposent les chasseurs des camps de Larré  et  la chasse américaine 
Les anglais eux se manifestent la nuit ....


Les servants de la batterie cantonnés a la mairie plutôt lassés par la tournure des événements nous aident a identifier les chasseurs américains qui passent a trés basse altitude au dessus de notre toit  Chasseurs us du type P47 ou " thunderbolt "



Savamment dressés nos deux vaillants chasseurs   déposent canards sauvage et poules d'eau sur le bord de la riviére bordé de roseaux et d 'ajoncs 
Notre seul travail ....  attendre le résultat de leurs recherches




Le danger ....le bruit des avions et le galop effarouché des pur sangs au grand galop dans la prairie
l

Les servants des batteries nous fichent royalement la paix ....et nos préoccupations de chasseurs et de chercheurs d aventures ne semblent pas les préoccuper







 
NOUS RECUPERONS
DES JERRICAN DE MUSTANG ? RESERVOIRS VIDES ABANDONNES ET LARGUES PAR LES AVIONS EN VOL

Le   POSTE DE TSF .familial ....MAIS PAS DE COURANT

DES OCCUPANTS ENCOMBRANTS MAIS APPARAMMENT LAS DE CETTE GUERRE INTERMINABLE


"TROP DE MILITAIRES SUR CETTE PHOTO ELLE VA ATTIRER
L ATTENTION DE NOS OCCUPANTS "NOUS RAPPELLE NOTRE COUSINE QUI NOUS HEBERGE      Enlevons là!

Ma  chere maman ne peut mettre a jour LA CARTE COUVERTE DE PETITS DRAPEAUX ET PERMETTANT DE SUIVRE LA PROGRESSION DES TROUPES ALLIEES En effet il s agit de ne pas 

photo prise en 1938

attirer l attention de nos occupants qui se déplacent librement et ouvrent les   portes   sans prévenir



Quelle est la situation a Sées  quittée précipitamment ?


 NOTRE INSTITUTEUR ,EN CLASSE DE 4 EME JEAN MAZELINE est EMPRISONNE AU CHATEAU DES DUCS  à Alençon AVEC NOTRE VOISIN DE LA PLACE DU PARQUET ALBERT FREMIOT

 JE ME PERMETS D 'ENONCER  LA SITUATION AU CHATEAU DES DUCS RAPPELEE PAR ANDRE ROUGEYRON LUI MEME EMPRISONNE   

CHAPITRE EXTRAIT DE SON  OUVRAGE " AGENTS D EVASION"



En  ce début du mois d' Aout.......Le sort de nos prisonniers sagiens  au chateau des ducs....



Le Chateau des ducs a Alençon

Albert Frémiot


 
                                                                         LE        9 Aout        soit      3 JOURS           avant l'arrivée de la 2éme DB de Leclerc et de la 5 eme division  US dans nos murs  

André Rougeyron témoigne

"Au matin la cellule est envahie par de nouveaux arrivants venant de la «  17 «  . Ce sont Moreau de l’intelligence service ,Jean Mazeline ,Bouillac ,   Daniel Desmeulles ( que je quitterai quelques jours avant sa mort ) Chasseguet des PTT d’Alençon , Frémiot cultivateur à Sées
 ( En fait Albert Frémiot notre voisin était transporteur son épouse coiffeuse place du Parquet au no 6  , nous avions le no 10 ) Henri Barbier de Paris . Tous résistants acharnés instruits de leur sort ,aucun n’est triste ou abattu malgré les charges qui les accablent .
 La meurtriére laisse passer un gai rayon de soleil et nous faisons un agréable et bruyant petit déjeuner interrompu par l’arrivée d’un boche qu’accompagne un valet de la gestapo . Ils appellent Moreau , Mazeline , Bouillac , Desmeulles ,Chasseguet , et Frémiot . L’un d’eux demande : Faut il prendre les couvertures et les gamelles ? Ce n’est pas la peine répond en riant le milicien.

