jeudi 27 juin 2019

Voilà 65 années…. le SOE dans l'Orne




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Voilà  65  années…. le SOE dans l'Orne.Texte rédigé en Juillet 2005.
      Une certaine euphorie se manifesta dés les premiers succès alliés qui se dessinèrent en Afrique du nord  et en Italie La Corse premier département français si proche de nous venait d’être libérée. L’espoir commençait à renaître  et chaque français vivant cette période d’occupation tentait d’oublier l’échec de la tentative de débarquement de Dieppe en Août 1942 où périrent plus de six  mille soldats canadiens et anglais. Terrain d’expérience qui laissa un goût amer  et laissa planer une atmosphère de doute et de suspicion quand aux capacités des alliés à vouloir libérer notre territoire.Mais  l’exaspération et la rancune des hommes placés sous le joug germanique à l’intérieur des terres se faisaient de moins en moins silencieuses et les réseaux de résistance se manifestaient chaque jour dans nos villes et nos campagnes.
C’est en Août 1940 qu’un conseil du cabinet de guerre présidé par Winston Churchill décida de créer le Spécial Operations Executive  ( SOE ) l’une des machines de guerre les plus originales et les plus efficaces. Coordonner toutes les actions qui seront désormais entreprises contre l’ennemi sur le continent par le moyen de la subversion et du sabotage. Le BCRA service secret de la France libre basé en Angleterre était secondé sur le territoire national par le BOA (Bureau des Opérations Aériennes) organisme formé de résistants opérant dans nos régions recevant et stockant des armes sur des terrains identifiés dans l’Orne  par Edouard Paysant à la demande de la RAF. Ces terrains étaient alors  préparés et balisés par un comité de réception chargé de la récupération des containers.
Retraçons cette période troublée qui précéda le débarquement.
En ce mois de Mai 1944 On ne peut douter qu’un grand événement se prépare. Les messages de la BBC malgré le brouillage allemand prolifèrent sur les ondes et chaque français attend le cœur rempli d’espoir une délivrance hypothétique après 4 années d’occupation germanique. En effet depuis plusieurs semaines l’aviation alliée disloque les voies ferroviaires et routières, écrase les gares d’Argentan, l’Aigle, Mortagne, Surdon,  détruit et pilonne les ponts et les concentrations de matériel de transport.
Chaque soir une armada de bombardiers nous survole haut dans le ciel et se dirige vers le Sud,  inquiétant  grondement qui prend naissance dés la nuit tombante,  dans une  nuit sombre ou étoilée. Nous supposons que les points de concentration des usines du centre de la France et du nord de l’Italie représentent leur principal objectif. Il est vrai que notre département se trouve sur l’axe nord sud conduisant à des centres industriel importants. 
Dés le lever du jour après, le passage de cette nuée de bombardiers poursuivis par les projecteurs et les radar allemands,  nous retrouverons dans les champs et les jardins et même sur les toits des maisons les mystérieux rubans argentés  qui inquiètent tant les habitants. Ignorant la signification de ces objets tombés du ciel, le maire se voit dans l’obligation de placarder une note municipale imposant aux habitants de ne pas toucher ces objets inconnus jonchant le sol. Ceux ci s’avéreront d’ailleurs totalement inoffensifs puisqu’il s’agit du système de protection composé de bandes métalliques anti radar, utilisé par les alliés pour tromper la vigilance des batteries de DCA allemandes. Ces nuages opaques,  appelés « windows »  par les alliés,  interceptaient les rayons émis du sol par les radars allemands et apportaient des informations erronées quand à la direction, au nombre et la vitesse prises par les escadres de bombardiers vers leur objectif. Les pertes furent nombreuses en cours de route… aussi bien en direction de l’objectif mais aussi sur le chemin du retour.
 Témoignage de hugh Verity, célèbre pilote de la RAF spécialisé dans les missions secrètes,  avec lequel j’ai correspondu pendant quelques années :
« Dans la nuit du 16 au 17 août 1943 à 22 heures 25 prés d’Alençon, je connus une expérience navrante. A une distance d’environ un kilomètre, dans la nuit noire, je vis un appareil s’abattre en flammes. Ce devait être le travail d’un chasseur de nuit que je n’avais pas vu. J’espérais à la lueur des flammes apercevoir des parachutes mais je n’en vis aucun ».
En fait cet avion en flammes revenant d’un raid sur Turin,  largua par sécurité ses bombes aux environs de Boitron avant de s’abattre au Chenay. Les membres de l’équipage sont tous inhumés au cimetière du Mans.

La crainte des patrouilles ….
Alors que le silence s’installe sur notre petite ville, le pas d’une patrouille résonne sur   les pavés de notre grande place. Crâne rasé  impassibles sous leur calot,  ce sont les mongols, ceux que tout le monde craint… les Ostruppen ou troupes de l’est ralliés aux allemands (armée Vlassof ). Commandés et dirigés par un feldwebel perpétuellement aux aguets, ils surveillent le camouflage des fenêtres et des embrasures de portes et veillent à l’observation rigoureuse du couvre feu. Ils imposent la crainte... et pourtant voilà un mois, de ma fenêtre place du parquet, j’avais pu observer un garçon de manége d’auto scooter leur tenir tête. Une violente échauffourée opposa sur la place du Parquet ces guerriers excités, refusant de payer, à un jeune et vaillant forain. Ce dernier refusa de céder à la force en prenant faits et cause pour les jeunes français et espagnols occupants les voitures. La Feldgendarmerie toujours aux aguets, confrontés à ces soldats d’une autre culture, accourut sur les lieux et en force embarqua tous les belligérants. Le lendemain, après une nuit passée dans une geôle improvisée du  palais épiscopal en partie occupé par la Wehrmacht, notre garçon de manége réapparut couvert de pansements, le bras en écharpe, mais fier de son exploit.
Comme tous les sagiens, des la tombée de la nuit, nous nous empressons d’ajuster les rideaux noirs de notre vitrine qui sert quelquefois de cible à de nombreuses bouteilles vidées de leur contenu. Aucun sagien ne prend le risque de braver le couvre feu.
Au collège, sécurité oblige, l’un de nous est préposé à l’installation des rideaux noirs. La patrouille jugeant le camouflage insuffisant surgit dans notre cour et nous oblige à calfeutrer portes et fenêtres, dans un lieu où Jean Mazeline exerça une année auparavant ses fonctions d’instituteur d’Octobre 42 à Juin 43 avant d’apporter son aide aux parachutages du maquis de Mortagne.
Que se passe t’il dans nos villes et nos campagnes ?
A cette date, l’avion et les techniques radio récentes ont déjà révolutionné les moyens d’action des belligérants de la seconde guerre mondiale, imposant des changements essentiels à la nature, au déroulement et aux formes de la lutte clandestine. On peut dire que la BBC (radio de Londres à destination des nations occupées), que chacun écoutait discrètement, règle l’existence de la plupart des français, tout au moins pour ceux qui accordent la plus grande confiance aux alliés en écoutant les nouvelles transmises par Robert Schuman, Jean Marin, Pierre Jourdan et Pierre Dac.Pour ce qui est de la lutte clandestine organisée par les réseaux de résistance, une évidence s’impose, les conquêtes techniques constituent des atouts aux effets incalculables.
Que pouvait faire la résistance si les combattants de l’ombre, même pourvus d’un courage exceptionnel, n’avaient eu pour eux la voie des airs, sans la possibilité offerte de la sorte à la France libre et aux alliés de pénétrer au coeur d’un territoire occupé par l’ennemi , en rivalisant avec les dangers de la mer, les défenses des frontières et des fortifications. Comment les groupes de résistants pouvaient ils communiquer avec nos futurs libérateurs ?
Recevoir du ciel par une nuit de pleine lune, quel que soit le temps, des armes, des munitions, des médicaments… tel est  l’enjeu de cette lutte qui oppose sur terre et dans les airs, la Luftwaffe, la flak allemande, la Wehrmacht, les bombardiers a
lliés, et  les résistants combattants de l’ombre disséminés dans les maquis.
Les messages de la BBC.
Sans la télégraphie sans fil, sans les émissions des radios clandestins éparpillés à travers la France, sans les écoutes de Londres, sans les messages personnels de la BBC, comment auraient pu s’effectuer les liaisons, se transmettre les instructions, s’échanger les renseignements ? Chaque soir les messages les plus sibyllins abondent sur la BBC, que beaucoup de français écoutent discrètement avec la crainte permanente d’être surpris. Un message secret de la radio de Londres annonce le lieu d’un parachutage et la date du rendez vous adressés à différentes équipes sur le qui vive mais conscients du danger.
L’heure du rendez-vous.

Handley-Page Halifax.
Pour être présent au rendez vous et échapper aux  tirs de la DCA et aux chasseurs de nuit de la Luftwaffe, l’avion anglais décollant de Temsford, doit naviguer feux éteints dans la pénombre, repérant les points stratégiques, lacs, ponts, lignes de chemin de fer, cours d’eau, villes calfeutrées... toutes sortes de signes distinctifs avant de trouver enfin un terrain identifié par la présence au sol de lampes torches formant une lettre de reconnaissance. Il s’agit  de larguer à cet endroit précis les containers de munitions et de médicaments attendus par les résistants.Au cœur de ces paysages grandioses et inconnus, obscurcis par la nuit, il faut à tout prix trouver le terrain défini par différents codes et le contenu d’un message secret.Ignorant cette guerre de l’ombre pendant cette période d’occupation, un soir de clair de lune, je vis un lourd bombardier passant à basse altitude tous feux éteints au dessus de la ville… surprise totale ! Quel était donc cet avion bruyant bravant la chasse de nuit allemande ? J’ai  compris tardivement, quelques mois après la libération, la signification de ces vols de nuit mystérieux. Le parachutage d’armes et de munitions indispensables à la résistance ornaise… Telle était la  mission de ces bombardiers en plein territoire occupé …au nez et a la barbe des DCA  germaniques et bien sûr des chasseurs de nuit de la Luftwaffe toujours aux aguets...Qui devions nous admirer le plus en ces nuits de pleine lune… le sang froid de ces équipages du Commonwealth composé majoritairement  d’anglais, canadiens, australiens, sud africains, néo zélandais et polonais..   ou la détermination des comités de réception au sol, composés d’hommes au courage énorme, conscients du danger mais prés à se sacrifier pour la cause de la résistance ?

« Le premier parachutage dans l’Orne eut lieu sur le terrain du Vieux Montmerrei le chef de terrain était Chevreuil de Mortrée. Je l’ai rejoins à 22 heures avec son équipe composée d’une dizaine d’hommes de Mortrée dont le brigadier de gendarmerie.  Vers minuit l’avion est apparu et  nous a lâché des colis 12 containers, 11 d’armes contenant deux F
M, des mitraillettes Sten, des pistolets et des munitions plus le colis spécial contenant tabac cigarettes et thé » (source: Archives de l'Orne). 

L’équipe Tessier de Tanville (le pére « le sanglier »  et ses deux fils surnommés « les marcassins ») parcourut de longues randonnées en forêt, dormant à proximité des lieux de parachutages dans des conditions extrêmement précaires, bravant les intempéries mais surtout la menace permanente des patrouilles allemandes conscientes de la présence de ces réseaux clandestins. Les équipes de réception, dés la récupération au sol des précieux containers,  dissimulaient provisoirement les objets tant attendus dans les buissons, sous une couche de feuilles mortes ou de fougères ou au creux d’un fossé.  Une véritable existence d’homme des bois...

