CE 4 JUILLET 1943 lors du crash du B 17 de
l ' us Air Force à Belfonds la Philippiére
AUTEUR ROGER CORNEVIN _Hayton
Le problème avant de prendre quelques photos des lieux du crash consistait surtout à dissimuler mon encombrant Kodak lors du passage du barrage établi par les feldgendarmes chargés de la surveillance du site
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"Une nouvelle mission sur la France devait avoir lieu le jour de la fête de l'Independance day américain. Les objectifs sont La Pallice, Nantes et surtout Le Mans où 121 « forteresses volantes devaient pilonner les usines Gnome et Rhône, fabriquant des moteurs d'avions allemands Focke-wulf, la gare de triage et l'aérodrome."
"La première partie du vol se déroule sans incident "témoigne le chef de bord le flight officer Gordon Erickson . "Pas de flak ,pas de chasseurs allemands à l'horizon et nous arrivons sans encombre sur l'objectif
l ' us Air Force à Belfonds la Philippiére
AUTEUR ROGER CORNEVIN _Hayton
Le problème avant de prendre quelques photos des lieux du crash consistait surtout à dissimuler mon encombrant Kodak lors du passage du barrage établi par les feldgendarmes chargés de la surveillance du site
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"Une nouvelle mission sur la France devait avoir lieu le jour de la fête de l'Independance day américain. Les objectifs sont La Pallice, Nantes et surtout Le Mans où 121 « forteresses volantes devaient pilonner les usines Gnome et Rhône, fabriquant des moteurs d'avions allemands Focke-wulf, la gare de triage et l'aérodrome."
"La première partie du vol se déroule sans incident "témoigne le chef de bord le flight officer Gordon Erickson . "Pas de flak ,pas de chasseurs allemands à l'horizon et nous arrivons sans encombre sur l'objectif
Ce n,'est qu'un court répit ...la flak se met en route à proximité du Mans et touche le moteur no 4 alors que nous commençons à ouvrir nos soutes à bombes .Bientôt apparaissent dans le lointain les premiers chasseurs ennemis
Le moteur no 4 commence à rendre l'âme et il s'avère impossible de le mettre en drapeau . Nous commençons à traîner en queue de formation et les chasseurs allemands en profitent pour nous attaquer ,non pas des attaques frontales mais plutôt latérales venant de l'avant .
Nos réservoirs d'oxygène sont alors perforés et je donne l'ordre de sauter .
.
Le copilote revint de la soute à bombes vers le sabord .Je le suivis mais je ne le revis pas . Ma combinaison de vol était en feu et- je tentais d' étouffer les flammes avec mes mains . Je sautais donc par la porte de sabord gauche et je vis cinq parachutes en dessous de moi . Je touchais le sol absolument indemne et restais suspendu par mon parachute à une branche d'arbre , un pied au ras du sol . "( témoignage des membres de l 'équipage )"
Gordon Erickson
Hackley saute parachute en flammes Nous retrouverons son cadavre brûlé le lendemain
Sa famille prendra contact avec moi , de longues années après Elle ignorait totalement les circonstances du drame
Photos épave de la forteresse prises le 5 Juillet 1943 au matin sur les lieux du crash par Roger Cornevin -Hayton
Aucune sentinelle présente , seules les routes alentour étaient surveillées
Le pilote Gordon Erickson
Le pilote Gordon Erickson est donc de forte méchante humeur en touchant terre prés du hameau de Saint Clair ..Dans cette malencontreuse situation , il jure comme un damné . Il a perdu un certain nombre d'ustensiles et en particulier sa trousse à pharmacie en raison du début d'incendie à bord . Mais il a gardé son couteau de chasse fourni avec l'équipement de survie et il l'utilise pour couper les sangles de son parachute . Deux agriculteurs surviennent .......
photo Roger Cornevin-Hayton 5 juillet 1943 prise alors que la sentinelle était absente
.........pour l'aider à se débarrasser de son harnais et d'une partie de son équipement .Calmé il leur offre quelques cigarettes avant d'aller se dissimuler dans une haie double au lieu dit" Hausse pied "où les autres rescapés les sergents George Ashworth , Robert H . Penly et Frank J. Wingerter viendront l'y rejoindre pendant deux longues journées .
Clifford Dart fait prisonnier Envoyé au camp de Sagan ( silésie ) |
Epave du B17 (ci dessus ) Mon père et mon frère je suis le photographe
feldgendarme
Mon frére jean et moi le me 109 a été abattu par l une des forteresses
FRANCIS HACKLEY en haut a gauche
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Crash de la Coulonche De gauche à droite Mac Connel navigateur / John Carah le pilote /Melle Collet / Roger Cornevin -Hayton
EPAVE DU B17
Nos quatre gendarmes furent déportés à Elrich Un seul revint de ce bagne terrifiant l adjudant Thual ( au milieu ) |
PHOTO PRISE EN PRESENCE DE MON PERE ET DE MON FRERE JEAN( corps du navigateur Hackley) |
de vol ... Leur parachute sera promptement caché dans les fermes environnantes par les habitants inquiets à juste titre des réactions de l'occupant
Willard Freeman et Charles Mankowitz blessés rejoignent provisoirement les quatre rescapés dans leur abri
Séparés du reste de l'équipage le copilote le lieutenant Clifford C.Dartt et l'opérateur radio le sergent Paul G. Welch ? errent, seuls , désespérés aux alentours des fermes proches du village . Abandonnés à leur sort , ils se retrouvent finalement prisonniers des soldats de la Werhmacht partis à leur recherche .Ils iront bientôt rejoindre les camps allemands d'internement réservés aux aviateurs alliés dans la région de Frankfort .
Dés la premiére journée( Ref au rapport d'évasion de Gordon Erickson ) les deux blessés Willard Freeman (fracture de la cheville ),et Charles Mankowitz( un éclat dans la cuisse ) sont séparés du reste de l'équipage en raison de leur handicap .
Lors du premier contact avec ses sauveteurs Gordon Erickson ,le chef de bord soucieux du sort des rescapés, semble alors comprendre que les deux blessés ont déjà été pris en charge par un hôpital ,sous des noms fictifs . Une fois rétablis ....on tentera de les acheminer hors de France . ( La réalité est toute autre .. il aurait été difficile sinon impossible aux deux blessés de s'évader d'un hôpital sans éveiller l'attention des occupants ).
Gordon Erickson est donc conduit avec les trois autres rescapés indemnes George Ashword , Robert H. Penly et Frank J.Wingerter ,au domicile du maire de Mortrée Victor Chevreuil ,avant de retrouver à nouveau ,le lieu dit "Hausse pied " ,double haie où ils resteront cachés du 6 au 13 Juillet .
Le 13 Juillet Dominique ( nom de code d'Edouard Paysant responsable départemental du B.O.A. ) questionnera nos rescapés en leur assurant qu'une équipe de la résistance prendra soin d'eux . De l'abri des fourrés, ils seront ensuite conduits au domicile de " Marcel " le boucher de Mortrée .
( Marcel Tesson 39.ans boucher à Mortrée sera déporté le 13 Mai 1944 .Il déçédera à Sandbhostel en Avril ou Mai 1945 .Il était l'un des membres de l'équipe du B.O.A.) .
Un jeune homme nommé Henri vient également leur rendre visite en plusieurs occasions .
Pendant leur séjour dans cette région de bocage , c'est Madame julien Cosnard et Monsieur Alphonse Main qui se chargent de les ravitailler en leur apportant des repas , dissimulés dans des bidons de lait. En complément pour assurer leur propre sécurité , des armes cachées sous un tas de fagots leur sont fournies par les résistants de la région .
Hantés par la crainte d'être repèrés ,ils traversent dans l'angoisse ,la plaine de Mortrée ,guidés par Julien Cosnard et Emilien Ralu pour être enfin présents au rendez vous fixé au "Mont de Veaux" par les résistants de Mortrée .Le franchissement de la nationale 158 se fera en rampant sous un petit pont au lieu dit " Les fosses de Maçé ".
