Un
B17 s’écrase sur les rives ombragées de « La Senneviere
» petite riviere bien tranquille ….…( extrait de mon journal
sagien)
Sources
personnelles et archives departementales de l’Orne Services
historiques de Maxwell ( Alabama)
Parlons de la
Senneviere …..petit ruisseau fleurant bon la campagne et le
temps des escapades …les eaux serpentent et se proménent entre
les peupliers , et les roseaux
Un souvenir de
jeunesse …la beauté simple de la vraie vie avant d évoquer les
péripéties d’un drame , jamais oublié et qui va pertuber
le rythme paisible ‘et sans heurts de la population locale
Les tragédies
humaines ont ce pouvoir d émotion qui fait que longtemps après
…dans le cadre de l’histoire d’un petit village , leur
évocation souléve toujours les passions
1
La
mission de l USAF ( us army air force )
Le ‘4 juillet
1943 jour de l Independence Day pour les Etats Unis une centaine
de forteresses quitte divers aérodromes de l’East Anglia dans le
but de neutraliser l,usine de fabrication de pieces détachées
allemandes destinées à la Luftwaffe
Une DCA clairsemée
accueille les bombardiers des le survol de la côte normande
Cap au sud ….
la formation passe alors au dessus de notre terrain des Ormeaux
situé pres du passage à niveau lieu de nos ébats sportifs
dans un grondement assourdissant Les archives de l’USAAF
précisent …, 165 bombardiers accompagnés d’une
escadrille de Spitfires chargée de la protection de la formation Un
brouillard opaque oblige l escadrille de chasseurs chargée de la
protection des bombardiers à faire demi tour
La forteresse «
Nymokimi »no 229960 décolle de Grafton Underwood avec
l’équipage suivant
SSGT
Robert H Penly (TT)
SSGT
Frank J Wingerter (WG SSGT
SSGT Charles Mankowitz (TG)
SSGT Ashworth
SSGT Freeman
SSGT Paul G Welch
|
Il est 11 heures et
les péripéties de cette journée noire sont restées gravées
dans notre mémoire ;;; nous en parlions encore récemment
… ,
Le saut vers l inconnu et le crash
Les regards des
spectateurs sont rivés vers le ciel particulierement clair en cette
journée d’été Aucun nuage et une campagne vraiment attirante
Longue trainée de
fumée noire dans son sillage ,venant du sud, une forteresse s’isole
de la formation et perd rapidement de l’altitude pour disparaitre
en frôlant la cime des arbres et s’ecraser enfin sur un coin de
forêt localisé aux alentours de Belfonds, la Perriere
bocage verdoyant de notre département
Depuis cet
événement que je n’avais pu oublier J’ai eu la chance de
pouvoir communiquer dans les années 90 avec les services
historiques de Maxwell ( Alabama ) mais aussi avec quelques
membres rescapés de l’équipage du 384 TH BG « Nymokimi »
Une collaboration
de longue haleine avec l’ historien de ce groupe Ken
Becker auquel j’adressais régulierement textes et photos (
voir sites web 384th bg ) complétera un dossier déjà bien
documenté
A mon tour Je leur
communiquais notre version des faits , en l’occurrence la
vision « Vue du sol « et les
conséquences désastreuses qui en découlerent
Ce qui suit n’est
qu,un simple résumé … des péripéties de ce drame local
Rapports
d’évasion nos 65 66 67 68 ( Erickson ,Ashworth ,Penly ,
Wingerter ) trés simplifiés ( source services historiques de
Maxwell)
Le
commandant de bord Erickson « Nous avons été
touchés au dessus du Mans
Un moteur en
moins nous nous trainons derriére la formation qui remonte vers
le nord La chasse allemande en profite pour se ruer sur notre avion
désemparé et isolé Les circuits d’oxygene dont nous disposons
pour voler à plus de dix mille pieds sont alors détruits par une
rafale particulierement meurtriére ; je donne l’ordre de
sauter
A bord l incendie
fait rage , les membres de l équipage se ruent vers les issues
de secours « nous éprouvons les plus grande difficultés à
vouloir ouvrir les trappes d évacuation Ma combinaison prend feu et
je tente de l éteindre avec mes mains En désespoir de cause je me
dirige vers l issue de secours se trouvant à l’avant suivant de
prés le mécanicien
L ouragan d’air
glaçé penetrant par la trappe d’éjection vient enfin à bout de
l incendie qui consume lentement ma combinaison de vol
Evacuation
désespérée de l’avion
Ce saut désespéré
de l’équipage au cœur d une région inconnue verdoyante ,bois ,
buissons , bosquets nous conduit vers une serie de peripéties où
les habitants les membres de la résistance ,le BOA , les
gendarmes ,les habitants seront intimement méles
la campagne autour
de Belfonds ….
Témoignage du
pilote Gordon Erickson
« Au
dessous de moi, cinq corolles blanches , une région de bocage
verdoyante , une riviére et une cathedrale dans le lointain . (
l’équipage en mission comprend normalement 10 membres
) Je reste accroché aux branches d’un pommier , les pieds à
quelques centimétres du sol ; je jure comme un damné pour me
dégager de ma fâcheuse position Les villageois accourent ..
