Une
émission clandestine
«
Quelques minutes avant l’heure du rendez-vous avec Londres,
l’opérateur arrive au lieu de l’émission. Un ou plusieurs
guetteurs extérieurs sont en place.
Sortir
l’appareil de sa cachette, le poser sur une table, dérouler le fil
d’antenne sur 10 à 15 mètres (à la campagne il va se perdre dans
un arbre, à la ville il zigzague d’un mur à l’autre de la
pièce), relier l’appareil à une prise de courant (ou à une
batterie) enficher le quartz fixant la longueur d’onde prévue,
régler l’émetteur et le récepteur ; tout cela se fait en
quelques minutes dans des conditions normales.
À
la seconde prévue pour la prise de contact, l’opérateur lance 5
ou 6 fois son indicatif d’appel. Dès que la Centrale le perçoit,
elle répond en émettant son propre indicatif. À partir de ce
moment le trafic s’enchaîne : calmement mais rapidement les
signaux morse crépitent, les messages sont transmis un par un, le
tout entrecoupé de quelques changements de longueur d’ondes.
Pendant tout ce temps le radio reste très conscient de l’écoute
ennemie.
Seul
un grand entraînement lui permet de se défaire d’une certaine
nervosité, préjudiciable à la qualité et à la précision du
travail. Vingt à trente minutes plus tard, le signal de fin de
transmission est échangé, quelquefois accompagné d’une
appréciation de la Centrale : «FB» (Fine Business : bon travail).
Il
ne reste plus qu’à tout replier, détruire les messages transmis,
effacer toute trace de ce qui vient de se passer. (…)
Cette
émission de trente minutes a cependant nécessité un long et
dangereux travail de préparation assumé par les agents de liaison
et de protection. » Amicale des réseaux action de la France
combattante, Les réseaux action de la France combattante 1940-1944,
1986, pp. 245-246. Ce livre est téléchargeable depuis le site de la
Fondation de la Résistance www fondation resistance.org à la
rubrique « Publications et éditions »
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