Hébergés à l'Englécherie à Mortrée chez Monsieur Chardon ils passeront quelques jours dans une bouverie à l'abri des regards indiscrets
Hébergés à l'Englécherie à Mortrée chez Monsieur Chardon ils passeront quelques jours dans une bouverie à l'abri des regards indiscrets
Le 25 Juillet ,trois semaines après le crash ,l'épouse du maire attentive à la tenue de ses protégés vient "rafrâichir" la coupe de cheveux des quatre aviateurs indemnes afin qu'ils fassent bonne figure et leur apporte des vêtements civils .On s'entretient ,on se concerte en secret , et enfin la décision est prise ...le départ se fera en train pour Paris sous la coupe d' une filiére de résistance issue de la capitale .
Il est toutefois nécessaire de confectionner des papiers d'identité à ce premier groupe de quatre rescapés avant d'entreprendre ce long périple devant les conduire à la frontiére espagnole .
Photographiés chez Mme Farmer à Paris , et présentés à leurs futurs guides Suzanne et un professeur nommé Paul ,nos évadés indemnes Gordon Erickson ,George Ashword ,Robert Penly ,et Frank Wingerter quitteront la capitale , pour Rion les Landes en transitant par Bordeaux . Les photos d'identité réglementaires serviront à confectionner les faux papiers que fournira Henry , un homme manchot membre du réseau . . Enfin le 31 Juillet ,notre quator guidé par Henry , quittera Rion les Landes pour reprendre sa migration vers le Sud à destination de Biarritz et de la frontiére espagnole .
Leur parcours sera émaillé d'incidents mineurs mais déjà leur expérience d'hommes traqués et la sollicitude du guide leur permet de passer au travers des mailles du filet tendues par la police allemande lançée à leurs trousses .
.A Dax ... chaude alerte ...un homme en civil examine leurs cartes avec attention sans perdre de vue les chaussures de nos quatre évadés qui semblent réellement l'intriguer .
Conduits en camion à Biarritz ,ils sont pris en charge par un passeur Français qui doit leur faire traverser les Pyrenées avant un court repos chez un guide de montagne . Le relief ,les vallées ,les sentiers , les buissons, les rochers n'ont pas de secret pour ces guides expérimentés .
Avant le décollage à 11 heurs et pour toute mission vers l'étranger nos aviateurs briefés par le capitaine Dolan ,officier chargé de la sécurité à la base de Grafton Underwood , devaient retenir les consignes qui leur étaient rappelées avant tout séjour forçé en territoire occupé . Noter tous les points stratégiques qui leur semblent importants . C'est ce qu'ils font ...
Une locomotive en gare d'Austerlitz dont le ...boiler est criblé de balles
Une batterie anti aérienne de gros calibre directement accrochée à la locomotive et précédant des wagons de marchandises
Une heure avant l'arrivée à Bordeaux ils observeront la présence d'une usine à proximité de la voie ferrée ,étalée sur 300 à 400 métres de longueur ,des camions ,des chars recouverts de camouflages ,un gros transformateur ,un chateau d'eau et le tout protégé par des réseaux de fils de fer barbelés
Mais aussi ,la présence d'une école d'aviation d'entrainement de Me 109 prés de Biarritz .
La proximité d'une voie ferrée prés de leur refuge dans la région de Mortrée avec des trains venant du sud et du nord à 24 45 et quittant à 24 50 ...ne leur a pas échappé lors de leur séjour dans la cabane du bouvier ....
Il s'agit maintenant pour nos évadés ,lors du passage des Pyrénées d'échapper aux patrouilles allemandes et enfin aux carabineros au doigt trop prompt à appuyer sur la détente
. Derrière eux c'est maintenant la France recouverte du noir manteau de l'occupation sous lequel fourmillent tant de dangers sournois et de piéges .Au dessus de leurs têtes scintillent les étoiles que coupent les crêtes d'une chaine haute montagne qui se dresse en Espagne
A droite c'est le phare du cap du Figuier de l'autre côté d'Hendaye au delà de l'embouchure de la Bidassoa facile à franchir en cette période de l'année . En effet en Hiver nos évadés auraient été obligés de faire un grand détour en raison des crues allongeant le trajet et augmentant ainsi les risques .
Le 4 Août ,aprés avoir franchi les Pyrenées , ils atteignent enfin Irun pour être questionnés ,avant de rejoindre Madrid le 6 Août . La derniére étape si attendue les conduira à Gibraltar le 13 Aout et un avion de la R.A.F. vers la Grande Bretagne le 17 Aout
Cinq semaines se seront écoulées depuis la date du crash .
Il faut donc rendre hommage à l'efficacité des filiéres de résistance ....à voir
Revenons aus cas des deux blessés....
Le mitrailleur Willard Freeman s'est fracturé la cheville aprés s'être posé durement dans un champ prés de la ferme de la Cailletterie . En sautant de l'altitude de 20.000 pieds ,Il s'est emparé ,par sécurité , au dernier moment, d'une bouteille d'oxygène (lettre Freeman de 1993 )
Le mitrailleur de queue Charles Mankowitz,lui , a reçu en vol un éclat dans la cuisse lors des attaques répétées de la forteresse par les chasseurs allemands . Epuisé il s'assied sur la margelle du puits dans une cour de ferme . La fermiére Madame Leliévre ,inquiéte , l'invite par prudence à s'éloigner et à se cacher dans l'épaisse végétation de la campagne . Charles Mankowitz décide donc de s'installer à l'abri d' un pommier dans un champ de blé tout prés des meules de foin .C'est là que ,discrètement , Eugène Rivière résistant et agriculteur à Belfonds lui rendra visite en essayant de ne pas attirer l'attention du voisinage . Il est accompagné d'un cousin parlant anglais . Mankowitz en raison de la blessure qui le handicape , souhaite être fait prisonnier .
André Morand ,l'un de mes anciens camarades d'école au cours complémentaire de Sées apporte ce témoignage ...." Ce dimanche j'allais chez mon oncle Moiteau à Giberville lorsque les premiers parachutes apparurent ... Arrivé sur les lieux je vis avec surprise un aviateur rescapé ,adossé à la margelle du puits et essayant d'extirper un éclat de sa jambe blessée . Je l'aidais à se déplacer et celui çi alla s'abriter sous un pommier dans un champ à proximité de la ferme ."
Me reférant à un courrier du ............. de W Freeman
Willard Freeman l'un des mitrailleurs de l'équipage de la forteresse saute d'une altitude de 20000 pieds après avoir agrippé au dernier moment une bouteille d'oxygène . Il s'est posé ,prés de Mortrée ,ignorant complètement l'endroit précis où il se trouve . ,Alourdi par ses bottes chauffantes il se fracture la cheville en touchant le sol . . Pour lui ,comme pour ses compagnons d'aventures ,c'est un territoire inconnu ,plein d'embûches qui déroule son tapis vert sous ses yeux .
Dés l'impact au sol ,un jeune français le conduit directement dans une ferme où il rencontre alors le sergent Ashworth changeant rapidement de vêtements dans une grange . A l'abri d'une haie W.Freeman reçoit la visite d' une femme qui parle un peu l'Anglais . Une rencontre a été fixée chez le maire de Mortrée Victor Chevreuil habitant le lieu dit "L'Ortier ". Situation delicate , que d'avoir à trouver un lieu sûr à l'abri des curiosités et des regards indiscrets dans une campagne où tout le monde connait tout le monde ...L'hébergement des blessés impose donc une décision rapide et le choix d'un lieu sûr éloigné du point de chute des aviateurs rescapés .
Se glissant dans la nuit ,un groupe d'hommes : Eugéne Riviére , Camille et Elie Foubert , Achille Louvel , Georges Carbonell ,Veraquin commis de Mr J. Cosnard se chargent donc du transport des deux blessés sur un brancard emprunté aux pompiers de Mortrée .Une longue marche épuisante de 3 kilométres dans la plaine de Belfonds pour sortir de la zone de bocage , sur un terrain peu propice à ce type d'effort (. Rapport Mr Claude Pavard et l'ouvrage Histoire de la ville d'Argentan . )
Le 13 Juillet 1943 soit 9 jours aprés la date du crash Cosnard Julien 41 ans cultivateur à Belfonds sera déporté en Allemagne au camp de Hinzert suite à une dénonciation . Il sera libéré le 9 Mars 1945 à Oberglem ignorant jusqu'à son retour que son épouse avait été également déportée .
