Synthese de la progression de l enquête sur le crash du withley Canadien abattu a Sées dans la nuit du 22 au 23 Mai 1944 Nous sommes à deux semaines du débarquement ;;;;cela nous l'ignorons 22 Mai 1944 La France est occupée J 'habite Sées 10 place du Parquet
Notre passe temps avec mon frère jean consiste à observer le ciel et les multiples points lumineux se dirigeant vers le sud avec pour but la destruction des usines industrielles du centre de la France et peut être de la région lyonnaise Notre magnifique cathédrale constitue notre seul horizon
La patrouille allemande indifférente à ce genre de spectacle veille surtout à l 'extinction et au camouflage des lumières Elle se manifeste surtout lorsque le moindre rai lumineux filtrant au dessus des rideaux que chacun s est efforçé d' installer avec application Les bruits de bottes frappés sur nos pavés suffit à nous alerter de leur passage dans les lieux Acceptons finalement que mieux vaut ne pas se promener après le couvre feu sinon séjour garanti à l ombre des murs de la gendarmerie , dans la quiétude la plus profonde? assurée jusqu'au matin
Soudain venant de la direction.... d Alençon un avion jaillit ....IL est en flammes , passe au dessus des toits et prend la direction du nord de la ville
Une grosse explosion rompt le silence de la nuit ....direction nord sans aucun doute !
Avec mon frère dés les premières heures de la matinée nous décidons de partir à la recherche de ce que nous supposons être un crash Mon père soucieux de notre jeunesse ( 16 et 14 ans nous accompagne ) Les deux employés prendront en charge les allemands en attente dans le salon et toujours attachés à la rigueur de leur tenue De toute façon un feldwebel passe régulièrement pour juger de l application des consignes
Bien sûr nous ne sommes pas les premiers sur les lieux du crash , .... Un problème se pose..... pénétrer sur les site du drame !les gendarmes sont déjà présents Nous en profitons pour pénétrer sur un terrain entouré de buissons d aubépines laissant nos vélos cachés dans un buisson
Deux sentinelles s interposent mais finalement nous laissent passer
( j apprendrai par la suite qu elles sont yougoslaves mais certainement encadrées par des membres de la wehrmacht)
Une heure se passe et de nombreux visiteurs arrivent ......,les sentinelles sont vite dépassées par
l afflux de curieux et se montrent beaucoup plus indulgentes
je ne décrirai pas le spectacle particulièrement affreux qui s'étale devant nos yeux et j observe surtout que les gendarme en fouillant dans les débris s efforcent de déterminer la nationalité de cet avion
Une réponse très insuffisante ...il s agit certainement d un avion allié ( voir PV à ce sujet )
J apprendrai par la suite que l adjudant Buvron a prélevé une bague sur un corps dans un but
d identification .....
Tout autour un spectacle affreux des corps mutilés mais aussi des objets divers ...foulards vêtements,documents;;Un corps est resté bloqué dans le cockpit
Le 6 juin 1944, à l'aube, une armada de 4266 navires de transport et 722 navires de guerre s'approche des côtes normandes. Elle s'étale sur un front de 35 kilomètres et transporte pas moins de 130 000 hommes, Britanniques, Étasuniens ou Canadiens pour la plupart. Plus de 10 000 avions la protègent.
Baptisée du nom de code Overlord (« suzerain » en français), cette opération aéronavale demeure la plus gigantesque de l'Histoire, remarquable autant par les qualités humaines de ses participants que par les prouesses en matière d'organisation logistique et d'innovation industrielle et technique. Elle était attendue depuis plus d'une année par tous les Européens qui, sur le continent, luttaient contre l'occupation nazie.