Bientôt je resterai
dissimulé dans une double rangée de haies avant d etre rejoint par
trois autres membres de l équipage brulés aux mains et au visage
En réalité huit
aviateurs sauteront sur la plaine de Belfonds entre le hameau de
Condé le butord et le village de Belfonds
Irvin le
bombardier bloqué dans le poste avant et le navigateur Hackley
n’ayant pu sauter seront les deux victimes du crash
Temoignage de
Ashworth
Nous décollons à
11 00 heures ;;;;;En cours d attaque je suis pratiquement sauvé
par la protection de ma plaque de blindage , une balle frappe la
plaque et fait voler en éclats la mitrailleuse
Le telephone de bord
est hors de marche Le mitrailleur m’aide à capeler mon parachute
Nous sommes à 20000 pieds Au cours de la descente un chasseur
allemand (fw190 ) fait des cercles autour de nous
Je touche le sol ‘4
hommes 3 garçons et 3 femmes m’accueillent , me donnent à boire
emportent mes vêtements de vol et m’ apportent des vêtements
civils Nous marchons un quart d heure et rencontrons le pilote caché
dans une haie
Temoignage de
Wingerter
Le moteur no 4 est
touché au niveau du moyeu de l’helice ,l’ huile jaillit du
moteur glisse le long du fuselage avant d’atteindre la queue
Impossibilité de le
mettre en drapeau et l’ helice tourne dans le vide Je saute et j
atterris dans une cour de ferme Plusieurs français 4 hommes deux
femmes viennent à ma rencontre et cachent le parachute dans un
toile d emballage , nous dirigent vers une grange Je rencontre le
pilote Erickson et AshworthI
Trois semaines dans une grange
Un Séjour de 3
semaines dans une grange à 3 km du lieu du crash alors que
les patrouilles allemandes battent la campagne , l’aide de la
résistance…deux hommes l un appelé Dominique nous informe et
nous réconforte en nous assurant que leur organisation nous
prenait en charge IL nous donne un maximum de conseils
_ 13 juillet Coupe
de cheveux par la femme du maire et fourniture de vetements civils
Séjour dans une
vieille ferme située à quelques kilométres des lieux du crash « l
englisherie »( photo mr théblines )
Nous retenons le
témoignage de Mme Chevreuil la fille du maire qui prit en charge dés
le début ,l’organisation et
l hebergement
clandestin des aviateurs « je devais faire un grand détour
pour donner à manger aux aviateurs dans une sorte de hangar rempli
de foin Nous avons été surpris par un inconnu à bicyclette
Invoquant la pluie cherchant des champignons nous sommes rentrés
très inquiets ;;;;
----------------------------------------------------------------------------------------------------------
- 26 juillet Nous
sommes 4 Au passage à Dax, le regard soupçonneux de l un des
membres de la gestapo, les yeux fixés sur les particularités
de nos chaussures …Enfin le guide André Barbier réussit à
nous sortir de cette impasse
Passage des Pyrenées
dans un camion rempli de poulets et de poussins
_le 4 aout nous
sommes à Irun (Espagne )
_
le 13 aout à
Gibraltar et le 17 aout de retour au Royaume uni( soit 1 mois et 1 3
jours après le crash
Munday autre
pilote volant de concert avec Erickson sur son aile gauche
« . En
dessous de nous ….une cathedrale je vis Erickson disparaitre de
ma vue après
l explosion de son
avion ;;;
.De notre altitude
30000 pieds grand beau temps je crois distinguer la tour Eiffel
dans le lointain En dessous de nou
s …. une cathedrale ….. dira
Munday….
Je pensais Erickson définitivement disparu mais en janvier 1944 je
le rencontrais assoupi dans un fauteuil ,lors d une réunion d
informations .Il me raconta son périple ,l’aide de la
résistance , trois semaines dans une grange , son évasion , le
passage de la frontiére , leurs craintes lors d un contrôle à
Bayonne , le 4 aout à Irun , le consul à Bilbao et le train vers
Madrid le 6 aout
Rappelons qu en novembre 1942 les allemands avaient franchi la
ligne de démarcation et la flotte française basée à Toulon s
était sabordée d’où la suppression d’un certain nombre de
controles
L'épave du B17
photo Roger Cornevin les rives de la Senneviére
Roger et jean
Cornevin Un Messershmitt 109 abattu par l une des
forteresses
Monument de Belfonds
SSGT
Willard E. Freeman (BT) EVD
|
EVASIONS
Erickson le pilote de Nymokimi d'origine suédoise évadé ,
Freeman le mitrailleur blessé caché en forêt de Gouffern
avec Mankovick Clifford Dart le copilote
prisonnier après deux nuits d errance aux alentours de Belfonds
Penly le
mécanicien ’un des membres de l ,équipage tomba lourdement
sur le dos Un jeune habitant du plessis Roger Gaulard ,se
précipita pour l’aider à se remettre de sa lourde chute et le
secourir Ce dernier dénoncé décédera en déportation le 18
mars en 1945 a Diez ( rapport de l’abbé
l’aumonier du camp)
Mankovitz a
peur du vide…. jambes pendantes au dessus du vide il bloque l
issue de secours et se décide enfin à sauter
Freeman se
fracture la cheville lors de l impact avec le sol
Ils passéront tous
deux trois semaines cachés et soignés en foret de Gouffern et
pris en charge par les résistants avant de prendre le chemin de
Tours « Conduits par les resistants une femme nous
accompagnait , un bebe dans les bras Nous nous sommes englués en
forêt et un groupe d’allemands nous a aidé à sortir de notre
délicate position »
Deux
évadés vers les Pyrenées orientales ,Perpignan ,la
frontiére franco espagnole et , Aronsa ,Barcelone
Rapports d
évasion Freeman et Manckovick
Deux guides nous
accompagnaient lors du passage de la frontiére Nous avons marché
ensuite 4 heures vers une ferme en territoires espagnol après avoir
évité deux patrouilles allemandes
avant de suivre le
guide envoyé par le réseau Vic dont l organisateur le general
espagnol Martin était le chef
Message d’arrivée
diffusé sue les ondes de la BBC « les occupants du petit bois
sont bien arrivés »
Deux prisonniers
Welch blessé
et allongé dans les fourrés de la carriere de Fontaineriant, lieu
privilégié de nos baignades et retrouvé par un habitant promenant
son chien et ,travaillant aux carriéres de quartzites
Clifford Dartt
le copilote erra durant deux jours et deux nuits avant de se rendre
dans une ferme aux gendarmes français
Interné à Sagan (
Pologne il nous fera part de son amertume après sa libération )
Note
wikipedia Le Stalag
Luft III était
un camp de prisonniers de guerre ( stalag )pour les pilotes pendant
la seconde
guerre mondiale.
Etabli en
1942 Il était situé à côté de Sagan
(dans
l'actuelle Pologne
) et il relevait
exclusivement
de la Luftwaffe.
.
Les
prisonniers étaient principalement britanniques et américains, mais
des prisonniers d'autres nationalités y ont été recensés :
Français, Belges, Canadiens, Hollandais, Grecs, Norvégiens,
Lituaniens, Slovaques, Tchèques, Polonais, ainsi que des pilotes de
la Nouvelle-Zélande et de la République d’Afrique du Sud. On
estime qu'au début de1944 ils
étaient plus de 10 500 prisonniers.
Les tentatives d'évasion ont été nombreuses et la fuite la plus connue eut lieu pendant la nuit du 24 MARS 1944.
Par un tunnel, de 111 m de longueur, creusé à 10 m de profondeur, 76 pilotes réussirent à sortir du camp. Les Allemands traquèrent les évadés sur tout le territoire et tous furent repris sauf trois pilotes, qui échappèrent aux NAZIS: deux norvégiens et un néerlandais. Sur ordre d’HITLER ,, 50 des prisonniers repris furent fusillés. Cet épisode a été immortalisé par le film LA GRANDE EVASION
Le bilan définitif
Deux prisonniers , 6 évadés ( deux par les Pyrenées orientales
4 par les Pyrenées atlantiques) et 2 victimes Hackley et Irvine
VU
DU SOL …ce que j ai vu et appris ;;; 4 juillet
1943 11 heures
Ce 4 juillet 11
heures je participais à une compétition sportive au stade des
Ormeaux ,stade vétuste par ses installations surannées et situé
prés de la voie ferrée
Les allemands nous
avaient préçédé et je découvrais dans le vieux vestiaire en
bois vermoulu marquant l’entrée du stade , un paquet de photos
oublié par nos occupants « trois SS » en tenue
de sports Je
m empressais de les
dissimuler craignant un retour de leur propriétaire
Sans avertir le
moins du monde, nos occupants avaient l habitude de s’emparer de
notre terrain et d’exercer sans vergogne leurs qualités de
competiteurs de hand ball
De notre stade ou la
foule était rassemblée il nous avait donc été facile de
distinguer l’avion en détresse et la longue fumée noire dégagée
par l incendie qui se propagea d’ailleurs dans les futaies
alentour .où les pompiers seront contraints d intervenir
la
philippiére lieu du crash
Photos trouvées
dans notre vestiaire
Pêche
sur les rives ombragées de la Senneviére…. la découverte
Des le lendemain
matin vers 10 heures ,mon frére et moi curieux et inconscients
,décidons de tenter une expédition en forêt et de visiter le
lieu du crash .Décision hâtive et peut être irraisonnée due à
notre âge Mais comment résister à la curiosité et à l impatience
de la découverte sans attirer l’attention des patrouilles
?Notre jeunesse j espére nous aidera t elle à défier les soupçons
et à franchir les barrages ?
