notes familiales
En voulant mettre de l'ordre dans mes tiroirs ,je me suis perdu dans le flou des images de ma jeunesse ...images et péripéties vécues avec mon frère jean
J'ai donc tout noté ...tant que les mots ...résonnaient encore à mes oreilles et que les images me restaient en mémoire ,les faits , mes impressions ,mes réactions et ceci pour la postérité ... Et en particulier cette journée de cauchemar du 4 Juillet 1943 , sorte de cataclysme qui s'abattit sur notre petite ville , cataclysme qui mêla au sein de la population les sentiments les plus divers et les plus opposés ,....patriotisme , courage ,délation ,
Avant d'entamer cette journée,je ne puis éviter de faire une rétrospective des trois années passées sous la botte germanique en me plongeant dans la lecture des notes personnelles prises au hasard des péripéties les plus diverses .
Une partie de mon journal mémorisant les événements des années de jeunesse antérieures à Mai 1940 ,ayant disparu dans le pillage de notre maison ,place du Parquet ....,j'ai donc repris la chronologie des événements depuis cette date et résumé les faits principaux .
Trouville ,notre paradis avec jean ,notre plage de rêve et notre piscine aux eaux bleues appartiennent alors au passé . De notre plage située prés de la rue d'Orléans et de l'aire de jeux , je me souviens que j'ouvrais grand les yeux pour regarder derrière les voiles lointaines ...si je n'apercevais pas par hasard l'Amérique . Une fascination de jeunesse et en même temps une mélancolie inexprimable .... projetée dans l'inconnu ...l'inconnu du grand large et des tropiques que je découvrirai peut être un jour !( 1)
je me souviens à Trouville ,nous logions rue d Orléans partant à la plage nous trainions nos pelles sur le goudron pour faire du bruit A la pêche aux crevettes nous avions oublié un seau dans la chambre pendant une semaine Notre retour à notre domicile de vacances ne fut pas triomphal
Notre président Albert Lebrun présente alors ses voeux à la population Française "" Nous avons la ferme conviction que 1940 sera une année plus heureuse pour toute l'humanité "
Dés Septembre 1939 après la déclaration de guerre à l'Allemagne ,la défense passive s'organise dans notre petite ville , comme dans toutes les villes de France . .Mon père y apporte une large contribution et se retrouve chef d'ilôt . A l'école on fait l'essayage des masques à gaz ...et c'est encore là ,une bonne occasion de se divertir
L'état d'alerte , décide la municipalité sera annonçé par des sirènes ,le tocsins et... le clairon s'il y a lieu . Les verrières ,vasistas et toutes ouvertures laissant filtrer la lumière ,devront être peints en bleu fonçé pour ne pas attirer l'attention..... de l'aviation ...allemande ... bien entendu . La nôtre on ne la voit pas ! Si une fois ...un autogire Français haut dans le ciel ! L'unique vasistas du grenier ...est donc teint en bleu par sécurité !
Les motards militaires Anglais roulent à une vitesse folle sur nos routes ,...et quelquefois à gauche .L'un d'eux vient de se tuer au passage à niveau de la Madeleine
Si je comprends bien ,il ne se passe rien sur le front ... le combattant se confond souvent avec un guetteur qui veille ,l'oeil et les oreilles aux aguets aux avant postes d'une ligne Maginot réputée infranchissable avec pour seule moisson ces trois lettres R.A.S.
Mais la perçée de Sedan ouvre à la Werhmacht les portes de la France ,c'est l'exode et le début des illusions perdues .Une longue procession de réfugiés progresse vers le Sud ...Ma communion du 19 Mai 40 se déroule au pas de course pour laisser passer les voitures ,chars nordiques et Ardennais et véhicules de toutes sortes .La famille est absente ,pas de repas de communion ,les routes sont trop dangereuses ...surveillées par les stukas
Trois mille repas vont être distribués pendant plus de 15 jours consécutifs aux différents centres d'accueil ,avec la contribution... des "Coeurs Vaillants " patronage auquel nous appartenons Jean et moi . Un bureau de la Croix rouge est alors installe à la mairie . La gare fourmille de voyageurs fébriles et anxieux en attente d'un départ du train vers un lieu inconnu .. Les portes claquent ,les mouchoirs s'agitent . Sur le quai noir de monde chaque coeur qui bat ...bat certainement d'inquiétude ...
