La guerre ..... et ensuite l'exode surprendront la vie tranquille de ce haras réputé
Début Juin 1940
Devant l'avance inexorable des troupes allemandes, une partie de la famille Hayton en partie britannique décide de fuir l'invasion …Cap vers le sud et peut être Bordeaux là ou les francais et gens du Nord esperent trouver une issue les conduisant vers la verte Albion ou peut être pour certains , quelques familles habitant le midi de la France
Juin 1940 1ere semaine . Sées est survolée par la Luftwaffe ( extraits journal personnel )
Dans un ciel sans nuages une escadrille de lourds bombardiers allemands à croix gammée ,apparemment indifférente à une intervention française surgit derriére les clochers de la cathédrale et disparaît dans un grondement impressionnant De ma fen^tre donnant sur la place du parquet je les vois évoluer en toute liberté d’action …
2 juin dimanche chaud
6 juin 25 degrés
L’exode ….. des milliers de véhicules de toutes sortes venant du nord ( Pris de ma fenêtre à l’aide de mon vieux kodak) les scouts et les cœurs vaillants du patronage de la rue d’Argentré dirigent les réfugiés vers le cercle catholique bientôt dépassé par les événements
Nous jeunes « cœurs vaillants » nous suivons nos ainés ils nous servent de guides de conseillers et l’abbé Barbé avec sollicitude nous montre le droit chemin pour venir à l’aide de cette foule de réfugiés de tous horizons…. Belges, luxembourgeois, hollandais….. L’embouteillage des véhicules de toutes sortes aux portes du cercle catholique crée de sérieux problémes l’étroit passage qui conduit à la cour du cercle est encombré de valises , sacs , objets divers que les réfugiés par prudence n’osent pas quitter L’ abbé Barbé sera tué lors du bombardement du 14 juin alors que quelques jours auparavant nous venions de quitter le carcle catholique où nous apportions une assistance dans le domaine de la distribution des repas avec mon frére Jean
Le grand silence de la campagne …
Nos parents décident d ‘émigrer au « Meurger » , hameau situé à 6 km de Sées
Exode à Sées en mai 1940 ( pris de notre fenêtre )un chef scout régle la circulation
Sées . Une lourde charrette, surchargée de sommiers et de matelas, nous conduit vers ce hâvre de tranquillité! Pour nous les jeunes c’est la joie ..de l’insouciance , notre premier voyage vers l’inconnu ,dans une charrette trainée par un puissant percheron !
Quittant la ville encombrée par les colonnes de réfugiés ,certains chargés de lourds bagages ,les autres démunis de tout , fuyantes silhouettes n’ayant que ... le poids de la vie à emporter avec eux .
C’est un surprenant spectacle en cette soirée de Juin ,que de trouver la campagne et son silence seulement troublé par le crissement des grillons .
11 juin les troupes anglaises arrivent dans la cour du haras ainsi que plusieurs voitures de la Croix rouge
14 juin Sées bombardé ….prés de cent morts Arrivée de Mr et Mme Birch au haras de Bois Roussel
William hayton décide de rester au Haras alors que séjournant provisoirement au Meurger nous décidons de le rejoindre
L’exode
La "Matford " 21 CV 21 litres au 100 battant pavillon britannique ,conduite par Charley Hayton emmene neveux et niéces vers la Loire .dans le but peut être de rejoindre Bordeaux
Passant à Vibraye(Sarthe) la nombreuse famille , femmes et enfants découvre notre valeureux grand pere affairé à dissimuler les précieux vins de sa cave dans une excavation préparée au milieu des sillons de pommes de terre
Prisonnier en Allemagne pendant 4 ans dans un camp de prisonniers à Paderborn il me répétait
souvent , “ le 22 Aout 1914 notre commandant nous avait conseillé lors de la percee de Charleroi “ Approchez vous le plus possible des tranchées ennemies et creusez …Nous avons si bien
creusé et si prés des barbelés ennemis ….que le soir même nous étions prisonniers des troupes allemandes… ensuite direction le camp de Paderborn Sennelager ( Manheim )
Il ne sera libéré qu’en….1919 mais aura échappé involontairement aux horreurs des champs de bataille
photo de presse
On parle beaucoup du « Massilia « que les hommes politiques en proie à la panique s’efforcent de joindre Une désordre indescriptible causé par des milliers de réfugiés cantonnés sur la rive droite du fleuve bloque pratiquement la circulation
En effet ;quatre files de voitures prenant toutes la même direction encombrent les rues de Blois créant une bruyante paralysie .