Armés de nos cannes
à pêche, épuisette ,hameçons de rechange ,appâts c’est le
grand départ vers le lieux supposé du crash …Belfonds la
Philippiére , ( le journal américain trimestriel de
l’AFEES a retracé notre épopée en decembre 2011)
Quelques rares
civils sur notre chemin mais un passage permanent de camions remplis
de soldats …participant aux recherches
Nous passons un premier contrôle sans
difficultés bien que l’encombrante kodak a soufflet avait tendance
à me donner quelques sueurs froides … en effet ….interdiction
depuis Juin 1940 de prendre des photos Une odeur de brûlé ..et un
champ jonché de débris …
Surprise ! pas
de sentinelle, pas âme qui vive dans ce coin de campagne témoin
d’un énorme drame Je prends six photos , les seules
existantes à ma connaissance aujourdhui
Le
val d’enfer 10 heures 5 juillet 1943
Grand silence
pesant, le murmure du ruisseau , le bruit des feuillages agités par
le vent , un moteur parmi les nénuphars et un ensemble de débris
répartis dans le champ sur prés d’un hectare
Longeant les berges
de notre ruisseau , bordé de peupliers ,nous distinguons ce qui
ressemble …. à un corps mais recouvert d’ un drap
blanc :Grande émotion !
Un bouquet de
violettes apporte une tache colorée sur le dernier linceul de cet
homme inconnu tombé du ciel …parachute en flammes
Un habitant s’avance
vers nous c’est Claude Pavart( futur maire de
Belfonds )qui nous
donne quelques détails concernant la présence de ce corps dont il
a la garde
Un jeune berger
assurait la garde d’un troupeau de moutons et sa frayeur fut grande
de voir cet homme en flammes tombant du ciel
Effrayé le jeune
berger disparut et s’enfuya chez son maitre, perdant un sabot en
traversant le ruisseau
Le val d’amour
Longeant la riviere prés de la Ferriere Béchet nous découvrons
quelques km plus loin le corps carbonisé de Irvin le
bombardier tombé au val d amour apparemment avec la tourelle
Irvin le bombardier
tombé à la Ferriere Béchet
La cabane de
Freeman et Mankovick
Les conséquences
de ce crash sont aujourdhui connues …il faut les rappeler, le
BOA bureau des opérations aériennes pratiquement déçimé en
raison du départ précipité d Edouard Paysant dans la sarthe et
le nord où il continuera à assumer sa dangereuse mission ;;la
recherche des terrains propices aux activités de parachutage et la
composition des comités de réception ,
50 personnes
interrogées , vingt déportées dont les 4 gendarmes sagiens ,
Dénonciations; vengeances ;;;
Une erreur
impardonnable alourdit encore ce triste bilan Un homme bien
tranquille Mr B… pére de famille nombreuse pris pour un
dénonciateur fut abattu Traqué par ses poursuivants il essaya
bien de se réfugier dans une grange mais sous un feu nourri tomba
sous les coups de ses bourreaux qui ne lui laissérent aucune
chance
Octobre 1943
A partir d Aout 1943
plusieurs camarades du collége ont été impliqués dans cette
affaire et se sont empressés de disparaitre hors des murs de notre
ville pour …se faire oublier
¨Personnellement
quittant précipitamment le terrain j arrivais trop tard sur la
route de Saint Laurent où un aviateur empétré dans les branches
d’ un buisson épineux nous faisait signe de disparaitre
abandonnant un poignard que je m empressais de camoufler Le
probleme.. c était le passage à niveau ;;;où un peloton de
la wehrmacht contrôlait la population désirant traverser la voie
ferrée
Par la suite je
récupérais un morceau de parachute que je cachais sous le plancher
du grenier familial ..Par contre il me faudra prés de 18
mois avant d’ obtenir le développement des pellicules de mon vieux
kodak renfermant les six clichés de l’épave …une grande
victoire …ce sont les seules photos de l’épave aujourdhui
L un de mes
camarades impliqué dans l’aide apportée aux évadés
,travaillait alors chez le boulanger Despierres place des halles
lorsqu il vit arriver la feld gendarmerie reconnaissable à la
brillante plaque métallique de poitrine
Il avait aidé l’un
des aviateurs et récupéré une mae west qu il cacha prés de l
église st Pierre dans un jardin ouvrier Dénonçé en raison de l
aide apportée à l un des rescapés il ne put
eviter
l’emprisonnement dans les sombres géoles de la gestapo mais fut
relâché après deux mois d internement
je l’ai
rencontré voilà quelques années dans le midi où il passe une
paisible retraite On ne pouvait faire autrement que de parler de
cette affaire
Par contre le
veritable dénonciateur passera des moments très difficiles dés sa
sortie prématurée de prison Recherché par la résistance il
évitera le chatiment suprême en raison d’une erreur tragique
(voir février 44)
Le SOE et nos
gendarmes
Les avions Halifax
de la RAF et du SOE lourdement chargés et alourdis par les
containers d’armes et munitions décollaient de Tempsford nord
de londres aéroport secret de la RAF et glissaient dans la nuit
noire presque en rase motte pour ne pas se faire repérer par les
radar allemands Au – dessous d’eux défilent les champs , les
vergers, et les villages endormis de Normandie Il leur fallait prés
d une heure a une heure et demi de Tempsford avant d’ atteindre
les terrain préparés par Edouard Paysant
Edouard Paysant
après avoir contacté différents réseaux quittera la région pour
se consacrer à l organisation des parachutages dans la Sarthe et le
nord de la France mais nos quatre gendarmes ( voir ci-dessous ) ne
purent échapper aux investigations de la gestapo
(.Rappelons que
Edouard Paysant disparaitra en juin 1944 victime des Ostruppen
Georgiens au château de Callac )
Responsable du
BOA dans notre département son depart après le crash précipitera
sa participation dans le nord avant qu il ne prenne la direction d
une zone de parachutag en Bretagne à Saint Marcel
Le bilan définitif
Deux prisonniers , 6 évadés ( deux par les Pyrenées orientales
4 par les Pyrenées atlantiques) et 2 victimes Hackley et Irvine
Roger Gaulard
habitant Le plessis sera arreté le 15 Juillet aprés avoir aidé
Penly le mecanicien
et décédera le 18 mars 45 à Diez (Allemagne ) témoignera
l aumonier de la prison
Neuf forteresses
furent abattues ce jour dont deux dans l’Orne et deux dans la
Sarthe
Jour de la
libération à Belfonds le parachute du pilote caché ds un berceau
d enfant
Les gendarmes Tual ,Daniel, Bouyer,
Collet étaient alors chargés de la sécurité des terrains
clandestins lors des parachutages de nuit auprés des comités de
réception composés d’hommes courageux battant la campagne et
dormant souvent à la belle étoile
Les quatre
gendarmes sont arrêtés
’
Nous habitions
alors place du Parquet a Sees , les quatre gendarmes
pratiquement nos voisins ,chargés de la sécurité , accusés de
protéger les parachutages la nuit, sont arrétés et emprisonnés à
la prison d’Alençon
1Quatre crashes de forteresse volante en sarthe et dans l'orne ce 4
juillet 1943
David butcher seul
