mardi 10 décembre 2019

JOURNAL SAGIEN OCCUPATION

JOURNAL SAGIEN     OCCUPATION  

Quatre ans d occupation , de messages secrets et de radio clandestine , des milliers de tonnes de bombes , des milliers de résistants torturés et fusillés,la déportation de nos quatre gendarmes dont on ignorait les tâches nocturnes d aide aux parachutages , la déportation du docteur Melun, la disparition de notre instituteur jean Mazeline et de Frémiot notre voisin , le crash à" la Potence "de cet  avion inconnu vraisemblablement allié 
les espoirs de millions de français aboutissent aujourd hui ce 6 JUIN  le débarquement la nouvelle que nous attendions ,événement qui doit nous guérir de la défaite et nous délivrer de l emprise germanique 

Les anglo américains ont débarqué cette nuit ,en Normandie mais ont été repoussés presque partout clame notre   TSF Qui devons nous croire ?
Les allemands présents dans notre salon restent silencieux et nous

 n osons pas trop les interroger Début juin le grand Churchill rappelait " Nous nous battrons sur les mers et les océans ,nous nous battrons avec uneconfiance croissante et une force croissante ...dans les airs  nous défendrons notre ile quel qu' en soit le prix Nous nous battrons sur les plages   nous nous battrons sur les terrains de débarquement , dans les rues les champs et les montagnes  nous ne nous rendrons jamais ! ( Sir winston Churchill BBC 4 juin 1940°)

les Anglais luttent pour eux , pour leur victoire qui se trouve être la notre et dans ces conditions là nous sommes , nous français prêts à tout faire pour leur rendre la tâche plus facile 
Ne sont ils pas nos alliés et la confiance en Churchill est immense 
ils ont un chef dont l éloquence est à la hauteur de leur drame  
" la mort et la douleur seront nos compagnons de voyage a t il dit à son peuple les privations seront notre manteau et la constance notre bouclier "

C est un vrai langage shakespearien et nous ne pouvons qu 'adhérer à ces paroles qui nous concernent tous français jeunes et vieux 
Après cet événement de" la Potence "(rappel crash de l avion canadien alors inconnu )ma chère maman décide « Pas question de rester a Sées nous partons nous réfugier  à la campagne"  donc  direction Bursard où nous sommes invités par notre chère cousine institutrice  dirigeant une classe dans un local de la mairie , 
Elle n' a pas trouvé suffisamment de  locaux paraît il !mais nous serons en sécurité  
Pas d 'allemands dans ce coin retiré !



La campagne , les haies verdoyantes , une rangée d arbres , des ombrages voilà ce qu il nous faut !mais aussi les prairies de Bois Roussel, la riviére avec ses roseaux , ses canards et ses poules d eau  A nous la liberté !
Avec mon frére jean nous n 'osons croire à cette nouvelle détente qui nous est offerte !
Depuis quatre jours ...pour  nous c 'est la tranquillité absolue

Soudain une agitation à l entrée de l'allée ombragée qui masque la façade de notre mairie Que se passe t il ?Des camions remorquant des canons ! Les allemands ..!!!!
Nous n avons pas eu le temps de les oublier, ils sont déjà là !
Remarque personnelle !Ce n'est pas possible ils nous ont suivi !
Bientôt ils s installent dans nos murs et mon frère jean et moi sommes relégués dans le grenier  ! parmi les postes de TSF rapportés par les habitants sur ordre de la kommandantur
Résultat d’images pour MAIRIE DE BURSARDA nous de nous adapter ….. Les allemands envahissent les pièces mais nous gardons  la cuisine du rez de chaussée le reste on s'adaptera  !                                                      Le convoi allemand s installe a l'abri sous le couvert des arbres
Avec mon frère nous décidons de disparaitre laissant les adultes se dépètrer de cette horde inattendue 
Disons qu ils ne semblent pas trés violents Ressentent ils le vent de la défaite ?
En effet les alliés progressent vers le sud et notre poste à galéne monté par mon beau frére affiche des notes plutôt optimistes !
Le rêve  ... encore un effort et ils seront parmi nous  On a bien le droit de rêver !


Uniformes bleus ! la luftwaffe ! sans aucun doute !
pas moyen de prendre des photos , j ai déjà été prévenu du danger qu il y avait à me promener avec mon gros kodak !


Pour mon frère jean et moi ce sera la vie au grand air parmi les roseaux de la rivière et les pur sang du haras   Mais  le problème ce n est pas le seul.......  c est 
l 'affolement de ces chevaux libérés de toute contrainte .....Affolés par le bruit des avions ils galopent dans toutes les directions et présentent un certain danger Mais que vont faire ces allemands ,?  Comment vont  ils se  comporter vis a vis de nous ?
Apparemment j ai le pressentiment qu ils ressentent le vent de la défaite ils écoutent les nouvelles avec attention mais surtout l inquiétude se lit sur leurs visages Ils semblent craindre une arrivée rapide des alliés Curieusement ils nous font participer à l'identification des avions alliés dans le ciel Malgré tout nous utilisons notre poste à galène conçu par mon beau frére ,appareil bobiné dans l ombre et une galène objet miraculeux trouvé chez l électricien ipcar place du Parquet a Sées

 




Deux jerrican de Mustang récupérés  et nous voilà sur les eaux claires  de la 

J ai l impression que les hommes se battent depuis une éternité !
nos nuits à Sées n 'étaient   jamais calmes  

Nous avons quitté Sées pour retrouver la liberté ;;;;;;La patrouille allemande intraitable surveille en permanence  les rues , la clarté des fenêtres,, des vitrines . C est le noir complet;;;; pas un trait de lumière ne doit filtrer Seuls les bruits de bottes rompent le silence...sauf quelquefois une bouteille vide explose dans le bas de la vitrine .Nous de notre fenêtre sur la grande place avec mon frère jean on ne peut  qu 'assister  en silence et subir l autorité de cette wehrmacht Donc nous quittons notre petite ville et prenons la direction de Bursard




Bursard  



« ICI Londres ….. des Français parlent aux Français  »

La lune est pleine d éléphants verts fut l un des vingt six messages personnels diffusés par la BBC
à la veille du débarquement sur les côtes de Normandie le 6 Juin 1944, l un des messages codés adressés par la voie des ondes entre 1940 et 1945 à la résistance française ou aux familles des combattants


Pour la majorité des auditeurs d 'alors ces phrases incompréhensibles brouillées par la moulinette allemande exprimaient surtout que le combat contre l envahisseur continuait Pour ceux qui en connaissaient le sens caché elles annonçaient des parachutages d hommes et de matériels déclenchaient des opérations de sabotage identifiaient des agents envoyés par les forces françaises libres  
Avec mon frère nous décidons de quitter ce milieu où plusieurs batteries s installent dans les environs ... jusque dans les prairies de BOIS ROUSSEL
Pour  jean et moi ce sera la vie au grand air parmi les roseaux de la rivière et les pur sang du haras   Mais  le problème ce 
n est pas le seul.......  c est 
l 'affolement des pur sangs .....Affolés par le bruit des avions ils galopent dans toutes les directions et présentent un réel  danger 
Nous c 'est la chasse aux canards et aux poules 
d 'eau pour tenter d améliorer le menu du midi ou du soir  les deux chiens ne sont ils pas là pour nous aider !
Résultat de recherche d'images pour "thunderbolt ailes noires et blanches"
Un 
" corniaud " de grande expérience et un cocker qui le suit comme son ombre 
Résultat d’images pour chien cocker
Résultat d’images pour trois mois a bursard et les pur sang du haras
Notre domaine Bois Roussel 

En fait notre vie sera troublée en permanence  par les assauts des thunderbolt américains à l'affut des objectifs au sol 
Résultat d’images pour mosquito rafAvions de la libération aux ailes striées de bandes blanches et noires
Notre mairie semble t il leur sert de point de repère
                                                          
Quelle audace ....encore aujourd'hui je m'étonne de la hardiesse des pilotes de thunderbolt ... a l affût du moindre mouvement au sol 

Guettant leur proie Ils jaillissaient tels des faucons . Nous leur faisions des signes espérant qu ils étaient en mesure de nous distinguer au sol dans les hautes herbes du haras  
les allemands ont fait sauter leurs batteries avant leur départ précipité dés l approche de la 2 eme DB

POUR NOUS C EST L ESPOIR! 
Pas de courant, pas de TSF! de nombreux crashes dans les environs issus des combats 
Nos locataires ....si l on peut dire abattent un "mosquito" de la Royal air force en pleine nuit alors que nous sommes réfugiés dans une cave de fortune 
L 'avion allié rase les toits et 
s 'écrase à quelques centaines de mètres 

j apprends sur notre poste de fortune la disparition de Saint Exupery en  méditerranée 

Le matin un servant de la compagnie de DCA 
m' invite à le suivre   Surprise !
Il faut dire que ces allemands de la Luftwaffe ne semblent pas être des violents    Ils nous expliquent à jean et moi la manière d' identifier dans le ciel les différentes silhouettes 


Un Supermarine Spitfire arborant les bandes d'invasion.
Les bandes d'invasion (en anglais : invasion stripes) étaient une peinture particulière adoptée temporairement pendant et après le Débarquement de Normandie pour identifier les appareils et véhicules Allies et limiter les éventuels tirs amis.
La peinture consistait en cinq bandes : une alternance de blanc et de noir. Elles ne se substituaient pas aux cocardes et marquages de nationalités.

L'utilisation des bandes de reconnaissance fut donc imaginée pour faciliter la reconnaissance des avions de chaque armée. Le commandant Sir Trafford Leigh-Mallory, qui commandait une expédition des Alliés, approuva le concept le 17 mai 1944. Le premier test eut lieu durant l'opération Overlord le 1 juin 1944, afin de familiariser l'équipage des bateaux avec le nouveau marquage, mais pour des raisons de sécurité, l'utilisation des bandes de reconnaissance ne fut pas effective avant le 3 juin 1944 pour les unités porte-troupes et et pour les soldats et les bombardiers avant le 4 juin 1944.
Comme dit plus haut, le marquage consiste en une alternance de cinq bandes noires et blanches
Dans la plupart des cas, les avions étaient peints par les troupes au sol; avec seulement quelques heures de préparation, certaines bandes étaient "masquées", ce qui signifie que ces bandes étaient protégées par un masque liquide pour ne pas être détériorées. Cependant, la plupart des bandes n'étaient pas masquées donc elles étaient souvent loin d'être propres et nettes.

Hawker Typhoon[

Les bandes noires et blanches furent appliquées en premier sur le Hawker Typhoon et les premiers Hawker Tempest Mark Vs. Ces avions avaient un profil similaire à celui du Focke-Wulf Fw 190 et les bandes furent donc ajoutées pour aider à la reconnaissance durant les combats. Cet ordre fut promulgué le . Les bandes étaient d'abord appliquées par l'unité avant d'être rapidement peintes directement en usine. Quatre bandes noires d'une largeur de 30 cm étaient séparées par 3 bandes blanches d'une largeur de 61 cm, en partant de l'origine de l'aile sur la surface inférieure de celle-ci. Au début de l'année 1943, le Typhoon avait également une bande jaune, d'une largeur de 46 cm, sur le dessus de l'aile. Le , tous ces marquages sont officiellement abandonnés.











































LE thunderbolt l avion de la liberté

EXTRAIT DE MON JOURNAL

« ICI Londres ….. des Français parlent aux Français  »

La lune est pleine d éléphants verts fut l un des vingt six messages personnels diffusés par la BBC
à la veille du débarquement sur les côtes de Normandie le 6 Juin 1944, l un des messages codés adressés par la voie des ondes entre 1940 et 1945 à la résistance française ou aux familles des combattants


Pour la majorité des auditeurs d 'alors ces phrases incompréhensibles brouillées par la moulinette allemande exprimaient surtout que le combat contre l envahisseur continuait Pour ceux qui en connaissaient le sens caché elles annonçaient des parachutages d hommes et de matériels déclenchaient des opérations de sabotage identifiaient des agents envoyés par les forces françaises libres  
Avec mon frère nous décidons de quitter ce milieu où plusieurs batteries s installent dans les environs ... jusque dans les prairies de BOIS ROUSSEL
Pour  jean et moi ce sera la vie au grand air parmi les roseaux de la rivière et les pur sang du haras   Mais  le problème ce 
n est pas le seul.......  c est 
l 'affolement des pur sangs .....Affolés par le bruit des avions ils galopent dans toutes les directions et présentent un réel danger 
Nous c 'est la chasse aux canards et aux poules d 'eau pour tenter 
d améliorer le menu du midi ou du soir  Les deux chiens ne sont ils pas là pour nous aider !
Un corniaud" de grande expérience et un cocker qui le suit comme son ombre 
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Résultat d’images pour trois mois a bursard et les pur sang du haras
Notre domaine Bois Roussel 

En fait notre vie sera troublée en permanence  par les assauts des thunderbolt américains à l'affut des objectifs au sol 

Avions de la libération aux ailes striées de bandes blanches et noires
Notre mairie semble t il leur sert de point de repère
    
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Quelle audace ....encore aujourd'hui je m'étonne de la hardiesse des pilotes de thunderbolt ... a l affût du moindre mouvement au sol 
Ayant  passé personnellement quinze  années dans le personnel volant de l aéronautique navale je mesure encore aujourd hui la déxterité des pilotes et leur sang froid en pareille circonstance 
Pour jean et moi ce fut un sujet d étonnement et d admiration "

Guettant leur proie Ils jaillissaient tels des faucons . Nous leur faisions des signes espérant qu ils étaient en mesure de nous distinguer au sol dans les hautes herbes de la prairie du haras  
les allemands ont fait sauter leurs batteries avant leur départ précipité dés l approche de la
 2 eme DB
POUR NOUS C EST 
L ESPOIR! 
Pas de courant, pas de TSF! de nombreux crashes dans les environs issus des combats 
Nos locataires ....si l on peut dire abattent un "mosquito" de la royale air force en pleine nuit alors que nous sommes réfugiés dans une cave de fortune 
L 'avion allié rase les toits et 
s 'écrase à quelques centaines de mètres 

j apprends sur notre poste de TSF rudimentaire  la disparition de Saint Exupery en  mediterranée 

Le matin un servant de la compagnie de DCA 
m' invite à le suivre   Surprise !
Il faut dire que ces allemands de la luftwaffe ne semblent pas être des violents    Ils nous expliquent à jean et moi la manière d' identifier dans le ciel les différentes silhouettes 
"ces avions qui nous survolaient "

ARTICLES Bandes d'invasion( ref google )


Un Supermarine Spitfire arborant les bandes d'invasion.
Les bandes d'invasion (en anglais : invasion stripes) étaient une peinture particulière adoptée temporairement pendant et après le Débarquement de Normandie pour identifier les appareils et véhicules Allies et limiter les éventuels tirs amis.
La peinture consistait en cinq bandes : une alternance de blanc et de noir. Elles ne se substituaient pas aux cocardes et marquages de nationalités.

L'utilisation des bandes de reconnaissance fut donc imaginée pour faciliter la reconnaissance des avions de chaque armée. Le commandant Sir Trafford Leigh-Mallory, qui commandait une expédition des Alliés, approuva le concept le 17 mai 1944. Le premier test eut lieu durant l'opération Overlord le 1 juin 1944, afin de familiariser l'équipage des bateaux avec le nouveau marquage, mais pour des raisons de sécurité, l'utilisation des bandes de reconnaissance ne fut pas effective avant le 3 juin 1944 pour les unités porte-troupes et et pour les soldats et les bombardiers avant le 4 juin 1944.
Comme dit plus haut, le marquage consiste en une alternance de cinq bandes noires et blanches
Dans la plupart des cas, les avions étaient peints par les troupes au sol; avec seulement quelques heures de préparation, certaines bandes étaient "masquées", ce qui signifie que ces bandes étaient protégées par un masque liquide pour ne pas être détériorées. Cependant, la plupart des bandes n'étaient pas masquées donc elles étaient souvent loin d'être propres et nettes.

Hawker Typhoon[

Les bandes noires et blanches furent appliquées en premier sur le Hawker Typhoon et les premiers Hawker Tempest Mark Vs. Ces avions avaient un profil similaire à celui du Focke-Wulf Fw 190 et les bandes furent donc ajoutées pour aider à la reconnaissance durant les combats. Cet ordre fut promulgué le . Les bandes étaient d'abord appliquées par l'unité avant d'être rapidement peintes directement en usine. Quatre bandes noires d'une largeur de 30 cm étaient séparées par 3 bandes blanches d'une largeur de 61 cm, en partant de l'origine de l'aile sur la surface inférieure de celle-ci. Au début de l'année 1943, le Typhoon avait également une bande jaune, d'une largeur de 46 cm, sur le dessus de l'aile. Le , tous ces marquages sont officiellement abandonnés.

L'armée Vlassov

Il est évident que ma propre vie sagienne faite d étude scolaire et de contraintes relatives à l occupation  ne pouvaient me laisser entrevoir la vie  secrète , et les événements qui se déroulaient dans l ombre de nos foyers particulièrement ....la nuit ;;;je les ignorais totalement Par vie secrète je précise la vie nocturne des résistants et les parachutages de nuit dont certaines péripéties  nous échappaient 
Notre seul soutien dans le cadre familal c 'était la BBC l écoute de la TSF à partir de 20 heures , une heure où les soldats de la wehrmacht avaient déserté notre salon en espérant toutefois qu ils 
n aient  pas l idée de franchir le seul obstacle  .....notre couloir , ...pour satisfaire leur curiosité après avoir perçu les signes annonciateurs de la radio de Londres 
La  BBC était devenu en fait notre port d attache 

Il est vrai que nos occupants  attachaient à leur tenue une attention particulière en raison de la rigueur absolue  de leur   discipline  et l'exigence de la wehrmacht à ce sujet n 'était pas un vain mot La coupe de cheveux " la nuque rasée" constituait  l une de leurs  exigences
Donc il y avait un certain risque à écouter la BBC et même..... un gros risque menaçé de travaux forçés

Accordons une mention spéciale aux guerriers   de l armée Vlassof ils arrivèrent début 44 et leur réputation de barbarie suffisait à rendre la population extrêmement prudente 
Quelques mois après le déclenchement de l’opération Barbarossa, des volontaires russes qui s’étaient engagés de manière isolée dans la Wehrmacht portaient encore un écusson à leur bras, faisant mention de leur appartenance à l’Armée de libération de la Russie, 
Résultat d’images pour soldats vlassov
L'armée Vlassov était alors une formation militaire de volontaires russes armés par la Wehrmacht durant la Seconde Guerre mondiale.qui se livra à multiples exactions particulierement en Bretagne
Quand Hitler prit connaissance du grand nombre de Russes et d’autres anciens civils soviétiques volontaires pour servir dans la Wehrmacht (un nombre estimé à presque un million), il s’inquiéta tout d’abord. Écoutant un faux rapport prétendant que ces unités n’étaient pas fiables et qu’elles désertaient pour se joindre aux partisans, Hitler ordonna leur transfert immédiat sur le front de l’Ouest. 
De nombreux volontaires russes furent affectés dans l’ouest de la France (Normandie, Bretagne). Ils étaient faiblement équipés, à l’image des unités de cavalerie légère, montées sur de petits chevaux mongols qui surprenaient les populations rurales.

"je ne vois pas tous ces Mongols, Cosaques, Ukrainiens, Kirghiz, Ouzbeks et autres Géorgiens se battre avec ardeur pour le Reich. Au premier assaut, ils brandiront le drapeau blanc."assurait un officier allemand

Nombre d’entre ces supplétifs étaient de service lorsque survint le Jour J en Normandie. Sans l’équipement ni la motivation nécessaires pour combattre les Alliés occidentaux, ils se trouvaient fortement susceptibles de se rendre à la moindre occasion. 

L’effet produit par ce transfert ordonné par Hitler fut donc l’inverse de celui qui était escompté. par la suite  on rapportera  néanmoins le cas de combats acharnés de certaines unités Osttruppen sur le front de Normandie, déclenchés par de mauvaises initiatives de la propagande alliée, promettant notamment un retour rapide des soldats en Union soviétique s’ils se rendaient.


