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A Frank Carr et Harry Clark ROYAL NEW ZEALAND AIR FORCE
A Frank Carr et Harry Clark ROYAL NEW ZEALAND AIR FORCE
Extrait de mon journal de jeunesse Une croix dans la forêt ….. Bursard 1944
Je tentais d oublier les conséquences malheureuses du crash de la forteresse volante de l Usaaf abattue lors d un raid sur Le Mans , événement qui entraina l'internement et la déportation de nombreux habitants et des quatre gendarmes sagiens
« Réfugiés dans notre vaste bâtiment à la fois école et habitation nous sommes surpris par l’arrivée d’une compagnie de DCA de la Luftwaffe Prudents les soldats prennent la précaution de dissimuler les camions trainant les batteries sous le couvert de l’allée de tilleuls qui conduit à notre domaine Pour nous le grand silence de la campagne et le doux réveil au chant des oiseaux fait alors partie des souvenirs
Quelques jours où je ne note rien sur mon journal et je ne suis pas dans le secret des dieux ..La BBC notre espoir de l’autre côté du channel tente de nous remonter le moral . Ses voix familières , Robert Schumann , jean Marin , Pierre Dac nous assènent les nouvelles de la journée ,….bonnes ou mauvaises
Les deux victimes sont alors inhumées dans une grande précipitation à la limite de notre jardin ,dans le petit cimetière du village . Grande émotion ,la patrouille chargée des honneurs refuse notre présence…mais nous prenons le risque de regarder par-dessus la haie Le bruit d’une salve très bréve résonne dans le grand silence de la campagne…
Dés 1945 nous prenions contact avec les familles Carr et Clark retrouvées grâce aux documents récupérés dans leurs portefeuilles .
Frank Carr et Henri Clark appartenaient tous deux au 487eme squadron de la Royal Nouvelle Zélande Air Force ….
Avril 1998
Un pâle soleil perce la brume ...Il est pourtant midi
Une tombe en marbre clair ,isolée dans un angle du cimetière ( dans le fond à gauche ) avec cette épitaphe " A la glorieuse mémoire de Flying officer Francis Carr no 148458 27 Octobre 1919 30 Juillet 1944 et de Robert Henri Clark No 487 Squadron RNZAF 16 Février 1920 30 juillet 1944 Tombés en combat aérien dans le bois de la Garenne Bursard Orne RIP "
"The other generations might possess from shame and menace . Free in years to come a richer heritage of happiness they marched to that heroic martyrdom "
Il faut savoir que la Commonwealth war graves commission est responsable de la sépulture et de la commémoration perpétuelle de toutes les tombes appartenant aux forces armées du Commonwealth rassemblées dans les cimetières militaires Dans le cas présent les habitants du village auteurs d’une souscription exceptionnelle permettaient que ces deux jeunes libérateurs reposent auprès de de leur église
Extrait de mon journal de jeunesse Une croix dans la forêt ….. Bursard 1944
… Le haras de Bois Roussel (Orne)
Au loin les contours bleutés de la forêt de Perseigne noyés de brumes et les longues files de barrières blanches du haras de Bois Roussel
Dépassons le petit village de Bursard et prenons la route de Neauphe Une route de campagne nous conduit à un calvaire avant d’entamer un petit chemin de forêt sinueux et ombragé C’est le bois de la Goderie , Dans le couvert des arbres ….. une croix dont j’ignorais la présence …. Les branches des sapins tamisent la lumière du soleil tandis que la plaque de cuivre gravée laisse apparaître discrètement les noms de deux aviateurs disparus de la dernière guerre
Inévitablement la présence de cette simple croix évoque en moi le drame vécu dans la nuit du 30 au 31 Juillet 1944 dans ce petit village de 200 habitants alors que nous étions hébergés temporairement à la mairie de Bursard chez nos cousins en attendant des jours meilleurs….
Cette croix avait t elle été érigée par le maire du village lors du cinquantenaire du débarquement en 1994 ?
Je rappelle les faits …
L e 6 juin 1944 ,,la côte normande se réveillait dans le bruit et la fureur…mais aussi avec le mauvais temps ..Des visages inquiets interrogateurs mais aussi de larges sourires épanouis Quelle flamme soudaine dans les regards . !Sur ma haute bicyclette allemande au guidon de sénateur j’imprimais à mes coups de pédales un rythme victorieux pour annoncer la nouvelle ….le débarquement !