rescapé de « Lakanuki « et Alfred Auduc chet de
la resistance locale
et responsable du
réseau Buckmaster
Quatre gendarmes
soumis dans la journée aux ordres de l administration allemande et
de la kommandantur mais ardents patriotes convaincus et succombant
la nuit à l appel de la résistance et de tous ses dangers
Je me souviens de
ce mois d aout 1943 , le 14 exactement … leurs épouses
attendaient fievreuses et inquiétes , le passage du car les
transportant de la prison d’ Alençon au Palais de justice de Rouen
Elles espéraient croiser leur regard avant le grand départ vers
les géoles allemandes Les allemands accépterent avec réticence
l’arrêt du car sur notre grande place , et ainsi les familles
purent leur remettre quelques colis et des vêtements
« Nous
confectionnons des colis avec l’aide de la population et ,nous
attendons le car avec impatience .Notre déception est immense le
car passe sans s’arreter mais ô chance les allemands se ravisent
et le car stoppe quelques centaines de métres plus loin Le car
repart ensuite nous laissant seules et désespérées ….. »
écrit madame Collet épouse d’ un gendarme
Un seul reviendra de
ce tunnel de la mort construit sous terre pour permettre la
fabrication des fusées du Reich ? le sinistre camp d’ Ellrich
d’ ou de nombreux civils sagiens ne reviendront jamais
Février
1944
Tentative d’assassinat de G …. accusé
d’avoir dénonçé les quatre gendarmes de la brigade sagienne
Extrait de
l’Ouest Eclair du 3 Février 1944 ( Rubrique Argentan )
Un cultivateur est
assassiné par des bandits
Un crime a été
commis mardi vers 17 heurses 30 sur le territoire de la commune d’
Ecorches
Mr Bellanger 32 ans bouvier à Montreuil la
Cambe , pour le compte de Mr ; Moisson travaillait dans un champ
lorsqu’ il fut attaqué par trois individus armés .
Sous
les rafales de balles ,blessé au bras Mr Bellanger se réfugia dans
une bouverie . C’est là que à travers un trou de la cloison en
torchis , les assaillants tirérent à nouveau sur lui avec une
mitraillette et l’achevérent .
Atteint de graves blessures à la
poitrine Mr Bellanger succomba peu aprés . Il était marié et pére
de trois enfants
J’ai eu
connaissance des responsables de cette erreur qui entraina la mort
d’un innocent après la libération ..Les coupables s’engagérent
dans la 2 eme DB
Commémoration de
Belfonds juillet 1998 le navigateur Paul Mac Connel et le copilote
john Carah ( photo joel huard ) Melle Collet fille d un gendarme et
Roger Cornevin
e
Emblême du 384
TH BG à Grafton Underwood
Grace à internet
C’est là… … que le site web de jm Reynaud ANSA 39
45 démontre toutes ses qualités , présentation , qualité des
images , récits détaillés et illustrés Plusieurs internautes me
contacteront à ce sujet et apporteront quelques informations
supplémentaires concernant cette journée du 4 juillet et en
particulier les crashes (même jour , même heure ) de Poillé sur
végre , Mézeray ,la Coulonche
J ai échangé une
longue correspondance avec David Butcher le seul survivant de la
forteresse abattue à Poillé sur végre ( rappelons que ce jour de l
independence day 1943 2 forteresses furent abattues dans l’Orne
et deux dans la Sarthe°)
Son avion explosa et
il fut précipité inconscient par le trou béant provoqué par un
obus de DCA Seul survivant de son équipage il,participa à
plusieurs reprises à la récupération de containers destinés à
la resistance locale ( il est certainement l’un des seuls
aviateurs américains à avoir participé malgré lui à des actions
de résistance et son nom figure aujourd hui parmi la liste des
résistants sarthois ) Ses cendres à sa demande reposent au
pied du monument celebrant cet événement du 4 juillet 1943 )
David Butcher et
Alfred Auduc le chef de la résistance locale ( photo prise dans
les années 90 )
De longues années
après cette date lhistorien du 384 thbg Ken Decker sera en
mesure d’éditer la version française de l’ évenement (Ils
ignoraient totalement les faits des crashes de Belfonds et la
Coulonche )
En 2007 Mme
Michéle Hammon dont l’époux pilote en Irak et elle même
capitaine de réserve de l armée américaine , recherchait depuis de
longues années les circonstances du décés de son oncle Francis Je
lui adressais les circonstances du drame dans les moindre détails et
l’intense émotion liée à cet événement, la ,gratitude des
habitants et le grand respect des français pour le sacrifice de
ces aviateurs tombés loin de leur patrie
Toute la famille
ignorait d’ailleurs le sort de Francis M Hackley
brillant officier sorti de l’école de en donc le détail
des événements passés
La découverte de ce
bouquet de violettes apportant le témoignage des habitants ,exprimé
dans un climat de méfiance crée par cet événement , démontrait
les véritables sentiments de la population locale
L’aide apportée
par les habitants aux évadés l avait particuilierement bouleversé
et mettait en évidence les sentiments des français envers les
aviateurs alliés,
Elle apprenait
également les conséquences de ce crash … les arrestations ,les
déportations
l héroisme de la
résistance Elle tenait donc à être présente à cette
commémoration organisées par Mr Theblines président des
Anciens Combattants de Belfonds et dont le pére fut alors le maire
durant cette période trouble , une tâche alors très délicate à
assumer puisqu il fut lui-même incarcéré à la prison d’Alençon
Des 1945 différents
jugements seront rendus par les tribunaux et le responsable des
dénonciations sera condamné à mort Sa peine sera réduite par la
suite à une peine de travaux forçés
Cet Extrait «
crash de Belfonds voir le « Dossier roger cornevin-hayton 220
j disponible aux archives de l’orne photo et sites
web
Un
B17 s’écrase sur les rives ombragées de « La Senneviere
» petite riviere bien tranquille ….…( extrait de mon journal
sagien)
DERNIER
corrigé pour blog a revoir
Sources
personnelles et archives departementales de l’Orne Services
historiques de Maxwell ( Alabama)
Parlons de la
Senneviere …..petit ruisseau fleurant bon la campagne et le
temps des escapades …les eaux serpentent et se proménent entre
les peupliers , et les roseaux
Un souvenir de
jeunesse …la beauté simple de la vraie vie avant d évoquer les
péripéties d’un drame , jamais oublié et qui va pertuber
le rythme paisible ‘et sans heurts de la population locale
Les tragédies
humaines ont ce pouvoir d émotion qui fait que longtemps après
…dans le cadre de l’histoire d’un petit village , leur
évocation souléve toujours les passions
1
La
mission de l USAF ( us army air force )
Le ‘4 juillet
1943 jour de l Independence Day pour les Etats Unis une centaine
de forteresses quitte divers aérodromes de l’East Anglia dans le
but de neutraliser l,usine de fabrication de pieces détachées
allemandes destinées à la Luftwaffe
Une DCA clairsemée
accueille les bombardiers des le survol de la côte normande
Cap au sud ….