Le risque avec les troupes de vlassof c'est qu un membre de leur régiment soit abattu par un résistant ce qui en fait nous aurait conduit aux pires exactions    

Précisons que l'écoute clandestine de la BBC ne représentait pas pour eux un élément  répréhensible étant donné que leur formation primaire ...soyons clairs ....ne leur permettait pas  de distinguer la langue de Shakespeare parmi les bruits émis par la TSF

Toutefois je dois dire que les " vlassof "dans notre salon se montraient particulièrement silencieux le visage complètement fermé et acceptaient le passage du blaireau avec une certaine indifférence 
Présent dans le salon je les observais avec une certaine curiosité et je me demandais comment on pouvait leur attribuer cette cruauté et ces actes de barbarie dans plusieurs régions de France 
Il est vrai qu une certaine réputation tenace les préçédait 
L'Armée allemande a dû très tôt faire appel à des volontaires étrangers, ses propres troupes ne suffisant plus à "tenir" les immenses territoires conquis d'autant que le Front de l'Est est un devenu un véritable cimetière pour la Wehrmacht.
 Le général Vlassov, capturé lors des premières offensives victorieuses, a accepté de lever une armée de volontaires parmi les prisonniers soviétiques détenus dans les camps allemands. Il seront beaucoup utilisés en France où ils se livreront à de nombreuses exactions particulièrement en Bretagne   


Nos deux employés ne se doutaient pas qu ils tenaient entre leurs mains les pire bourreaux de l armée allemande et soyons clairs pas un seul instant nous pouvions soupçonner le passé  douloureux des français qui avaient été  soumis à leur autorité 


Réflexions d occupation 

Accordons leur une mention spéciale a ces guerriers   Ils arrivèrent début 44 et leur réputation de barbarie suffisait à rendre la population extrêmement prudente et je comprends pourquoi monsieur Moindrot n'ait  pas pris le risque de leur proposer les séances du Rex 
En complément aucun sagien n'osait se promener dans les rues de Sées après le couvre feu 
Ce couvre feu avait été fixé à 18 heures lors des premiers mois 
d' occupation en raison de fils téléphoniques coupés par les résistants mais en général l horaire de 22 heures fut généralement adopté ou tout au moins correspondant à " la sortie du cinéma" séance à laquelle assistaient nos occupants 
GGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGG
CRASH DU WITHLEY CANADIEN 
Synthese de la progression  de l enquête sur le crash du withley Canadien abattu a Sées dans la nuit du 22 au 23 Mai 1944 Nous sommes à deux semaines du débarquement ;;;;cela nous l'ignorons
22 Mai 1944  La France est occupée J 'habite Sées 10 place du Parquet

Notre passe temps avec mon frère jean consiste à observer le ciel et les multiples points lumineux  se dirigeant vers le sud avec  pour but la destruction des usines industrielles du centre de la France et peut être de la région lyonnaise Notre magnifique cathédrale constitue notre seul horizon
La patrouille allemande indifférente à ce genre de spectacle veille surtout à l 'extinction et au camouflage des lumières Elle se manifeste surtout lorsque le moindre rai lumineux filtrant au dessus des rideaux que chacun s est efforçé d' installer avec application Les bruits de bottes frappés sur nos pavés suffit  à nous alerter de leur passage dans les lieux
Résultat de recherche d'images pour "AVION CANADIEN WHITLEY" Acceptons finalement  que mieux vaut ne pas se promener après le couvre feu  sinon séjour garanti à l ombre des murs de la gendarmerie , dans la quiétude la plus profonde? assurée jusqu'au  matin

Soudain venant de  la direction.... d Alençon un avion jaillit ....IL est en flammes , passe au dessus des toits et prend la direction du nord de la ville
Une grosse explosion  rompt le silence de la nuit ....direction nord sans aucun doute !

Avec mon frère dés les premières heures de la matinée nous décidons de partir à la recherche de ce que  nous supposons être un crash     Mon père soucieux de notre jeunesse ( 16 et 14 ans nous accompagne  )
Les deux employés prendront en charge les allemands en attente dans le salon et toujours attachés à la rigueur de leur tenue De toute façon un feldwebel passe régulièrement pour juger de l application des  consignes

Résultat d’images pour pinterest aubepinesBien sûr nous ne sommes pas les premiers sur les lieux du crash , .... Un problème se  pose..... pénétrer sur les site du drame !les gendarmes sont déjà présents  Nous en profitons pour pénétrer sur un terrain entouré  de buissons d aubépines laissant nos vélos cachés dans un buisson
Deux sentinelles s interposent mais finalement nous laissent passer
 ( j apprendrai par la suite qu elles sont yougoslaves mais certainement encadrées par des membres de la wehrmacht)

Une heure se passe et de nombreux visiteurs arrivent ......,les sentinelles sont vite dépassées par
 l afflux de curieux et se montrent beaucoup plus indulgentes

je ne décrirai pas le spectacle particulièrement affreux qui s'étale devant nos yeux et j observe surtout que les gendarme en fouillant dans les débris s efforcent de déterminer la nationalité de cet avion 
Une réponse très insuffisante ...il s agit certainement d un avion allié ( voir PV à ce sujet )

J apprendrai par la suite que l adjudant Buvron a prélevé une bague sur un corps dans un but
 d identification .....
Tout autour un spectacle affreux   des corps mutilés mais aussi des objets divers ...foulards vêtements,documents;;Un corps est resté bloqué dans le cockpit

Résultat de recherche d'images pour "FOULARDS AVIATEURS ALLIES"Résultat de recherche d'images pour "FOULARDS AVIATEURS ALLIES"

photo trouvée par Gerard Malherbe dans le portefeuille d une victime,(  a son poste dans le cockpit  s agissait du pilote) et une bague aux initiales WGH trouvée par l adjudant Buvron lors de ses recherches

En ce qui me concerne j ai quitté Sées en 1949 avant de revenir sur les lieux de ma jeunesse et
m intéresser à nouveau au mystère de cet avion vraisemblablement allié mais avec une..... grosse part
d inconnu

j ai donc écrit à plusieurs ministères dont celui de la Grande Bretagne
 Une réponse me parvint finalement en .1960........du secrétariat de la royal air force me  précisant la nationalité de l avion et de la composition de l'équipage disparu en basse Normandie dans la nuit du 22 au 23 mai 1944
Cette liste je demande à l orne hebdo  de la publier
   et là c 'est  la grande surprise    !
les lettres gravées à l intérieur de la bague ,WGH  ( ci dessus correspondent aux initiales de l un des membres de l équipage)  
en effet Georges Buvron sursaute à la lecture de l article de journal et surtout de la similitude        entre le nom de Wilfried Gordon Harris et des  initiales WGH gravées  intérieurement sur la bague 

Dans la ville de Grand Valley ( Canada)ce fut bien sûr la surprise En effet la ville offrait  une bague gravée "grand valley" à chacun de ses enfants partant à l armée 

   Wilfried Gordon Harris dont voici la photo 
Wilfried Gordon HARRIS est au milieu en bas de la gravure  


       



l avion sera identifié par Noel archer comme étant celui d un WITLEY  bimoteur de la royal canadian air force et ayant pour mission le largage de tracts dans la région

Noel Archer étant devenu lors de ses recherches un ami de la famille me fournit de nombreux détails sur les caractéristiques de cet avion et m'adressa le compte rendu suivant
Flight Lieutenant Noel Archer of the MRES noting details of aircrew graves
Identification de l’épave par l’équipe britannique du MRES
Dés Mars 1946 soit plus de 18 mois après la libération, le MRES intervient sous la direction de Noel Archer, flight lieutenant enquêteur de la RAF et sans nouvelles précise concernant l'identité de cet avion.
Une simple lettre de l'un des gendarmes parlait d'un avion de transport. Noel Archer décide l’extraction des moteurs profondément enfoncés dans un sol humide et examine avec son équipe les débris de l’épave qui sont restés sur place.
Voici les termes de son intervention: 
“J'ai trouvé un morceau de fermeture éclair utilisé pour la fabrication des bottes d’aviateur. Cette pièce est canadienne car la doublure des tenues de combat canadiennes est d'un bleu plus pâle et plus éclatant que ceux portés par la RAF.
Sur les lieux du crash nous avons pu voir les ailerons de l’appareil de forme carrée typiques du Whitley et nous avons trouvé un chargeur d’une mitrailleuse VGO utilisée à l'époque sur les Whitley mais dont l utilisation fut abandonnée par la suite sur les bombardiers en service à la fin de la guerre.
Notre hypothèse fut confirmée par la découverte d une plaque matricule affichant le nom Whitley suivi d une série de chiffres. 
Sous les moteurs, pas de trace de corps…»
L’équipage en fait comprenait 6 membres d'équipage, 5 corps furent ramassés par les allemands placés dans 4 cercueils et enterrés dans le cimetière civil de Sées"

Par la suite les corps en question furent exhumés en 1946 par une unité non identifiée des forces alliées et transférés au cimetière de Bretteville sur Laize. Deux des six membres d’équipage demeuraient introuvables mais six noms seront gravés sur le monument.
Le 25 septembre 1948 ( plus de 4 années après la date du crash ) les familles Wyckoff et Goodwin, étaient informés du décès de leurs êtres chers sans autres précisions. La Royal Air Force comme on le sait n’avait pas transmis à l’administration française les résultats de son enquête. Le mystère concernant cet avion restait donc entier pour les sagiens qui avaient été témoin de ce c









































Le crash du withley canadien a Sees la potence




 

 j ai transmis à madame Shirley Stone tous les éléments et témoignages concernant ce crash En effet de  ma fenêtre le 22 Mai 1944 j assistai vers 23 heures 30 au passage de cet avion en flammes et j étais sur les lieux du crash dés le lendemain matin vers 9 heures 30 alors que les gendarmes de la brigade sagienne étaient présents

Photo de la tombe des  six  aviateurs prise en 1945?  est ce un membre de la famille de l 'un d eux ?


La tombe des canadiens à Sées  Lorsque j ai découvert cette tombe ,elle était abandonnée . Les corps des six victimes avaient alors été transférés au  cimetiére  canadien de
Cintheaux ( Calvados )vraisemblablement en 1945

Bretteville-sur-Laize Cintheaux, cimetière lettrine








 Drame oublié ; ....Non en 1998 a mon retour 
d outremer Je découvrais une tombe abandonnée au cimetière  communal de Sées et enfin  un vieux registre sur lequel figurait la date du crash soit la nuit du 22 au 23 Mai 1944
Cette  date  me permettait de contacter les différents services de la Royal Air force qui 
m adressèrent  la liste de l équipage .
Ensuite  publication d 'un article dans le journal l'Orne hebdo et la réponse inattendue de deux témoins l'un en possession d une bague gravée aux initiales WGH et l autre détenant une photo d'un membre de l'équipage trouvée dans le cockpit


 


Les membres de l'équipage du crash de l avion canadien abattu dans la nuit du 22 au 23 Mai 1944 à Sées( la potence ) 

 Extraits et adaptation  du récit   de Madame Shirley Stone et de la traduction en  français de Monsieur Alain Jacques (Montreal )suite  aux témoignages des membres de l équipage de l'avion

"Ce récit est l’histoire de six   braves jeunes qui joignent, à cette époque, les rangs de l’Aviation Royale du Canada.

L’un d’entre eux est natif de Kaleden en Colombie Britannique, un autre de Drummondville au Québec. En majorité ils sont originaires de l'Ontario en provenance de Windsor, Vittoria, Grand Valley et Toronto. Ces garçons quittent leurs études ou emplois, laissent derrière eux familles et amis.

Ils sont formés au Canada sur différentes bases des forces armées du pays, y reçoivent leurs diplômes ainsi que leurs insignes de combattants et de pilotes. Aucun ne se connaît avant de s’enrôler.  

Une fois rendus en Angleterre, quatre d’entre eux sont destinés  à

différentes unités avancées de vol supérieur (A.F.U). L’objectif premier de ces unités est de familiariser les équipages, préalablement formés dans le vaste espace canadien, aux conditions géographiques très différentes de l’Angleterre. Leur formation inclut la lecture de cartes aériennes et géographiques et la pratique de l’utilisation des systèmes de détection
 Après leur stage de formation à l’A.F.U., les hommes sont mutés vers une unité d’entraînement opérationnel (U.E.O.) où pilotes, navigateurs,bombardiers (incluant les cadreurs de cibles) et mitrailleurs sont rassemblés. 
La création des équipages de six hommes est appelée en anglais crewing up (créer des équipages). En argot d’aviateur, les hommes baptisent le processus:" la foire aux mariages". La conception des équipages est laissée à la  responsabilité des participants sans aucune intervention des cadres supérieurs, tous et chacun s’accommodant d’ailleurs très bien de ce type d’arrangement.

Peu de temps après leur arrivée à l’U.E.O. 24,(  24 eme  OTU )        
les six Canadiens se rencontrent pour constituer  un équipage. 
Cinq des six garçons arrivent à cette base le 21 mars et le sixième le 4 avril 1944. C’est aussi sur cette base qu' ils  reçoivent leur formation pour exercer leurs fonctions sur le bombardier Whitley


Le bombardier Armstrong Whitworth Whitley est un appareil

britannique sorti des planches à dessins de la compagnie Whitley Abbey près de Coventry en 1934. Sa production débute en 1937 à l’usine de montage de la ville voisine de Baginton. Sa mise en service est rendue nécessaire afin de remplacer les vieux bombardiers biplans  dépassés et pour aussi servir au transport de troupe et de matériel de ravitaillement.
Whitley V.


L’appareil est doté de deux moteurs ,peut atteindre 370 kilomètres/heure et sa vitesse de croisière est de 280

kilomètres/heure. L’avion est équipé d’une mitrailleuse Browning de calibre .303 positionnée dans la tourelle du nez de l’appareil et de quatre mitrailleuses Browning du même calibre placées dans la tourelle de queue du bombardier. Les soutes de l’appareil peuvent contenir jusqu’à trois tonnes métriques de bombes.


Au début de la guerre il était interdit de bombarder des cibles situées sur le continent européen de crainte de blesser les populations locales et d’attirer les représailles allemandes. Pour ces raisons, plusieurs des premières missions impliquant des appareils Whitleys consistaient à larguer des tracts. C’est lors de ces premières missions que les équipages des Whitleys font leurs premières expériences en vols de nuit,dans le but de  naviguer au dessus de territoires ennemis.

En mai 1940, la politique consistant à éviter de  bombarder le continent est abandonnée et les Whitleys sont les premiers appareils de la deuxième guerre mondiale à bombarder l’Allemagne.
  Il est entre autre, le premier appareil de la R.A.F. à attaquer l’Italie, la Tchécoslovaquie occupée, Il effectue la première destruction non-assistée d’un U-Boot ( sous marin allemand )et la première mission de parachutage d’un groupe commando.


Lors de missions de jour, le Whitley était très mal équipé pour résister au attaques des avions de chasse et aux feux des batteries antiaériennes ennemies. Pour cette raison, l’appareil était très utilisé lors de l’offensive de nuit organisée contre les villes allemandes.

A l’époque, en raison de l’absence d’aides électroniques spécialisées, les bombardements étaient souvent imprécis. Les pertes de Whitleys en missions de nuit s’accentuent sérieusement lorsque les Allemands commencent à utiliser des faisceaux lumineux et des avions de chasse guidés au radar. La dernière attaque menée par les Whitleys a lieu le 29 avril 1942 lorsque  les quartiers généraux décident de bombarder Ostende.


En mai 1942, le Whitley est officiellement dispensé  des missions de bombardement opérationnelles et remplacé par des quatrimoteurs plus performants. Dès lors, les Whitleys sont utilisés par les unités d’enseignement opérationnel aussi bien que par les divers commandements de protection des côtes, les escadrilles des unités spéciales, les unités de formation des parachutistes et  le remorquage de planeurs.
Un total de 1841 Whitleys fut construit. Le dernier quitta l’usine d’assemblage en juin 1943.


R.A.F. Long Marston est située dans le comté de Warwickshire. Les deux aérodromes, bien que distants  de 8 ou 9 kilomètres, sont situés dans deux comtés différents. Les équipages effectuent leur formation de bombardier sur ces bases utilisant l’Armstrong Whitworth Whitley V.

R.A.F. Honeybourne débute ses opérations de temps de guerre en 1941.


La construction de R.A.F. Long Marston débute à l’été 1940 et la base devient officiellement un satellite opérationnel de R.A.F. 

Honeybourne,en 1941.

Selon le commandement du groupe de bombardiers (91) situé à la

R.A.F. Abington, les aérodromes R.A.F. Honeybourne (code d’

aérodrome: HQ) et R.A.F. Long Marston (code d’aérodrome: JS) sont classifiés aérodromes de Classe « A » pouvant accuellir des bombardiers de catégorie « lourd ».
Les trois pistes de l’aérodrome R.A.F. Honeybourne sont en béton et les trois pistes de l’aérodrome R.A.F. Long Marston  à surface goudronnée.

Les pistes sont disposées triangulairement ceinturées d’une route

périphérique.

Les casernes des six aviateurs sont situées à la R.A.F.

Honeybourne, dans le comtéde Worcestershire, près de
Stratford-upon-Avon.



L’Unité d’Enseignement Opérationnel 24 eme OTU   arrive sur ces bases le 15 mai( soit une semaine avant la date du crash de (Sées la Potence)


1942. Les documents officiels de la base indiquent que des équipages de cette unité ont participé à des missions de bombardement sur Düsseldorf le 31 juillet et le premier août 1942.

R.A.F. Honeybourne ferme finalement ses portes en 1948 et R.A.F. Long Marston six ans plus tard en 1954. Cinq hangars et quelques autres bâtiments de la R.A.F. Honeybourne sont encore aujourd’hui
fonctionnels et utilisés au sein d’un parc industriel.

Tour de contrôle à la R.A.F. Long Marston, 2003.

Casernes des équipages à la R.A.F. Honeybourne, 1990.

(Photos prises sur la toile)



Tour de contrôle à la R.A.F. Honeybourne.

(Photo fournie par l’historien britannique, Brian Kedward)


Après leur regroupement en équipage, les six hommes sont envoyés sur des vols long courrier d’une durée habituelle de cinq heures chacun. Par la suite ils doivent  exécuter des circuits poser-décoller de nuit, et pour terminer, effectuer d’autres vols longues distances de nuit.




45 eme cours à Honeybourne  en 1944
Gaston jacques  second rang premier  a gauche 
Wyckoff premier rang deuxieme àgauche



La fin de leur formation U.E.O. (6-8 semaines) se conclut par l’exercice de    
. Cet exercice consiste à effectuer une Mission Nickel, nom de code donné aux missions de largages de tracts. Au retour, l’équipage se verra affecté à une escadrille.

On charge les tracts à bord. On largue les tracts.



Durant les nuits qui suivront, les populations des territoires occupés vont recevoir des tracts largués à partir d’avions alliés pour les informer de demeurer à l’écart des lignes de chemin de fer, des dépôts de carburant ou de toutes autres cibles stratégiques aux bombardements alliés.C'est donc le cas de  la région alençonnaise , objectif prévu par l'état major )


À la mi-mai 1944, tous ont entendu parler des plans d’action pour une invasion massive, par les Alliés, de la France occupée. Les membres de la Résistance française ainsi que les agents des S.O.E. savent que l’invasion est imminente et travaillent clandestinement derrière les lignes ennemies, à affaiblir l’occupant. La population française a, elle aussi, entendu parler du projet d’invasion et prie de voir le jour, où à nouveau, ils pourront savourer les plaisirs de la liberté si douloureusement perdue aux mains de l’ennemi.


La nuit du 22 mai 1944, six Whitleys de l’U.E.O. 24 quittent leur base en Angleterre pour une Mission Nickel.( lancement de tracts )
 Leurs cibles désignées sont Alençon, Laval et Le Mans en France.




Déroulement de la mission du 22 au 23  mai 1944


Les six hommes du Whitley V AD 701 (TY-B) sont réunis pour le briefing à 16:00 heures à la R.A.F. Long Marston. Le briefing  final a lieu à 19:00 heures. 

À 21:48 heures, ils décollent.


L’ÉQUIPAGE DE L’A.R.C. - WHITLEY V AD 701


David Webster Goodwin  

Age 24 ans
de Kaleden, Colombie Britannique

 Wilfred Gordon Harris   

 Age 23 ans Age 21 ans

Lt avn - pilote Sergent - Mitrailleur Lt avn - navigateur

A.R.C. - J/25874 A.R.C. - R/115064 A.R.C. - J/37185
Grand Valley, Ontario Windsor, Ontario

John Gordon Hopper ,Joseph Gaston Jacques ,Charles Beverly Wyckoff

Sergent - Mitrailleur Adjudant 1er classe - Mitrailleur Lt avn - Bombardier

A.R.C. - R/80789 A.R.C. - R/108393 A.R.C. - J/26695

Age 23 ans Age 21 ans Age 28 ans

Toronto, Ontario Drummondville, Québec Vittoria, Ontario



Des six Whitleys de l’U.E.O. 24 qui décollent dans la soirée du 22 mai,trois retournent à leur base et deux se posent d’urgence à Ford Airfield et à Woodhall Spa. ( raison évoquée dans le rapport ... givrage )
Est ce le  withley abattu a sées,
Le sixième appareil, Whitley V AD 701, du pilote David Webster Goodwin, doit arriver à la verticale de son objectif (Alençon, France) à 23:23 heures.
 L’adjudant 1er classe Joseph Gaston Jacques est l’instructeur d’équipage (instructeur de l’U.E.O.) désigné sur le vol. L’heure prévue du retour à la base est de 01:41 heures le 23 mai au matin.

