Quatre ans d occupation , de messages secrets et de radio clandestine , des milliers de tonnes de bombes , des milliers de résistants torturés et fusillés,la déportation de nos quatre gendarmes dont on ignorait les tâches nocturnes d aide aux parachutages , la déportation du docteur Melun, la disparition de notre instituteur jean Mazeline et de Frémiot notre voisin , le crash à" la Potence "de cet avion inconnu vraisemblablement allié
les espoirs de millions de français aboutissent aujourd hui ce 6 JUIN le débarquement la nouvelle que nous attendions ,événement qui doit nous guérir de la défaite et nous délivrer de l emprise germanique
Les anglo américains ont débarqué cette nuit ,en Normandie mais ont été repoussés presque partout clame notre TSF Qui devons nous croire ?
Les allemands présents dans notre salon restent silencieux et nous
n osons pas trop les interroger Début juin le grand Churchill rappelait " Nous nous battrons sur les mers et les océans ,nous nous battrons avec uneconfiance croissante et une force croissante ...dans les airs nous défendrons notre ile quel qu' en soit le prix Nous nous battrons sur les plages nous nous battrons sur les terrains de débarquement , dans les rues les champs et les montagnes nous ne nous rendrons jamais ! ( Sir winston Churchill BBC 4 juin 1940°)
n osons pas trop les interroger Début juin le grand Churchill rappelait " Nous nous battrons sur les mers et les océans ,nous nous battrons avec uneconfiance croissante et une force croissante ...dans les airs nous défendrons notre ile quel qu' en soit le prix Nous nous battrons sur les plages nous nous battrons sur les terrains de débarquement , dans les rues les champs et les montagnes nous ne nous rendrons jamais ! ( Sir winston Churchill BBC 4 juin 1940°)
les Anglais luttent pour eux , pour leur victoire qui se trouve être la notre et dans ces conditions là nous sommes , nous français prêts à tout faire pour leur rendre la tâche plus facile
ils ont un chef dont l éloquence est à la hauteur de leur drame
" la mort et la douleur seront nos compagnons de voyage a t il dit à son peuple les privations seront notre manteau et la constance notre bouclier "
C est un vrai langage shakespearien et nous ne pouvons qu 'adhérer à ces paroles qui nous concernent tous français jeunes et vieux
Après cet événement de" la Potence "(rappel crash de l avion canadien alors inconnu )ma chère maman décide « Pas question de rester a Sées nous partons nous réfugier à la campagne" donc direction Bursard où nous sommes invités par notre chère cousine institutrice dirigeant une classe dans un local de la mairie ,
Elle n' a pas trouvé suffisamment de locaux paraît il !mais nous serons en sécurité
Pas d 'allemands dans ce coin retiré !
Avec mon frére jean nous n 'osons croire à cette nouvelle détente qui nous est offerte !
Depuis quatre jours ...pour nous c 'est la tranquillité absolue
Soudain une agitation à l entrée de l'allée ombragée qui masque la façade de notre mairie Que se passe t il ?Des camions remorquant des canons ! Les allemands ..!!!!
Nous n avons pas eu le temps de les oublier, ils sont déjà là !
Remarque personnelle !Ce n'est pas possible ils nous ont suivi !
Bientôt ils s installent dans nos murs et mon frère jean et moi sommes relégués dans le grenier ! parmi les postes de TSF rapportés par les habitants sur ordre de la kommandantur
A nous de nous adapter ….. Les allemands envahissent les pièces mais nous gardons la cuisine du rez de chaussée le reste on s'adaptera ! Le convoi allemand s installe a l'abri sous le couvert des arbres
Avec mon frère nous décidons de disparaitre laissant les adultes se dépètrer de cette horde inattendue
Disons qu ils ne semblent pas trés violents Ressentent ils le vent de la défaite ?
En effet les alliés progressent vers le sud et notre poste à galéne monté par mon beau frére affiche des notes plutôt optimistes !
Le rêve ... encore un effort et ils seront parmi nous On a bien le droit de rêver !
Uniformes bleus ! la luftwaffe ! sans aucun doute !
pas moyen de prendre des photos , j ai déjà été prévenu du danger qu il y avait à me promener avec mon gros kodak !
Pour mon frère jean et moi ce sera la vie au grand air parmi les roseaux de la rivière et les pur sang du haras Mais le problème ce n est pas le seul....... c est
l 'affolement de ces chevaux libérés de toute contrainte .....Affolés par le bruit des avions ils galopent dans toutes les directions et présentent un certain danger Mais que vont faire ces allemands ,? Comment vont ils se comporter vis a vis de nous ?
Apparemment j ai le pressentiment qu ils ressentent le vent de la défaite ils écoutent les nouvelles avec attention mais surtout l inquiétude se lit sur leurs visages Ils semblent craindre une arrivée rapide des alliés Curieusement ils nous font participer à l'identification des avions alliés dans le ciel Malgré tout nous utilisons notre poste à galène conçu par mon beau frére ,appareil bobiné dans l ombre et une galène objet miraculeux trouvé chez l électricien ipcar place du Parquet a Sées
Nous avons quitté Sées pour retrouver la liberté ;;;;;;La patrouille allemande intraitable surveille en permanence les rues , la clarté des fenêtres,, des vitrines . C est le noir complet;;;; pas un trait de lumière ne doit filtrer Seuls les bruits de bottes rompent le silence...sauf quelquefois une bouteille vide explose dans le bas de la vitrine .Nous de notre fenêtre sur la grande place avec mon frère jean on ne peut qu 'assister en silence et subir l autorité de cette wehrmacht Donc nous quittons notre petite ville et prenons la direction de Bursard
Bursard
« ICI Londres ….. des Français parlent aux Français »
La lune est pleine d éléphants verts fut l un des vingt six messages personnels diffusés par la BBC
à la veille du débarquement sur les côtes de Normandie le 6 Juin 1944, l un des messages codés adressés par la voie des ondes entre 1940 et 1945 à la résistance française ou aux familles des combattants
Pour la majorité des auditeurs d 'alors ces phrases incompréhensibles brouillées par la moulinette allemande exprimaient surtout que le combat contre l envahisseur continuait Pour ceux qui en connaissaient le sens caché elles annonçaient des parachutages d hommes et de matériels déclenchaient des opérations de sabotage identifiaient des agents envoyés par les forces françaises libres
Avec mon frère nous décidons de quitter ce milieu où plusieurs batteries s installent dans les environs ... jusque dans les prairies de BOIS ROUSSEL
Pour jean et moi ce sera la vie au grand air parmi les roseaux de la rivière et les pur sang du haras Mais le problème ce
n est pas le seul....... c est
l 'affolement des pur sangs .....Affolés par le bruit des avions ils galopent dans toutes les directions et présentent un réel danger
Nous c 'est la chasse aux canards et aux poules
d 'eau pour tenter d améliorer le menu du midi ou du soir les deux chiens ne sont ils pas là pour nous aider !
Un
" corniaud " de grande expérience et un cocker qui le suit comme son ombre
Notre domaine Bois Roussel
En fait notre vie sera troublée en permanence par les assauts des thunderbolt américains à l'affut des objectifs au sol
Notre mairie semble t il leur sert de point de repère
Quelle audace ....encore aujourd'hui je m'étonne de la hardiesse des pilotes de thunderbolt ... a l affût du moindre mouvement au sol
Guettant leur proie Ils jaillissaient tels des faucons . Nous leur faisions des signes espérant qu ils étaient en mesure de nous distinguer au sol dans les hautes herbes du haras
les allemands ont fait sauter leurs batteries avant leur départ précipité dés l approche de la 2 eme DB
POUR NOUS C EST L ESPOIR!
Pas de courant, pas de TSF! de nombreux crashes dans les environs issus des combats
Nos locataires ....si l on peut dire abattent un "mosquito" de la Royal air force en pleine nuit alors que nous sommes réfugiés dans une cave de fortune
L 'avion allié rase les toits et
s 'écrase à quelques centaines de mètres
j apprends sur notre poste de fortune la disparition de Saint Exupery en méditerranée
Le matin un servant de la compagnie de DCA
m' invite à le suivre Surprise !
Il faut dire que ces allemands de la Luftwaffe ne semblent pas être des violents Ils nous expliquent à jean et moi la manière d' identifier dans le ciel les différentes silhouettes
« ICI Londres ….. des Français parlent aux Français »
La lune est pleine d éléphants verts fut l un des vingt six messages personnels diffusés par la BBC
à la veille du débarquement sur les côtes de Normandie le 6 Juin 1944, l un des messages codés adressés par la voie des ondes entre 1940 et 1945 à la résistance française ou aux familles des combattants
Pour la majorité des auditeurs d 'alors ces phrases incompréhensibles brouillées par la moulinette allemande exprimaient surtout que le combat contre l envahisseur continuait Pour ceux qui en connaissaient le sens caché elles annonçaient des parachutages d hommes et de matériels déclenchaient des opérations de sabotage identifiaient des agents envoyés par les forces françaises libres
En fait notre vie sera troublée en permanence par les assauts des thunderbolt américains à l'affut des objectifs au sol
Guettant leur proie Ils jaillissaient tels des faucons . Nous leur faisions des signes espérant qu ils étaient en mesure de nous distinguer au sol dans les hautes herbes du haras
POUR NOUS C EST L ESPOIR!
j apprends sur notre poste de fortune la disparition de Saint Exupery en méditerranée
Le matin un servant de la compagnie de DCA
Les bandes d'invasion (en anglais : invasion stripes) étaient une peinture particulière adoptée temporairement pendant et après le Débarquement de Normandie pour identifier les appareils et véhicules Allies et limiter les éventuels tirs amis.
La peinture consistait en cinq bandes : une alternance de blanc et de noir. Elles ne se substituaient pas aux cocardes et marquages de nationalités.
L'utilisation des bandes de reconnaissance fut donc imaginée pour faciliter la reconnaissance des avions de chaque armée. Le commandant Sir Trafford Leigh-Mallory, qui commandait une expédition des Alliés, approuva le concept le 17 mai 1944. Le premier test eut lieu durant l'opération Overlord le 1 juin 1944, afin de familiariser l'équipage des bateaux avec le nouveau marquage, mais pour des raisons de sécurité, l'utilisation des bandes de reconnaissance ne fut pas effective avant le 3 juin 1944 pour les unités porte-troupes et et pour les soldats et les bombardiers avant le 4 juin 1944.
Comme dit plus haut, le marquage consiste en une alternance de cinq bandes noires et blanches.
Dans la plupart des cas, les avions étaient peints par les troupes au sol; avec seulement quelques heures de préparation, certaines bandes étaient "masquées", ce qui signifie que ces bandes étaient protégées par un masque liquide pour ne pas être détériorées. Cependant, la plupart des bandes n'étaient pas masquées donc elles étaient souvent loin d'être propres et nettes.
Hawker Typhoon[
Les bandes noires et blanches furent appliquées en premier sur le Hawker Typhoon et les premiers Hawker Tempest Mark Vs. Ces avions avaient un profil similaire à celui du Focke-Wulf Fw 190 et les bandes furent donc ajoutées pour aider à la reconnaissance durant les combats. Cet ordre fut promulgué le . Les bandes étaient d'abord appliquées par l'unité avant d'être rapidement peintes directement en usine. Quatre bandes noires d'une largeur de 30 cm étaient séparées par 3 bandes blanches d'une largeur de 61 cm, en partant de l'origine de l'aile sur la surface inférieure de celle-ci. Au début de l'année 1943, le Typhoon avait également une bande jaune, d'une largeur de 46 cm, sur le dessus de l'aile. Le , tous ces marquages sont officiellement abandonnés.
