Deux
agents secrets a Sées
Le terrain choisi pour le parachutage des deux agents de la France Libre est donc " le Haras des Rouges Terres " situé a l'est de Sées( carte ci dessous).....
Le parachutage se déroule dans la nuit du 9 au 10 avril 1944
Le Halifax a décollé de Tempsford ......,survole Londres souvent dans le brouillard ... les résistants sont fidéles au rendez vous malgré le couvre feu imposé par les allemands
On note la présence sur les lieux du parachutage de Edouard Cercueil ;;;;;;; hommes courageux entre tous ,conscients de l importance tâche périlleuse a laquelle ils sont habitués
Des la reception du message de la BBC " un nouveau jour
s annonce " le Halifax survole la zone prescrite et définie par les coordonnées d' usage largue 15 containers et des paquets
Ce message diffusé sur la fréquence de la BBC....Seuls les résistants concernés par le but de la mission en comprennent la signification
Dans le cas présent il s agit du largage de matériel radio destiné au radio" Wallon "et à Edouard Paysant présents à Saint Marcel en attente de ce précieux matériel qui leur permettra de rester en contact avec l aviation alliée
Le haras des Rouges Terres l objectif du parachutage est situé à 10 km est nord est de Sées
Date 9 10 Avril 1944 Terrain "Aurore" Haras des Rouges Terres mission Harry 28 B
Présence du BOA local
Message secret BBC " un nouveau jour s' annonce "
15 containers et des paquets
deux agents sont parachutés Tracteur et Sarcloir ( René Carel et ....)
Les containers contenant les èquipements de transmission radio atterrissent sur la "dropping zone "prévue mais pour des raisons inconnues les deux agents de la France libre sont parachutés hors de la zone et atterrissent a proximité du moulin
d 'Escures soit pratiquement à deux kilometres a l'ouest de Sées
Heureusement deux résistants les récupèrent et les guident rue saint Martin au no 30 demeure de Edouard Cercueil
Clouet des perruches le DMR s' insurge contre cette erreur de l 'équipage du bombardier
Ce parachutage présente une certaine importance dans la mesure où la totalité du chargement est destiné au radio Wallon présent a Saint Marcel aux cotés de Edouard Paysant ( ref a " l espoir des ténèbres Parachutages sous l occupation " par Michel Pichard coordinateur national du BOA )
Nous sommes début Avril et la documentation fait état de contacts permanents entre les différents membres Edouard Paysant Marie Croisé ,et le radio Wallon en attente de ce matériel indispensable aux échanges radio avec l'aviation alliée dans le cadre de l 'opération dudébarquement
Le Halifax survole la zone prescrite du haras des rouges terres et définie par les coordonnées
d 'usage largue 15 containers et des paquets
Le terrain choisi pour le parachutage des deux agents de la France Libre est donc " le Haras des Rouges Terres " situé a l'est de Sées( carte ci dessous).....
Le parachutage se déroule dans la nuit du 9 au 10 avril 1944
Le Halifax a décollé de Tempsford ......,survole Londres souvent dans le brouillard ... les résistants sont fidéles au rendez vous malgré le couvre feu imposé par les allemands
On note la présence sur les lieux du parachutage de Edouard Cercueil ;;;;;;; hommes courageux entre tous ,conscients de l importance tâche périlleuse a laquelle ils sont habitués
Des la reception du message de la BBC " un nouveau jour
s annonce " le Halifax survole la zone prescrite et définie par les coordonnées d' usage largue 15 containers et des paquets
Ce message diffusé sur la fréquence de la BBC....Seuls les résistants concernés par le but de la mission en comprennent la signification
Dans le cas présent il s agit du largage de matériel radio destiné au radio" Wallon "et à Edouard Paysant présents à Saint Marcel en attente de ce précieux matériel qui leur permettra de rester en contact avec l aviation alliée
Le haras des Rouges Terres l objectif du parachutage est situé à 10 km est nord est de Sées
Date 9 10 Avril 1944 Terrain "Aurore" Haras des Rouges Terres mission Harry 28 B
Présence du BOA local
Message secret BBC " un nouveau jour s' annonce "
15 containers et des paquets
deux agents sont parachutés Tracteur et Sarcloir ( René Carel et ....)