Son épouse sera envoyée en déportation le 21 Juillet et libérée le 5 Mai 1945 à Holleischen ( commando de Flossenburg )
Aprés ce périlleux périple dans la plaine , les sergents Freeman et Mankowitz ont repris quelques forces et ils ont encore dans leur rapport d'évasion ,le souvenir d'un brillant repas chez le maire de Mortrée .
On ne peut s'empêcher de mesurer les risques encourus par celui qui héberge des aviateurs abattus et ceci en raison de la nature et de la durée du contact avec ses protégés . La nourriture de chacun des rescapés est un élément de survie indispensable ,qu'il faut se procurer dans un contexte de rationnement alimentaire impitoyable ...durant des jours et même des semaines .De plus la présence d'une vie supplémentaire dans un environnement donné , ne peut passer inaperçue , et attire souvent l'attention du voisinage et des habitués augmentant ainsi les risques de dénonciation . L'hébergeur en l'occurence Victor Chevreuil maire de Belfonds ,fait preuve dans ces circonstances ,du plus grand sang froid dans un monde en effervescence composé de patriotes bénévoles ,pour qui soustraire un aviateur à la captivité ,constitue une façon d'apporter sa pierre à l'édifice de la résistance et de la nation .
Il faut en fait trouver un abri plus sûr pour les deux blessés . Une hutte construite dans l'épaisseur des futaies de la forêt de Gouffern prés d'Aunou le Faucon par le garagiste Montebran d'Argentan ,Roussel marchand de biens à Aunou le Faucon ,et le garde Maury ,servira de refuge .
Tant bien que mal nos deux blessés seront transportés de Mortrée à la forêt de Gouffern prés d'Aunou le Faucon en Simca cinq . L'un des deux blessés ,Charles Mankowitz aura bien du mal à y loger ses longues jambes
Un refuge précaire aux conditions de confort limitées ,mais rendues supportables par les conditions.... climatiques du mois d'Août .
Là ,deux docteurs se dévouent pour soigner réguliérement et avec la plus grande attention les deux blessés et l'un d'eux est transporté de nuit à la clinique du docteur Couinaud d'Argentan pour recevoir des soins en rapport avec sa blessure . Aprés cette intervention du chirurgien , l'état de santé de Mankowitz en particulier , s'améliorera rapidement chaque jour . Nos deux évadés dans leur univers de solitude , ponctué des visites des volontaires chargés de les ravitailler devront ainsi ronger leur frein pendant ...47 jours . Aprés cette longue attente pleine d'incertitudes ...ils conviendront que la vie de nomades traqués leur pèse dans l'inconfort de leur agreste demeure . Une filière de résistants doit à nouveau les prendre en charge . Au bout de cette aventure ....une hypothétique traversée des contreforts Pyrenéens avec l'aide de guides régionaux ,d'expérience .
Dans l'ouvrage "La bataille de Normandie au pays d'Argentan "on cite le nom du docteur de Maulmont appelé à prodiguer ses soins aux aviateurs américains blessés ,tombés à Belfonds et camouflés en forêt de Silly par les soins de Charle Montebran garagiste à Argentan ,Roussel ,d'Aunou le Faucon et de Maury garde forestier .Un complément de témoignage est apporté par Mme G. Geslain née Montebran .
" Mon pére Charles Montébran avec son ami " D' Artagnan " ( H. Roussel ) avaient alors construit en forêt de Gouffern ,prés d'Aunou le Faucon une cabane destinée à abriter deux aviateurs américains blessés et soignés par les docteurs Couinaud et Picot . Ma mére préparait des thermos de thé et les sandwiches pour les ravitailler . Ils furent confiés à une chaine d'évasion et on leur demanda d'annoncér leur arrivée en Angleterre par le message personnel suivant : "Les amis du petit bois sont bien arrivés " message que nous avons eu la joie d'entendre à la B.B.C. ( Ce fait est confirmé dans le rapport d'évasion de W. Freeman no 263 . A la demande de leurs hebergeurs de Mortrée ,les deux blessés devaient dés leur arrivée en Angleterre soit aprés le 13 Décembre 1943 adresser un message en Français sur les ondes de la BBC. )
La cachette située en forêt de Gouffern prés d'Aunou le Faucon ,entre deux allées porte aujourd'hui le nom de "le carré des américains "
En complément Madame Geslin apporte le témoignage suivant
"L'un des deux blessés américains en signe de reconnaissance donna une montre pendentif à Roussel que celui çi portera imprudemment sur lui .
Aprés son arrestation ,Roussel transportant malencontreusement une mitraillette dans son sac à dos fut emmené dans une propriété dont je veux taire le nom . Les allemands l'ont torturé et enterré auprés d'un chêne ( aujourd'hui il est enterré au cimetiére d'Aunou le Faucon )
Personnellement j'ai connu en 1943 au collège Mézeray ,son fils Yves Roussel qui est disparu de façon tragique par la suite alors qu'il était réfugié dans la propriété de ses grands parents après la disparition de son père
ère . Caché dans une mansarde il regardait le départ des allemands battant en retraite lors de la percée de Chambois . Un fuyard l'aperçevant l'abattit ....
ère . Caché dans une mansarde il regardait le départ des allemands battant en retraite lors de la percée de Chambois . Un fuyard l'aperçevant l'abattit ....
Le 21 Août on leur apporte des vêtements civils et le maire Mr Chevreuil les transporte à son domicile . Là ils ont la surprise de rencontrer un aviateur de la RAF Ivor Samsun et une jeune femme guide Jacqueline Frelat éperdument amoureuse de son protégé selon Willard Freeman .
Un homme âgé les prend en charge dans sa traction avant ,pour les conduire ensuite à la gare du Mans ( Il s'agit certainement de Terrier , exploitant forestier à Alençon ).Mais au Mans les trains remplis d'allemands incitent le guide à choisir un autre point de départ entre Le Mans et Tours ( ) ensuite Tours ,et Bourges .
Dans le couloir du train à destination de Lyon ,aprés le passage de la ligne de démarcation ,un officier allemand s'excuse auprés de Willard Freeman pour avoir accés aux toilettes .
Dormant sous les futaies après quelques nuits fraîches à la belle étoile sous le couvert d'un bois , refuges dans les halls de gares ,rendez vous secret dans une église catholique ....les lieux les plus inhabituels sont utilisés par les guides pour échapper aux recherches et à l'étreinte grandissante de la police allemande . Ainsi chaperonnés ils sont amenés à prendre différents contacts avec les réseaux lyonnais ,avant d'être enfin hébergés dans l'ancienne capitale des Gaules .( Dans une lettre du 6 Janvier 1993 W.Freeman précise être arrivé après le couvre feu . Il passa donc la nuit en face du quartier général de la Gestapo )
Le 11 Novembre ,sur la route de la gare ,un soldat allemand vient d'être tué et nos deux évadés mis en confiance par le déroulement sans failles de leur périple , échappent de justesse aux filets d'un cordon rapidement organisé par l'occupant
Différents noms de guide appartenant aux réseaux de résistance régionaux illustrent les aléas de ce périlleux périple ,Nelly au Mans ( Mme james Gills ) mariée à un britannique ,Mrs Bonamour , Sigot , , Roger Paupe ce dernier habitant 36 avenue de Saxe à Lyon .Mais aussi les organisations de " Jules " et de "Vic ", 'Andre un agent de l'intelligence service évadé des cellules de la gestapo et enfin Jacques un chirurgien de Paris .
Voir Victor Gerson
Les deux évadés seront donc séparés à Lyon avant de repartir avec deux agents britanniques
Alors que Charles Mankowitz était hébergé dans la propriété "Cri Cri " chez Monsieur Sigot à Fleurieu sur Saône , W.Freeman lui restait à Lyon chez Roger Paupe industriel .iIl se souvint particulièrement des repas agrémentés par des produits achetés au marché noir
Ivor et Mankowitz accompagné de deux agents britanniques se rendirent à la ferme de M. Sigot ,Flevier ,dans le département du Rhone ( Mr Sigot était apparemment connu sous le sobriquet de Cri-Cri ).