Un simple témoignage pour que l'oubli ne submerge ni la part d'ombre ni la part de lumiére qui caractérisent notre histoire sagienne durant quatre années d'occupation germanique
Un simple témoignage pour que l'oubli ne submerge ni la part d'ombre ni la part de lumiére qui caractérisent notre histoire sagienne durant quatre années d'occupation germanique
Il est évident que ma propre vie sagienne faite d étude scolaire et de contraintes relatives à l occupation ne pouvaient me laisser entrevoir la vie secrète , et les événements qui se déroulaient dans l ombre de nos foyers particulièrement ....la nuit ;;;je les ignorais totalement Par vie secrète je précise la vie nocturne des résistants et les parachutages de nuit dont certaines péripéties nous échappaient
Notre seul soutien dans le cadre familal c 'était la BBC l écoute de la TSF à partir de 20 heures , une heure où les soldats de la wehrmacht avaient déserté notre salon en espérant toutefois qu ils
n aient pas l idée de franchir le seul obstacle .....notre couloir , ...pour satisfaire leur curiosité après avoir perçu les signes annonciateurs de la radio de Londres
La BBC était devenu en fait notre port d attache
Il est vrai que nos occupants attachaient à leur tenue une attention particulière en raison de la rigueur absolue de leur discipline et l'exigence de la wehrmacht à ce sujet n 'était pas un vain mot La coupe de cheveux " la nuque rasée" constituait l une de leurs exigences
Donc il y avait un certain risque à écouter la BBC et même..... un gros risque menaçé de travaux forçés
Accordons une mention spéciale aux guerriers de l armée Vlassof ils arrivèrent début 44 et leur réputation de barbarie suffisait à rendre la population extrêmement prudente
Quelques mois après le déclenchement de l’opération Barbarossa, des volontaires russes qui s’étaient engagés de manière isolée dans la Wehrmacht portaient encore un écusson à leur bras, faisant mention de leur appartenance à l’Armée de libération de la Russie,
L'armée Vlassov était alors une formation militaire de volontaires russes armés par la Wehrmacht durant la Seconde Guerre mondiale.qui se livra à multiples exactions particulierement en Bretagne
L'armée Vlassov était alors une formation militaire de volontaires russes armés par la Wehrmacht durant la Seconde Guerre mondiale.qui se livra à multiples exactions particulierement en Bretagne
Quand Hitler prit connaissance du grand nombre de Russes et d’autres anciens civils soviétiques volontaires pour servir dans la Wehrmacht (un nombre estimé à presque un million), il s’inquiéta tout d’abord. Écoutant un faux rapport prétendant que ces unités n’étaient pas fiables et qu’elles désertaient pour se joindre aux partisans, Hitler ordonna leur transfert immédiat sur le front de l’Ouest.
, De nombreux volontaires russes furent affectés dans l’ouest de la France (Normandie, Bretagne). Ils étaient faiblement équipés, à l’image des unités de cavalerie légère, montées sur de petits chevaux mongols qui surprenaient les populations rurales.
"je ne vois pas tous ces Mongols, Cosaques, Ukrainiens, Kirghiz, Ouzbeks et autres Géorgiens se battre avec ardeur pour le Reich. Au premier assaut, ils brandiront le drapeau blanc."assurait un officier allemand
Nombre d’entre ces supplétifs étaient de service lorsque survint le Jour J en Normandie. Sans l’équipement ni la motivation nécessaires pour combattre les Alliés occidentaux, ils se trouvaient fortement susceptibles de se rendre à la moindre occasion.
L’effet produit par ce transfert ordonné par Hitler fut donc l’inverse de celui qui était escompté. par la suite on rapportera néanmoins le cas de combats acharnés de certaines unités Osttruppen sur le front de Normandie, déclenchés par de mauvaises initiatives de la propagande alliée, promettant notamment un retour rapide des soldats en Union soviétique s’ils se rendaient.
"je ne vois pas tous ces Mongols, Cosaques, Ukrainiens, Kirghiz, Ouzbeks et autres Géorgiens se battre avec ardeur pour le Reich. Au premier assaut, ils brandiront le drapeau blanc."assurait un officier allemand
Nombre d’entre ces supplétifs étaient de service lorsque survint le Jour J en Normandie. Sans l’équipement ni la motivation nécessaires pour combattre les Alliés occidentaux, ils se trouvaient fortement susceptibles de se rendre à la moindre occasion.
L’effet produit par ce transfert ordonné par Hitler fut donc l’inverse de celui qui était escompté. par la suite on rapportera néanmoins le cas de combats acharnés de certaines unités Osttruppen sur le front de Normandie, déclenchés par de mauvaises initiatives de la propagande alliée, promettant notamment un retour rapide des soldats en Union soviétique s’ils se rendaient.
Précisons que l'écoute clandestine de la BBC ne représentait pas pour eux un élément répréhensible étant donné que leur formation primaire ...soyons clairs ....ne leur permettait pas de distinguer la langue de Shakespeare parmi les bruits émis par la TSF
Toutefois je dois dire que les " vlassof "dans notre salon se montraient particulièrement silencieux le visage complètement fermé et acceptaient le passage du blaireau avec une certaine indifférence
Présent dans le salon je les observais avec une certaine curiosité et je me demandais comment on pouvait leur attribuer cette cruauté et ces actes de barbarie dans plusieurs régions de France
Il est vrai qu une certaine réputation tenace les préçédait
L'Armée allemande a dû très tôt faire appel à des volontaires étrangers, ses propres troupes ne suffisant plus à "tenir" les immenses territoires conquis d'autant que le Front de l'Est est un devenu un véritable cimetière pour la Wehrmacht.
Le général Vlassov, capturé lors des premières offensives victorieuses, a accepté de lever une armée de volontaires parmi les prisonniers soviétiques détenus dans les camps allemands. Il seront beaucoup utilisés en France où ils se livreront à de nombreuses exactions particulièrement en Bretagne
Nos deux employés ne se doutaient pas qu ils tenaient entre leurs mains les pire bourreaux de l armée allemande et soyons clairs pas un seul instant nous pouvions soupçonner le passé douloureux des français qui avaient été soumis à leur autorité
Réflexions d occupation
Accordons leur une mention spéciale a ces guerriers Ils arrivèrent début 44 et leur réputation de barbarie suffisait à rendre la population extrêmement prudente et je comprends pourquoi monsieur Moindrot n'ait pas pris le risque de leur proposer les séances du Rex
En complément aucun sagien n'osait se promener dans les rues de Sées après le couvre feu
Ce couvre feu avait été fixé à 18 heures lors des premiers mois
d' occupation en raison de fils téléphoniques coupés par les résistants mais en général l horaire de 22 heures fut généralement adopté ou tout au moins correspondant à " la sortie du cinéma" séance à laquelle assistaient nos occupants
GGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGG
CRASH DU WITHLEY CANADIEN
Synthese de la progression de l enquête sur le crash du withley Canadien abattu a Sées dans la nuit du 22 au 23 Mai 1944 Nous sommes à deux semaines du débarquement ;;;;cela nous l'ignorons
Synthese de la progression de l enquête sur le crash du withley Canadien abattu a Sées dans la nuit du 22 au 23 Mai 1944 Nous sommes à deux semaines du débarquement ;;;;cela nous l'ignorons
Notre passe temps avec mon frère jean consiste à observer le ciel et les multiples points lumineux se dirigeant vers le sud avec pour but la destruction des usines industrielles du centre de la France et peut être de la région lyonnaise Notre magnifique cathédrale constitue notre seul horizon
La patrouille allemande indifférente à ce genre de spectacle veille surtout à l 'extinction et au camouflage des lumières Elle se manifeste surtout lorsque le moindre rai lumineux filtrant au dessus des rideaux que chacun s est efforçé d' installer avec application Les bruits de bottes frappés sur nos pavés suffit à nous alerter de leur passage dans les lieux
Acceptons finalement que mieux vaut ne pas se promener après le couvre feu sinon séjour garanti à l ombre des murs de la gendarmerie , dans la quiétude la plus profonde? assurée jusqu'au matin
Soudain venant de la direction.... d Alençon un avion jaillit ....IL est en flammes , passe au dessus des toits et prend la direction du nord de la ville
Une grosse explosion rompt le silence de la nuit ....direction nord sans aucun doute !
Avec mon frère dés les premières heures de la matinée nous décidons de partir à la recherche de ce que nous supposons être un crash Mon père soucieux de notre jeunesse ( 16 et 14 ans nous accompagne )
Les deux employés prendront en charge les allemands en attente dans le salon et toujours attachés à la rigueur de leur tenue De toute façon un feldwebel passe régulièrement pour juger de l application des consignes
Bien sûr nous ne sommes pas les premiers sur les lieux du crash , .... Un problème se pose..... pénétrer sur les site du drame !les gendarmes sont déjà présents Nous en profitons pour pénétrer sur un terrain entouré de buissons d aubépines laissant nos vélos cachés dans un buisson
Deux sentinelles s interposent mais finalement nous laissent passer
( j apprendrai par la suite qu elles sont yougoslaves mais certainement encadrées par des membres de la wehrmacht)
Une heure se passe et de nombreux visiteurs arrivent ......,les sentinelles sont vite dépassées par
l afflux de curieux et se montrent beaucoup plus indulgentes
je ne décrirai pas le spectacle particulièrement affreux qui s'étale devant nos yeux et j observe surtout que les gendarme en fouillant dans les débris s efforcent de déterminer la nationalité de cet avion
Une réponse très insuffisante ...il s agit certainement d un avion allié ( voir PV à ce sujet )
J apprendrai par la suite que l adjudant Buvron a prélevé une bague sur un corps dans un but
d identification .....
Tout autour un spectacle affreux des corps mutilés mais aussi des objets divers ...foulards vêtements,documents;;Un corps est resté bloqué dans le cockpit
photo trouvée par Gerard Malherbe dans le portefeuille d une victime,( a son poste dans le cockpit s agissait du pilote) et une bague aux initiales WGH trouvée par l adjudant Buvron lors de ses recherches
En ce qui me concerne j ai quitté Sées en 1949 avant de revenir sur les lieux de ma jeunesse et
m intéresser à nouveau au mystère de cet avion vraisemblablement allié mais avec une..... grosse part
d inconnu
j ai donc écrit à plusieurs ministères dont celui de la Grande Bretagne
Une réponse me parvint finalement en .1960........du secrétariat de la royal air force me précisant la nationalité de l avion et de la composition de l'équipage disparu en basse Normandie dans la nuit du 22 au 23 mai 1944
Cette liste je demande à l orne hebdo de la publier
et là c 'est la grande surprise !
les lettres gravées à l intérieur de la bague ,WGH ( ci dessus correspondent aux initiales de l un des membres de l équipage)
en effet Georges Buvron sursaute à la lecture de l article de journal et surtout de la similitude entre le nom de Wilfried Gordon Harris et des initiales WGH gravées intérieurement sur la bague
Dans la ville de Grand Valley ( Canada)ce fut bien sûr la surprise En effet la ville offrait une bague gravée "grand valley" à chacun de ses enfants partant à l armée
Wilfried Gordon Harris dont voici la photo
Wilfried Gordon HARRIS est au milieu en bas de la gravure
l avion sera identifié par Noel archer comme étant celui d un WITLEY bimoteur de la royal canadian air force et ayant pour mission le largage de tracts dans la région
Noel Archer étant devenu lors de ses recherches un ami de la famille me fournit de nombreux détails sur les caractéristiques de cet avion et m'adressa le compte rendu suivant
Identification de l’épave par l’équipe britannique du MRES
Dés Mars 1946 soit plus de 18 mois après la libération, le MRES intervient sous la direction de Noel Archer, flight lieutenant enquêteur de la RAF et sans nouvelles précise concernant l'identité de cet avion.
Une simple lettre de l'un des gendarmes parlait d'un avion de transport. Noel Archer décide l’extraction des moteurs profondément enfoncés dans un sol humide et examine avec son équipe les débris de l’épave qui sont restés sur place.
Une simple lettre de l'un des gendarmes parlait d'un avion de transport. Noel Archer décide l’extraction des moteurs profondément enfoncés dans un sol humide et examine avec son équipe les débris de l’épave qui sont restés sur place.
Voici les termes de son intervention:
“J'ai trouvé un morceau de fermeture éclair utilisé pour la fabrication des bottes d’aviateur. Cette pièce est canadienne car la doublure des tenues de combat canadiennes est d'un bleu plus pâle et plus éclatant que ceux portés par la RAF.
Sur les lieux du crash nous avons pu voir les ailerons de l’appareil de forme carrée typiques du Whitley et nous avons trouvé un chargeur d’une mitrailleuse VGO utilisée à l'époque sur les Whitley mais dont l utilisation fut abandonnée par la suite sur les bombardiers en service à la fin de la guerre.