Dés le lendemain ,dans un bruit infernal les chars stationnaient et
manoeuvraient sur notre grande place …..la place du Parquet ...aussi ,les parents décidaient ils de rejoindre nos cousins de Bursard réfugiés dans leur tranquillité campagnarde
manoeuvraient sur notre grande place …..la place du Parquet ...aussi ,les parents décidaient ils de rejoindre nos cousins de Bursard réfugiés dans leur tranquillité campagnarde
Croix rouge peinte sur le toit , le grand séminaire de Sées venait d’être transformé en hôpital le plus prés du front , …où les grands brûlés extraits miraculeusement de leur chars entassent sous la surveillance d 'infirmières allemandes vigilantes La situation s’avérant chaque jour un peu plus menaçante devant l'insistance des parents je réussis à m'extraire de cet univers de souffrances et nous voilà en quête d une nouvelle destination... Ce sera la mairie de Bursard où ma cousine veille sur les destinées de deux classes de jeunes enfants
C est dans l'un des pupitres que je cache mon poste à galène de fabrication familiale
C est dans l'un des pupitres que je cache mon poste à galène de fabrication familiale
Je tentais d oublier les conséquences malheureuses du crash de la forteresse volante de l Usaaf abattue lors d un raid sur Le Mans , événement qui entraina l'internement et la déportation de nombreux habitants et des quatre gendarmes sagiens
(lire crash B 17 sur les bords de la Senneviére )
« Réfugiés dans notre vaste bâtiment à la fois école et habitation nous sommes surpris par l’arrivée d’une compagnie de DCA de la Luftwaffe Prudents les soldats prennent la précaution de dissimuler les camions trainant les batteries sous le couvert de l’allée de tilleuls qui conduit à notre domaine Pour nous le grand silence de la campagne et le doux réveil au chant des oiseaux fait alors partie des souvenirs
Mes parents dissimulent rapidement la carte ponctuée de petits drapeaux marquant l’ avance alliée Mon cousin démobilisé fait disparaître la photo de mariés en uniforme militaire ,les traces de son séjour à Gao dans les sables du Niger , mais aussi la photo de son avion Potez perdu sur le terrain d’Auxerre au milieu d’un troupeau de moutons …..
Juste le temps de dissimuler le poste à galène dans l,un des pupitres de la salle de classe Une antenne de fortune accrochée à l’une des branches d’un tilleul nous permet de recevoir la BBC et de suivre l’évolution de la situation
Avec mon frère on ne joue pas dans le même registre que les grands Isolés sous les combles de notre nouvelle demeure ,nous glissons deux matelas dans le désordre des postes de TSF rapportés par les villageois sur ordre de la kommandanture ; Désespoir Pas de courant pour les alimenter !
Nous nous adaptons à la situation …Accompagnés de nos deux chiens notre distraction en ces jours d’agitation c’est la chasse aux canards et à la poule d’eau dans les roseaux peuplant les douves du haras de Bois Roussel Notre cocker pur sang Ted et le brave Dick corniaud expérimenté font des merveilles dans cet univers de roseaux et de branchages
;Les canons des batteries … à peine visibles… Recouvertes de filets de camouflage et de branches les servants nous laissent royalement nous ébattre avec nos deux chiens , dans la vaste prairie .. C’est tout juste si on distingue l’affût des canons Regards figés vers le ciel ,ils nous ignorent ! il est vrai qu’ils ont beaucoup à faire , Le ciel c’est leur univers … sans cesse troublé par les combats aériens qui se déroulent au dessus de nos têtes et à proximité des terrains alentour , Lonrai Essai,équipés précipitamment par nos occupants après l’annonce du débarquement
Mais attention !Deux dangers au lieu d’un ! les yearlings affolées au grand galop dans la prairie ou les chasseurs alliés aux ailes rayées de noir et blanc guettent le moindre mouvement au sol
Succédant à un combat aérien notre instinct de récupérateur nous incite à utiliser les réservoirs largués par un groupe de chasseurs mustangs Les eaux tranquilles d’un affluent de l’Orne serviront de champ d’expérience à notre nouveau système de navigation
L e 16 juillet un Halifax du SOE en mission de parachutage ést abattu à la Chouannerie prés de Larré par la DCA locale ,sept victimes Une photo représentant un cortège de mariage avait été trouvé par Noel Archer officier enquêteur de la RAF dans les débris du Halifax et permit ainsi d identifier l,un des membres de
l équipage
Nous trouvons alors dans le bois Leguernay un poste émetteur fracassé attendu avec impatience par la résistance locale