photo trouvée par Gerard Malherbe dans le portefeuille d une victime,( a son poste dans le cockpit s agissait du pilote) et une bague aux initiales WGH trouvée par l adjudant Buvron lors de ses recherches
En ce qui me concerne j ai quitté Sées en 1949 avant de revenir sur les lieux de ma jeunesse et
m intéresser à nouveau au mystère de cet avion vraisemblablement allié mais avec une..... grosse part
d inconnu
j ai donc écrit à plusieurs ministères dont celui de la Grande Bretagne
Une réponse me parvint finalement en .1960........du secrétariat de la royal air force me précisant la nationalité de l avion et de la composition de l'équipage disparu en basse Normandie dans la nuit du 22 au 23 mai 1944
Cette liste je demande à l orne hebdo de la publier
et là c 'est la grande surprise ! les lettres gravées à l intérieur de la bague ,WGH( ci dessus correspondent aux initiales de l un des membres de l équipage) en effet Georges Buvron sursaute à la lecture de l article de journal et surtout de la similitude entre le nom de Wilfried Gordon Harris et des initiales WGH gravées intérieurement sur la bague Dans la ville de Grand Valley ( Canada)ce fut bien sûr la surprise En effet la ville offrait une bague gravée "grand valley" à chacun de ses enfants partant à l armée Wilfried Gordon Harris dont voici la photo
Wilfried Gordon HARRIS est au milieu en bas de la gravure
l avion sera identifié par Noel archer comme étant celui d un WITLEY bimoteur de la royal canadian air force et ayant pour mission le largage de tracts dans la région
Noel Archer étant devenu lors de ses recherches un ami de la famille me fournit de nombreux détails sur les caractéristiques de cet avion et m'adressa le compte rendu suivant Identification de l’épave par l’équipe britannique du MRES Dés Mars 1946 soit plus de 18 mois après la libération, le MRES intervient sous la direction de Noel Archer, flight lieutenant enquêteur de la RAF et sans nouvelles précise concernant l'identité de cet avion. Une simple lettre de l'un des gendarmes parlait d'un avion de transport. Noel Archer décide l’extraction des moteurs profondément enfoncés dans un sol humide et examine avec son équipe les débris de l’épave qui sont restés sur place. Voici les termes de son intervention:
“J'ai trouvé un morceau de fermeture éclair utilisé pour la fabrication des bottes d’aviateur. Cette pièce est canadienne car la doublure des tenues de combat canadiennes est d'un bleu plus pâle et plus éclatant que ceux portés par la RAF. Sur les lieux du crash nous avons pu voir les ailerons de l’appareil de forme carrée typiques du Whitley et nous avons trouvé un chargeur d’une mitrailleuse VGO utilisée à l'époque sur les Whitley mais dont l utilisation fut abandonnée par la suite sur les bombardiers en service à la fin de la guerre. Notre hypothèse fut confirmée par la découverte d une plaque matricule affichant le nom Whitley suivi d une série de chiffres. Sous les moteurs, pas de trace de corps…» L’équipage en fait comprenait 6 membres d'équipage, 5 corps furent ramassés par les allemands placés dans 4 cercueils et enterrés dans le cimetière civil de Sées" Par la suite les corps en question furent exhumés en 1946 par une unité non identifiée des forces alliées et transférés au cimetière de Bretteville sur Laize. Deux des six membres d’équipage demeuraient introuvables mais six noms seront gravés sur le monument. Le 25 septembre 1948 ( plus de 4 années après la date du crash ) les familles Wyckoff et Goodwin, étaient informés du décès de leurs êtres chers sans autres précisions. La Royal Air Force comme on le sait n’avait pas transmis à l’administration française les résultats de son enquête. Le mystère concernant cet avion restait donc entier pour les sagiens qui avaient été témoin de ce crash
DAVID WEBSTER GOODWIN LE PILOTE
DAVID WEBSTER GOODWINLieutenant d’aviation – PILOTEA.RC. – J/25874
David est né le 7 février 1920, à Grand Prairie, Alberta. Il est le fils de James Cameron Goodwin et Jessie Ann (née : Webster).
La famille déménage à Kaleden, en Colombie Britannique, où elle exploite une ferme de fruit. C’est là que David est scolarisé. Après ses études secondaires, il se rend à Vancouver où il est diplômé de la Pittman Business School. Il s’engage dans l’ARC au Centre de Recrutement n°1 de Vancouver en mai 1942 et il obtient son diplôme de pilote le 30 avril 1943.