Notre hypothèse fut confirmée par la découverte d une plaque matricule affichant le nom Whitley suivi d une série de chiffres.
Sur les lieux du crash nous avons pu voir les ailerons de l’appareil de forme carrée typiques du Whitley et nous avons trouvé un chargeur d’une mitrailleuse VGO utilisée à l'époque sur les Whitley mais dont l utilisation fut abandonnée par la suite sur les bombardiers en service à la fin de la guerre.
Notre hypothèse fut confirmée par la découverte d une plaque matricule affichant le nom Whitley suivi d une série de chiffres.
Sous les moteurs, pas de trace de corps…»
L’équipage en fait comprenait 6 membres d'équipage, 5 corps furent ramassés par les allemands placés dans 4 cercueils et enterrés dans le cimetière civil de Sées"
Par la suite les corps en question furent exhumés en 1946 par une unité non identifiée des forces alliées et transférés au cimetière de Bretteville sur Laize. Deux des six membres d’équipage demeuraient introuvables mais six noms seront gravés sur le monument.
Le 25 septembre 1948 ( plus de 4 années après la date du crash ) les familles Wyckoff et Goodwin, étaient informés du décès de leurs êtres chers sans autres précisions. La Royal Air Force comme on le sait n’avait pas transmis à l’administration française les résultats de son enquête. Le mystère concernant cet avion restait donc entier pour les sagiens qui avaient été témoin de ce c
L’équipage en fait comprenait 6 membres d'équipage, 5 corps furent ramassés par les allemands placés dans 4 cercueils et enterrés dans le cimetière civil de Sées"
Par la suite les corps en question furent exhumés en 1946 par une unité non identifiée des forces alliées et transférés au cimetière de Bretteville sur Laize. Deux des six membres d’équipage demeuraient introuvables mais six noms seront gravés sur le monument.
Le 25 septembre 1948 ( plus de 4 années après la date du crash ) les familles Wyckoff et Goodwin, étaient informés du décès de leurs êtres chers sans autres précisions. La Royal Air Force comme on le sait n’avait pas transmis à l’administration française les résultats de son enquête. Le mystère concernant cet avion restait donc entier pour les sagiens qui avaient été témoin de ce c
rash.
TION – NAVIGATEUR A.R.C – J/37185
Tombé à Sées LA POTENCE
Joe est né le 8 décembre 1922 à Windsor, en Ontario. Il est le 5è enfant de Mi Hong et sa femme, Chung (née : Eng).
Mi et Chung (June) sont nés à Canton, en Chine, et se sont établis à Windsor, où ils gèrent deux restaurants.
Joseph fréquente l’école publique Prince Edouard de Windsor de 1929 à 1936, l’école secondaire Walkerville de Windsor de 1936 à 1941 et le Collège des affaires commerciales O’Neill à Windsor de 1941 à 1942. Quand Joe obtient son diplôme d’études secondaires, il entre au service du journal Windsor Star où il travaille d’août 1941 jusqu’à ce qu’il s’engage le 10 août 1942.
Joe effectue sa formation de l’A.R.C. à Lachine, Victoriaville et Mont Joli au Québec, puis London, en Ontario et Halifax, en Nouvelle Ecosse. Il est promu AV2, AVC, Sergent, Slt et Lt Avn. Il obtient son insigne de navigateur le 15 octobre 1943. Joseph est le premier chinois natif de Windsor à obtenir son diplôme d’officier de l’armée de l’air canadienne. Ce n’est qu’en 1947, après la fin de la guerre qu’est aboli l’article de loi du Canada sur l’exclusion des Chinois (1923). Jusqu’à cette période, les Canadiens d’origine chinoise étaient marginalisés et n’avaient pas le droit de vote.
Le 22 mai 1944, Joe est à bord du Whitley AD701 et effectue une mission de largage de tracts sur la région du Mans, en France. L’avion est abattu par la Flak et s’écrase à La Potence, près de Sées, en Normandie, sans qu’il y ait de survivant. Gaston repose au cimetière de guerre canadien de Bretteville-sur-Laize / Cintheaux, tombe XXVII. G. 4-7. La ville de Sées a érigé un monument en mémoire de l’équipage, qui a été inauguré le 8 mai 2005 en présence de la famille et d’amis
Le 7 avril 1960, le lac Hong reçut son nom en l'honneur de joseph Hong, lac situé au nord de l'Ontario à l'ouest du lac wapikopa (52°57’00 Nord - 88°57’00 Ouest) Hong étant le premier chinois natif de Windsor élevé au rang d officier dans l’armée de l’air canadienne.
Wapikopa Lake
Wapikopa Lake | |
---|---|
Location | Ontario |
Coordinates | 52°55′22″N 88°05′37″WCoordinates: 52°55′22″N 88°05′37″W |
Basin countries | Canada |
Wapikopa Lake is a lake in northern Ontario, Canada, located southwest of Winisk River Provincial Park.
Durant la seconde guerre mondiale ,l 'avion et la radio ont révolutionné les moyens d' action des belligérants imposant des changements fondamentaux à la nature , au déroulement et aux formes de la lutte
En ce qui concerne la lutte clandestine une évidence s' impose ces conquêtes techniques ont constitué des atouts aux effets incalculables Qu' aurait été en effet la résistance si les combattants de l'ombre n avaient eu pour eux l' azur et le ciel ?
Sans la voie des airs ,sans la possibilité offerte de la sorte à la France libre et aux alliés de pénétrer au coeur du territoire occupé par l ennemi en se jouant de la mer des frontières et des fortifications comment les groupes de résistants auraient ils pu communiquer , recevoir des armes accueillir ou envoyer des agents
Et sans la télégraphie sans fil ,sans les émissions de télégraphie sans fil sans les émissions des radios clandestins éparpillés à travers la France , sans les écoutes de Londres , sans les messages personnels de la BBC comment auraient pu s 'effectuer les liaisons et transmettre les instructions, s'échanger les renseignements ?
Une guerre de la nuit faite d organisation persévérante , de travail ingrat ,de résolution méthodique et de mauvaise surprises de chances et d' avatars imprévus , d héroisme et de trahisons de succès et de défaillances jusqu'à ce que ,après bien des sa
Premier parachutage dans l' Orne
La BBC est donc devenue notre principal centre d’intérêt….les messages du soir la guerre des airs et la guerre des ondes qui se profilent apportent une note
d espoir mais le terme SOE est pour la majorité des français un terme inconnu
Ces nouvelles techniques et leur organisation entrâineront la création du BCRA a Londres et du BOA dans nos provinces
Charles de gaulle à la BBC |
L’avion et la radio révolutionnent alors les moyens d action des belligérants imposant des changements fondamentaux a la nature,au déroulement et aux formes de la lutte
Notre maire Charles Forget |
Mais a notre niveau de provincial soumis au joug allemand nous ignorions en fait l 'existence de ce service secret
Les nouvelles officielles nous parvenaient alors de radio Paris ,station d état contrôlée par l occupant et que nous écoutions en permanence en dehors des émissions discrètes et brouillées de la BBC
Il nous fallait avec une grande prudence nous caler sur la longueur d 'ondes de Londres et surtout par précaution …. ne pas y rester
Mais le BOA issu de cette nouvelle organisation en attendant un débarquement quelle était sa signification ?
QUICONQUE aura écouté soit en public soit en commun avec des tiers , des émissions de radio diffusion autres que celle des postes allemands ou française ou des postes de radio nationale française situées dans les régions occupées par les troupes allemandes sera puni de la peine de travaux forçés et dans les cas de moindre gravité de la peine de emprisonnement et d une amende ou l une de ces deux peines seulement
Edouard Paysant en sera l organisateur et le chefIl s'agit dans le cadre de cette organisation clandestine de frapper l ennemi de manière à l affaiblir
Un comité de réception courageux vigilant, prêt à tout, caché sous les ombrages attend,… guettant désespérément l’ arrivée de l avion lanceur de containers sur le terrain balisé, quelles que soient l’heure de la nuit, la température, le brouillard, la pluie, la neige, les rafales de vent
Un équipage d’aviateurs entrâiné du SOE décollant de Tempsford avant de parachuter ses containers devait absolument découvrir les feux dissimulés dans une nature surveillée par les patrouilles allemandes Tâche périlleuse entre toutes …Ces nouvelles filtraient dans le hasard des discussions et des bavardages
container d armes
Mais parlons de l'équipage du bombardier SOE
Rappelons que le ciel de nuit est une occasion d’affronter pour les lourds bombardiers ….. les rapides chasseurs de la Luftwaffe
Chasseur de nuit Fockewulf |
Témoignage d' un pilote du SOE
"Cette bonne terre de France si attirante mais inhospitalière il nous faut la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle arrière les profondeurs de la nuit "..équipage composé de dix hommes de nationalités souvent différentes Britannique, Canadiens, australiens ,néo zélandais , polonais
« Chaque sortie dure plus de sept heures, des heures d’un vol angoissant dans la solitude nocturne, passées a survoler la mer toujours hostile et la terre ennemie, à surveiller un vide que peut a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin, a scruter un néant que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel éclatement de la flak _ »
Bombardier lançeur de containers |
La navigation relative a la recherche d un terrain balisé par une nuit de pleine lune ,feux éteints présentait des difficultés toutes particulières pour 'l 'équipage en mission spéciale, qui pour mener sa tache à bien ,devait être capable de repérer avec la plus grande précision dans la nuit noire une cible minuscule mal définie après avoir volé pendant des heures au dessus du territoire ennemi"
Nos résistants ou comités de réception avaient ordre de choisir des sites aisément repérables du ciel mais pour de multiples raisons cela n'était pas toujours chose possible et l' avion ayant enfin trouvé sa zone de largage devait parfois chercher encore ......longuement les lumières destinées à le guider et qui pouvaient être cachées par un bois ou les versants d une vallée
Le navigateur du bombardier devait souvent recourir à la lecture des cartes et a la navigation a l'estime ce qui exigeait du pilote qu'il vole a basse altitude au dessus de la campagne quel que soit le lieu
terrain balisé par la résistance |
La tache des comités de réception de la résistance était quelquefois hérissée de difficultés et souvent encore plus compliquée après le lancement des containers d'armes sur le terrain choisi et ayant fait l'objet d'un message secret a la radio
Les résistants devaient éclairer et surveiller la zone identifiée par un nom de code
Exemples
Aurore ( Rouges terres ) Lapin( Mortrée ) Orage ( Macé ) Eclair ( Tanville) Grêle ( Echauffour ) Ilot ( Le sap) Levite ( Ranes ) etc...
Le risque d 'attirer l'attention au sol grandissait a chaque minute passée par l appareil dans le voisinage d'une campagne tranquille Des le milieu de la guerre ,les allemands s'étaient équipés de radar permettant de détecter et donc d intercepter les avions en vol ou en cours de recherche du terrain
Inutile de dire qu'un bombardier lourd occupé à larguer du matériel ,volant ailerons baissés juste au dessus de la vitesse minimale de sustentation et dont l'équipage avait l'attention attirée pour tout ce qui se passait en dessous de lui ,constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible rêvée
Par la suite en combinant Euréka en vol et S phone au sol il semblait possible de ne plus se laisser arrêter par des nuages ou des bancs de brume pour déterminer plus rapidement l'emplacement de la DZ( dropping zone)
La cause plus probable d'incident était en fait
l interception des membres du comité de réception par la feldgendarmerie,c' est la raison pour laquelle les résistants se faisaient volontiers fabriquer un faux permis de garde chasse ou de médecin qui permettait de circuler après le couvre feu
Le dixième des échecs nocturnes était dû d' après les pilotes a des erreurs de navigation Ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,,situation due quelquefois a des problèmes techniques ,quelquefois marquée par l 'absence du comité de réception pour des raisons indépendantes de sa volonté
Des accidents exceptionnels pouvaient survenir ,ainsi sur le terrain .x. dans notre département c est un Dornier de la Luftwaffe qui survint à la place de l 'avion allié attendu et qui mitrailla les hommes rassemblés au sol causant quelques dégâts parmi les troupeaux d'animaux Une vache fut tuée et comme par hasard c 'était d ' après le fermier la plus belle du troupeau ...