Le fermier effrayé par cette découverte ,armé d une gaule ,caché prudemment derrière un arbre l'avait tout simplement détruit par crainte de l ' explosion de cet engin inconnu
l équipage
Nous trouvons alors dans le bois Leguernay un poste émetteur fracassé attendu avec impatience par la résistance locale
Le fermier effrayé par cette découverte ,armé d une gaule ,caché prudemment derrière un arbre l'avait tout simplement détruit par crainte de l ' explosion de cet engin inconnu
Quelques jours où je ne note rien sur mon journal et je ne suis pas dans le secret des dieux ..La BBC notre espoir de l’autre côté du channel tente de nous remonter le moral . Ses voix familières , Robert Schumann , jean Marin , Pierre Dac nous assènent les nouvelles de la journée ,….bonnes ou mauvaises
Cette nuit du 30 juillet …. Une nuit étoilée .. Une fusée descend lentement éclairant les toits du village serrés autour de l’église au toit arrondi . La nuit sera calme ….Mais non....il est minuit
dans un bruit d’enfer et de tirs d’obus .un avion rase les toits et s abat pas très loin …. dans le bois de la Goderie semble t il à quelques centaines de métres de notre demeure
dans un bruit d’enfer et de tirs d’obus .un avion rase les toits et s abat pas très loin …. dans le bois de la Goderie semble t il à quelques centaines de métres de notre demeure
Dés six heures du matin l un de nos « pensionnaires frappe à notre porte Nous le suivons ..., en sa présence nous découvrons alors à quelques centaines de mètres de notre demeure une végétation dévastée et brûlée sur un hectare Les restes fumants d’un avion se consument lentement …Deux bombes sont dissimulées dans les broussailles alentour" Un mosquito" me précisera l’allemand
Mais aussi …parmi les restes de l’épave deux corps ..et une carte d’identité sortant de la poche de l’une des deux victimes …
Les deux victimes sont alors inhumées dans une grande précipitation à la limite de notre jardin ,dans le petit cimetière du village . Grande émotion ,la patrouille chargée des honneurs refuse notre présence…mais nous prenons le risque de regarder par-dessus la haie Le bruit d’une salve très bréve résonne dans le grand silence de la campagne…
Le lendemain comme tous les curieux de mon âge ,je ne laisse le soin à personne de visiter les restes de l’épave Je récupère dans un massif de hautes herbes , une minuscule boussole incorporée dans un bouton d’uniforme,et un foulard de soie représentant la carte de France … Deux objets appartenant au kit d’évasion détenu par tous les aviateurs survolant les territoires occupés
Le 31 Juillet …..Grésillement dans les écouteurs de notre poste à galène …. une faible voix …Le lightning de Saint Exupéry en mission de reconnaissance est disparu en méditerranée …
Des morceaux de son appareil et plus tardivement une gourmette seront récupérés par un pêcheur dans son chalut entre Cassis et M arseille
11 Aout 1944 Nos occupants affolés ... sur le départ
Le 11 août, , nos occupants s’agitent .. Inquiets ils entrent et sortent par toutes les issues de la maison…Nous nous étions mis pourtant d’accord pour partager les pièces principales de notre vaste habitation Fièvre d’un départ précipité ? Au milieu de la nuit … grosse explosion ! …les vitres vibrent Dans la nuit nos locataires plient bagages dans un désordre de vêtements , de lettres abandonnées …ont fait sauter les batteries De nombreuses photos que je m’empresse de récupérer .Photos de famille , représentant des couples heureux ….,une joie familiale étalée loin des durs combats de notre Normandie
Frank Carr et Henri Clark appartenaient tous deux au 487eme squadron de la Royal Nouvelle Zélande Air Force ….
Avril 1998
Un pâle soleil perce la brume ...Il est pourtant midi
Une tombe en marbre clair ,isolée dans un angle du cimetière ( dans le fond à gauche ) avec cette épitaphe " A la glorieuse mémoire de Flying officer Francis Carr no 148458 27 Octobre 1919 30 Juillet 1944 et de Robert Henri Clark No 487 Squadron RNZAF 16 Février 1920 30 juillet 1944 Tombés en combat aérien dans le bois de la Garenne Bursard Orne RIP "
"The other generations might possess from shame and menace . Free in years to come a richer heritage of happiness they marched to that heroic martyrdom "
Il faut savoir que la Commonwealth war graves commission est responsable de la sépulture et de la commémoration perpétuelle de toutes les tombes appartenant aux forces armées du Commonwealth rassemblées dans les cimetières militaires Dans le cas présent les habitants du village auteurs d’une souscription exceptionnelle permettaient que ces deux jeunes libérateurs reposent auprès de de leur église
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