avec jean nous apportons notre petite contribution et nous aidons les réfugiés , absorbés par leur détresse
Tandis que l'école ,périmètre sacré où la morale et la discipline rêgnent en maitre nous délivre de ses contraintes ,Charles Trenet " le fou chantant "chevelure flamboyante nous interprète des airs pleins de jeunesse et d'invention ... sûrement pour nous remonter le moral .
Il incarne la joie de vivre au moment où les nuages s'amoncellent sur l'Europe .
Après les bombardements des 14 et 16 juin , plusieurs quartiers de notre petite ville sont détruits . Une centaine de morts à l'Adoration ,au cercle catholique ,l'évéché ,l'institution Saint Joseph ,l'école libre et la rue Montjaloux .Devant les risques encourus nous trouvons un refuge de fortune dans une petite ferme du Meurger chez Madame Favry veuve de guerre aidée par ses enfants Constant et Simone et le "pére Jardinet " . Dans cette modeste ferme décrépie par deux siècles de vent et de pluie le grand silence de la nuit est uniquement troublé par le crissement des grillons ... Ce n'est plus la place du Parquet comparée à certains moments aux "forges de Vulcain" !
Dans cette campagne au visage d'angoisse, subsistent encore aujourd'hui quelques images ... la pêche avec Jean parmi une horde de canards en goguette , le réveil de la basse cour aux premières heures du jour , le grenier à foin , la conduite des chevaux le matin à l'abreuvoir après avoir échappé au "calva "matinal , et enfin , l'arrivée des premiers motards allemands ,"cavaliers de l'enfer" couverts de poussière sous les fenêtres du haras et ...le regard anxieux des parents ....,
notre passe temps favori c est bien sûr la pêche " les carpes n ont qu à bien se tenir " les ombrages de cette petite mare située "au meurger" je ne les ai jamais oublié et je suis sur que jean avait ce même sentiment
Je ne pouvais donc rester indifférent au déferlement des événements et à la vision de ces images fortes ,difficiles à chasser de ma mémoire .
Charley ,au volant de sa Matford ... 21 litres au cent avait embarqué vers le Sud la nombreuse famille des neveux et nièces ,pour un long périple de dix sept jours,après un passage laborieux de la Loire à Blois parmi des milliers de réfugiés . Le problème... c'est que les allemands arrivèrent en même temps que lui au haras de Rotschild et lui réquisitionnèrent sa voiture pendant deux jours ....
De notre refuge ,quand le vent est favorable ,on essaie de percevoir dans le lointain le son des cloches de la cathédrale . Mais que se passe t il dans notre petite ville ?
Dans notre campagne c'est la pêche ,....encore la pêche qui prédomine dans la douceur des ombrages .Avec Jean ,on entend rarement les appels du déjeuner et du dîner ,ces rites d'adultes qui ont tout oublié du rêve et de l'aventure ...
Je reprends le déroulement des événements depuis Mai 1940 ,je suis obligé de noter avec regret que la plupart des maisons de Sées et en particulier les commerces ont été pillés et mis à sac par les réfugiés de passage , les troupes françaises en déroute et certains habitants de la ville et ceci bien avant l'arrivée des troupes allemandes dans notre petite ville . Une calamité !
Notre magasin a été totalement dévasté ,les chambres pillées par une horde de vandales qui en dehors des parfums et produits de toutes sortes ont pulvérisé ... cadres de photos ,cadeaux ,objets personnels et ...mon journal !
Le magasin de notre voisin coiffeur , Frémiot ( 2 ) a subi le même sort ainsi que tous les commerces de la ville . Une désolation .... que ces pillages par les habitants de la ville
N.P. 1997
Notre voisin Albert Frémiot ,victime de la bande à Jardin ,sera fusillé par la gestapo à L'home Chamodot le Août 1944 avec Jean Mazeline notre professeur d'Anglais et Géographie au cours complémentaire de Sées .