Encore fallait il un moyen de transport approprié et une cache adaptée pour conserver en toute sécurité ce matériel facilement repérable.  
Avions ravitailleur de maquis abattus en cours de mission dans le département de l’Orne, avant et après le débarquement du 6 Juin 1944.
 En général, ces avions britanniques étaient lourdement chargés et le fait de voler à basse altitude représentait un handicap certain.
Le 12 Août 1943, un  Halifax du 138 eme Squadron basé à Temsford , en mission SOE, touché par la flak en volant à une altitude de 500 mètres, s'abattait vers 23.30 heures dans un herbage en bordure Est du bois du Frileux, commune d'Ecorcei (Orne).
L'avion ravitailleur de maquis préparait un lancer de parachutes pour le réseau clandestin Spruce 20 /21
Deux aviateurs Foster et Cameron furent tués et inhumés au cimetière d'Ecorcei,  trois
 aviateurs grièvement brûlés se rendront  aux allemands après s'être réfugiés au château des Graviers. Deux autres, Scott et Trusty, réussissent à s'échapper vers le village des Genettes puis vers Moulin la Marche.
Concernant un Halifax de la RAF du même Squadron, chargé également d'une mission de parachutages, un témoin se souvient le 17 Août 1943, avoir vu un avion pris dans les projecteurs de la Flak d'Aube Saint Esprit  "Celui-ci volait si bas que l'on apercevait les hommes à bord ". L'avion toucha la ligne à haute tension, explosa puis s'écrasa sur la commune d'Aube, prés du lieu dit "Les vallées ". Des explosions s'en suivirent pendant plusieurs heures. L'appareil transportait des munitions et des pigeons voyageurs destinés au maquis dans le cadre d'une opération du réseau.Le pilote Norman Hayter de nationalité australienne et quatre aviateurs anglais furent tués sur le coup.  Les deux survivants, les Sgt WS Davies et JA Hutchinson décédèrent de leurs brûlures et seront inhumés au cimetière de Bernay.En 1944 plusieurs bombes tombèrent à l'endroit du crash. Elles visaient certainement la batterie allemande située à proximité.
Les américains des "Carpetbaggers"  sont venus à la rescousse. Le 5 Avril 1944, un Liberator du  801 BG / 406 BS touché par la DCA de Berniéres le Patry (Calvados) s'abattait au lieu dit  "Les Haieries" ou "Anfernel" (3 kilomètres au nord ouest de Tinchebray). Ce bombardier de  l'USAF en mission SOE avait décollé de Harrington à 22 heures pour ravitailler le maquis de Sainte Marguerite. Six membres d'équipage seront tués lors du crash et  inhumés à Truttemer le grand. Le lieutenant Kalbfleisch rescapé témoigne "Nous volions à 300 mètres d'altitude à la recherche des feux posés par le réseau de résistance lorsqu'un obus a touché le compartiment du navigateur. A 150 mètres, nous avons sauté et l'appareil s'est écrasé aussitôt après. Les allemands nous ont tiré dessus pendant que nous descendions. Je n'ai pas eu le temps de cacher mon parachute et je l'ai jeté dans une rivière proche"Le sergent Porter autre rescapé est tombé à proximité des batteries de DCA allemandes "J'ai passé une haie, je l'ai suivie en courant en passant prés de plusieurs pièces de DCA à ma gauche et à ma droite… évitant ainsi de justesse ceux en fait qui nous avaient abattus"
Le 11 Avril 1944 vers 23h15, un Halifax en mission de ravitaillement des maquis de la région touché par la DCA,  passait en flammes au dessus du bourg de la petite Savetiére (Commune de Sainte Gauburge) en éclairant les maisons d'une immense lueur. Ses moteurs tournant à plein  régime, il s'écrasait à environ 200 mètres de la route de Paris. On retrouvera dans les débris une grande quantité de produits pharmaceutiques, postes radio, destinés au maquis. Les huit membres de l'équipage Anglais et Canadiens sont enterrés à Saint Hilaire sur Rille prés de Aube (Orne).
Dans la nuit du 9 au 10 Mai 1944 un short Stirling du 90 eme Squadron basé à Tudenham, Suffolk, est touché par la batterie de Berniéres le Patry et s'écrase vers  23H45 à Saint Jean des Bois (Tinchebray). Trois hommes d'équipage sont cachés dans la forêt de Gers (Témoignage de André Rougeyron) et ravitaillés par un cultivateur Henri Durand habitant les Gériers. "Nous partons pour la forêt et après plusieurs appels découvrons trois gaillards bizarrement accoutrés s'approchant craintivement". Il s'agissait de Ph. Green, Royston John et de Charles Potten. "Par la suite, j'apprends que le docteur Ledos a été arrêté, et je demande à Bourgoin d' abriter mes pensionnaires à l'Ermitage"Green témoigne "C'était mon 31 eme vol et nous avions pour mission de lâcher armes et approvisionnement sur un terrain situé dans le sud de la France. Nous devions effectuer ce trajet en respectant un horaire rigoureux, franchir la côte immédiatement après le crépuscule et au retour, être hors de France avant l'aurore. Nous volions prés du sol sans avoir éveillé exagérément les défenses allemandes. Nous avons été touchés par la DCA (Il s agissait de la DCA de Berniéres le Patry ). Moteur tribord en feu, moteur bâbord hors d'usage. Trop bas, nous ne pouvions sauter en parachute. Il fallait donc s'écraser avec la machine... L'un après l'autre, nous sommes sortis dans l'herbe longue et drue, une bonne terre de France ferme et sûre" témoignera l’un des rescapés.
Témoignage personnel:
Le 16 Juillet 1944, alors que nous étions réfugiés à Bursard, nous apprenons qu'un bombardier venait de s'écraser de nuit prés de Larré au lieu dit "La Chouannerie"C'était un Halifax qui, dans le cadre d'une mission SOE, devait larguer ses parachutes sur le terrain "Goudron" situé prés de Radon en bordure de la forêt d'Ecouves. Mais les allemands avaient semble t il déplacé les feux de balisage. L’avion trompé ne put éviter la Flak. Les munitions stockées à bord explosèrent une grande partie de la nuit.Nous trouverons dans la forêt un poste émetteur certainement destiné au réseau de résistance local. 

Rappelons quelques messages diffusés par la BBC parmi tant d’heures d’écoute mais généralement vers 19 heures et destinés aux résistants de notre région.  Chaque français rempli d’espoir les écoutait avec attention mais sans pouvoir deviner leur signification :
"ICI LONDRES, LES FRANCAIS PARLENT AUX FRANCAIS"...
"Chaque tiroir a sa clé"
"Noémie a un bouquet de violettes"
"Elle a cueilli de pleins paniers de fraises"
"Nous aimons le civet"
Qui ne connaît pas au moins quelques-uns de ces messages ? Derrière une phrase amusante ou bizarre se cachait souvent une grave décision: la préparation d’un atterrissage, la réception de matériels ou d’hommes parachutés, ou même l’organisation d’opérations de guérilla...
Dans notre département Edouard Paysant fut le chef de cette organisation dénommée le BOA et créée par Londres… "je suis fier de l’avoir connu" Sa silhouette d’homme tranquille, présente aux abords du terrain de sport des Ormeaux, ne pouvait me laisser soupçonner une telle responsabilité, lourde de dangers, à la merci de trahisons inattendues ou de bavardages imprudents. C’est en Aout 1943 lors de son départ précipité de notre région que j’ai mesuré l’importance et l’efficacité de son œuvre.Les terrains sélectionnés et acceptés par Londres étaient soigneusement préparés avant de demander une opération aérienne, qu’elle soit de parachutage ou d’atterrissage. Il fallait d’abord rechercher l’endroit où elle pourrait être effectuée avec le maximum de chances de réussite et la plus grande sécurité possible pour les hommes du comité de réception. Les normes exigées de ce que l’on appelait «le terrain» variaient selon le genre d’opération auquel il était destiné ( voir ci après ).
Extrait de « Clandestinités » de Andre Mazeline.« l’âme du BOA fut Edouard Paysant (pseudo Dominique Tinchebray) de Sées à qui Robert Aubin confia ce service en mars1943 »E. Paysant déploya une activité inlassable. il sacrifia tout à la cause qu’il servait. Son dévouement, son audace, son allant, firent l’admiration de ceux qui le connurent. Il forçait l’estime et l’affection par ses qualités d’homme qui égalaient ses vertus de chef.
Dans le département, il prospecta et fit homologuer une vingtaine de terrains, recruta leur chef et leurs équipes, organisa le service de liaison par radio avec Londres par courrier avec Paris, dirigea les premières réceptions d’armes et de matériel, assura le sauvetage et la protection d’aviateurs alliés abattus, le camouflage des réfractaires. Toutes les formes de résistance l’intéressaient, il ne s’accordait aucun loisir, aucun répit. Sa Simca bien connue des initiés sillonnait en tous sens le département.
C’est à la suite du sauvetage particulièrement audacieux des rescapés d’une forteresse volante de l’USAAF (Deux victimes, six évadés, deux prisonniers) abattue aux environs de Belfonds à la Pilliére le 4 juillet 1943 (voir les détails ici), qu’il fut recherché par la gestapo avant de prendre différents postes de responsabilité dans le nord et la Bretagne. Il disparut, Victime des géorgiens de l’armée Vlassof.
La recherche de terrains était confiée en principe aux responsables départementaux. les emplacements possibles leur étaient signalés la plupart du temps par les unités de résistance locales. Dans la recherche de ces terrains Il était toujours  préférable de trouver une grande étendue. Les alentours devaient être assez dégagés pour faciliter la recherche des containers ou paquets parfois dispersés sur une grande distance, ce que ne favorisait pas le choix d’une forêt attenante.  Pas d’arbustes trop hauts qui pourraient cacher les lumières du balisage. Il était souvent nécessaire que le terrain soit éloigné non seulement de toute présence de miliciens, d’allemands susceptibles d’intervenir rapidement mais plus généralement de toute habitation, à moins que les habitants soient bien connus comme sympathisants et qu’il n’exista aucun risque de dénonciation ou de bavardage.

Largage de conteneur
Recherche du terrain par l’avion lanceur de containers
Un bombardier quadrimoteur occupé à larguer des containers et qui rôde au dessus de la campagne pour rechercher le terrain désigné après un échange de messages codés  repasse souvent plusieurs fois au même endroit. Ailerons baissés, à la limite de la vitesse minimale de sustentation, l’avion descend à 150 mètres pour lâcher ses parachutes. L’équipage du bombardier, concentré dans sa tâche périlleuse et dont le regard scrute le sol avec une grande attention, remet ses moteurs à plein régime pour reprendre de l’altitude souvent au dernier moment. Ce type d’opération fait beaucoup de bruit dans le silence de la nuit et dans une campagne endormie, obstruée par les nuages, la brume ou la pluie. Cette opération  constitue en fait une cible de choix du point de vue de la chasse allemande, malgré la présence de la pleine lune. Il y eut bien sûr des échecs… erreur de navigation, incident mécanique, absence du réseau de résistance pour des raisons indépendantes de leur volonté, terrain invisible, la météo...Trop bas les colis risquaient de s’abimer au contact du sol. Trop haut, disperses par le vent et quelquefois hors de portée des résistants, les colis étaient alors ramassés par les allemands ou des mains étrangères.
Les terrains :  Aurore, Godet lapin, Eclair Goudron, Orage et d’autres encore   environnant notre ville seront le théâtre de parachutages très risqués,de containers  recueillis par des hommes défiant tous les dangers.On peut malheureusement citer plusieurs parachutages qui se sont très mal terminés dans notre région, au Merlerault par exemple, où  plusieurs membres du comité de réception furent arrêtes et déportés, victimes de dénonciations.
https://i.pinimg.com/236x/49/b3/69/49b369ff095404a98abf0da9011fe966.jpg
Feux de balisage vus du ciel... par beau temps.
Deux agents secrets en mission, parachutés au haras des Rouges Terres avec un lot important de containers, purent  transmettre leurs messages d’un refuge provisoire chez M. Cercueil, rue saint martin à Sées. Rapidement détectés par les camions gonio allemands, camions mobiles spécialement équipés pour la détection des émetteurs clandestins,  les deux agents secrets purent s’esquiver dans la campagne environnante dissimulés sous des bottes de paille. 
"Ce fut une guerre de la nuit faite d’organisation persévérante et de travail ingrat, de résolution méthodique et de mauvaises surprises, de complicités multiples  et d’ingéniosité constante, de coups de chances et d’avatars imprévus, d’héroïsme et de trahison, de succès et de défaillances jusqu’à ce que, prés bien des sacrifices, sonne enfin l’heure de la libération"
François Bédarida (institut d’histoire du temps présent)

Nous pressentons que le grand événement tant attendu se prépare.
Tout commence par une belle soirée de ce printemps 1944, Le 22 mai vers 23 heures, un bruit de sirène lugubre et prolongé perce la nuit.
Touché par la Flak locale camouflée à proximité du pont de la Madeleine enjambant la  voie ferrée Alençon-Sées, l’avion, un bombardier lanceur de tracts s’embrase comme une torche des les premières salves d’une DCA dissimulée prés de la voie ferrée. L’avion en perdition, rase les toits de l’immeuble Marigny, et dans un dernier élan semble vouloir éviter les lourds clochers de la cathédrale qui se dressent face à notre maison.

La cathédrale de Sées

Moment d’intense  émotion que je ne suis pas prêt d’oublier …
Enorme explosion, le  bombardier s’écrase au lieu dit la Potence à proximité d’une  ferme du Buhot prés des  massifs d’aubépine qui bordent un herbage.
A bord six hommes d’équipage que la brigade de gendarmerie ne pourra identifier. La découverte au cimetière communal en 1998, cinquante quatre années après la date de ce crash, d’une fosse commune oubliée et d’un vieux registre mit en évidence cette date du 22 mai qui s’avérait indispensable avant d’entreprendre des recherches auprès du Ministère de la défense britannique. Cette même nuit plus de cinquante avions alliés avaient été abattus dans la région et une date précise m’était alors demandée pour orienter les recherches avec précision. Je m’étonnais jusqu’alors que les moyens techniques modernes de communications  n’avaient pu permettre après la libération, l’identification  de l’équipage de cet avion.
Une bague et la  photo d’un aviateur inconnu rapportées par deux habitants au journal L’orne hebdo, permettront ensuite de retrouver les familles dispersées dans les états lointains de l’Ontario, du Québec et de la Colombie britannique avec l’aide efficace de Madame Shirley Stone.
En fait de longues et patientes recherches couronnées de succès…mais teintées de regrets si l’on considère le temps écoulé depuis cette disparition de six hommes portés disparus dans un lieu ignoré et dans des circonstances totalement mystérieuses.
Cet avion inconnu appartenait à une escadrille de six bombardiers canadiens ayant pour objectif désigné  le lancement de tracts sur les régions de Laval, le Mans et Alençon. Et tenant à avertir les populations de ne pas rester à proximité des points stratégiques, ponts, viaduc, gares, voies ferrées…

Collage Mme Shirley Stone

Une émouvante cérémonie réunit en mai 2004 dans notre ville, les membres des familles venus sur les lieux du crash et ensuite honorer la mémoire de leurs chers disparus.
Rappelons succinctement la suite des événements … Le 1er juin 1944, les brouillages n’arrivent pas à couvrir l’indicatif sonore emprunté à la 5e symphonie de Beethoven, et qui signifient en code Morse "V", comme victoire. Générique resté célèbre dans la mémoire collective française. On compta près de 200 messages ce jour là …Et enfin  le message tant attendu par la résistance, le poème de Verlaine «les sanglots longs des violons blessent mon cœur d’une langueur monotone... ».Dans la nuit du 5 au 6 juin plus de mille attaques de sabotage seront commises en Normandie, précédant l’arrivée de la flotte de la libération.
Roger Cornevin-Hayton, ex sagien.

dimanche 23 juin 2019

Avions du SOE abattus dans notre département


HALIFAX
TERRAIN BALISE



Au cœur de ces paysages grandioses et inconnus, obscurcis par la nuit, il faut à tout prix trouver le terrain défini par différents codes et le contenu d’un message secret.Ignorant cette guerre de l’ombre pendant cette période d’occupation, un soir de clair de lune, je vis un lourd bombardier passant à basse altitude tous feux éteints au dessus de la ville… surprise totale ! Quel était donc cet avion bruyant bravant la chasse de nuit allemande ? J’ai  compris tardivement, quelques mois après la libération, la signification de ces vols de nuit mystérieux. Le parachutage d’armes et de munitions indispensables à la résistance ornaise… Telle était la  mission de ces bombardiers en plein territoire occupé …au nez et a la barbe des DCA  germaniques et bien sûr des chasseurs de nuit de la Luftwaffe toujours aux aguets... 
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Qui devions nous admirer le plus en ces nuits de pleine lune… le sang froid de ces équipages du Commonwealth composé majoritairement  d’anglais, canadiens, australiens, sud africains, néo zélandais et polonais..   ou la détermination des comités de réception au sol, composés d’hommes au courage énorme, conscients du danger mais préts à se sacrifier pour la cause de la résistance ?

