Les cours continuent au cours complementaire dans cette ambiance délétére …Mais non….notre instituteur Jean Mazeline cesse prématurément l’année scolaire dans notre établissement alors qu’il enseignait depuis Octobre 1942
Lors des cours d anglais matiére qu il enseignait il nous parlait alors avec enthousiame de l’Angleterre sans oublier
Il nous enseignait
l hebertisme sur le terrain des ormeaux , lieu privilégié des
compétitions sportives lorsque les allemands athletes confirmés
nous laissaient enfin la possibilité d utiliser notre terrain
La raison de son
départ précipité … nous ;;;les éléves nous l’ignorions
.totalement
On parlait a mi
voix de STO , de maquis .... des mots nouveaux qui revenaient
souvent dans les conversation des adultes ,
Une ombre
persistante la déportation de mon voisin le docteur Melun ,au 8
place du parquet interné dans l ile d Aurigny avant d etre dirigé
vers Auschwitz mais aussi l’arrestation pleine de mystére de
Frémiot boa autre voisin habitant 6 place du parquet et
transporteur la nuit des containers récupérés J e n’avais jamais
eu l idée d’aller visiter le contenu de ses camions
Leur destin fut
scelle par la lutte journaliére qui opposait la gestapo et , les
resistants ..
Jean Mazeline
décida itors sous la direction d’Edouard Paysant d’entrer dans
l’organisation aérienne clandestine du B.O.A. . En juin 1943 il
dirigera le premier parachutage d’armes dans la région d’Argentan
.On imagine les difficultés d’une telle opération réussie par
une nuit de clair de lune au nez et à la barbe de nos occupants
.Réfractaire au S.T.O. il trouvera asile dans une ferme de la région
de Mortagne pour quelques mois ,ce qui peut expliquer sa disparition
et son absence de notre collége .
Chef du BOA de la Sarthe il forme alors les équipes
d’intervention ,s’occupe de l’homologation des terrains ,
dirige les parachutages de Novembre 1943 à Février 1944 . Le 27
Juillet 1944 ,pris au piége à Saint Michel de la forêt ,alors
qu’il rendait visite à sa femme la nuit ,pour la naissance du
premier bébé , iI est emprisonné au chateau des ducs où il subit
les interrogatoires et les tortures de la Gestapo . Emmené dans le
bois de Brotz ,il est fusillé avec quatre autres prisonniers dont
Albert Frémiot notre voisin ,transporteur nocturne e
soe dans l orne
Fremiot et mazeline
On est extrêmemt
inquiet dans les jours qui suivent la libération de Sées et
Alençon sur le sort des prisonniers politiques que la gestapo avait
emmené s de la prison d’Alençon vers d’autres géôles nazies
Le samedi 10 aut on
le savait , la gestapo s’était repliée au chateau de Brotz
A l’home
–Chamodot prés de Tourouvre au milieu des bois , à l’abri des
regards …mais un témoin avait entendu des bruits étranges …On
entreprit des recherches Le 17 Aout on découvrait cinq corps
difficilement reconnaissables certains objets permirent d’identifier
Fernad Chasseguet , , jean Mazeline , ( notre instituteur du cours
complémentaire de Sées , François Bouilhac et après enquête
Albert Frémiot ( notre voisin place du parquet )
Le château des
ducs , lourde bâtisse du 14 eme siecle Deux tours massives
encadrant la porte des l’actuelle maison d’arrêt…..