En fait la réalité est un peu différents .( ) 55 années se sont écoulées ...Monsieur Sigot habite toujours la propriété de ses parents ,et c'est la propriété qui est surnommée "Cri- Cri . Elle se situe à Fleurieu sur Saône à 15 kilomètres au nord de Lyon dans la vallée de la Saône . Il est intéressant de noter les remarques de Monsieur Sigot
" J'avais dix neuf ans à cette époque et un réseau de résistance nous amena trois aviateurs , "Charlie " ( Mankovick ) un grand blond sympathique ,et Ivor un anglais . Je ne me souviens pas du nom du 3éme ....Nous devions les héberger avant l'arrivée d'un guide qui avait pour mission de les conduire vers l'Espagne .
Notre propriété nommée "Cri Cri" par les parents disposait d'un grand jardin ,de quelques terres sur la colline ,une basse cour et deux ou trois chèvres fournissant lait et fromage ..Il fallait bien atténuer l'effet des privations . Souvent j' accompagnais mes trois aviateurs dans la colline afin qu'ils puissent conserver une forme physique suffisante ,avant la derniére étape vers l'Espagne . Aucun d'eux ne semblait souffrir de blessures ....(On peut penser effectivement que Mankowitz aprés les soins reçus en Normandie ,était complètement remis de sa blessure à la jambe ).
Après la guerre une attestation honorifique signée Eisenhower nous a été adressée pour nous récompenser des services rendus aux aviateurs évadés .
En désespoir de cause leurs bienfaiteurs qui ne seront pas restés inactifs ,se résolvent après différents contacts avec les réseaux locaux ,à acheminer les aviateurs vers l'Espagne par l'intermédiaire du réseau "Vic ".La préparation de l'évasion vers l'Espagne prend forme de jour en jour .
Le but de tous les aviateurs rescapés ... rentrer en Grande Bretagne ,... ilôt de liberté accroché à l'Europe écrasée sous la botte
Surmontant le traumatisme du combat aérien ,quelquefois blessés ,vivant en vagabonds clandestins , bravant mille embûches ,perpétuellement traqués par l'ennemi ,ils tentent de gagner un pays d'accueil voisin à l'aide des filiéres patriotiques existantes .
Pour les aviateurs rescapés ,la Suisse et l'Espagne sont devenues un point de convergence et le refuge de centaines d'aviateurs de la R.A.F. et des U.S.A.A.F. abattus au dessus de la France ,de la Belgique ,de l'Italie , de l'Allemagne et en Méditerranée .
De Suisse aprés avoir été interrogés et internés, ils sont parfois autorisés à repartir ou s'évadent pour rejoindre l'Angleterre via Gibraltar . Ce sera le cas de John Carah,rescapé du crash de la forteresse B17 de l'Ermitage ce même jour du 4 Juillet 43 ,(la Coulonche prés de Domfront ) ,qui contrairement à ses compagnons d'aventures réussira à rejoindre la Suisse .
Un autre réseau d'évasion ,le réseau Shelburne s'est développé dans le Morbihan et les Côtes du Nord . Les bâtiments de pêche bretons quittent la côte à la barbe de l'occupant . Ce réseau évacue les rescapés par Plouha à bord de canonniéres de la Royal Navy .
L'Espagne , c'est une traversée périlleuse des Pyrenées et une dure épreuve physique pour les évadés !
Cinq cents kilomètres de frontières communes avec la France ...l'Espagne est un des rares pays d'Europe à ne pas être contrôlé par l'axe et à entretenir dans sa capitale et ses grandes villes une ambassade et des consulats britanniques .Malgré ses problèmes et ses dangers , l'Espagne pourtant écrasée par le Franquisme , devient pour les fuyards du nazisme le pays de l'espérance .
La logique des fugitifs et celle des gardiens seront à peu prés les mêmes . Pour les reliefs peu accidentés ,de nombreux voyageurs sillonnent les sentiers de montagnes malgré les multiplications de postes et de patrouilles .Pour les altitudes plus élevées la surveillance est très relâchée en hiver et très faible en été .
On peut penser que les premiers rescapés de ces deux crashes Belfonds et Val de Grée seront arrivés sur les premiers contreforts avant l'apparition de la neige en Septembre . Mais après ce mois , les sentiers et cols du secteur pastoral sont tellement surveillés que les évadés de France de toutes sortes sont obligés de s'attaquer à la haute montagne .
Enfin ils atteignent Perpignan la capitale catalane ,et déjà ils distinguent dans le lointain les premiers contreforts des Pyrenées .....Malchance le passeur habituel , vient d'être arrêté ;Il faut donc attendre une dizaine de jours !
Accompagnés de nos deux agents britanniques ,à la mi décembre nos deux évadés passent la frontière sans problèmes , malgré des rencontres fortuites en deux occasions avec des patrouilles allemandes
Ils arrivèrent enfin au consulat britannique à Barcelone et la R.A.F. les ramena enfin en Angleterre le 20 Décembre 1943 .
Trois jours seront nécessaires pour informer les familles habitant les Etats Unis de la réussite de l'évasion de Freeman .Nos deux évadés disparus étaient passés pour morts ? Aprés ce long périple Freeman (lettre du 6 Janvier 1993 ) partit pour l'Afrique du Nord ,l'Amérique du Sud , Puerto Rico , la Floride et finalement Mitchell Field NY (USA ) avant d'être transferés dans un camp d'entrainement d'équipages de bombardement où il rencontrera sa future épouse ,Marie avant de se marier le 16 Fevrier 1945 . Il vécut dans le new Jersey à Jersey City avant de déçéder le 1er Octobre 1995 . Il eut quatre fils Chris , jeff , Matthew ,et Stuart .
On ne peut que s'étonner devant la chance qui s'attache aux pérégrinations de nos deux blessés ,des milliers de kilomètres sans capture dans la clandestinité la plus totale .
ECLAT DE LA FORTERESSE VOLANTE ABATTUE A BELFONDS LA PHILIPPIERE
4 juillet 1943, violent" Indépendance day "au Mans jack Emery
Le Mans a subi plusieurs lourds bombardements durant la Seconde Guerre mondiale. Celui du 4 juillet 1943 a fait 12 victimes civiles. 70 ans plus tard, revenons sur cette journée, pour ne pas les oublier.
INDEPENDENCE DAY au Mans
Le Mans a subi plusieurs lourds bombardements durant la Seconde Guerre mondiale. Celui du 4 juillet 1943 a fait 12 victimes civiles. 70 ans plus tard, revenons sur cette journée, pour ne pas les oublier.
- 4 juillet 1943, 7 h du matin. Angleterre. Les officiers de la 8e Air Force Heavy Bomber assistent au briefing d'une nouvelle mission sur la France qui doit avoir lieu aujourd'hui, fête de l'Independance day américain. Les objectifs sont La Pallice, Nantes et surtout Le Mans où 121 « forteresses volantes » (les fameux B-17) doivent pilonner les usines Gnome et Rhône, fabriquant des moteurs d'avions allemands Focke-wulf, la gare de triage et l'aérodrome.
C'est un beau dimanche que ce 4 juillet. Le ciel est dégagé. Au Mans, rue Jean-Jaurès, Alexis Robin, enfourche sa bicyclette et file vers Teloché pour y ramasser de l'herbe pour ses lapins. Au même moment, de l'autre côté de la Manche, une importante flotte de B-17 décolle des bases du Sud-Est de l'Angleterre.
Il est midi et demi quand l'alerte aérienne retentit au Mans. L'armée allemande se prépare au combat. Route de Tours, les familles Montanger et Pairel qui vivent sous le même toit, au lieu-dit du Vert-Galant, s'apprêtent à se mettre à table. C'est d'ailleurs ce que vient de dire René, le père de famille, à Aristide Fraboul qui passe devant chez lui. Le mécano de 41 ans, qui habite rue de Touraine, emmène ses trois jeunes enfants se mettre à l'abri dans un proche fossé. Mais pour l'instant, le ciel est toujours bleu et toujours vide.
Des bombes route de Tours
Dix minutes plus tard, depuis la cour de sa maison, au « champ long », juste en face des Montanger, Aline Deroy, cultivatrice, aperçoit deux fusées blanches en direction de la gare. Les premières bombes tombent. Au loin. La redoutable Flak allemande riposte et touche plusieurs bombardiers. L'orage de feu se rapproche de la route de Tours quand le porteur de journaux Clément Hubert, voit Alexis Robin revenir de Teloché à vélo, tirant sa petite remorque pleine d'herbe.