« Le premier parachutage dans l’Orne eut lieu sur le terrain du Vieux Montmerrei le chef de terrain était Chevreuil de Mortrée. Je l’ai rejoins à 22 heures avec son équipe composée d’une dizaine d’hommes de Mortrée dont le brigadier de gendarmerie.  Vers minuit l’avion est apparu et  nous a lâché des colis 12 containers, 11 d’armes contenant deux F
M, des mitraillettes Sten, des pistolets et des munitions plus le colis spécial contenant tabac cigarettes et thé » (source: Archives de l'Orne). 



 
Avions ravitailleurs de maquis abattus en cours de mission dans le département de l’Orne, avant et après le débarquement du 6 Juin 1944.
 En général, ces avions britanniques étaient lourdement chargés et le fait de voler à basse altitude représentait un handicap certain.
 

_____Le 12 Août 1943, un Halifax du 138 eme Squadron basé à Tempsford,  en mission SOE, touché par la flak en volant à une altitude de 500 mètres, s'abattait vers 23.30 heures dans un herbage en bordure Est du bois du Frileux, commune d'Ecorcei (Orne).
 

L'avion ravitailleur de maquis préparait un lancer de parachutes pour le réseau clandestin Spruce 20 /21. Deux aviateurs Foster et Cameron furent tués et inhumés au cimetière d'Ecorcei, trois aviateurs grièvement brûlés se rendront aux allemands après s'être réfugiés au château des Graviers. Deux autres, Scott et Trusty, réussissent à s'échapper vers le village des Genettes puis vers Moulin la Marche.
https://i.pinimg.com/236x/49/b3/69/49b369ff095404a98abf0da9011fe966.jpg_____Concernant un Halifax de la RAF du même Squadron, chargé également d'une mission de parachutages, un témoin se souvient le 17 Août 1943, avoir vu un avion pris dans les projecteurs de la Flak d'Aube Saint Esprit "Celui-ci volait si bas que l'on apercevait les hommes à bord ". L'avion toucha la ligne à haute tension, explosa puis s'écrasa sur la commune d'Aube, prés du lieu dit "Les vallées ". Des explosions s'en suivirent pendant plusieurs heures. L'appareil transportait des munitions et des pigeons voyageurs destinés au maquis dans le cadre d'une opération du réseau.Le pilote Norman Hayter de nationalité australienne et quatre aviateurs anglais furent tués sur le coup. Les deux survivants, les Sgt WS Davies et JA Hutchinson décédèrent de leurs brûlures et seront inhumés au cimetière de Bernay.
En 1944 plusieurs bombes tombèrent à l'endroit du crash. Elles visaient certainement la batterie allemande située à proximité.
 

Pour être présent au rendez vous et échapper aux  tirs de la DCA et aux chasseurs de nuit de la Luftwaffe, l’avion anglais décollant de Temsford, doit naviguer feux éteints dans la pénombre, repérant les points stratégiques, lacs, ponts, lignes de chemin de fer, cours d’eau, 

________Les américains des "Carpetbaggers" sont venus à la rescousse. Le 5 Avril 1944, un Liberator du 801 BG / 406 BS touché par la DCA de Berniéres le Patry (Calvados) s'abattait au lieu dit "Les Haieries" ou "Anfernel" (3 kilomètres au nord ouest de Tinchebray). Ce bombardier de l'USAF en mission SOE avait décollé de Harrington à 22 heures pour ravitailler le maquis de Sainte Marguerite. Six membres d'équipage seront tués lors du crash et inhumés à Truttemer le grand. Le lieutenant Kalbfleisch rescapé témoigne 
 résistance lorsqu'un obus a touché le compartiment du navigateur. A 150 mètres, nous avons sauté et l'appareil s'est écrasé aussitôt après. Les allemands nous ont tiré dessus pendant que nous descendions. Je n'ai pas eu le temps de cacher mon parachute et je l'ai jeté dans une rivière proche"
Le sergent Porter autre rescapé est tombé à proximité des batteries de DCA allemandes "J'ai passé une haie, je l'ai suivie en courant en passant prés de plusieurs pièces de DCA à ma gauche et à ma droite… évitant ainsi de justesse ceux en fait qui nous avaient abattus"
___Le 11 Avril 1944 vers 23h15, un Halifax en mission de ravitaillement des maquis de la région touché par la DCA, passait en flammes au dessus du bourg de la petite Savetiére (Commune de Sainte Gauburge) en éclairant les maisons d'une immense lueur. Ses moteurs tournant à plein régime, il s'écrasait à environ 200 mètres de la route de Paris. On retrouvera dans les débris une grande quantité de produits pharmaceutiques, postes radio, destinés au maquis. Les huit membres de l'équipage Anglais et Canadiens sont  enterrés à Saint Hilaire sur Rille prés de Aube (Orne).


____Dans la nuit du 9 au 10 Mai 1944 un short Stirling du 90 eme Squadron basé à Tudenham, Suffolk, est touché par la batterie de Berniéres le Patry et s'écrase vers 23H45 à Saint Jean des Bois (Tinchebray). Trois hommes d'équipage sont cachés dans la forêt de Ger (Témoignage de André Rougeyron) et ravitaillés par un cultivateur Henri Durand habitant les Gériers.  

"Nous partons pour la forêt et après plusieurs appels découvrons trois gaillards bizarrement accoutrés s'approchant craintivement". Il s'agissait de Ph. Green, Royston John et de Charles Potten. "Par la suite, j'apprends que le docteur Ledos a été arrêté, et je demande à Bourgoin d' abriter mes pensionnaires à l'Ermitage". Green témoigne "C'était mon 31 eme vol et nous avions pour mission de lâcher armes et approvisionnement sur un terrain situé dans le sud de la France. Nous devions effectuer ce trajet en respectant un horaire rigoureux, franchir la côte immédiatement après le crépuscule et au retour, être hors de France avant l'aurore. Nous volions prés du sol sans avoir éveillé exagérément les défenses allemandes. Nous avons été touchés par la DCA (Il s agissait de la DCA de Berniéres le Patry ). Moteur tribord en feu, moteur bâbord hors d'usage. Trop bas, nous ne pouvions sauter en parachute. Il fallait donc s'écraser avec la machine... L'un après l'autre, nous sommes sortis dans l'herbe longue et drue, une bonne terre de France ferme et sûre" témoignera l’un des rescapés.

_____

Inutile de dire qu'un bombardier lourd occupé à largeur du matériel volant ailerons baissés juste au dessus de la vitesse minimale de sustentation et dont l'équipage n'a d' yeux que pour tout ce qui se passe en dessous de lui constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible révée surtout lorsque la zone de parachutage était enclose entre des hauteurs ce qui réduisait les chances  du pilote de s échapper aprés l action 

La navigation présentait des difficultés toutes particuliéres pour l'équipage emission spéciale qui pour mener sa tâche a bien devait être capable de repérer avec la plus grande précision une cible minuscule et souvent mal définie aprés avoir  volé  de nuit pendant des heures au dessus du territoire ennemi 

La navigation tant durant l ensemble du trajet qu' a l 'approche de la cible devait être de premier ordre 

Les comités  de réception avaient l' ordre de choisir des  sites aisément repérables du ciel et

L'avion devait chercher des lumiéres destinées a le guider qui devaient etre cachées par un bois ou plongées dans les profondeurs d une vallée Le navigateur devait presque toujours recourir a la lecture  des cartes et a la navigation a l'estime ce qui exigeait du pilote qu il vole à basse altitude au dessus de l 'europe occupée 

  Vers le milieu de  la guerre  un systéme radar amélioré et embarqué  pouvait trouver sa place dans la cabine du navigateur lui facilitant ainsi la detection d un objectif dissimulé dans unflot de verdure

  Des terrains furent équipés  d un nouvel équipement l Euréka facilitant le contact entre le sol et l avion a a recherche de son objectif

 Le dixiéme environ des echecs nocturnes était dû comme  le reconnaissent les pilotes a des erreurs de navigation ,ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,Moins d un sur  vingt a une défaillance technique de l appareil les ateliers de Temsford fournissant généralement  un excellent travail  d entretien Soit les conditions étaient si mauvaises que l avion devait  revenir a sa base avant d etre arrivé dans la région visée soit il la  trouvait mais obscurcie par les nuages 
Tous les autres échecs c'est a dire entre la moitié et les deux tiers  eurent pour origine l'absence du comité de réception  generalement comme ne pouvaient lignorer   les aviateurs pour des raisons indépendantes de sa volonté 
En effet la menace d'une intervention des troupes  de  la wechrmach surveillant prairies  et forêts était toujours présente surtout aprés le couvre feu 


EMETTEUR RECEPTEUR


Meme si l'avion et le comité arrivaient tous deux  au bon endroit le parachutage pouvait poser probléme seul les pilotes les plus expérimentés savaient évaluer avec précision leur altitude   


___En 1944 plusieurs bombes tombèrent à l'endroit du crash. Elles visaient certainement la batterie allemande située à proximité.
LIBERATOR


Les américains des "Carpetbaggers" sont venus à la rescousse. Le 5 Avril 1944, un Liberator du 801 BG / 406 BS touché par la DCA de Berniéres le Patry (Calvados) s'abattait au lieu dit "Les Haieries" ou "Anfernel" (3 kilomètres au nord ouest de Tinchebray). Ce bombardier de l'USAF en mission SOE avait décollé de Harrington à 22 heures pour ravitailler le maquis de Sainte Marguerite. Six membres d'équipage seront tués lors du crash et inhumés à Truttemer le grand. Le lieutenant Kalbfleisch rescapé témoigne 
  "résistance lorsqu'un obus a touché le compartiment du navigateur. A 150 mètres, nous avons sauté et l'appareil s'est écrasé aussitôt après. Les allemands nous ont tiré dessus pendant que nous descendions. Je n'ai pas eu le temps de cacher mon parachute et je l'ai jeté dans une rivière proche"
Le sergent Porter autre rescapé est tombé à proximité des batteries de DCA allemandes "J'ai passé une haie, je l'ai suivie en courant en passant prés de plusieurs pièces de DCA à ma gauche et à ma droite… évitant ainsi de justesse ceux en fait qui nous avaient abattus"
______Le 11 Avril 1944 vers 23h15, un Halifax en mission de ravitaillement des maquis de la région touché par la DCA, passait en flammes au dessus du bourg de la petite Savetiére (Commune de Sainte Gauburge) en éclairant les maisons d'une immense lueur. Ses moteurs tournant à plein régime, il s'écrasait à environ 200 mètres de la route de Paris. On retrouvera dans les débris une grande quantité de produits pharmaceutiques, postes radio, destinés au maquis. Les huit membres de l'équipage Anglais et Canadiens so     enterrés à Saint Hilaire sur Rille prés de Aube (Orne).
SHORT STIRLING
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____Témoignage personnel:crash de Larré
L ANCASTER

Wilkinson
BATTERIE DE DCA  a BURSARD (bois roussel )
photo trouvée dans  l épave du lancaster
Le 16 Juillet 1944, alors que nous étions réfugiés à Bursard, nous apprenons qu'un bombardier LANCASTER venait de s'écraser de nuit prés de Larré au lieu dit "La Chouannerie". C'était un bombardier  qui, dans le cadre d'une mission SOE, devait larguer ses parachutes sur le terrain "Goudron" situé prés de Radon en bordure de la forêt d'Ecouves. Mais les allemands avertis ? avaient semble t il déplacé les feux de balisage. L’avion trompé ne put éviter la Flak. Les munitions stockées à bord explosèrent une grande partie de la nuit.Nous trouverons dans la forêt avec mon frére un poste émetteur certainement destiné au réseau de résistance local.
J ai noté que Noel Archer avait identifié l une des victimes Wilkinson  grace à une photo de mariage trouvée dans les débris de l'épave
L examen de l épave sera realisé en janvier 1945 ( par Noel Archer services spéciaux " MRES" accompagné de Charles Hayton
Monument la Chouannerie ( larré )
Canada   wr Fournier we Linning dw Smith Grande Bretagne  e Crossley mGrasso MC Wilkinson



 La composition  de l 'équipage est restée longtemps discutée  aussi  avec mme Shirley Stone   nous navons jamais pu résoudre l énigme de la présence d une septieme victime et de cette croix posée par les habitants 







AERO NAVALE


Gorée.... Ile d 'histoire .....






Voilà ce que  j 'ai retenu après  trois années passées au Sénégal Souvenir de trois années passées a Dakar Bel air ou j exerçais la spécialité de radariste sur Sunderland
Chaque jour je survolais l ile de Gorée  aussi bien au décollage qu a l'amerrissage.......une douzaine de décollages et d'amerrissages par matinée ...
je ne pouvais donc faire autrement que de songer et de rêver en dehors des perçées radar au spectacle qui se déroulait sous la coque de    l'hydravion .....les   contours  de ... l ile de Gorée 

Parlons donc de cette petite île  de Gorée   située à 3,5 km au large de Dakar et des côtes du Sénégal,
 Elle fut  du XVe au XIXe siècle le plus grand centre de commerce d'esclaves de la côte africaine

Gorée 28 ha petite le,longue d un kilomètre au plus ; située dans une mer intérieure au centre de l 'anse dessinée par l éperon rocheux qui porte Dakar  Il ne faut que quinze minutes  aux vedettes à vapeur pour aller d' un lieu à un autre

Mais mes lectures et mes découvertes me faisaient comprendre que l' histoire du Sénégal était marquée par l histoire de Gorée et chaque vol au dessus de cette ile pleine d histoire me faisait rêver
Petite île témoignant d 'un passé particulièrement douloureux et d’une expérience humaine sans précédent dans l’histoire des peuples.



