vendredi 14 juin 2019

Nuits de parachutages dans notre région sagienne




Nuits de parachutages dans notre région sagienne

L’espoir des ténèbres « 
L’avion et la radio ont révolutionné  les moyens d’action des belligérants de la seconde guerre mondiale ,imposant des changements
fondamentaux à la nature ,au déroulement et aux formes de la lutte
.On peut  dire que la BBC réglait l’ existence de la plupart des français tout au moins pour ceux qui accordaient la plus grande confiance aux alliés en écoutant les nouvelles transmises par Robert  Schuman   , Jean Marin  , Pierre Jourdan .On commençait à ressentir  une sorte de  tressaillement aux premiers succés alliés qui commençaient à se dessiner
En résumé l’exaspération et la rancune des hommes plaçés sous le joug germanique se faisaient de moins en moins silencieuses
Pour ce qui est de la lutte clandestine une évidence s’impose : ces conquêtes techniques ont constitué des atouts aux effets incalculables . Qu ‘aurait été en effet la résistance si les combattants de l’ombre n’avaient eu aussi pour eux l’azur et le ciel ? Sans la voie des airs sans la possibilité offerte de la sorte à la France libre et aux alliés de pénétrer au coeur du territoire occupé par l’ennemi  ,en se jouant de la mer ,des frontiéres et des fortifications ,comment les groupes de résistants auraient ils pu communiquer , recevoir des armes , accueillir ou envoyer des agents ? Et sans la télégraphie sans fil  ,sans les émissions des radios clandestins éparpillés à travers la France  ,sans les écoutes de Londres ,sans les messages personnels de la BBC ,comment auraient pu s’effectuer les liaisons , se transmettre les instructions , s’échanger les renseignements ? 
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Note        ( les réseaux actions de la France combattante )
                    Les terrains étaient soigneusement préparés'  dans les secteurs sagiens
   Avant de demander une opération aérienne qu’ elle soit de parachutage ou d’atterrissage il fallait d’abord rechercher l’endroit où elle pourrait être effectuée avec le maximum de chances de réussite et la meilleure sécurité possible   les normes exigées de ce que l’on appelait «  le terrain » variaient selon le genre d’opération auquel il était destiné C’était en fait le travail du BOA dont le chef incontesté pour le département était Edouard Paysant
La recherche de terrains était confiée en principe aux responsables départementaux   les emplacements possibles lui étaient signalés la plupart du temps par des unités de résistance 
Il était toujours préférable de trouver une grande étendue les alentours devaient être assez dégagés pour faciliter la recherche des containers ou paquets parfois dispersés sur une grande distance ce que  ne favorisait pas une forêt attenante 
Pas d’arbustes trop hauts qui pourraient cacher les lumiéres du balisage 

 le terrain devait çetre  éloigné non seulement de toute présence de miliciens , d’allemands ‘ susceptibles d’intervenir rapidement mais plus généralement de toute habitation à moins que les habitants soient bien connus comme sympathisants et qu’il n’existat aucun risque de dénonciation ou de bavardage
En effet un bombardier quadrimoteur  qui rôde au dessus de la campagne pour rechercher le terrain repasse plusieurs fois au même endroit ,descend à 150 mètres pour lâcher ses parachutes , remet ses moteurs à plein régime pour reprendre de l’altitude et cela fait beaucoup de bruit dans le silence de la nuit …..
.

Largage de conteneur
Recherche du terrain par l’avion lanceur de containers
Nuages, la brume ou la pluie. Cette opération  constitue en fait une cible de choix du point de vue de la chasse allemande, malgré la présence de la pleine lune. Il y eut bien sûr des échecs… erreur de navigation, incident mécanique, absence du réseau de résistance pour des raisons indépendantes de leur volonté, terrain invisible, la météo...
Trop bas les colis risquaient de s’abimer au contact du sol. Trop haut, dispersés par le vent  , des résistants au sol menaçés par la présence d éléments inattendus  les colis étaient alors ramassés par les allemands ou des mains étrangères.
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Les terrains :  Aurore, Godet ,lapin, Eclair Goudron, Orage et d’autres encore   environnant notre ville seront le théâtre de parachutages très risqués,de containers  recueillis par des hommes défiant tous les dangers.On peut malheureusement citer plusieurs parachutages qui se sont très mal terminés dans notre région, au Merlerault par exemple, où  plusieurs membres du comité de réception furent arrêtes et déportés, victimes de dénonciations

