mercredi 22 août 2018

Nos quatre gendarmes sagiens


Etat de renseignements concernant Collet Francis gendarme à la gendarmerie de Sées

et qui concerne également les trois autres gendarmes arrêtés.


Collet Francis comme ses trois compagnons d'infortune ,au moment de son arrestation appartenait au service "Action" réseau Bureau des opérations aériennes ,equipe de sécurité constituée pour les terrains de parachutage "Aurore ( Saint Léonard des parcs ) ,Orage ( Maçé ) et Godet ( Le Merlerault ) "situés sur la circonscription de la brigade et des environs

Sous les ordres de Edouard Paysant industriel à Sées"Dominique Tinchebray " dans la clandestinité ,son activité le portait en outre au camouflage des réfractaitres , établissement de fausses cartes d'identité ,démobilisation de prisonniers de guerre français évadés , protection de familles juives ,réception et réexpédition de pigeons voyageurs militaires anglais nantis de renseignements importants .



Pour avoir favorisé le sauvetage de six aviateurs descendus en parachute d'une forteresse volante tombée en flammes sur le territoire de la communs de Belfonds Orne le 4 Juillet 1943 et soupçonné d'appartenir à un réseau de résistance .Dénonçé à la gestapo d'Alençon par un dénommé G Louis ouvrier agricole au hameau de Saint Laurent il fut arrêté par cette même gestapo le 8 Aout 1943 .

(Le dénonciateur sera condamné à mort par la cour de justice siégeant à Alençon le 16 Février 1946 ) .



Aprés son arrestation et un interrogatoire sévére ayant duré plusieurs heures où il fut confronté avec son dénonciateur et frappé sauvagement sans succés. Il fut alors conduit à la prison militaire allemande (caserne Bonnet )à Alençon où il resta jusqu'au 14 Aout 1943 /Voir fiche signalétique sur Dora et Ellricht

Avant leur arrestation les quatre gendarmes de la brigade de Sées sont appelés à la kommandanture d'Alençon les 7 et 8 Août 1943 et ne rentrent pas ....

Une lettre émouvante de Madame Collet retrace les conditions difficiles de détention des 4 gendarmes



Après leur arrestation Ils sont détenus provisoirement à la caserne Bonnet avant d'être dirigés vers le palais de justice de Rouen ..Leurs épouses trés inquiétes réussissent à les apercevoir , derriére les barreaux des locaux. Ils réussissent à échanger quelques mots .

Les gendarmes sont ensuite transférés à la prison Bonne Nouvelle de … où sont d'ailleurs enfermés Messieurs Paysant pére , Jouvencel , et Mouton .Chacun rivalise de stratagémes et de ruses pour transmettre à ses risques et périls ,colis , lettres et cigarettes avant que ces avantages ne soient supprimés .

Les femmes des gendarmes se rendent ensuite aux bureaux de la Gestapo 2 rue du Donjon pour tenter de faire libérer leurs maris . Vaines tentatives désespérées .

Aprés 5 mois et demi ....le 15 Janvier 1944 c' est leur dernier voyage . Réunis à Compiégne ce sont les préparatifs de départ pour l'Allemagne .

"....Mais nous ne pouvons nous résoudre à ce départ si rapide .Nous courons à la gare et nous les apercevons en colonnes ,bien encadrés .Ils ont un dernier regard vers nous .Ils s'en vont et vers quel destin ..."

Quelques cartes de Buchenwald puis plus rien .



Madame Collet ajoute "qu'un homme portant des lunettes noires se tenait prés du palais de justice , hésitant et traqué .C'était Edouard Paysant

« .Aprés m' avoir confirmé son identité prudemment, il me dit qu'il venait d'être parachuté d'Angleterre et qu'il cherchait sa femme ,sa fille et ses parents .Je l'ai supplié de s'éloigner de Rouen .Je ne l'ai plus revu ensuite ."



En fait à Rouen où était enfermée toute sa famille ,Edouard Paysant  venait souvent et eut l'occasion d'y apercevoir sa fille Françoise un jour d'interrogatoire .