Extrait « Réfugiés français sur la route de l’exode 19 juin 1940
L’exode de 1940 en France est une fuite massive de la population française en mai juin 1940 lorsque l'armée allemande envahit la majorité du territoire national lors de la fin de la bataille de France. Dix millions de personnes s'exilent de façon massive, parfois sans but, soit près du quart de la population française de l'époque.
Photo de presse
En quelques semaines, près de huit millions de personnes s'enfuient du Nord vers le Sud de la France , emportant avec elles de maigres bagages.
Cet exode jette sur les routes des familles belges et françaises (deux millions de personnes également) dès mai 1940 dans un chaos hétéroclite de piétons et de véhicules de toutes sortes, gênant le déplacement des troupes alliées. Un grand nombre de « réfugiés » se heurteront, à partir du 20 mai à la tenaille de l'armée allemande dans sa marche à la mer, qui leur coupe l'accès au Sud du pays. En juin, lorsque les troupes allemandes s'approchent de Paris (14 juin 1940 : début de l'occupation de Paris), les populations d'Île-de-France s'exilent à leur tour de façon massive. On assiste notamment à des bagarres pour pouvoir prendre les trains (trains d'abord de voyageurs puis devant l'afflux, réquisition de trains de bestiaux)[1].
Au total, ce seront environ dix millions de personnes qui s'exileront de façon massive, soit près de 1/4 de la population française de l'époque. Même le gouvernement français (Gouvernement Paul Reynaud) suivra le chemin de l'exode massif et s'enfuira de Paris dès le 11 juin 1940 pour gagner Bordeaux le 14 juin 1940, et là, une partie du gouvernement et des députés embarquèrent avec leurs familles à bord d'un paquebot réquisitionné, le Massilia.
.ruée vers le sud ouest
Beaucoup de civils (plus de 100 000 au total) périront sur les routes sous les attaques fréquentes des Stukas allemands de la Luftwaffe. Durant l'exode un nombre important de familles sont dispersées. Tous les enfants perdus, ne retrouveront pas leurs parents. Il faut dès la fin de la débâcle organiser l'accueil des orphelins et de ces enfants sans famille. Durant de nombreux mois les journaux ont été remplis d'annonces pour ces familles qui cherchaient leurs proches ou leurs enfants.
La famille Hayton ( Betty , Ernest , Jacky etc…° au milieu de ce désordre indescriptible passe enfin les ponts de la Loire totalement encombrés dans les deux sens et atteint Coyverac ( haras de Champigny Saint Hilaire ) appartenant à Rotchild juste avant l'arrivée des premiers régiments allemands . Il faut rappeler que tous les ponts ont sauté sauf celui de Gien pour ralentir l’avance fulgurante allemande mais apparemment sans effet sur l’avance des troupes allemandes
La Matford seul moyen de transport ( 28 litres au cent ), est alors confisquée une journée par les allemands arrivés les premiers sur les lieux et C harley H ayton prend son mal en patience C ombien de temps resteront ils sans moyende locomotion , bloqués avec la petiteb famille
Plus de moyen de locomotion …longue .attente au haras de Champigny avant de récupérer la vaillante Matford objet de tous les désirs
Note de Charley Hayton en français et anglais « Pack all your troubles in your cold kitbag and smile « avant le grand départ pour l’exode vers le sud ,destination encore inconnue
Notes carnets charley hayton Ravitaillement en essence 30 litre 147 50 et 50 litres 246 50
16 Juin Arrivée à Poitiers heavy storm
18 juin parti la nuit pour Champagne Saint Hilaire où nous restons
19 juin fine weather
21 juin arrivée à Champagne
25 juin Les allemands s’emparent de notre voiture
26 juin je récupére ma voiture
27juin retour à notre domicile sains et saufs 18 heures
Le périple aura donc duré 9 jours avant le retour au bercail
Quand à nous réfugiés au haras de Bois Roussel dés juin 1940 après avoir quitté le Meurger notre attention est attirée par l’arrivée de nombreux réfugiés d'origines diverses ,ayant eu connaissance d’un fief britannique au beau milieu de la campagne normande Ils transportent avec eux bagages , couvertures ,ustensiles divers à l’aide de tout matériel roulant … voitures , remorques , et meme brouettes
Connaissant l'existence du haras et de son personnel , ils fuient l'invasion et prennent quelque repos dans les boxes avant de poursuivre leur route vers le Sud
( je note les noms des familles Birch ,Cunningham etc…
Dans la fiévre et la précipitation ,les derniéres troupes françaises cantonnées au haras saccagent les differentes piéces du chateau appartenant à la comtesse et au comte de Rochefort .Dans un élan de courage …Ils trouvent le temps d'abattre les deux cygnes inoffensifs du bassin…
Pour nous la grande désillusion commençait Etait ce cela notre armée ? je me souviens avoir découvert avec étonnement et tristesse le comportement d’une armée en déroute . La !Fin de formule inattendueconsternation se lit sur tous les visages
Des rumeurs infondées sur les atrocités allemandes vont bon train et notre chére maman est vraiment inquiéte
Il faut dire que la mode pour les jeunes en cette période de guerre est constituée principalement de vêtements militaires
Notre sœur arbore deux magnifiques galons de lieutenant sur son calot bleu marine !
