Vols sur notre région sagienne

Vols de nuit sur notre région sagienne

La nuit, l'action des patrouilles quelquefois agressives et menaçantes se manifestait pour faire respecter le couvre feu aux retardataires. Je 
m 'étais toujours interrogé après l'occupation sur la raison des bruits incessants qui perturbaient nos nuits. On se posait multiples questions et nous les jeunes, nous n'étions pas mis dans la confidence des adultes malgré notre curiosité permanente...

Nos nuits, en fait, étaient régulièrement perturbées par le bruit d’avions mystérieux. Quelle en était la raison! La liberté pourrait elle venir du ciel? Avec mon frère nous étions souvent postés à notre fenêtre regardant le ciel Notre fenêtre donnait sur la grande place et nous nous interrogions sur la nationalité des avions passant à très haute altitude au dessus de nos têtes.? Regardant vers le ciel observant tous ces points lumineux on se posait mille questions ..., Milan , Turin  mais certainement le nord de  l' Italie 

 

Le ciel en fait construisait.... notre liberté.si l' on peut dire....  La BBC, la radio, les messages destinés à la résistance représentaient notre raison 
d'espérer. J'apprenais enfin le rôle et les buts de ces avions qui nous survolaient ....Les avions de la Luftwaffe, les bombardiers alliés volant à haute altitude à destination des zones industrielles du centre de la France et du nord de l'Italie, ( ref à RAF Bomber command Losses WW2 de WR Chorley) et enfin les bombardiers du SOE à la recherche des emplacements précis de balisages installés par les résistants dans une forêt surveillée par la Wehrmacht.

Nombre de bombardiers alliés furent abattus en cours de route (ex Chenay près d Alencon, Ecorcei, Bernay, Rugles, etc..). Je note quelques lignes recueillies dans l ouvrage de " We landed by Moonlight (Nous atterrissions de nuit) " document du flight lieutenant Hugh Verity commandant l’escadrille et avec lequel j ai correspondu plusieurs années après notre libération en Aout 1944 ll parcourait la France de nuit sur son Lysander pour transporter des agents secrets et du courrier de première urgence destiné à la Résistance et au SOE. Seul, il assurait ce rôle dans le plus grand secret et atterrissait de nuit en territoire hostile échappant à la surveillance des chasseurs de nuit de la Luftwaffe.

Suite à une note de Hugh Verity ....

Je note les noms de plusieurs personnages venant d'Angleterre transportés de nuit déposés sur des terrains français ou en attente d'une liaison de nuit vers la France : Henri Frenay, d'Astier dc la Vigerie, Pierre Brossolette, Jean Nohin, Colonel Passy,Yeo Thomas, Clouet des Perruches, Chaban Delmas, R. Mitterand. . . etc. . .

« La nuit du l6 au 17 Août 1943. Je repartais pour Couture-sur-loir à 22 heures 25 entre Sées et Alençon. Je connus une expérience navrante heureusement rare, sur nos trajets de nuit solitaires au dessus de la France. A un kilomètre ou deux seulement de moi je vis un appareil s’abattre en flammes....., ce devait être le travail d un chasseur de nuit que je n avais pas vu »

Ce 4 Juillet 1943

Crash de la Coulonche …. même jour ..... même heure

Je note le sort de Owens rescapé du crash de la Coulonche ( indépendence day 4 juillet 1943 caché dans une ferme accompagne plusieurs aviateurs US sur le chemin de l évasion. Pessimiste il juge qu il ne reverra jamais les Etats Unis.   Prémonition...,?

Son corps fut découvert en janvier 1945 alors qu il tentait de passer en Andorre. Il est mort de froid avec deux autres compagnons à Port de rat
 ( altitude 2500 mètres Sa plaque d identité fut enfin récupérée par sa famille dans les années 90.

Le fils de John Carat le copilote m'adressa les péripéties de cette évasion évadés épuisés, ne peuvent suivre le guide menaçant en raison de la proximité des patrouilles allemandes.

Le pilote de la forteresse abattue à la Coulonche Bolinger abandonné en cours de route en raison de son état de fatigue, réussit, épuisé à franchir la frontière avant d'être recueilli par une bande de contrebandiers espagnols. Épuisé il recherchait désespérément sur sa carte un village nommé.... " chemin privé "

Mac Connel avec lequel j ai correspondu pendant une dizaines d années put s'évader par le réseau clandestin «comète ».