David suit les cours de l’Ecole générale des Vols de Reconnaissance de Summerside, Ile du Prince Edward du 17 mai au 31 juillet 1943. Du 1er août au 13 septembre 1943, il est stationné au Dépôt n° 1 “Y” à Halifax.
Il embarque à Halifax le 13 septembre 1943 et arrive en Angleterre le 19 septembre. Après un mois de formation à Bournemouth (PRC 3), il se rend à l’Unité de Formation avancée n°14 (P) où il reste jusqu’au 21 mars 1944, date à laquelle il rejoint l’U.E.O 24 à la R.A.F. Honeybourne.
Le 22 mai 1944, David et son équipage de 5 aviateurs de l’A.R.C effectuent une mission de largage de tracts sur la région du Mans, en France. Leur Whitley AD701 est abattu par la Flak et s’écrase à La Potence, près de Sées, en Normandie, sans qu’il y ait de survivant. David repose au cimetière de guerre canadien de Bretteville-sur-Laize / Cintheaux, tombe XXVII. G. 4-7. La ville de Sées a érigé un monument en mémoire de l’équipage, qui a été inauguré le 8 mai 2005 en présence de la famille et d’amis de David.
j ai transmis à madame Shirley Stone tous les éléments et témoignages concernant ce crash En effet de ma fenêtre le 22 Mai 1944 j assistai vers 23 heures 30 au passage de cet avion en flammes et j étais sur les lieux du crash dés le lendemain matin vers 9 heures 30 alors que les gendarmes de la brigade sagienne étaient présents
Photo de la tombe des six aviateurs prise en 1945? est ce un membre de la famille de l 'un d eux ?
La tombe des canadiens à Sées Lorsque j ai découvert cette tombe ,elle était abandonnée . Les corps des six victimes avaient alors été transférés au cimetiére canadien de
Cintheaux ( Calvados )vraisemblablement en 1945
Drame oublié ; ....Non en 1998 a mon retour
d outremer Je découvrais une tombe abandonnée au cimetière communal de Sées et enfin un vieux registresur lequel figurait la date du crash soit la nuit du 22 au 23 Mai 1944
Cette date me permettait de contacter les différents services de la Royal Air force qui
m adressèrent la liste de l équipage .
Ensuite publication d 'un article dans le journal l'Orne hebdo et la réponse inattendue de deux témoins l'un en possession d une bague gravée aux initiales WGH et l autre détenant une photo d'un membre de l'équipage trouvée dans le cockpit
Les membres de l'équipage du crash de l avion canadien abattu dans la nuit du 22 au 23 Mai 1944 à Sées( la potence )
Extraits et adaptation du récit de Madame Shirley Stone et de la traduction en français de Monsieur Alain Jacques (Montreal )suite aux témoignages des membres de l équipage de l'avion
"Ce récit est l’histoire de six braves jeunes qui joignent, àcette époque, les rangs de l’Aviation Royale du Canada.
L’un d’entre eux est natif de Kaleden en Colombie Britannique, un autre de Drummondville au Québec. En majorité ils sont originaires de l'Ontario en provenance de Windsor, Vittoria, Grand Valley et Toronto. Ces garçons quittent leurs études ou emplois, laissent derrière eux familles et amis.
Ils sont formés au Canada sur différentes bases des forces armées du pays, y reçoivent leurs diplômes ainsi que leurs insignes de combattants et de pilotes. Aucun ne se connaît avant de s’enrôler.
Une fois rendus en Angleterre, quatre d’entre eux sont destinés à
différentes unités avancées de vol supérieur (A.F.U). L’objectif premier de ces unités est de familiariser les équipages, préalablement formés dans le vaste espace canadien, aux conditions géographiques très différentes de l’Angleterre. Leur formation inclut la lecture de cartes aériennes et géographiques et la pratique de l’utilisation des systèmes de détection
Après leur stage de formation à l’A.F.U., les hommes sont mutés vers une unité d’entraînement opérationnel (U.E.O.) où pilotes, navigateurs,bombardiers (incluant les cadreurs de cibles) et mitrailleurs sont rassemblés. La création des équipages de six hommes est appelée en anglais crewing up (créer des équipages). En argot d’aviateur, les hommes baptisent le processus:" la foire aux mariages". La conception des équipages est laissée à la responsabilité des participants sans aucune intervention des cadres supérieurs, tous et chacun s’accommodant d’ailleurs très bien de ce type d’arrangement.