Même si l'avion et le comité de réception arrivaient tous deux au bon endroit au bon moment le parachutage pouvait lui même poser problème , seuls les pilotes les plus expérimentés savaient évaluer avec précision leur altitude Si l'avion volait trop bas les colis risquaient de se détériorer et les hommes de se blesser , Trop haut et un coup de vent suffisait a disperser les containers dans la nature et hors de portée
Vol de nuit..... feux éteints L 'équipage composé d 'aviateurs chevronnés a la recherche du terrain balisé devait prendre en compte par exemple les différents types de repéres au sol en énumérant leurs avantages et leurs piéges
Commençons par les énumérer
l 'eau
Toujours plus facile a repérer que n importe quel autre élément ... Même si la nuit est profonde un point d 'eau est facile à repérer dés lors qu'il se trouve entre vous et la source de lumière
Lorsque la lumière est diffusée par les nuages on peut voir l'eau a grande distance,
Au delà de la visibilité de tous les éléments susceptibles de les aider l'eau reste le meilleurs repère sauf si on parle bien sûr de la côte et des grands fleuves qui sillonnent la région
Bois et forêts
Les grandes forêts, elles sont d'excellents repères,pour l équipage a la recherche des feux balisés Les bois peuvent être particulièrement identifiés lorsque vous arrivez aux abords de votre zone de lancement en comparaison par exemple d 'une photo aérienne représentant la région
voies ferrées
Comme l 'eau les rails brillent lorsque ils se trouvent entre vous et la lune
routes
une grande route nationale bordée de peupliers et coupant le paysage peut vous être très utile pour vérifier
Localités importantes tout ce qui ressemble à une grande ville ou un centre industriel doit être évité en raison de la présence possible d' une DCA
Une ville est aussi bien caractérisée par les forêts qui l'entourent et d 'autres points caractéristiques que le pilote ou le navigateur ont pris le soin de noter
Notons en passant la difficulté a identifier un terrain balisé en plaine et quelquefois en pleine forêt
j'ai rappelé sommairement les précautions prescrites par Hugh Verity avec lequel j'ai communiqué durant quelques années On peut considérer que les recommandations succinctes ci dessus relatives aux points de repère concernent aussi bien les pilotes de bombardiers du SOE( Halifax Lancaster Liberator ) que les pilotes de Lysander ayant pour tache d acheminer et de récupérer des agents secrets sur le territoire national
Plusieurs personnalités appartenant a la résistance furent ainsi conduits de nuit en Grande Bretagne ou déposés sur le territoire national sur des terrains dont les noms sont gardés secret
Correspondant avec Hugh verity et me reportant a l 'article suivant issu de son ouvrage" we landed by moonlight" je lui ai donné la solution de son problème
Traduction de son article issu de " we landed by moonlight"
édité dans les années 50
Le risque d 'attirer l'attention au sol grandissait a chaque minute passée par l appareil dans le voisinage d'une campagne tranquille Des le milieu de la guerre ,les allemands s'étaient équipés de radar permettant de détecter et donc d intercepter les avions en vol ou en cours de recherche du terrain
Inutile de dire qu'un bombardier lourd occupé à larguer du matériel ,volant ailerons baissés juste au dessus de la vitesse minimale de sustentation et dont l'équipage avait l'attention attirée pour tout ce qui se passait en dessous de lui ,constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible rêvée
Chasseur de nuit Fockewulf |
S-Phone
Description
Traduit de l'anglais-Le système S-Phone était un système de radiotéléphone duplex UHF développé pendant la Seconde Guerre mondiale, destiné aux agents exécutifs des opérations spéciales travaillant derrière les .lignes.. Wikipédia (anglais)l interception des membres du comité de réception par la feldgendarmerie,c' est la raison pour laquelle les résistants se faisaient volontiers fabriquer un faux permis de garde chasse ou de médecin qui permettait de circuler après le couvre feu
Le dixième des échecs nocturnes était dû d' après les pilotes a des erreurs de navigation Ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,,situation due quelquefois a des problèmes techniques ,quelquefois marquée par l 'absence du comité de réception pour des raisons indépendantes de sa volonté
Des accidents exceptionnels pouvaient survenir ,ainsi sur le terrain .x. dans notre département c est un Dornier de la Luftwaffe qui survint à la place de l 'avion allié attendu et qui mitrailla les hommes rassemblés au sol causant quelques dégâts parmi les troupeaux d'animaux Une vache fut tuée et comme par hasard c 'était d ' après le fermier la plus belle du troupeau ...
Même si l'avion et le comité de réception arrivaient tous deux au bon endroit au bon moment le parachutage pouvait lui même poser problème , seuls les pilotes les plus expérimentés savaient évaluer avec précision leur altitude Si l'avion volait trop bas les colis risquaient de se détériorer et les hommes de se blesser , Trop haut et un coup de vent suffisait a disperser les containers dans la nature et hors de portée
Vol de nuit..... feux éteints L 'équipage composé d 'aviateurs chevronnés a la recherche du terrain balisé devait prendre en compte par exemple les différents types de repéres au sol en énumérant leurs avantages et leurs piéges
Commençons par les énumérer
l 'eau
Toujours plus facile a repérer que n importe quel autre élément ... Même si la nuit est profonde un point d 'eau est facile à repérer dés lors qu'il se trouve entre vous et la source de lumière
Lorsque la lumière est diffusée par les nuages on peut voir l'eau a grande distance,
Au delà de la visibilité de tous les éléments susceptibles de les aider l'eau reste le meilleurs repère sauf si on parle bien sûr de la côte et des grands fleuves qui sillonnent la région
Bois et forêts
Les grandes forêts, elles sont d'excellents repères,pour l équipage a la recherche des feux balisés Les bois peuvent être particulièrement identifiés lorsque vous arrivez aux abords de votre zone de lancement en comparaison par exemple d 'une photo aérienne représentant la région
voies ferrées
Comme l 'eau les rails brillent lorsque ils se trouvent entre vous et la lune
routes
une grande route nationale bordée de peupliers et coupant le paysage peut vous être très utile pour vérifier
Localités importantes tout ce qui ressemble à une grande ville ou un centre industriel doit être évité en raison de la présence possible d' une DCA
Une ville est aussi bien caractérisée par les forêts qui l'entourent et d 'autres points caractéristiques que le pilote ou le navigateur ont pris le soin de noter
Notons en passant la difficulté a identifier un terrain balisé en plaine et quelquefois en pleine forêt
j'ai rappelé sommairement les précautions prescrites par Hugh Verity avec lequel j'ai communiqué durant quelques années On peut considérer que les recommandations succinctes ci dessus relatives aux points de repère concernent aussi bien les pilotes de bombardiers du SOE( Halifax Lancaster Liberator ) que les pilotes de Lysander ayant pour tache d acheminer et de récupérer des agents secrets sur le territoire national
Plusieurs personnalités appartenant a la résistance furent ainsi conduits de nuit en Grande Bretagne ou déposés sur le territoire national sur des terrains dont les noms sont gardés secret
Correspondant avec Hugh verity et me reportant a l 'article suivant issu de son ouvrage" we landed by moonlight" je lui ai donné la solution de son problème
Traduction de son article issu de " we landed by moonlight"
édité dans les années 50
"la nuit du 16 au 17 Août 1943 Je me dirigeai vers Couture sur Loire ;;;;entre Sées et 'Alençon j ai eu une expérience pénible a 22;25 toutefois exceptionnelle sur les routes de France , Juste un mile devant moi, je vis un avion en flammes victime sans aucun doute d'un chasseur allemand Dans la lueur des flammes j'espérai découvrir un parachute mais rien .....j 'avais un paquet a délivrer à Dericourt ..."
Après quelques recherches sur les documents en ma possession je lui précisais que cet avion en flammes rencontré lors de sa mission en cours était un Lancaster de la RAF touché lors d'un raid sur Turin ( ref à bomber command losses de la RAF ( wr chorley )edition 1943
NOTE adressée à HUGH VERITY concernant le Lancaster tombé au Chenay dans la nuit du 16 au 17 aout 1943
Squadron Leader John Russell Watson - Pilot
Sergeant Adrian Bernard Heyes - Flight Engineer of Birmingham
Sergeant Walter Bell Pettet - Wireless Operator/Air Gunner of Edinburgh
Sergeant Charles Edward Brook - Bomb Aimer of Boldon Colliery, County Durham
Sergeant Richard Clifford - Mid Upper Gunner
Sergeant Stanley Eastwood - Rear Gunner
De Tempsford aérodrome secret (sud ouest de Cambridge ) deux heures de vol suffisaient a un bombardier spécialement modifié et adapté aux parachutages de nuit pour lancer ses containeurs sur la DZ ( dropping zone ) préparée par les résistants
le lysander |
Après quelques recherches sur les documents en ma possession je lui précisais que cet avion en flammes rencontré lors de sa mission en cours était un Lancaster de la RAF touché lors d'un raid sur Turin ( ref à bomber command losses de la RAF ( wr chorley )edition 1943
NOTE adressée à HUGH VERITY concernant le Lancaster tombé au Chenay dans la nuit du 16 au 17 aout 1943
Squadron Leader John Russell Watson - Pilot
Sergeant Adrian Bernard Heyes - Flight Engineer of Birmingham
Sergeant Walter Bell Pettet - Wireless Operator/Air Gunner of Edinburgh
Sergeant Charles Edward Brook - Bomb Aimer of Boldon Colliery, County Durham
Sergeant Richard Clifford - Mid Upper Gunner
Sergeant Stanley Eastwood - Rear Gunner
De Tempsford aérodrome secret (sud ouest de Cambridge ) deux heures de vol suffisaient a un bombardier spécialement modifié et adapté aux parachutages de nuit pour lancer ses containeurs sur la DZ ( dropping zone ) préparée par les résistants
Fin fevrier 1943 Premier parachutage ans l' orne BOA
Etaient présents Bob, figaro ,( noms de code,? )Granger Denormandie ( Macé ), Lefévre de chailloué , Cosnard de Belfonds
l 'adjudant Thual et le gendarme Collet ces deux gendarmes appartenant a la brigade de Sées
Deux heures de vol... suffisaient aux "avions lançeurs "avec pour objectif un parachutage dans notre département
"le chlorate fortifie les dents " Tel est le message diffusé par la BBC; Message uniquement compris et assimilé par les résistants en attente de cette intervention planifiée par Londres le SOE et les groupes de résistance locaux
Premier lieu de lancement Saint Leonard des parcs prés du Haras des rouges terres Nom du terrain AURORE
On note la présence de deux gendarmes lors de ce lancement
Notons que la brigade sagienne paiera un lourd tribu
Quatre gendarmes seront déportés à Ellrich .....un seul reviendra de cet enfer
Pendant l'Occupation, les missions de la gendarmerie sont commandées par le gouvernement de Vichy et par l'occupant. Des gendarmes participent ainsi à la déportation des Juifs et à l'arrestation des réfractaires au service du travail obligatoire.
D'autres choisissent la voie de la Résistance et combattent pour la libération du pays, seuls ou en unités constituées (groupements Daucourt et Thiolet notamment).
Structure traditionnelle ou pas, le travail de la gendarmerie D'autres choisissent la voie de la Résistance et combattent pour la libération du pays, seuls ou en unités constituées (groupements Daucourt et Thiolet notamment).
s avère aussi ingrat que délicat
Les brigades doivent surveiller ,protéger ,arrêter , signaler et tout cela contre leur gré , à la merci des menaces et des représailles de l occupant
Second parachutage a cette date 4 tonne d'armes seront entreposées dans le clocher de l église de Goulet Un dépôt a été constitué à Prépotin dans le Perche
Second parachutage a cette date 4 tonne d'armes seront entreposées dans le clocher de l église de Goulet Un dépôt a été constitué à Prépotin dans le Perche
Voilà 65 années…. le SOE dans l'Orne.Texte rédigé en Juillet 2005.