Mac Connel Bolínger Carah Roger cornevin

mac Connel navigateur présent avec john carah à la commémoration de Belfonds en 1998 photo

john Carah le copilote rescapé du crash de la Coulonche ce 4 juillet 1943 m'adressa son journal d' évasion. Il fut convoyé vers la Suisse par un jeune garçon de 17 ans qui le guida jusqu à la frontière suisse.

un passage délicat de la frontière et leur crainte 
d 'être pisté par des chiens policiers 

Voir copie rapports d évasion 

Après une évasion vers la Suisse  et un bref séjour en territoire helvétique John Carah réussit à revenir en France avant de franchir à Perpignan la frontière le conduisant vers l'Espagne. Caché à Perpignan par une enseignante d'Anglais avant son départ vers l'Espagne lors de son retour en France après la guerre,elle lui demanda « la prochaine fois si vous êtes parachuté dans la région, parachutez moi un plaquette de chocolat ».
john carah était un bon vivant et lorsque je suis allé le récupérer à la gare du nord , le goulot d une bouteille de whisky sortait de son blouson
j ai correspondu plusieurs années avec  lui après son retour aux USA

Crash de la Coulonche ( orne) même jour même heure que le crash de Sées Belfonds

Cachés à Domfront dans le vieux château les américains pris en charge par Rougeyron restèrent plusieurs semaines. Mes parents habitant Domfront à cette époque eurent la bonne surprise de recevoir ce récit avec les photos ci-dessus.

J'ai adressé tous ces récits d évasion aux archives départementales.

Un évadé allié glissa quelques billets sous le matelas d'un fermier de condition modeste qui l'avait abrité.

Un crime de guerre à Saint Sulpice sur Risle.

L'assassinat d'un pilote américain par les allemands. Sa mère ne recevant aucune nouvelle de son fils et devant l'indifférence du gouvernement, prend l'affaire en mains. Le meurtrier sera pendu à Nuremberg.

Voir mon rapport a ce sujet adressé aux archives départementales ( monsieur Foucher)

Evasions

Plusieurs possibilités s'offrent aux aviateurs évadés du Commonwealth et de l'Usaaf, les départs de nuit par Lysander, avion léger se posant sur les terrains préparés par la résistance, la Bretagne par l 'intermédiaire du réseau Shelburne, la Suisse mais surtout l°Espagne .

Une traversée périlleuse des Pyrenées et une dure épreuve physique attendent généralement les évadés me dira john Carah pilote de la forteresse abattue à la Coulonche lors de la commémoration du 4 juillet 1999 et l'inauguration du monument sur lequel sont gravés les noms des deux victimes du crash de Belfonds Hackley et lrvin, Edouard Paysant, et des trois gendarmes déçédés en déportation.

Cinq cents kilomètres de frontières communes avec la France ...l 'Espagne est un des rares pays 
d 'Europe à ne pas être contrôlé par l'axe et à entretenir dans sa capitale et ses grandes villes une ambassade et des consulats britanniques. Malgré ses problèmes et ses dangers l'Espagne pourtant écrasée par le Franquisme, devient pour les fuyards du nazisme le pays de l'espérance .

La logique des fugitifs restera la même. Pour les reliefs peu accidentés, de nombreux voyageurs sillonneront les sentiers de montagnes malgré les multiplications de postes et de patrouilles .Pour les altitudes plus élevées la surveillance sera généralement relâchée en hiver et très faible en été.

On peut penser que les rescapés de ces deux crashes sont arrivés sur les premiers contreforts avant l°apparition de la neige en Septembre . Mais dès l'automne, les sentiers et cols du secteur pastoral sont tellement surveillés que les évadés de France de toutes sortes sont obligés de s°attaquer à la haute montagne

II

QUELQUES CONTACTS d après guerre

Émotion et Raison...

L'après libération .. la municipalité avait oublié ensuite ce crash du 22 MAI 1944 et ces informations je ne les ai obtenues qu'en 1998, il est vrai que les enquêteurs de la RAF ne transmettaient jamais ou très rarement les résultats de leurs recherches.