Notre autre voisin ,le docteur Melun disparaitra en déportation à Auschwitz en Décembre 1943
De retour à Sées ,nous ne pouvons que constater le pillage de la maison et l'amoncellement de toutes sortes de débris dans nos chambres
Lors du bombardement , un énorme pavé a traversé la toiture avant de choir sur le lit de Fernande ,l'employée chargée de nous surveiller !
Sous nos fenêtres les allemands harassés après une longue marche ...,uniformes gris vert ,mauser et masque à gaz en bandoulière , forment leur faisceaux aux pieds de la statue de Conté ..
En Juin le gouvernement s'installe à Vichy à l'hotel du Parc . L'appel du 18 Juin nous ne pouvons pas l'entendre ...Plus de T.S.F.! . La ligne de démarcation coupe la France en deux . Plus question d'aller à Montluçon chez mon oncle et ma tante ... et chez mon grand père de Vibraye . Ce grand pére, soldat dans le régiment territorial de Mamers avait connu la guerre de 14 .....mais derrière les barbelés allemands à Paderborn au sud de Hanovre .
En effet prisonnier des les premiers jours de guerre ..il avait eu pour mission nous répétait il de creuser des tranchées... le plus prés possible des lignes allemandes ...
Enfin pour le moment ,de notre fenêtre l'image de ces gigantesques officiers SS ,arpentant avec arrogance la place du Parquet et exigeant le salut des sagiens nous impressionne ...et en face de notre maison ...la kommandantur s'installe dans les bureaux de la mairie . L'étendard à croix gammée flotte au vent au dessus de la porte d'entrée
Depart pour l Angleterre
Pondichéry Chandernagor Karikal Yannaon , Mahé comme la litanie des sous prefectures de l hexagone ces cinq noms constituaient l un des tests de l 'école primaire à l époque où la tache rose de la France d outre mer s "étendait sur les planisphères Les établissements de l' inde ballottés pendant un demi siéccle entre Paris et Londres après l 'écroulement du rêve de Dupleix sont restitués à la France en 1814 avec quelques autres vestiges de son premier empire colonial
C est ce que nous enseignait le père M instituteur à l école communale.... Coup de chance nous avions eu le sujet au certificat d' études qui se déroulait à l école communale de Sées place Voltaire mais il faut attendre Napoléon III pour que la métropole s intéresse de nouveau à ces comptoirs éparpillés le long des cotes de l inde anglaise
A Londres lors d un long séjour dans la capitale une vieille dame veuve d un officier de sa majesté me montrait les glorieux trophées rapportés par son mari lors de son retour des Indes dans la fière Angleterre
C était en 1948 lors des premiers jeux olympiques d après guerre et ces glorieux trophées qui tapissaient les murs me faisaient rêver alors que j étais hébergé dans les quartiers chics de la vieille Angleterre après 4 ans et deux mois d ,occupation dans notre douce France et un long séjour à Northwick park sous la tente
je lui parlais alors des contraintes de l 'occupation ....Le couvre feu , les patrouilles , les différentes contraintes , le cinéma franco allemand
je lui parlais alors des contraintes de l 'occupation ....Le couvre feu , les patrouilles , les différentes contraintes , le cinéma franco allemand
La France avait remporté 9 médailles d or derrière les Etats unis et la Suéde ..une performance après PLUS de 4 années
d inactivité
Fini les bruits de bottes des patrouilles , sur les pavés de notre vieille ville ;;; plus
d heure limite
d heure limite
Huit allemands par jour durant quatre' longues années et deux mois …. faites le compte dans notre salon place du Parquet sauf le lundi et le dimanche après midi bien sur
Là j étais à Londres.....et je découvrais finalement lors de surprises parties organisées par différents familles , des anglais curieux de tout . Je ne pouvais éluder
l influence du grand Churchill et insister sur son influence lors des émissions nocturnes de la BBC et insister surle fait que nous étions tous accrochés " clandestinement " à ses emissions
j avais bien sûr visité la capitale où les ruines subsistaient encore après le blitz qui avait failli anéantir les ambitions du grand homme qui avait permis à la France de résister et de se relever de ses ruines