Terrain balisé vu d'une altitude de 500 métres

Aurore



Ce terrain homologué se situe "Aux Rouges Terres " à Saint Leonard des Parcs . Toutefois c'est le terrain " le Pré de l'hospice " qui sera utilisé pour le parachutage des containers

On enregitre un seul échec sur sept parachutages et cela dans la nuit du nuit du 10 au 11 Juin 1943



Nuit du 12 au 13 Juin 1943 ( Pentecôte ,préçédant la pleine lune du 18 Juin )



Le parachutage est réussi .et 5 containers et un paquet ( opération BOA ) sont récupérés par le comité de réception



Témoignage de 
Mr Cosnard habitant Saint Clair prés de Belfonds et membre du BOA



"Le message " Nous mangeons de la salade à l'orange " annonçait un parachutage à Saint Leonard des parcs


J'ai retrouvé là ,mon propriétaire Rattier et de Normandie avec Granger ( maire de Macé ) . A ce parachutage des "Rouges Terres" avec Mouton et Rallu , la camionnette de Paysant était tombée en panne ,nous avons utilisé celle de Rallu et tout le parachutage a été ramené à Belfonds au petit jour en passant par Neuville Prés Sées .

Le lendemain Paysant ,Mouton et un gars de Sées sont venus faire l'inventaire des containers qui nous apportaient des grenades ,pistolets ,mitraillettes et munitions qui ont été transportés à Tanville



En fait les containers récupérés aux "Rouges terres " sur le terrain Orage ont été cachés par l'équipe Tessier "aux Gatines "en forêt d'Ecouves prés de Tanville sous la garde du garde forestier Leborgne



"A la suite de ce parachutage , j'ai eu à cacher un colis spécial contenant les billets , une assez forte somme ,pour les besoins de la résistance



J'ai aussi avec Paysant réceptionné un Français parachuté et ils sont partis , tous deux à bicyclette
Lors d'une éxpédition de nuit début 1943 nous nous sommes trouvés nez à nez avec deux feldgendarmes motocyclistes . Nous avons dû les éliminer et enterrer hommes et moto dans un marécage"



Le 4 Juillet 1943 12 heures à la Guerriére pres de Belfonds une forteresse B17 a été abattue par la chasse allemande ( Voir AD Dossier Roger Cornevin Hayton no )





Nuit du 29 Février au 1er Mars 1944



Ce parachutage devait avoir lieu sur "Orage "

Nous réceptionnons 15 containers et des paquets



Nuit du 7 au 8 Mars 1944 



Parachutage réussi

Réception de 15 containers et des paquets



Nuit du 9 au 10 Avril 1944



Réception de 15 Containers et des paquets

Deux agents reçus Tracteur et Sarcloir

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Nuit du 7 au 8 Mai



Parchutage réussi

Réception de 24 containers et des paquets



Nuit du 8 au 9 Mai 1944



Parachutage réussi

Réception de 24 containers 3 paquets



Les deux agents saboteurs parachutés avaient pour noms Tracteur ( pseudonyme ) et Sarcloir de son vrai nom Roger Carrel ( Notes Michel Pichard et Henri Noguéres






Le contact avec la BBC était généralement établi par M Colonna D'istria habitant" L e Bouillon " ( Témoignage Cercueil )



Deux habitants du Bouillon Bétourné et Jardinet seront arrêtés en 1944 pour cache d'armes . On peut penser qu'il s'agissait des armes récupérées lors des parachutages sue "Aurore " et "Orage Bétourné interné au chateau des ducs en Aout 1944 aura comme compagnons de cellule ( source : agents d'évasion de André Rougeyron )André Rougeyron de Domfront . 
Ce dernier hébergeait au " chalet du brouillard " situé dans le jardin public de la ville ,plusieurs aviateurs alliés en attente d'un "contact réseau" permettant de préparer leur évasion vers l'Espagne ou la Bretagne




Jean Mazeline ( notre instituteur au cours complémentaire de Sées , d'Octobre à Juin 1943 ) habitait Rue Conté



Albert Frémiot ( notre voisin transporteur à Sées , 6 place du Parquet ),



Moreau ( intelligence service ) et Bouillac ,



Desmeulles ( chef de la résistance de l'orne ) , Chasseguet des PTT d'Alençon .