Dès janvier 1945, je fais la connaissance de I'un des responsables du service de la Royal Air Force Noel Archer "Missing Research Enquiry Service" crée en 1944 pour rechercher le personnel manquant de la RAF à l'issue des nombreux combats ou' elle affrontait l'aviation des pays belligérants. (ref à RAF museum) 42000 aviateurs de la RAF étaient considérés manquants ou présumés tués. La demande des familles sans nouvelles de leurs êtres chers fut alors si importante que ce service en développement fut rapidement submergé par de nombreuses questions concernant les disparus. Ce personnel désigné pour assurer ce service, n'ayant suivi aucun entraînement spécial n'avait pu profiter des développements des techniques modernes mais par contre était doté d'un désir profond de retrouver pour les familles ceux qui n'étaient pas revenus des zones de combat. En dépit des obstacles crées par le manque de moyens, le MRES retrouva les deux tiers du personnel manquant après de longues recherches autour du globe avant que les corps retrouvés puissent être identifiés et inhumés par le Commonwealth War Graves Commission.

Sans la volonté et l'énergie manifestées par les équipes du MRES, de nombreuses familles n'auraient jamais connu le destin de leurs êtres chers ou l'emplacement de leur destin final.
 Le MRES apporta aux familles la dignité qui leur été due et fut dissous en 1952 sept années après la fin du conflit.

Mémorial construit pour commémorer les noms des aviateurs de la RAF et du Commonwealth

tués au combat.

20000 venaient de toutes les parties du globe pour servir dans la R.A.F et perdirent le vie durant la 
2 ème guerre mondiale N 'ayant pas de tombe connue ce monument fut érigé  en Janvier 1945

 Dans le cadre familial nous sommes donc appelés à faire la connaissance de Noël Archer 

I'un des membres Influents de ce service.

Découvrant le haras de Bois Roussel en 1945 que nous habitions, domicile et lieu de travail de nombreux britanniques depuis les années 20, ne parlant pas notre langue, Noël Archer prit l'habitude de nous rendre visite. En raison de la situation, nous ne pouvions que l'aider à contacter les mairies et à prospecter dans la région à la recherche des lieux de crashes des avions du Commonwealth ( ref courrier familial et Noël Archer ). Notons qu'il se distinguera en 1949 lors de l'identification du corps rejeté sur la côte belge du commandant Mouchotte français Squadron leader d 'une escadrille de la RAF 
Noel Archer et son chauffeur a la recherche des lieux de crashes, contactent les mairies de Bursard Sees Larré etc...Larré et Bursard qui figuraient dans ses objectifs mais sans précisions particulières, lui permettant de progresser dans la compréhension des circonstances et des conséquences humaines du drame.

Accompagné de son chauffeur, il prospectait alors à la recherches des points de crash de la RAF...

Il est vrai que les crashes avaient été nombreux dans notre région.

Finalement à partir du rapport de Noel Archer, je finis par obtenir la solution de cette énigme et

compléter ainsi les éléments manquants concernant ce Whitley de la Royal Canadian Air Force.tombé a la Potence prés de Sées

Photo

Fin 1945 La famille Hayton. Charles Hayton est en uniforme, Noël Archer en civil (photo Roger Cornevin JAN 1945)

42

Arrestation de nos quatre gendarmes Dissolution du BOA

Mme Collet épouse de l'un des gendarmes et ses amies confectionnent des colis pour leurs maris destinés à la prison de Rouen. Elle nous contacte Nous l'aidons dans ce projet.

Je retrouve dans mes documents une lettre particulièrement émouvante de madame Collet adressée à ses amis et le détail de ses démarches avec les autres épouses de gendarmes dans les différents étages du palais de justice de Rouen.

"Le lendemain matin nous attendons le passage du car avec impatience ..nous voulons absolument leur remettre notre colis. Notre déception est grande, le car passe sans s arrêter malgré nos signes désespérés, nous le regardons s'en aller au loin impuissantes emportant nos êtres chers vers leur nouveau destin

Nous décidons de nous rendre au tribunal militaire allemand rue Jeanne d'Arc à Rouen. Une femme visiblement bouleversée entre dans la pièce, s'avance vers le bureau de l'offîcier et lui dit «monsieur, monsieur je viens chercher les vêtements de mon fils que vous avez fusillé le jour du 1" novembre» Notre sang se glace dans nos veines nous sommes cloués sur place...

Je fais une dernière tentative auprès du gardien chef de la prison qui est français et lui demande de rester là pour revoir mon mari. Il refuse « je ne peux vous garder içi vous le verrez dehors ».