Lorsque  l’appareil ne revient pas, son équipage est déclaré « porté disparu ».

Au Canada, les familles des six aviateurs reçoivent des télégrammes les avisant que leurs êtres chers sont « portés disparus ». Plus tard, des avis écrits informent les familles que l’équipage est toujours manquant mais maintenant présumé mort. Des avis publics sont publiés dans les journaux locaux. Vous trouverez ci-bas les originaux et les traductions des coupures de journaux fournies par les familles de Joe, Bev, Gord et David.

La transcription de l’avis sur Bev Wyckoff est tirée de l’original qui fut publié dans le
« Simcoe Recorder » du 29 mai 1944. Les autres avis sont des photocopies d’originaux.


TRADUCTIONS DES COUPURES DE JOURNAUX

Extraitsdes journaux canadiens concernant les Aviateurs MANQUANTS

PREMIER OFFICIER JOE HONG        journal local


"Membre très populaire du personnel (division publicité) au journal le Star jusqu’à son enrôlement dans l’A.R.C. et porté disparu le 23 mai, Joe était officier navigateur et un des premiers de sa classe lorsqu’il fut  diplômé  de l’école de navigation de Crumlin Il est le premier garçon d’origine chinoise de notre région à détenir le poste d’officier dans l’armée de l’air."





SOUS-LIEUTENANT BEVERLY WYCKOFF PORTÉ DISPARU  journal local

"L’aviateur de Vittoria était avec l’A.R.C. depuis huit ans


Outre-mer depuis novembre de l’an dernier, le sous-lieutenant d’aviation C.Beverly Wyckoff, fils de Mme R.G. Wyckoff de Vittoria est porté disparu d’une opération d’outre-mer depuis le 23 mai. L’information nous est parvenue de la mère du disparu jeudi dernier. Aucun autre détail n’est disponible.

Le sous-lieutenant d’aviation Wyckoff, 28 ans, est natif de Vittoria où il a reçu toute son éducation publique. Plus tard il étudia à l’Ecole technique d’Hamilton et immédiatement suivant sa graduation  il s’enrôla dans l’A.R.C. 
En 1942 il postula pour devenir membre d’équipage volant et s’entraîna à Hagersville près de Toronto et à St-Jean, Québec.

Diplômé  de St-Jean en juin 1943 au poste de bombardier, il fut peu de temps après reçu officier et désigné  comme instructeur à l’école des bombardiers et des mitrailleurs de Fingal où il demeura jusqu’à son affectation outre-mer en novembre dernier.

Son épouse est Chloris Gauen de Trenton et le couple à une fille, Donna Marie,âgée de deux ans.(Donna Marie sera présente à la cérémonie organisée  du  souvenir à Sées le                  )
Il a aussi un frère, Gerald Wyckoff résident à Hamilton ainsi que deux soeurs Mmes Reginald Gell de Port Hope et Maurice Fitzgibbon de Fort Érié. Mme Wyckoff mère et sa jeune soeur vivent maintenant à Trenton.

Lors de sa formation à Hagersville, le sous-lieutenant d’aviation Wyckoff et sa famille résidaient sur la rue Talbot sud à Simcoe.

 le sous-lieutenant d’aviation Beverly (Bill)Wyckoff de Vittoria, Ontario, compagnon d’équipage et ami personnel du sergent Harris. Le sous-lieutenant Wyckoff est apparenté à M. le maire Richard Mc Culloch et à Mme McCulloch d’Orangeville. L’épouse et la fille de l’officier de l’A.R.C. résident à Trenton.

LE SERGENT  wilfried  GORDON HARRIS PORTÉ DISPARU   jOURNAL LOCAL

Selon un télégramme reçu vendredi par sa femme, Mme Dorothy Leach (nom de jeune  fille), le sergent Wilfred Gordon Harris, fils de M. William Harris de Grand Valley est porté disparu d’une opération aérienne conduite outre-mer le 23 mai dernier. La terrible dépêche en provenance de l’officier responsables des pertes
encourues par l’A.R.C. à Ottawa disait aussi qu’une confirmation écrite suivrait bientôt. Le sergent Harris, un mitrailleur spécialiste des tourelles arrières, avait débuté son service outre-mer voilà à peine deux mois.

L’aviateur de 23 ans s’est enrôlé dans l’A.R.C. à Toronto en mai 1941. désigné pour  Vancouver, C. B. pour deux ans, il demanda en mai 1943 à être affecté à  la division des équipages volants. Il suivit sa formation au dépôt des effectifs puis à Edmonton, Régina en Saskatchewan, à la base de la ville de Québec et à celle de Mont Joli, Québec où il a reçu ses ailes en décembre 1943. Suite à un cours de commando tenu à Valley field, Québec et à un mois de permission passé à la maison, il fut désigné  outre-mer et arriva en Angleterre le 29 mars 1944.
Une bague lui est  remise par la municipalité de Grand Valley ( ci dessous)


BAGUE CONSERVEE PENDANT PRES DE CINQUANTE ANNEES PAR GEORGES BUVRON FILS DE
 L ADJUDANT DE  GENDARMERIE CHARGE DE L 'ENQUETE LE JOUR DU CRASH ET APPARTENANT A




(
Remise de la bague gravée aux initiales WGH  à un membre  de la famille
Dans sa plus récente lettre adressée à sa femme, le sergent Harris mentionnait qu’il avait une permission et un mois de formation à effectuer dans une école de combat avant d’être prêt pour l’action.

L’aviateur manquant, natif de Caledon, était résident de Grand Valley depuis plus de dix ans. Ils a reçu toute son éducation à Grand Valley et plus tard accepta un poste à la crémerie Lang. Il a deux frères et trois soeurs. Son père est chef de service à la compagnie des chemins de fer du Canadien Pacifique.

La découverte de la bague cinquante quatre ans après la date du crash  déclencha une certaine émotion à Grand Valley  l'avion étant supposé disparu dans la Manche Cette bague comme on le sait avait été conservée par le fils de l'adjudant de gendarmerie chargé de l'enquête sur le site de la Potence



LE SOUS-LIEUTENANT DAVID GOODWIN PORTÉ DISPARU(  texte journal)

 L’escalade de l’offensive aérienne de l’Empire contre l’Europe occupée nazie a eu pour résultat la disparition qu’un autre membre aviateur de notre communauté  suite à une  opération aérienne conduite outre-mer le 23 mai.Cet aviateur est le sous-lieutenant d’aviation David Webster Goodwin, 24 ans,
Fils de M. et Mme J.C. Goodwin de Kaleden. Son épouse, Mme D.W. Goodwin ainsi que leur jeune fille Sharon, sont aussi des résidents de Kaleden et demeurent pour l’instant chez les parents de l’officier disparu.
Photo du pilote David Goodwin  trouvée  par  Gerard Malherbe dans l'épave du Whithley
Le sous-lieutenant s’est enrôlé dans les services aéronautiques en 1943 et fut assigné outre-mer en septembre dernier. Il est pilote d’avion bombardier.Avant de s’enrôler, il a travaillé comme comptable ici au garage de Grand Forks.


JOSEPH GASTON JACQUES ADJUDANT 1er CLASSE - MITRAILLEUR
A.R.C. - R/108393                     pas de rapport de presse

On l’appelait Gaston, il est né à Knowlton au Québec le 16 mars 1923.    5 eme d’une famille de 15 enfants  LE 20 Juin 1941  il s engage dans l aviation canadienne Lorsque Gaston traverse l 'atlantique en décembre 1943 il laisse derrière lui sa fiancée Shirley 
Celle ci sans nouvelles le 23 Janvier 1945 soit 8 mois après la  date du crash mentionne dans sa lettre à May Hong soeur de joseph Hong le navigateur " si par hasard vous avez reçu quelque nouvelle que ce soit auriez vous ''l'obligeance de m en faire part... nous  apprécierons grandement une lueur d espoir ici   "signé Shirley 

l avion  abattu  à Sées  était  supposé être disparu dans la manche


Peu  de nouvelles concernant jack hopper 

Trois mois après s être marié jack Gordon Hopper s 'embarque pour l 'Europe à Halifax en Nouvelle Ecosse et arrive à Liverpool le 14 mars  il est muté à l UEO 24 de la RAF Honeybourne le 21 Mars 1944

Lieu du monument ( tache blanche en haut a droite )route du Merlerault à la Potence





Juno Beach est le nom de code d'une des principales plages du débarquement allié en Normandie le  lors de la Seconde Guerre mondiale. Courant sur 8 km, elle est située entre Sword Beach et Gold Beach, et s'étend depuis Saint-Aubin-sur-Mer à l'est jusqu'à mi-parcours entre les villages de La Rivière, hameau à l'est de Ver-sur-Mer et Courseulles-sur-Mer à l'ouest. Sa prise fut assignée à la 3e Division d'infanterie canadienne commandée par le major-général Rodney Keller, assisté par la Marine royale canadienne et la Royal Navy britannique. Les objectifs de la 3e division étaient de couper l'axe routier Caen-Bayeux, capturer l'aérodrome de Carpiquet et d'établir la jonction avec les plages britanniques de Gold Beach et Sword Beach.
Photo monument par Madame C.Berthelot


C’est l’histoire d’un jeune équipage qui venait de terminer sa formation du 24 OTU doté de bombardiers du type Whitley, et qui devait confirmer son expérience acquise en vol en exécutant au dessus d'un territoire occupé une mission de largage de tracts ou photos dans le cadre d une mission Nickel

La mission était considérée comme un examen de sortie de l'école avant que cet équipage récemment formé ne soit destiné à une escadrille de combat.
Cette observation explique la relative jeunesse des victimes de 20 à 24 ans. Le pré-Briefing de la mission eu lieu à 16h00, sur la base de la ROYAL AIR FORCE de LONG MARSTON. Le Briefing final à 19h00. 

Le vol à débuté à 21h48. 


Le Whitley AD701 piloté par F/O David Webster Goodwin atteignait Alençon, son objectif, à 23 heures. Le W/O Joseph Gaston Jacques était instructeur à bord. Ils devaient être de retour à 01h41. Le 23 mai, Ils sont reportés « missing in action ». Les familles reçoivent alors des télégrammes les avisant que leurs êtres chers sont « portés disparus» et présumés morts. Des avis publics sont publiés dans les journaux 




rash.

Stèle Whitley AD701 Sées Orne (61)
TION – NAVIGATEUR A.R.C – J/37185
HONG Joseph photo

Tombé à Sées LA POTENCE









Joe est né le 8 décembre 1922 à Windsor, en Ontario. Il est le 5è enfant de Mi Hong et sa femme, Chung (née : Eng).
Mi et Chung (June) sont nés à Canton, en Chine, et se sont établis à Windsor, où ils gèrent deux restaurants.
Joseph fréquente l’école publique Prince Edouard de Windsor de 1929 à 1936, l’école secondaire Walkerville de Windsor de 1936 à 1941 et le Collège des affaires commerciales O’Neill à Windsor de 1941 à 1942. Quand Joe obtient son diplôme d’études secondaires, il entre au service du journal Windsor Star où il travaille d’août 1941 jusqu’à ce qu’il s’engage le 10 août 1942.
Joe effectue sa formation de l’A.R.C. à Lachine, Victoriaville et Mont Joli au Québec, puis London, en Ontario et Halifax, en Nouvelle Ecosse. Il est promu AV2, AVC, Sergent, Slt et Lt Avn. Il obtient son insigne de navigateur le 15 octobre 1943. Joseph est le premier chinois natif de Windsor à obtenir son diplôme d’officier de l’armée de l’air canadienne. Ce n’est qu’en 1947, après la fin de la guerre qu’est aboli l’article de loi du Canada sur l’exclusion des Chinois (1923). Jusqu’à cette période, les Canadiens d’origine chinoise étaient marginalisés et n’avaient pas le droit de vote.
Le 22 mai 1944, Joe est à bord du Whitley AD701 et effectue une mission de largage de tracts sur la région du Mans, en France. L’avion est abattu par la Flak et s’écrase à La Potence, près de Sées, en Normandie, sans qu’il y ait de survivant. Gaston repose au cimetière de guerre canadien de Bretteville-sur-Laize / Cintheaux, tombe XXVII. G. 4-7. La ville de Sées a érigé un monument en mémoire de l’équipage, qui a été inauguré le 8 mai 2005 en présence de la famille et d’amis


Le 7 avril 1960, le lac Hong reçut son nom en l'honneur de joseph Hong, lac situé au nord de l'Ontario à l'ouest du lac wapikopa (52°57’00 Nord - 88°57’00 Ouest) Hong étant le premier chinois natif de Windsor élevé au rang d officier dans l’armée de l’air canadienne.

Wapikopa Lake

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Wapikopa Lake
LocationOntario
Coordinates52°55′22″N 88°05′37″WCoordinates52°55′22″N 88°05′37″W
Basin countriesCanada
Wapikopa Lake is a lake in northern OntarioCanada, located southwest of Winisk River Provincial Park.











Durant la seconde guerre mondiale ,l 'avion et la radio ont révolutionné les moyens d' action des belligérants imposant des changements fondamentaux à la nature , au déroulement et aux formes de la lutte 
Résultat d’images pour ciel nuageux images avec luneEn ce qui concerne la lutte clandestine une évidence s' impose    ces conquêtes techniques ont constitué des atouts aux effets  incalculables Qu' aurait été en effet la résistance si les combattants de l'ombre n avaient eu pour eux l' azur et le ciel ? 

Sans la voie des airs ,sans la possibilité offerte de la sorte à la France libre et aux alliés de pénétrer au coeur du territoire occupé par l ennemi  en se jouant de la mer des frontières et des fortifications comment les groupes de résistants auraient ils pu communiquer , recevoir des armes  accueillir ou envoyer des agents 

Et sans la télégraphie sans fil ,sans les émissions de télégraphie sans fil  sans les émissions des radios clandestins éparpillés à travers la France , sans les écoutes de Londres  , sans les messages personnels de la BBC comment auraient pu s 'effectuer les liaisons et transmettre les instructions, s'échanger les renseignements ?

Une guerre de la nuit faite d organisation persévérante , de travail ingrat ,de résolution méthodique et de mauvaise surprises de chances et d' avatars imprévus , d héroisme et de trahisons de succès et de défaillances jusqu'à ce que ,après bien des sa

Résultat d’images pour messages secrets londres

Premier parachutage dans l' Orne
La BBC est donc devenue notre principal centre d’intérêt….les messages du  soir    la guerre des airs et la guerre des ondes qui se profilent apportent une note 
d espoir mais  le terme SOE est pour la majorité des français un terme inconnu
Ces nouvelles techniques et leur organisation entrâineront la création du BCRA a Londres et du BOA dans nos provinces
Charles de gaulle à la BBC

L’avion et la radio révolutionnent alors les moyens   d action des belligérants imposant des changements fondamentaux a la nature,au déroulement et aux formes de la lutte
Notre maire Charles Forget
 Habitant de ma petite ville normande privé des nouvelles diffusées par la BBC de Londres il nous fallait nous contenter de ces émissions entretenant l'espoir 
Mais a notre  niveau de provincial soumis au joug allemand nous ignorions en fait l 'existence de ce service secret
Les nouvelles officielles nous parvenaient alors  de radio Paris ,station d état contrôlée par l occupant et que nous écoutions en permanence en dehors des émissions discrètes et brouillées de la BBC
Il nous fallait avec une grande prudence nous caler sur la longueur d 'ondes de Londres et surtout par précaution …. ne pas y rester
Mais le BOA issu de cette nouvelle organisation en attendant un débarquement quelle était sa signification ?

QUICONQUE aura écouté soit en public soit en commun avec des tiers , des émissions de radio diffusion autres que celle des postes allemands ou française ou des postes de radio nationale française situées dans les régions occupées par les troupes allemandes  sera puni de la peine de travaux forçés et dans les cas de moindre gravité de la peine de emprisonnement et d une amende ou l une de ces deux peines seulement
Edouard Paysant en sera l organisateur et le chef

Il  s'agit dans le cadre  de  cette organisation clandestine de frapper l ennemi de manière à l affaiblir    

Un comité de réception courageux vigilant, prêt à tout, caché sous les ombrages attend,… guettant désespérément l’ arrivée de l avion lanceur de containers sur le terrain balisé, quelles que soient l’heure de la nuit, la température, le brouillard, la pluie, la neige, les rafales de vent
Résultat d’images pour mer luneUn équipage d’aviateurs entrâiné du SOE décollant de Tempsford avant de parachuter ses  containers devait absolument découvrir les feux dissimulés dans une nature surveillée par les patrouilles allemandes Tâche périlleuse entre toutes …Ces nouvelles filtraient dans le hasard des discussions et des bavardages

Résultat de recherche d'images pour "preparation containers   soe"
container d armes

Mais parlons de l'équipage du bombardier SOE

Rappelons que le ciel de nuit est une occasion d’affronter pour les lourds bombardiers ….. les rapides chasseurs de la Luftwaffe

Résultat de recherche d'images pour "containers armes"

Chasseur de nuit Fockewulf

Témoignage d' un pilote du SOE

"Cette bonne terre de France si attirante mais inhospitalière il nous faut la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle arrière les profondeurs de la nuit "..équipage composé de dix hommes de nationalités souvent différentes Britannique, Canadiens, australiens ,néo zélandais , polonais

« Chaque sortie dure plus de sept heures, des heures d’un vol angoissant dans la solitude nocturne, passées a survoler la mer toujours hostile et la terre ennemie, à surveiller un vide que peut a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin, a scruter un néant que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel éclatement de la flak _ »



Bombardier lançeur de containers



La navigation relative a la recherche d un terrain balisé  par une nuit de pleine lune ,feux éteints présentait des difficultés toutes particulières pour 'l 'équipage en mission spéciale, qui pour mener sa tache à bien ,devait être capable de repérer avec la plus grande précision dans la nuit noire  une cible minuscule mal définie après avoir volé  pendant des heures au dessus du territoire ennemi"
Résultat de recherche d'images pour "clair de lune"

1Nos résistants  ou comités de réception  avaient ordre de choisir des sites aisément repérables du ciel mais pour de multiples raisons cela n'était pas toujours chose possible et l' avion ayant enfin trouvé  sa zone  de largage devait parfois chercher encore ......longuement les lumières destinées à le guider et qui pouvaient être cachées par  un bois ou les versants d une vallée

Le navigateur du bombardier  devait souvent recourir à la lecture des cartes et a la navigation a l'estime ce qui exigeait du pilote qu'il vole a basse altitude au dessus de la campagne quel que soit le lieu  
terrain balisé par la résistance

La tache des comités de réception de la résistance était quelquefois hérissée de difficultés  et souvent encore plus compliquée après le lancement des  containers  d'armes  sur  le  terrain choisi et ayant fait l'objet  d'un message  secret a la radio
Les résistants  devaient éclairer et surveiller la zone  identifiée par un nom de code
 Exemples

Aurore ( Rouges terres ) Lapin( Mortrée ) Orage ( Macé ) Eclair ( Tanville) Grêle ( Echauffour ) Ilot ( Le sap) Levite ( Ranes ) etc...

Résultat de recherche d'images pour "projecteurs allemands"
Le risque d 'attirer l'attention au sol grandissait a chaque minute passée par  l appareil  dans le voisinage d'une campagne tranquille Des le milieu de la guerre ,les allemands s'étaient équipés de radar permettant de détecter et donc   d intercepter les avions en vol ou en cours de recherche du terrain
Résultat de recherche d'images pour "feldgendarmerie"Résultat de recherche d'images pour "containers d armes soe parachutages"Inutile de dire qu'un bombardier lourd occupé à larguer du matériel ,volant ailerons baissés juste au dessus de la vitesse minimale de sustentation et dont l'équipage  avait l'attention attirée  pour tout ce qui se  passait en dessous de lui ,constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible rêvéeRésultat de recherche d'images pour "voiie ferrée"
Résultat d’images pour nuages en mouvement
Chasseur de nuit Fockewulf
Par  la suite en combinant Euréka  en vol et S phone au sol il semblait possible de ne plus se laisser arrêter par des nuages ou des bancs de brume pour déterminer  plus rapidement l'emplacement de la DZ( dropping zone)
S-Phone

Description

Traduit de l'anglais-Le système S-Phone était un système de radiotéléphone duplex UHF développé pendant la Seconde Guerre mondiale, destiné aux agents exécutifs des opérations spéciales travaillant derrière les .lignes.. Wikipédia (anglais)

La cause plus probable d'incident était en fait  
l interception des  membres du comité de réception par la feldgendarmerie,c' est la raison pour laquelle les résistants  se faisaient volontiers fabriquer un faux permis de garde chasse ou de médecin qui permettait de circuler après le couvre feu

http://www.chrd.lyon.fr/static/chrd/contenu/menu%20haut/ressources%20historiques/archives/SAP/chrd_parachutage_Coll_Riviere.jpgLe dixième des échecs nocturnes était dû d' après les pilotes a des erreurs de navigation Ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,,situation due quelquefois a des problèmes techniques ,quelquefois marquée par l 'absence  du  comité  de réception pour des raisons indépendantes de sa  volonté
Des accidents exceptionnels  pouvaient survenir ,ainsi sur le terrain .x. dans notre département c est un Dornier de la Luftwaffe qui survint à la place  de l 'avion allié attendu et qui mitrailla les hommes  rassemblés au  sol causant quelques  dégâts parmi  les troupeaux d'animaux Une vache fut tuée et comme par hasard c 'était d ' après le fermier la plus belle du troupeau ...