la formation passe alors au dessus de notre terrain des Ormeaux
situé pres du passage à niveau lieu de nos ébats sportifs
dans un grondement assourdissant Les archives de l’USAAF
précisent …, 165 bombardiers accompagnés d’une
escadrille de Spitfires chargée de la protection de la formation Un
brouillard opaque oblige l escadrille de chasseurs chargée de la
protection des bombardiers à faire demi tour
La forteresse «
Nymokimi »no 229960 décolle de Grafton Underwood avec
l’équipage suivant
SSGT
Robert H Penly (TT)
SSGT
Frank J Wingerter (WG SSGT
SSGT Charles Mankowitz (TG)
SSGT Ashworth
SSGT Freeman
SSGT Paul G Welch
|
Ce jour, un dimanche
je ne l oublierai jamais ! et je crois que mon frére aura ce
même sentiment …
Il est 11 heures et
les péripéties de cette journée noire sont restées gravées
dans notre mémoire ;;; nous en parlions encore récemment
… ,
Le saut vers l inconnu et le crash
Les regards des
spectateurs sont rivés vers le ciel particulierement clair en cette
journée d’été Aucun nuage et une campagne vraiment attirante
Longue trainée de
fumée noire dans son sillage ,venant du sud, une forteresse s’isole
de la formation et perd rapidement de l’altitude pour disparaitre
en frôlant la cime des arbres et s’ecraser enfin sur un coin de
forêt localisé aux alentours de Belfonds, la Perriere
bocage verdoyant de notre département
Depuis cet
événement que je n’avais pu oublier J’ai eu la chance de
pouvoir communiquer dans les années 90 avec les services
historiques de Maxwell ( Alabama ) mais aussi avec quelques
membres rescapés de l’équipage du 384 TH BG « Nymokimi »
Une collaboration
de longue haleine avec l’ historien de ce groupe Ken
Becker auquel j’adressais régulierement textes et photos (
voir sites web 384th bg ) complétera un dossier déjà bien
documenté
A mon tour Je leur
communiquais notre version des faits , en l’occurrence la
vision « Vue du sol « et les
conséquences désastreuses qui en découlerent
Ce qui suit n’est
qu,un simple résumé … des péripéties de ce drame local
Rapports
d’évasion nos 65 66 67 68 ( Erickson ,Ashworth ,Penly ,
Wingerter ) trés simplifiés ( source services historiques de
Maxwell)
Le
commandant de bord Erickson « Nous avons été
touchés au dessus du Mans
Un moteur en
moins nous nous trainons derriére la formation qui remonte vers
le nord La chasse allemande en profite pour se ruer sur notre avion
désemparé et isolé Les circuits d’oxygene dont nous disposons
pour voler à plus de dix mille pieds sont alors détruits par une
rafale particulierement meurtriére ; je donne l’ordre de
sauter
A bord l incendie
fait rage , les membres de l équipage se ruent vers les issues
de secours « nous éprouvons les plus grande difficultés à
vouloir ouvrir les trappes d évacuation Ma combinaison prend feu et
je tente de l éteindre avec mes mains En désespoir de cause je me
dirige vers l issue de secours se trouvant à l’avant suivant de
prés le mécanicien
L ouragan d’air
glaçé penetrant par la trappe d’éjection vient enfin à bout de
l incendie qui consume lentement ma combinaison de vol
Evacuation
désespérée de l’avion
Ce saut désespéré
de l’équipage au cœur d une région inconnue verdoyante ,bois ,
buissons , bosquets nous conduit vers une serie de peripéties où
les habitants les membres de la résistance ,le BOA , les
gendarmes ,les habitants seront intimement méles
la campagne autour
de Belfonds ….
Témoignage du
pilote Gordon Erickson
« Au
dessous de moi, cinq corolles blanches , une région de bocage
verdoyante , une riviére et une cathedrale dans le lointain . (
l’équipage en mission comprend normalement 10 membres
) Je reste accroché aux branches d’un pommier , les pieds à
quelques centimétres du sol ; je jure comme un damné pour me
dégager de ma fâcheuse position Les villageois accourent ..