Quelques minutes aprés  nous entendons le ronflement d’une voiture sur la place : nous nous précipitons vers la meurtriére et apercevons la partie arriére de la traction sans portes . Jardin debout sur le trottoir y fait entrer nos camarades en menaçant «  Le premier qui bouge je l’abats "

Ce départ est le prélude à la fuite éperdue de la Gestapo de l’Orne et à l’éxécution de 5 patriotes français qui hélas devaient être abattus quelques heures plus tard ( Daniel Desmeulles me l’a souvent rappelé ) à L’hôme  -Chamondot désormais tristement célébre « 

Dans la cellule de André Rougeyron il y avait également Bétourné Fernand charpentier à   la chapelle prés Sées ( canton de Sées ) arrêté au Bouillon  alors qu’il détenait un stock d’armes  . Fernand Bétourné reviendra de déportation .

«  malgré son aventure ,aucun de nous n’est vraiment abattu et cependant pour beaucoup l’avenir est sombre étant donné ce qui a été trouvé chez lui  Bétourné s’attend à la mort  chaque fois que la porte de la cellule s’ouvre il pense qu’on vient le chercher  Il demeure cependant imperturbable et calmement nous conte son arrestation ; un jour les allemands font irruption chez lui et l’interrogent «  tu as une arme ?Non   répond il et Bétourné nous confie froidement «  je ne mentais pas je n’avais pas UNE  arme  j’en avais deux tonnes !"


Trocherie Emile 57 ans bûcheron à Tanville ( canton de Sées )avait été arrêté pour les mêmes raisons quelques semaines auparavant Il  déçédera  à Weimar le 6 Mai 1945


Le 9 Août au matin Jardin et ses hommes quittent Condé sur Sarthe . Les colonnes alliées ne sont plus trés loin d’Alençon . Ils vont se transporter au chateau de Brotz à l’Hôme Chamondot non loin de Longny au Perche . Avec eux ils emménent quelques prisonniers importants  ,extraits des géôles du chateau des ducs . Quelques heurs plus tard cinq d’entre eux partaient une pelle à la main en direction du bois sous la direction d’un allemand  ,de Léon et de Bertaux  .Ce dernier commit là ses ultimes crimes sur la terre bas normande en éxécutant d’une balle dans la bouche François Bouilhac ,Fernand Chasseguet , Albert Frémiot ,jean Moreau , et Jean Mazeline frére du chef des FFI de l’Orne.

( Jean Mazeline instituteur au cours complémentaire de Sées depuis octobre 1942 nous avait quitté en  Juin 1943 pour rejoindre la clandestinité  dés la promulgation de la loi sur le STO  )
Pour nous éléves  de 4 eme ce fut une surprise de voir disparaitre sans raison un enseignant dynamique ,trés proche de ses éléves ,et entraineur sportif hors du commun )

Le lendemain matin  ,Jardin et sa bande quittaient l’Orne pour Evreux à l’heure où Leclerc et la 2eme DB s’apprêtaient à entrer dans Alençon 

. Extrait du journal local

« Albert Frémiot( notre voisin 6 place du parquet ) tenait la boite postale de Galilée VI  . Il a camouflé des réfractaires ,diffusé des journaux clandestins transporté et réparti des armes dans le canton de Sées . Il fut rattaché au groupe BOA en Janvier 1943  ,arrêté le 12 Juillet 1944 Interrogé et torturé il ne parla pas . Il fut fusillé le 9 Aoùt à L’home Chamondot avant d’être . cité au DMR région 4 par l’officier commandant Clouet des Perruches pour faits de résistance et aide aux chefs de groupe « 



En fait de nombreux sagiens encore présents début aout a Sées se souviennent des  tortures inflgées par la bande a jardin et des ris a albert fremiot  enfermé dans l école maternelle rue conté non loin de notre domicile










Quelques photos familiales ......
 22 Juillet 1944   larré




EN FAMILLE 





14 EME HUSSARDS ALENçON  PHOTO DU GRAND PERE ( premier a gauche)AVEC L ONCLE DU FUTUR GENERAL LECLERC ( en noir )

L'AVION DE MON COUSIN ;;;;; UN POTEZ sur le terrain d auxerre

Le 16 Juillet 1944 un quadrimoteur de la RAF Halifax transportant des munitions et devant ravitailler le réseau de résistance local à Radon ( Equipe Tellier ) est abattu et s'écrase au lieu dit " La Chouannerie . 
Aucun survivant ( voir liste d'équipage )


Les serveurs "des Fontaines " revendiquent cette victoire . Information contredite par la suite par Mr maire de Forges me précisant qu'une batterie de DCA était alors installée dans une mare asséchée lieu dit....