                             Ile de Gorée
 
Son histoire   apporte alors un témoignage exceptionnel sur l’une des plus grandes tragédies de l’histoire des sociétés humaines : la traite négrière. 
— Forts, bâtisses, rues, places, etc. — racontent, chacune à sa manière, l’histoire de Gorée qui a été du XVe au XIXe siècle le plus grand centre de commerce d’esclaves de la côte africaine.
 Son architecture est caractérisée par le contraste entre les sombres quartiers des esclaves et les élégantes maisons des marchands d'esclaves.
Le  president des Etats unis o Bama  lui-même attiré par la terre de ses ancêtres du Kenya marqua un point d honneur à vouloir  visiter en  2013 le continent qui avait vu naitre ses ançêtres  et surtout rendre hommage à l’immensité des esclaves noirs qui avaient quitté par la force leur terre natale .
Goree Island
Île de Gorée


Un quart d'heure en chaloupe suffit pour relier Gorée au reste du continent. D'une superficie de 28 hectares, l'île attire de nombreux visiteurs qui ressentent une émotion particulière en parcourant ses ruelles étroites et paisibles.  
Trois siècles durant, de nombreux africains ont été réduits à l'esclavage et embarqués, à partir de l'île de Gorée, en direction du continent américain.
Dans la fameuse Maison des Esclaves, à quelques encablures de Dakar on peut encore voir les cellules des femmes, des hommes ou des enfants, les cachots pour les rebelles, la porte pour le «voyage sans retour» donnant sur l'océan, et l'escalier à double révolution conduisant aux appartements des négriers
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HISTORIQUE DE L'ESCLAVAGE ET DE LA TRAITE
Ecrire sur l’esclavage et la traite des Noirs est douloureux et périlleux,mais l histoire (de 1550 à 1850)est là présente pour nous rappeler un certain nombre de faits témoignant de l horreur de la traite et du terrible comportement des négriers
Cet   événement nommé " la traite des noirs " marqua l’histoire de l’humanité : À cette époque, les Européens amenèrent entre 10 et 12 millions d’esclaves africains en Amérique, par bateau. Cet événement a marqué de façon particulière et dramatique le cours de l’histoire sur tout le continent américain.

 j ai pu trouver une explication lors de mes recherches sur le sujet

Les pertes en vies humaines commençaient lors de la chasse aux futurs esclaves, se continuaient pendant leur acheminement jusqu'à l’embarquement sur la côte atlantique puis lors de la traversée. 
Résultat de recherche d'images pour "THE NOMADES PORT ETIENNE NOUADHIBOU"On estime à 30% le nombre de captifs finalement débarqués sur les côtes Américaines ou autres tel le Brésil
 En effet, à cette époque, plusieurs grands pays européens, désireux de s’approprier davantage de territoires et de richesses, ont mis en oeuvre des expéditions visant à découvrir de nouvelles terres à exploiter. Les pays européens ont donc envoyé des colons pour peupler les nouvelles colonies européennes d’Amérique.
 Les colons avaient le mandat d’exploiter ces nouvelles terres étrangères et d’en tirer des ressources naturelles (or, argent, café, sucre, coton), qui allaient permettre aux Européens de s’enrichir.
C’est entre 20 et 100 millions d’hommes et de femmes, qui furent perdus pour le continent africain et livrés au destin  la plus affreux
Au Sénégal, il y avait un esclave pour un homme libre et, dans certaines régions quatre à seize esclaves par homme adulte libre.

L’esclavage et le servage ont donc  été à la base de l’économie de la plupart des civilisations et  furent  abolis en France en 1848



Presqu ile du cap vert (ci dessus )

Le climat de Dakar lui ;;; a sa célébrité ,Chaleur sénégalienne est devenue synonyme de température a peu prés infernale 
Ce n’est pas toujours le cas ... . de la Toussaint à  la Pentecôte le soir il fait frais comme en France aux beaux jours de la fin du printemps ,le ciel est d un bleu merveilleux sans nuages
Seule l’heure du midi sous un soleil implacable reste dure, les visages sont joyeux, les santés altérées 
En juin les choses se  gâtent  … Non seulement le thermomètre grimpe allègrement  mais ce qui est plus grave la chaleur devient humide ,le ciel se couvre de nuées opaque et des orages furieux chassent sur le pays des averses dévastatrices
En septembre et octobre la queue de l’hivernage donne parfois à la côte sénégalaise la température d un bain turc ,les européens sont alors dévorés par la bourbouille   Petits et Grands en sont les victimes
Jour et nuit la sueur baigne les corps, les vêtements ;;;; tout effort épuise.... on transpire à outrance
La ville est comme plongée dans une douce torpeur Les noirs allongés dorment affalés sur les bancs ou sur les trottoirs ,plongés dans la moiteur du midi

A ce sujet un simple séjour a Port Etienne   1000  km au nord température sèche et élevée 38 degrés humidité 35 pour cent suffisait a faire disparaître cette maladie de peau insupportable 



Donc Retour a Bel air ... et  cap sur Port Etienne


Une bordure  mouvante d écume  blanche...... la barre  …elle règne partout   quel que soit l'état de la mer Il  est toujours périlleux de la franchir
et enfin........ Port Etienne














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Résultat de recherche d'images pour "nichonville"
J
JE ne suis pour rien dans l appellation de cette ville du  nord de la Mauritanie !!!!!
                                                     
 27 octobre  1955  Notre Sunderland  Escale à Port Etienne 
Arrivons de Port Lyautey

Aux confins du Sahara dans le souffle de l atlantique s 'étendent des terres qui paraissent échapper à l histoire 
A cet instant de ma jeunesse le verbe vivre a changé de sens Je découvre une terre nouvelle ,son immensité 


Le phare Coppoloni et le cap Cansado sont en vue. Un appel de la tour de contrôle et notre hydravion se  pose  par un  vent de sable aveuglant  ,traînant un long sillage  d'écume   ,sur le  plan d'eau de Port Etienne battu par les alizés soufflant dans   la baie du Lévrier  
Un groupe de boscos de la marine nationale  s'agite en tous sens et nous indique l'emplacement de la  bouée d'amarrage . Hydroplanage ,  approche prudente  ,la bouée est prise sans coup férir ,par un membre de l'équipage muni d'une longue gaffe.   Exercice de routine pour un équipage entraîné. 

Notre chaloupe accoste au vétuste appontement de bois , secoué par le ressac., planté au bord d'une longue gréve blanche où des barques délabrées et de vieux chalutiers achèvent de disparaître,noyés par   une longue  coulée de sable 
A chaque  décollage je me poserai cette éternelle question..Pourquoi ces bateaux en plein délabrement sont ils venus mourir si  loin de leur port d'attache ?


 ARRIVEE DE PORT LYAUTEY   PRISE DE BOUEE




Rêves de jeunesse Mermoz ,Saint Exupéry avaient non  seulement survolé cette région mais connu les pires vicissitudes 
D' autres l écriront mieux que moi mais cela ne m empêche pas d ' apporter  ma petite pierre a  
 l' édifice 



plan Jean yves  Blot
La baie du lévrier est une vaste baie  située au nord-ouest de la Mauritanie  à proximité de la frontière avec le Sahara occidental  La baie sépare le Cap blanc de la côte principale. Ses eaux calmes abritent le port de Nouadhibou , nommé Port Étienne avant l'indépendance.




la base marine de Port Etienne lors de notre arrivée

Au loin la blancheur des maisons de forme semi sphériques de Port Etienne se détache sur la teinte unie des  dunes.

 Nom très pittoresque porté par cet ensemble de maisons de forme arrondie



Résultat de recherche d'images pour "nichonville"Une  vedette de la marine accoste pour les pleins de carburant... visite aprés vol ...vérifications diverses par l'équipage  ..Parés pour un prochain décollage . ; ; ;
Au loin la blancheur des maisons de forme semi sphériques de Port Etienne se détache sur la teinte unie des  dunes. Elles semblent construites sur le trajet du vent , qui balaie la baie  avant de traverser le village .Deux miradors , plusieurs "demi tonneaux"    de  type  Nyssen...C'est  la base marine ... !


A une vingtaine de km au sud de Port Etienne se dresse tout au bout de la péninsule  le phare du Cap blanc que nous survolerons chaque jour pointe, la plus avancée du continent saharien
je me posais donc l éternelle question " mais ou est donc enfouie l'épave de la méduse "
Pris dans le cadre d une mission et sans moyens de recherches efficaces il nous était difficile d apporter le moindre résultat Notre seule arme, le radar centimétrique don l 'écran laissait apparaître tous les objets présents a la  surface de la mer ,bateaux de pêche et objets les plus divers .sans compter  un" retour de mer " dissimulant par sa présence tout objet flottant  En résumé aucun moyen de découvrir l écho de 
l épave située a quelques mètres de profondeur et noyée dans les méandres des bancs de sable émergeant a marée basse
 Corvée en perpective pour l équipage .....les dégats causés par les mouettes

Une rencontre inattendue .....



Ce  problème que Je me posais jean yves Blot l' a résolu ...
Ecrire ce que je ressens   lors du survol de   cette mer hérissée de bancs de sable émergeant a marée basse  est indéfinissable   

 Au terme d un immense travail jean yves Blot archéologue sous marin infatigable , historien, plongeur; hommes de talent qui possédait toutes les qualités de l explorateur et de la connaissance historique mit un terme en 1980 a toutes mes interrogations
Invités sous la tente ......pour un thé fort et sucré
IL réalise le rêve de tant d autres et  retrouve avec son équipe    l 'épave de la Méduse sur les bancs d' Arguin.... la frégate disparue depuis 1816



Distingué à l'île Maurice par ses travaux importants sur l'épave du Saint-Géran, le bateau de Paul et Virginie, il crée, sous la présidence du professeur Théodore Monod, le « GRIEEM » (Groupe de recherche pour l'identification et l'exploration de l'épave de La Méduse).;;;;;;;

La véritable histoire du radeau de La Méduse devient alors un véritable hommage à l'instinct de survie des naufragés, aller jusqu'au bout de leur humanité – voire au-delà –, à la rage de créer chez Géricault et à la volonté indéfectible de comprendre de la part des chercheurs contemporains les causes de ce drame 
Un récit émouvant qui soude la mort, l'art et la mémoire.( ref a GRIEEM » (Groupe de recherche pour l'identification et l'exploration de l'épave de La Méduse).

"Ils partirent à 151 et arrivèrent à 15… Qui connaît la véritable histoire du Radeau de La Méduse ? Peint en 1819, le chef-d'œuvre romantique de Théodore Géricault a atteint une telle renommée qu'il a depuis occulté le fait divers réel qui l'a inspiré. En juin 1816, un navire français, La Méduse, quitte le port de Rochefort en direction du Sénégal. Son équipage, composé de civils, fonctionnaires, marins et soldats doit s'installer dans cette ancienne colonie restituée par l'Angleterre. Mais par la faute de la cartographie aléatoire de l'époque et de l'imprévoyance de son commandant, La Méduse s'échoue sur un banc de sable, au large de la Mauritanie. Les canots de sauvetage se révélant en nombre insuffisant, 151 passagers sont sommés de prendre place sur un radeau de fortune de 20 mètres sur 12, avec cinq tonneaux de vin en guise de vivres. Seuls 15 d'entre eux survivront, secourus par un autre navire français, L'Argus, après treize jours de dérive. Quels terribles événements expliquent ce décompte macabre ?"

Depuis cette époque, et aussi longtemps que les structures noircies de la coque se dressaient encore au-dessus des eaux vertes du banc d'Arguin, il est probable que l'épave fut « visitée » à plusieurs reprises par des pillards à la recherche du « trésor » : trois barils contenant 90 000 pièces d 'or"

je me suis largement inspiré des observations liées aux découvertes de jean yves Blot  ....Il m'était difficile de faire autrement ....

"L, essentiel de l'anomalie que l on doit  attendre est donc composée d objets en fer massifs, canons ,ancres Nous disposons de magnétomètres pour détecter l' épave mais rien pour localiser la zone de recherches

La CSEE dispose du Sylosat pilier du positionnement en mer l'endroit ou se perdit la frégate découverte de l'épave grâce aux moyens du positionnement satellite de l'époque (SatNav).
Nous allons évoluer sur la partie du banc d 'Arguin la plus exposée   la houle celle ou les hauts fonds sont plutôt inquiétants entre trois et cinq mètres 
 --------------------------------------------------------------------------
L' anomalie magnétique vient d 'être retrouvée ... une forte concentration de fer et acier Les deux plongeurs sont enfin prêts notre bateau  jette l ancre a proximité du lieu de l 'anomalie constatée
Les minutes passent interminables;;;
Soudain une voix jaillit du haut parleur , sa voix ressemble a un vol de perruches au dessus d ;un champ de tournesols...
Des noms fusent ....canons de fer ,clous de cuivre , la voix répète «  c est la méduse il n 'y a pas a tortiller c est la méduse "
Nous sommes en décembre et l eau n' est certainement pas à 22 degrés la visibilité ne dépasse pas un mètre, un mètre cinquante la profondeur n 'est que de 5 a 6 mètres,le fond est de sable comme prévu , un morceau de métal oxydé apparaît
Au fur et a mesure de ma progression surgit le décor habituel d une épave ancienne … une tige métallique de forte section apparaît cette tige est la verge d une ancre, je découvre une seconde ancre posée sur le sable
Voilà justement un canon camouflé sous une immense gangue de calcaire .... tiens un autre.... un autre encore....
et soudain c est le choc une lueur dans le brouillard vert une cheville une grosse cheville de cuivre... l épave est celui  d'un navire de guerre........."