Même si l'avion et le comité de réception  arrivaient tous deux au bon endroit au bon moment le parachutage pouvait lui même poser problème , seuls les pilotes les plus expérimentés savaient  évaluer avec précision leur altitude   Si l'avion volait trop bas les colis risquaient de se détériorer  et les hommes de se blesser ,  Trop haut et un coup de vent suffisait a disperser les containers dans la nature et hors de portée Résultat de recherche d'images pour "containers d armes soe"

Vol de nuit..... feux éteints L 'équipage composé d 'aviateurs chevronnés a la  recherche du terrain balisé devait prendre en compte  par exemple les différents types de repéres au sol en énumérant leurs avantages et leurs piéges 

Commençons  par les énumérer

l 'eau  
Résultat de recherche d'images pour "eau rivieres" Toujours plus facile a repérer que n importe quel autre élément ... Même si la nuit est profonde un point d 'eau  est facile à repérer dés lors qu'il  se trouve entre vous et la source de lumière 
Lorsque la lumière est diffusée par les nuages on peut voir l'eau a grande distance,
Au delà de la visibilité de tous les éléments susceptibles de les aider  l'eau reste le meilleurs repère sauf si on parle  bien sûr de  la côte et des grands fleuves qui sillonnent la région

Bois  et forêts 
Les grandes forêts, elles sont d'excellents repères,pour l équipage a la recherche  des feux balisés Les bois peuvent être particulièrement identifiés lorsque vous arrivez aux abords de votre zone de lancement en  comparaison par exemple d 'une  photo  aérienne représentant la région

voies ferrées 
Comme l 'eau les rails brillent lorsque ils se trouvent entre vous et la lune
Résultat de recherche d'images pour "voiie ferrée"

routes  
Résultat de recherche d'images pour "route peupliers"une grande route nationale bordée de peupliers et coupant le paysage peut vous être très utile pour vérifier

Localités importantes  tout ce qui ressemble à une grande ville ou un centre industriel doit être évité en raison de la présence possible d' une DCA 
Une ville est aussi bien caractérisée par les forêts qui l'entourent et d 'autres points caractéristiques que le pilote ou le navigateur ont pris le soin de noter
 Notons en passant la difficulté a identifier un terrain balisé en plaine et quelquefois en pleine forêt 
Résultat de recherche d'images pour "centre industriel"
j'ai  rappelé sommairement les précautions prescrites par Hugh Verity avec lequel j'ai communiqué durant quelques années On peut considérer que les recommandations succinctes  ci dessus relatives aux points de repère concernent aussi bien les pilotes de bombardiers du SOE( Halifax Lancaster  Liberator ) que les pilotes de Lysander ayant pour tache d acheminer et de récupérer des agents secrets sur le territoire national
Plusieurs personnalités appartenant a la résistance furent ainsi  conduits de nuit en Grande Bretagne ou déposés sur le territoire national sur  des  terrains dont les noms sont  gardés secret
Résultat de recherche d'images pour "lysander en vol"


Correspondant avec Hugh verity et me reportant a l 'article suivant   issu de  son ouvrage"  we landed by moonlight" je lui ai donné la  solution de son problème

  Traduction de  son  article issu de "  we landed by moonlight"
édité dans les  années 50

"la nuit du 16 au 17 Août 1943  Je me dirigeai vers Couture sur  Loire ;;;;entre Sées et 'Alençon  j ai eu une expérience pénible a 22;25 toutefois exceptionnelle  sur  les routes de France , Juste un  mile devant moi, je vis un avion en flammes victime sans aucun doute  d'un chasseur allemand   Dans la lueur des flammes j'espérai découvrir un parachute  mais rien .....j 'avais un paquet a délivrer à Dericourt ..."
le lysander

Après quelques recherches sur les documents en ma possession       je lui précisais que cet avion en flammes  rencontré lors de sa  mission en cours était un Lancaster de la RAF touché lors  d'un  raid sur Turin (  ref à bomber command losses de la RAF ( wr chorley )edition 1943

NOTE adressée à HUGH VERITY concernant le Lancaster tombé au Chenay dans la nuit du 16 au 17 aout 1943

Stèle Lancaster II DS684 KO-M Chenay Sarthe (72)Squadron Leader John Russell Watson - Pilot
 

Sergeant Adrian Bernard Heyes - Flight Engineer of Birmingham
 

Sergeant Walter Bell Pettet - Wireless Operator/Air Gunner of Edinburgh
 

Sergeant Charles Edward Brook - Bomb Aimer of Boldon Colliery, County Durham
 

Sergeant Richard Clifford - Mid Upper Gunner
 

Sergeant Stanley Eastwood - Rear Gunner


De Tempsford aérodrome secret (sud ouest de Cambridge ) deux heures de vol suffisaient a un bombardier spécialement modifié et adapté aux parachutages de nuit  pour lancer ses containeurs sur la DZ ( dropping zone ) préparée par les résistants

Fin fevrier 1943  Premier parachutage ans l' orne    BOA 

Etaient présents Bob, figaro ,( noms de code,? )Granger  Denormandie ( Macé ), Lefévre de chailloué , Cosnard de Belfonds
l 'adjudant Thual et le gendarme Collet ces deux gendarmes appartenant a la brigade de Sées
Deux heures de vol... suffisaient aux "avions lançeurs "avec pour objectif un parachutage dans notre département



"le chlorate fortifie les dents " Tel est le message diffusé par la BBC; Message uniquement compris et assimilé par les résistants en attente de cette intervention planifiée par Londres le SOE et les groupes de résistance locaux


 Premier lieu de lancement  Saint Leonard des parcs  prés du Haras des rouges terres Nom du terrain  AURORE
On note la présence de deux gendarmes lors de ce lancement

Notons que la brigade sagienne paiera un lourd tribu
Quatre gendarmes seront déportés à Ellrich  .....un seul reviendra de cet enfer
Pendant l'Occupation, les missions de la gendarmerie sont commandées par le gouvernement de Vichy et par l'occupant. Des gendarmes participent ainsi à la déportation des Juifs et à l'arrestation des réfractaires au service du travail obligatoire. 
D'autres choisissent la voie de la Résistance et combattent pour la libération du pays, seuls ou en unités constituées (groupements Daucourt et Thiolet notamment).
Structure traditionnelle ou pas, le travail de la gendarmerie 
s avère aussi ingrat que délicat 
  
Les brigades doivent surveiller ,protéger ,arrêter , signaler et tout cela contre leur gré , à la merci des menaces et des représailles  de l occupant



Second parachutage   a cette date    4 tonne d'armes seront  entreposées dans le clocher de l église de Goulet  Un dépôt a été constitué à Prépotin dans le  Perche

































Commentaires



Voilà  65  années…. le SOE dans l'Orne.Texte rédigé en Juillet 2005.
      Une certaine euphorie se manifesta dés les premiers succès alliés qui se dessinèrent en Afrique du nord  et en Italie La Corse premier département français si proche de nous venait d’être libérée. L’espoir commençait à renaître  et chaque français vivant cette période d’occupation tentait d’oublier l’échec de la tentative de débarquement de Dieppe en Août 1942 où périrent plus de six  mille soldats canadiens et anglais. Terrain d’expérience qui laissa un goût amer  et laissa planer une atmosphère de doute et de suspicion quand aux capacités des alliés à vouloir libérer notre territoire.Mais  l’exaspération et la rancune des hommes placés sous le joug germanique à l’intérieur des terres se faisaient de moins en moins silencieuses et les réseaux de résistance se manifestaient chaque jour dans nos villes et nos campagnes.
C’est en Août 1940 qu’un conseil du cabinet de guerre présidé par Winston Churchill décida de créer le Spécial Operations Executive  ( SOE ) l’une des machines de guerre les plus originales et les plus efficaces. Coordonner toutes les actions qui seront désormais entreprises contre l’ennemi sur le continent par le moyen de la subversion et du sabotage. Le BCRA service secret de la France libre basé en Angleterre était secondé sur le territoire national par le BOA (Bureau des Opérations Aériennes) organisme formé de résistants opérant dans nos régions recevant et stockant des armes sur des terrains identifiés dans l’Orne  par Edouard Paysant à la demande de la RAF. Ces terrains étaient alors  préparés et balisés par un comité de réception chargé de la récupération des containers.
Retraçons cette période troublée qui précéda le débarquement.
En ce mois de Mai 1944 On ne peut douter qu’un grand événement se prépare. Les messages de la BBC malgré le brouillage allemand prolifèrent sur les ondes et chaque français attend le cœur rempli d’espoir une délivrance hypothétique après 4 années d’occupation germanique. En effet depuis plusieurs semaines l’aviation alliée disloque les voies ferroviaires et routières, écrase les gares d’Argentan, l’Aigle, Mortagne, Surdon,  détruit et pilonne les ponts et les concentrations de matériel de transport.
Chaque soir une armada de bombardiers nous survole haut dans le ciel et se dirige vers le Sud,  inquiétant  grondement qui prend naissance dés la nuit tombante,  dans une  nuit sombre ou étoilée. Nous supposons que les points de concentration des usines du centre de la France et du nord de l’Italie représentent leur principal objectif. Il est vrai que notre département se trouve sur l’axe nord sud conduisant à des centres industriel importants.
Dés le lever du jour après, le passage de cette nuée de bombardiers poursuivis par les projecteurs et les radar allemands,  nous retrouverons dans les champs et les jardins et même sur les toits des maisons les mystérieux rubans argentés  qui inquiètent tant les habitants. Ignorant la signification de ces objets tombés du ciel, le maire se voit dans l’obligation de placarder une note municipale imposant aux habitants de ne pas toucher ces objets inconnus jonchant le sol. Ceux ci s’avéreront d’ailleurs totalement inoffensifs puisqu’il s’agit du système de protection composé de bandes métalliques anti radar, utilisé par les alliés pour tromper la vigilance des batteries de DCA allemandes. Ces nuages opaques,  appelés « windows »  par les alliés,  interceptaient les rayons émis du sol par les radars allemands et apportaient des informations erronées quand à la direction, au nombre et la vitesse prises par les escadres de bombardiers vers leur objectif. Les pertes furent nombreuses en cours de route… aussi bien en direction de l’objectif mais aussi sur le chemin du retour.
 Témoignage de hugh Verity, célèbre pilote de la RAF spécialisé dans les missions secrètes,  avec lequel j’ai correspondu pendant quelques années :
« Dans la nuit du 16 au 17 août 1943 à 22 heures 25 prés d’Alençon, je connus une expérience navrante. A une distance d’environ un kilomètre, dans la nuit noire, je vis un appareil s’abattre en flammes. Ce devait être le travail d’un chasseur de nuit que je n’avais pas vu. J’espérais à la lueur des flammes apercevoir des parachutes mais je n’en vis aucun ».
En fait cet avion en flammes revenant d’un raid sur Turin,  largua par sécurité ses bombes aux environs de Boitron avant de s’abattre au Chenay. Les membres de l’équipage sont tous inhumés au cimetière du Mans.

La crainte des patrouilles ….
Alors que le silence s’installe sur notre petite ville, le pas d’une patrouille résonne sur   les pavés de notre grande place. Crâne rasé  impassibles sous leur calot,  ce sont les mongols, ceux que tout le monde craint… les Ostruppen ou troupes de l’est ralliés aux allemands (armée Vlassof ). Commandés et dirigés par un feldwebel perpétuellement aux aguets, ils surveillent le camouflage des fenêtres et des embrasures de portes et veillent à l’observation rigoureuse du couvre feu. Ils imposent la crainte... et pourtant voilà un mois, de ma fenêtre place du parquet, j’avais pu observer un garçon de manége d’auto scooter leur tenir tête. Une violente échauffourée opposa sur la place du Parquet ces guerriers excités, refusant de payer, à un jeune et vaillant forain. Ce dernier refusa de céder à la force en prenant faits et cause pour les jeunes français et espagnols occupants les voitures. La Feldgendarmerie toujours aux aguets, confrontés à ces soldats d’une autre culture, accourut sur les lieux et en force embarqua tous les belligérants. Le lendemain, après une nuit passée dans une geôle improvisée du  palais épiscopal en partie occupé par la Wehrmacht, notre garçon de manége réapparut couvert de pansements, le bras en écharpe, mais fier de son exploit.
Comme tous les sagiens, des la tombée de la nuit, nous nous empressons d’ajuster les rideaux noirs de notre vitrine qui sert quelquefois de cible à de nombreuses bouteilles vidées de leur contenu. Aucun sagien ne prend le risque de braver le couvre feu.
Au collège, sécurité oblige, l’un de nous est préposé à l’installation des rideaux noirs. La patrouille jugeant le camouflage insuffisant surgit dans notre cour et nous oblige à calfeutrer portes et fenêtres, dans un lieu où Jean Mazeline exerça une année auparavant ses fonctions d’instituteur d’Octobre 42 à Juin 43 avant d’apporter son aide aux parachutages du maquis de Mortagne.
Que se passe t’il dans nos villes et nos campagnes ?
A cette date, l’avion et les techniques radio récentes ont déjà révolutionné les moyens d’action des belligérants de la seconde guerre mondiale, imposant des changements essentiels à la nature, au déroulement et aux formes de la lutte clandestine. On peut dire que la BBC (radio de Londres à destination des nations occupées), que chacun écoutait discrètement, règle l’existence de la plupart des français, tout au moins pour ceux qui accordent la plus grande confiance aux alliés en écoutant les nouvelles transmises par Robert Schuman, Jean Marin, Pierre Jourdan et Pierre Dac.Pour ce qui est de la lutte clandestine organisée par les réseaux de résistance, une évidence s’impose, les conquêtes techniques constituent des atouts aux effets incalculables.
Que pouvait faire la résistance si les combattants de l’ombre, même pourvus d’un courage exceptionnel, n’avaient eu pour eux la voie des airs, sans la possibilité offerte de la sorte à la France libre et aux alliés de pénétrer au coeur d’un territoire occupé par l’ennemi , en rivalisant avec les dangers de la mer, les défenses des frontières et des fortifications. Comment les groupes de résistants pouvaient ils communiquer avec nos futurs libérateurs ?
Recevoir du ciel par une nuit de pleine lune, quel que soit le temps, des armes, des munitions, des médicaments… tel est  l’enjeu       de cette lutte qui oppose sur terre et dans les airs, la Luftwaffe, la flak allemande, la Wehrmacht, les bombardiers a
lliés, et  les résistants combattants de l’ombre disséminés dans les maquis.
Les messages de la BBC.
Sans la télégraphie sans fil, sans les émissions des radios clandestins éparpillés à travers la France, sans les écoutes de Londres, sans les messages personnels de la BBC, comment auraient pu s’effectuer les liaisons, se transmettre les instructions, s’échanger les renseignements ? Chaque soir les messages les plus sibyllins abondent sur la BBC, que beaucoup de français écoutent discrètement avec la crainte permanente d’être surpris. Un message secret de la radio de Londres annonce le lieu d’un parachutage et la date du rendez vous adressés à différentes équipes sur le qui vive mais conscients du danger.
L’heure du rendez-vous.

Handley-Page Halifax.
Pour être présent au rendez vous et échapper aux  tirs de la DCA et aux chasseurs de nuit de la Luftwaffe, l’avion anglais décollant de Temsford, doit naviguer feux éteints dans la pénombre, repérant les points stratégiques, lacs, ponts, lignes de chemin de fer, cours d’eau, villes calfeutrées... toutes sortes de signes distinctifs avant de trouver enfin un terrain identifié par la présence au sol de lampes torches formant une lettre de reconnaissance. Il s’agit  de larguer à cet endroit précis les containers de munitions et de médicaments attendus par les résistants.Au cœur de ces paysages grandioses et inconnus, obscurcis par la nuit, il faut à tout prix trouver le terrain défini par différents codes et le contenu d’un message secret.Ignorant cette guerre de l’ombre pendant cette période d’occupation, un soir de clair de lune, je vis un lourd bombardier passant à basse altitude tous feux éteints au dessus de la ville… surprise totale ! Quel était donc cet avion bruyant bravant la chasse de nuit allemande ? J’ai  compris tardivement, quelques mois après la libération, la signification de ces vols de nuit mystérieux. Le parachutage d’armes et de munitions indispensables à la résistance ornaise… Telle était la  mission de ces bombardiers en plein territoire occupé …au nez et a la barbe des DCA  germaniques et bien sûr des chasseurs de nuit de la Luftwaffe toujours aux aguets...Qui devions nous admirer le plus en ces nuits de pleine lune… le sang froid de ces équipages du Commonwealth composé majoritairement  d’anglais, canadiens, australiens, sud africains, néo zélandais et polonais..   ou la détermination des comités de réception au sol, composés d’hommes au courage énorme, conscients du danger mais prés à se sacrifier pour la cause de la résistance ?

« Le premier parachutage dans l’Orne eut lieu sur le terrain du Vieux Montmerrei le chef de terrain était Chevreuil de Mortrée. Je l’ai rejoins à 22 heures avec son équipe composée d’une dizaine d’hommes de Mortrée dont le brigadier de gendarmerie.  Vers minuit l’avion est apparu et  nous a lâché des colis 12 containers, 11 d’armes contenant deux F
M, des mitraillettes Sten, des pistolets et des munitions plus le colis spécial contenant tabac cigarettes et thé » (source: Archives de l'Orne). 