Tous étaient internés dans les sombres cellules du chateau des ducs en attente d'une décision de leur géoliers

On sait que ces cinq résistants seront fusillés à l'home Chamondot das les bois du chateau de Brotz par Berthaut aprés que leur tombe ait été creusée par deux hommes de la Gestapo








Témoignage de Bernard Cercueil fils de Edouard Cercueil habitant 30 rue Saint Martin à Sées



"Les containers avaient été cachés dans un bâtiment qui servait de réserve à foin dans un herbage qui appartenait à Monsieur Gaucher ; Les containers issus du dernier parachutage avaint été finalement cachés à son insu .

Venant voir ses bêtes il vit un faisan en train de manger du grain à la porte de son bâtiment Perplexe et curieux il découvre le matériel entassé

Quelques jours aprés Maurice Cercueil vient lui rendre visite et le met au courant des faits en lui faisant remarquer qu'il pouvait adhérer à leur cause .

Cest ainsi que Monsieur Gaucher entra dans la résistance ....

La nuit du parachutage les containers furent transportés de l'herbage à un bâtiment d'attente en utilisabt une vachére à pneus attelée à un cheval dont les fers avaient été posés à l'envers

Ils furent acheminés ensuite par différents transporteurs à Maisons verte où habitait Monsieur Colonna D'istriala pleine lune, la lune dévoilée parmi les nuages colorés



Pâques 25 Avril 1944



" Edouard Cerceuil participe à cette opération Il réceptionne prés de deux tonnes d'armes qui seront cachées dans la ferme de Mr Gaucher

Ce jour un camion de la luftwaffe est stationné place du Parquet aux pieds du monument de Conté privé de son héros 
Nous ignorons le but de son action bien que la présence des opérateurs coiffés de leur casque d écoute attire notre attention 










 Les deux agents parachutés ( Tracteur et Sarcloir ) trouvent asile au 30 Rue Saint Martin au troisiéme étage de la maison d'habitation  

Quelques jours plus tard Maurice Cercueil( Témoignage Bernard Cercueil ).........


 venait livrer du lait à l'épicerie Jouy place du Parquet et passait réguliérement chez son frére boire le café

Ce jour la descendant la grande rue , il voit deux allemands sur chaque trottoir , écouteurs aux oreilles .

Il arrive tres vite à Saint Martin et demande " Tu n'as rien içi ? "

Edouard répond " Si "

Aussitôt mon père monte au premier et demanda aux agents s'ils avaient des problèmes . Les agents racontèrent qu'ils étaient en train d'émettre vers l'Angleterre et qu'ils avaient été captés par un avion allemand . Bien qu'ils aient coupé leur émission l'avion survola )plusieurs fois le secteur

Un cheval fut attelé dans la minute à un tombereau ,les agents cachés sous les couvertures montèrent dans le tombereau avec le matériel recouvert de paille Ils furent emmenés dans la campagne de Champ Gérard qui était très boisée à l'époque

Bien que n'ayant rien trouvé les allemands arr^térent une dizaine de personnes qui habitaient dans le secteur répèré ; Aprés interrogation elles furent relâchées . L'occupant ne trouva jamais l'emplacement de l'émetteur pourtant les personnes arrêtées habitaient à 200 métres du 30 ue Saint Martin



Arrestation de Gravel Marcel ouvrier agricole à Saint Léonard des parcs ( canton de Courtomer ) Déporté pour parachutages et transport d'armes

Libéré le 2 Mai 1945 à Neustadt petit port sur la Baltique ( commando de Neuengamme )



Avril 1944 La ferme de l'' hopital ( suite témoignage Bernard Cercueil )



"Un parachute ne s'est pas ouvert . Le container s'est retrouvé alors qu'il fait jour mais il est enfonçé dans le sol . Il faut faire vite pour en retirer les armes et ne pas être vus

Le parachute et le container vide restés sur le terrain seront récupérés par Mr Lelibou qui les camoufle rapidement