Le documentaire fiction d'Herlé Jouon raconte l'histoire d'une métamorphose : celle d'un des faits divers les plus dramatiques de la marine militaire en un des chefs-d'œuvre les plus percutants de la peinture française.

NOTE Le professeur Monod a une longue relation avec le banc d'Arguin. C'est à son initiative que le gouvernement mauritanien a transformé cette zone en parc national en raison de son extraordinaire richesse en poissons, qui en fait un lieu d'escale favori de millions d'oiseaux migrateurs.
 


Mais c'est aussi historique .....où l'on voit qu'un incompétent bien né M. de Chaumareys est nommé capitaine pour ce qui devait être une navigation de routine : transporter des émigrants à Saint Louis du Sénégal. Mais son incompétence n'avait  d'égale que
 Son ignorance de la navigation

Souvenir de vol

  1955  Notre Sunderland  Escale à Port Etienne  
Arrivons de Port Lyautey( aujourdh'ui Kenitra )

Le phare Coppoloni et le cap Cansado sont en vue. Un appel de la tour de contrôle et notre hydravion se  pose  par un  vent de sable aveuglant  ,traînant un long sillage  d'écume   ,sur le  plan d'eau de Port Etienne battu par les alizés soufflant dans   la baie du Lévrier  
Carte du cap Blanc, aujourd'hui râs Nouâdhibou (1958)Un groupe de boscos de la marine nationale  s'agite en tous sens et nous indique l'emplacement de la  bouée d'amarrage . Hydroplanage ,  approche prudente  ,la bouée est prise sans coup férir ,par un membre de l'équipage muni d'une longue gaffe.   Exercice de routine pour un équipage entrainé.

Notre chaloupe accoste au vétuste appontement de bois , secoué par le ressac., planté au bord d'une longue gréve blanche où des barques délabrées et de vieux chalutiers achèvent de disparaître,noyés par   une longue  coulée de sable 




,La bouée est prise sans coup férir ,par un membre de l'équipage muni d'une longue gaffe.  

Devant nous..... notre campement des années 50.....le vent et le sable


 C est ce cap qu 'a manqué "la méduse "dans la nuit du 1er au 2 juillet 1816 A une vingtaine de km au sud de Port Etienne tout au bout de la péninsule se dresse le phare du cap blanc pointe la plus avancée du continent saharien avant l' infléchissement de la côte vers le sud repère essentiel aux navigateurs
Carte du cap Blanc, aujourd'hui râs Nouâdhibou (1958)
Au delà 100 km plus bas s 'étend un vaste traquenard;..... des milliers de km 2   d un banc  de sable a peine immergé que les navires doivent à tout prix contourner par le large 



















 A marée haute ces bancs de sable sont invisibles et présentant un réel danger pour le navigateur non averti 
J ’ai  eu recours à mon  carnet de vol  jauni par le temps et bien rangé dans le fond d’un tiroir …je lis    20   séjours à Port Etienne et autant de survols de l’ile Tidra et des bancs d Arguin   Au cours de nos missions sur Port Etienne de 1955 à  1957  J’ai donc  survolé comme beaucoup d autres la  Mauritanie ,ses plages désertes , ses dunes , ses massifs rocheux  et enfin les bancs d Arguin  …Il m’était donc difficile de rester indifférent à la tragédie de  cette  frégate disparue dans la région au siécle dernier …..la  Méduse  tragédie reprise par les écrivains de l époque Et pourtant chaque jour en cours de vol ‘ aucun membre de l équipage  ne se posait  la question ignorant le drame qui s était déroulé le siécle précédent au large de cette région désertique
                                            Notre Sunderland amarré  à la bouée

Assailli par les mouettes ....!
Les maures  nous invitent sous leur tente pour un thé fort et sucré
Seul sur la planéte !


                                                                                                                                                  
Notre Survol journalier du Cap Blanc, promontoire rocheux et désolé sur fond de brume la baie du Lévrier  Plus désolé ,.plus stérile encore que le reste de la côte ... Pas le moindre buisson sur la côte sablonneuse ,pas le moindre relief que l'homme est en droit d'attendre du plus aride  des paysages ..et pourtant c'est le plus surprenant  refuge d'oiseaux marins de la planète ....mais c’est là aussi que nous  réalisons entre deux vols  les plus belles pêches en espérant que les requins ne viendront pas troubler notre quiétude de pêcheur amateur     


Distinguer en dessous de nous l’emplacement approximatif du naufrage c ‘était rechercher une aiguille dans une botte de foin…
 
En survolant ce lieu désertique ,de notre couche de  nuages   il nous est facile de distinguer sans efforts cette eau d'un vert profond qui s'éclairçit  lors de la présence d'un banc de sable effleurant  la surface de l'eau C'est   en effet le fameux banc d'Arguin, un immense banc immergé ,une plate forme sous marine située bien au large constamment recouverte d'eau... Une immensité d'eau de  faible profondeur à différents endroits cachant comme on le sait … un  gigantesque  piège aux marins non informés ..Ce sont les bancs de sable  ….’C est là que  la Méduse s’échoua un beau jour de 1816 

Le privilège de survoler cette région et de découvrir sous un ciel limpide les bancs d’Arguin  ,incite inévitablement à vouloir évoquer et comprendre les causes de ce drame

Inexpérience du capitaine ou cartes mal renseignées ? Le sujet a été largement traité !
Nous tentons quand même quelques approches radar ;;; Ne serait ce que pour évaluer  le point de ce  naufrage célébre ,mais rien ce jour  ,ne dissipera la part de mystere qui enveloppe cette disparition Face a cette terre aride la méduse s'est choisie la plus austère  des tombes , « les bancs d’Arguin » un immense plateau  à fleur d'eau ,vaste banc de sable ….qui émerge à marée basse ... quelque part au sud du cap Blanc par le travers de l'ile Tidra 


 Notons la position exacte du naufrage en 1816 que nous survolions pratiquement chaque jour dans le cadre de nos missions 
20 degrés de latitude nord 17 degrés west par le travers de l ile Tidra    ( 5 metres d'immersion environ  100  miles au sud de Port Etienne ( Nouadhibou) notre base d hydravion Sunderland 

 
Sunderland ...décollage !!!!

Recherches de l 'épave de la méduse ( suite )


La réponse je la trouverai 50 années plus tard ….lors de la lecture de l’ouvrage d un remarquable explorateur des fonds marins jean yves Blot
Découverte de l’épave en 1980 .donc 25 ans aprés notre séjour à Port Etienne


Je fais référence à son ouvrage « Chronique d’un naufrage ordinaire «publié en 1980
Dans le cadre des moyens de recherches, l’exploration aérienne , le sonar que l on utilise dans nos escadrilles ,les sondeur à sédiments , le scanner à infra rouges apparaissaient d’emblée inutilisables
Restait le magnétométre à protons mis au point pendant la seconde guerre mondiale lors de la recherche d’un moyen de détection des sous marins en plongée et qui devait permettre de déceler les parties métalliques issues de l’épave et réparties sur une centaine de metres carrés
La chance sourit enfin à l’expédition , une anomalie magnétique de 1000 gammas est repérée puis confirmée ( reference faite à l ouvrage de jean yves Blot) Deux plongeurs confirment la présence d’une épave et revenus à la surface annoncent la présence sur le fond de canons de fer et de clous de cuivre L’enthousiasme est grand …. ce ne peut être que la Méduse

Jean yves Blot plonge à son tour dans une eau opaque et glauque La visibilité ne dépasse pas 1 mètre 50 et la profondeur est limitée à 5 ou 6 mètres
« Quelques herbes épaisses poussent ça et là …. une épave ancienne surgit….rongée par plus d’un siècle de séjour sous marin Des poissons hantent le
fond …..
les minutes passent interminables;;;

Soudain une voix jaillit du haut parleur , sa voix ressemble a un vol de perruches au dessus d ;un champ de tournesols...
Des noms fusent ....canons de fer ,clous de cuivre , la voix répète «  c est la méduse il n 'y a pas a tortiller c est la méduse
Nous sommes en décembre et l eau n est certainement pas a 22degrés la Visibilité ne dépasse pas un mètre, un mètre cinquante la profondeur n 'est que de 5 a 6 mètres,le fond est de sable comme prévu , un morceau de métal oxydé apparaît
Au fur et a mesure de ma progression surgit le décor habituel d une épave ancienne … une tige métallique de forte section apparaît cette tige est la verge d une ancre, je découvre une seconde ancre posée sur le sable




En conclusion quelle que soit la vérité ,c’est l’horreur du drame  du radeau mis en évidence par la réaction de l’opinion publique devant le tableau de Géricault   qui retiendra l’attention .La rencontre du drame et d’une œuvre exceptionnelle exaltant et fixant  l’image de ces hommes désespérés  n’a pu  laisser indifférents les amateurs de sensations fortes 

Incendie a bord

 Le 30 décembre 1953 noroit no 22    nous décollons pour un vol de  huit heures ,  pleins complets , équipage entrainé , plein beau temps Le ciel est bleu sans nuages et les derniers reliefs de la côte s estompent au loin
Soudain une fumée .... envahit  le cockpit Un incendie se déclare .....  Réaction instantanée du pilote «  Coupez le radar «  ..Une grosse fumée aveuglante.. Inquiétude générale  .... le feu se propage rapidement  dans l aile gauche
Manoeuvre délicate …Le pilote dans un réflexe de circonstance plonge l hydravion vers la mer …le choc est brutal ....l hydravion rebondit sur les crêtes de vagues  Le feu prend des proportions ;;;
Précipitation vers les  dinghies de sauvetage 
 le pilote, homme d 'expérience lutte pour maintenir l avion en ligne de vol 
Les flammes surgissent et nous aveuglent Posés en catastrophe  i.C'est  la chasse aux gilets et aux canots de sauvetage Plongeon dans l eau glacée Mais que l èau est  froide!
Me voici seul dans mon dinghie Isolé …mae west équipée , flottant  au grès de ce  vent de décembre sur les eaux agitées de la méditerranée…
Heureusement initiative  le radio de bord avait eu la bonne idée de lancer un SOS …. 
Aprés deux heures d' errements sur les eaux froides   nous voici  environnés de bateaux .....Enfin  recueillis  par tout ce qui pouvait naviguer dans notre secteur  Bateaux lançés à notre recherche pendant que notre vaisseau se consumait lentement mais sûrement ..berçé par ce vent d hiver glacial et pénétrant 
Un disparu toutefois Un membre d équipage...le médecin .... Guidé par son instinct   aventureux il  avait  formulé le désir de participer à notre vol et  quitté l avion en toute indépendance …retrouvé aprés de longues heures de recherches  il nageait alors désespérément ,porté par le vent violent , mae west perforée et le corps couvert de fluorescéine , teinture artificielle qui lui donna pour une semaine l’apparence d’un mort vivant

 Il ne remettra plus jamais les pieds sur cet avion..... nous assure t il !

 Mais que l 'eau était froide  en ce 30 décembre !



Publié il y a 4th December 2016 par roger cornevin-hayton

Re: ESCADRILLE 53 S


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 La première installation de la 
marine française remonte au moins à 1917 (premier commandant de la base). Accueillant des hydravions avant guerre, la base est endommagée pendant les combats de la Seconde Guerre mondiale : occupée par les Allemands à partir de novembre 1942, elle est bombardée plusieurs fois puis reprise par les Américains en mai 1943.
Remise en état après guerre, la BAN Karouba abrite plusieurs unités dont la flottille 9F et la flottille 17F.

 Deux semaines auparavant dans les eaux de la méditerannée l’un de nos hydravion avait pris feu en vol alors que nous partions pour une mission de huit heures
 Quelques aventures  lors d un vol navigation Une fumée
Résultat de recherche d'images pour "dinghie de sauvetage"noire se dégage du poste radar et le feu attisé par les filets d’air se développe rapidement dans l’aile gauche 

Notre salut nous le devons  a une évacuation rapide des lieux et un saut précipité dans les dinghies de sauvetage Un bateau averti par SOS vint à notre secours alors que l’incendie à bord faisait rage et pendant ce temps nous naviguions sur les flots agités poussés par le vent du nord
Mais où est donc le médecin que nous avions embarqué pour un vol d 'accoutumance ? Disparu ! nous le retrouvons en fin d après midi couvert de fluorecéine nageant désespérément vers la côte


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Bizerte  le port  
A la recherche de l 'épave d un" noroit"sur le lac de Bizerte

PLUSIEURS COURS AUX ETATS UNIS DANS LES ANNEES 60 ME DEMONTRERENT QUE CES RECHERCHES AURAIENT PU ËTRE ABREGEES PAR DES MOYENS DE DETECTION ET DE LOCALISATION APPROPRIES 

Résultat de recherche d'images pour "BASE KAROUBA"Résultat de recherche d'images pour "LAC DE BIZERTE"


Seul à la tour de contrôle la vision de cet hydravion en chute libre avant un amerrissage je crois que je ne pourrai jamais l' oublier
et mon irruption soudaine dans le bureau de commandement fit forte impression parmi les membres du service administratif
Une lourde inquiétude toutefois  Remontant avec le commandant de la base au sommet de la vigie .....nous découvrons  la surface  
du lac agitée par  le vent  .....l écume des vagues ... le calme absolu .....
Regard interrogateur du commandant et plutôt sceptique....
. J'avais révé ? je commençais à douter ..
Mais non.... après 10 minutes d 'attente angoissante un morceau de la coque remonte ,puis deux ,puis trois ..et enfin une partie importante du poste pilote 
Devrais je dire soulagement;.?.. je réalise que je ne m 'étais pas trompé Au même moment confirmation de la catastrophe Quelle sensation bizarre!et quelle contradiction dans mes sentiments !