Peu de temps après leur arrivée à l’U.E.O. 24,( 24 eme OTU ) les six Canadiens se rencontrent pour constituer un équipage.
Cinq des six garçons arrivent à cette base le 21 mars et le sixième le 4 avril 1944. C’est aussi sur cette base qu' ils reçoivent leur formation pour exercer leurs fonctions sur le bombardier Whitley
Le bombardier Armstrong Whitworth Whitley est un appareil
britannique sorti des planches à dessins de la compagnie Whitley Abbey près de Coventry en 1934. Sa production débute en 1937 à l’usine de montage de la ville voisine de Baginton. Sa mise en service est rendue nécessaire afin de remplacer les vieux bombardiers biplans dépassés et pour aussi servir au transport de troupe et de matériel de ravitaillement.
Whitley V.
L’appareil est doté de deux moteurs ,peut atteindre 370 kilomètres/heure et sa vitesse de croisière est de 280
kilomètres/heure. L’avion est équipé d’une mitrailleuse Browning de calibre .303 positionnée dans la tourelle du nez de l’appareil et de quatre mitrailleuses Browning du même calibre placées dans la tourelle de queue du bombardier. Les soutes de l’appareil peuvent contenir jusqu’à trois tonnes métriques de bombes.
Au début de la guerre il était interdit de bombarder des cibles situées sur le continent européen de crainte de blesser les populations locales et d’attirer les représailles allemandes. Pour ces raisons, plusieurs des premières missions impliquant des appareils Whitleys consistaient à larguer des tracts. C’est lors de ces premières missions que les équipages des Whitleys font leurs premières expériences en vols de nuit,dans le but de naviguer au dessus de territoires ennemis.
En mai 1940, la politique consistant à éviter de bombarder le continent est abandonnée et les Whitleys sont les premiers appareils de la deuxième guerre mondiale à bombarder l’Allemagne.
Il est entre autre, le premier appareil de la R.A.F. à attaquer l’Italie, la Tchécoslovaquie occupée, Il effectue la première destruction non-assistée d’un U-Boot ( sous marin allemand )et la première mission de parachutage d’un groupe commando.
Lors de missions de jour, le Whitley était très mal équipé pour résister au attaques des avions de chasse et aux feux des batteries antiaériennes ennemies. Pour cette raison, l’appareil était très utilisé lors de l’offensive de nuit organisée contre les villes allemandes.
A l’époque, en raison de l’absence d’aides électroniques spécialisées, les bombardements étaient souvent imprécis. Les pertes de Whitleys en missions de nuit s’accentuent sérieusement lorsque les Allemands commencent à utiliser des faisceaux lumineux et des avions de chasse guidés au radar. La dernière attaque menée par les Whitleys a lieu le 29 avril 1942 lorsque les quartiers généraux décident de bombarder Ostende.
En mai 1942, le Whitley est officiellement dispensé des missions de bombardement opérationnelles et remplacé par des quatrimoteurs plus performants. Dès lors, les Whitleys sont utilisés par les unités d’enseignement opérationnel aussi bien que par les divers commandements de protection des côtes, les escadrilles des unités spéciales, les unités de formation des parachutistes et le remorquage de planeurs.
Un total de 1841 Whitleys fut construit. Le dernier quitta l’usine d’assemblage en juin 1943.
R.A.F. Long Marston est située dans le comté de Warwickshire. Les deux aérodromes, bien que distants de 8 ou 9 kilomètres, sont situés dans deux comtés différents. Les équipages effectuent leur formation de bombardier sur ces bases utilisant l’Armstrong Whitworth Whitley V.
R.A.F. Honeybourne débute ses opérations de temps de guerre en 1941.
La construction de R.A.F. Long Marston débute à l’été 1940 et la base devient officiellement un satellite opérationnel de R.A.F.