En attendant leur transport à la "Maison Verte " les deux tonnes d'armes sont stockées chez Edouard Cercueil sous sept rangs de paille dans le hangar de la ferme ( 30 rue Saint Martin) C'est alors que les allemands décident de venir chercher de la paille et concasser des biscuits de soldat . Ils sont quatorze

Edouard Cercueil voyant le tas de paille baisser rentre chez lui , prend deux revolvers ,les met dans sa ceinture et dit à sa femme Madeleine " Si tu entends péter , fais ce que tu peux " puis retourne sous le hangar

Ne sachant que faire elle monta au grenier pour prier

Edouard Cercueil demande au sous officier s'ils avaient bientôt fini de prendre de la paille car lui aussi en avait besoin .Les allemands arrêtérent leur chargement il ne restait que deux rangs au dessus des munitions . Ouf l'alerte avait été chaude ....

Vers la fin d'avril 1944 les parachutes devenant encombrants il fut déçidé de les brûler rue Saint Martin . Maurice Cercueil avait une vachère à pneus et une jument qui n'était pas ferrée rassemble les parachutes dans la vachère . Il installe sa femme et les enfants sur le chargement sur la vachère et c'est ainsi que vers midi le chargement transita de Sévilly à la rue Saint Martin sans problème Apres avoir mangé Maurice rentre tranquillement avec sa famille à Sévilly



Le lendemain à l'aube Edouard brûla tranquillement les soixante parachutes . Vers sept heures du matin René Bothet arriva pour prendre son travail à la ferme et fut surpris de trouver les portes fermées à clé . Connaissant bien les lieux , il sauta par dessus une ancienne barriére pour entrer dans la cour et soigna les chevaux .Voyant le feu qui finissait de se consumer il prit une fourche et secoua les cendres . il ramassa les boucles qui s'y trouvaient et les suspendit dans l'écurie pensat pouvoir les utiliser plus tard . En arrivant dans la cuisine il fut vivement interpellé par mon pére qui lui demanda " Par où es tu rentré ? "

Aprés explication il lui fut ordonné de jeter ces boucles dans la riviére et surtout de ne parler à personne de ce qu'il venait de voir . René Bothet s'exécuta sans chercher à comprendre ce qu'il lui arrivait



Mon pére par la suite me donna les noms de plusieurs personnes résistantes de la région de Sées


Monsieur Philippe Quenouelle habitant le chateau de Chailloué

Rattier facteur à Chailloué

Burté régisseur au manoir de Chailloué

Evin pharmacien à Sées

Fossey équarisseur transportait des containers d'armes dans son camion

Frémiot trasporteur à Sées " " "

Bouffay

L'abbé Marchal économe au grand séminaire faisait des fausses cartes et les cachait dans le transformateur du grand séminaire . Il était le seul à avoir la clé par peur des sabotages et avait réussi à les faire garder par une sentinelle allemande .



P J'ai bien connu Edouard Cercueil de 1942 à 1948. C'était un homme d'une force athlétique peu commune qui avait d'ailleurs mis ses talents de lanceur de poids et de disque à la disposition du club local de "l'Espérance de Sées "



note spéciale Agents saboteurs


Les officiers instructeurs spécialisés dans le sabotage et parachutés sur les terrains situés dans les départements de l'Orne et la Sarthe seront identifiés généralement sous des pseudonymes empruntés aux noms utilisés dans l'outillage agricole

Jeanne Couty Bohec alias "Rateau "

fera une arrivée trés remarquée dans la nuit du 29 Février au 1er Mars 1944 sur le terrain Ouragan à Assé le Boisne . " Le boa en s'enroulant vous apportera un petit "

Elle passera ensuite par Paris y rencontrera le DMR ( délégué militaire régional ) Fantassin et gagnera la Bretagne où elle deviendra la plastiqueuse à bicyclette ( Témoignage Jeanne Bohec CR d'opérations Lorient 16 8 1944 '" La plastiqueuse à bicyclette An BCRA 205 dossier 6 piéce 33 à vérifier

Jean Clouet des Perruches qui était sur le terrain pour la réceptionner crut sur le moment qu'il s'agissait d'un agent de la Gestapo cherchant à enfiltrer son équipe



Témoignage de Jeanne Bohec



" Nous approchions du lieu de rendez vous . La petite lampe rouge s'allume . Le pilote avait dù apercevoir les lumiéres sur le terrain . Le dispatcher accrocha la static line ouvrit la trappe . Je m'installai au bord du trou , les jambes dans le vide " Action Station " Dans la nuit noire à ma droite ,les quatre feux de position formaient un L sur le sol ....