Cette fois, ça chauffe. Chez les Montanger, toute la famille a quitté la table pour se réfugier à la cave. Il y a là, René Montanger père, 46 ans et son épouse, Jeanne, 48 ans, Émilie Tillier, 78 ans, mère de Jeanne Montanger, René Montanger fils (17 ans), Henri Pairel (26 ans) et Jeanine Pairel, fille des Montanger (19 ans) ainsi que les deux enfants du jeune couple, Serge et Roger (respectivement un an et un mois).
Plusieurs bombes frappent soudain le quartier du Vert-Galant soulevant un épais nuage de poussière. Depuis Guécélard, on aperçoit sur Le Mans, une haute et large fumée rougeâtre.
Quand retombe le rideau de poussière...
Quand la tempête s'apaise, le rideau de poussière retombe sur le quartier meurtri. Là où se dressait la maison des Montanger, il n'y a plus qu'un trou de plusieurs mètres de profondeur et d'une dizaine de large, comme en témoigne Paul Gaudré, leur plus proche voisin. Aristide Fraboul ressortant du fossé, sain et sauf, vient au secours d'Henri Pairel et de Jeanne Montanger. Mais aucun des huit membres de la famille réunis ce jour-là ne survivra. Et ils ne sont malheureusement pas les seules victimes dans le quartier. Les morts de Blanche Tedeschi, Alexis Robin, Henri Besnardeau et son fils Bernard, alourdissent le bilan.
De leur côté, les Américains perdent 17 hommes dans le bombardement du Mans au cours duquel quatre B-17 sont abattus. Deux d'entre eux tombent dans l'Orne, à Belfonds (deux aviateurs tués) et à La Coulonche (quatre aviateurs tués). Deux autres dans la Sarthe. « The Mugger » explose à Noyen-sur-Sarthe, tuant deux aviateurs. L'autre B-17, « Lakanuki », s'écrase près de la ferme de la Selle, à 400 m du bourg de Poillé. Le jeune soldat David Butcher sera le seul survivant des dix membres d'équipage.
Il est midi et demi quand l'alerte aérienne retentit au Mans. L'armée allemande se prépare au combat. Route de Tours, les familles Montanger et Pairel qui vivent sous le même toit, au lieu-dit du Vert-Galant, s'apprêtent à se mettre à table. C'est d'ailleurs ce que vient de dire René, le père de famille, à Aristide Fraboul qui passe devant chez lui. Le mécano de 41 ans, qui habite rue de Touraine, emmène ses trois jeunes enfants se mettre à l'abri dans un proche fossé. Mais pour l'instant, le ciel est toujours bleu et toujours vide.
Des bombes route de Tours
Dix minutes plus tard, depuis la cour de sa maison, au « champ long », juste en face des Montanger, Aline Deroy, cultivatrice, aperçoit deux fusées blanches en direction de la gare. Les premières bombes tombent. Au loin. La redoutable Flak allemande riposte et touche plusieurs bombardiers. L'orage de feu se rapproche de la route de Tours quand le porteur de journaux Clément Hubert, voit Alexis Robin revenir de Teloché à vélo, tirant sa petite remorque pleine d'herbe.
Cette fois, ça chauffe. Chez les Montanger, toute la famille a quitté la table pour se réfugier à la cave. Il y a là, René Montanger père, 46 ans et son épouse, Jeanne, 48 ans, Émilie Tillier, 78 ans, mère de Jeanne Montanger, René Montanger fils (17 ans), Henri Pairel (26 ans) et Jeanine Pairel, fille des Montanger (19 ans) ainsi que les deux enfants du jeune couple, Serge et Roger (respectivement un an et un mois).
Plusieurs bombes frappent soudain le quartier du Vert-Galant soulevant un épais nuage de poussière. Depuis Guécélard, on aperçoit sur Le Mans, une haute et large fumée rougeâtre.
Quand retombe le rideau de poussière...
Quand la tempête s'apaise, le rideau de poussière retombe sur le quartier meurtri. Là où se dressait la maison des Montanger, il n'y a plus qu'un trou de plusieurs mètres de profondeur et d'une dizaine de large, comme en témoigne Paul Gaudré, leur plus proche voisin. Aristide Fraboul ressortant du fossé, sain et sauf, vient au secours d'Henri Pairel et de Jeanne Montanger. Mais aucun des huit membres de la famille réunis ce jour-là ne survivra. Et ils ne sont malheureusement pas les seules victimes dans le quartier. Les morts de Blanche Tedeschi, Alexis Robin, Henri Besnardeau et son fils Bernard, alourdissent le bilan.
De leur côté, les Américains perdent 17 hommes dans le bombardement du Mans au cours duquel quatre B-17 sont abattus. Deux d'entre eux tombent dans l'Orne, à Belfonds (deux aviateurs tués) et à La Coulonche (quatre aviateurs tués). Deux autres dans la Sarthe. « The Mugger » explose à Noyen-sur-Sarthe, tuant deux aviateurs. L'autre B-17, « Lakanuki », s'écrase près de la ferme de la Selle, à 400 m du bourg de Poillé. Le jeune soldat David Butcher sera le seul survivant des dix membres d'équipage.
4 juillet 1943, 7 h du matin. Angleterre. Les officiers de la 8e Air Force Heavy Bomber assistent au briefing d'une nouvelle mission sur la France qui doit avoir lieu aujourd'hui, fête de l'Independance day américain. Les objectifs sont La Pallice, Nantes et surtout Le Mans où 121 « forteresses volantes » (les fameux B-17) doivent pilonner les usines Gnome et Rhône, fabriquant des moteurs d'avions allemands Focke-wulf, la gare de triage et l'aérodrome.
C'est un beau dimanche que ce 4 juillet. Le ciel est dégagé. Au Mans, rue Jean-Jaurès, Alexis Robin, enfourche sa bicyclette et file vers Teloché pour y ramasser de l'herbe pour ses lapins. Au même moment, de l'autre côté de la Manche, une importante flotte de B-17 décolle des bases du Sud-Est de l'Angleterre.
Il est midi et demi quand l'alerte aérienne retentit au Mans. L'armée allemande se prépare au combat. Route de Tours, les familles Montanger et Pairel qui vivent sous le même toit, au lieu-dit du Vert-Galant, s'apprêtent à se mettre à table. C'est d'ailleurs ce que vient de dire René, le père de famille, à Aristide Fraboul qui passe devant chez lui. Le mécano de 41 ans, qui habite rue de Touraine, emmène ses trois jeunes enfants se mettre à l'abri dans un proche fossé. Mais pour l'instant, le ciel est toujours bleu et toujours vide.
Des bombes route de Tours
Dix minutes plus tard, depuis la cour de sa maison, au « champ long », juste en face des Montanger, Aline Deroy, cultivatrice, aperçoit deux fusées blanches en direction de la gare. Les premières bombes tombent. Au loin. La redoutable Flak allemande riposte et touche plusieurs bombardiers. L'orage de feu se rapproche de la route de Tours quand le porteur de journaux Clément Hubert, voit Alexis Robin revenir de Teloché à vélo, tirant sa petite remorque pleine d'herbe.
Cette fois, ça chauffe. Chez les Montanger, toute la famille a quitté la table pour se réfugier à la cave. Il y a là, René Montanger père, 46 ans et son épouse, Jeanne, 48 ans, Émilie Tillier, 78 ans, mère de Jeanne Montanger, René Montanger fils (17 ans), Henri Pairel (26 ans) et Jeanine Pairel, fille des Montanger (19 ans) ainsi que les deux enfants du jeune couple, Serge et Roger (respectivement un an et un mois).
Plusieurs bombes frappent soudain le quartier du Vert-Galant soulevant un épais nuage de poussière. Depuis Guécélard, on aperçoit sur Le Mans, une haute et large fumée rougeâtre.
Quand retombe le rideau de poussière...