Honeybourne,en 1941.
Selon le commandement du groupe de bombardiers (91) situé à la
R.A.F. Abington, les aérodromes R.A.F. Honeybourne (code d’
aérodrome: HQ) et R.A.F. Long Marston (code d’aérodrome: JS) sont classifiés aérodromes de Classe « A » pouvant accuellir des bombardiers de catégorie « lourd ».
Les trois pistes de l’aérodrome R.A.F. Honeybourne sont en béton et les trois pistes de l’aérodrome R.A.F. Long Marston à surface goudronnée.
Les pistes sont disposées triangulairement ceinturées d’une route
périphérique.
Les casernes des six aviateurs sont situées à la R.A.F.
Honeybourne, dans le comtéde Worcestershire, près de
Stratford-upon-Avon.
L’Unité d’Enseignement Opérationnel 24 eme OTU arrive sur ces bases le 15 mai( soit une semaine avant la date du crash de (Sées la Potence)
1942. Les documents officiels de la base indiquent que des équipages de cette unité ont participé à des missions de bombardement sur Düsseldorf le 31 juillet et le premier août 1942.
R.A.F. Honeybourne ferme finalement ses portes en 1948 et R.A.F. Long Marston six ans plus tard en 1954. Cinq hangars et quelques autres bâtiments de la R.A.F. Honeybourne sont encore aujourd’hui
fonctionnels et utilisés au sein d’un parc industriel.
Tour de contrôle à la R.A.F. Long Marston, 2003.
Casernes des équipages à la R.A.F. Honeybourne, 1990.
(Photos prises sur la toile)
Tour de contrôle à la R.A.F. Honeybourne.
(Photo fournie par l’historien britannique, Brian Kedward)
Après leur regroupement en équipage, les six hommes sont envoyés sur des vols long courrier d’une durée habituelle de cinq heures chacun. Par la suite ils doivent exécuter des circuits poser-décoller de nuit, et pour terminer, effectuer d’autres vols longues distances de nuit.
45 eme cours à Honeybourne en 1944 Gaston jacques second rang premier a gauche Wyckoff premier rang deuxieme àgauche
La fin de leur formation U.E.O. (6-8 semaines) se conclut par l’exercice de . Cet exercice consiste à effectuer une Mission Nickel, nom de code donné aux missions de largages de tracts. Au retour, l’équipage se verra affecté à une escadrille.
On charge les tracts à bord. On largue les tracts.
Durant les nuits qui suivront, les populations des territoires occupés vont recevoir des tracts largués à partir d’avions alliés pour les informer de demeurer à l’écart des lignes de chemin de fer, des dépôts de carburant ou de toutes autres cibles stratégiques aux bombardements alliés.C'est donc le cas de la région alençonnaise , objectif prévu par l'état major )
À la mi-mai 1944, tous ont entendu parler des plans d’action pour une invasion massive, par les Alliés, de la France occupée. Les membres de la Résistance française ainsi que les agents des S.O.E. savent que l’invasion est imminente et travaillent clandestinement derrière les lignes ennemies, à affaiblir l’occupant. La population française a, elle aussi, entendu parler du projet d’invasion et prie de voir le jour, où à nouveau, ils pourront savourer les plaisirs de la liberté si douloureusement perdue aux mains de l’ennemi.
La nuit du 22 mai 1944, six Whitleys de l’U.E.O. 24 quittent leur base en Angleterre pour une Mission Nickel.( lancement de tracts ) Leurs cibles désignées sont Alençon, Laval et Le Mans en France.
Déroulement de la mission du 22 au 23 mai 1944
Les six hommes du Whitley V AD 701 (TY-B) sont réunis pour le briefing à 16:00 heures à la R.A.F. Long Marston. Le briefing final a lieu à 19:00 heures.
Des six Whitleys de l’U.E.O. 24 qui décollent dans la soirée du 22 mai,trois retournent à leur base et deux se posent d’urgence à Ford Airfield et à Woodhall Spa. ( raison évoquée dans le rapport ... givrage )
Est ce le withley abattu a sées,
Le sixième appareil, Whitley V AD 701, du pilote David Webster Goodwin, doit arriver à la verticale de son objectif (Alençon, France) à 23:23 heures.