Bientôt je resterai
dissimulé dans une double rangée de haies avant d etre rejoint par
trois autres membres de l équipage brulés aux mains et au visage
En réalité huit
aviateurs sauteront sur la plaine de Belfonds entre le hameau de
Condé le butord et le village de Belfonds
Irvin le
bombardier bloqué dans le poste avant et le navigateur Hackley
n’ayant pu sauter seront les deux victimes du crash
Temoignage de
Ashworth
Nous décollons à
11 00 heures ;;;;;En cours d attaque je suis pratiquement sauvé
par la protection de ma plaque de blindage , une balle frappe la
plaque et fait voler en éclats la mitrailleuse
Le telephone de bord
est hors de marche Le mitrailleur m’aide à capeler mon parachute
Nous sommes à 20000 pieds Au cours de la descente un chasseur
allemand (fw190 ) fait des cercles autour de nous
Je touche le sol ‘4
hommes 3 garçons et 3 femmes m’accueillent , me donnent à boire
emportent mes vêtements de vol et m’ apportent des vêtements
civils Nous marchons un quart d heure et rencontrons le pilote caché
dans une haie
Temoignage de
Wingerter
Le moteur no 4 est
touché au niveau du moyeu de l’helice ,l’ huile jaillit du
moteur glisse le long du fuselage avant d’atteindre la queue
Impossibilité de le
mettre en drapeau et l’ helice tourne dans le vide Je saute et j
atterris dans une cour de ferme Plusieurs français 4 hommes deux
femmes viennent à ma rencontre et cachent le parachute dans un
toile d emballage , nous dirigent vers une grange Je rencontre le
pilote Erickson et Ashworth
Trois semaines dans une grange
Un Séjour de 3
semaines dans une grange à 3 km du lieu du crash alors que
les patrouilles allemandes battent la campagne , l’aide de la
résistance…deux hommes l un appelé Dominique nous informe et
nous réconforte en nous assurant que leur organisation nous
prenait en charge IL nous donne un maximum de conseils
_ 13 juillet Coupe
de cheveux par la femme du maire et fourniture de vetements civils
Séjour dans une
vieille ferme située à quelques kilométres des lieux du crash « l
englisherie »( photo mr théblines )
Nous retenons le
témoignage de Mme Chevreuil la fille du maire qui prit en charge dés
le début ,l’organisation et
l hebergement
clandestin des aviateurs « je devais faire un grand détour
pour donner à manger aux aviateurs dans une sorte de hangar rempli
de foin Nous avons été surpris par un inconnu à bicyclette
Invoquant la pluie cherchant des champignons nous sommes rentrés
très inquiets ;;;;
----------------------------------------------------------------------------------------------------------
- 26 juillet Nous
sommes 4 Au passage à Dax, le regard soupçonneux de l un des
membres de la gestapo, les yeux fixés sur les particularités
de nos chaussures …Enfin le guide André Barbier réussit à
nous sortir de cette impasse
Passage des Pyrenées
dans un camion rempli de poulets et de poussins
_le 4 aout nous
sommes à Irun (Espagne )
_
le 13 aout à
Gibraltar et le 17 aout de retour au Royaume uni( soit 1 mois et 1 3
jours après le crash
Munday autre
pilote volant de concert avec Erickson sur son aile gauche
« . En
dessous de nous ….une cathedrale je vis Erickson disparaitre de
ma vue après
l explosion de son
avion ;;;
.De notre altitude 30000 pieds grand beau temps je crois distinguer la tour Eiffel dans le lointain En dessous de nou s …. une cathedrale ….. dira Munday….
Je pensais Erickson définitivement disparu mais en janvier 1944 je
le rencontrais assoupi dans un fauteuil ,lors d une réunion d
informations .Il me raconta son périple ,l’aide de la
résistance , trois semaines dans une grange , son évasion , le
passage de la frontiére , leurs craintes lors d un contrôle à
Bayonne , le 4 aout à Irun , le consul à Bilbao et le train vers
Madrid le 6 aout
Rappelons qu en novembre 1942 les allemands avaient franchi la
ligne de démarcation et la flotte française basée à Toulon s
était sabordée d’où la suppression d’un certain nombre de
controles
SSGT
Willard E. Freeman (BT) EVD
|
-6 Evadés 2 Victimes 2 Prisonniers
III EVASIONS
Penly le
mécanicien ’un des membres de l ,équipage tomba lourdement
sur le dos Un jeune habitant du plessis Roger Gaulard ,se
précipita pour l’aider à se remettre de sa lourde chute et le
secourir Ce dernier dénoncé décédera en déportation le 18
mars en 1945 a Diez ( rapport de l’abbé
l’aumonier du camp)
Mankovitz a
peur du vide…. jambes pendantes au dessus du vide il bloque l
issue de secours et se décide enfin à sauter
Freeman se
fracture la cheville lors de l impact avec le sol
Ils passéront tous
deux trois semaines cachés et soignés en foret de Gouffern et
pris en charge par les résistants avant de prendre le chemin de
Tours « Conduits par les resistants une femme nous
accompagnait , un bebe dans les bras Nous nous sommes englués en
forêt et un groupe d’allemands nous a aidé à sortir de notre
délicate position »
Deux
évadés vers les Pyrenées orientales ,Perpignan ,la
frontiére franco espagnole et , Aronsa ,Barcelone
Rapports d
évasion Freeman et Manckovick
Deux guides nous
accompagnaient lors du passage de la frontiére Nous avons marché
ensuite 4 heures vers une ferme en territoires espagnol après avoir
évité deux patrouilles allemandes
avant de suivre le
guide envoyé par le réseau Vic dont l organisateur le general
espagnol Martin était le chef
Message d’arrivée
diffusé sue les ondes de la BBC « les occupants du petit bois
sont bien arrivés »
Deux prisonniers
Welch blessé
et allongé dans les fourrés de la carriere de Fontaineriant, lieu
privilégié de nos baignades et retrouvé par un habitant promenant
son chien et ,travaillant aux carriéres de quartzites
Clifford Dartt
le copilote erra durant deux jours et deux nuits avant de se rendre
dans une ferme aux gendarmes français
Interné à Sagan (
Pologne il nous fera part de son amertume après sa libération )
Note
wikipedia Le Stalag
Luft III était
un camp de prisonniers de guerre ( stalag )pour les pilotes pendant
la seconde
guerre mondiale.
Etabli en
1942 Il était situé à côté de Sagan
(dans
l'actuelle Pologne
) et il relevait
exclusivement
de la Luftwaffe.
.
Les
prisonniers étaient principalement britanniques et américains, mais
des prisonniers d'autres nationalités y ont été recensés :
Français, Belges, Canadiens, Hollandais, Grecs, Norvégiens,
Lituaniens, Slovaques, Tchèques, Polonais, ainsi que des pilotes de
la Nouvelle-Zélande et de la République d’Afrique du Sud. On
estime qu'au début de1944 ils
étaient plus de 10 500 prisonniers.
Les tentatives d'évasion ont été nombreuses et la fuite la plus connue eut lieu pendant la nuit du 24 MARS 1944.
Par un tunnel, de 111 m de longueur, creusé à 10 m de profondeur, 76 pilotes réussirent à sortir du camp. Les Allemands traquèrent les évadés sur tout le territoire et tous furent repris sauf trois pilotes, qui échappèrent aux NAZIS: deux norvégiens et un néerlandais. Sur ordre d’HITLER ,, 50 des prisonniers repris furent fusillés. Cet épisode a été immortalisé par le film LA GRANDE EVASION
Le bilan définitif
Deux prisonniers , 6 évadés ( deux par les Pyrenées orientales
4 par les Pyrenées atlantiques) et 2 victimes Hackley et Irvine
VU
DU SOL …ce que j ai vu et appris ;;; 4 juillet
1943 11 heures
Ce 4 juillet 11
heures je participais à une compétition sportive au stade des
Ormeaux ,stade vétuste par ses installations surannées et situé
prés de la voie ferrée
Les allemands nous
avaient préçédé et je découvrais dans le vieux vestiaire en
bois vermoulu marquant l’entrée du stade , un paquet de photos
oublié par nos occupants « trois SS » en tenue
de sports Je
m empressais de les
dissimuler craignant un retour de leur propriétaire
Sans avertir le
moins du monde, nos occupants avaient l habitude de s’emparer de
notre terrain et d’exercer sans vergogne leurs qualités de
competiteurs de hand ball
Te notre stade ou la
foule était rassemblée il nous avait donc été facile de
distinguer l’avion en détresse et la longue fumée noire dégagée
par l incendie qui se propagea d’ailleurs dans les futaies
alentour .où les pompiers seront contraints d intervenir
la
philippiére lieu du crash
Photos trouvées
dans notre vestiaire
Pêche
sur les rives ombragées de la Senneviére…. la découverte
Des le lendemain
matin vers 10 heures ,mon frére et moi curieux et inconscients
,décidons de tenter une expédition en forêt et de visiter le
lieu du crash .Décision hâtive et peut être irraisonnée due à
notre âge Mais comment résister à la curiosité et à l impatience
de la découverte sans attirer l’attention des patrouilles
?Notre jeunesse j espére nous aidera t elle à défier les soupçons
et à franchir les barrages ?