Un de ses agents nous dira que devant les murs sinistres ,il eut parfois des défaillances . Pour les surmonter il se jetait à corps perdu dans l'action .C'est ainsi qu'aux dangers de sa vie de combattant proscrit il ajouta un jour le risque du sauveteur en plein bombardement de Lille art



Belfonds Une nouvelle brigade comprenant les gendarmes est mise en place On retrouve leurs noms sur le procés verbal relatif au crash de »la potence « 1 km au nord de sées Les gendarmes sont dans l’incapacité d’identifier et le type d’avion et l’identité des occupants . Ce n’est qu’en 1998 que je serai en mesure après des recherches aupres du 
ministére de la défense britannique d’identifier le type d’aviopn un withley lançeur de tracts et les noms des occupants .



Les installations industrielles du Camp de dora



L'Allemagne voulait affirmer la vigueur et l'efficacité de ses organisations industrielles aussi ,le tunnel de Dora fut " l'enfer de tous les camps de concentration " .Dora abrita dans ses flancs les fusées secrétes de Hitler . Trente mille hommes déportés des quatre coins de l'Europe sont morts pour construire les "pyramides de la Science " . Cela on devait l'oublier car les savants de Dora sont aujourd'hui les conquérants encensés de l'espace

Le 2 aout 1943 l'usine de Peenemunde, haut lieu de la recherche allemande sur les fusées est détruite .Ainsi les allemands recherchent une solution leur permettant de continuer leurs recherches et la fabrication des fusées à l'abri des bombardements aériens


En Septembre 1943est mis en service un nouveau complexe d'usines souterraines



20 Janvier 1944 Embarquement du camp de Royalieu des déportés partant de Compiégne .....à plus de 100 par wagon dont les quatre gendarmes de Sées . Voyage insoutenable et tragique .


31 Janvier 1944Ils arrivent au Camp de concentration de Buchenwald prés de Weimar



13 Mars 1944 Les gendarmes restent trois mois au camp de Buchenwald avant d'être déportés à Dora et Ellricht définis comme ETANTdes camps d'extermination . Ces deux camps sont distants de 30 kilométres et forment les deux extrémités du tunnel .

30 Mars Camp d' Ellricht



1er Novembre 1944 Dora cesse de dépendre de Buchenwald . 3 camps indépendants et principaux sont crées Dora , Ellricht ,Harzungen avec 32 camps annexes

L'enfer commence dans le creusement du tunnel de Dora à Ellrich sous la colline de Kohnstein dans des conditions de travail jamais supportées par des hommes . Début 1944 il n'y eut pour les déportes travaillant à creuser et à aménager un tunnel ,ni baraquement, ni installation sanitaire d'aucune sorte .Les prisonniers enfermés dans les galeries souterraines sont ,soumis quotidiennement à un travail forçé de 14 heures se relayant en permanence sans voir la lumiére du jour jusqu'à épuisement Il en mourait alors une centaine par jour .

Le camp au delà du tunnel ,s'étendit alors à toute une série de kommandos extérieurs d'Ellrich à Rotberode et autres lieux . A l'approche des alliés les SS entreprirent l'évacuation du camp et des kommandos de la Mittelbau à partir de Janvier 1945 en direction du Nord et notamment vers Bergen Belsen où beaucoup périrent et entres autres les gendarmes . Trente mille déportés ne reviendront pas de Dora…



Les deux gendarmes Daniel et Francis Collet mourront d'épuisement le long du trajet conduisant le train de Dora à Bergen Belsen .. le 7 Avril 1945 lors de l'évacuation du camp .Ils seront enterrés le long de la voie ferrée entre Munchoff (Hardz ) et Ellrich ce 7 Avril au matin dans le train qui fut abandonné à Osterrod ( Sud Hardz )



Bouyer Berty est griévement blessé au bombardement du camp de Nordhausen (à 100 kilométres à l'ouest de Leipzig )par l' aviation américaine le 10 Avril 1945 et décéde le 13 Avril .


Parmi les 4 gendarmes ,seul l'adjudant georges Tual revient de ce camp de Dora le 15 Avril 1945

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