Jean et moi nous nous contentons du grade de sergent mais l’incertitude des événements qui se préparent nous incite à abandonner dorures et décorations
Photo de presse 1940 Réfugiés français sur la route de l'exode, 19 juin 1940
14 juin bombardement de Sées
Malgré les précautions prises par le maire, surveillants munis de brassards blancs les maisons de Sées principalement les commerçants sont pillées
Notre domicile n’échappe pas à la régle . vitrine enfonçée , chambres dévastées , objets , cadeaux divers disséminés ,On marche sur les piles de parfums
Avec jean nous passerons notre temps lors de notre retour à rechercher nos souvenirs de famille..
Occupation du haras de Bois Roussel…. Arrivée des premiers allemands
18 et 19 juin 1940 .Haras de Bois Roussel Nuit d'angoisse et d'insomnie . Témoignage personnel )
Cinq heures , le soleil n'est pas encore levé , une légére brume flotte sur le haras …des bruits de motos petaradantes sous nos fenêtres ,…
Les silhouettes impressionnantes de plusieurs motards allemands se dessinent sur le pas de la porte .
Casqués , imperméables gris , couverts de poussiére ,ces nouveaux arrivants ressemblent à des guerriers d'un autre age . Frappant brutalement à la porte de notre habitation , ils demandent à visiter les lieux .Devant leur insistance William Hayton hésitant ,se décide à entrouvrir la porte d’entrée Découvrant le piano du salon ,l'un des motards exténué ,s'installe délibérément sur le tabouret et rythme des airs guerriers ,repris en choeur par ceux qui l'accompagnent
Etrange chorale inquietante et rassurante à la fois ….Nous descendons prudemment de notre chambre du premier étage …
Les jours suivants plusieurs compagnies de la Wehrmacht bivouaquent dans la cour du haras ,juste devant les bureaux . alors que les officiers soudainement intéressés par les pur sangs demandent à visiter les boxes et s’emparent de quelques montures Ils sont partticulirement interessés par l’étalon « Casterari » gagnant du grand prix de Berlin en 1935 Cheval très susceptible !qui a déjà crée quelques problemes à ses par exemple une brutale ruade sur le crâne de jimmy Hayton , marquépour la vie
Une nouvelle ruade inattendue et notre fier officier se retrouve au milieu du bassin le nez dans les nénuphars …Son arrogance est restée au vestiaire et nous …on se marre discrétement …malgré la tournure de événements
Ce qui me frappe c'est le comportement délibérément insouciant de ces guerriers entrainés sur le sentier de la guerre
Accrochés au poste de TSF local ,réfugiés belges et Français rassemblés dans la cour du haras écoutent le discours pathétique de notre marechal Pétain ,dernier rempart de cette invasion
Pétain devient alors l’espoir de tout un peuple …
Dés leur arrivée dans notre département la kommandantur s'est royalement installée dans les salons de l'hostellerie du Grand Cerf rue saint Blaise à Alençon
Chaque Anglais résidant au haras de Bois Roussel devra réguliérement “ pointer ” à la kommandanture d'Alençon
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