Les containers contenant les èquipements de transmission radio atterrissent sur la "dropping zone "prévue mais pour des raisons inconnues les deux agents de la France libre sont parachutés hors de la zone et atterrissent a proximité du moulin
d 'Escures soit pratiquement à deux kilometres a l'ouest de Sées
Heureusement deux résistants les récupèrent et les guident rue saint Martin au no 30 demeure de Edouard Cercueil
Clouet des perruches le DMR s' insurge contre cette erreur de l 'équipage du bombardier
Ce parachutage présente une certaine importance dans la mesure où la totalité du chargement est destiné au radio Wallon présent a Saint Marcel aux cotés de Edouard Paysant ( ref a " l espoir des ténèbres Parachutages sous l occupation " par Michel Pichard coordinateur national du BOA )
Nous sommes début Avril et la documentation fait état de contacts permanents entre les différents membres Edouard Paysant Marie Croisé ,et le radio Wallon en attente de ce matériel indispensable aux échanges radio avec l'aviation alliée dans le cadre de l 'opération dudébarquement
Le Halifax survole la zone prescrite du haras des rouges terres et définie par les coordonnées
d 'usage largue 15 containers et des paquets
Le
parachutage se déroule dans les meilleures conditions dans la nuit
du 9au 10 avril 1944(
soit
moins de deux mois avant le
débarquement
)
Le Halifax a décollé de Tempsford et les rèsistants sont fidèles au rendez vous
On note la présence sur les lieux du parachutage de Edouard Cercueil ;;et de son équipe ;;;;;chargés de la récupération du matériel , hommes courageux entre tous conscients de l importance capitale de leur tâche a laquelle ils sont habitués
Dans le cadre du SOE
J’ai noté ce témoignage de Bernard Cercueil qui retrace en fait les traits de la vie nocturne autour de notre petite ville ,vie clandestine ignorée de la plupart des sagiens …
« Entré en resistance malgré lui……
Témoignage de Bernard Cercueil fils de Edouard Cercueil habitant 30 rue Saint Martin à Sées ( extrait des echos sagiens )
« Après le parachutage les containers avaient été cachés dans un bâtiment qui servait de réserve à foin dans un herbage qui appartenait à Monsieur Gaucher ; Les containers issus
du dernier parachutage avaient été finalement cachés à son insu .
Venant voir ses bêtes il vit un faisan en train de manger du grain à la porte de son bâtiment
Perplexe et curieux il découvre le matériel entassé
Quelques jours aprés Maurice Cercueil vient lui rendre visite et le met au courant des faits en lui faisant remarquer qu’il pouvait adhérer à leur cause .
C'est ainsi que Monsieur Gaucher entra dans la résistance ....
La nuit du parachutage les containers furent transportés de l’herbage à un bâtiment d’attente en utilisant une vachére à pneus attelée à un cheval dont les fers avaient été posés à l’envers
Ils furent acheminés ensuite par différents transporteurs à Maisons verte où habitait Monsieur Colonna D’istriaPâques 25 Avril 1944
« Edouard Cercueil participe à cette opération Il réceptionne prés de deux tonnes d’armes qui seront cachées dans la ferme de Mr Gaucher
Les deux agents parachutés ( Tracteur et Sarcloir ) trouvent asile au 30 Rue Saint Martin au deuxiéme étage de la maison d’habitation Leur but communiquer le plus vite possible avec Londres
Le Halifax a décollé de Tempsford et les rèsistants sont fidèles au rendez vous
On note la présence sur les lieux du parachutage de Edouard Cercueil ;;et de son équipe ;;;;;chargés de la récupération du matériel , hommes courageux entre tous conscients de l importance capitale de leur tâche a laquelle ils sont habitués
Dans le cadre du SOE
J’ai noté ce témoignage de Bernard Cercueil qui retrace en fait les traits de la vie nocturne autour de notre petite ville ,vie clandestine ignorée de la plupart des sagiens …
« Entré en resistance malgré lui……
Témoignage de Bernard Cercueil fils de Edouard Cercueil habitant 30 rue Saint Martin à Sées ( extrait des echos sagiens )
« Après le parachutage les containers avaient été cachés dans un bâtiment qui servait de réserve à foin dans un herbage qui appartenait à Monsieur Gaucher ; Les containers issus
du dernier parachutage avaient été finalement cachés à son insu .
Venant voir ses bêtes il vit un faisan en train de manger du grain à la porte de son bâtiment
Perplexe et curieux il découvre le matériel entassé
Quelques jours aprés Maurice Cercueil vient lui rendre visite et le met au courant des faits en lui faisant remarquer qu’il pouvait adhérer à leur cause .