Quand la tempête s'apaise, le rideau de poussière retombe sur le quartier meurtri. Là où se dressait la maison des Montanger, il n'y a plus qu'un trou de plusieurs mètres de profondeur et d'une dizaine de large, comme en témoigne Paul Gaudré, leur plus proche voisin. Aristide Fraboul ressortant du fossé, sain et sauf, vient au secours d'Henri Pairel et de Jeanne Montanger. Mais aucun des huit membres de la famille réunis ce jour-là ne survivra. Et ils ne sont malheureusement pas les seules victimes dans le quartier. Les morts de Blanche Tedeschi, Alexis Robin, Henri Besnardeau et son fils Bernard, alourdissent le bilan.
De leur côté, les Américains perdent 17 hommes dans le bombardement du Mans au cours duquel quatre B-17 sont abattus. Deux d'entre eux tombent dans l'Orne, à Belfonds (deux aviateurs tués) et à La Coulonche (quatre aviateurs tués). Deux autres dans la Sarthe. « The Mugger » explose à Noyen-sur-Sarthe, tuant deux aviateurs. L'autre B-17, « Lakanuki », s'écrase près de la ferme de la Selle, à 400 m du bourg de Poillé. Le jeune soldat David Butcher sera le seul survivant des dix membres d'équipage.
Si vous conservez des souvenirs de la famille Montanger, écrivez-nous, nous transmettrons vos messages à Florence Goger, qui mène des recherches sur sa famille lourdement endeuillée le 4 juillet 1943.
David Butcher, mitrailleur, sera le seul rescapé de son équipage. Sa forteresse "Lakanuki" touchée par la flak explosera en plein vol. Panique... instinct de survie... à moitié évanoui il se retrouvera miraculeusement, parachute déployé, au dessus du village de Poillé sur Végre . "Quelle impression bizarre" dira t il ! Deux habitants providentiels l'aideront à s'esquiver mais à bicyclette. Employé clandestinement comme jardinier "sourd et muet" et ensuite incorporé malgré lui, dans le réseau de résistance local il participera à la réception des parachutages d'armes des avions ravitailleurs de maquis. Son périple aventureux en territoire français aura duré sept mois. Ses compagnons de résistance auront subi des fortunes diverses mais David Butcher, chanceux malgré lui, aura déjoué toutes les embûches dressées sur son chemin. Il gardera un souvenir impérissable de son séjour en territoire français. Il est aujourd'hui citoyen d'honneur de Poillé sur Végre et son nom est intégré au réseau de resistance français
Cher Roger friday july 31-98
Voilà bien longtemps que j'ai reçu votre lettre . Je l'avais égarée et ensuite oubliée .
Mais peut être mon aventure vous intéresse t elle davantage ?
Nous volions approximativement à 28000 pieds ( 9300 métres )lorsque nous avons été touchés par des chasseurs ennemis( 4 ) . Une explosion s'etant produite à l'avant , je bouclais tout de suite mon parachute . Le parachute ventral est normalement accroché à un des harnais que nous portons en permanence . Je l'avais donc plaçé derriére le siége sur lequel j'étais assis ,siége ressemblant d'ailleurs à une selle de bicyclette . Il est pratiquement impossible d'avoir sur soi le parachute et d'actionner en même temps les mitrailleuses . L'avion partit alors dans un piqué trés rapide jusqu'à 3000 pieds ( 1000 métres ) ,....lorsque la queue de l'avion se brisa . Pratiquement inconscient ,je pense avoir été projeté par une ouverture provoquée par la cassure .Lorsque je repris mes esprits , je tombais en chute libre ,en tourbillonnant . Quelle sensation bizarre !
Fred Auduc le chef du groupe des résistants et sa femme Renée ,vinrent me chercher au "Grand Breil " ,me donnérent des vêtements ,m'obtinrent des faux papiers ,un peu d'argent et une bicyclette . Ensuite ils me conduisirent à un petit village appelé Chenu ,situé à environ 12 miles ,un peu au sud ouest de Chateau du Loir . J'étais alors présenté à plusieurs membres du S.O.E. ( direction des opérations spéciales ) , Andre Dubois le chef du réseau Hercule , Henri Frager le chef du circuit Donkerman et Gabriel Chartronde son second ( Canadien )( 5 )
(2 ) Ce même jour du 4 Juillet 1943 ( independence Day ) ,lors du raid sur la ville du Mans ,quatre forteresses volantes furent abattues par la chasse allemande .
Pilote 2lt Laurence Myer
C'est un beau dimanche que ce 4 juillet. Le ciel est dégagé. Au Mans, rue Jean-Jaurès, Alexis Robin, enfourche sa bicyclette et file vers Teloché pour y ramasser de l'herbe pour ses lapins. Au même moment, de l'autre côté de la Manche, une importante flotte de B-17 décolle des bases du Sud-Est de l'Angleterre.
Il est midi et demi quand l'alerte aérienne retentit au Mans. L'armée allemande se prépare au combat. Route de Tours, les familles Montanger et Pairel qui vivent sous le même toit, au lieu-dit du Vert-Galant, s'apprêtent à se mettre à table. C'est d'ailleurs ce que vient de dire René, le père de famille, à Aristide Fraboul qui passe devant chez lui. Le mécano de 41 ans, qui habite rue de Touraine, emmène ses trois jeunes enfants se mettre à l'abri dans un proche fossé. Mais pour l'instant, le ciel est toujours bleu et toujours vide.
Des bombes route de Tours
Dix minutes plus tard, depuis la cour de sa maison, au « champ long », juste en face des Montanger, Aline Deroy, cultivatrice, aperçoit deux fusées blanches en direction de la gare. Les premières bombes tombent. Au loin. La redoutable Flak allemande riposte et touche plusieurs bombardiers. L'orage de feu se rapproche de la route de Tours quand le porteur de journaux Clément Hubert, voit Alexis Robin revenir de Teloché à vélo, tirant sa petite remorque pleine d'herbe.
Cette fois, ça chauffe. Chez les Montanger, toute la famille a quitté la table pour se réfugier à la cave. Il y a là, René Montanger père, 46 ans et son épouse, Jeanne, 48 ans, Émilie Tillier, 78 ans, mère de Jeanne Montanger, René Montanger fils (17 ans), Henri Pairel (26 ans) et Jeanine Pairel, fille des Montanger (19 ans) ainsi que les deux enfants du jeune couple, Serge et Roger (respectivement un an et un mois).
Plusieurs bombes frappent soudain le quartier du Vert-Galant soulevant un épais nuage de poussière. Depuis Guécélard, on aperçoit sur Le Mans, une haute et large fumée rougeâtre.
Quand retombe le rideau de poussière...
Quand la tempête s'apaise, le rideau de poussière retombe sur le quartier meurtri. Là où se dressait la maison des Montanger, il n'y a plus qu'un trou de plusieurs mètres de profondeur et d'une dizaine de large, comme en témoigne Paul Gaudré, leur plus proche voisin. Aristide Fraboul ressortant du fossé, sain et sauf, vient au secours d'Henri Pairel et de Jeanne Montanger. Mais aucun des huit membres de la famille réunis ce jour-là ne survivra. Et ils ne sont malheureusement pas les seules victimes dans le quartier. Les morts de Blanche Tedeschi, Alexis Robin, Henri Besnardeau et son fils Bernard, alourdissent le bilan.
De leur côté, les Américains perdent 17 hommes dans le bombardement du Mans au cours duquel quatre B-17 sont abattus. Deux d'entre eux tombent dans l'Orne, à Belfonds (deux aviateurs tués) et à La Coulonche (quatre aviateurs tués). Deux autres dans la Sarthe. « The Mugger » explose à Noyen-sur-Sarthe, tuant deux aviateurs. L'autre B-17, « Lakanuki », s'écrase près de la ferme de la Selle, à 400 m du bourg de Poillé. Le jeune soldat David Butcher sera le seul survivant des dix membres d'équipage.
Si vous conservez des souvenirs de la famille Montanger, écrivez-nous, nous transmettrons vos messages à Florence Goger, qui mène des recherches sur sa famille lourdement endeuillée le 4 juillet 1943.