L’équipe Tessier de Tanville (le pére « le sanglier »  et ses deux fils surnommés « les marcassins ») parcourut de longues randonnées en forêt, dormant à proximité des lieux de parachutages dans des conditions extrêmement précaires, bravant les intempéries mais surtout la menace permanente des patrouilles allemandes conscientes de la présence de ces réseaux clandestins. Les équipes de réception, dés la récupération au sol des précieux containers,  dissimulaient provisoirement les objets tant attendus dans les buissons, sous une couche de feuilles mortes ou de fougères ou au creux d’un fossé.  Une véritable existence d’homme des bois...
Encore fallait il un moyen de transport approprié et une cache adaptée pour conserver en toute sécurité ce matériel facilement repérable.  
Avions ravitailleur de maquis abattus en cours de mission dans le département de l’Orne, avant et après le débarquement du 6 Juin 1944.
 En général, ces avions britanniques étaient lourdement chargés et le fait de voler à basse altitude représentait un handicap certain.
Le 12 Août 1943, un  Halifax du 138 eme Squadron basé à Temsford , en mission SOE, touché par la flak en volant à une altitude de 500 mètres, s'abattait vers 23.30 heures dans un herbage en bordure Est du bois du Frileux, commune d'Ecorcei (Orne).
L'avion ravitailleur de maquis préparait un lancer de parachutes pour le réseau clandestin Spruce 20 /21
Deux aviateurs Foster et Cameron furent tués et inhumés au cimetière d'Ecorcei,  trois
 aviateurs grièvement brûlés se rendront  aux allemands après s'être réfugiés au château des Graviers. Deux autres, Scott et Trusty, réussissent à s'échapper vers le village des Genettes puis vers Moulin la Marche.
Concernant un Halifax de la RAF du même Squadron, chargé également d'une mission de parachutages, un témoin se souvient le 17 Août 1943, avoir vu un avion pris dans les projecteurs de la Flak d'Aube Saint Esprit  "Celui-ci volait si bas que l'on apercevait les hommes à bord ". L'avion toucha la ligne à haute tension, explosa puis s'écrasa sur la commune d'Aube, prés du lieu dit "Les vallées ". Des explosions s'en suivirent pendant plusieurs heures. L'appareil transportait des munitions et des pigeons voyageurs destinés au maquis dans le cadre d'une opération du réseau.Le pilote Norman Hayter de nationalité australienne et quatre aviateurs anglais furent tués sur le coup.  Les deux survivants, les Sgt WS Davies et JA Hutchinson décédèrent de leurs brûlures et seront inhumés au cimetière de Bernay.En 1944 plusieurs bombes tombèrent à l'endroit du crash. Elles visaient certainement la batterie allemande située à proximité.
Les américains des "Carpetbaggers"  sont venus à la rescousse. Le 5 Avril 1944, un Liberator du  801 BG / 406 BS touché par la DCA de Berniéres le Patry (Calvados) s'abattait au lieu dit  "Les Haieries" ou "Anfernel" (3 kilomètres au nord ouest de Tinchebray). Ce bombardier de  l'USAF en mission SOE avait décollé de Harrington à 22 heures pour ravitailler le maquis de Sainte Marguerite. Six membres d'équipage seront tués lors du crash et  inhumés à Truttemer le grand. Le lieutenant Kalbfleisch rescapé témoigne "Nous volions à 300 mètres d'altitude à la recherche des feux posés par le réseau de résistance lorsqu'un obus a touché le compartiment du navigateur. A 150 mètres, nous avons sauté et l'appareil s'est écrasé aussitôt après. Les allemands nous ont tiré dessus pendant que nous descendions. Je n'ai pas eu le temps de cacher mon parachute et je l'ai jeté dans une rivière proche"Le sergent Porter autre rescapé est tombé à proximité des batteries de DCA allemandes "J'ai passé une haie, je l'ai suivie en courant en passant prés de plusieurs pièces de DCA à ma gauche et à ma droite… évitant ainsi de justesse ceux en fait qui nous avaient abattus"
Le 11 Avril 1944 vers 23h15, un Halifax en mission de ravitaillement des maquis de la région touché par la DCA,  passait en flammes au dessus du bourg de la petite Savetiére (Commune de Sainte Gauburge) en éclairant les maisons d'une immense lueur. Ses moteurs tournant à plein  régime, il s'écrasait à environ 200 mètres de la route de Paris. On retrouvera dans les débris une grande quantité de produits pharmaceutiques, postes radio, destinés au maquis. Les huit membres de l'équipage Anglais et Canadiens sont enterrés à Saint Hilaire sur Rille prés de Aube (Orne).
Dans la nuit du 9 au 10 Mai 1944 un short Stirling du 90 eme Squadron basé à Tudenham, Suffolk, est touché par la batterie de Berniéres le Patry et s'écrase vers  23H45 à Saint Jean des Bois (Tinchebray). Trois hommes d'équipage sont cachés dans la forêt de Gers (Témoignage de André Rougeyron) et ravitaillés par un cultivateur Henri Durand habitant les Gériers. "Nous partons pour la forêt et après plusieurs appels découvrons trois gaillards bizarrement accoutrés s'approchant craintivement". Il s'agissait de Ph. Green, Royston John et de Charles Potten. "Par la suite, j'apprends que le docteur Ledos a été arrêté, et je demande à Bourgoin d' abriter mes pensionnaires à l'Ermitage"Green témoigne "C'était mon 31 eme vol et nous avions pour mission de lâcher armes et approvisionnement sur un terrain situé dans le sud de la France. Nous devions effectuer ce trajet en respectant un horaire rigoureux, franchir la côte immédiatement après le crépuscule et au retour, être hors de France avant l'aurore. Nous volions prés du sol sans avoir éveillé exagérément les défenses allemandes. Nous avons été touchés par la DCA (Il s agissait de la DCA de Berniéres le Patry ). Moteur tribord en feu, moteur bâbord hors d'usage. Trop bas, nous ne pouvions sauter en parachute. Il fallait donc s'écraser avec la machine... L'un après l'autre, nous sommes sortis dans l'herbe longue et drue, une bonne terre de France ferme et sûre" témoignera l’un des rescapés.
Témoignage personnel:
Le 16 Juillet 1944, alors que nous étions réfugiés à Bursard, nous apprenons qu'un bombardier venait de s'écraser de nuit prés de Larré au lieu dit "La Chouannerie"C'était un Halifax qui, dans le cadre d'une mission SOE, devait larguer ses parachutes sur le terrain "Goudron" situé prés de Radon en bordure de la forêt d'Ecouves. Mais les allemands avaient semble t il déplacé les feux de balisage. L’avion trompé ne put éviter la Flak. Les munitions stockées à bord explosèrent une grande partie de la nuit.Nous trouverons dans la forêt un poste émetteur certainement destiné au réseau de résistance local. 

Rappelons quelques messages diffusés par la BBC parmi tant d’heures d’écoute mais généralement vers 19 heures et destinés aux résistants de notre région.  Chaque français rempli d’espoir les écoutait avec attention mais sans pouvoir deviner leur signification :
"ICI LONDRES, LES FRANCAIS PARLENT AUX FRANCAIS"...
"Chaque tiroir a sa clé"
"Noémie a un bouquet de violettes"
"Elle a cueilli de pleins paniers de fraises"
"Nous aimons le civet"
Qui ne connaît pas au moins quelques-uns de ces messages ? Derrière une phrase amusante ou bizarre se cachait souvent une grave décision: la préparation d’un atterrissage, la réception de matériels ou d’hommes parachutés, ou même l’organisation d’opérations de guérilla...
Dans notre département Edouard Paysant fut le chef de cette organisation dénommée le BOA et créée par Londres… "je suis fier de l’avoir connu" Sa silhouette d’homme tranquille, présente aux abords du terrain de sport des Ormeaux, ne pouvait me laisser soupçonner une telle responsabilité, lourde de dangers, à la merci de trahisons inattendues ou de bavardages imprudents. C’est en Aout 1943 lors de son départ précipité de notre région que j’ai mesuré l’importance et l’efficacité de son œuvre.Les terrains sélectionnés et acceptés par Londres étaient soigneusement préparés avant de demander une opération aérienne, qu’elle soit de parachutage ou d’atterrissage. Il fallait d’abord rechercher l’endroit où elle pourrait être effectuée avec le maximum de chances de réussite et la plus grande sécurité possible pour les hommes du comité de réception. Les normes exigées de ce que l’on appelait «le terrain» variaient selon le genre d’opération auquel il était destiné ( voir ci après ).
Extrait de « Clandestinités » de Andre Mazeline.« l’âme du BOA fut Edouard Paysant (pseudo Dominique Tinchebray) de Sées à qui Robert Aubin confia ce service en mars1943 »E. Paysant déploya une activité inlassable. il sacrifia tout à la cause qu’il servait. Son dévouement, son audace, son allant, firent l’admiration de ceux qui le connurent. Il forçait l’estime et l’affection par ses qualités d’homme qui égalaient ses vertus de chef.
Dans le département, il prospecta et fit homologuer une vingtaine de terrains, recruta leur chef et leurs équipes, organisa le service de liaison par radio avec Londres par courrier avec Paris, dirigea les premières réceptions d’armes et de matériel, assura le sauvetage et la protection d’aviateurs alliés abattus, le camouflage des réfractaires. Toutes les formes de résistance l’intéressaient, il ne s’accordait aucun loisir, aucun répit. Sa Simca bien connue des initiés sillonnait en tous sens le département.
C’est à la suite du sauvetage particulièrement audacieux des rescapés d’une forteresse volante de l’USAAF (Deux victimes, six évadés, deux prisonniers) abattue aux environs de Belfonds à la Pilliére le 4 juillet 1943 (voir les détails ici), qu’il fut recherché par la gestapo avant de prendre différents postes de responsabilité dans le nord et la Bretagne. Il disparut, Victime des géorgiens de l’armée Vlassof.
La recherche de terrains était confiée en principe aux responsables départementaux. les emplacements possibles leur étaient signalés la plupart du temps par les unités de résistance locales. Dans la recherche de ces terrains Il était toujours  préférable de trouver une grande étendue. Les alentours devaient être assez dégagés pour faciliter la recherche des containers ou paquets parfois dispersés sur une grande distance, ce que ne favorisait pas le choix d’une forêt attenante.  Pas d’arbustes trop hauts qui pourraient cacher les lumières du balisage. Il était souvent nécessaire que le terrain soit éloigné non seulement de toute présence de miliciens, d’allemands susceptibles d’intervenir rapidement mais plus généralement de toute habitation, à moins que les habitants soient bien connus comme sympathisants et qu’il n’exista aucun risque de dénonciation ou de bavardage.

Largage de conteneur
Recherche du terrain par l’avion lanceur de containers
Un bombardier quadrimoteur occupé à larguer des containers et qui rôde au dessus de la campagne pour rechercher le terrain désigné après un échange de messages codés  repasse souvent plusieurs fois au même endroit. Ailerons baissés, à la limite de la vitesse minimale de sustentation, l’avion descend à 150 mètres pour lâcher ses parachutes. L’équipage du bombardier, concentré dans sa tâche périlleuse et dont le regard scrute le sol avec une grande attention, remet ses moteurs à plein régime pour reprendre de l’altitude souvent au dernier moment. Ce type d’opération fait beaucoup de bruit dans le silence de la nuit et dans une campagne endormie, obstruée par les nuages, la brume ou la pluie. Cette opération  constitue en fait une cible de choix du point de vue de la chasse allemande, malgré la présence de la pleine lune. Il y eut bien sûr des échecs… erreur de navigation, incident mécanique, absence du réseau de résistance pour des raisons indépendantes de leur volonté, terrain invisible, la météo...Trop bas les colis risquaient de s’abimer au contact du sol. Trop haut, disperses par le vent et quelquefois hors de portée des résistants, les colis étaient alors ramassés par les allemands ou des mains étrangères.
Les terrains :  Aurore, Godet lapin, Eclair Goudron, Orage et d’autres encore   environnant notre ville seront le théâtre de parachutages très risqués,de containers  recueillis par des hommes défiant tous les dangers.On peut malheureusement citer plusieurs parachutages qui se sont très mal terminés dans notre région, au Merlerault par exemple, où  plusieurs membres du comité de réception furent arrêtes et déportés, victimes de dénonciations.

Feux de balisage vus du ciel... par beau temps.
Deux agents secrets en mission, parachutés au haras des Rouges Terres avec un lot important de containers, purent  transmettre leurs messages d’un refuge provisoire chez M. Cercueil, rue saint martin à Sées. Rapidement détectés par les camions gonio allemands, camions mobiles spécialement équipés pour la détection des émetteurs clandestins,  les deux agents secrets purent s’esquiver dans la campagne environnante dissimulés sous des bottes de paille. 
"Ce fut une guerre de la nuit faite d’organisation persévérante et de travail ingrat, de résolution méthodique et de mauvaises surprises, de complicités multiples  et d’ingéniosité constante, de coups de chances et d’avatars imprévus, d’héroïsme et de trahison, de succès et de défaillances jusqu’à ce que, prés bien des sacrifices, sonne enfin l’heure de la libération"
François Bédarida (institut d’histoire du temps présent)

Nous pressentons que le grand événement tant attendu se prépare.
Tout commence par une belle soirée de ce printemps 1944, Le 22 mai vers 23 heures, un bruit de sirène lugubre et prolongé perce la nuit.
Touché par la Flak locale camouflée à proximité du pont de la Madeleine enjambant la  voie ferrée Alençon-Sées, l’avion, un bombardier lanceur de tracts s’embrase comme une torche des les premières salves d’une DCA dissimulée prés de la voie ferrée.       L’avion en perdition, rase les toits de l’immeuble Marigny, et dans un dernier élan semble vouloir éviter les lourds clochers de la cathédrale qui se dressent face à notre maison.

La cathédrale de Sées

Moment d’intense  émotion que je ne suis pas prêt d’oublier …
Enorme explosion, le  bombardier s’écrase au lieu dit la Potence à proximité d’une  ferme du Buhot prés des  massifs d’aubépine qui bordent un herbage.
A bord six hommes d’équipage que la brigade de gendarmerie ne pourra identifier. La découverte au cimetière communal en 1998, cinquante quatre années après la date de ce crash, d’une fosse commune oubliée et d’un vieux registre mit en évidence cette date du 22 mai qui s’avérait indispensable avant d’entreprendre des recherches auprès du Ministère de la défense britannique. Cette même nuit plus de cinquante avions alliés avaient été abattus dans la région et une date précise m’était alors demandée pour orienter les recherches avec précision. Je m’étonnais jusqu’alors que les moyens techniques modernes de communications  n’avaient pu permettre après la libération, l’identification  de l’équipage de cet avion.
Une bague et la  photo d’un aviateur inconnu rapportées par deux habitants au journal L’orne hebdo, permettront ensuite de retrouver les familles dispersées dans les états lointains de l’Ontario, du Québec et de la Colombie britannique avec l’aide efficace de Madame Shirley Stone.
En fait de longues et patientes recherches couronnées de succès…mais teintées de regrets si l’on considère le temps écoulé depuis cette disparition de six hommes portés disparus dans un lieu ignoré et dans des circonstances totalement mystérieuses.
Cet avion inconnu appartenait à une escadrille de six bombardiers canadiens ayant pour objectif désigné  le lancement de tracts sur les régions de Laval, le Mans et Alençon. Et tenant à avertir les populations de ne pas rester à proximité des points stratégiques, ponts, viaduc, gares, voies ferrées…

Collage Mme Shirley Stone

Une émouvante cérémonie réunit en mai 2004 dans notre ville, les membres des familles venus sur les lieux du crash et ensuite honorer la mémoire de leurs chers disparus.
Rappelons succinctement la suite des événements …Le 1er juin 1944, les brouillages n’arrivent pas à couvrir l’indicatif sonore emprunté à la 5e symphonie de Beethoven, et qui signifient en code Morse "V", comme victoire. Générique resté célèbre dans la mémoire collective française. On compta près de 200 messages ce jour là …Et enfin  le message tant attendu par la résistance, le poème de Verlaine «les sanglots longs des violons blessent mon cœur d’une langueur monotone... ».Dans la nuit du 5 au 6 juin plus de mille attaques de sabotage seront commises en Normandie, précédant l’arrivée de la flotte de la libération.
Roger Cornevin-Hayton, ex sagien.
Merci de demander l'autorisation de l'auteur pour une publication partielle ou complète de ce récit












Résultat d’images pour messages secrets londres

Premier parachutage dans l' Orne
La BBC est donc devenue notre principal centre d’intérêt….les messages du  soir    la guerre des airs et la guerre des ondes qui se profilent apportent une note 
d espoir mais  le terme SOE est pour la majorité des français un terme inconnu
Ces nouvelles techniques et leur organisation entrâineront la création du BCRA a Londres et du BOA dans nos provinces
Charles de gaulle à la BBC

L’avion et la radio révolutionnent alors les moyens   d action des belligérants imposant des changements fondamentaux a la nature,au déroulement et aux formes de la lutte
Notre maire Charles Forget
 Habitant de ma petite ville normande privé des nouvelles diffusées par la BBC de Londres il nous fallait nous contenter de ces émissions entretenant l'espoir 
Mais a notre  niveau de provincial soumis au joug allemand nous ignorions en fait l 'existence de ce service secret
Les nouvelles officielles nous parvenaient alors  de radio Paris ,station d état contrôlée par l occupant et que nous écoutions en permanence en dehors des émissions discrètes et brouillées de la BBC
Il nous fallait avec une grande prudence nous caler sur la longueur d 'ondes de Londres et surtout par précaution …. ne pas y rester
Mais le BOA issu de cette nouvelle organisation en attendant un débarquement quelle était sa signification ?


Edouard Paysant en sera l organisateur et le chef

Il  s'agit dans le cadre  de  cette organisation clandestine de frapper l ennemi de manière à l affaiblir    

Un comité de réception courageux vigilant, prêt à tout, caché sous les ombrages attend,… guettant désespérément l’ arrivée de l avion lanceur de containers sur le terrain balisé, quelles que soient l’heure de la nuit, la température, le brouillard, la pluie, la neige, les rafales de vent
Résultat d’images pour mer luneUn équipage d’aviateurs entrâiné du SOE décollant de Tempsford avant de parachuter ses  containers devait absolument découvrir les feux dissimulés dans une nature surveillée par les patrouilles allemandes Tâche périlleuse entre toutes …Ces nouvelles filtraient dans le hasard des discussions et des bavardages

Résultat de recherche d'images pour "preparation containers   soe"
container d armes

Mais parlons de l'équipage du bombardier SOE

Rappelons que le ciel de nuit est une occasion d’affronter pour les lourds bombardiers ….. les rapides chasseurs de la Luftwaffe

Résultat de recherche d'images pour "containers armes"

Chasseur de nuit Fockewulf

Témoignage d' un pilote du SOE

"Cette bonne terre de France si attirante mais inhospitalière il nous faut la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle arrière les profondeurs de la nuit "..équipage composé de dix hommes de nationalités souvent différentes Britannique, Canadiens, australiens ,néo zélandais , polonais

« Chaque sortie dure plus de sept heures, des heures d’un vol angoissant dans la solitude nocturne, passées a survoler la mer toujours hostile et la terre ennemie, à surveiller un vide que peut a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin, a scruter un néant que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel éclatement de la flak _ »



Bombardier lançeur de containers



La navigation relative a la recherche d un terrain balisé  par une nuit de pleine lune ,feux éteints présentait des difficultés toutes particulières pour 'l 'équipage en mission spéciale, qui pour mener sa tache à bien ,devait être capable de repérer avec la plus grande précision dans la nuit noire  une cible minuscule mal définie après avoir volé  pendant des heures au dessus du territoire ennemi"
Résultat de recherche d'images pour "clair de lune"

1Nos résistants  ou comités de réception  avaient ordre de choisir des sites aisément repérables du ciel mais pour de multiples raisons cela n'était pas toujours chose possible et l' avion ayant enfin trouvé  sa zone  de largage devait parfois chercher encore ......longuement les lumières destinées à le guider et qui pouvaient être cachées par  un bois ou les versants d une vallée

Le navigateur du bombardier  devait souvent recourir à la lecture des cartes et a la navigation a l'estime ce qui exigeait du pilote qu'il vole a basse altitude au dessus de la campagne quel que soit le lieu  
terrain balisé par la résistance

La tache des comités de réception de la résistance était quelquefois hérissée de difficultés  et souvent encore plus compliquée après le lancement des  containers  d'armes  sur  le  terrain choisi et ayant fait l'objet  d'un message  secret a la radio
Les résistants  devaient éclairer et surveiller la zone  identifiée par un nom de code
 Exemples

Aurore ( Rouges terres ) Lapin( Mortrée ) Orage ( Macé ) Eclair ( Tanville) Grêle ( Echauffour ) Ilot ( Le sap) Levite ( Ranes ) etc...

Résultat de recherche d'images pour "projecteurs allemands"
Le risque d 'attirer l'attention au sol grandissait a chaque minute passée par  l appareil  dans le voisinage d'une campagne tranquille Des le milieu de la guerre ,les allemands s'étaient équipés de radar permettant de détecter et donc   d intercepter les avions en vol ou en cours de recherche du terrain
Résultat de recherche d'images pour "feldgendarmerie"Résultat de recherche d'images pour "containers d armes soe parachutages"Inutile de dire qu'un bombardier lourd occupé à larguer du matériel ,volant ailerons baissés juste au dessus de la vitesse minimale de sustentation et dont l'équipage  avait l'attention attirée  pour tout ce qui se  passait en dessous de lui ,constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible rêvéeRésultat de recherche d'images pour "voiie ferrée"
Résultat d’images pour nuages en mouvement
Chasseur de nuit Fockewulf
Par  la suite en combinant Euréka  en vol et S phone au sol il semblait possible de ne plus se laisser arrêter par des nuages ou des bancs de brume pour déterminer  plus rapidement l'emplacement de la DZ( dropping zone)
S-Phone
Description
Traduit de l'anglais-Le système S-Phone était un système de radiotéléphone duplex UHF développé pendant la Seconde Guerre mondiale, destiné aux agents exécutifs des opérations spéciales travaillant derrière les .lignes.. Wikipédia (anglais)

La cause plus probable d'incident était en fait  
l interception des  membres du comité de réception par la feldgendarmerie,c' est la raison pour laquelle les résistants  se faisaient volontiers fabriquer un faux permis de garde chasse ou de médecin qui permettait de circuler après le couvre feu

http://www.chrd.lyon.fr/static/chrd/contenu/menu%20haut/ressources%20historiques/archives/SAP/chrd_parachutage_Coll_Riviere.jpgLe dixième des échecs nocturnes était dû d' après les pilotes a des erreurs de navigation Ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,,situation due quelquefois a des problèmes techniques ,quelquefois marquée par l 'absence  du  comité  de réception pour des raisons indépendantes de sa  volonté
Des accidents exceptionnels  pouvaient survenir ,ainsi sur le terrain .x. dans notre département c est un Dornier de la Luftwaffe qui survint à la place  de l 'avion allié attendu et qui mitrailla les hommes  rassemblés au  sol causant quelques  dégâts parmi  les troupeaux d'animaux Une vache fut tuée et comme par hasard c 'était d ' après le fermier la plus belle du troupeau ...