Une certaine euphorie se manifesta dés les premiers succès alliés qui se dessinèrent en Afrique du nord et en Italie La Corse premier département français si proche de nous venait d’être libérée. L’espoir commençait à renaître et chaque français vivant cette période d’occupation tentait d’oublier l’échec de la tentative de débarquement de Dieppe en Août 1942 où périrent plus de six mille soldats canadiens et anglais. Terrain d’expérience qui laissa un goût amer et laissa planer une atmosphère de doute et de suspicion quand aux capacités des alliés à vouloir libérer notre territoire.Mais l’exaspération et la rancune des hommes placés sous le joug germanique à l’intérieur des terres se faisaient de moins en moins silencieuses et les réseaux de résistance se manifestaient chaque jour dans nos villes et nos campagnes.
C’est en Août 1940 qu’un conseil du cabinet de guerre présidé par Winston Churchill décida de créer le Spécial Operations Executive ( SOE ) l’une des machines de guerre les plus originales et les plus efficaces. Coordonner toutes les actions qui seront désormais entreprises contre l’ennemi sur le continent par le moyen de la subversion et du sabotage. Le BCRA service secret de la France libre basé en Angleterre était secondé sur le territoire national par le BOA (Bureau des Opérations Aériennes) organisme formé de résistants opérant dans nos régions recevant et stockant des armes sur des terrains identifiés dans l’Orne par Edouard Paysant à la demande de la RAF. Ces terrains étaient alors préparés et balisés par un comité de réception chargé de la récupération des containers.
Retraçons cette période troublée qui précéda le débarquement.
En ce mois de Mai 1944 On ne peut douter qu’un grand événement se prépare. Les messages de la BBC malgré le brouillage allemand prolifèrent sur les ondes et chaque français attend le cœur rempli d’espoir une délivrance hypothétique après 4 années d’occupation germanique. En effet depuis plusieurs semaines l’aviation alliée disloque les voies ferroviaires et routières, écrase les gares d’Argentan, l’Aigle, Mortagne, Surdon, détruit et pilonne les ponts et les concentrations de matériel de transport.
Chaque soir une armada de bombardiers nous survole haut dans le ciel et se dirige vers le Sud, inquiétant grondement qui prend naissance dés la nuit tombante, dans une nuit sombre ou étoilée. Nous supposons que les points de concentration des usines du centre de la France et du nord de l’Italie représentent leur principal objectif. Il est vrai que notre département se trouve sur l’axe nord sud conduisant à des centres industriel importants.Dés le lever du jour après, le passage de cette nuée de bombardiers poursuivis par les projecteurs et les radar allemands, nous retrouverons dans les champs et les jardins et même sur les toits des maisons les mystérieux rubans argentés qui inquiètent tant les habitants. Ignorant la signification de ces objets tombés du ciel, le maire se voit dans l’obligation de placarder une note municipale imposant aux habitants de ne pas toucher ces objets inconnus jonchant le sol. Ceux ci s’avéreront d’ailleurs totalement inoffensifs puisqu’il s’agit du système de protection composé de bandes métalliques anti radar, utilisé par les alliés pour tromper la vigilance des batteries de DCA allemandes. Ces nuages opaques, appelés « windows » par les alliés, interceptaient les rayons émis du sol par les radars allemands et apportaient des informations erronées quand à la direction, au nombre et la vitesse prises par les escadres de bombardiers vers leur objectif. Les pertes furent nombreuses en cours de route… aussi bien en direction de l’objectif mais aussi sur le chemin du retour.
Témoignage de hugh Verity, célèbre pilote de la RAF spécialisé dans les missions secrètes, avec lequel j’ai correspondu pendant quelques années :
« Dans la nuit du 16 au 17 août 1943 à 22 heures 25 prés d’Alençon, je connus une expérience navrante. A une distance d’environ un kilomètre, dans la nuit noire, je vis un appareil s’abattre en flammes. Ce devait être le travail d’un chasseur de nuit que je n’avais pas vu. J’espérais à la lueur des flammes apercevoir des parachutes mais je n’en vis aucun ».
En fait cet avion en flammes revenant d’un raid sur Turin, largua par sécurité ses bombes aux environs de Boitron avant de s’abattre au Chenay. Les membres de l’équipage sont tous inhumés au cimetière du Mans.
La crainte des patrouilles ….
Alors que le silence s’installe sur notre petite ville, le pas d’une patrouille résonne sur les pavés de notre grande place. Crâne rasé impassibles sous leur calot, ce sont les mongols, ceux que tout le monde craint… les Ostruppen ou troupes de l’est ralliés aux allemands (armée Vlassof ). Commandés et dirigés par un feldwebel perpétuellement aux aguets, ils surveillent le camouflage des fenêtres et des embrasures de portes et veillent à l’observation rigoureuse du couvre feu. Ils imposent la crainte... et pourtant voilà un mois, de ma fenêtre place du parquet, j’avais pu observer un garçon de manége d’auto scooter leur tenir tête. Une violente échauffourée opposa sur la place du Parquet ces guerriers excités, refusant de payer, à un jeune et vaillant forain. Ce dernier refusa de céder à la force en prenant faits et cause pour les jeunes français et espagnols occupants les voitures. La Feldgendarmerie toujours aux aguets, confrontés à ces soldats d’une autre culture, accourut sur les lieux et en force embarqua tous les belligérants. Le lendemain, après une nuit passée dans une geôle improvisée du palais épiscopal en partie occupé par la Wehrmacht, notre garçon de manége réapparut couvert de pansements, le bras en écharpe, mais fier de son exploit.
Comme tous les sagiens, des la tombée de la nuit, nous nous empressons d’ajuster les rideaux noirs de notre vitrine qui sert quelquefois de cible à de nombreuses bouteilles vidées de leur contenu. Aucun sagien ne prend le risque de braver le couvre feu. Au collège, sécurité oblige, l’un de nous est préposé à l’installation des rideaux noirs. La patrouille jugeant le camouflage insuffisant surgit dans notre cour et nous oblige à calfeutrer portes et fenêtres, dans un lieu où Jean Mazeline exerça une année auparavant ses fonctions d’instituteur d’Octobre 42 à Juin 43 avant d’apporter son aide aux parachutages du maquis de Mortagne.
Que se passe t’il dans nos villes et nos campagnes ?
A cette date, l’avion et les techniques radio récentes ont déjà révolutionné les moyens d’action des belligérants de la seconde guerre mondiale, imposant des changements essentiels à la nature, au déroulement et aux formes de la lutte clandestine. On peut dire que la BBC (radio de Londres à destination des nations occupées), que chacun écoutait discrètement, règle l’existence de la plupart des français, tout au moins pour ceux qui accordent la plus grande confiance aux alliés en écoutant les nouvelles transmises par Robert Schuman, Jean Marin, Pierre Jourdan et Pierre Dac.Pour ce qui est de la lutte clandestine organisée par les réseaux de résistance, une évidence s’impose, les conquêtes techniques constituent des atouts aux effets incalculables.
Que pouvait faire la résistance si les combattants de l’ombre, même pourvus d’un courage exceptionnel, n’avaient eu pour eux la voie des airs, sans la possibilité offerte de la sorte à la France libre et aux alliés de pénétrer au coeur d’un territoire occupé par l’ennemi , en rivalisant avec les dangers de la mer, les défenses des frontières et des fortifications. Comment les groupes de résistants pouvaient ils communiquer avec nos futurs libérateurs ? Recevoir du ciel par une nuit de pleine lune, quel que soit le temps, des armes, des munitions, des médicaments… tel est l’enjeu de cette lutte qui oppose sur terre et dans les airs, la Luftwaffe, la flak allemande, la Wehrmacht, les bombardiers alliés, et les résistants combattants de l’ombre disséminés dans les maquis.
Les messages de la BBC.
Sans la télégraphie sans fil, sans les émissions des radios clandestins éparpillés à travers la France, sans les écoutes de Londres, sans les messages personnels de la BBC, comment auraient pu s’effectuer les liaisons, se transmettre les instructions, s’échanger les renseignements ? Chaque soir les messages les plus sibyllins abondent sur la BBC, que beaucoup de français écoutent discrètement avec la crainte permanente d’être surpris. Un message secret de la radio de Londres annonce le lieu d’un parachutage et la date du rendez vous adressés à différentes équipes sur le qui vive mais conscients du danger.
L’heure du rendez-vous.
Handley-Page Halifax.
Pour être présent au rendez vous et échapper aux tirs de la DCA et aux chasseurs de nuit de la Luftwaffe, l’avion anglais décollant de Temsford, doit naviguer feux éteints dans la pénombre, repérant les points stratégiques, lacs, ponts, lignes de chemin de fer, cours d’eau, villes calfeutrées... toutes sortes de signes distinctifs avant de trouver enfin un terrain identifié par la présence au sol de lampes torches formant une lettre de reconnaissance. Il s’agit de larguer à cet endroit précis les containers de munitions et de médicaments attendus par les résistants.Au cœur de ces paysages grandioses et inconnus, obscurcis par la nuit, il faut à tout prix trouver le terrain défini par différents codes et le contenu d’un message secret.Ignorant cette guerre de l’ombre pendant cette période d’occupation, un soir de clair de lune, je vis un lourd bombardier passant à basse altitude tous feux éteints au dessus de la ville… surprise totale ! Quel était donc cet avion bruyant bravant la chasse de nuit allemande ? J’ai compris tardivement, quelques mois après la libération, la signification de ces vols de nuit mystérieux. Le parachutage d’armes et de munitions indispensables à la résistance ornaise… Telle était la mission de ces bombardiers en plein territoire occupé …au nez et a la barbe des DCA germaniques et bien sûr des chasseurs de nuit de la Luftwaffe toujours aux aguets...Qui devions nous admirer le plus en ces nuits de pleine lune… le sang froid de ces équipages du Commonwealth composé majoritairement d’anglais, canadiens, australiens, sud africains, néo zélandais et polonais.. ou la détermination des comités de réception au sol, composés d’hommes au courage énorme, conscients du danger mais prés à se sacrifier pour la cause de la résistance ?
« Le premier parachutage dans l’Orne eut lieu sur le terrain du Vieux Montmerrei le chef de terrain était Chevreuil de Mortrée. Je l’ai rejoins à 22 heures avec son équipe composée d’une dizaine d’hommes de Mortrée dont le brigadier de gendarmerie. Vers minuit l’avion est apparu et nous a lâché des colis 12 containers, 11 d’armes contenant deux FM, des mitraillettes Sten, des pistolets et des munitions plus le colis spécial contenant tabac cigarettes et thé » (source: Archives de l'Orne). L’équipe Tessier de Tanville (le pére « le sanglier » et ses deux fils surnommés « les marcassins ») parcourut de longues randonnées en forêt, dormant à proximité des lieux de parachutages dans des conditions extrêmement précaires, bravant les intempéries mais surtout la menace permanente des patrouilles allemandes conscientes de la présence de ces réseaux clandestins. Les équipes de réception, dés la récupération au sol des précieux containers, dissimulaient provisoirement les objets tant attendus dans les buissons, sous une couche de feuilles mortes ou de fougères ou au creux d’un fossé. Une véritable existence d’homme des bois... Encore fallait il un moyen de transport approprié et une cache adaptée pour conserver en toute sécurité ce matériel facilement repérable.
Avions ravitailleur de maquis abattus en cours de mission dans le département de l’Orne, avant et après le débarquement du 6 Juin 1944.
En général, ces avions britanniques étaient lourdement chargés et le fait de voler à basse altitude représentait un handicap certain.
Le 12 Août 1943, un Halifax du 138 eme Squadron basé à Temsford , en mission SOE, touché par la flak en volant à une altitude de 500 mètres, s'abattait vers 23.30 heures dans un herbage en bordure Est du bois du Frileux, commune d'Ecorcei (Orne). L'avion ravitailleur de maquis préparait un lancer de parachutes pour le réseau clandestin Spruce 20 /21. Deux aviateurs Foster et Cameron furent tués et inhumés au cimetière d'Ecorcei, trois aviateurs grièvement brûlés se rendront aux allemands après s'être réfugiés au château des Graviers. Deux autres, Scott et Trusty, réussissent à s'échapper vers le village des Genettes puis vers Moulin la Marche.