L’adjudant 1er classe Joseph Gaston Jacques est l’instructeur d’équipage (instructeur de l’U.E.O.) désigné sur le vol. L’heure prévue du retour à la base est de 01:41 heures le 23 mai au matin.
Lorsque l’appareil ne revient pas, son équipage est déclaré « porté disparu ».
Au Canada, les familles des six aviateurs reçoivent des télégrammes les avisant que leurs êtres chers sont « portés disparus ». Plus tard, des avis écrits informent les familles que l’équipage est toujours manquant mais maintenant présumé mort. Des avis publics sont publiés dans les journaux locaux. Vous trouverez ci-bas les originaux et les traductions des coupures de journaux fournies par les familles de Joe, Bev, Gord et David.
La transcription de l’avis sur Bev Wyckoff est tirée de l’original qui fut publié dans le
« Simcoe Recorder » du 29 mai 1944. Les autres avis sont des photocopies d’originaux.
TRADUCTIONS DESCOUPURES DE JOURNAUX
Extraitsdes journaux canadiens concernant les Aviateurs MANQUANTS
PREMIER OFFICIER JOE HONG journal local
"Membre très populaire du personnel (division publicité) au journal le Star jusqu’à son enrôlement dans l’A.R.C. et porté disparu le 23 mai, Joe était officier navigateur et un des premiers de sa classe lorsqu’il fut diplômé de l’école de navigation de Crumlin Il est le premier garçon d’origine chinoise de notre région à détenir le poste d’officier dans l’armée de l’air."
JOSEPH HONG LIEUTENANT D’AVIATION – NAVIGATEUR A.R.C – J/37185
Tombé à Sées LA POTENCE
Joe est né le 8 décembre 1922 à Windsor, en Ontario. Il est le 5è enfant de Mi Hong et sa femme, Chung (née : Eng).
Mi et Chung (June) sont nés à Canton, en Chine, et se sont établis à Windsor, où ils gèrent deux restaurants.
Joseph fréquente l’école publique Prince Edouard de Windsor de 1929 à 1936, l’école secondaire Walkerville de Windsor de 1936 à 1941 et le Collège des affaires commerciales O’Neill à Windsor de 1941 à 1942. Quand Joe obtient son diplôme d’études secondaires, il entre au service du journal Windsor Star où il travaille d’août 1941 jusqu’à ce qu’il s’engage le 10 août 1942.
Joe effectue sa formation de l’A.R.C. à Lachine, Victoriaville et Mont Joli au Québec, puis London, en Ontario et Halifax, en Nouvelle Ecosse. Il est promu AV2, AVC, Sergent, Slt et Lt Avn. Il obtient son insigne de navigateur le 15 octobre 1943. Joseph est le premier chinois natif de Windsor à obtenir son diplôme d’officier de l’armée de l’air canadienne. Ce n’est qu’en 1947, après la fin de la guerre qu’est aboli l’article de loi du Canada sur l’exclusion des Chinois (1923). Jusqu’à cette période, les Canadiens d’origine chinoise étaient marginalisés et n’avaient pas le droit de vote.
Le 22 mai 1944, Joe est à bord du Whitley AD701 et effectue une mission de largage de tracts sur la région du Mans, en France. L’avion est abattu par la Flak et s’écrase à La Potence, près de Sées, en Normandie, sans qu’il y ait de survivant. Gaston repose au cimetière de guerre canadien de Bretteville-sur-Laize / Cintheaux, tombe XXVII. G. 4-7. La ville de Sées a érigé un monument en mémoire de l’équipage, qui a été inauguré le 8 mai 2005 en présence de la famille et d’amis
Le 7 avril 1960, le lac Hong reçut son nom en l'honneur de joseph Hong, lac situé au nord de l'Ontario à l'ouest du lac wapikopa (52°57’00 Nord - 88°57’00 Ouest) Hong étant le premier chinois natif de Windsor élevé au rang d officier dans l’armée de l’air canadienne.