DAVID BUTCHER Son odyssée
Saint Louis Missouri 31 Juillet 1998
Traduction de la lettre de David Butcher du 31 Juillet 1998 ,
Seul rescapé du crash de la forteresse volante B17 4 Juillet 1943 ,de Poillé sur Végre ( Sarthe ) . Objectif Le Mans
CE JOUR DE L 'INDEPENDENCE DAY
Poillé sur végre
Seul rescapé du crash de la forteresse volante B17 4 Juillet 1943 ,de Poillé sur Végre ( Sarthe ) . Objectif Le Mans
CE JOUR DE L 'INDEPENDENCE DAY
Poillé sur végre
David Butcher, mitrailleur, sera le seul rescapé de son équipage. Sa forteresse "Lakanuki" touchée par la flak explosera en plein vol. Panique... instinct de survie... à moitié évanoui il se retrouvera miraculeusement, parachute déployé, au dessus du village de Poillé sur Végre . "Quelle impression bizarre" dira t il ! Deux habitants providentiels l'aideront à s'esquiver mais à bicyclette. Employé clandestinement comme jardinier "sourd et muet" et ensuite incorporé malgré lui, dans le réseau de résistance local il participera à la réception des parachutages d'armes des avions ravitailleurs de maquis. Son périple aventureux en territoire français aura duré sept mois. Ses compagnons de résistance auront subi des fortunes diverses mais David Butcher, chanceux malgré lui, aura déjoué toutes les embûches dressées sur son chemin. Il gardera un souvenir impérissable de son séjour en territoire français. Il est aujourd'hui citoyen d'honneur de Poillé sur Végre et son nom est intégré au réseau de resistance français
Cher Roger friday july 31-98
Voilà bien longtemps que j'ai reçu votre lettre . Je l'avais égarée et ensuite oubliée .
Vous êtes un ami de la famille Leloup et je suis vraiment gêné de ce retard .
J'avais un ami qui habitait l'Orne et en particulier Alençon .
Il s'appelait Dominique Chasseguet ,il pourrait avoir approximativement votre âge .
Son pére avait largement contribué à l'effort de la résistance ( 1 ) . Un monument où son nom est inscrit ,a été érigé à Brotz .
Mais peut être mon aventure vous intéresse t elle davantage ?
Deux B 17 appartenaient au 384 eme groupe , mon équipage et celui de Gordon Erickson . En fait , il y avait également deux équipages du 303 eme groupe ,entre autre celui de Bob O Conner . Je ne connais pas l'autre ( 2 ).
Je suis donc le seul survivant de mon équipage ( 3 )et je volais alors , comme mitrailleur de queue .
Nous volions approximativement à 28000 pieds ( 9300 métres )lorsque nous avons été touchés par des chasseurs ennemis( 4 ) . Une explosion s'etant produite à l'avant , je bouclais tout de suite mon parachute . Le parachute ventral est normalement accroché à un des harnais que nous portons en permanence . Je l'avais donc plaçé derriére le siége sur lequel j'étais assis ,siége ressemblant d'ailleurs à une selle de bicyclette . Il est pratiquement impossible d'avoir sur soi le parachute et d'actionner en même temps les mitrailleuses . L'avion partit alors dans un piqué trés rapide jusqu'à 3000 pieds ( 1000 métres ) ,....lorsque la queue de l'avion se brisa . Pratiquement inconscient ,je pense avoir été projeté par une ouverture provoquée par la cassure .Lorsque je repris mes esprits , je tombais en chute libre ,en tourbillonnant . Quelle sensation bizarre !
Je tirais enfin la corde de rappel et le parachute s'ouvrit .
J'atterrissais dans un champ appartenant à une ferme . C'était la ferme de la famille Gouin (Mme Gouin fut déportée à Ravensbruck ....),répondant au nom de "Grand Breil" .De braves gens ,Marcel Gouin et Paul Thion ...qui me prirent sur leur bicyclette . Paul Thion prit mon parachute et plus tard tressa les cordons ensemble .Quand je revins en 1984 il m'en donna un morceau , que j'ai accroché dans mon local " aux souvenirs "
Dans mon sous sol ,je posséde des photos de tous ceux avec lesquels j'ai lié connaissance .... dans les différentes régions de France . Une période mémorable de l'histoire de France .
Fred Auduc le chef du groupe des résistants et sa femme Renée ,vinrent me chercher au "Grand Breil " ,me donnérent des vêtements ,m'obtinrent des faux papiers ,un peu d'argent et une bicyclette . Ensuite ils me conduisirent à un petit village appelé Chenu ,situé à environ 12 miles ,un peu au sud ouest de Chateau du Loir . J'étais alors présenté à plusieurs membres du S.O.E. ( direction des opérations spéciales ) , Andre Dubois le chef du réseau Hercule , Henri Frager le chef du circuit Donkerman et Gabriel Chartronde son second ( Canadien )( 5 )
Un événement curieux était alors survenu en Avril 1943 .
Le circuit Donkerman avait été formé à Londres . Le chef était Henri Frager , André Dubois "le pianiste" ou l'opérateur radio ,et Gabriel Chartronde et Leimer les assistants . Ils avaient sauté de deux avions Lysander dans les prairies bordant la ville d' Amboise (5 )
. Ils restérent alors au domicile de Yvonne Regates (Yvonne Rigat ) qui était un abri sûr . Une femme pleine d'entrain .
J'ai oublié de citer le nom d' une femme importante . Lorsque ils étaient à Chenu ils séjournérent chez Giséle Baron . C'était un appartement situé au dessus d'une boulangerie . Une autre femme courageuse ....
Ce qui arriva ......,André Dubois était un homme de de Gaulle ( donc appartenant à la France Libre )et il ne voulait pas rester sous les ordres de Maurice Buckmaster ,aussi il forma son propre réseau et l'appela Hercules . C'était un homme trés estimé et il n'eut aucune difficulté à trouver des gens pour l'aider . Il travailla encore comme opérateur radio pour Henri Frager et le réseau Donkeyman .
Il me semble bien que Gaby Chartronde continua à collaborer avec Pierre en réalité André Dubois comme je l'ai toujours appelé . D'une façon ou d'une autre ils restérent en relation avec le docteur Henri Toude de Chateau du loir et à trois ils commencérent à organiser des parachutages d'armes . Ils devaient découvrir des fermes et des habitants à l' esprit patriotique .Leur but , utiliser leurs champs pour permettre aux avions de parachuter les armes .
Aprés cela ils devaient trouver des endroits sûrs pour stocker ces armes .L'une des femmes qui avait accepté cette tâche se nommait Albertine Moneris ,de Chateau du Loir .Sa maison était l'un des abris les plus sûrs .
Je vous ferai remarquer Roger que j'ai passé la plupart de mon temps avec André Dubois ( Pierre ) ,le suivant partout , jusqu'au moment où nous sommes allés au " Bugelier " où la Gestapo rôdait dans les environs , ,si bien que nous sommes partis pour la Touraine . Nous avons été hébergés par Yvonne Regars . Henri Frager et Gaby Chartronde étaient déjà présents .
Nous étions là depuis quatre jours , lorsque la Gestapo encercla la maison . Gaby sortit par l'avant et leur fit face .
Frager et Pierre réussirent tous deux à s'esquiver et je me sauvais moi même par l'arriére . Ils attrappérent Gaby mais il réussit à disparaitre ..
Par chance , Gaby et moi ,chacun de son côté , nous nous sommes retrouvés à Chateau du Loir .
Je n'ai jamais revu Pierre aprés cela ,je sais qu'il a été pris et déporté au camp de Crossrosen en Pologne ,où il a té torturé et pendu avec une corde à piano d'aprés ce que j'ai appris plus tard .( 6 )
C'est une longue histoire Roger mais c'est tout ce que je puis vous dire pour le moment . Je me suis évadé de Paris à Toulouse , en passant ensuite par les Pyrenées ( 7)
Bien Roger ,faites un salut amical pour moi , à toute la famille Leloup et demandez à Perrick qu'il m'écrive ,dés qu'il le pourra .
Votre nouvel ami
Dave Butcher
Notes personnelles
( 1) Dominique Chasseguet est le fils de Fernand Chasseguet controleur des PTT à Alençon ,chef du secteur d'Alençon en remplacement de Daniel Desmeulles .Fernand Chasseguet fut fusillé le 9 Aout 1944 à la lisiére d'un petit bois dépendant du chateau de Brotz avec Albert Frémiot ( notre voisin place du Parquet à Sées ), jean Mazeline ( mon instituteur et professeur au cours complémentaire de Sées d'Octobre 1942 à Juin 1943 )....François Bouillac et jean Moreau .