C'est ainsi que Monsieur Gaucher entra dans la résistance ....
La nuit du parachutage les containers furent transportés de l’herbage à un bâtiment d’attente en utilisant une vachére à pneus attelée à un cheval dont les fers avaient été posés à l’envers
Ils furent acheminés ensuite par différents transporteurs à Maisons verte où habitait Monsieur Colonna D’istriaPâques 25 Avril 1944
« Edouard Cercueil participe à cette opération Il réceptionne prés de deux tonnes d’armes qui seront cachées dans la ferme de Mr Gaucher
Les deux agents parachutés ( Tracteur et Sarcloir ) trouvent asile au 30 Rue Saint Martin au deuxiéme étage de la maison d’habitation Leur but communiquer le plus vite possible avec Londres
Quelques jours plus tard Maurice Cercueil venait livrer du lait à l’épicerie Jouy place du Parquet et passait réguliérement chez son frére boire le café
Ce jour la descendant la grande rue , il voit deux allemands sur chaque trottoir , écouteurs aux oreilles .
Il arrive tres vite rue Saint Martin et demande « Tu n’as rien içi ? «
Edouard répond « Si
Aussitôt mon pére monte au grenier et demanda aux agents s’ils avaient des problémes . Les agents racontérent qu’ils étaient en train d’émettre vers l’Angleterre et qu’ils venaient d être captés par un avion allemand . Bien qu’ils aient coupé leur émission l’avion survola )plusieurs fois le secteur
Un cheval fut attelé dans la minute à un tombereau ,et les agents montèrent dans le tombereau dissimulés avec le matériel recouverts de paille avant d 'être conduits dans la campagne de Champ Gérard trés boisée à l’époque
Bien que n’ayant rien trouvé les allemands alertés ,arrêtérent une dizaine de personnes qui habitaient dans le secteur répéré ; Aprés interrogation elles furent relâchées . L’occupant ne trouva
jamais l’emplacement de l’émetteur alors que les personnes arrêtées habitaient à 200 métres du 30 rue Saint Martin
Note « histoire de la resistance en France « tome ‘4 octobre 43 à mai 44 octobre Les deux « saboteurs « largués sur Aurore se nommaient René Carrel ( Sarcloir et Tracteur)(noms de code adoptés par le BCRA( Bureau central de renseignements et d action de la France libre situé à Londres ) Dans ce chapitre on note la proportion inhabituelle d’agents parachutés à l occasion de ces diverses operations ,nombre qui s’explique de toute évidence par l’imminence du débarquement dont nous ignorions bien sûr la date14 agents ont été parachutés ce seul mois d’avril
Arrestation de Gravel Marcel ouvrier agricole à Saint Léonard des parcs ( canton deCourtomer ) Déporté pour parachutages et transport d’armes)Libéré le 2 Mai 1945 à Neustadt petit port sur la Baltique ( commando de Neuengamme )
Avril 1944 La ferme de l » hopital ( suite témoignage Bernard Cercueil )
« Un parachute ne s’est pas ouvert . Le container est retrouvé alors qu’il fait jour mais il est enfonçé dans le sol . Il faut faire vite pour en retirer les armes et ne pas être vus
Le parachute et le container vide restés sur le terrain seront récupérés par Mr Lelibou qui les camoufle rapidement
En attendant leur transport à la " Maison Verte " les deux tonnes d’armes sont stockées chez Edouard Cercueil sous sept rangs de paille dans le hangar de la ferme ( 30 rue Saint Martin)
C’est alors que les allemands décident de venir chercher de la paille et concasser des biscuits de soldat . Ils sont quatorze
Edouard Cercueil voyant le tas de paille baisser rentre chez lui , prend deux revolvers ,les met dans sa ceinture et dit à sa femme Madeleine " Si tu entends péter , fais ce que tu peux "
puis retourne sous le hangar
Ne sachant que faire elle monta au grenier pour prier
Edouard Cercueil demande au sous officier s’ils avaient bientôt fini de prendre de la paille car lui aussi en avait besoin .Les allemands arrêtérent leur chargement.... il ne restait que deux
rangs au dessus des munitions . Ouf l’alerte avait été chaude ....!