je n'oublierai jamais l accueil des anglais curieux de tout mais ignorants de l activité de leurs troupes durant cette période où leurs différents corps d arme s étaient particulièrement distingués sur différents points du globe
L'aide apportée aux résistants;;;;;n 'oublions pas que nous leur devons beaucoup à cette Angleterre éternelle ennemie, Comme l 'histoire est bizarre Nos grands ennemis au travers des siècles mais amis fidèles pour lutter de concert contre le grand Reich
L 'écoute de la BBC ,suffisait à nous convaincre de la volonté de nos alliés à combattre un ennemi commun
,Ne serait c que l assistance apportée aux résistants la nuit lors de parachutages au dessus de nos forêts , tous feux éteints sur un terrain minuscule après quelques heures de vol
le BOA dés la fin de 1942,sous l'impulsion du chef départemental de l'organisation civile et militaire l'ingenieur du genie rural Robert Aubin de Fontenay sur orne des patriotes se mirent à loeuvre pour recenser des terrains favorables aux opérations aériennes ( ref le BOA Archives departementales )
Décollage de TEMPSFORD Survoler Londres perdue dans le brouillard !
,Traverser la Manche surveillée par la luftwaffe avant de percevoir parmi les feux de balisage perdus dans la forêt le point d atterrissage prévu des containers remplis d armes
Ces feux il fallait les trouver parmi ces bois et ces forêts trouver une clairière de nuit " feux éteints " dans l ignorance totale de ces contraintes on ne pouvait mesurer le danger de ces interventions
Un rien ….et le raid échouait ….
Ces feux il fallait les trouver parmi ces bois et ces forêts trouver une clairière de nuit " feux éteints " dans l ignorance totale de ces contraintes on ne pouvait mesurer le danger de ces interventions
Un rien ….et le raid échouait ….
L 'équipe des résistants au sol interceptée ,le mauvais temps , la panne mécanique inattendue ,l avion abattu …..
Accompagnant Noel Archer officier enquêteur du « missing research de la RAF »
j ai eu la possibilité de juger de leur volonté d apporter toute assistance à
l identification des victimes du crash mais aussi d assurer dans les meilleures conditions les meilleures relations possibles avec les français
vie sagienne
Cette vie ..C est notre vie de jeune sagien durant l occupation !
Ce texte je l ai écris en souvenir de mon cher frère jean ,
il fait nuit noire ...comme chaque soir mon frère et moi sommes à notre fenêtre donnant sur notre grande place face à notre majestueuse cathédrale Cette cathédrale objet de tous les regards nous l observons depuis plus de quinze années et elle fait partie de notre univers
C'est le désert sur la place et le monument de notre grand Conté se dresse devant nous alors que l énorme statue est maintenant disparue a tout jamais.absorbée par les exigence de l industrie germanique .
Seuls subsistent aujourd'hui présents à notre vue un socle en granit et des grilles qui disparaîtront.... peut être avec le temps
La tête de la statue a été semble t il cachée dans les sous sols de la mairie emplacement secret où elle restera durant toute la période de l 'occupation
Nous avons du mal à croire que les allemands étaient déjà présents dans nos murs et sur notre grande place durant la guerre de 1870
Avec deux camarades espagnols nous n'avons pas voulu échapper à la dernière vision du corps de la statue et étions partis à la gare distinguer les restes du corps de la statue qui avait dominé notre grande place depuis
Nous scrutons le ciel ....comme chaque soir des centaines de points lumineux se dirigent vers le sud ,et émergents parmi les nuages Ce sont des escadrilles de bombardiers britanniques je suppose !à la recherche d objectifs stratégiques situés quelque part dans le centre de la France ou peut être le nord de l 'Italie . c'est notre passe temps à mon frère et moi Comme chaque matin nous trouverons éparpillés sur les toits ,dans les jardins des myriades de bandes argentées qui en fait attirent notre attention mais quel est leur rôle ?