Témoignage de
André Rougeyron ( extrait « agents d’évasion «)
« Le 9 au matin la cellule est envahie par de nouveaux
arrivants venant de la « 17 « . Ce sont Moreau de
l’intelligence service ,Jean Mazeline ,Bouillac , Daniel Desmeulles
( que je quitterai quelques jours avant sa mort ) Chasseguet des PTT
d’Alençon , Frémiot cultivateur à Sées ( En fait Albert Frémiot
était transporteur ) Henri Barbier de Paris . Tous résistants
acharnés instruits de leur sort ,aucun n’est triste ou abattu
malgré les charges qui les accablent . La meurtriére laisse passer
un gai rayon de soleil et nous faisons un agréable et
bruyant petit déjeuner interrompu par l’arrivée d’un boche
qu’accompagne un valet de la gestapo . Ils appellent Moreau ,
Mazeline , Bouillac , Desmeulles ,Chasseguet , et Frémiot . L’un
d’eux demande : Faut il prendre les couvertures et les gamelles ?
Ce n’est pas la peine répond en riant le milicien.
Quelques minutes
aprés nous entendons le ronflement d’une voiture sur la place :
nous nous précipitons vers la meurtriére et apercevons la partie
arriére de la traction sans portes . Jardin debout sur le trottoir y
fait entrer nos camarades en menaçant « Le premier qui bouge
je l’abats «
Ce départ est le
prélude à la fuite éperdue de la Gestapo de l’Orne et à
l’éxécution de 5 patriotes français qui hélas devaient être
abattus quelques heures plus tard ( Daniel Desmeulles me l’a
souvent rappelé ) à L’hôme -Chamondot désormais tristement
célébre «
Dans la cellule de André Rougeyron il y avait également Bétourné
Fernand charpentier à la chapelle prés Sées ( canton de Sées )
arrêté au Boulllon alors qu’il détenait un stock d’armes .
Fernand Bétourné reviendra de déportation .
« malgré son aventure ,aucun de nous n’est vraiment
abattu et cependant pour beaucoup l’avenir est sombre étant donné
ce qui a été trouvé chez lui Bétourné s’attend à la mort
chaque fois que la porte de la cellule s’ouvre il pense qu’on
vient le chercher Il demeure cependant imperturbable et calmement
nous conte son arrestation ; un jour les allemands font
irruption chez lui et l’interrogent « tu as une arme ?Non
répond il et Bétourné nous confie froidement « je ne
mentais pasje n’avais pas UNE arme j’en avais deux tonnes !
Trocherie Emile 57
ans bûcheron à Tanville ( canton de Sées )avait été arrêté
pour les mêmes raisons quelques semaines auparavant Il déçédera
à Weimar le 6 Mai 1945
Le 9 Août au matin
Jardin et ses hommes quittent Condé sur Sarthe . Les colonnes
alliées ne sont plus trés loin d’Alençon . Ils vont se
transporter au chateau de Brotz à l’Hôme Chamondot non loin de
Longny au Perche . Avec eux ils emménent quelques prisonniers
importants ,extraits des géôles du chateau des ducs . Quelques
heurs plus tard cinq d’entre eux partaient une pelle à la main en
direction du bois sous la direction d’un allemand ,de Léon et de
Bertaux .Ce derniercommit là ses ultimes crimes sur la terre bas
normande en éxécutant d’une balle dans la bouche François
Bouilhac ,Fernand Chasseguet , Albert Frémiot ,jean Moreau , et Jean
Mazeline frére du chef des FFI de l’Orne.( Jean Mazeline
instituteur au cours complémentaire de Sées nous avait quitté en
Juin 1943 pour rejoindre la clandestinité )
Le lendemant matin
,Jardin et sa bande quittaient l’Orne pour Evreux à l’heure où
Leclerc et la 2eme DB s’apprêtaient à entrer dans Alençon
. extrait du
journal local
« Albert
Frémiot tenait la boite postale de Galilée VI . Il a camouflé des
réfractaires ,diffusé des journaux clandestins transporté et
réparti des armes dans le canton de Sées . Il fut rattaché au
groupe BOA en Janvier 1943 ,arrêté le 12 Juillet 1944 Interrogé
et torturé il ne parla pas . Il fut fusillé le 9 Aoùt à L’home
Chamodot avant d’être . cité au DMR région 4 par l’officier
commandant Clouet des Perruches pour faits de résistance et aide aux
chefs de groupe «
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