(2 ) Ce même jour du 4 Juillet 1943 ( independence Day ) ,lors du raid sur la ville du Mans ,quatre forteresses volantes furent abattues par la chasse allemande .
Crash de Belfonds prés de Sées (Orne ) : 2tués ,six évadés , 2 prisonniers ( voir mon rapport à ce sujet )
" de La Coulonche ou Val de Vée ( prés de Domfront .Orne ) 3tués ,4 évadés ,un évadé mort de froid lors du passage de la frontiére pyrenéenne par un garde frontiére , 2 prisonniers ( voir rapport La Coulonche )
Crash de Pouillé sur Végre . Un seul rescapé David Butcher . 9 tués
" Noyen sur Sarthe . tués , évadés , prisonniers
(3) Equipage du B17 de David Butcher
Pilote 2lt Laurence Myer
Copilote Norman A.Gaunt
Navigateur James C .Crouch
Bombardier 2lt Thomas H. Brsozwowski
Sources :
- En tant que l'un des 104 agents section fF morts pour la france , Henri Frager est honoré au mémorial de Valençay (Indre).
- Brookwood Memorial, Surrey, panneau 21, colonne 3.
- au camp de Buchenwald, une plaque, inaugurée le 15 octobre 2010, honore la mémoire des officiers alliés du bloc 17 assassinés entre septembre 1944 et mars 1945, notamment vingt agents du SOE, parmi lesquels figure « Frager, Maj. H.J.P. ».
- Une plaque apposée en 2014 honore sa mémoire au 13 boulevard du Montparnasse dans le 6e arrondissement de Paris où Henri Frager vécut
Henri Frager
Andre Dubois
Pendant la guerre
- 1941. Il est représentant de produits pharmaceutiques et vétérinaires (Sarthe, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher).
- Il est opérateur radio dans un groupe de résistance à Saumur, pendant dix mois.
- Il est recruté sur place (« commissioned in the field ») par Raymond Flower « Gaspar », chef du réseau MONKEYPUZZLE.
- Dans la nuit du 14 au 15 avril 1943, il est déposé en France, près de Tours2. Il est opérateur radio indépendant : le SOE l'autorise à choisir son lieu de travail (il choisit Tours) et à travailler pour plusieurs réseaux. Après MONKEYPUZZLE, il émettra pour DONKEYMAN d'Henri Frager, SALESMAN de Philippe Liewer, INVENTOR de Sydney Jones, SACRISTAN d'Ernest Floege, FARRIER d'Henri Déricourt, FARMER de Michael Trotobas, Prosper-PHYSICIAN de Francis Suttill et CLERGYMAN de Robert Benoist.
- Début août 1943, sa famille est ar
- Septembre 1939-Juillet 1940. Il est opérateur radio dans l’armée française.
Aux mains de l’ennemi
- Le 19 novembre 1943, il est arrêté à Montrouge (banlieue sud de Paris). Il tue un Allemand, en blesse un autre. Lui-même est blessé sept fois dans le cou et dans le bas ventre 4.
Mobilisé en 1939 comme maréchal-des-logis, Fernand Chasseguet est fait prisonnier le 21 juin 1940 près de Nancy. Le 24 août 1941 il est rapatrié en raison de sa profession de contrôleur PTT qu'il exerce à Alençon.
A partir de janvier 1943, il prend une part active à la Résistance au sein du réseau Action PTT en qualité de chef départemental tout en adhérant à l'OCM sous le pseudonyme de "Pascal". D'abord chef de groupe. il est promu chef du secteur OCM d'Alençon après l'arrestation de Maurice Fourmond survenue le 3 mars 1944. Sa tâche essentielle consiste alors à recruter et armer convenablement les groupes de combat placés sous son autorité.
Après le Débarquement, il prend part aux opérations militaires menées dans le secteur qui lui a été assigné. Victime d'un guet-apens, il est arrêté. le 24 juin 1944. en forêt d'Ardenay (Sarthe) en compagnie d'Emile Janvier. François Bouilhac lui succède.
Ramené à la prison du Mans. Fernand Chasseguet subit la torture avant d'être transféré à Angers, puis Alençon où il demeure jusqu'au 9 août 1944; date à laquelle il est fusillé à L'Hôme-Chamondot au cours du repli de la Gestapo d'Alençon devant l'avance alliée.
BAMC : dossier statut d'interné résistant de Fernand Chasseguet.
SHAT (Vincennes) : 1 K 634 : dossier individuel dans le fonds de liquidation OCM.
François Roland Jacquelin, Biographies des victimes de l'Occupation allemande de 1939 à 1944, L'Aigle, Le Réveil Normand, 1948.
Thomas Pouty et Stéphane Robine
En ce début du mois d' Aout.......Le sort de nos prisonniers sagiens au chateau des ducs....
Témoignage de André Rougeyron ( extrait « agents d’évasion «)
« Le 9 Aout soit trois jours avant l'arrivée de la 2éme DB de Leclerc et de la 5 eme division US dans nos murs André Rougeyron témoigne
En ce début du mois d' Aout.......Le sort de nos prisonniers sagiens au chateau des ducs....
Le Chateau des ducs a Alençon |
jean mazeline |
Albert Frémiot |
Témoignage de André Rougeyron ( extrait « agents d’évasion «)
« Le 9 Aout soit trois jours avant l'arrivée de la 2éme DB de Leclerc et de la 5 eme division US dans nos murs André Rougeyron témoigne
"Au matin la cellule est envahie par de nouveaux arrivants venant de la « 17 « . Ce sont Moreau de l’intelligence service ,Jean Mazeline ,Bouillac , Daniel Desmeulles ( que je quitterai quelques jours avant sa mort ) Chasseguet des PTT d’Alençon , Frémiot cultivateur à Sées ( En fait Albert Frémiot notre voisin était transporteur ) Henri Barbier de Paris . Tous résistants acharnés instruits de leur sort ,aucun n’est triste ou abattu malgré les charges qui les accablent .
La meurtriére laisse passer un gai rayon de soleil et nous faisons un agréable et bruyant petit déjeuner interrompu par l’arrivée d’un boche qu’accompagne un valet de la gestapo . Ils appellent Moreau , Mazeline , Bouillac , Desmeulles ,Chasseguet , et Frémiot . L’un d’eux demande : Faut il prendre les couvertures et les gamelles ? Ce n’est pas la peine répond en riant le milicien.
La meurtriére laisse passer un gai rayon de soleil et nous faisons un agréable et bruyant petit déjeuner interrompu par l’arrivée d’un boche qu’accompagne un valet de la gestapo . Ils appellent Moreau , Mazeline , Bouillac , Desmeulles ,Chasseguet , et Frémiot . L’un d’eux demande : Faut il prendre les couvertures et les gamelles ? Ce n’est pas la peine répond en riant le milicien.
Quelques minutes aprés nous entendons le ronflement d’une voiture sur la place : nous nous précipitons vers la meurtriére et apercevons la partie arriére de la traction sans portes . Jardin debout sur le trottoir y fait entrer nos camarades en menaçant « Le premier qui bouge je l’abats "
Me reférant a l ouvrage de Michel Pichard " l espoir des ténébres "page 326 je note " Genest "dit joseph responsable du maquis récemment désigné au poste de chef FFI Sarthe
Frantz adjoint de joseph Voici le témoignage de janvier" cinq minutes aprés le début de notre réunion la petite clairiére où nous étions assis en rond autour des cartes était cernée et quatre mitraillettes apparaissent aux quatre points cardinaux _ nous étions faits _Genest qui trahissait fut fusillé au Mans le 15 février 1945
Le nom de david butcher figure sur la liste des résistants sarthois A mon avis c est peut être le seul américain dont le nom est inclus dans une liste de résistants français
Le nom de david butcher figure sur la liste des résistants sarthois A mon avis c est peut être le seul américain dont le nom est inclus dans une liste de résistants français
Nous avons failli nous rencontrer mais le destin en a décidé autrement Roger Cornevin-hayton