Vers la fin d’avril 1944 les parachutes devenant encombrants il fut déçidé de les brûler rue Saint Martin . Maurice Cercueil avait une vachére à pneus et une jument qui n’était pas ferrée rassemble les parachutes dans la vachére . Il installe sa femme et les enfants sur le chargement sur la vachère et c’est ainsi que vers midi le chargement transita de Sevilly à la rue Saint Martin sans probléme Apres avoir mangé Maurice rentre tranquillement avec sa
famille à Sevilly
Le lendemain à l’aube Edouard brûla tranquillement les soixante parachutes . Vers sept heures du matin René Bothet arriva pour prendre son travail à la ferme et fut surpris de trouver les
portes fermées à clé . Connaissant bien les lieux , il sauta par dessus une ancienne barriére pour entrer dans la cour et soigna les chevaux .Voyant le feu qui finissait de se consumer il prit une fourche et secoua les cendres . il ramassa les boucles qui s’y trouvaient et les
suspendit dans l’écurie pensant pouvoir les utiliser plus tard . En arrivant dand la cuisine il fut vivement interpellé par Edouard Cercueil qui lui demanda « Par où es tu rentré ? «
Aprés explication il lui fut ordonné de jeter ces boucles dans la riviére et surtout de ne parler à personne
En fait il faut comprendre
les techniques de repérage allemands pour
mesurer les risques pris par les opérateurs radio du
Commonwealth opérant en territoire national et surnommés « pianistes «
Témoignage personnel Avril 1944 Comment le poste emetteur des deux agents a t il été détecté ?
Nous ignorions bien sûr la présence d agents secrets dans notre petite ville
…. Aucun événement ne peut échapper à notre curiosité
Les photos prises avec mon vieux Kodak à soufflet des années 20 ont bien fixe quelques images telles que celles prises à Belfonds en juillet 1943 ( photos d’ailleurs inédites ) mais le risque d’être surpris reste le même
Ce kodak encombrant J’ai failli me le faire « subtiliser « par un
officier allemand en mai 1940 lors de l’arrivée des premieres troupes d’occupation Photo interdite !
Combien je regrette de n’avoir pu fixer sur la pellicule les
mouvements de troupes sur notre place du Parquet ….les allemands
épuisés après une longue marche, affalés aux pieds de la statue de
Conté, ,, la reléve de la garde au pas de l’oie prés du marchand de
primeurs Bujosa , , la fanfare , fifres en tête paradant fierement ; ;
sous nos fenêtres ,l’agitation permanente des employés administratifs de la Wehrmacht sur les marches de l’hotel de ville et en particulier du personnel féminin ( surnommées « les souris grises « car bien sûr vêtues de gris )
Encore aurait il fallu ,contrainte supplémentaire ,faire développer la
pellicule chez un photographe de confiance sans attirer l’attention,d’un occupant
Ce matin d ‘avril avec mon père de notre fenêtre donnant sur la place du Parquet ,poste d’observation privilégié nous sommes intrigués par la présence de deux camions équipés de matériel inconnu . Leurs occupants casqués d’écouteurs se livrent à des manoeuvres mystérieuses prés du piédestal en granit de Conté , socle débarrassé de son grand homme pour l’éternité .Vêtus de bleu , il s’agirait de soldats de la Luftwaffe reconnaissables à leurs uniformes
Nous demandons à un gendarme de nos connaissances la cause de
cette animation….il reste muet Il est vrai que ce n’est plus la même
brigade ,la précédente ayant été déportée en Aout dernier aprés la
chute de la forteresse volante à Belfonds
Que sont devenus nos gendarmes , figures familières et clients assidus de notre salon?
Trois soldats casques avec écouteurs s’agitent autour des camions alors surveilles par deux feldgendarmes reconnaissables à leurplaque de poitrine bien astiquée L’un d’eux entre dans notre cour et demande à mon pére un seau d’eau
Sur le toit du camion un grand cercle en métal dont je ne puis
distinguer l’utilité
J’ai pu avec le temps trouver la raison de cette animation….Ces
soldats se préparaient ou s’exerçaient à une opération de détection d’émetteur et certainement en relation avec l’émetteur caché chez Cercueil ( voir témoignage Moise Cercueil ) …Bien sûr nous ignorions cette situation
Les allemands avaient donc été informés d’un parachutage dans la région….