Concernant un Halifax de la RAF du même Squadron, chargé également d'une mission de parachutages, un témoin se souvient le 17 Août 1943, avoir vu un avion pris dans les projecteurs de la Flak d'Aube Saint Esprit "Celui-ci volait si bas que l'on apercevait les hommes à bord ". L'avion toucha la ligne à haute tension, explosa puis s'écrasa sur la commune d'Aube, prés du lieu dit "Les vallées ". Des explosions s'en suivirent pendant plusieurs heures. L'appareil transportait des munitions et des pigeons voyageurs destinés au maquis dans le cadre d'une opération du réseau.Le pilote Norman Hayter de nationalité australienne et quatre aviateurs anglais furent tués sur le coup. Les deux survivants, les Sgt WS Davies et JA Hutchinson décédèrent de leurs brûlures et seront inhumés au cimetière de Bernay.En 1944 plusieurs bombes tombèrent à l'endroit du crash. Elles visaient certainement la batterie allemande située à proximité.
Les américains des "Carpetbaggers" sont venus à la rescousse. Le 5 Avril 1944, un Liberator du 801 BG / 406 BS touché par la DCA de Berniéres le Patry (Calvados) s'abattait au lieu dit "Les Haieries" ou "Anfernel" (3 kilomètres au nord ouest de Tinchebray). Ce bombardier de l'USAF en mission SOE avait décollé de Harrington à 22 heures pour ravitailler le maquis de Sainte Marguerite. Six membres d'équipage seront tués lors du crash et inhumés à Truttemer le grand. Le lieutenant Kalbfleisch rescapé témoigne "Nous volions à 300 mètres d'altitude à la recherche des feux posés par le réseau de résistance lorsqu'un obus a touché le compartiment du navigateur. A 150 mètres, nous avons sauté et l'appareil s'est écrasé aussitôt après. Les allemands nous ont tiré dessus pendant que nous descendions. Je n'ai pas eu le temps de cacher mon parachute et je l'ai jeté dans une rivière proche"Le sergent Porter autre rescapé est tombé à proximité des batteries de DCA allemandes "J'ai passé une haie, je l'ai suivie en courant en passant prés de plusieurs pièces de DCA à ma gauche et à ma droite… évitant ainsi de justesse ceux en fait qui nous avaient abattus"
Le 11 Avril 1944 vers 23h15, un Halifax en mission de ravitaillement des maquis de la région touché par la DCA, passait en flammes au dessus du bourg de la petite Savetiére (Commune de Sainte Gauburge) en éclairant les maisons d'une immense lueur. Ses moteurs tournant à plein régime, il s'écrasait à environ 200 mètres de la route de Paris. On retrouvera dans les débris une grande quantité de produits pharmaceutiques, postes radio, destinés au maquis. Les huit membres de l'équipage Anglais et Canadiens sont enterrés à Saint Hilaire sur Rille prés de Aube (Orne).
Dans la nuit du 9 au 10 Mai 1944 un short Stirling du 90 eme Squadron basé à Tudenham, Suffolk, est touché par la batterie de Berniéres le Patry et s'écrase vers 23H45 à Saint Jean des Bois (Tinchebray). Trois hommes d'équipage sont cachés dans la forêt de Gers (Témoignage de André Rougeyron) et ravitaillés par un cultivateur Henri Durand habitant les Gériers. "Nous partons pour la forêt et après plusieurs appels découvrons trois gaillards bizarrement accoutrés s'approchant craintivement". Il s'agissait de Ph. Green, Royston John et de Charles Potten. "Par la suite, j'apprends que le docteur Ledos a été arrêté, et je demande à Bourgoin d' abriter mes pensionnaires à l'Ermitage". Green témoigne "C'était mon 31 eme vol et nous avions pour mission de lâcher armes et approvisionnement sur un terrain situé dans le sud de la France. Nous devions effectuer ce trajet en respectant un horaire rigoureux, franchir la côte immédiatement après le crépuscule et au retour, être hors de France avant l'aurore. Nous volions prés du sol sans avoir éveillé exagérément les défenses allemandes. Nous avons été touchés par la DCA (Il s agissait de la DCA de Berniéres le Patry ). Moteur tribord en feu, moteur bâbord hors d'usage. Trop bas, nous ne pouvions sauter en parachute. Il fallait donc s'écraser avec la machine... L'un après l'autre, nous sommes sortis dans l'herbe longue et drue, une bonne terre de France ferme et sûre" témoignera l’un des rescapés.
Témoignage personnel:
Le 16 Juillet 1944, alors que nous étions réfugiés à Bursard, nous apprenons qu'un bombardier venait de s'écraser de nuit prés de Larré au lieu dit "La Chouannerie". C'était un Halifax qui, dans le cadre d'une mission SOE, devait larguer ses parachutes sur le terrain "Goudron" situé prés de Radon en bordure de la forêt d'Ecouves. Mais les allemands avaient semble t il déplacé les feux de balisage. L’avion trompé ne put éviter la Flak. Les munitions stockées à bord explosèrent une grande partie de la nuit.Nous trouverons dans la forêt un poste émetteur certainement destiné au réseau de résistance local.
Rappelons quelques messages diffusés par la BBC parmi tant d’heures d’écoute mais généralement vers 19 heures et destinés aux résistants de notre région. Chaque français rempli d’espoir les écoutait avec attention mais sans pouvoir deviner leur signification :
"ICI LONDRES, LES FRANCAIS PARLENT AUX FRANCAIS"...
"Chaque tiroir a sa clé"
"Noémie a un bouquet de violettes"
"Elle a cueilli de pleins paniers de fraises"
"Nous aimons le civet"
Qui ne connaît pas au moins quelques-uns de ces messages ? Derrière une phrase amusante ou bizarre se cachait souvent une grave décision: la préparation d’un atterrissage, la réception de matériels ou d’hommes parachutés, ou même l’organisation d’opérations de guérilla...
Dans notre département Edouard Paysant fut le chef de cette organisation dénommée le BOA et créée par Londres… "je suis fier de l’avoir connu" Sa silhouette d’homme tranquille, présente aux abords du terrain de sport des Ormeaux, ne pouvait me laisser soupçonner une telle responsabilité, lourde de dangers, à la merci de trahisons inattendues ou de bavardages imprudents. C’est en Aout 1943 lors de son départ précipité de notre région que j’ai mesuré l’importance et l’efficacité de son œuvre.Les terrains sélectionnés et acceptés par Londres étaient soigneusement préparés avant de demander une opération aérienne, qu’elle soit de parachutage ou d’atterrissage. Il fallait d’abord rechercher l’endroit où elle pourrait être effectuée avec le maximum de chances de réussite et la plus grande sécurité possible pour les hommes du comité de réception. Les normes exigées de ce que l’on appelait «le terrain» variaient selon le genre d’opération auquel il était destiné ( voir ci après ).
Extrait de « Clandestinités » de Andre Mazeline.« l’âme du BOA fut Edouard Paysant (pseudo Dominique Tinchebray) de Sées à qui Robert Aubin confia ce service en mars1943 »E. Paysant déploya une activité inlassable. il sacrifia tout à la cause qu’il servait. Son dévouement, son audace, son allant, firent l’admiration de ceux qui le connurent. Il forçait l’estime et l’affection par ses qualités d’homme qui égalaient ses vertus de chef.
Dans le département, il prospecta et fit homologuer une vingtaine de terrains, recruta leur chef et leurs équipes, organisa le service de liaison par radio avec Londres par courrier avec Paris, dirigea les premières réceptions d’armes et de matériel, assura le sauvetage et la protection d’aviateurs alliés abattus, le camouflage des réfractaires. Toutes les formes de résistance l’intéressaient, il ne s’accordait aucun loisir, aucun répit. Sa Simca bien connue des initiés sillonnait en tous sens le département.C’est à la suite du sauvetage particulièrement audacieux des rescapés d’une forteresse volante de l’USAAF (Deux victimes, six évadés, deux prisonniers) abattue aux environs de Belfonds à la Pilliére le 4 juillet 1943 (voir les détails ici), qu’il fut recherché par la gestapo avant de prendre différents postes de responsabilité dans le nord et la Bretagne. Il disparut, Victime des géorgiens de l’armée Vlassof.
La recherche de terrains était confiée en principe aux responsables départementaux. les emplacements possibles leur étaient signalés la plupart du temps par les unités de résistance locales. Dans la recherche de ces terrains Il était toujours préférable de trouver une grande étendue. Les alentours devaient être assez dégagés pour faciliter la recherche des containers ou paquets parfois dispersés sur une grande distance, ce que ne favorisait pas le choix d’une forêt attenante. Pas d’arbustes trop hauts qui pourraient cacher les lumières du balisage. Il était souvent nécessaire que le terrain soit éloigné non seulement de toute présence de miliciens, d’allemands susceptibles d’intervenir rapidement mais plus généralement de toute habitation, à moins que les habitants soient bien connus comme sympathisants et qu’il n’exista aucun risque de dénonciation ou de bavardage.
Largage de conteneur
Recherche du terrain par l’avion lanceur de containers
Un bombardier quadrimoteur occupé à larguer des containers et qui rôde au dessus de la campagne pour rechercher le terrain désigné après un échange de messages codés repasse souvent plusieurs fois au même endroit. Ailerons baissés, à la limite de la vitesse minimale de sustentation, l’avion descend à 150 mètres pour lâcher ses parachutes. L’équipage du bombardier, concentré dans sa tâche périlleuse et dont le regard scrute le sol avec une grande attention, remet ses moteurs à plein régime pour reprendre de l’altitude souvent au dernier moment. Ce type d’opération fait beaucoup de bruit dans le silence de la nuit et dans une campagne endormie, obstruée par les nuages, la brume ou la pluie. Cette opération constitue en fait une cible de choix du point de vue de la chasse allemande, malgré la présence de la pleine lune. Il y eut bien sûr des échecs… erreur de navigation, incident mécanique, absence du réseau de résistance pour des raisons indépendantes de leur volonté, terrain invisible, la météo...Trop bas les colis risquaient de s’abimer au contact du sol. Trop haut, disperses par le vent et quelquefois hors de portée des résistants, les colis étaient alors ramassés par les allemands ou des mains étrangères.
Les terrains : Aurore, Godet lapin, Eclair Goudron, Orage et d’autres encore environnant notre ville seront le théâtre de parachutages très risqués,de containers recueillis par des hommes défiant tous les dangers.On peut malheureusement citer plusieurs parachutages qui se sont très mal terminés dans notre région, au Merlerault par exemple, où plusieurs membres du comité de réception furent arrêtes et déportés, victimes de dénonciations.
Feux de balisage vus du ciel... par beau temps.
Deux agents secrets en mission, parachutés au haras des Rouges Terres avec un lot important de containers, purent transmettre leurs messages d’un refuge provisoire chez M. Cercueil, rue saint martin à Sées. Rapidement détectés par les camions gonio allemands, camions mobiles spécialement équipés pour la détection des émetteurs clandestins, les deux agents secrets purent s’esquiver dans la campagne environnante dissimulés sous des bottes de paille.
"Ce fut une guerre de la nuit faite d’organisation persévérante et de travail ingrat, de résolution méthodique et de mauvaises surprises, de complicités multiples et d’ingéniosité constante, de coups de chances et d’avatars imprévus, d’héroïsme et de trahison, de succès et de défaillances jusqu’à ce que, prés bien des sacrifices, sonne enfin l’heure de la libération"
François Bédarida (institut d’histoire du temps présent)
Nous pressentons que le grand événement tant attendu se prépare.