A la tour de contrôle et seul témoin du crash d un hydravion "noroit " avec huit occupants je m attendais donc à être désigné pour les recherches de l 'épave Huit hommes a bord !Un seul survivant grièvement blessé 
La progression des scaphandriers sur les fonds sablonneux du Lac de Bizerte couverts de hautes herbes semblait interminable   
Nous étions en 1954  et aucun moyen de détection n 'était en      mesure de détecter une masse métallique par 30 mètres de fond De mon bateau de secours je ne pouvais qu' organiser les zones de recherche Par contre  j étais en mesure de constater l'épuisement des scaphandriers 
 

Un fonds marin couvert d herbes  et de sable 

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Depuis une année après une arrivée de rêve sur la" ville de Tunis" le premier juin soit une semaine après la naissance de Pascale nous décidons avec mon beau père de visiter les ruines de Carthage Ce premier juin jour mémorable nous prenons un car direction Tunis A bord c est l 'euphorie des grands jours,cris de joie ,chants démonstration d enthousiasme 
Privés d informations nous ignorions totalement que Bourguiba revenait d exil et que tout un peuple  attendait son retour avec passion

Résultat de recherche d'images pour "RETOUR D EXIL BOURGUIBA"Résultat de recherche d'images pour "retour bourguiba exil"

Bien sûr pas de guide sur le site de Carthage le désert !si bien que nous décidons de visiter le site en totale liberté ! 

Résultat de recherche d'images pour "PINTEREST ALGER"



Nous quittons Bizerte Décollage de la base de  Karouba dans une gerbe d’écume …un dernier salut à Bizerte ,sa plage bordée de palmiers,et  sa médina . Une pensée pour Bourguiba chevauchant en juin 55 un fringant cheval noir    et franchissant  au galop les remparts de la ville comme tous les grands héros de l’histoire 


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Cap sur Alger et Port Lyautey( aujourd’hui Kenitra) Un regard en passant sur Tabarka et ses fonds transparents. Dans le lointain les eaux vertes du lac  d'ElMellah brillent au soleil . Un souvenir de vol ..un amerrissage en douceur  sur ce lac non pas sur Noroit mais sur Dornier Notre hydravion nous avait conduit tout droit  ,dans l’épaisseur des feuillages d’ un  village  blotti  dans la verdure ... Les habitants stupéfaits vinrent nous prêter mainRésultat de recherche d'images pour "VILLAGE PALMIERS"forte en nous aidant à hâler notre hydravion vers le rivage . Dans le calme de cette nature ,  un   pic nic   consistant auquel participeront  quelques habitants est  improvisé dans une totale allégresse  .
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C'est enfin  Constantine ,et le tumultueux fleuve du  Rummel , mais aussi Alger étalée à flanc de montagne ,dans la lumiére  .
Au nord de Tanger, les côtes d’Espagne et la ville forte de Tarifa ….et au loin ,à travers les brumes, le profil sévére du rocher de Gibraltar
Résultat de recherche d'images pour "le rummel"

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Destination Port Etienne  26 octobre 1955        Karouba  Port Lyautey   7 heures de vol sur Sunderland
.
Cap sur Alger et Port Lyautey ( aujourd’hui Kenitra) Un regard en passant sur Tabarka et ses fonds transparents. Dans le lointain les eaux vertes du lac  d'El Mellah brillent au soleil . Un souvenir de vol ..un amerrissage en douceur  sur ce lac nous avait conduit tout droit  ,dans l’épaisseur des feuillages  d’ un  village  blotti  dans la verdure ... Les habitants stupéfaits vinrent nous prêter main forte en nous aidant à hâler notre hydravion vers le rivage . Dans le calme de cette nature ,  un   pique-nique  consistant auquel participent quelques habitants est  improvisé dans une totale allégresse  .
 

Résultat de recherche d'images pour "PINTEREST ORAN"
C'est enfin  Constantine ,et le tumultueux fleuve du  Rummel , mais aussi Alger étalée à flanc de montagne ,dans la lumiére  .
Au nord de Tanger, les côtes d’Espagne et la ville forte de Tarifa ….et au loin ,à travers les 
Résultat de recherche d'images pour "breguet deux ponts"
Résultat de recherche d'images pour "TARIFA"brumes, le profil sévére du rocher de Gibraltar





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Une fuite d'huile inattendue …..et c’est l’escale     à Port Lyautey sur l'Oued Sebou . Descente acrobatique dans un brouillard tenace  .
Les plans de l'hydravion sont terriblement glissants ,un faux mouvement... et c'est le plongeon dans l'oued ..

   
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27 octobre 1955   Port  Lyautey
                                                                       



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 .
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Sunderland 53 S 1 24 Fevrier 1957 Dakar bel air Bathurst 
ref carnet de vol extraits de mon journal 

En route pour 
Bathurst( Gambie anglaise ) ;;;aujourd hui Banjul 
La Gambie ;;; Petit État continental d'Afrique. enclavé dans le Sénégal, s'étend de part et d'autre du cours inférieur et de l'estuaire du fleuve Gambie, Voilà notre objectif …Nous allons rendre visite au consul de France....et nous trouvons à notre arrivée un essaim de jeunes filles impatientes de visiter notre avion.........en notre compagnie
Vol tranquille Notre vaisseau se pose sur un plan d’eau encombré de bateaux les plus divers
Arrivée au port en hydroplanant ….port trés fréquenté Mais ou est donc la bouée d amarrage , ?L’eau défile de part et d autre à grande vitesse et les trainards( éléments de toile en forme d entonnoirs utilisés sur les plans d eau par vent faible ) sont rapidement largués à la demande du pilote par les hublots arrière du pont inférieur
 
Cette approche précède la prise de bouée d’amarrage délicate sur ce plan d’eau sans  rides 



BBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBB

   Parlons du  Sénégal !

Chaque jour je survolais l ile de Gorée  aussi bien au décollage qu' à l'amerrissage.......une douzaine de décollages et d'amerrissages par matinée ...




Photo

 
je ne pouvais donc faire autrement que de songer et de rêver en dehors des perçées radar au spectacle qui se déroulait sous la coque de    l'hydravion .....les   contours  de ... l île de Gorée 

Evoquons le passé  de cette petite île  de Gorée   située à 3,5 km au large de Dakar et des côtes du Sénégal,
 Elle fut  du XVe au XIXe siècle le plus grand centre de commerce d'esclaves de la côte africaine

Gorée .....28 ha petite ile,longue d un kilomètre au plus ; située dans une mer intérieure au centre de l 'anse dessinée par l éperon rocheux qui porte Dakar  Il ne faut que quinze minutes  aux vedettes à vapeur pour aller d un lieu à un autre
Résultat de recherche d'images pour "carte gorée"
Mais mes lectures et mes découvertes me faisaient comprendre que l histoire du Sénégal était marquée par 
l histoire de Gorée et chaque vol au dessus de cette ile pleine d histoire me faisait rêver
Petite île témoignant d 'un passé particulièrement douloureux et d’une expérience humaine sans précédent dans l’histoire des peuples.Résultat de recherche d'images pour "PINTEREST MOUETTES"
Assailli par les mouettes!!!!

Son histoire   apporte alors un témoignage exceptionnel sur l’une des plus grandes tragédies de l’histoire des sociétés humaines : la traite négrière.
— Forts, bâtisses, rues, places, etc. — racontent, chacune à sa manière, l’histoire de Gorée qui a été du XVe au XIXe siècle le plus grand centre de commerce d’esclaves de la côte africaine.
Résultat de recherche d'images pour "LA MAISON DES ESCLAVES GOREE"
 Son architecture est caractérisée par le contraste entre les sombres quartiers des esclaves et les élégantes maisons des marchands d'esclaves. 
Le  président des Etats unis O Bama  lui-même attiré par la terre de ses ancêtres du Kenya marqua un point d honneur à vouloir  visiter en  2013 le continent qui avait vu naître ses ançêtres  et surtout rendre hommage à l’immensité des esclaves noirs qui avaient quitté par la force leur terre natale .





Un quart d'heure en chaloupe suffit pour relier Gorée au reste du continent. D'une superficie de 28 hectares, l'île attire de nombreux visiteurs qui ressentent une émotion particulière en parcourant ses ruelles étroites et paisibles.  
Trois siècles durant, de nombreux africains ont été réduits à l'esclavage et embarqués, à partir de l'île de Gorée, en direction du continent américain.
http://i47.servimg.com/u/f47/14/17/85/70/1960_c11.jpg DansRésultat de recherche d'images pour "PINTEREST ILE DE GOREE" la fameuse Maison des Esclaves, à quelques encablures de Dakar on peut encore voir les cellules des femmes, des hommes ou des enfants, les cachots pour les rebelles, la porte pour le «voyage sans retour» donnant sur l'océan, et l'escalier à double révolution conduisant aux appartements des négriers



HISTORIQUE DE L'ESCLAVAGE ET DE LA TRAITE
 L'île de Gorée située face à Dakar est devenue un des symboles de la traite transatlantique, un « lieu de mémoire ». Elle est inscrite depuis 1978 à l'inventaire du patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO (cf. visite virtuelle de la « maison des esclaves de Gorée sur le site de l'UNESCO). Compte tenu de sa petite taille (800 m sur 200), elle ne fut pas un site de traite de l'importance de ceux de l'Angola, du Congo ou du Bénin. Elle devint en 1677 une possession française. Elle eut un rôle d'escale de ravitaillement et d'entrepôt commercial. Ses maisons les plus anciennes permettent d'évoquer le souvenir de ceux qui ont passé dans leurs cellules leurs derniers jours en Afrique avant de franchir la « porte du voyage sans retour ».
Eric MESNARD
Ecrire sur l’esclavage et la traite des Noirs est douloureux et périlleux,mais l histoire (de 1550 à 1850)est là présente pour nous rappeler un certain nombre de faits témoignant de l horreur de la traite et du terrible comportement des négriers

Cet   événement nommé " la traite des noirs " marqua l’histoire de l’humanité : À cette époque, les Européens amenèrent entre 10 et 12 millions d’esclaves africains en Amérique, par bateau. Cet événement a marqué de façon particulière et dramatique le cours de l’histoire sur tout le continent américain.

 j ai pu trouver une explication lors de mes recherches sur le sujet 

Les pertes en vies humaines commençaient lors de la chasse aux futurs esclaves, se continuaient pendant leur acheminement jusqu'à l’embarquement sur la côte atlantique puis lors de la traversée. 
On estime à 30% le nombre de captifs finalement débarqués sur les côtes Américaines ou autres tel le Brésil

 En effet, à cette époque, plusieurs grands pays européens, désireux de s’approprier davantage de territoires et de richesses, ont mis en oeuvre des expéditions visant à découvrir de nouvelles terres à exploiter. Les pays européens ont donc envoyé des colons pour peupler les nouvelles colonies européennes d’Amérique.
 Les colons avaient le mandat d’exploiter ces nouvelles terres      étrangères et d’en tirer des ressources naturelles (or, argent, café, sucre, coton), qui allaient permettre aux Européens de s’enrichir.
C’est entre 20 et 100 millions d’hommes et de femmes, qui furent perdus pour le continent africain et livrés au destin  le plus affreux
                     AFRICAINE COTE        D IVOIRE

Résultat de recherche d'images pour "ile de goree sénégal"Au Sénégal, il y avait un esclave pour un homme libre et, dans certaines régions quatre à seize esclaves par homme adulte libre.

L’esclavage et le servage ont donc  été à la base de l’économie de la plupart des civilisations et  furent  
                                  La maison des esclaves....la porte pour le voyage sans retour....
abolis en France en1848                       
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1955  Notre Sunderland  Escale à Port Etienne  
Arrivons de Port Lyautey( aujourdh'ui Kenitra )

Le phare Coppoloni et le cap Cansado sont en vue. Un appel de la tour de contrôle et notre hydravion se  pose  par un  vent de sable aveuglant  ,traînant un long sillage  d'écume   ,sur le  plan d'eau de Port Etienne battu par les alizés soufflant dans   la baie du Lévrier  
Un groupe de boscos de la marine nationale  s'agite en tous sens et nous indique l'emplacement de la  bouée d'amarrage . Hydroplanage ,  approche prudente  ,la bouée est prise sans coup férir ,par un membre de l'équipage muni d'une longue gaffe.   Exercice de routine pour un équipage entrainé. 

Résultat de recherche d'images pour "hydravion sunderland gaffe" 
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Notre chaloupe accoste au vétuste appontement de bois , secoué par le ressac., planté au bord d'une longue gréve blanche où des barques délabrées et de vieux chalutiers achèvent de disparaître,noyés par   une longue  coulée de sable 






,La bouée est prise sans coup férir ,par un membre de l'équipage muni d'une longue gaffe.   