Edouard Cercueil homme courageux cachait en effet
clandestinement deux agents secrets parachutés au haras des
Rouges Terres; Edouard Cerceuil averti in extremis par Mr Jouy
épicier ,voisin de Ipcar électricien habitant place du Parquet
s’empressa de faire évacuer les deux agents dans la campagne
environnante
Le principe de l’identification et de localisation d’émetteurs
clandestins utilisés par la résistance est le suivant ,
L ‘installation de camions utilise le principe de propagation des ondes courtes ( ondes directes) le long de la surface du sol autour de l’émetteur , et que recherche le récepteur allemand Les ondes réfléchies vers le sol par les couches nuageuses , constituent les ondes recherchées par les grands centres de recherche allemandes Brest Nantes en France Munich Hambourg en Allemagne etc ..
Une premiére phase délimite un premier triangle de 20 km de coté
triangle repris sur un triangle de 2 km de côté grâce à l’onde de sol et les camions portant le recepteur gonio que nous distinguons sur le toit du camion( voir photos )
Techniques du repérage allemand Pour bien comprendre comment repérer une émission,il faut savoir comment se propagent les ondes courtes(O.C.). Les O.C. se propagent de deux façons:a:le long de la surface du sol,c'est l'onde directe perçue immédiatement autour de l'émetteur,c'est celle la que recherche le récepteur radio-goniométrique porté sur camion et proche du clandestin,b:vers le ciel où les ondes rencontrent la couche réfléchissante qui comme un miroir les renvoie vers le sol à quelques centaines de kilomètres de l'émetteur et c'est celle la que recherchent les grands centres de repérage:Brest,Nantes France,Munich,Hambourg,Nuremberg,Berlin,Augsbourg en Allemagne.
Commonwealth opérant en territoire national et surnommés « pianistes «
Témoignage personnel Avril 1944 Comment le poste emetteur des deux agents a t il été détecté ?
Nous ignorions bien sûr la présence d agents secrets dans notre petite ville
…. Aucun événement ne peut échapper à notre curiosité
Les photos prises avec mon vieux Kodak à soufflet des années 20 ont bien fixe quelques images telles que celles prises à Belfonds en juillet 1943 ( photos d’ailleurs inédites ) mais le risque d’être surpris reste le même
Ce kodak encombrant J’ai failli me le faire « subtiliser « par un
officier allemand en mai 1940 lors de l’arrivée des premieres troupes d’occupation Photo interdite !
Combien je regrette de n’avoir pu fixer sur la pellicule les
mouvements de troupes sur notre place du Parquet ….les allemands
épuisés après une longue marche, affalés aux pieds de la statue de
Conté, ,, la reléve de la garde au pas de l’oie prés du marchand de
primeurs Bujosa , , la fanfare , fifres en tête paradant fierement ; ;
sous nos fenêtres ,l’agitation permanente des employés administratifs de la Wehrmacht sur les marches de l’hotel de ville et en particulier du personnel féminin ( surnommées « les souris grises « car bien sûr vêtues de gris )
Encore aurait il fallu ,contrainte supplémentaire ,faire développer la
pellicule chez un photographe de confiance sans attirer l’attention,d’un occupant
Ce matin d ‘avril avec mon père de notre fenêtre donnant sur la place du Parquet ,poste d’observation privilégié nous sommes intrigués par la présence de deux camions équipés de matériel inconnu . Leurs occupants casqués d’écouteurs se livrent à des manoeuvres mystérieuses prés du piédestal en granit de Conté , socle débarrassé de son grand homme pour l’éternité .Vêtus de bleu , il s’agirait de soldats de la Luftwaffe reconnaissables à leurs uniformes
Nous demandons à un gendarme de nos connaissances la cause de
cette animation….il reste muet Il est vrai que ce n’est plus la même
brigade ,la précédente ayant été déportée en Aout dernier aprés la
chute de la forteresse volante à Belfonds
Que sont devenus nos gendarmes , figures familières et clients assidus de notre salon?
Trois soldats casques avec écouteurs s’agitent autour des camions alors surveilles par deux feldgendarmes reconnaissables à leurplaque de poitrine bien astiquée L’un d’eux entre dans notre cour et demande à mon pére un seau d’eau
Sur le toit du camion un grand cercle en métal dont je ne puis
distinguer l’utilité
J’ai pu avec le temps trouver la raison de cette animation….Ces
soldats se préparaient ou s’exerçaient à une opération de détection d’émetteur et certainement en relation avec l’émetteur caché chez Cercueil ( voir témoignage Moise Cercueil ) …Bien sûr nous ignorions cette situation
Les allemands avaient donc été informés d’un parachutage dans la région….