J'atterris au milieu d'un champ . Mon parachute s'étala à côté de moi . Je m'en débarassai . Il me semblait qu'il faisait moins froid qu'en Angleterre ....Personne ,silence de la campagne endormie



En effet un parachutage aura lieu sur le terrain " Ouragan "dans la nuit du 29Février au 1er Mars 1944 à Assé le Boisne Sarthe . Clouet des Perruches , Brigitte Friang Croisé et l' équpe de réception locale #Deux agebnts tracteur détai


Voir note spéciale Agents saboteurs


Les officiers instructeurs spécialisés dans le sabotage et parachutés sur les terrains situés dans les départements de l'Orne et la Sarthe seront identifiés généralement sous des pseudonymes empruntés aux noms utilisés dans l'outillage agricole

Jeanne Couty Bohec alias "Rateau "fera une arrivée trés remarquée dans la nuit du 29 Février au 1er Mars 1944 sur le terrain Ouragan à Assé le Boisne . " Le boa en s'enroulant vous apportera un petit "
Elle passera ensuite par Paris y rencontrera le DMR ( délégué militaire régional ) Fantassin et gagnera la Bretagne où elle deviendra la plastiqueuse à bicyclette ( Témoignage Jeanne Bohec CR d'opérations Lorient 16 8 1944 '" La plastiqueuse à bicyclette An BCRA 205 dossier 6 piéce 33 à vérifier

Jean Clouet des Perruches qui était sur le terrain pour la réceptionner crut sur le moment qu'il s'agissait d'un agent de la Gestapo cherchant à enfiltrer son équipe



Témoignage de Jeanne Bohec



" Nous approchions du lieu de rendez vous . La petite lampe rouge s'allume . Le pilote avait dù apercevoir les lumiéres sur le terrain . Le dispatcher accrocha la static line ouvrit la trappe . Je m'installai au bord du trou , les jambes dans le vide " Action Station " Dans la nuit noire à ma droite ,les quatre feux de position formaient un L sur le sol ....

J'atterris au milieu d'un champ . Mon parachute s'étala à côté de moi . Je m'en débarassai . Il me semblait qu'il faisait moins froid qu'en Angleterre ....Personne ,silence de la campagne endormie






En effet un parachutage aura lieu sur le terrain " Ouragan "dans la 
JEUNESSE je n'ai pu résister au besoin de rappeler le courage et l'héroisme  de ces hommes qui ont contribué à notre libération 
Nombreux furent ceux qui  ont fait le sacrifice de leur vie  lors de ces nuits d attente, de veille ,et 
d 'inquiétude

Reflexions personnelles et extraits de" l'espoir des ténébres "

L’espoir des ténèbres « 

L’avion et la radio ont révolutionné  les moyens d’action des belligérants de la seconde guerre mondiale ,imposant des changements fondamentaux à la nature ,au déroulement et aux formes de la lutte
.On peut  dire que la BBC réglait l’ existence de la plupart des français tout au moins pour ceux qui accordaient la plus grande confiance aux alliés en écoutant les nouvelles transmises par Robert  Schuman   , Jean Marin  , Pierre Jourdan .On commençait à ressentir  une sorte de  tressaillement aux premiers succés alliés qui commençaient à se dessiner
En résumé l’exaspération et la rancune des hommes plaçés sous le joug germanique se faisaient de moins en moins silencieuses
Pour ce qui est de la lutte clandestine une évidence s’impose : ces conquêtes techniques ont constitué des atouts aux effets incalculables . Qu ‘aurait été en effet la résistance si les combattants de l’ombre n’avaient eu aussi pour eux l’azur et le ciel ? Sans la voie des airs sans la possibilité offerte de la sorte à la France libre et aux alliés de pénétrer au coeur du territoire occupé par l’ennemi  ,en se jouant de la mer ,des frontiéres et des fortifications ,comment les groupes de résistants auraient ils pu communiquer , recevoir des armes , accueillir ou envoyer des agents ? Et sans la télégraphie sans fil  ,sans les émissions des radios clandestins éparpillés à travers la France  ,sans les écoutes de Londres ,sans les messages personnels de la BBC ,comment auraient pu s’effectuer les liaisons , se transmettre les instructions , s’échanger les renseignements ? 