 


Devant nous..... notre campement des années 50.....le vent et le sable
nous découvrons N......ville




A une vingtaine de km au sud de Port Etienne tout au bout de la péninsule se dresse le phare du cap blanc pointe la plus avancée du continent saharien avant l' infléchissement de la côte vers le sud repère essentiel aux navigateurs
 C est ce cap qu 'a manqué la méduse dans la nuit du 1er au 2 juillet 1816 

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Au delà 100 km plus bas s 'étend un vaste traquenard;..... des milliers de km 2   d un banc  de sable a peine immergé que les navires doivent à tout prix contourner par le large  






















 A marée haute ces bancs de sable sont invisibles et présentant un réel danger pour le navigateur non averti


J ’ai  eu recours à mon  carnet de vol  jauni par le temps et bien rangé dans le fond d’un tiroir …je lis    20   séjours à Port Etienne et autant de survols de l’ile Tidra et des bancs d Arguin   Au cours de nos missions sur Port Etienne de 1955 à  1957  J’ai donc  survolé comme beaucoup d autres la  Mauritanie ,ses plages désertes , ses dunes , ses massifs rocheux  et enfin les bancs
 d Arguin  …Il m’était donc difficile de rester indifférent à la tragédie de  cette  frégate disparue dans la région au siècle dernier …..la  Méduse  tragédie reprise par les écrivains de l époque Et pourtant chaque jour en cours de vol ‘ aucun membre de l équipage  ne se posait  la question ignorant le drame qui s était déroulé le siècle précédent au large de cette région désertique
                                            Notre Sunderland amarré  à la bouée
Assailli par les mouettes ....!
Seul sur la planéte

                                                  
Les maures  nous invitent sous leur tente pour un thé fort et sucré



                                                                                                                                                  
Notre Survol journalier du Cap Blanc, promontoire rocheux et désolé sur fond de brume la baie du Lévrier  Plus désolé ,.plus stérile encore que le reste de la côte ... Pas le moindre buisson sur la côte sablonneuse ,pas le moindre relief que l'homme est en droit d'attendre du plus aride  des paysages ..et pourtant c'est le plus surprenant  refuge d'oiseaux marins de la planète ....mais c’est là aussi que nous  réalisons entre deux vols  les plus belles pêches en espérant que les requins ne viendront pas troubler notre quiétude de pêcheur amateur     


Distinguer en dessous de nous l’emplacement approximatif du naufrage c ‘était rechercher une aiguille dans une botte de foin…
 
En survolant ce lieu désertique ,de notre couche de  nuages        il nous est facile de distinguer sans efforts cette eau d'un vert profond qui s'éclairçit  lors de la présence d'un banc de sable effleurant  la surface de l'eau C'est   en effet le fameux banc d'Arguin, un immense banc immergé ,une plate forme sous marine située bien au large constamment recouverte d'eau... Une immensité d'eau de  faible profondeur à différents endroits cachant comme on le sait … un  gigantesque  piège aux marins non informés ..Ce sont les bancs de sable  ….’C est là que  la Méduse s’échoua un beau jour de 1816 


Le privilège de survoler cette région et de découvrir sous un ciel limpide les bancs d’Arguin  ,incite inévitablement à vouloir évoquer et comprendre les causes de ce drame
Résultat de recherche d'images pour "PINTEREST DESERT"
Inexpérience du capitaine ou cartes mal renseignées ? Le sujet a été largement traité !
Nous tentons quand même quelques approches radar ;;; Ne serait ce que pour évaluer  le point de ce  naufrage célèbre ,mais rien ce jour  ,ne dissipera la part de mystere qui enveloppe cette disparition Face a cette terre aride la méduse s'est choisie la plus austère  des tombes , « les bancs d’Arguin » un immense plateau  à fleur d'eau ,vaste banc de sable ….qui émerge à marée basse ... quelque part au sud du cap Blanc par le travers de l'ile Tidra 

 Notons la position exacte du naufrage en 1816 que nous survolions pratiquement chaque jour dans le cadre de nos missions 
20 degrés de latitude nord 17 degrés west par le travers de l ile Tidra    ( 5 metres d'immersion environ  100  miles au sud de Port Etienne ( Nouadhibou) notre base d hydravion Sunderland 
Carte du cap Blanc, aujourd'hui râs Nouâdhibou (1958) 
Sunderland ...décollage !!!!

Recherches de l 'épave de la méduse ( suite )


La réponse je la trouverai 50 années plus tard .lors de la lecture de l’ouvrage d un remarquable explorateur des fonds marins jean yves Blot
Découverte de l’épave en 1980 .donc 25 ans aprés notre séjour à Port Etienne

Je fais reference à son ouvrage « Chronique d’un naufrage ordinaire «publié en 1980
Dans le cadre des moyens de recherches, l’exploration aérienne , le sonar que l on utilise dans nos escadrilles ,les sondeur à sédiments , le scanner à infra rouges apparaissaient d’emblée inutilisables
Restait le magnétometre à protons mis au point pendant la seconde guerre mondiale lors de la recherche d’un moyen de détection des sous marins en plongée et qui devait permettre de déceler les parties métalliques issues de l’épave et réparties sur une centaine de metres carrés
La chance sourit enfin à l’expédition , une anomalie magnétique de 1000 gammas est repérée puis confirmée ( reference faite à 
l ouvrage de jean yves Blot) Deux plongeurs confirment la présence d’une épave et revenus à la surface annoncent la présence sur le fond de canons de fer et de clous de cuivre L’enthousiasme est grand …. ce ne peut être que la Méduse

Jean yves Blot plonge à son tour dans une eau opaque et glauque La visibilité ne dépasse pas 1 mètre 50 et la profondeur est limitée à 5 ou 6 mètres
« Quelques herbes épaisses poussent ça et là …. une épave ancienne surgit….rongée par plus d’un siècle de séjour sous marin Des poissons hantent le fond …..
Les minutes passent interminables;;;

Soudain une voix jaillit du haut parleur , sa voix ressemble a un vol de perruches au dessus d ;un champ de tournesols...

Des noms fusent ....canons de fer ,clous de cuivre , la voix répète «  c est la méduse il n 'y a pas a tortiller c est la méduse

Nous sommes en décembre et l eau n est certainement pas a 22degrés la Visibilité ne dépasse pas un mètre, un mètre cinquante la profondeur n 'est que de 5 a 6 mètres,le fond est de sable comme prévu , un morceau de métal oxydé apparaît
Résultat de recherche d'images pour "LA MEDUSE"

Au fur et a mesure de ma progression surgit le décor habituel d une épave ancienne … une tige métallique de forte section apparaît cette tige est la verge d une ancre, je découvre une seconde ancre posée sur le sable
Résultat de recherche d'images pour "LA M2DUSE"


 


En conclusion quelle que soit la vérité ,c’est l’horreur du drame  du radeau mis en évidence par la réaction de l’opinion publique devant le tableau de Géricault   qui      retiendra l’attention .La rencontre du drame et d’une œuvre exceptionnelle exaltant et fixant  l’image de ces hommes désespérés  n’a pu  laisser indifférents les amateurs de sensations 


 
Cap sur Port lyautey  ,un regard sur Tabarka  et ses  fonds transparents  Dans le lointain les eaux vertes du lac el mellah brillent au soleil
Résultat de recherche d'images pour "port lyautey"
Une fuite d'huile inattendue …..et c’est l’escale     à Port Lyautey sur l'Oued Sebou . Descente acrobatique dans un brouillard tenace  .
Les plans de l'hydravion sont terriblement glissants ,un faux mouvement... et c'est le plongeon dans l'oued ..
     
        
27 octobre 1955   Port  Lyautey                

Décollage de Port lyautey ,cap sur Port Etienne (aujourd’hui Nouâdhibou). Durée de vol 3 heures
Cap juby sur notre gauche noyé dans les sables du Rio de Oro...Une pensée pour Mermoz chef de station à Cap juby  ,  privé de vol et peu enthousiaste à l'idée en 1930 de vivre loin du monde et de l'aventure de l'aéropostale
  " Ce petit poste était alors aussi isolé de toute vie qu'un ilot perdu en mer ...cette dune toujours à sa place ,ce fort espagnol... » écrira  Saint Exupery   En effet Il  passera plusieurs années dans ces lieux  avec pour mission le secours aux aviateurs perdus dans le désert
Le chef espagnol du Rif veut affirmer la prépondérance de l’Espagne sur ce morceau de territoire  .Saint  Exupery  est désigné comme chef de place en octobre  1927
C’est justement en 1928, en tant que chef d’escale de Cap Juby, que Saint-Exupéry passera  ses nuits à écrire « Courrier Sud ». Il rentre en France et présente son manuscrit  En 1929, Saint-Exupéry prend sa « plume » et écrit son premier roman, « Vol de Nuit », durant ses expéditions. Ses  romans connaîtront un immense succès dans le monde entier. A  l’issue de ces publications , il posera  sa combinaison de pilote pour un costume d’écrivain.
Mais sa mission à Cap juby c’est avant tout d’assurer un  rapprochement avec les autorités espagnoles au mieux des intérêts  de la compagnie
 La sécurité des postes du désert s’installera alors  tranquillement dans une austérité monacale dans ce petit poste où la solitude  est propice à la réflexion et à l’écriture 
Saint Exupéry conserve l’esprit du pionnier     …mais bénéficie de l’expérience des épreuves traversées lors des années passées à découvrir le monde 


Le phare Coppoloni et le cap Cansado sont en vue. Un appel de la tour de controle et notre hydravion se  pose  par un  vent de sable aveuglant  ,trainant un long sillage  d'écume   ,sur le  plan d'eau de Port Etienne battu par les alizés soufflant dans   la baie du Lévrier  




 27 octobre    Escale à Port Etienne  




 Un groupe de boscos de la marine nationale  s'agite en tous sens et nous indique l'emplacement de la  bouée d'amarrage . Hydroplanage ,  
Approche prudente  ,la bouée est prise sans coup férir ,par un membre de l'équipage muni d'une longue gaffe.   Exercice de routine pour un équipage entrainé. 
Notre chaloupe accoste au vétuste appontement de bois , secoué par le ressac., planté au bord d'une longue gréve blanche où des barques délabrées et de vieux chalutiers achèvent de disparaitre,noyés par   une longue  coulée de sable 

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Résultat de recherche d'images pour "bateaux abandonnés port etienne"A chaque  décollage je me poserai cette éternelle question..Pourquoi ces bateaux en plein délabrement sont ils venus mourir si  loin de leur port d'attache ?
Résultat de recherche d'images pour "bateaux abandonnés"Une  vedette de la marine accoste pour les pleins de carburant... visite aprés vol ...vérifications diverses par l'équipage  ..Parés pour un prochain décollage . ; ; ;
Au loin la blancheur des maisons de forme semi sphériques de Port Etienne se détache sur la teinte unie des  dunes. Elles semblent construites sur le trajet du vent , qui balaie la baie  avant de traverser le village .Deux miradors , plusieurs "demi tonneaux"    de type  Nyssen...C'est  la base marine ... !


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N.......ville  notre escale perdue dans les sables

L'eau potable est très rare sur cette terre isolée et le pastis du bar remporte un franc succès .   Des   toiles de  parachutes  tendues au plafond apportent une sensation de confort .Visage impénétrable , les maures  de l'escale nous observent en silence

Des  hamacs abandonnés depuis de longues semaines au sable du désert nous tendent  les bras .  Le sable est partout ...Les mouches s'accumulent en grappes sur les cordons de notre lit de fortune et s'envolent dans un lourd bourdonnement …

19 Juillet   En route pour l'Aguerra


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Pour n'être pas nés  dans ce désert on peut toujours s'y adapter … aussi décidons nous malgré un  brûlant vent de sable  d'aller rendre visite aux phoques de Mauritanie en gardant à l'esprit  que les multiples facettes du désert sont toutes hostiles à l'homme non aguerri .
Départ en camion  4 x 4 dés l'aube  Long périple qui nous conduit au sommet d'une falaise surplombant la baie


Des phoques Moine  installés dans ces eaux depuis des générations . .et  guidés par les courants froids  ont découvert ,miracle de la nature  les eaux les plus poissonneuses du monde 
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Au retour photo devant le fort espagnol en présence d’une sentinelle espagnole très discréte
Un groupe de nomades  enturbanné de cotonnades indigo nous invite sous la tente ,pour un thé fort et sucré Le premier verre est pour l'hôte d'honneur .Préséance  de rigueur  Le traçé de la frontiére entre la Mauritanie et le Rio de Oro date du début du XXéme siécle , alors que la Mauritanie est française et le Sahara occidental, espagnol. Le 27 juin 1900 , la France et l'Espagne signent le traité de Paris qui définit la frontière entre le Río de Oro (espagnol) et la Mauritanie (française)[1]. Le 4 octobre1904, la convention de Paris fixe les frontières du Saguia el-amra et de Cap Juby
  
 Limite HISTORIQUE ......entre le Sahara espagnol et la Mauritanie                                             La sentinelle espagnole souhaite poser pour la photo..

Après le départ des Espagnols en 1975-1976 suite aux accords de Madrid  le Maroc et la Mauritanie se partagent le Sahara occidental, mais un mouvement indépendantiste sahraoui, le Front Polisario, armé principalement par l'Algérie  et la Libye, s'oppose à cette annexion.


22 juillet    ordre de mission   .Exercice de navigation  
En embarquant sur notre vaisseau il nous faut surtout pallier aux dégâts causés par les mouettes ….



 Un ordre de mission nous parvient  du ministére de la marine ...identifier l'emplacement futur de la capitale de la Mauritanie... Nouakshott
Le navigateur note les coordonnées du lieu et nous décollons du plan d'eau dans un nuage d'écume  et d'embruns Le soleil      s'obscurcit ,un mur de sable barre complétement l'horizon .Au ras du sol les filets de sable et les tourbillons poursuivent      leur course saccadée .Un voyageur égaré , dont les traces , fragiles témoins de son passage ,aurait grand mal à s'orienter
Résultat de recherche d'images pour "guerrier mauritanien"Vertical Nouakshott !annonce notre navigateur en sueur  et très affairé  Pas un arbre,  pas de campement ...Une immensité de sable  Le navigateur a du se tromper . Mais non une oasis véritable ilot de verdure se dessine ...quelques      tentes... un troupeau de dromadaires... .Nous avons identifié l’emplacement de  la future capitale de la Mauritanie 
Nouakchott est la capitale de la Mauritanie depuis 1957, au bord de l'océan Atlantique. Nouakchott a été créée sur une zone de campement.
Résultat de recherche d'images pour "nomades mauritaniens"
La Mauritanie ( futur état independant en 1960 alors qu’elle avait été  rattachée à l’Afrique Occidentale française depuis 1920 Elle gagnera sa place sur l’échiquier international avec l’entrée à l’organisation des nations unies en 1960 et sa reconnaissance par le Maroc en 1969  )
Résultat de recherche d'images pour "nouakchott"

 28  Juillet



Résultat de recherche d'images pour "pelicans"Ramassage de coquillages et de moules après le vol de nuit  Une immense marée mouvante et brunâtre ..des milliers de crabes brandissant  comme un rempart vers le ciel  leur unique  pince blanche   détalent sur la plage dés notre arrivée et disparaissent dans leurs trous   Des pélicans , des mouettes, des flamands roses,des cormorans dont le décollage lourd  et laborieux  nous remplit de joie  
Résultat de recherche d'images pour "barracudas"Plusieurs membres de l'équipage s'adonnent à leur passion favorite   ,la pêche…barracudas , requins ,raies ,murénes agrippées aux rochers , peuplent les eaux  de ce port  du bout du monde mais  la vision de ces bateaux abandonnés ne donne t elle pas l'impression  de décevoir ces hommes qui ont tant espéré ,en voulant  profiter trop rapidement des richesses de ces contrées désertiques où le temps semble s’être arrêté 
Poste frontière entre la Mauritanie et le Rio de Oro 
29 juillet


En avant pour l'Aguerra  village  situé juste à la frontiére du Rio de Oro  et de la Mauritanie .Ce territoire est  sous domination espagnole Une garnison d'une quinzaine d'hommes a établi son campement dans les murs de ce fortin  . Le village se protège du vent de sable par de rares barrières de végétation arrachées au désert ,.le sable succéde au sable et la végétation semble capituler  

Au retour notre 4x4 s'enlise dans un monticule de sable …. le crabotage et l’ardeur des passagers nous aident  à sortir  péniblement de notre situation  . .