un ordre du maire " interdit d y toucher
Il est onze heures ,c'est la nuit noire ,nous entendons le pas régulier et saccadé de la patrouille sur les pavés de la rue Conté
C est le couvre feu ,.... impossible de " mettre le nez dehors "mais là où nous sommes nous ne risquons rien .....observant les quelques mouvements de notre grande place toutes lumières éteintes En résumé rien ne nous échappe
Avec jean c est l entente parfaite , ...ne sommes nous pas deux frères facétieux mais solidaires profitant des moments de la vie ,les bons comme les mauvais
Les allemands nous les subissons tous les jours .... ,nous les subissons peut être mais dans le calme et la discipline avec l'espoir que les alliés nous délivreront un jour de cette emprise
C est pourquoi nous sommes si souvent accrochés prudemment à la BBC
Peut être dix allemands par jour dans notre salon!Rien à leur reprocher !Polis , quelquefois arrogants mais corrects et silencieux Avec eux c est toujours le grand silence .....aucun échange
Exception faite pour les rares alsaciens engagés " malgré eux dans l armée allemande ils seront d ailleurs surnommés les malgré eux L' un d 'eux nous a
d ailleurs conseillé de baisser le son de notre poste de TSF perpétuellement connecté sur la BBC Notre souci c est surtout d 'éviter de se le faire enlever sur ordre de la kommandantur
Il est vrai que quelques mètres séparent le salon ,de notre salle a manger et la voix du grand Churchill est si encourageante à entendre
Churchill c est l 'espoir pas simplement le nôtre mais celui d une grande partie de
l Europe dominée par le joug germanique
Ce soe crée par Churchill est un service secret et autonome chargé
d une mission classique la guerre subversive en apportant une aide puissante et inestimable aux groupes de résistants issus de de nos villes et nos campagnes ,aide apportée par une collaboration étroite entre le BOA et le SOE en utilisant la voie des airs ,la radio de la BBC et l aviation par l intermédiaire du BCRA organisme de la France libre
Rasés de prés , coupes réglementaires ,satisfaits ? claquant des talons devant leur supérieur nos "pensionnaires " se regroupent ensuite sur les marches du café Ferté
Priorité à la wehrmacht nous rappelle le panneau affiché sur les portes des magasins.... le marchand d articles funéraires Grande rue n'a pas oublié cette recommandation mais se fait rappeler à l ordre par le maire
En 1942, toute l’économie allemande est transformée en économie de guerre, toutes les usines d’armements fonctionnent 24/7 et requièrent beaucoup de main d’œuvre qui sera, en premier lieu, effectuée par des Polonais, des Russes et des Tchèques. Un nouveau système est créé en Norvège en 1941, il s’agit du travail obligatoire.
DU VOLONTARIAT AU RECRUTEMENT FORCÉ
Dès 1942, Hitler exige de la France et de la Belgique des ouvriers qualifiés pour combler le manque de main d’œuvre disponible en Allemagne (la majorité des jeunes hommes étant partis au front). Fritz Sauckel est nommé responsable du recrutement des ouvriers en mars 1942. Après la défaite de 1940, l’Allemagne avait exigée de la France une énorme contribution de guerre, la réquisition de sa production industrielle et agricole, maintenant, elle exigeait les Français eux-mêmes. Il y a eu plusieurs étapes avant que les ouvriers ne soient envoyés de force en Allemagne. En premier lieu, cette force ouvrière fut constituée de prisonniers de guerre, puis de volontaires (la propagande fut grandement utilisée à ce moment).
La « justification » du STO. Affiche réalisée par les services de propagande allemands et vichystes
Les conditions d’occupation étaient très dures en France, et beaucoup d’ouvriers français virent dans le travail en Allemagne, un moyen de nourrir leurs familles. En juin 1942, les Allemands exigent le recrutement forcé de 350 000 travailleurs. A la fin du mois, la politique de la « relève » fut lancée, pour trois volontaires envoyés dans les usines allemandes, un prisonnier de guerre était libéré. Le 11 août 1942, Pierre Laval accueil le premier train de « relevés »
Chaque jour nous avons droit traversant la grande place à " Erika " ou encore " nom oublié germanique donc compliqué ...