Note        ( les réseaux actions de la France combattante )
                    Les terrains étaient soigneusement préparés' ( dans lesecteur sagien les terrains ....)   avant de demander une opération aérienne qu’ elle soit de parachutage ou d’atterrissage il fallait d’abord rechercher l’endroit où elle pourrait être effectuée avec le maximum de chances de réussite et la meilleure sécurité possible   les normes exigées de ce que l’on appelait «  le terrain » variaient selon le genre d’opération auquel il était destiné C’était en fait le travail du BOA dont le chef incontesté pour le département était Edouard Paysant
La recherche de terrains était confiée en principe aux responsables départementaux   les emplacements possibles lui étaient signalés la plupart du temps par des unités de résistance 
Il était toujours préférable de trouver une grande étendue les alentours devaient être assez dégagés pour faciliter la recherche des containers ou paquets parfois dispersés sur une grande distance ce que  ne favorisait pas une forêt attenante 
Pas d’arbustes trop hauts qui pourraient cacher les lumiéres du balisage 

Il était souvent nécessaire que le terrain soit éloigné non seulement de toute présence de miliciens , d’allemands ‘ susceptibles d’intervenir rapidement mais plus généralement de toute habitation à moins que les habitants soient bien connus comme sympathisants et qu’il n’exista aucun risque de dénonciation ou de bavardage
En effet un bombardier quadrimoteur  qui rôde au dessus de la campagne pour rechercher le terrain repasse plusieurs fois au même endroit ,descend à 150 métres pôur lâcher ses parachutes , remet ses moteurs à plein régime pour reprendre de l’altitude et cela fait beaucoup de bruit dans le silence de la nuit …..
.

Largage de conteneur
Recherche du terrain par l’avion lanceur de containers
Nuages, la brume ou la pluie. Cette opération  constitue en fait une cible de choix du point de vue de la chasse allemande, malgré la présence de la pleine lune. Il y eut bien sûr des échecs… erreur de navigation, incident mécanique, absence du réseau de résistance pour des raisons indépendantes de leur volonté, terrain invisible, la météo...
Trop bas les colis risquaient de s’abimer au contact du sol. Trop haut, dispersés par le vent  , des résistants au sol menaçés par la présence d éléments inattendus  les colis étaient alors ramassés par les allemands ou des mains étrangères.

Les terrains :  Aurore, Godet ,lapin, Eclair Goudron, Orage et d’autres encore   environnant notre ville seront le théâtre de parachutages très risqués,de containers  recueillis par des hommes défiant tous les dangers.On peut malheureusement citer plusieurs parachutages qui se sont très mal terminés dans notre région, au Merlerault par exemple, où  plusieurs membres du comité de réception furent arrêtes et déportés, victimes de dénonciations

Terrain balisé vu d'une altitude de 500 métres

Je joins ci dessous quelques témoignages des acteurs présents sur les lieux et incluant un commando de patriotes courageux   J’ai respecté la  chronologie que j’ai pu lire ou recueillir pour l’intégrer dans ce journal En tout cas ces témoignages   démontrent  que l’activité de la resistance en relation avec cette  vie aérienne était très  sensible  dans notre région particulierement pendant cette période de  pleine lune

Le terrain Lapin


Prenons pour exemple l’utilisation du terrain Lapin situé au vieux Montmerrei   
Les messages codés diffusés par la BBC annonçaient généralement une operation  de largage sur ce terrain  
 Proposé par  Edouard Paysant et homologué par la RAF   ,situé  à 1km au nord ouest de Mortrée il  pouvait être identifié à partir des coordonnées précises suivantes à l’aide de la carte Michelin no 60
  0.7  mm   E 0250 
  35  mm    N 5400
Quelques exemples de messages  codés emis par la BBC aux horaires de                      et recueillis par les resistants