Devant la porte un grand car attend les malheureux... la porte s'ouvre pour livrer passage à des allemand en armes, mitraillette au poing ils forment une haie au milieu de laquelle défilent nos êtres chers , je ne peux m'approcher à temps pour que mon mari me voit.

Son visage s'illumine un instant par la vitre, son regard ne me quitte pas et je ne puis retenir mes larmes. Le car démarre l'arrachant à mes derniers regards, c est fini, ce souvenir est gravé à jamais dans ma mémoire et dans mon cœur meurtri.

Elles ne reverront jamais plus leur mari destination Ellrich. Seul l'adjudant Thual reviendra de déportation.

Dès son retour de déportation il se vengera d'une dénonciatrice présente dans le train Sées-Alençon.

Hugh Verity

J ai répondu à Hugh Verity commandant de 1 escadrille

basée à Tempsford avec lequel j ai correspondu pendant plusieurs années et en me reférant aux archives de l Orne

« Cet avion en flammes était un bombardier Lancaster raid sur Turin qui s écrasa au Chenay après avoir largué ses bombes en 1943 dans la région de Boitron Pas de survivants 

Les victimes sont inhumées au cimetiére du Mans west ( ref RAF bomber command losses

Ww2 WR Chorley 1943 )

Avec mon frère jean, comme tout jeune curieux de découvrir le monde et de tout connaitre

nous avions l habitude chaque soir de scruter le ciel ;;Notre espoir distinguer les bombardiers

de la RAF dans les nuages ,volant feux éteints ;;;dans un ciel étoilé

;Mission impossible Seul un bruit permanent lancinant dés la tombée de la nuit troublait le

silence de la nuit Le moteur de l avion allemand avait un bruit très particulier , saccadé

,finalement très reconnaissable, et nous étions pratiquement certains de notre diagnostic mon

frère et moi lorsqu'un vrombissement mystérieux se manifestait au dessus de nos têtes

Dans ce ciel étoilé les avions alliés se frayaient un chemin à haute altitude au travers des nuages et protégeaient leur route en lançant d innombrables paquets de " windows " que nous retrouvions dans les champs ,les jardins ,sur les toitures des habitations

Par prudence le maire Charles Forget conseillait alors de ne pas toucher à ces objets suspects ....tombés du ciel

' je me suis référé aux documents des archives départementales de l Orne des la fin de la guerre pour comprendre le but de ces vols de nuit où je comprenais enfin que la Résistance affrontait la

puissance occupante

" Mais 40 ans plus tard l, l énorme ouvrage de 800 pages interdit jusqu'alors de publication de Michael Foot en France

« Soe in France ››après la fin du conflit me confirma que nous n étions pas seuls...livrés à notre propre sort

Parachutage depuis des appareils B-17 durant la Seconde Guerre mondiale

L'homologation du terrain [

Les opérations commencent par le repérage du terrain qui doit être de préférence rectangulaire. Il doit se trouver dans un lieu discret, si possible à proximité d'un bois qui pourra cacher le comité de réception.

Le conditionnement des livraisons

Selon les besoins, les dotations de matériels sont conditionnées dans des containers  de différents formats et dans des paquets. Il existe plusieurs types1 de dotations conditionnées en containers utilisées selon les besoins.

L'organisation des communications

Le parachutage est annoncé sur les ondes de la BBC dans la série des messages personnels émis tous les soirs à destination des différents groupes de résistants. Dans les 48 heures précédant l'opération, le message conventionnel passe sur les ondes. Les dispositions sont immédiatement prises pour la réception. Dans les premiers temps, les terrains étaient balisés par des feux allumés dans les coins de l'aire de parachutage.

Le terrain est balisé grâce à des feux électriques (Trois rouges et un blanc en L qui indique le sens du vent). Dans certains cas, le système est plus élaboré notamment grâce à la présence de globes lumineux beaucoup plus visibles. Les terrains sont également progressivement équipés de moyens de communication audio. 

Le système de balise Eureka [archive] permet l'émission et la réception de signaux. Le système S-Phone [archive]permet la communication directe entre le comité d'accueil du terrain et l'équipage des avions. L'opération est alors grandement facilitée et peut être effectuée même dans des conditions de visibilité médiocres.

L'organisation de la réception

Les opérations sont en principe effectuées dans les périodes de pleine lune pour obtenir une visibilité optimale. Elles sont donc programmées pour les lunes mensuelles. L'amélioration des moyens de communication évoquée au paragraphe précédent permet de décupler le nombre de parachutages.