Même si l'avion et le comité de réception  arrivaient tous deux au bon endroit au bon moment le parachutage pouvait lui même poser problème , seuls les pilotes les plus expérimentés savaient  évaluer avec précision leur altitude   Si l'avion volait trop bas les colis risquaient de se détériorer  et les hommes de se blesser ,  Trop haut et un coup de vent suffisait a disperser les containers dans la nature et hors de portée Résultat de recherche d'images pour "containers d armes soe"

Vol de nuit..... feux éteints L 'équipage composé d 'aviateurs chevronnés a la  recherche du terrain balisé devait prendre en compte  par exemple les différents types de repéres au sol en énumérant leurs avantages et leurs piéges 

Commençons  par les énumérer

l 'eau  
Résultat de recherche d'images pour "eau rivieres" Toujours plus facile a repérer que n importe quel autre élément ... Même si la nuit est profonde un point d 'eau  est facile à repérer dés lors qu'il  se trouve entre vous et la source de lumière 
Lorsque la lumière est diffusée par les nuages on peut voir l'eau a grande distance,
Au delà de la visibilité de tous les éléments susceptibles de les aider  l'eau reste le meilleurs repère sauf si on parle  bien sûr de  la côte et des grands fleuves qui sillonnent la région

Bois  et forêts 
Les grandes forêts, elles sont d'excellents repères,pour l équipage a la recherche  des feux balisés Les bois peuvent être particulièrement identifiés lorsque vous arrivez aux abords de votre zone de lancement en  comparaison par exemple d 'une  photo  aérienne représentant la région

voies ferrées 
Comme l 'eau les rails brillent lorsque ils se trouvent entre vous et la lune
Résultat de recherche d'images pour "voiie ferrée"

routes  
Résultat de recherche d'images pour "route peupliers"une grande route nationale bordée de peupliers et coupant le paysage peut vous être très utile pour vérifier

Localités importantes  tout ce qui ressemble à une grande ville ou un centre industriel doit être évité en raison de la présence possible d' une DCA 
Une ville est aussi bien caractérisée par les forêts qui l'entourent et d 'autres points caractéristiques que le pilote ou le navigateur ont pris le soin de noter
 Notons en passant la difficulté a identifier un terrain balisé en plaine et quelquefois en pleine forêt 
Résultat de recherche d'images pour "centre industriel"
j'ai  rappelé sommairement les précautions prescrites par Hugh Verity avec lequel j'ai communiqué durant quelques années On peut considérer que les recommandations succinctes  ci dessus relatives aux points de repère concernent aussi bien les pilotes de bombardiers du SOE( Halifax Lancaster  Liberator ) que les pilotes de Lysander ayant pour tache d acheminer et de récupérer des agents secrets sur le territoire national
Plusieurs personnalités appartenant a la résistance furent ainsi  conduits de nuit en Grande Bretagne ou déposés sur le territoire national sur  des  terrains dont les noms sont  gardés secret
Résultat de recherche d'images pour "lysander en vol"


Correspondant avec Hugh verity et me reportant a l 'article suivant   issu de  son ouvrage"  we landed by moonlight" je lui ai donné la  solution de son problème

  Traduction de  son  article issu de "  we landed by moonlight"
édité dans les  années 50

"la nuit du 16 au 17 Août 1943  Je me dirigeai vers Couture sur  Loire ;;;;entre Sées et 'Alençon  j ai eu une expérience pénible a 22;25 toutefois exceptionnelle  sur  les routes de France , Juste un  mile devant moi, je vis un avion en flammes victime sans aucun doute  d'un chasseur allemand   Dans la lueur des flammes j'espérai découvrir un parachute  mais rien .....j 'avais un paquet a délivrer à Dericourt ..."
le lysander

Après quelques recherches sur les documents en ma possession       je lui précisais que cet avion en flammes  rencontré lors de sa  mission en cours était un Lancaster de la RAF touché lors  d'un  raid sur Turin (  ref à bomber command losses de la RAF ( wr chorley )edition 1943

NOTE adressée à HUGH VERITY concernant le Lancaster tombé au Chenay dans la nuit du 16 au 17 aout 1943

Stèle Lancaster II DS684 KO-M Chenay Sarthe (72)Squadron Leader John Russell Watson - Pilot
 

Sergeant Adrian Bernard Heyes - Flight Engineer of Birmingham
 

Sergeant Walter Bell Pettet - Wireless Operator/Air Gunner of Edinburgh
 

Sergeant Charles Edward Brook - Bomb Aimer of Boldon Colliery, County Durham
 

Sergeant Richard Clifford - Mid Upper Gunner
 

Sergeant Stanley Eastwood - Rear Gunner


De Tempsford aérodrome secret (sud ouest de Cambridge ) deux heures de vol suffisaient a un bombardier spécialement modifié et adapté aux parachutages de nuit  pour lancer ses containeurs sur la DZ ( dropping zone ) préparée par les résistants

Fin fevrier 1943  Premier parachutage ans l' orne    BOA 

Etaient présents Bob, figaro ,( noms de code,? )Granger  Denormandie ( Macé ), Lefévre de chailloué , Cosnard de Belfonds
l 'adjudant Thual et le gendarme Collet ces deux gendarmes appartenant a la brigade de Sées
Deux heures de vol... suffisaient aux "avions lançeurs "avec pour objectif un parachutage dans notre département



"le chlorate fortifie les dents " Tel est le message diffusé par la BBC; Message uniquement compris et assimilé par les résistants en attente de cette intervention planifiée par Londres le SOE et les groupes de résistance locaux


 Premier lieu de lancement  Saint Leonard des parcs  prés du Haras des rouges terres Nom du terrain  AURORE
On note la présence de deux gendarmes lors de ce lancement

Notons que la brigade sagienne paiera un lourd tribu
Quatre gendarmes seront déportés à Ellrich  .....un seul reviendra de cet enfer
Pendant l'Occupation, les missions de la gendarmerie sont commandées par le gouvernement de Vichy et par l'occupant. Des gendarmes participent ainsi à la déportation des Juifs et à l'arrestation des réfractaires au service du travail obligatoire. 
D'autres choisissent la voie de la Résistance et combattent pour la libération du pays, seuls ou en unités constituées (groupements Daucourt et Thiolet notamment).
Structure traditionnelle ou pas, le travail de la gendarmerie 
s avère aussi ingrat que délicat 
  
Les brigades doivent surveiller ,protéger ,arrêter , signaler et tout cela contre leur gré , à la merci des menaces et des représailles  de l occupant



Second parachutage   a cette date    4 tonne d'armes seront  entreposées dans le clocher de l église de Goulet  Un dépôt a été constitué à Prépotin dans le  Perche








Durant la seconde guerre mondiale ,l 'avion et la radio ont révolutionné les moyens d' action des belligérants imposant des changements fondamentaux à la nature , au déroulement et aux formes de la lutte 
Résultat d’images pour ciel nuageux images avec luneEn ce qui concerne la lutte clandestine une évidence s' impose    ces conquêtes techniques ont constitué des atouts aux effets  incalculables Qu' aurait été en effet la résistance si les combattants de l'ombre n avaient eu pour eux l' azur et le ciel ? 

Sans la voie des airs ,sans la possibilité offerte de la sorte à la France libre et aux alliés de pénétrer au coeur du territoire occupé par l ennemi  en se jouant de la mer des frontières et des fortifications comment les groupes de résistants auraient ils pu communiquer , recevoir des armes  accueillir ou envoyer des agents 

Et sans la télégraphie sans fil ,sans les émissions de télégraphie sans fil  sans les émissions des radios clandestins éparpillés à travers la France , sans les écoutes de Londres  , sans les messages personnels de la BBC comment auraient pu s 'effectuer les liaisons et transmettre les instructions, s'échanger les renseignements ?

Une guerre de la nuit faite d organisation persévérante , de travail ingrat ,de résolution méthodique et de mauvaise surprises de chances et d' avatars imprévus , d héroisme et de trahisons de succès et de défaillances jusqu'à ce que ,après bien des sa

Résultat d’images pour messages secrets londres

Premier parachutage dans l' Orne
La BBC est donc devenue notre principal centre d’intérêt….les messages du  soir    la guerre des airs et la guerre des ondes qui se profilent apportent une note 
d espoir mais  le terme SOE est pour la majorité des français un terme inconnu
Ces nouvelles techniques et leur organisation entrâineront la création du BCRA a Londres et du BOA dans nos provinces
Charles de gaulle à la BBC

L’avion et la radio révolutionnent alors les moyens   d action des belligérants imposant des changements fondamentaux a la nature,au déroulement et aux formes de la lutte
Notre maire Charles Forget
 Habitant de ma petite ville normande privé des nouvelles diffusées par la BBC de Londres il nous fallait nous contenter de ces émissions entretenant l'espoir 
Mais a notre  niveau de provincial soumis au joug allemand nous ignorions en fait l 'existence de ce service secret
Les nouvelles officielles nous parvenaient alors  de radio Paris ,station d état contrôlée par l occupant et que nous écoutions en permanence en dehors des émissions discrètes et brouillées de la BBC
Il nous fallait avec une grande prudence nous caler sur la longueur d 'ondes de Londres et surtout par précaution …. ne pas y rester
Mais le BOA issu de cette nouvelle organisation en attendant un débarquement quelle était sa signification ?

QUICONQUE aura écouté soit en public soit en commun avec des tiers , des émissions de radio diffusion autres que celle des postes allemands ou française ou des postes de radio nationale française situées dans les régions occupées par les troupes allemandes  sera puni de la peine de travaux forçés et dans les cas de moindre gravité de la peine de emprisonnement et d une amende ou l une de ces deux peines seulement
Edouard Paysant en sera l organisateur et le chef

Il  s'agit dans le cadre  de  cette organisation clandestine de frapper l ennemi de manière à l affaiblir    

Un comité de réception courageux vigilant, prêt à tout, caché sous les ombrages attend,… guettant désespérément l’ arrivée de l avion lanceur de containers sur le terrain balisé, quelles que soient l’heure de la nuit, la température, le brouillard, la pluie, la neige, les rafales de vent
Résultat d’images pour mer luneUn équipage d’aviateurs entrâiné du SOE décollant de Tempsford avant de parachuter ses  containers devait absolument découvrir les feux dissimulés dans une nature surveillée par les patrouilles allemandes Tâche périlleuse entre toutes …Ces nouvelles filtraient dans le hasard des discussions et des bavardages

Résultat de recherche d'images pour "preparation containers   soe"
container d armes

Mais parlons de l'équipage du bombardier SOE

Rappelons que le ciel de nuit est une occasion d’affronter pour les lourds bombardiers ….. les rapides chasseurs de la Luftwaffe

Résultat de recherche d'images pour "containers armes"

Chasseur de nuit Fockewulf

Témoignage d' un pilote du SOE

"Cette bonne terre de France si attirante mais inhospitalière il nous faut la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle arrière les profondeurs de la nuit "..équipage composé de dix hommes de nationalités souvent différentes Britannique, Canadiens, australiens ,néo zélandais , polonais

« Chaque sortie dure plus de sept heures, des heures d’un vol angoissant dans la solitude nocturne, passées a survoler la mer toujours hostile et la terre ennemie, à surveiller un vide que peut a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin, a scruter un néant que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel éclatement de la flak _ »



Bombardier lançeur de containers



La navigation relative a la recherche d un terrain balisé  par une nuit de pleine lune ,feux éteints présentait des difficultés toutes particulières pour 'l 'équipage en mission spéciale, qui pour mener sa tache à bien ,devait être capable de repérer avec la plus grande précision dans la nuit noire  une cible minuscule mal définie après avoir volé  pendant des heures au dessus du territoire ennemi"
Résultat de recherche d'images pour "clair de lune"

1Nos résistants  ou comités de réception  avaient ordre de choisir des sites aisément repérables du ciel mais pour de multiples raisons cela n'était pas toujours chose possible et l' avion ayant enfin trouvé  sa zone  de largage devait parfois chercher encore ......longuement les lumières destinées à le guider et qui pouvaient être cachées par  un bois ou les versants d une vallée

Le navigateur du bombardier  devait souvent recourir à la lecture des cartes et a la navigation a l'estime ce qui exigeait du pilote qu'il vole a basse altitude au dessus de la campagne quel que soit le lieu  
terrain balisé par la résistance

La tache des comités de réception de la résistance était quelquefois hérissée de difficultés  et souvent encore plus compliquée après le lancement des  containers  d'armes  sur  le  terrain choisi et ayant fait l'objet  d'un message  secret a la radio
Les résistants  devaient éclairer et surveiller la zone  identifiée par un nom de code
 Exemples

Aurore ( Rouges terres ) Lapin( Mortrée ) Orage ( Macé ) Eclair ( Tanville) Grêle ( Echauffour ) Ilot ( Le sap) Levite ( Ranes ) etc...

Résultat de recherche d'images pour "projecteurs allemands"
Le risque d 'attirer l'attention au sol grandissait a chaque minute passée par  l appareil  dans le voisinage d'une campagne tranquille Des le milieu de la guerre ,les allemands s'étaient équipés de radar permettant de détecter et donc   d intercepter les avions en vol ou en cours de recherche du terrain
Résultat de recherche d'images pour "feldgendarmerie"Résultat de recherche d'images pour "containers d armes soe parachutages"Inutile de dire qu'un bombardier lourd occupé à larguer du matériel ,volant ailerons baissés juste au dessus de la vitesse minimale de sustentation et dont l'équipage  avait l'attention attirée  pour tout ce qui se  passait en dessous de lui ,constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible rêvéeRésultat de recherche d'images pour "voiie ferrée"
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Chasseur de nuit Fockewulf
Par  la suite en combinant Euréka  en vol et S phone au sol il semblait possible de ne plus se laisser arrêter par des nuages ou des bancs de brume pour déterminer  plus rapidement l'emplacement de la DZ( dropping zone)
S-Phone

Description

Traduit de l'anglais-Le système S-Phone était un système de radiotéléphone duplex UHF développé pendant la Seconde Guerre mondiale, destiné aux agents exécutifs des opérations spéciales travaillant derrière les .lignes.. Wikipédia (anglais)

La cause plus probable d'incident était en fait  
l interception des  membres du comité de réception par la feldgendarmerie,c' est la raison pour laquelle les résistants  se faisaient volontiers fabriquer un faux permis de garde chasse ou de médecin qui permettait de circuler après le couvre feu

http://www.chrd.lyon.fr/static/chrd/contenu/menu%20haut/ressources%20historiques/archives/SAP/chrd_parachutage_Coll_Riviere.jpgLe dixième des échecs nocturnes était dû d' après les pilotes a des erreurs de navigation Ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,,situation due quelquefois a des problèmes techniques ,quelquefois marquée par l 'absence  du  comité  de réception pour des raisons indépendantes de sa  volonté
Des accidents exceptionnels  pouvaient survenir ,ainsi sur le terrain .x. dans notre département c est un Dornier de la Luftwaffe qui survint à la place  de l 'avion allié attendu et qui mitrailla les hommes  rassemblés au  sol causant quelques  dégâts parmi  les troupeaux d'animaux Une vache fut tuée et comme par hasard c 'était d ' après le fermier la plus belle du troupeau ...

Même si l'avion et le comité de réception  arrivaient tous deux au bon endroit au bon moment le parachutage pouvait lui même poser problème , seuls les pilotes les plus expérimentés savaient  évaluer avec précision leur altitude   Si l'avion volait trop bas les colis risquaient de se détériorer  et les hommes de se blesser ,  Trop haut et un coup de vent suffisait a disperser les containers dans la nature et hors de portée Résultat de recherche d'images pour "containers d armes soe"

Vol de nuit..... feux éteints L 'équipage composé d 'aviateurs chevronnés a la  recherche du terrain balisé devait prendre en compte  par exemple les différents types de repéres au sol en énumérant leurs avantages et leurs piéges 

Commençons  par les énumérer

l 'eau  
Résultat de recherche d'images pour "eau rivieres" Toujours plus facile a repérer que n importe quel autre élément ... Même si la nuit est profonde un point d 'eau  est facile à repérer dés lors qu'il  se trouve entre vous et la source de lumière 
Lorsque la lumière est diffusée par les nuages on peut voir l'eau a grande distance,
Au delà de la visibilité de tous les éléments susceptibles de les aider  l'eau reste le meilleurs repère sauf si on parle  bien sûr de  la côte et des grands fleuves qui sillonnent la région

Bois  et forêts 
Les grandes forêts, elles sont d'excellents repères,pour l équipage a la recherche  des feux balisés Les bois peuvent être particulièrement identifiés lorsque vous arrivez aux abords de votre zone de lancement en  comparaison par exemple d 'une  photo  aérienne représentant la région

voies ferrées 
Comme l 'eau les rails brillent lorsque ils se trouvent entre vous et la lune
Résultat de recherche d'images pour "voiie ferrée"

routes  
Résultat de recherche d'images pour "route peupliers"une grande route nationale bordée de peupliers et coupant le paysage peut vous être très utile pour vérifier

Localités importantes  tout ce qui ressemble à une grande ville ou un centre industriel doit être évité en raison de la présence possible d' une DCA 
Une ville est aussi bien caractérisée par les forêts qui l'entourent et d 'autres points caractéristiques que le pilote ou le navigateur ont pris le soin de noter
 Notons en passant la difficulté a identifier un terrain balisé en plaine et quelquefois en pleine forêt 
Résultat de recherche d'images pour "centre industriel"
j'ai  rappelé sommairement les précautions prescrites par Hugh Verity avec lequel j'ai communiqué durant quelques années On peut considérer que les recommandations succinctes  ci dessus relatives aux points de repère concernent aussi bien les pilotes de bombardiers du SOE( Halifax Lancaster  Liberator ) que les pilotes de Lysander ayant pour tache d acheminer et de récupérer des agents secrets sur le territoire national
Plusieurs personnalités appartenant a la résistance furent ainsi  conduits de nuit en Grande Bretagne ou déposés sur le territoire national sur  des  terrains dont les noms sont  gardés secret
Résultat de recherche d'images pour "lysander en vol"


Correspondant avec Hugh verity et me reportant a l 'article suivant   issu de  son ouvrage"  we landed by moonlight" je lui ai donné la  solution de son problème

  Traduction de  son  article issu de "  we landed by moonlight"
édité dans les  années 50

"la nuit du 16 au 17 Août 1943  Je me dirigeai vers Couture sur  Loire ;;;;entre Sées et 'Alençon  j ai eu une expérience pénible a 22;25 toutefois exceptionnelle  sur  les routes de France , Juste un  mile devant moi, je vis un avion en flammes victime sans aucun doute  d'un chasseur allemand   Dans la lueur des flammes j'espérai découvrir un parachute  mais rien .....j 'avais un paquet a délivrer à Dericourt ..."
le lysander

Après quelques recherches sur les documents en ma possession       je lui précisais que cet avion en flammes  rencontré lors de sa  mission en cours était un Lancaster de la RAF touché lors  d'un  raid sur Turin (  ref à bomber command losses de la RAF ( wr chorley )edition 1943

NOTE adressée à HUGH VERITY concernant le Lancaster tombé au Chenay dans la nuit du 16 au 17 aout 1943

Stèle Lancaster II DS684 KO-M Chenay Sarthe (72)Squadron Leader John Russell Watson - Pilot
 

Sergeant Adrian Bernard Heyes - Flight Engineer of Birmingham
 

Sergeant Walter Bell Pettet - Wireless Operator/Air Gunner of Edinburgh
 

Sergeant Charles Edward Brook - Bomb Aimer of Boldon Colliery, County Durham
 

Sergeant Richard Clifford - Mid Upper Gunner
 

Sergeant Stanley Eastwood - Rear Gunner


De Tempsford aérodrome secret (sud ouest de Cambridge ) deux heures de vol suffisaient a un bombardier spécialement modifié et adapté aux parachutages de nuit  pour lancer ses containeurs sur la DZ ( dropping zone ) préparée par les résistants

Fin fevrier 1943  Premier parachutage ans l' orne    BOA 

Etaient présents Bob, figaro ,( noms de code,? )Granger  Denormandie ( Macé ), Lefévre de chailloué , Cosnard de Belfonds
l 'adjudant Thual et le gendarme Collet ces deux gendarmes appartenant a la brigade de Sées
Deux heures de vol... suffisaient aux "avions lançeurs "avec pour objectif un parachutage dans notre département



"le chlorate fortifie les dents " Tel est le message diffusé par la BBC; Message uniquement compris et assimilé par les résistants en attente de cette intervention planifiée par Londres le SOE et les groupes de résistance locaux