«  Chaque tiroir a sa clé « 

« Noémie a un bouquet de violettes «   
« Elle a cueilli de pleins paniers de fraises « 
« Nous aimons le civet « 

Poste emetteur transportable pour la communication entre comité de réception au sol et l'avion

Les membres du comité de réception se donnaient generalement rendez vous prés de l’église  .de Montmerrei    Les communications avec la BBC de Londres étaient assurées par  Mr Riviére habitant Belfonds 
Mr Cosnard cultivateur et habitant Saint Clair apporte le  témoignage suivant extrait de « Histoire d’une ville Argentan » 

Nuit du 10 au 11 Juin 1943 veille de la pentecôte  ( correspondant à la lunaison et à la pleine lune du 18 Juin ) 
Message convenu et émis par la BBC : «  Claude a un joli chapeau « 

Le parachutage est réussi et   10 containers   dont 4 de matériel médical sont  récupérés par le comité de réception 
Le Chef de terrain est Victor Chevreuil  maire de Mortrée  .(Trois semaines plus tard Victor Chevreuil hébergera pendant trois   semaines six rescapés du crash  de la forteresse volante
Mouton agriculteur prés de Sées et le groupe du « Sanglier «  de Tanville sont venus renforcés l’équipe de réception  
« C’était Despierres  , boulanger à Sées place des halles qui m’avait proposé de rentrer dans la résistance .Il me mit en contact avec Edouard Paysant . Celui çi  m’avait  demandé de trouver des hommes sûrs . J’ai contacté Martin  ,de Saint Hilaire la Gérard , Lemeunier docteur à Mortrée . Faisaient aussi partie du groupe Rallu marchand de porcs qui était allé à l’école avec Paysant et Tancray un cousin  ,Louvel et Riviere

NP  Martin et Tancray cacheront dans une remise  en Juillet et Août 1944 le pilote d’un lightning de l’ USAAF    abattu le 6 Juillet prés de Montmerrei . J’ai pu retrouver les traces de cet américain Jim  en 1998  sans pouvoir malheureusemnt établir un contact  suivi
Suite à cette même affaire J; Cosnard et son épouse seront  déportés les 3 et 20 Juillet 1943  mais reviendront de déportation
: «  Paysant m’avait dit que si j’entendais le message personnel «  Claude a un joli chapeau « c’était un parachutage pour nous ,Sa fille Françoise est d’ailleurs venue me le confirmer pour que je prévienne Martin . Le rendez vous était convenu à la chapelle du vieux Montmerrei avec Lemoine et nous avons retrouvé Chevreuil sur le terrain , les  Tessier alias  «  Le sanglier «  et ses fils «  les marcassins «  y étaient aussi
Ballavoine de Saint Christophe le Jajolet était avec sa voiture à cheval pour le transport des containers et des colis .C’était huit jours avant la pentecôte
Pour camoufler les dégâts causés aux cultures par nos allées et venues nous avons ouvert les barriéres aux bestiaux dont les traces ont effaçé les nôtres
Les parachutes ont dû être jetés dans l’étang de Vrigny aprés avoir été lestés ( Etang de Vrigny situé à  12  km  au nord ouest    de Sées  ,2 km ouest de Montmerrei ) 
Les containers sont restés à Belfonds  huit jours à la ferme et j’ai reçu l’ordre de les conduire chez Septier , menuisier à la Ferriére Béchet puis ensuite à Tanville ce qui ne m’avait pas été indiqué d’ailleurs...



Le samedi suivant  ,veille de la Pentecôte le message émis par la BBC  «  Nous mangeons de la salade à l’orange «  annonçait un parachutage à Saint Léonard des Parcs  
Annie Rospabée apporte le témoignage suivant ,concernant le parachutage de la nuit du 10 au 11 Juin 1943   sur le terrain Lapin  ( Source « L’épreuve « de  Annie Guehenno ex Annie Rospabée  )
« C’est à Sées chez Edouard Paysant que j’ai rempli ma premiére mission quelques jours aprés mon engagement au BOA c’est à dire au début de Juin 1943 
Par une porte entrouverte j’aperçus des paillasses alignées les unes contre les autres dans une piéce où l’on avait reculé les meubles contre le mur .   Edouard Paysant alias Dominique Tinchebray m’expliqua qu’un parachutage avait eu lieu la nuit même ,vers une heure du matin ; Ses hommes et lui étaient rentrés à l’aube et venaient seulement de se lever . Ce devait être l’une de leurs premiéres opérations
Sées ....Vieil évêché , ses rues étroites aux riches maisons enserraient une magnifique cathédrale portant comme des pansements les sacs de sable dont on protégeait les églises et les monuments en ce temps là  .Tout était gris austére et noble ... 
L’aprés midi Dominique me remit la liste des armes parachutées avec deux ou trois colts ...
Le malheur arriva trés peu de temps aprés....
Ci joint en annexe un article de Brigitte Friang secrétaire de Clouet des Perruches( délégué régional de la région Ouest )  et qui participait à l’opération avec l’équipe de Mortrée