Marche saccadée et rythmée ,rien a dire ,sinon observer en silence le passage devant nos yeux d 'une compagnie souvent prèçèdée
d un cycliste chargé de la surveillance des lieux et du trajet
Avec mon frère nous sommes souvent accrochés a la BBC notre passe temps matinal Pour la majorité des auditeurs d alors ces phrases incompréhensibles brouillées par les émetteurs allemands exprimaient surtout que le combat contre l envahisseur continuait
Pour ceux qui en connaissaient le sens caché elles annonçaient des parachutages d hommes et de matériel , déclenchaient des opérations de sabotage ,identifiaient de agents envoyés par les forces françaises libres.... enfin nous les jeunes tout ce que nous ignorions ...
Nous étions bien sûr témoins de la présence de quelques résistants naturellement et infiniment discrets en attendant leur tour das le salon Quelquefois mêlés à la troupe ils ne pouvaient faire autrement
Comment dans l histoire de notre ville traversant le temps cette période de l histoire sagienne apparaitra ?
Enfin chaque jour nous subissons l 'ambiance du salon celle que nous connaissons chaque jour.....
il est 23 heures Soudain venant de notre droite et et au dessus des toits un avion en flammes inconnu surgit évite les deux clochers et disparait de notre vue
Direction semble t il le nord de la ville!
Grosse explosion ! d ou vient elle ? route de Rouen ?
Dés le lendemain matin , jean sur son vélo de récupération et moi mon vélo de" sénateur au guidon surélevé" prenons la direction de la route de Rouen
Est ce la bonne direction , nous suivons un camion de la wehrmacht peut être nous indique t il la bonne route ,,?
Une maisonnette sur le bord de la route et une forte odeur de brûlé est ce l endroit du crash ,?,
Nous réussissons à tromper la surveillance de la sentinelle et à passer au travers d une haie d' aubépines
le factionnaire n a rien vu !
A nos yeux une étendue dévastée , Des morceaux divers encore fumants ,une carlingue
d 'avion disloquée , des corps mutilés éparpillés et au milieu de cet ensemble une brigade d allemands fouillant les débris mais aussi les gendarmes sagiens tentant de recupérer quelques objets
des papiers ,des foulards aux cartes imprimées
Je reconnais le brigadier figure connue de notre place du Parquet
Une bague en or aux initiales WGH est récupérée sur l un des corps par l adjudant Beuvron
CommentaireComme en témoignent les documents, l'occupant est logé dans les casernes, mais aussi chez l'habitant. Les propriétaires doivent se plier à l'occupation de leurs bâtiments. Des lieux de vie font également l'objet de réquisitions. En effet, la salle du théâtre est régulièrement occupée par les troupes allemandes. Le cinéma est également concerné par cette mesure. Un foyer du soldat (Soldatenheim) est installé rue Saint Thibault en 1940, puis rue du Donjon en 1943. Le premier local est en effet devenu trop exigu pour le divertissement des troupes. Les dossiers de réquisition du personnel et du STO (Service du Travail Obligatoire) , mais aussi leurs difficultés à se procurer leur pain quotidien, leurs ruses, leurs expéditions et leurs batailles dans les campagnes nourricières?Pourquoi ne pas dire les ersatz, le faux tabac, le faux, le faux savon, les faux témoins, les divertissements d'une époque qui n'a pas été noire " pour tout le monde, mais aussi les souffrances des femmes de prisonniers de guerre, le martyre de tous ceux que la Gestapo traquait et attaquait?Pourquoi ne pas évoquer les nuits d'alerte, les lendemains de bombardements, le climat de ces villes dont les rafles, le couvre-feu dépeuplent les rues, l'écoute de la radio anglaise dans l'odeur des rutabagas, la vie des maquisards pour qui le combat n'est qu'une brève lumière dans la suite des jours ternes et dangereux?Très différent de tous les livres qui ont paru sur les années 1940-1944, La vie des Français sous l'Occupation éclaire d'un jour nouveau l'une des périodes les plus dramatiques et les plus controversées de l'histoire Requisitions S.T.O.