SOUS-LIEUTENANT BEVERLY WYCKOFF PORTÉ DISPARU journal local
"L’aviateur de Vittoria était avec l’A.R.C. depuis huit ans
Outre-mer depuis novembre de l’an dernier, le sous-lieutenant d’aviation C.Beverly Wyckoff, fils de Mme R.G. Wyckoff de Vittoria est porté disparu d’une opération d’outre-mer depuis le 23 mai. L’information nous est parvenue de la mère du disparu jeudi dernier. Aucun autre détail n’est disponible.
Le sous-lieutenant d’aviation Wyckoff, 28 ans, est natif de Vittoria où il a reçu toute son éducation publique. Plus tard il étudia à l’Ecole technique d’Hamilton et immédiatement suivant sa graduation il s’enrôla dans l’A.R.C. En 1942 il postula pour devenir membre d’équipage volant et s’entraîna à Hagersville près de Toronto et à St-Jean, Québec.
Diplômé de St-Jean en juin 1943 au poste de bombardier, il fut peu de temps après reçu officier et désigné comme instructeur à l’école des bombardiers et des mitrailleurs de Fingal où il demeura jusqu’à son affectation outre-mer en novembre dernier.
Son épouse est Chloris Gauen de Trenton et le couple à une fille, Donna Marie,âgée de deux ans.(Donna Marie sera présente à la cérémonie organisée du souvenir à Sées le ) Il a aussi un frère, Gerald Wyckoff résident à Hamilton ainsi que deux soeurs Mmes Reginald Gell de Port Hope et Maurice Fitzgibbon de Fort Érié. Mme Wyckoff mère et sa jeune soeur vivent maintenant à Trenton.
Lors de sa formation à Hagersville, le sous-lieutenant d’aviation Wyckoff et sa famille résidaient sur la rue Talbot sud à Simcoe.
le sous-lieutenant d’aviation Beverly (Bill)Wyckoff de Vittoria, Ontario, compagnon d’équipage et ami personnel du sergent Harris. Le sous-lieutenant Wyckoff est apparenté à M. le maire Richard Mc Culloch et à Mme McCulloch d’Orangeville. L’épouse et la fille de l’officier de l’A.R.C. résident à Trenton.
LE SERGENT wilfried GORDON HARRIS PORTÉ DISPARU jOURNAL LOCAL
Selon un télégramme reçu vendredi par sa femme, Mme Dorothy Leach (nom de jeune fille), le sergent Wilfred Gordon Harris, fils de M. William Harris de Grand Valley est porté disparu d’une opération aérienne conduite outre-mer le 23 mai dernier. La terrible dépêche en provenance de l’officier responsables des pertes
encourues par l’A.R.C. à Ottawa disait aussi qu’une confirmation écrite suivrait bientôt. Le sergent Harris, un mitrailleur spécialiste des tourelles arrières, avait débuté son service outre-mer voilà à peine deux mois.
L’aviateur de 23 ans s’est enrôlé dans l’A.R.C. à Toronto en mai 1941. désigné pour Vancouver, C. B. pour deux ans, il demanda en mai 1943 à être affecté à la division des équipages volants. Il suivit sa formation au dépôt des effectifs puis à Edmonton, Régina en Saskatchewan, à la base de la ville de Québec et à celle de Mont Joli, Québec où il a reçu ses ailes en décembre 1943. Suite à un cours de commando tenu à Valley field, Québec et à un mois de permission passé à la maison, il fut désigné outre-mer et arriva en Angleterre le 29 mars 1944.
Une bague lui est remise par la municipalité de Grand Valley ( ci dessous)
BAGUE CONSERVEE PENDANT PRES DE CINQUANTE ANNEES PAR GEORGES BUVRON FILS DE L ADJUDANT DE GENDARMERIE CHARGE DE L 'ENQUETE LE JOUR DU CRASH ET APPARTENANT A
Remise de la bague gravée aux initiales WGH à un membre de la famille
Dans sa plus récente lettre adressée à sa femme, le sergent Harris mentionnait qu’il avait une permission et un mois de formation à effectuer dans une école de combat avant d’être prêt pour l’action.
