lundi 17 décembre 2018

Sous la coupe de l occupant !!!

J ai connu l abbé Fulgence avant 1940 alors qu il prenait en mains avec l abbé Barré les destinées du cercle catholique de Sées rue d Argentré Prêtre dynamique et organisateur il marqua sa présence par différentes fonctions et initiatives
 Avant le bombardement de juin 1940 nos sorties étaient marquées par nos escapades en groupe dans la verte campagne sagienne et la forêt d Ecouves
je n ai jamais oublié le nom donné par nos dirigeants à la" vallée de Benedictions " route d Alençon et les batailles de collerettes organisées par nos valeureux prêtres

Quel bonheur !Nous les jeunes "coeur vaillants" sommes  invités à une importante manifestation au Vel d hiver de Paris 
Manifestation de jeunes coeurs vaillants réunissant  différentes régions de France et incluant au programmes la participation en gymnastique des Pompiers de Paris et de divers champions cyclistes tels Toto Grassin la vedette incontestable et le héros de la soirée  On a parlé de 25000 coeurs vaillants....



À l'aube du 16 juillet 1942 débutera à Paris la rafle du Vél d'Hiv». Elle voit l'arrestation par surprise de plus de treize mille Juifs parisiens de 2 à 60 ans, tous Juifs apatrides (il s'agit notamment de Juifs anciennement Allemands, Autrichiens ou Polonais). La plupart sont déportés au camp d'extermination d'Auschwitz. Quelques dizaines en reviendront...

Ensuite vint l'exode et le bombardement du 16 juin 1940 .... Mon frére et moi avions participé à l aide aux réfugiés descendant du nord , affluant en désordre au cercle catholique rue d Argentré et organisant leur accueil sous la coupe de l abbé Barré

L 'abbé Barre grievement blessé décédera à la suite de ses blessures mais sa présence et son dévouement auront marqué cette période trouble de l' histoire sagienne

l 'exode  un chef scout régle la circulation et dirige les réfugiés vers le cercle catholique( pris de ma fenêtre )






Entrée de la salle du cercle catholique( au milieu ) où les réfugiés étaient accueillis lors des repas





Lors d un rassemblement au cercle catholique l abbé Fulgence et les  abbés responsables des jeunes coeurs vaillants nous informent que tout rassemblement est dorénavant interdit et qu' il n' est plus possible de " défiler " en chantant dans les rues de notre vieille cité sagienne Nous sommes maintenant avertis de ne pas défier l occupant ..
.Rappelons que notre intervention dans le chantier prés de la cathédrale en octobre 1940 n avait nullement été appréciée par       l 'occupant et un ordre de la Orskommandantur ( affiché a l' hotel de ville  )nous fit comprendre que tout incident de ce genre serait puni sévérement 
Rappelons que nous avions bombardé la sentinelle dans sa guérite d une pluie de marrons d inde et que la réaction du feldwebel de service fut plutôt violente

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LES DEBUTS DE LA RESISTANCE DANS L'ORNE 



Inaugurée le 24 septembre 1978, la stèle en l'honneur de Michel COUPRY témoigne du refus de résignation des plus jeunes. 
"Ici a été fusillé par les Allemands le 23 septembre 1940 à l'âge de 19 ans 

MICHEL COUPRY 
Afficher l'image d'origine Premiére victime dans l'Orne

de l'occupation nazie         Mort pour la FRANCE" 