Armés de nos cannes
à pêche, épuisette ,hameçons de rechange ,appâts c’est le
grand départ vers le lieux supposé du crash …Belfonds la
Philippiére , ( le journal américain trimestriel de
l’AFEES a retracé notre épopée en decembre 2011)
Quelques rares
civils sur notre chemin mais un passage permanent de camions remplis
de soldats …participant aux recherches
Nous passons un premier contrôle sans
difficultés bien que l’encombrante kodak a soufflet avait tendance
à me donner quelques sueurs froides … en effet ….interdiction
depuis Juin 1940 de prendre des photos Une odeur de brûlé ..et un
champ jonché de débris …
Surprise ! pas
de sentinelle, pas âme qui vive dans ce coin de campagne témoin
d’un énorme drame Je prends six photos , les seules
existantes à ma connaissance aujourdhui
Le
val d’enfer 10 heures 5 juillet 1943
Grand silence
pesant, le murmure du ruisseau , le bruit des feuillages agités par
le vent , un moteur parmi les nénuphars et un ensemble de débris
répartis dans le champ sur prés d’un hectare
Longeant les berges
de notre ruisseau , bordé de peupliers ,nous distinguons ce qui
ressemble …. à un corps mais recouvert d’ un drap
blanc :Grande émotion !
Un bouquet de
violettes apporte une tache colorée sur le dernier linceul de cet
homme inconnu tombé du ciel …parachute en flammes
Un habitant s’avance
vers nous c’est Claude Pavart( futur maire de
Belfonds )qui nous
donne quelques détails concernant la présence de ce corps dont il
a la garde
Un jeune berger
assurait la garde d’un troupeau de moutons et sa frayeur fut grande
de voir cet homme en flammes tombant du ciel
Effrayé le jeune
berger disparut et s’enfuya chez son maitre, perdant un sabot en
traversant le ruisseau
Le val d’amour
Longeant la riviere prés de la Ferriere Béchet nous découvrons
quelques km plus loin le corps carbonisé de Irvin le
bombardier tombé au val d amour apparemment avec la tourelle
Irvin le bombardier
tombé à la Ferriere BéchetLa cabane de Freeman et Mankovick
Les conséquences
de ce crash sont aujourdhui connues …il faut les rappeler, le
BOA bureau des opérations aériennes pratiquement déçimé en
raison du départ précipité d Edouard Paysant dans la sarthe et
le nord où il continuera à assumer sa dangereuse mission ;;la
recherche des terrains propices aux activités de parachutage et la
composition des comités de réception ,
50 personnes
interrogées , vingt déportées dont les 4 gendarmes sagiens ,
Dénonciations; vengeances ;;;
Une erreur
impardonnable alourdit encore ce triste bilan Un homme bien
tranquille Mr B… pére de famille nombreuse pris pour un
dénonciateur fut abattu Traqué par ses poursuivants il essaya
bien de se réfugier dans une grange mais sous un feu nourri tomba
sous les coups de ses bourreaux qui ne lui laissérent aucune
chance
Octobre 1943
A partir d Aout 1943
plusieurs camarades du collége ont été impliqués dans cette
affaire et se sont empressés de disparaitre hors des murs de notre
ville pour …se faire oublier
¨Personnellement
quittant précipitamment le terrain j arrivais trop tard sur la
route de Saint Laurent où un aviateur empétré dans les branches
d’ un buisson épineux nous faisait signe de disparaitre
abandonnant un poignard que je m empressais de camoufler Le
probleme.. c était le passage à niveau ;;;où un peloton de
la wehrmacht contrôlait la population désirant traverser la voie
ferrée
Par la suite je
récupérais un morceau de parachute que je cachais sous le plancher
du grenier familial ..Par contre il me faudra prés de 18
mois avant d’ obtenir le développement des pellicules de mon vieux
kodak renfermant les six clichés de l’épave …une grande
victoire …ce sont les seules photos de l’épave aujourdhui
L un de mes
camarades impliqué dans l’aide apportée aux évadés
,travaillait alors chez le boulanger Despierres place des halles
lorsqu il vit arriver la feld gendarmerie reconnaissable à la
brillante plaque métallique de poitrine
Il avait aidé l’un
des aviateurs et récupéré une mae west qu il cacha prés de l
église st Pierre dans un jardin ouvrier Dénonçé en raison de l
aide apportée à l un des rescapés il ne put
eviter
l’emprisonnement dans les sombres géoles de la gestapo mais fut
relâché après deux mois d internement
je l’ai
rencontré voilà quelques années dans le midi où il passe une
paisible retraite On ne pouvait faire autrement que de parler de
cette affaire
Par contre le
veritable dénonciateur passera des moments très difficiles dés sa
sortie prématurée de prison Recherché par la résistance il
évitera le chatiment suprême en raison d’une erreur tragique
(voir février 44)
Le SOE et nos
gendarmes
Les avions Halifax
de la RAF et du SOE lourdement chargés et alourdis par les
containers d’armes et munitions décollaient de Tempsford nord
de londres aéroport secret de la RAF et glissaient dans la nuit
noire presque en rase motte pour ne pas se faire repérer par les
radar allemands Au – dessous d’eux défilent les champs , les
vergers, et les villages endormis de Normandie Il leur fallait prés
d une heure a une heure et demi de Tempsford avant d’ atteindre
les terrain préparés par Edouard Paysant
Edouard Paysant
après avoir contacté différents réseaux quittera la région pour
se consacrer à l organisation des parachutages dans la Sarthe et le
nord de la France mais nos quatre gendarmes ( voir ci-dessous ) ne
purent échapper aux investigations de la gestapo
(.Rappelons que
Edouard Paysant disparaitra en juin 1944 victime des Ostruppen
Georgiens au château de Callac )
Responsable du
BOA dans notre département son depart après le crash précipitera
sa participation dans le nord avant qu il ne prenne la direction d
une zone de parachutag en Bretagne à Saint Marcel
e bilan définitif
Deux prisonniers , 6 évadés ( deux par les Pyrenées orientales
4 par les Pyrenées atlantiques) et 2 victimes Hackley et Irvine
Roger Gaulard
habitant Le plessis sera arreté le 15 Juillet aprés avoir aidé
Penly le mecanicien
et décédera le 18 mars 45 à Diez (Allemagne ) témoignera
l aumonier de la prison
Neuf forteresses
furent abattues ce jour dont deux dans l’Orne et deux dans la
Sarthe
Les gendarmes Tual ,Daniel, Bouyer,