L’aviateur manquant, natif de Caledon, était résident de Grand Valley depuis plus de dix ans. Ils a reçu toute son éducation à Grand Valley et plus tard accepta un poste à la crémerie Lang. Il a deux frères et trois soeurs. Son père est chef de service à la compagnie des chemins de fer du Canadien Pacifique.
La découverte de la bague cinquante quatre ans après la date du crash déclencha une certaine émotion à Grand Valley l'avion étant supposé disparu dans la Manche Cette bague comme on le sait avait été conservée par le fils de l'adjudant de gendarmerie chargé de l'enquête sur le site de la Potence
LE SOUS-LIEUTENANT DAVID GOODWIN PORTÉ DISPARU( texte journal)
L’escalade de l’offensive aérienne de l’Empire contre l’Europe occupée nazie a eu pour résultat la disparition qu’un autre membre aviateur de notre communauté suite à une opération aérienne conduite outre-mer le 23 mai.Cet aviateur est le sous-lieutenant d’aviation David Webster Goodwin, 24 ans,
Fils de M. et Mme J.C. Goodwin de Kaleden. Son épouse, Mme D.W. Goodwin ainsi que leur jeune fille Sharon, sont aussi des résidents de Kaleden et demeurent pour l’instant chez les parents de l’officier disparu.
Photo du pilote David Goodwin trouvée par Gerard Malherbe dans l'épave du Whithley
Le sous-lieutenant s’est enrôlé dans les services aéronautiques en 1943 et fut assigné outre-mer en septembre dernier. Il estpilote d’avion bombardier.Avant de s’enrôler, il a travaillé comme comptable ici au garage de Grand Forks.
JOSEPH GASTON JACQUES ADJUDANT 1er CLASSE - MITRAILLEUR
A.R.C. - R/108393 pas de rapport de presse
On l’appelait Gaston, il est né à Knowlton au Québec le 16 mars 1923. 5 eme d’une famille de 15 enfants LE 20 Juin 1941 il s engage dans l aviation canadienne Lorsque Gaston traverse l 'atlantique en décembre 1943 il laisse derrière lui sa fiancée Shirley
Celle ci sans nouvelles le 23 Janvier 1945 soit 8 mois après la date du crash mentionne dans sa lettre à May Hong soeur de joseph Hong le navigateur " si par hasard vous avez reçu quelque nouvelle que ce soit auriez vous ''l'obligeance de m en faire part... nous apprécierons grandement une lueur d espoir ici "signé Shirley
l avion abattu à Sées était supposé être disparu dans la manche
Peu de nouvelles concernant jack hopper
Trois mois après s être marié jack Gordon Hopper s 'embarque pour l 'Europe à Halifax en Nouvelle Ecosse et arrive à Liverpool le 14 mars il est muté à l UEO 24 de la RAF Honeybourne le 21 Mars 1944
Lieu du monument ( tache blanche en haut a droite )route du Merlerault à la Potence
C’est l’histoire d’un jeune équipage qui venait de terminer sa formation du 24 OTU doté de bombardiers du type Whitley, et qui devait confirmer son expérience acquise en vol en exécutant au dessus d'un territoire occupé une mission de largage de tracts ouphotos dans le cadre d une mission Nickel.
La mission était considérée comme un examen de sortie de l'école avant que cet équipage récemment formé ne soit destiné à une escadrille de combat.
Cette observation explique la relative jeunesse des victimes de 20 à 24 ans. Le pré-Briefing de la mission eu lieu à 16h00, sur la base de la ROYAL AIR FORCE de LONG MARSTON. Le Briefing final à 19h00.
Le vol à débuté à 21h48.
Le Whitley AD701 piloté par F/O David Webster Goodwin atteignait Alençon, son objectif, à 23 heures. Le W/O Joseph Gaston Jacques était instructeur à bord. Ils devaient être de retour à 01h41. Le 23 mai, Ils sont reportés « missing in action ». Les familles reçoivent alors des télégrammes les avisant que leurs êtres chers sont « portés disparus» et présumés morts. Des avis publics sont publiés dans les journaux