Tout commence par une belle soirée de ce printemps 1944, Le 22 mai vers 23 heures, un bruit de sirène lugubre et prolongé perce la nuit. Touché par la Flak locale camouflée à proximité du pont de la Madeleine enjambant la voie ferrée Alençon-Sées, l’avion, un bombardier lanceur de tracts s’embrase comme une torche des les premières salves d’une DCA dissimulée prés de la voie ferrée. L’avion en perdition, rase les toits de l’immeuble Marigny, et dans un dernier élan semble vouloir éviter les lourds clochers de la cathédrale qui se dressent face à notre maison. La cathédrale de Sées Moment d’intense émotion que je ne suis pas prêt d’oublier … Enorme explosion, le bombardier s’écrase au lieu dit la Potence à proximité d’une ferme du Buhot prés des massifs d’aubépine qui bordent un herbage. A bord six hommes d’équipage que la brigade de gendarmerie ne pourra identifier. La découverte au cimetière communal en 1998, cinquante quatre années après la date de ce crash, d’une fosse commune oubliée et d’un vieux registre mit en évidence cette date du 22 mai qui s’avérait indispensable avant d’entreprendre des recherches auprès du Ministère de la défense britannique. Cette même nuit plus de cinquante avions alliés avaient été abattus dans la région et une date précise m’était alors demandée pour orienter les recherches avec précision. Je m’étonnais jusqu’alors que les moyens techniques modernes de communications n’avaient pu permettre après la libération, l’identification de l’équipage de cet avion. Une bague et la photo d’un aviateur inconnu rapportées par deux habitants au journal L’orne hebdo, permettront ensuite de retrouver les familles dispersées dans les états lointains de l’Ontario, du Québec et de la Colombie britannique avec l’aide efficace de Madame Shirley Stone. En fait de longues et patientes recherches couronnées de succès…mais teintées de regrets si l’on considère le temps écoulé depuis cette disparition de six hommes portés disparus dans un lieu ignoré et dans des circonstances totalement mystérieuses. Cet avion inconnu appartenait à une escadrille de six bombardiers canadiens ayant pour objectif désigné le lancement de tracts sur les régions de Laval, le Mans et Alençon. Et tenant à avertir les populations de ne pas rester à proximité des points stratégiques, ponts, viaduc, gares, voies ferrées… Collage Mme Shirley Stone Une émouvante cérémonie réunit en mai 2004 dans notre ville, les membres des familles venus sur les lieux du crash et ensuite honorer la mémoire de leurs chers disparus.
Rappelons succinctement la suite des événements …Le 1er juin 1944, les brouillages n’arrivent pas à couvrir l’indicatif sonore emprunté à la 5e symphonie de Beethoven, et qui signifient en code Morse "V", comme victoire. Générique resté célèbre dans la mémoire collective française. On compta près de 200 messages ce jour là …Et enfin le message tant attendu par la résistance, le poème de Verlaine «les sanglots longs des violons blessent mon cœur d’une langueur monotone... ».Dans la nuit du 5 au 6 juin plus de mille attaques de sabotage seront commises en Normandie, précédant l’arrivée de la flotte de la libération.
Roger Cornevin-Hayton, ex sagien.
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Premier parachutage dans l' Orne
La BBC est donc devenue notre principal centre d’intérêt….les messages du soir la guerre des airs et la guerre des ondes qui se profilent apportent une note
d espoir mais le terme SOE est pour la majorité des français un terme inconnu
Ces nouvelles techniques et leur organisation entrâineront la création du BCRA a Londres et du BOA dans nos provinces
Charles de gaulle à la BBC |
L’avion et la radio révolutionnent alors les moyens d action des belligérants imposant des changements fondamentaux a la nature,au déroulement et aux formes de la lutte
Notre maire Charles Forget |
Mais a notre niveau de provincial soumis au joug allemand nous ignorions en fait l 'existence de ce service secret
Les nouvelles officielles nous parvenaient alors de radio Paris ,station d état contrôlée par l occupant et que nous écoutions en permanence en dehors des émissions discrètes et brouillées de la BBC
Il nous fallait avec une grande prudence nous caler sur la longueur d 'ondes de Londres et surtout par précaution …. ne pas y rester
Mais le BOA issu de cette nouvelle organisation en attendant un débarquement quelle était sa signification ?
Il s'agit dans le cadre de cette organisation clandestine de frapper l ennemi de manière à l affaiblir
Un comité de réception courageux vigilant, prêt à tout, caché sous les ombrages attend,… guettant désespérément l’ arrivée de l avion lanceur de containers sur le terrain balisé, quelles que soient l’heure de la nuit, la température, le brouillard, la pluie, la neige, les rafales de vent
Un équipage d’aviateurs entrâiné du SOE décollant de Tempsford avant de parachuter ses containers devait absolument découvrir les feux dissimulés dans une nature surveillée par les patrouilles allemandes Tâche périlleuse entre toutes …Ces nouvelles filtraient dans le hasard des discussions et des bavardages
container d armes
Mais parlons de l'équipage du bombardier SOE
Rappelons que le ciel de nuit est une occasion d’affronter pour les lourds bombardiers ….. les rapides chasseurs de la Luftwaffe
Chasseur de nuit Fockewulf |
Témoignage d' un pilote du SOE
"Cette bonne terre de France si attirante mais inhospitalière il nous faut la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle arrière les profondeurs de la nuit "..équipage composé de dix hommes de nationalités souvent différentes Britannique, Canadiens, australiens ,néo zélandais , polonais
« Chaque sortie dure plus de sept heures, des heures d’un vol angoissant dans la solitude nocturne, passées a survoler la mer toujours hostile et la terre ennemie, à surveiller un vide que peut a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin, a scruter un néant que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel éclatement de la flak _ »
Bombardier lançeur de containers |
La navigation relative a la recherche d un terrain balisé par une nuit de pleine lune ,feux éteints présentait des difficultés toutes particulières pour 'l 'équipage en mission spéciale, qui pour mener sa tache à bien ,devait être capable de repérer avec la plus grande précision dans la nuit noire une cible minuscule mal définie après avoir volé pendant des heures au dessus du territoire ennemi"
Nos résistants ou comités de réception avaient ordre de choisir des sites aisément repérables du ciel mais pour de multiples raisons cela n'était pas toujours chose possible et l' avion ayant enfin trouvé sa zone de largage devait parfois chercher encore ......longuement les lumières destinées à le guider et qui pouvaient être cachées par un bois ou les versants d une vallée
Le navigateur du bombardier devait souvent recourir à la lecture des cartes et a la navigation a l'estime ce qui exigeait du pilote qu'il vole a basse altitude au dessus de la campagne quel que soit le lieu
terrain balisé par la résistance |
La tache des comités de réception de la résistance était quelquefois hérissée de difficultés et souvent encore plus compliquée après le lancement des containers d'armes sur le terrain choisi et ayant fait l'objet d'un message secret a la radio
Les résistants devaient éclairer et surveiller la zone identifiée par un nom de code
Exemples
Aurore ( Rouges terres ) Lapin( Mortrée ) Orage ( Macé ) Eclair ( Tanville) Grêle ( Echauffour ) Ilot ( Le sap) Levite ( Ranes ) etc...
Le risque d 'attirer l'attention au sol grandissait a chaque minute passée par l appareil dans le voisinage d'une campagne tranquille Des le milieu de la guerre ,les allemands s'étaient équipés de radar permettant de détecter et donc d intercepter les avions en vol ou en cours de recherche du terrain
Inutile de dire qu'un bombardier lourd occupé à larguer du matériel ,volant ailerons baissés juste au dessus de la vitesse minimale de sustentation et dont l'équipage avait l'attention attirée pour tout ce qui se passait en dessous de lui ,constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible rêvée
Par la suite en combinant Euréka en vol et S phone au sol il semblait possible de ne plus se laisser arrêter par des nuages ou des bancs de brume pour déterminer plus rapidement l'emplacement de la DZ( dropping zone)
La cause plus probable d'incident était en fait
l interception des membres du comité de réception par la feldgendarmerie,c' est la raison pour laquelle les résistants se faisaient volontiers fabriquer un faux permis de garde chasse ou de médecin qui permettait de circuler après le couvre feu
Le dixième des échecs nocturnes était dû d' après les pilotes a des erreurs de navigation Ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,,situation due quelquefois a des problèmes techniques ,quelquefois marquée par l 'absence du comité de réception pour des raisons indépendantes de sa volonté
Des accidents exceptionnels pouvaient survenir ,ainsi sur le terrain .x. dans notre département c est un Dornier de la Luftwaffe qui survint à la place de l 'avion allié attendu et qui mitrailla les hommes rassemblés au sol causant quelques dégâts parmi les troupeaux d'animaux Une vache fut tuée et comme par hasard c 'était d ' après le fermier la plus belle du troupeau ...
Même si l'avion et le comité de réception arrivaient tous deux au bon endroit au bon moment le parachutage pouvait lui même poser problème , seuls les pilotes les plus expérimentés savaient évaluer avec précision leur altitude Si l'avion volait trop bas les colis risquaient de se détériorer et les hommes de se blesser , Trop haut et un coup de vent suffisait a disperser les containers dans la nature et hors de portée
Vol de nuit..... feux éteints L 'équipage composé d 'aviateurs chevronnés a la recherche du terrain balisé devait prendre en compte par exemple les différents types de repéres au sol en énumérant leurs avantages et leurs piéges
Commençons par les énumérer
l 'eau
Toujours plus facile a repérer que n importe quel autre élément ... Même si la nuit est profonde un point d 'eau est facile à repérer dés lors qu'il se trouve entre vous et la source de lumière
Lorsque la lumière est diffusée par les nuages on peut voir l'eau a grande distance,
Au delà de la visibilité de tous les éléments susceptibles de les aider l'eau reste le meilleurs repère sauf si on parle bien sûr de la côte et des grands fleuves qui sillonnent la région
Bois et forêts
Les grandes forêts, elles sont d'excellents repères,pour l équipage a la recherche des feux balisés Les bois peuvent être particulièrement identifiés lorsque vous arrivez aux abords de votre zone de lancement en comparaison par exemple d 'une photo aérienne représentant la région
voies ferrées
Comme l 'eau les rails brillent lorsque ils se trouvent entre vous et la lune
routes
une grande route nationale bordée de peupliers et coupant le paysage peut vous être très utile pour vérifier
Localités importantes tout ce qui ressemble à une grande ville ou un centre industriel doit être évité en raison de la présence possible d' une DCA
Une ville est aussi bien caractérisée par les forêts qui l'entourent et d 'autres points caractéristiques que le pilote ou le navigateur ont pris le soin de noter
Notons en passant la difficulté a identifier un terrain balisé en plaine et quelquefois en pleine forêt
j'ai rappelé sommairement les précautions prescrites par Hugh Verity avec lequel j'ai communiqué durant quelques années On peut considérer que les recommandations succinctes ci dessus relatives aux points de repère concernent aussi bien les pilotes de bombardiers du SOE( Halifax Lancaster Liberator ) que les pilotes de Lysander ayant pour tache d acheminer et de récupérer des agents secrets sur le territoire national
Plusieurs personnalités appartenant a la résistance furent ainsi conduits de nuit en Grande Bretagne ou déposés sur le territoire national sur des terrains dont les noms sont gardés secret
Correspondant avec Hugh verity et me reportant a l 'article suivant issu de son ouvrage" we landed by moonlight" je lui ai donné la solution de son problème
Traduction de son article issu de " we landed by moonlight"
édité dans les années 50
Le risque d 'attirer l'attention au sol grandissait a chaque minute passée par l appareil dans le voisinage d'une campagne tranquille Des le milieu de la guerre ,les allemands s'étaient équipés de radar permettant de détecter et donc d intercepter les avions en vol ou en cours de recherche du terrain
Inutile de dire qu'un bombardier lourd occupé à larguer du matériel ,volant ailerons baissés juste au dessus de la vitesse minimale de sustentation et dont l'équipage avait l'attention attirée pour tout ce qui se passait en dessous de lui ,constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible rêvée
Chasseur de nuit Fockewulf |
S-Phone
Description
Description
Traduit de l'anglais-Le système S-Phone était un système de radiotéléphone duplex UHF développé pendant la Seconde Guerre mondiale, destiné aux agents exécutifs des opérations spéciales travaillant derrière les .lignes.. Wikipédia (anglais)
l interception des membres du comité de réception par la feldgendarmerie,c' est la raison pour laquelle les résistants se faisaient volontiers fabriquer un faux permis de garde chasse ou de médecin qui permettait de circuler après le couvre feu
Le dixième des échecs nocturnes était dû d' après les pilotes a des erreurs de navigation Ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,,situation due quelquefois a des problèmes techniques ,quelquefois marquée par l 'absence du comité de réception pour des raisons indépendantes de sa volonté
Des accidents exceptionnels pouvaient survenir ,ainsi sur le terrain .x. dans notre département c est un Dornier de la Luftwaffe qui survint à la place de l 'avion allié attendu et qui mitrailla les hommes rassemblés au sol causant quelques dégâts parmi les troupeaux d'animaux Une vache fut tuée et comme par hasard c 'était d ' après le fermier la plus belle du troupeau ...