Collet étaient alors chargés de la sécurité des terrains
clandestins lors des parachutages de nuit auprés des comités de
réception composés d’hommes courageux battant la campagne et
dormant souvent à la belle étoile
Les quatre
gendarmes sont arrêtés
’
Nous habitions
alors place du Parquet a Sees , les quatre gendarmes
pratiquement nos voisins ,chargés de la sécurité , accusés de
protéger les parachutages la nuit, sont arrétés et emprisonnés à
la prison d’Alençon
1Quatre crashes de forteresse volante en sarthe et dans l'orne ce 4
juillet 1943
et responsable du
réseau Buckmaster
Quatre gendarmes
soumis dans la journée aux ordres de l administration allemande et
de la kommandantur mais ardents patriotes convaincus et succombant
la nuit à l appel de la résistance et de tous ses dangers
Je me souviens de
ce mois d aout 1943 , le 14 exactement … leurs épouses
attendaient fievreuses et inquiétes , le passage du car les
transportant de la prison d’ Alençon au Palais de justice de Rouen
Elles espéraient croiser leur regard avant le grand départ vers
les géoles allemandes Les allemands accépterent avec réticence
l’arrêt du car sur notre grande place , et ainsi les familles
purent leur remettre quelques colis et des vêtements
« Nous
confectionnons des colis avec l’aide de la population et ,nous
attendons le car avec impatience .Notre déception est immense le
car passe sans s’arreter mais ô chance les allemands se ravisent
et le car stoppe quelques centaines de métres plus loin Le car
repart ensuite nous laissant seules et désespérées ….. »
écrit madame Collet épouse d’ un gendarme
Un seul reviendra de
ce tunnel de la mort construit sous terre pour permettre la
fabrication des fusées du Reich ? le sinistre camp d’ Ellrich
d’ ou de nombreux civils sagiens ne reviendront jamais
Février
1944
Tentative d’assassinat de G …. accusé
d’avoir dénonçé les quatre gendarmes de la brigade sagienne
Extrait de
l’Ouest Eclair du 3 Février 1944 ( Rubrique Argentan )
Un cultivateur est
assassiné par des bandits
Un crime a été
commis mardi vers 17 heurses 30 sur le territoire de la commune d’
Ecorches
Mr Bellanger 32 ans bouvier à Montreuil la
Cambe , pour le compte de Mr ; Moisson travaillait dans un champ
lorsqu’ il fut attaqué par trois individus armés .
Sous
les rafales de balles ,blessé au bras Mr Bellanger se réfugia dans
une bouverie . C’est là que à travers un trou de la cloison en
torchis , les assaillants tirérent à nouveau sur lui avec une
mitraillette et l’achevérent .
Atteint de graves blessures à la
poitrine Mr Bellanger succomba peu aprés . Il était marié et pére
de trois enfants
J’ai eu
connaissance des responsables de cette erreur qui entraina la mort
d’un innocent après la libération ..Les coupables s’engagérent
dans la 2 eme DB
Commémoration de
Belfonds juillet 1998 le navigateur Paul Mac Connel et le copilote
john Carah ( photo joel huard ) Melle Collet fille d un gendarme et
Roger Cornevin
e
Emblême du 384
TH BG à Grafton Underwood
Grace à internet
C’est là… … que le site web de jm Reynaud ANSA 39
45 démontre toutes ses qualités , présentation , qualité des
images , récits détaillés et illustrés Plusieurs internautes me
contacteront à ce sujet et apporteront quelques informations
supplémentaires concernant cette journée du 4 juillet et en
particulier les crashes (même jour , même heure ) de Poillé sur
végre , Mézeray ,la Coulonche
J ai échangé une
longue correspondance avec David Butcher le seul survivant de la
forteresse abattue à Poillé sur végre ( rappelons que ce jour de l
independence day 1943 2 forteresses furent abattues dans l’Orne
et deux dans la Sarthe°)
Son avion explosa et
il fut précipité inconscient par le trou béant provoqué par un
obus de DCA Seul survivant de son équipage il,participa à
plusieurs reprises à la récupération de containers destinés à
la resistance locale ( il est certainement l’un des seuls
aviateurs américains à avoir participé malgré lui à des actions
de résistance et son nom figure aujourd hui parmi la liste des
résistants sarthois ) Ses cendres à sa demande reposent au
pied du monument celebrant cet événement du 4 juillet 1943 )
David Butcher et
Alfred Auduc le chef de la résistance locale ( photo prise dans
les années 90 )
De longues années
après cette date lhistorien du 384 thbg Ken Decker sera en
mesure d’éditer la version française de l’ évenement (Ils
ignoraient totalement les faits des crashes de Belfonds et la
Coulonche )
En 2007 Mme
Michéle Hammon dont l’époux pilote en Irak et elle même
capitaine de réserve de l armée américaine , recherchait depuis de
longues années les circonstances du décés de son oncle Francis Je
lui adressais les circonstances du drame dans les moindre détails et
l’intense émotion liée à cet événement, la ,gratitude des
habitants et le grand respect des français pour le sacrifice de
ces aviateurs tombés loin de leur patrie
Toute la famille
ignorait d’ailleurs le sort de Francis M Hackley
brillant officier sorti de l’école de en donc le détail
des événements passés
La découverte de ce
bouquet de violettes apportant le témoignage des habitants ,exprimé
dans un climat de méfiance crée par cet événement , démontrait
les véritables sentiments de la population locale
L’aide apportée
par les habitants aux évadés l avait particuilierement bouleversé
et mettait en évidence les sentiments des français envers les
aviateurs alliés,
Elle apprenait
également les conséquences de ce crash … les arrestations ,les
déportations
l héroisme de la
résistance Elle tenait donc à être présente à cette
commémoration organisées par Mr Theblines président des
Anciens Combattants de Belfonds et dont le pére fut alors le maire
durant cette période trouble , une tâche alors très délicate à
assumer puisqu il fut lui-même incarcéré à la prison d’Alençon
Des 1945 différents
jugements seront rendus par les tribunaux et le responsable des
dénonciations sera condamné à mort Sa peine sera réduite par la
suite à une peine de travaux forçés
Cet Extrait «
crash de Belfonds voir le « Dossier roger cornevin-hayton 220
j disponible aux archives de l’orne photo et sites
web
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