 Premier lieu de lancement  Saint Leonard des parcs  prés du Haras des rouges terres Nom du terrain  AURORE
On note la présence de deux gendarmes lors de ce lancement

Notons que la brigade sagienne paiera un lourd tribu
Quatre gendarmes seront déportés à Ellrich  .....un seul reviendra de cet enfer
Pendant l'Occupation, les missions de la gendarmerie sont commandées par le gouvernement de Vichy et par l'occupant. Des gendarmes participent ainsi à la déportation des Juifs et à l'arrestation des réfractaires au service du travail obligatoire. 
D'autres choisissent la voie de la Résistance et combattent pour la libération du pays, seuls ou en unités constituées (groupements Daucourt et Thiolet notamment).
Structure traditionnelle ou pas, le travail de la gendarmerie 
s avère aussi ingrat que délicat 
  
Les brigades doivent surveiller ,protéger ,arrêter , signaler et tout cela contre leur gré , à la merci des menaces et des représailles  de l occupant



Second parachutage   a cette date    4 tonne d'armes seront  entreposées dans le clocher de l église de Goulet  Un dépôt a été constitué à Prépotin dans le  Perche

































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Voilà  65  années…. le SOE dans l'Orne.Texte rédigé en Juillet 2005.
      Une certaine euphorie se manifesta dés les premiers succès alliés qui se dessinèrent en Afrique du nord  et en Italie La Corse premier département français si proche de nous venait d’être libérée. L’espoir commençait à renaître  et chaque français vivant cette période d’occupation tentait d’oublier l’échec de la tentative de débarquement de Dieppe en Août 1942 où périrent plus de six  mille soldats canadiens et anglais. Terrain d’expérience qui laissa un goût amer  et laissa planer une atmosphère de doute et de suspicion quand aux capacités des alliés à vouloir libérer notre territoire.Mais  l’exaspération et la rancune des hommes placés sous le joug germanique à l’intérieur des terres se faisaient de moins en moins silencieuses et les réseaux de résistance se manifestaient chaque jour dans nos villes et nos campagnes.
C’est en Août 1940 qu’un conseil du cabinet de guerre présidé par Winston Churchill décida de créer le Spécial Operations Executive  ( SOE ) l’une des machines de guerre les plus originales et les plus efficaces. Coordonner toutes les actions qui seront désormais entreprises contre l’ennemi sur le continent par le moyen de la subversion et du sabotage. Le BCRA service secret de la France libre basé en Angleterre était secondé sur le territoire national par le BOA (Bureau des Opérations Aériennes) organisme formé de résistants opérant dans nos régions recevant et stockant des armes sur des terrains identifiés dans l’Orne  par Edouard Paysant à la demande de la RAF. Ces terrains étaient alors  préparés et balisés par un comité de réception chargé de la récupération des containers.
Retraçons cette période troublée qui précéda le débarquement.
En ce mois de Mai 1944 On ne peut douter qu’un grand événement se prépare. Les messages de la BBC malgré le brouillage allemand prolifèrent sur les ondes et chaque français attend le cœur rempli d’espoir une délivrance hypothétique après 4 années d’occupation germanique. En effet depuis plusieurs semaines l’aviation alliée disloque les voies ferroviaires et routières, écrase les gares d’Argentan, l’Aigle, Mortagne, Surdon,  détruit et pilonne les ponts et les concentrations de matériel de transport.
Chaque soir une armada de bombardiers nous survole haut dans le ciel et se dirige vers le Sud,  inquiétant  grondement qui prend naissance dés la nuit tombante,  dans une  nuit sombre ou étoilée. Nous supposons que les points de concentration des usines du centre de la France et du nord de l’Italie représentent leur principal objectif. Il est vrai que notre département se trouve sur l’axe nord sud conduisant à des centres industriel importants.
Dés le lever du jour après, le passage de cette nuée de bombardiers poursuivis par les projecteurs et les radar allemands,  nous retrouverons dans les champs et les jardins et même sur les toits des maisons les mystérieux rubans argentés  qui inquiètent tant les habitants. Ignorant la signification de ces objets tombés du ciel, le maire se voit dans l’obligation de placarder une note municipale imposant aux habitants de ne pas toucher ces objets inconnus jonchant le sol. Ceux ci s’avéreront d’ailleurs totalement inoffensifs puisqu’il s’agit du système de protection composé de bandes métalliques anti radar, utilisé par les alliés pour tromper la vigilance des batteries de DCA allemandes. Ces nuages opaques,  appelés « windows »  par les alliés,  interceptaient les rayons émis du sol par les radars allemands et apportaient des informations erronées quand à la direction, au nombre et la vitesse prises par les escadres de bombardiers vers leur objectif. Les pertes furent nombreuses en cours de route… aussi bien en direction de l’objectif mais aussi sur le chemin du retour.
 Témoignage de hugh Verity, célèbre pilote de la RAF spécialisé dans les missions secrètes,  avec lequel j’ai correspondu pendant quelques années :
« Dans la nuit du 16 au 17 août 1943 à 22 heures 25 prés d’Alençon, je connus une expérience navrante. A une distance d’environ un kilomètre, dans la nuit noire, je vis un appareil s’abattre en flammes. Ce devait être le travail d’un chasseur de nuit que je n’avais pas vu. J’espérais à la lueur des flammes apercevoir des parachutes mais je n’en vis aucun ».
En fait cet avion en flammes revenant d’un raid sur Turin,  largua par sécurité ses bombes aux environs de Boitron avant de s’abattre au Chenay. Les membres de l’équipage sont tous inhumés au cimetière du Mans.

La crainte des patrouilles ….
Alors que le silence s’installe sur notre petite ville, le pas d’une patrouille résonne sur   les pavés de notre grande place. Crâne rasé  impassibles sous leur calot,  ce sont les mongols, ceux que tout le monde craint… les Ostruppen ou troupes de l’est ralliés aux allemands (armée Vlassof ). Commandés et dirigés par un feldwebel perpétuellement aux aguets, ils surveillent le camouflage des fenêtres et des embrasures de portes et veillent à l’observation rigoureuse du couvre feu. Ils imposent la crainte... et pourtant voilà un mois, de ma fenêtre place du parquet, j’avais pu observer un garçon de manége d’auto scooter leur tenir tête. Une violente échauffourée opposa sur la place du Parquet ces guerriers excités, refusant de payer, à un jeune et vaillant forain. Ce dernier refusa de céder à la force en prenant faits et cause pour les jeunes français et espagnols occupants les voitures. La Feldgendarmerie toujours aux aguets, confrontés à ces soldats d’une autre culture, accourut sur les lieux et en force embarqua tous les belligérants. Le lendemain, après une nuit passée dans une geôle improvisée du  palais épiscopal en partie occupé par la Wehrmacht, notre garçon de manége réapparut couvert de pansements, le bras en écharpe, mais fier de son exploit.
Comme tous les sagiens, des la tombée de la nuit, nous nous empressons d’ajuster les rideaux noirs de notre vitrine qui sert quelquefois de cible à de nombreuses bouteilles vidées de leur contenu. Aucun sagien ne prend le risque de braver le couvre feu.
Au collège, sécurité oblige, l’un de nous est préposé à l’installation des rideaux noirs. La patrouille jugeant le camouflage insuffisant surgit dans notre cour et nous oblige à calfeutrer portes et fenêtres, dans un lieu où Jean Mazeline exerça une année auparavant ses fonctions d’instituteur d’Octobre 42 à Juin 43 avant d’apporter son aide aux parachutages du maquis de Mortagne.
Que se passe t’il dans nos villes et nos campagnes ?
A cette date, l’avion et les techniques radio récentes ont déjà révolutionné les moyens d’action des belligérants de la seconde guerre mondiale, imposant des changements essentiels à la nature, au déroulement et aux formes de la lutte clandestine. On peut dire que la BBC (radio de Londres à destination des nations occupées), que chacun écoutait discrètement, règle l’existence de la plupart des français, tout au moins pour ceux qui accordent la plus grande confiance aux alliés en écoutant les nouvelles transmises par Robert Schuman, Jean Marin, Pierre Jourdan et Pierre Dac.Pour ce qui est de la lutte clandestine organisée par les réseaux de résistance, une évidence s’impose, les conquêtes techniques constituent des atouts aux effets incalculables.
Que pouvait faire la résistance si les combattants de l’ombre, même pourvus d’un courage exceptionnel, n’avaient eu pour eux la voie des airs, sans la possibilité offerte de la sorte à la France libre et aux alliés de pénétrer au coeur d’un territoire occupé par l’ennemi , en rivalisant avec les dangers de la mer, les défenses des frontières et des fortifications. Comment les groupes de résistants pouvaient ils communiquer avec nos futurs libérateurs ?
Recevoir du ciel par une nuit de pleine lune, quel que soit le temps, des armes, des munitions, des médicaments… tel est  l’enjeu       de cette lutte qui oppose sur terre et dans les airs, la Luftwaffe, la flak allemande, la Wehrmacht, les bombardiers a
lliés, et  les résistants combattants de l’ombre disséminés dans les maquis.
Les messages de la BBC.
Sans la télégraphie sans fil, sans les émissions des radios clandestins éparpillés à travers la France, sans les écoutes de Londres, sans les messages personnels de la BBC, comment auraient pu s’effectuer les liaisons, se transmettre les instructions, s’échanger les renseignements ? Chaque soir les messages les plus sibyllins abondent sur la BBC, que beaucoup de français écoutent discrètement avec la crainte permanente d’être surpris. Un message secret de la radio de Londres annonce le lieu d’un parachutage et la date du rendez vous adressés à différentes équipes sur le qui vive mais conscients du danger.
L’heure du rendez-vous.

Handley-Page Halifax.
Pour être présent au rendez vous et échapper aux  tirs de la DCA et aux chasseurs de nuit de la Luftwaffe, l’avion anglais décollant de Temsford, doit naviguer feux éteints dans la pénombre, repérant les points stratégiques, lacs, ponts, lignes de chemin de fer, cours d’eau, villes calfeutrées... toutes sortes de signes distinctifs avant de trouver enfin un terrain identifié par la présence au sol de lampes torches formant une lettre de reconnaissance. Il s’agit  de larguer à cet endroit précis les containers de munitions et de médicaments attendus par les résistants.Au cœur de ces paysages grandioses et inconnus, obscurcis par la nuit, il faut à tout prix trouver le terrain défini par différents codes et le contenu d’un message secret.Ignorant cette guerre de l’ombre pendant cette période d’occupation, un soir de clair de lune, je vis un lourd bombardier passant à basse altitude tous feux éteints au dessus de la ville… surprise totale ! Quel était donc cet avion bruyant bravant la chasse de nuit allemande ? J’ai  compris tardivement, quelques mois après la libération, la signification de ces vols de nuit mystérieux. Le parachutage d’armes et de munitions indispensables à la résistance ornaise… Telle était la  mission de ces bombardiers en plein territoire occupé …au nez et a la barbe des DCA  germaniques et bien sûr des chasseurs de nuit de la Luftwaffe toujours aux aguets...Qui devions nous admirer le plus en ces nuits de pleine lune… le sang froid de ces équipages du Commonwealth composé majoritairement  d’anglais, canadiens, australiens, sud africains, néo zélandais et polonais..   ou la détermination des comités de réception au sol, composés d’hommes au courage énorme, conscients du danger mais prés à se sacrifier pour la cause de la résistance ?

« Le premier parachutage dans l’Orne eut lieu sur le terrain du Vieux Montmerrei le chef de terrain était Chevreuil de Mortrée. Je l’ai rejoins à 22 heures avec son équipe composée d’une dizaine d’hommes de Mortrée dont le brigadier de gendarmerie.  Vers minuit l’avion est apparu et  nous a lâché des colis 12 containers, 11 d’armes contenant deux F
M, des mitraillettes Sten, des pistolets et des munitions plus le colis spécial contenant tabac cigarettes et thé » (source: Archives de l'Orne). 

L’équipe Tessier de Tanville (le pére « le sanglier »  et ses deux fils surnommés « les marcassins ») parcourut de longues randonnées en forêt, dormant à proximité des lieux de parachutages dans des conditions extrêmement précaires, bravant les intempéries mais surtout la menace permanente des patrouilles allemandes conscientes de la présence de ces réseaux clandestins. Les équipes de réception, dés la récupération au sol des précieux containers,  dissimulaient provisoirement les objets tant attendus dans les buissons, sous une couche de feuilles mortes ou de fougères ou au creux d’un fossé.  Une véritable existence d’homme des bois...
Encore fallait il un moyen de transport approprié et une cache adaptée pour conserver en toute sécurité ce matériel facilement repérable.  
Avions ravitailleur de maquis abattus en cours de mission dans le département de l’Orne, avant et après le débarquement du 6 Juin 1944.
 En général, ces avions britanniques étaient lourdement chargés et le fait de voler à basse altitude représentait un handicap certain.
Le 12 Août 1943, un  Halifax du 138 eme Squadron basé à Temsford , en mission SOE, touché par la flak en volant à une altitude de 500 mètres, s'abattait vers 23.30 heures dans un herbage en bordure Est du bois du Frileux, commune d'Ecorcei (Orne).
L'avion ravitailleur de maquis préparait un lancer de parachutes pour le réseau clandestin Spruce 20 /21
Deux aviateurs Foster et Cameron furent tués et inhumés au cimetière d'Ecorcei,  trois
 aviateurs grièvement brûlés se rendront  aux allemands après s'être réfugiés au château des Graviers. Deux autres, Scott et Trusty, réussissent à s'échapper vers le village des Genettes puis vers Moulin la Marche.
Concernant un Halifax de la RAF du même Squadron, chargé également d'une mission de parachutages, un témoin se souvient le 17 Août 1943, avoir vu un avion pris dans les projecteurs de la Flak d'Aube Saint Esprit  "Celui-ci volait si bas que l'on apercevait les hommes à bord ". L'avion toucha la ligne à haute tension, explosa puis s'écrasa sur la commune d'Aube, prés du lieu dit "Les vallées ". Des explosions s'en suivirent pendant plusieurs heures. L'appareil transportait des munitions et des pigeons voyageurs destinés au maquis dans le cadre d'une opération du réseau.Le pilote Norman Hayter de nationalité australienne et quatre aviateurs anglais furent tués sur le coup.  Les deux survivants, les Sgt WS Davies et JA Hutchinson décédèrent de leurs brûlures et seront inhumés au cimetière de Bernay.En 1944 plusieurs bombes tombèrent à l'endroit du crash. Elles visaient certainement la batterie allemande située à proximité.
Les américains des "Carpetbaggers"  sont venus à la rescousse. Le 5 Avril 1944, un Liberator du  801 BG / 406 BS touché par la DCA de Berniéres le Patry (Calvados) s'abattait au lieu dit  "Les Haieries" ou "Anfernel" (3 kilomètres au nord ouest de Tinchebray). Ce bombardier de  l'USAF en mission SOE avait décollé de Harrington à 22 heures pour ravitailler le maquis de Sainte Marguerite. Six membres d'équipage seront tués lors du crash et  inhumés à Truttemer le grand. Le lieutenant Kalbfleisch rescapé témoigne "Nous volions à 300 mètres d'altitude à la recherche des feux posés par le réseau de résistance lorsqu'un obus a touché le compartiment du navigateur. A 150 mètres, nous avons sauté et l'appareil s'est écrasé aussitôt après. Les allemands nous ont tiré dessus pendant que nous descendions. Je n'ai pas eu le temps de cacher mon parachute et je l'ai jeté dans une rivière proche"Le sergent Porter autre rescapé est tombé à proximité des batteries de DCA allemandes "J'ai passé une haie, je l'ai suivie en courant en passant prés de plusieurs pièces de DCA à ma gauche et à ma droite… évitant ainsi de justesse ceux en fait qui nous avaient abattus"
Le 11 Avril 1944 vers 23h15, un Halifax en mission de ravitaillement des maquis de la région touché par la DCA,  passait en flammes au dessus du bourg de la petite Savetiére (Commune de Sainte Gauburge) en éclairant les maisons d'une immense lueur. Ses moteurs tournant à plein  régime, il s'écrasait à environ 200 mètres de la route de Paris. On retrouvera dans les débris une grande quantité de produits pharmaceutiques, postes radio, destinés au maquis. Les huit membres de l'équipage Anglais et Canadiens sont enterrés à Saint Hilaire sur Rille prés de Aube (Orne).
Dans la nuit du 9 au 10 Mai 1944 un short Stirling du 90 eme Squadron basé à Tudenham, Suffolk, est touché par la batterie de Berniéres le Patry et s'écrase vers  23H45 à Saint Jean des Bois (Tinchebray). Trois hommes d'équipage sont cachés dans la forêt de Gers (Témoignage de André Rougeyron) et ravitaillés par un cultivateur Henri Durand habitant les Gériers. "Nous partons pour la forêt et après plusieurs appels découvrons trois gaillards bizarrement accoutrés s'approchant craintivement". Il s'agissait de Ph. Green, Royston John et de Charles Potten. "Par la suite, j'apprends que le docteur Ledos a été arrêté, et je demande à Bourgoin d' abriter mes pensionnaires à l'Ermitage"Green témoigne "C'était mon 31 eme vol et nous avions pour mission de lâcher armes et approvisionnement sur un terrain situé dans le sud de la France. Nous devions effectuer ce trajet en respectant un horaire rigoureux, franchir la côte immédiatement après le crépuscule et au retour, être hors de France avant l'aurore. Nous volions prés du sol sans avoir éveillé exagérément les défenses allemandes. Nous avons été touchés par la DCA (Il s agissait de la DCA de Berniéres le Patry ). Moteur tribord en feu, moteur bâbord hors d'usage. Trop bas, nous ne pouvions sauter en parachute. Il fallait donc s'écraser avec la machine... L'un après l'autre, nous sommes sortis dans l'herbe longue et drue, une bonne terre de France ferme et sûre" témoignera l’un des rescapés.
Témoignage personnel:
Le 16 Juillet 1944, alors que nous étions réfugiés à Bursard, nous apprenons qu'un bombardier venait de s'écraser de nuit prés de Larré au lieu dit "La Chouannerie"C'était un Halifax qui, dans le cadre d'une mission SOE, devait larguer ses parachutes sur le terrain "Goudron" situé prés de Radon en bordure de la forêt d'Ecouves. Mais les allemands avaient semble t il déplacé les feux de balisage. L’avion trompé ne put éviter la Flak. Les munitions stockées à bord explosèrent une grande partie de la nuit.Nous trouverons dans la forêt un poste émetteur certainement destiné au réseau de résistance local. 

Rappelons quelques messages diffusés par la BBC parmi tant d’heures d’écoute mais généralement vers 19 heures et destinés aux résistants de notre région.  Chaque français rempli d’espoir les écoutait avec attention mais sans pouvoir deviner leur signification :
"ICI LONDRES, LES FRANCAIS PARLENT AUX FRANCAIS"...
"Chaque tiroir a sa clé"
"Noémie a un bouquet de violettes"
"Elle a cueilli de pleins paniers de fraises"
"Nous aimons le civet"
Qui ne connaît pas au moins quelques-uns de ces messages ? Derrière une phrase amusante ou bizarre se cachait souvent une grave décision: la préparation d’un atterrissage, la réception de matériels ou d’hommes parachutés, ou même l’organisation d’opérations de guérilla...
Dans notre département Edouard Paysant fut le chef de cette organisation dénommée le BOA et créée par Londres… "je suis fier de l’avoir connu" Sa silhouette d’homme tranquille, présente aux abords du terrain de sport des Ormeaux, ne pouvait me laisser soupçonner une telle responsabilité, lourde de dangers, à la merci de trahisons inattendues ou de bavardages imprudents. C’est en Aout 1943 lors de son départ précipité de notre région que j’ai mesuré l’importance et l’efficacité de son œuvre.Les terrains sélectionnés et acceptés par Londres étaient soigneusement préparés avant de demander une opération aérienne, qu’elle soit de parachutage ou d’atterrissage. Il fallait d’abord rechercher l’endroit où elle pourrait être effectuée avec le maximum de chances de réussite et la plus grande sécurité possible pour les hommes du comité de réception. Les normes exigées de ce que l’on appelait «le terrain» variaient selon le genre d’opération auquel il était destiné ( voir ci après ).
Extrait de « Clandestinités » de Andre Mazeline.« l’âme du BOA fut Edouard Paysant (pseudo Dominique Tinchebray) de Sées à qui Robert Aubin confia ce service en mars1943 »E. Paysant déploya une activité inlassable. il sacrifia tout à la cause qu’il servait. Son dévouement, son audace, son allant, firent l’admiration de ceux qui le connurent. Il forçait l’estime et l’affection par ses qualités d’homme qui égalaient ses vertus de chef.
Dans le département, il prospecta et fit homologuer une vingtaine de terrains, recruta leur chef et leurs équipes, organisa le service de liaison par radio avec Londres par courrier avec Paris, dirigea les premières réceptions d’armes et de matériel, assura le sauvetage et la protection d’aviateurs alliés abattus, le camouflage des réfractaires. Toutes les formes de résistance l’intéressaient, il ne s’accordait aucun loisir, aucun répit. Sa Simca bien connue des initiés sillonnait en tous sens le département.
C’est à la suite du sauvetage particulièrement audacieux des rescapés d’une forteresse volante de l’USAAF (Deux victimes, six évadés, deux prisonniers) abattue aux environs de Belfonds à la Pilliére le 4 juillet 1943 (voir les détails ici), qu’il fut recherché par la gestapo avant de prendre différents postes de responsabilité dans le nord et la Bretagne. Il disparut, Victime des géorgiens de l’armée Vlassof.
La recherche de terrains était confiée en principe aux responsables départementaux. les emplacements possibles leur étaient signalés la plupart du temps par les unités de résistance locales. Dans la recherche de ces terrains Il était toujours  préférable de trouver une grande étendue. Les alentours devaient être assez dégagés pour faciliter la recherche des containers ou paquets parfois dispersés sur une grande distance, ce que ne favorisait pas le choix d’une forêt attenante.  Pas d’arbustes trop hauts qui pourraient cacher les lumières du balisage. Il était souvent nécessaire que le terrain soit éloigné non seulement de toute présence de miliciens, d’allemands susceptibles d’intervenir rapidement mais plus généralement de toute habitation, à moins que les habitants soient bien connus comme sympathisants et qu’il n’exista aucun risque de dénonciation ou de bavardage.