Témoignage résumé  de Brigitte Friang .  Extrait de «  Regarde toi qui meurs «  terrain Lapin"

Clouet  , et le pére Terrier  entrepreneur à Alençon et deux autres passagers dont Andre Gros ( alias Minet )étions  entassés dans la « traction avant «  conduite par un « blondinet «  de 20 ans  .  . Nous étions sur place depuis onze heures du soir . La phrase code était passée deux fois sur la BBC .Nous percevons le bruit d’un avion dans le lointain ,...les lumiéres du balisage étaient  allumées . C’était un L formé de 3 lampes  torche ...
Aprés plusieurs heures d’une attente vaine.....  ,la voiture  prit le chemin du retour et roulait lumiéres éteintes en raison du couvre feu .
Le S phone était dans le coffre  ,et sans permis spécial il était périlleux de circuler  à cette heure trop matinale
Au loin des lumiéres s’agitent dans le brouillard ...  .Celles de sentinelles allemandes  Nous roulons trés vite ... Clouet s’ést réveillé et décide de forcer le  barrage .. Des coups de feu claquent ....la voiture tangue ... 
Enfin un chemin de traverse salvateur nous permet in extremis d’éviter le barrage

NP Brigitte Friang  secrétaire de Clouet des Perruches sera  arrêtée en Mai 1944   et déportée à Ravensbruck

Nous avions attendu le lever du jour . Nous étions glacés . Mornes , aussi . L’opération avait raté . Au reste les équipes de réception craignaient ma présence comme la peste . Il me suffisait d’apparaitre à un parachutage et l’opération échouait . En place sur le terrain Lapin depuis onze heures du soir nous avions attendu l’avion anglais qui devait nous parachuter des armes . La phrase de code était passée deux fois à la BBC . Les opérations s’effectuaient en période de lune dont la clarté était indispensable pour le repérage des terrains par les avions et des containers par les receveurs . Aussi notre planning s’organisait il en lunes et nous appelions nous les gens de la lune ,trés contents de notre jeu de mots
Vers une heure du matin dans le ciel gris de lune nous avions repéré un lointain bruit de moteurs d’avion . L’appareil semblait chercher . Nous avions allumé le balisage . C’était un L formé de trois lampes torches . La lettre indiquait le sens du largage en fonction du vent et de la forme du terrain . Dans le  micro du S.phone Jean François ( Clouet des Perruches ) s’était employé à attirer l’avion dans le faisceau de son appareil «  Here  Here France calling ...France calling . » Nous étions sortis du couvert des arbres . La haute silhouette de Clouet se découpait dans le ciel . Cette voix qui eut pu être britannique tant l’accent était parfait résonnait étrangement dans le silence de la nuit normande ,l’immobilité des hommes et des choses que soilignait le bourdonnement vague de l’avion . Néammoins tout autour du terrain on eut pu entendre les coeurs battre .






Battre d’émotion d’espoir . Venu d’Angleterre pour larguer ses passagers et ses cylindres métalliques de matériel .....l’avion symbolisait la réussite d’éfforts de centaines d’hommes et de femmes qui risquaient toutes les minutes leur vie pour cela ...des parachutes se balançant dans le clair de lune  . Quelle belle image !!!


Résultat d’images pour PINTEREST CLAIR DE LUNE








nuit du 29Février au 1er Mars 1944 à Assé le Boisne Sarthe . Clouet des Perruches , Brigitte Friang Croisé et l' équpe de réception locale #Deux agents tracteur détai

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