Edouard Cercueil homme courageux cachait en effet
clandestinement deux agents secrets parachutés au haras des
Rouges Terres; Edouard Cerceuil averti in extremis par Mr Jouy
épicier ,voisin de Ipcar électricien habitant place du Parquet
s’empressa de faire évacuer les deux agents dans la campagne
environnante
Le principe de l’identification et de localisation d’émetteurs
clandestins utilisés par la résistance est le suivant ,
L ‘installation de camions utilise le principe de propagation des ondes courtes ( ondes directes) le long de la surface du sol autour de l’émetteur , et que recherche le récepteur allemand Les ondes réfléchies vers le sol par les couches nuageuses , constituent les ondes recherchées par les grands centres de recherche allemandes Brest Nantes en France Munich Hambourg en Allemagne etc ..
Une premiére phase délimite un premier triangle de 20 km de coté
triangle repris sur un triangle de 2 km de côté grâce à l’onde de sol et les camions portant le recepteur gonio que nous distinguons sur le toit du camion( voir photos )
Techniques du repérage allemand Pour bien comprendre comment repérer une émission,il faut savoir comment se propagent les ondes courtes(O.C.). Les O.C. se propagent de deux façons:a:le long de la surface du sol,c'est l'onde directe perçue immédiatement autour de l'émetteur,c'est celle la que recherche le récepteur radio-goniométrique porté sur camion et proche du clandestin,b:vers le ciel où les ondes rencontrent la couche réfléchissante qui comme un miroir les renvoie vers le sol à quelques centaines de kilomètres de l'émetteur et c'est celle la que recherchent les grands centres de repérage:Brest,Nantes France,Munich,Hambourg,Nuremberg,Berlin,Augsbourg en Allemagne.
L antenne gonio sur le toit du camion est
trés peu visible
|
Intérieur du gonio mobile.On distingue la manivelle
actionnant la rotation du gonio sur le toit du fourgon.
Camion gonio et son antenne parapluie en action.
Technique du repérage allemand Protocole
d une émission Quelques minutes avant l'heure du rendez vous avec Londres,les deux opérateurs de la France libre arrivent sur les lieux de l'émission.aprés avoir été accompagnés par un résistant présent lors de la récupération du matériel aux" Rouges terres "
Un ou plusieurs guetteurs extérieurs sont en place.
Sortir l'appareil de sa cachette,le poser sur une table,
dérouler le fil d'antenne sur 10 à 15 mètres,relier la
valise à une prise de courant ou sur une batterie,
enficher le quartz fixant la longueur d'onde prévue,
régler l'émetteur et le récepteur,tout cela demande
quelques minutes.
Au moment prévu pour le contact l'opérateur lance son indicatif d'appel 5 ou 6 fois.Dés que la centrale de
Londres le reçoit,elle confirme en lançant son propre
indicatif.La transmission des données peut alors commencer.
Les signaux morse crépitent alors.Par sécurité ,le quartz
est changé régulièrement pour tromper le gonio allemand
qui surveille.La centrale confirme la bonne réalisation
du transfert par l'abréviation FB(fine business).
Aprés cette opération vitale pour les Forces de Libération
il faut tout cacher,détruire les messages transmis.Ces
liaisons étaient le seul moyen de transmettre de
l'information sur Londres quant à la situation des forces
ennemies en FRANCE
Les allemands inventèrent trés tôt un moyen simple pour déterminer dans quel secteur de la ville se trouvait un émetteur clandestin en cours d'émission Ils coupaient le courant quartier par quartier et notaient a quel moment l 'émission s 'interrompait Ils concentraient ainsi tous leurs efforts sur la zone ainsi repérée et pouvaient ainsi déterminer rapidement au moins le bloc
d immeubles sinon
l 'appartement lui même d 'où l 'appareil émettait
Dans le cas présent Edouard Cercueil informé par les habitants du quartier réussit à cacher les deux opérateurs repérés par les gonios et à les dissimuler sous des bottes de paille avant de prendre la direction de Champ Gerard
Retrospective sagienne
Crash de laforteresse volante " Nymokimi " le 4 Juillet 1943
photo Roger Cornevin
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