Un piége avait été tendu au Halifax du SOE et les membres de l'équipage furent trompés par les feux disposés au sol par les allemdans

Les viaduc de Saint Gervais ,la voie ferrée ,les terrains d'aviation sont les cibles journaliéres
 Les crashes sont nombreux dont un sur la voie ferrée prés de Vingt Hanaps de

Avec mon frére Jean nous essayons bien d'identifier tous ces avions mais la visibilité est bien souvent réduite . Un serveur de batteries nous aide dans notre tâche et nous donne quelques conseils



le17 Juillet un paysan des environs dont j ai oublié le nom nous rend visite à la mairie Il vient de trouver dans le bois de ..... un engin bizarre suspendu au bout d un parachute *
Mefiants et prudents mon beau frére Raymond et mon frére jean n le suivons 

Dans le silence de la forêt , les branches et les feuillages craquent sous nos pas et pour être francs je dirai que nous ne sommes pas rassurés ...Aprés peut être 2 km nous nous trouvons en présence d un poste radio  totalement fracassé et accroché a l extremité d un parachute 

"j avais peur que l engin explose et caché derriére un arbre je l ai frappé avec une gaule d ou l état de l engin qui était je le suppose destiné au groupe de résistance " Texier " caché non loin et spécialisé dans la récupération des containers d armes parachutés par le bombardier anglais et destinés a la resistance 
le groupe texier avait quitté tanville où le maire  venaitt être fusillé et se cachait aux enviro,s












LES SERVEURS dE BATTERIE AVANT LEUR FUITE EPERDUE VERS D AUTRES CIEUX PLUS CLEMENTS  ( photos trouvées lors du départ précipité de la compagnie de la luftwaffe dés l arrivée de la (5eme US et 2 eme DB Leclerc)








NOS OCCUPANTS ABATTENT UN MOSQUITO DANS LA NUIT DU 30 AU 31 JUILLET 1944












FRANK CARR  La famille de l une des deux victimes   DU MOSQUITO ; SA FAMILLE M A CONTACTE APRES LA GUERRE






Chaque jour les chasseurs americains principalement mustangs et thunderbolt prennent notre domicile comme point de repaire avant  d 'attaquer les aérodromes environnants 
ils passent au ras de notre toit 
Difficile de ne pas faire des signes d amitié , nous agitons avec prudence nos mouchoirs pour  leur montrer notre enthousiasme 

Les chasseurs anglais  se montrent la nuit
Document utilisé pour l identification des avions




29 Juillet: Un blessé ......
Visage ensanglanté, un serveur des batteries de DCA arrive jusqu'à nous pour recevoir quelques soins. Un obus lui a éraflé l'oreille gauche alors qu'il servait l'une des batteries installée " aux Fontaines ", lors de l'attaque récente des P47 . L'un de ses collègues lui fait un solide pansement.

Au loin des fusées s'élèvent dans le ciel étoilé de ce mois d’été et descendent avec une lenteur infinie.





les combats D 'avions sont journaliers

Dans la nuit du 30 Juillet au 31 notre sommeil profond est brutalement interrompu par le passage d un avion au raz de notre toit ;Une explosion lointaine  et un grand silence
Le matin trés tôt on frappe a notre porte .C est l un de nos occupants ;;il nous fait comprendre qu un avion est tombé prés de notre domicile
Le connaissant depuis deux  semaines je n hésite pas a le suivre
En effet il avait pour habitude de nous apprendre a mon frére et moi l identification  des divers avions se disputant la suprématie du ciel Nous connaissions pratiquement les caractéristiques de ces avions peuplant notre ciel et lors du sauve qui peut de la compagnie  
 j ai récupéré nombre de documents permettant d identifier les silhouettes amies et ennemies
 Un quart d heure de marche avant d arriver a ce coin de forêt   totalement dévasté .Des buissons et des arbres carbonisés Une émotion intense en découvrant deux corps profondément mutilés et brûlés
L allemand que j accompagnai sort de la poche avant de la  vareuse de l une des victimes   une carte d identité


j apprendrai bien sûr plus tard auprés du ministére de la défense britannique que l'équipage appartenait a la Royal Nouvelle Zelande air force