Dans la nuit du 12 au 13 août 1940, Michel COUPRY (19 ans) et Roger COUPE (16 ans) établissent plusieurs barrages réalisés avec des poteaux télégraphiques, des bidons d'essences et des panneaux de signalisations. Ceux-ci sont découverts par les Allemands qui prennent 11 otages pour les contraindre à se dénoncer. Le 17 août, les gendarmes arrêtent les deux garçons. Lors d'un premier jugement à L'Aigle, Michel COUPRY est condamné à 7 ans de travaux forcés et son camarade à 5 ans, peine déjà excessive. Peu de temps après, l'affaire est rejugée à Alençon par le Conseil de guerre allemand et les deux accusés sont alors condamnés le premier à la peine de mort, le second à 8 ans de travaux forcés. 
A l'inauguration de la stèle plusieurs années aprés le drame , le Colonel Mazeline dit : "...Il n'y a pas en effet de commune mesure entre les faits dont il est accusé et la peine qui lui fut infligée." , et considéra le jugement comme "une parodie de justice que rien ne pouvait valablement justifier ." Rappelant que les mouvements de la Résistance n'étaient pas encore nés, il précisa : "Cependant l'esprit de la Résistance était en lui.[...]Ils ont voulu, en agissant de la sorte que l'ennemi sache qu'il existait des Français qui n'acceptait pas le joug de sa présence. " 


Le 22 septembre 1940, deux envoyés de la Kommandantur se rendaient au domicile de l'abbé Fulgence afin de demander un prêtre pour assister Michel Coupry. Il raconte ses derniers moments: 

"J'ai trouvé Michel Coupry à la caserne Bonet où on l'avait amené de la prison sans rien lui dire. Il a vite compris, me faisant simplement remarquer : "Mais j'avais signé un recours en grâce, je n'en ai jamais entendu parlé" . L'abbé sut plus tard que l'officier qui avait servi d'avocat à Michel Coupry avait reçu l'assurance d'une grâce par la Cour Martiale et qu'il était parti en permission. Très calme, il a écrit longuement deux lettres pendant lesquelles j'ai observé qu'il s'essuyait quelquefois les yeux. Après s'être confessé et avoir communié, il m'a demandé : "Vous resterez avec moi ? "-"Ils m'ont demandé de t'accompagner jusqu'au bout. "-"Ce n'est pas ici ? "-"Je ne crois pas, ils m'ont parlé d'aller avec toi en voiture. "[...] On l'a conduit à une petite voiture où je suis monté près de lui.[...]

Arrivant au champ de tir, nous avons croisé une section qui s'en allait. La voiture s'est arrêtée à la hauteur des cibles, et on l'a conduit au poteau devant lequel le peloton attendait. Comme un soldat s'approchait avec une ficelle pour lui lier les mains, j'ai cru comprendre à son regard ce qu'il désirait, ce qui m'a fait écarter l'homme qui n'a pas insisté. Un autre suivait avec une grosse corde qu'il lui a passé sous les bras, la croisant derrière le poteau, et l'attachant devant ses jambes. Je ne sais pourquoi, cette fois je lui ai dit : "Laisse faire, il vaut mieux, tu ne tomberas pas..." .Un troisième avançait, portant un bandeau ; cette fois, Michel m'a demandé : "Est-ce qu'il n'y a pas moyen que je voie ? " . J 'ai repoussé l'homme, qui l'a laissé tranquille.[...] Ensuite, aucun commandement à haute voix, rien que des gestes, et la salve. Il est resté debout, ayant à peine tressailli ; toujours droit, le corps seulement un peu penché sur le côté, retenu par la corde. Le médecin est allé prendre le pouls, suivi d'un gradé revolver au poing ; [...] il n'y eut pas de coup de grâce mais une seconde salve.

L'officier à qui j'avais eu affaire depuis la veille est venu vers moi. "Monsieur le Juge me prie de vous dire que la mort du jeune homme a été très digne" . [...] Cet immédiat et premier hommage à la "mort très digne" de ce garçon de 19 ans que l'armée allemande avait considéré comme un ennemi revint souvent à l'esprit de l'abbé.
C'est ainsi que dans l'Orne débuta la résistance dont l'esprit ne devait jamais faiblir. 


Une affaire du même genre éclate a Alençon entre les 20  et 23 février 1942 les poteaux de signalisation de la wehrmacht  sont déplaçés et transportés au carrefour de la ville où ils forment des croix de lorraine : deux jeunes lycéens d 'Alençon sont arrêtes  , jean jacques Pilou quinze  ans et demi élève du cour d 'Ozé  est condamné à 18 mois de prison Raymond C. éléve du lycée à 17  ans à 6 mois 

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