Résultat de recherche d'images pour "maure habitant mauritanie"Au retour photo devant le fort espagnol en présence d’une sentinelle espagnole très discrète


Un groupe de nomades  enturbanné de cotonnades indigo nous invite sous la tente ,pour un thé fort et sucré Le premier verre est pour l'hôte d'honneur .Préséance  de rigueur 

30 juillet 

Parés pour l'hydroplanage . Un chalutier canarien nous observe avec curiosité et s'approche imprudemment à quelques encablures . Un violente rafale de vent et son mât heurte et s’accroche dans  la dérive de notre  hydravion   Le bateau chavire... trois hommes   se débattent au milieu des vagues . Je leur 
Résultat de recherche d'images pour "chalutier canaries"
jette une bouée .Ils s'y accrochent désespérement . Le bateau disparait dans les eaux  agitées de la baie.  Vol annulé
Le soir nos pêcheurs reconnaissants nous apportent un énorme turbot que nous destinons d'emblée au cuisinier de la base
Résultat de recherche d'images pour "peche mauritanie"
Résultat de recherche d'images pour "pecheurs canariens"
Résultat de recherche d'images pour "turbot"

 

 

Gorèe.... Ile d 'histoire .....



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Voilà ce que  jai retenu aprés  trois années passées au SénégalSouvenir de trois années passées a Dakar Bel air ou 
j exerçais la spécialité de radariste sur Sunderland
Chaque jour je survolais l ile de Gorée  aussi bien au décollage qu a l'amerrissage.......une douzaine de décollages et d'amerrissages par matinée ...
je ne pouvais donc faire autrement que de songer et de rêver en dehors des perçées radar au spectacle qui se déroulait sous la coque de    l'hydravion .....les   contours  de ... l ile de Gorée  

Parlons donc de cette petite île  de Gorée   située à 3,5 km au large de Dakar et des côtes du Sénégal,
 Elle fut  du XVe au XIXe siècle le plus grand centre de commerce d'esclaves de la côte africaine

Gorée 28 ha petite ile,longue d un kilométre au plus ; située dans une mer intérieure au centre de l 'anse dessinée par l éperon rocheux qui porte Dakar  Il ne faut que quinze minutes  aux vedettes à vapeur pour aller d un lieu à un autre

Mais mes lectures et mes découvertes me faisaient comprendre que l histoire du Sénégal était marquée par l histoire de Gorée et chaque vol au dessus de cette ile pleine d histoire me faisait rêver 
Petite ile témoignant d 'un passé particulièrement douloureux et d’une expérience humaine sans précédent dans l’histoire des peuples.

   
                             
Ile de Gorée 
 
Son histoire   apporte alors un témoignage exceptionnel sur l’une des plus grandes tragédies de l’histoire des sociétés humaines : la traite négrière. 
— Forts, bâtisses, rues, places, etc. — racontent, chacune à sa manière, l’histoire de Gorée qui a été du XVe au XIXe siècle le plus grand centre de commerce d’esclaves de la côte africaine.
 Son architecture est caractérisée par le contraste entre les sombres quartiers des esclaves et les élégantes maisons des marchands d'esclaves.
Le  président des Etats unis o Bama  lui-même attiré par la terre de ses ancêtres du Kenya marqua un point d honneur à vouloir  visiter en  2013 le continent qui avait vu naitre ses ançêtres  et surtout rendre hommage à l’immensité des esclaves noirs qui avaient quitté par la force leur terre natale .
Goree Island
Île de Gorée

Un quart d'heure en chaloupe suffit pour relier Gorée au reste du continent. D'une superficie de 28 hectares, l'île attire de nombreux visiteurs qui ressentent une émotion particulière en parcourant ses ruelles étroites et paisibles.   Résultat d’images pour VEGETATION TROPICALE
Trois siècles durant, de nombreux africains ont été réduits à l'esclavage et embarqués, à partir de l'île de Gorée, en direction du continent américain.
Dans la fameuse Maison des Esclaves, à quelques encablures de Dakar on peut encore voir les cellules des femmes, des hommes ou des enfants, les cachots pour les rebelles, la porte pour le «voyage sans retour» donnant sur l'océan, et l'escalier à double révolution conduisant aux appartements des négriers

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Image

HISTORIQUE DE L'ESCLAVAGE ET DE LA TRAITE

Ecrire sur l’esclavage et la traite des Noirs est douloureux et périlleux,mais l histoire (de 1550 à 1850)est là présente pour nous rappeler un certain nombre de faits témoignant de l horreur de la traite et du terrible comportement des négriers

Cet   événement nommé " la traite des noirs " marqua l’histoire de l’humanité : À cette époque, les Européens amenèrent entre 10 et 12 millions d’esclaves africains en Amérique, par bateau. Cet événement a marqué de façon particulière et dramatique le cours de l’histoire sur tout le continent américain.

 j ai pu trouver une explication lors de mes recherches sur le sujet 

Les pertes en vies humaines commençaient lors de la chasse aux futurs esclaves, se continuaient pendant leur acheminement jusqu'à l’embarquement sur la côte atlantique puis lors de la traversée. 
On estime à 30% le nombre de captifs finalement débarqués sur les côtes Américaines ou autres tel le Brésil

 En effet, à cette époque, plusieurs grands pays européens, désireux de s’approprier davantage de territoires et de richesses, ont mis en oeuvre des expéditions visant à découvrir de nouvelles terres à exploiter. Les pays européens ont donc envoyé des colons pour peupler les nouvelles colonies européennes d’Amérique.
 
Les colons avaient le mandat d’exploiter ces nouvelles terres étrangères et d’en tirer des ressources naturelles (or, argent, café, sucre, coton), qui allaient permettre aux Européens de s’enrichir.
C’est entre 20 et 100 millions d’hommes et de femmes, qui furent perdus pour le continent africain et livrés au destin  la plus affreux 
Au Sénégal, il y avait un esclave pour un homme libre et, dans certaines régions quatre à seize esclaves par homme adulte libre.

L’esclavage et le servage ont donc  été à la base de l’économie de la plupart des civilisations et  furent  abolis en France en1848






Presqu ile du cap vert (ci dessus )


Le climat de Dakar lui ;;; a sa célébrité ,Chaleur sénégalienne est devenu synonyme de température a peu prés infernale 
Ce n’est pas toujours le cas ... . de la Toussaint à  la Pentecôte le soir il fait frais comme en France aux beaux jours de la fin du printemps ,le ciel est d un bleu merveilleux sans nuages 
Seule l’heure du midi sous un soleil implacable reste dure, les visages sont joyeux, les santés altérées 
En juin les choses se  gâtent  … Non seulement le thermomètre grimpe allégrement  mais ce qui est plus grave la chaleur devient humide ,le ciel se couvre de nuées opaque et des orages furieux chassent sur le pays des averses dévastatrices
En septembre et octobre la queue de l’hivernage donne parfois à la côte sénégalaise la température d un bain turc ,les européens sont alors dévorés par la bourbouille   Petits et Grands en sont les victimes
Jour et nuit la sueur baigne les corps, les vetements ;;;; tout effort épuise.... on transpire à outrance
La ville est comme plongée dans une douce torpeur Les noirs allongés dorment affalés sur les bancs ou sur les trottoirs ,plongés dans la moiteur du midi

A ce sujet un simple séjour a Port Etienne     km au nord temperature séche et élevée 38 degrés humidité 35 pour cent suffisait a faire disparaitre cette maladie de peau insupportable 



Donc Retour a Bel air ... et  cap sur Port Etienne 

Une bordure  mouvante d écume  blanche...... la barre  …elle rêgne artout   quel que soit l'état de la mer Il  est toujours périlleux de la franchir
et enfin........ Port Etienne












............................................................................................................................................................


  NI.......VILLE


                                                          






J

 
 

                                                           








Publié par roger cornevin-hayton à 08:46 

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Sur les rives d'un fleuve de l Afrique de l ouest 


Résultat de recherche d'images pour "guinée équatoriale"

Résultat de recherche d'images pour "DONABA NET"

Accueillis à Benti ( Guinée ) par la population du village 
Résultat de recherche d'images pour "ANANAS"Ce jour du 14 juillet et nous avons embarqué sur notre Sunderland bananes et ananas offerts par la population et les colons alertés de notre arrivée sur le fleuve arrosant Benti ( Guinée française )
Publié il y a 16th November 2016 par roger cornevin-hayton
Résultat de recherche d'images pour "REGIMES BANANES" Résultat de recherche d'images pour "BANANES"Résultat de recherche d'images pour "BENTI guinee"
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15 Août
Ivres de gaieté nous avons décidés de fêter l’évenement dehors , autour d’une grande table .
Nous sommes ainsi installés prés de la porte d’entrée de notre vaste demeure et nous
découvrons ainsi toute la longueur de l’allée de tilleuls . L’ambiance est à l’expression d’une
joie démesurée et nous mesurons dans un optimiste général le chemin parcouru depuis plus
de quatre années .
Soudain .... mais je ne crois pas rêver . Une ombre se profile là bas prés de l’entree,derriére le
premier tilleul . Avec surprise je finis par distinguer la haute stature casquée d’un guerrier du
reich . SS , wehrmacht ,parachutiste ? C’est la stupeur et cette apparition stoppe brutalemnt
l’animation de la tablée . Plus un mot n’est échangé ,nous sommes tous figés dans une
immobilité inquiéte et silencieuse devant cette appariton insolite
Ce soldat nous a t il vu ? Il marque un temps d’arrêt à l’entrée de l’allée ,observe les environs
et reprend sa marche prudente ,courbé en deux ,vers la sortie du village . Un second ,un
troisiéme apparaissent bientôt en file indienne . C’est enfin huit soldats armés jusqu’aux dents
qui passent ainsi devant l’extrémité de l’allée en nous ignorant complétement . Je ne
comprends pas comment ils n’ont pas pu nous apercevoir ...
Peut être ces irréductibles ignorent ils que le village vient d’être libéré ....,ou encore affamés
sont ils en quête de quelque nourriture .? A coup sûr ils viennent des bois environnants .
Equipés comme des guerriers au combat , Mauser ,fusil mitrailleur, ils sont munis d’
armement impressionnant , complété par les grenades à manche passées dans la ceinture . .
Aprés quelques minutes d’intense émotion , je décide de suivre mon pere .
Notre curiosité nous incite à tenter de les suivre à .distance ... bien sûr . Ils traversent avec
prudence et à pas lents le village scrutant méticuleusement les environs
Des réfugiés du Nord sont là ,au bord de la route ont aperçus ces soldats encore sur le sentier
de la guerre . lLes réfugiés ne voulant pas prendre de risques préférent s’esquiver …
Le petit groupe armé , peut être avide de revanche , traverse avec précaution , la route Essai
Menil Erreux et suivant une épaisse haie ,à travers champs prend la direction du moulin de
Sou . Nous tentons de repérer leur itinéraire …
Une Jeep américaine venant d’alençon surgit à grande vitesse sur la nationale avec deux
occupants . Nous nous plaçons en travers de la route . La jeep stoppe devant notre insistance
et nous nous lançons dans une longue explication pour expliquer notre découverte Un
capitaine et un sergent ( le capitaine Jackson et le sergent ....)nous demandent si nous
acceptons de les aider .
,Armés d’un fusil à répétition et d’un revolver et nous dissimulant derriére les haies nous
tentons de suivre prudemment et à distance l’ escouade de guerriers du reich ...
C’est la premiére arme que je tiens entre mes mains ...et je ne sais pas trop comment m’en
servir
Aprés dix minutes d’une lente et prudente filature , ponctuée de plats ventre derriére les
haies ,le capitaine Jackson découvre enfin que notre tentative est d’avance vouée à l’échec et
estime devoir abandonner la partie
Après nous avoir quitté après de nombreux
remerciements il me fait cadeau de l’insigne du
corps d’armée
Nous traversons la nationale Essay Alençon au
moment où un camion de FFI passe accompagné
d’une traction avant barriolée de peinture blanche et .déjà couverte de croix de Lorraine

Notre groupe est conduits par un ami de la famille vers le moulin de Sou où une embuscade
est tendue aux allemands ,à la barriére d’un champ . Quelques minutes d’attente et nos
guerriers apparaissent enfin à la lisiére d’un bois
Sommation d’usage par les FFI ,...un allemand prend la fuite ,et bientôt abandonne dés le
premier coup de feu . ;
Ses compagnons d’évasion se rendent sans crier gare . Une balle égarée vient se figer dans le
coffre de la traction
D’où vient cette compagnie ? Occupants de chars détruits , fantassins abandonnés ?
Sur la grande place d’Essai ,une foule excitée est rassemblée . Elle veut lyncher les soldats .
Casques ,armes mauser ,mitrailletes baionettes , sont bientôt la propriété des villageois
déchainés . Les décorations sont jetées à tous les vents
A quoi bon commenter !
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échaffourée dans des circonstances demeurées mystérieuses ....



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