Un DeHavilland "Mosquito"

les alliés progressent sur tous les fronts et nos occupants semblent plutôt agités
Aprés avoir recueilli les deux victimes ils organisent rapidement une cérémonie a la limite de notre jardin
Malgré notre insistance ils refusent notre présence
Un peloton d hommes en armes est déjà présent prés de la future sépulture 
Une salve trouble le silence de la campagne l émotion est grande



Cette cérémonie expéditive s'est déroulé devant nos yeux, dans le plus grand silence.
Il s’agissait de Frank Carr flying officer ( nav ) 24 ans, royal vunlonteer reserve de Swinton manchester et Robert Henry Clark flight lieutenant 24 ans, royal volunteer reserve ( parents habitant Fulham London ) tous deux du 487 eme squadron de la Royale New Zeland Air Force.
Flying Officer ( Nav ) Frank Carr Flight Lieutenant Robert Henry Clark









canons abandonnés



nuit du 9  au  10 Aout 1944









EXTRAIT DE MON ALBUM PHOTOS   PHOTOS BURSARD ?  en fait ce sont surtout les photos abandonnées dans la précipitation d un départ désespéré


la famille Carr m a adressé un courrierme prcisant l identité de frank Carr dans ce groupe


equipageESSAI DE MEMOIRE





Rassemblement des prisonniers allemands dans la cour du palais episcopal ( rue d argentré ) suite aux combats de la poche de Falaise

LA FAMILLE CARR               Charles et Betty Hayton habitant Bois Roussel




50 Années s écoulent de retour en France je reste intrigué par le fait que le crash de la Potence n a toujours pas été identifié

l avion pour les membres de la famille était supposé disparu en 
Manche d où la surprise des familles lors de la découverte de cette tombe  

le sort de ces jeunes victimes est pratiquement tombé dans l oubli E n  1996                je découvre avec l aide du gardien du cimetiére communal une tombe inconnue 
je recherchai depuis des années l identité de cet avion alors resté inconnu et a la lecture du registre        je découvrai la date de ce crash , date oubliée
Lire sur mon site blogger   "Sées extraits de mon journal sagien " le crash du withley canadien 
composé de 6 membres d équipage sortant d une école de formation et dont c 'était le premier vol en territoire occupé Appartenant a une formation de -6 whithley ce fut le seul qui ne rentra pas au bercail aprés avoir décollé de Long Marston





de 1949 A 1996 J avais vécu en Afrique ,parcouru le monde sans connaitre l idetité de cet avion , avion allié sans aucun doute mais non identifié 
Aujourdhui je crois savoir qu aprés une enquête du  MRES ( missing report                                          aucune information n avait été transmise par la RAF  a la mairie de sées d où l ignorance jusqu a     2005                          de lidentité de cet avio

 

La découverte de la date d inhumation des victimes du crash de la potence me  permet 
d interroger les services de la RAF qui découvrent la disparition d un avion ce jour du 23 MAI 944( voir document ci dessous )












 AVEC  L AIDE DE SHIRLEY STONE CANADIENNE QUI  PRIT EN CHARGE EN 2005 LA RECHERCHE DES FAMILLES 64  années aprés ma découverte d une tombe inconnue au cimetiére communal  Shirley Stone a PU RETROUVER LA FAMILLE  DE CET AVIATEUR.....   David Webster Goodwin  qui était en fait    LE PILOTE DE L AVION

NOUS APPRENDRONS QUE CES TRACTS CONSEILLENT AUX HABITANTS DE NE PAS RESTER A PROXIMITE DES VOIES DE COMMUNICATION

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