Largage de conteneur
Recherche du terrain par l’avion lanceur de containers
Un bombardier quadrimoteur occupé à larguer des containers et qui rôde au dessus de la campagne pour rechercher le terrain désigné après un échange de messages codés  repasse souvent plusieurs fois au même endroit. Ailerons baissés, à la limite de la vitesse minimale de sustentation, l’avion descend à 150 mètres pour lâcher ses parachutes. L’équipage du bombardier, concentré dans sa tâche périlleuse et dont le regard scrute le sol avec une grande attention, remet ses moteurs à plein régime pour reprendre de l’altitude souvent au dernier moment. Ce type d’opération fait beaucoup de bruit dans le silence de la nuit et dans une campagne endormie, obstruée par les nuages, la brume ou la pluie. Cette opération  constitue en fait une cible de choix du point de vue de la chasse allemande, malgré la présence de la pleine lune. Il y eut bien sûr des échecs… erreur de navigation, incident mécanique, absence du réseau de résistance pour des raisons indépendantes de leur volonté, terrain invisible, la météo...Trop bas les colis risquaient de s’abimer au contact du sol. Trop haut, disperses par le vent et quelquefois hors de portée des résistants, les colis étaient alors ramassés par les allemands ou des mains étrangères.
Les terrains :  Aurore, Godet lapin, Eclair Goudron, Orage et d’autres encore   environnant notre ville seront le théâtre de parachutages très risqués,de containers  recueillis par des hommes défiant tous les dangers.On peut malheureusement citer plusieurs parachutages qui se sont très mal terminés dans notre région, au Merlerault par exemple, où  plusieurs membres du comité de réception furent arrêtes et déportés, victimes de dénonciations.

Feux de balisage vus du ciel... par beau temps.
Deux agents secrets en mission, parachutés au haras des Rouges Terres avec un lot important de containers, purent  transmettre leurs messages d’un refuge provisoire chez M. Cercueil, rue saint martin à Sées. Rapidement détectés par les camions gonio allemands, camions mobiles spécialement équipés pour la détection des émetteurs clandestins,  les deux agents secrets purent s’esquiver dans la campagne environnante dissimulés sous des bottes de paille. 
"Ce fut une guerre de la nuit faite d’organisation persévérante et de travail ingrat, de résolution méthodique et de mauvaises surprises, de complicités multiples  et d’ingéniosité constante, de coups de chances et d’avatars imprévus, d’héroïsme et de trahison, de succès et de défaillances jusqu’à ce que, prés bien des sacrifices, sonne enfin l’heure de la libération"
François Bédarida (institut d’histoire du temps présent)

Nous pressentons que le grand événement tant attendu se prépare.
Tout commence par une belle soirée de ce printemps 1944, Le 22 mai vers 23 heures, un bruit de sirène lugubre et prolongé perce la nuit.
Touché par la Flak locale camouflée à proximité du pont de la Madeleine enjambant la  voie ferrée Alençon-Sées, l’avion, un bombardier lanceur de tracts s’embrase comme une torche des les premières salves d’une DCA dissimulée prés de la voie ferrée.       L’avion en perdition, rase les toits de l’immeuble Marigny, et dans un dernier élan semble vouloir éviter les lourds clochers de la cathédrale qui se dressent face à notre maison.

La cathédrale de Sées

Moment d’intense  émotion que je ne suis pas prêt d’oublier …
Enorme explosion, le  bombardier s’écrase au lieu dit la Potence à proximité d’une  ferme du Buhot prés des  massifs d’aubépine qui bordent un herbage.
A bord six hommes d’équipage que la brigade de gendarmerie ne pourra identifier. La découverte au cimetière communal en 1998, cinquante quatre années après la date de ce crash, d’une fosse commune oubliée et d’un vieux registre mit en évidence cette date du 22 mai qui s’avérait indispensable avant d’entreprendre des recherches auprès du Ministère de la défense britannique. Cette même nuit plus de cinquante avions alliés avaient été abattus dans la région et une date précise m’était alors demandée pour orienter les recherches avec précision. Je m’étonnais jusqu’alors que les moyens techniques modernes de communications  n’avaient pu permettre après la libération, l’identification  de l’équipage de cet avion.
Une bague et la  photo d’un aviateur inconnu rapportées par deux habitants au journal L’orne hebdo, permettront ensuite de retrouver les familles dispersées dans les états lointains de l’Ontario, du Québec et de la Colombie britannique avec l’aide efficace de Madame Shirley Stone.
En fait de longues et patientes recherches couronnées de succès…mais teintées de regrets si l’on considère le temps écoulé depuis cette disparition de six hommes portés disparus dans un lieu ignoré et dans des circonstances totalement mystérieuses.
Cet avion inconnu appartenait à une escadrille de six bombardiers canadiens ayant pour objectif désigné  le lancement de tracts sur les régions de Laval, le Mans et Alençon. Et tenant à avertir les populations de ne pas rester à proximité des points stratégiques, ponts, viaduc, gares, voies ferrées…

Collage Mme Shirley Stone

Une émouvante cérémonie réunit en mai 2004 dans notre ville, les membres des familles venus sur les lieux du crash et ensuite honorer la mémoire de leurs chers disparus.
Rappelons succinctement la suite des événements …Le 1er juin 1944, les brouillages n’arrivent pas à couvrir l’indicatif sonore emprunté à la 5e symphonie de Beethoven, et qui signifient en code Morse "V", comme victoire. Générique resté célèbre dans la mémoire collective française. On compta près de 200 messages ce jour là …Et enfin  le message tant attendu par la résistance, le poème de Verlaine «les sanglots longs des violons blessent mon cœur d’une langueur monotone... ».Dans la nuit du 5 au 6 juin plus de mille attaques de sabotage seront commises en Normandie, précédant l’arrivée de la flotte de la libération.
Roger Cornevin-Hayton, ex sagien.
Merci de demander l'autorisation de l'auteur pour une publication partielle ou complète de ce récit












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Premier parachutage dans l' Orne
La BBC est donc devenue notre principal centre d’intérêt….les messages du  soir    la guerre des airs et la guerre des ondes qui se profilent apportent une note 
d espoir mais  le terme SOE est pour la majorité des français un terme inconnu
Ces nouvelles techniques et leur organisation entrâineront la création du BCRA a Londres et du BOA dans nos provinces
Charles de gaulle à la BBC

L’avion et la radio révolutionnent alors les moyens   d action des belligérants imposant des changements fondamentaux a la nature,au déroulement et aux formes de la lutte
Notre maire Charles Forget
 Habitant de ma petite ville normande privé des nouvelles diffusées par la BBC de Londres il nous fallait nous contenter de ces émissions entretenant l'espoir 
Mais a notre  niveau de provincial soumis au joug allemand nous ignorions en fait l 'existence de ce service secret
Les nouvelles officielles nous parvenaient alors  de radio Paris ,station d état contrôlée par l occupant et que nous écoutions en permanence en dehors des émissions discrètes et brouillées de la BBC
Il nous fallait avec une grande prudence nous caler sur la longueur d 'ondes de Londres et surtout par précaution …. ne pas y rester
Mais le BOA issu de cette nouvelle organisation en attendant un débarquement quelle était sa signification ?


Edouard Paysant en sera l organisateur et le chef

Il  s'agit dans le cadre  de  cette organisation clandestine de frapper l ennemi de manière à l affaiblir    

Un comité de réception courageux vigilant, prêt à tout, caché sous les ombrages attend,… guettant désespérément l’ arrivée de l avion lanceur de containers sur le terrain balisé, quelles que soient l’heure de la nuit, la température, le brouillard, la pluie, la neige, les rafales de vent
Résultat d’images pour mer luneUn équipage d’aviateurs entrâiné du SOE décollant de Tempsford avant de parachuter ses  containers devait absolument découvrir les feux dissimulés dans une nature surveillée par les patrouilles allemandes Tâche périlleuse entre toutes …Ces nouvelles filtraient dans le hasard des discussions et des bavardages

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container d armes

Mais parlons de l'équipage du bombardier SOE

Rappelons que le ciel de nuit est une occasion d’affronter pour les lourds bombardiers ….. les rapides chasseurs de la Luftwaffe

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Chasseur de nuit Fockewulf

Témoignage d' un pilote du SOE

"Cette bonne terre de France si attirante mais inhospitalière il nous faut la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle arrière les profondeurs de la nuit "..équipage composé de dix hommes de nationalités souvent différentes Britannique, Canadiens, australiens ,néo zélandais , polonais

« Chaque sortie dure plus de sept heures, des heures d’un vol angoissant dans la solitude nocturne, passées a survoler la mer toujours hostile et la terre ennemie, à surveiller un vide que peut a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin, a scruter un néant que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel éclatement de la flak _ »



Bombardier lançeur de containers



La navigation relative a la recherche d un terrain balisé  par une nuit de pleine lune ,feux éteints présentait des difficultés toutes particulières pour 'l 'équipage en mission spéciale, qui pour mener sa tache à bien ,devait être capable de repérer avec la plus grande précision dans la nuit noire  une cible minuscule mal définie après avoir volé  pendant des heures au dessus du territoire ennemi"
Résultat de recherche d'images pour "clair de lune"

1Nos résistants  ou comités de réception  avaient ordre de choisir des sites aisément repérables du ciel mais pour de multiples raisons cela n'était pas toujours chose possible et l' avion ayant enfin trouvé  sa zone  de largage devait parfois chercher encore ......longuement les lumières destinées à le guider et qui pouvaient être cachées par  un bois ou les versants d une vallée

Le navigateur du bombardier  devait souvent recourir à la lecture des cartes et a la navigation a l'estime ce qui exigeait du pilote qu'il vole a basse altitude au dessus de la campagne quel que soit le lieu  
terrain balisé par la résistance

La tache des comités de réception de la résistance était quelquefois hérissée de difficultés  et souvent encore plus compliquée après le lancement des  containers  d'armes  sur  le  terrain choisi et ayant fait l'objet  d'un message  secret a la radio
Les résistants  devaient éclairer et surveiller la zone  identifiée par un nom de code
 Exemples

Aurore ( Rouges terres ) Lapin( Mortrée ) Orage ( Macé ) Eclair ( Tanville) Grêle ( Echauffour ) Ilot ( Le sap) Levite ( Ranes ) etc...

Résultat de recherche d'images pour "projecteurs allemands"
Le risque d 'attirer l'attention au sol grandissait a chaque minute passée par  l appareil  dans le voisinage d'une campagne tranquille Des le milieu de la guerre ,les allemands s'étaient équipés de radar permettant de détecter et donc   d intercepter les avions en vol ou en cours de recherche du terrain
Résultat de recherche d'images pour "feldgendarmerie"Résultat de recherche d'images pour "containers d armes soe parachutages"Inutile de dire qu'un bombardier lourd occupé à larguer du matériel ,volant ailerons baissés juste au dessus de la vitesse minimale de sustentation et dont l'équipage  avait l'attention attirée  pour tout ce qui se  passait en dessous de lui ,constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible rêvéeRésultat de recherche d'images pour "voiie ferrée"
Résultat d’images pour nuages en mouvement
Chasseur de nuit Fockewulf
Par  la suite en combinant Euréka  en vol et S phone au sol il semblait possible de ne plus se laisser arrêter par des nuages ou des bancs de brume pour déterminer  plus rapidement l'emplacement de la DZ( dropping zone)
S-Phone
Description
Traduit de l'anglais-Le système S-Phone était un système de radiotéléphone duplex UHF développé pendant la Seconde Guerre mondiale, destiné aux agents exécutifs des opérations spéciales travaillant derrière les .lignes.. Wikipédia (anglais)

La cause plus probable d'incident était en fait  
l interception des  membres du comité de réception par la feldgendarmerie,c' est la raison pour laquelle les résistants  se faisaient volontiers fabriquer un faux permis de garde chasse ou de médecin qui permettait de circuler après le couvre feu

http://www.chrd.lyon.fr/static/chrd/contenu/menu%20haut/ressources%20historiques/archives/SAP/chrd_parachutage_Coll_Riviere.jpgLe dixième des échecs nocturnes était dû d' après les pilotes a des erreurs de navigation Ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,,situation due quelquefois a des problèmes techniques ,quelquefois marquée par l 'absence  du  comité  de réception pour des raisons indépendantes de sa  volonté
Des accidents exceptionnels  pouvaient survenir ,ainsi sur le terrain .x. dans notre département c est un Dornier de la Luftwaffe qui survint à la place  de l 'avion allié attendu et qui mitrailla les hommes  rassemblés au  sol causant quelques  dégâts parmi  les troupeaux d'animaux Une vache fut tuée et comme par hasard c 'était d ' après le fermier la plus belle du troupeau ...

Même si l'avion et le comité de réception  arrivaient tous deux au bon endroit au bon moment le parachutage pouvait lui même poser problème , seuls les pilotes les plus expérimentés savaient  évaluer avec précision leur altitude   Si l'avion volait trop bas les colis risquaient de se détériorer  et les hommes de se blesser ,  Trop haut et un coup de vent suffisait a disperser les containers dans la nature et hors de portée Résultat de recherche d'images pour "containers d armes soe"

Vol de nuit..... feux éteints L 'équipage composé d 'aviateurs chevronnés a la  recherche du terrain balisé devait prendre en compte  par exemple les différents types de repéres au sol en énumérant leurs avantages et leurs piéges 

Commençons  par les énumérer

l 'eau  
Résultat de recherche d'images pour "eau rivieres" Toujours plus facile a repérer que n importe quel autre élément ... Même si la nuit est profonde un point d 'eau  est facile à repérer dés lors qu'il  se trouve entre vous et la source de lumière 
Lorsque la lumière est diffusée par les nuages on peut voir l'eau a grande distance,
Au delà de la visibilité de tous les éléments susceptibles de les aider  l'eau reste le meilleurs repère sauf si on parle  bien sûr de  la côte et des grands fleuves qui sillonnent la région

Bois  et forêts 
Les grandes forêts, elles sont d'excellents repères,pour l équipage a la recherche  des feux balisés Les bois peuvent être particulièrement identifiés lorsque vous arrivez aux abords de votre zone de lancement en  comparaison par exemple d 'une  photo  aérienne représentant la région

voies ferrées 
Comme l 'eau les rails brillent lorsque ils se trouvent entre vous et la lune
Résultat de recherche d'images pour "voiie ferrée"

routes  
Résultat de recherche d'images pour "route peupliers"une grande route nationale bordée de peupliers et coupant le paysage peut vous être très utile pour vérifier

Localités importantes  tout ce qui ressemble à une grande ville ou un centre industriel doit être évité en raison de la présence possible d' une DCA 
Une ville est aussi bien caractérisée par les forêts qui l'entourent et d 'autres points caractéristiques que le pilote ou le navigateur ont pris le soin de noter
 Notons en passant la difficulté a identifier un terrain balisé en plaine et quelquefois en pleine forêt 
Résultat de recherche d'images pour "centre industriel"
j'ai  rappelé sommairement les précautions prescrites par Hugh Verity avec lequel j'ai communiqué durant quelques années On peut considérer que les recommandations succinctes  ci dessus relatives aux points de repère concernent aussi bien les pilotes de bombardiers du SOE( Halifax Lancaster  Liberator ) que les pilotes de Lysander ayant pour tache d acheminer et de récupérer des agents secrets sur le territoire national
Plusieurs personnalités appartenant a la résistance furent ainsi  conduits de nuit en Grande Bretagne ou déposés sur le territoire national sur  des  terrains dont les noms sont  gardés secret
Résultat de recherche d'images pour "lysander en vol"


Correspondant avec Hugh verity et me reportant a l 'article suivant   issu de  son ouvrage"  we landed by moonlight" je lui ai donné la  solution de son problème

  Traduction de  son  article issu de "  we landed by moonlight"
édité dans les  années 50

"la nuit du 16 au 17 Août 1943  Je me dirigeai vers Couture sur  Loire ;;;;entre Sées et 'Alençon  j ai eu une expérience pénible a 22;25 toutefois exceptionnelle  sur  les routes de France , Juste un  mile devant moi, je vis un avion en flammes victime sans aucun doute  d'un chasseur allemand   Dans la lueur des flammes j'espérai découvrir un parachute  mais rien .....j 'avais un paquet a délivrer à Dericourt ..."
le lysander

Après quelques recherches sur les documents en ma possession       je lui précisais que cet avion en flammes  rencontré lors de sa  mission en cours était un Lancaster de la RAF touché lors  d'un  raid sur Turin (  ref à bomber command losses de la RAF ( wr chorley )edition 1943

NOTE adressée à HUGH VERITY concernant le Lancaster tombé au Chenay dans la nuit du 16 au 17 aout 1943

Stèle Lancaster II DS684 KO-M Chenay Sarthe (72)Squadron Leader John Russell Watson - Pilot
 

Sergeant Adrian Bernard Heyes - Flight Engineer of Birmingham
 

Sergeant Walter Bell Pettet - Wireless Operator/Air Gunner of Edinburgh
 

Sergeant Charles Edward Brook - Bomb Aimer of Boldon Colliery, County Durham
 

Sergeant Richard Clifford - Mid Upper Gunner
 

Sergeant Stanley Eastwood - Rear Gunner


De Tempsford aérodrome secret (sud ouest de Cambridge ) deux heures de vol suffisaient a un bombardier spécialement modifié et adapté aux parachutages de nuit  pour lancer ses containeurs sur la DZ ( dropping zone ) préparée par les résistants

Fin fevrier 1943  Premier parachutage ans l' orne    BOA 

Etaient présents Bob, figaro ,( noms de code,? )Granger  Denormandie ( Macé ), Lefévre de chailloué , Cosnard de Belfonds
l 'adjudant Thual et le gendarme Collet ces deux gendarmes appartenant a la brigade de Sées
Deux heures de vol... suffisaient aux "avions lançeurs "avec pour objectif un parachutage dans notre département



"le chlorate fortifie les dents " Tel est le message diffusé par la BBC; Message uniquement compris et assimilé par les résistants en attente de cette intervention planifiée par Londres le SOE et les groupes de résistance locaux


 Premier lieu de lancement  Saint Leonard des parcs  prés du Haras des rouges terres Nom du terrain  AURORE
On note la présence de deux gendarmes lors de ce lancement

Notons que la brigade sagienne paiera un lourd tribu
Quatre gendarmes seront déportés à Ellrich  .....un seul reviendra de cet enfer
Pendant l'Occupation, les missions de la gendarmerie sont commandées par le gouvernement de Vichy et par l'occupant. Des gendarmes participent ainsi à la déportation des Juifs et à l'arrestation des réfractaires au service du travail obligatoire. 
D'autres choisissent la voie de la Résistance et combattent pour la libération du pays, seuls ou en unités constituées (groupements Daucourt et Thiolet notamment).
Structure traditionnelle ou pas, le travail de la gendarmerie 
s avère aussi ingrat que délicat 
  
Les brigades doivent surveiller ,protéger ,arrêter , signaler et tout cela contre leur gré , à la merci des menaces et des représailles  de l occupant



Second parachutage   a cette date    4 tonne d'armes seront  entreposées dans le clocher de l église de Goulet  Un dépôt a été constitué à Prépotin dans le  Perche

































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