Même si l'avion et le comité de réception arrivaient tous deux au bon endroit au bon moment le parachutage pouvait lui même poser problème , seuls les pilotes les plus expérimentés savaient évaluer avec précision leur altitude Si l'avion volait trop bas les colis risquaient de se détériorer et les hommes de se blesser , Trop haut et un coup de vent suffisait a disperser les containers dans la nature et hors de portée
Vol de nuit..... feux éteints L 'équipage composé d 'aviateurs chevronnés a la recherche du terrain balisé devait prendre en compte par exemple les différents types de repéres au sol en énumérant leurs avantages et leurs piéges
Commençons par les énumérer
l 'eau
Toujours plus facile a repérer que n importe quel autre élément ... Même si la nuit est profonde un point d 'eau est facile à repérer dés lors qu'il se trouve entre vous et la source de lumière
Lorsque la lumière est diffusée par les nuages on peut voir l'eau a grande distance,
Au delà de la visibilité de tous les éléments susceptibles de les aider l'eau reste le meilleurs repère sauf si on parle bien sûr de la côte et des grands fleuves qui sillonnent la région
Bois et forêts
Les grandes forêts, elles sont d'excellents repères,pour l équipage a la recherche des feux balisés Les bois peuvent être particulièrement identifiés lorsque vous arrivez aux abords de votre zone de lancement en comparaison par exemple d 'une photo aérienne représentant la région
voies ferrées
Comme l 'eau les rails brillent lorsque ils se trouvent entre vous et la lune
routes
une grande route nationale bordée de peupliers et coupant le paysage peut vous être très utile pour vérifier
Localités importantes tout ce qui ressemble à une grande ville ou un centre industriel doit être évité en raison de la présence possible d' une DCA
Une ville est aussi bien caractérisée par les forêts qui l'entourent et d 'autres points caractéristiques que le pilote ou le navigateur ont pris le soin de noter
Notons en passant la difficulté a identifier un terrain balisé en plaine et quelquefois en pleine forêt
j'ai rappelé sommairement les précautions prescrites par Hugh Verity avec lequel j'ai communiqué durant quelques années On peut considérer que les recommandations succinctes ci dessus relatives aux points de repère concernent aussi bien les pilotes de bombardiers du SOE( Halifax Lancaster Liberator ) que les pilotes de Lysander ayant pour tache d acheminer et de récupérer des agents secrets sur le territoire national
Plusieurs personnalités appartenant a la résistance furent ainsi conduits de nuit en Grande Bretagne ou déposés sur le territoire national sur des terrains dont les noms sont gardés secret
Correspondant avec Hugh verity et me reportant a l 'article suivant issu de son ouvrage" we landed by moonlight" je lui ai donné la solution de son problème
Traduction de son article issu de " we landed by moonlight"
édité dans les années 50
"la nuit du 16 au 17 Août 1943 Je me dirigeai vers Couture sur Loire ;;;;entre Sées et 'Alençon j ai eu une expérience pénible a 22;25 toutefois exceptionnelle sur les routes de France , Juste un mile devant moi, je vis un avion en flammes victime sans aucun doute d'un chasseur allemand Dans la lueur des flammes j'espérai découvrir un parachute mais rien .....j 'avais un paquet a délivrer à Dericourt ..."
Après quelques recherches sur les documents en ma possession je lui précisais que cet avion en flammes rencontré lors de sa mission en cours était un Lancaster de la RAF touché lors d'un raid sur Turin ( ref à bomber command losses de la RAF ( wr chorley )edition 1943
NOTE adressée à HUGH VERITY concernant le Lancaster tombé au Chenay dans la nuit du 16 au 17 aout 1943
Squadron Leader John Russell Watson - Pilot
Sergeant Adrian Bernard Heyes - Flight Engineer of Birmingham
Sergeant Walter Bell Pettet - Wireless Operator/Air Gunner of Edinburgh
Sergeant Charles Edward Brook - Bomb Aimer of Boldon Colliery, County Durham
Sergeant Richard Clifford - Mid Upper Gunner
Sergeant Stanley Eastwood - Rear Gunner
De Tempsford aérodrome secret (sud ouest de Cambridge ) deux heures de vol suffisaient a un bombardier spécialement modifié et adapté aux parachutages de nuit pour lancer ses containeurs sur la DZ ( dropping zone ) préparée par les résistants
le lysander |
Après quelques recherches sur les documents en ma possession je lui précisais que cet avion en flammes rencontré lors de sa mission en cours était un Lancaster de la RAF touché lors d'un raid sur Turin ( ref à bomber command losses de la RAF ( wr chorley )edition 1943
NOTE adressée à HUGH VERITY concernant le Lancaster tombé au Chenay dans la nuit du 16 au 17 aout 1943
Squadron Leader John Russell Watson - Pilot
Sergeant Adrian Bernard Heyes - Flight Engineer of Birmingham
Sergeant Walter Bell Pettet - Wireless Operator/Air Gunner of Edinburgh
Sergeant Charles Edward Brook - Bomb Aimer of Boldon Colliery, County Durham
Sergeant Richard Clifford - Mid Upper Gunner
Sergeant Stanley Eastwood - Rear Gunner
De Tempsford aérodrome secret (sud ouest de Cambridge ) deux heures de vol suffisaient a un bombardier spécialement modifié et adapté aux parachutages de nuit pour lancer ses containeurs sur la DZ ( dropping zone ) préparée par les résistants
Fin fevrier 1943 Premier parachutage ans l' orne BOA
Etaient présents Bob, figaro ,( noms de code,? )Granger Denormandie ( Macé ), Lefévre de chailloué , Cosnard de Belfonds
l 'adjudant Thual et le gendarme Collet ces deux gendarmes appartenant a la brigade de Sées
Deux heures de vol... suffisaient aux "avions lançeurs "avec pour objectif un parachutage dans notre département
"le chlorate fortifie les dents " Tel est le message diffusé par la BBC; Message uniquement compris et assimilé par les résistants en attente de cette intervention planifiée par Londres le SOE et les groupes de résistance locaux
Premier lieu de lancement Saint Leonard des parcs prés du Haras des rouges terres Nom du terrain AURORE
On note la présence de deux gendarmes lors de ce lancement
Notons que la brigade sagienne paiera un lourd tribu
Quatre gendarmes seront déportés à Ellrich .....un seul reviendra de cet enfer
Pendant l'Occupation, les missions de la gendarmerie sont commandées par le gouvernement de Vichy et par l'occupant. Des gendarmes participent ainsi à la déportation des Juifs et à l'arrestation des réfractaires au service du travail obligatoire.
D'autres choisissent la voie de la Résistance et combattent pour la libération du pays, seuls ou en unités constituées (groupements Daucourt et Thiolet notamment).
Structure traditionnelle ou pas, le travail de la gendarmerie D'autres choisissent la voie de la Résistance et combattent pour la libération du pays, seuls ou en unités constituées (groupements Daucourt et Thiolet notamment).
s avère aussi ingrat que délicat
Les brigades doivent surveiller ,protéger ,arrêter , signaler et tout cela contre leur gré , à la merci des menaces et des représailles de l occupant
Second parachutage a cette date 4 tonne d'armes seront entreposées dans le clocher de l église de Goulet Un dépôt a été constitué à Prépotin dans le Perche
Second parachutage a cette date 4 tonne d'armes seront entreposées dans le clocher de l église de Goulet Un dépôt a été constitué à Prépotin dans le Perche
Durant la seconde guerre mondiale ,l 'avion et la radio ont révolutionné les moyens d' action des belligérants imposant des changements fondamentaux à la nature , au déroulement et aux formes de la lutte
En ce qui concerne la lutte clandestine une évidence s' impose ces conquêtes techniques ont constitué des atouts aux effets incalculables Qu' aurait été en effet la résistance si les combattants de l'ombre n avaient eu pour eux l' azur et le ciel ?
Sans la voie des airs ,sans la possibilité offerte de la sorte à la France libre et aux alliés de pénétrer au coeur du territoire occupé par l ennemi en se jouant de la mer des frontières et des fortifications comment les groupes de résistants auraient ils pu communiquer , recevoir des armes accueillir ou envoyer des agents
Et sans la télégraphie sans fil ,sans les émissions de télégraphie sans fil sans les émissions des radios clandestins éparpillés à travers la France , sans les écoutes de Londres , sans les messages personnels de la BBC comment auraient pu s 'effectuer les liaisons et transmettre les instructions, s'échanger les renseignements ?
Une guerre de la nuit faite d organisation persévérante , de travail ingrat ,de résolution méthodique et de mauvaise surprises de chances et d' avatars imprévus , d héroisme et de trahisons de succès et de défaillances jusqu'à ce que ,après bien des sa
Premier parachutage dans l' Orne
La BBC est donc devenue notre principal centre d’intérêt….les messages du soir la guerre des airs et la guerre des ondes qui se profilent apportent une note
d espoir mais le terme SOE est pour la majorité des français un terme inconnu
Ces nouvelles techniques et leur organisation entrâineront la création du BCRA a Londres et du BOA dans nos provinces
Charles de gaulle à la BBC |
L’avion et la radio révolutionnent alors les moyens d action des belligérants imposant des changements fondamentaux a la nature,au déroulement et aux formes de la lutte
Notre maire Charles Forget |
Mais a notre niveau de provincial soumis au joug allemand nous ignorions en fait l 'existence de ce service secret
Les nouvelles officielles nous parvenaient alors de radio Paris ,station d état contrôlée par l occupant et que nous écoutions en permanence en dehors des émissions discrètes et brouillées de la BBC
Il nous fallait avec une grande prudence nous caler sur la longueur d 'ondes de Londres et surtout par précaution …. ne pas y rester
Mais le BOA issu de cette nouvelle organisation en attendant un débarquement quelle était sa signification ?
QUICONQUE aura écouté soit en public soit en commun avec des tiers , des émissions de radio diffusion autres que celle des postes allemands ou française ou des postes de radio nationale française situées dans les régions occupées par les troupes allemandes sera puni de la peine de travaux forçés et dans les cas de moindre gravité de la peine de emprisonnement et d une amende ou l une de ces deux peines seulement
Edouard Paysant en sera l organisateur et le chefIl s'agit dans le cadre de cette organisation clandestine de frapper l ennemi de manière à l affaiblir
Un comité de réception courageux vigilant, prêt à tout, caché sous les ombrages attend,… guettant désespérément l’ arrivée de l avion lanceur de containers sur le terrain balisé, quelles que soient l’heure de la nuit, la température, le brouillard, la pluie, la neige, les rafales de vent
Un équipage d’aviateurs entrâiné du SOE décollant de Tempsford avant de parachuter ses containers devait absolument découvrir les feux dissimulés dans une nature surveillée par les patrouilles allemandes Tâche périlleuse entre toutes …Ces nouvelles filtraient dans le hasard des discussions et des bavardages
container d armes
Mais parlons de l'équipage du bombardier SOE
Rappelons que le ciel de nuit est une occasion d’affronter pour les lourds bombardiers ….. les rapides chasseurs de la Luftwaffe
Chasseur de nuit Fockewulf |
Témoignage d' un pilote du SOE
"Cette bonne terre de France si attirante mais inhospitalière il nous faut la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle arrière les profondeurs de la nuit "..équipage composé de dix hommes de nationalités souvent différentes Britannique, Canadiens, australiens ,néo zélandais , polonais
« Chaque sortie dure plus de sept heures, des heures d’un vol angoissant dans la solitude nocturne, passées a survoler la mer toujours hostile et la terre ennemie, à surveiller un vide que peut a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin, a scruter un néant que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel éclatement de la flak _ »
Bombardier lançeur de containers |
La navigation relative a la recherche d un terrain balisé par une nuit de pleine lune ,feux éteints présentait des difficultés toutes particulières pour 'l 'équipage en mission spéciale, qui pour mener sa tache à bien ,devait être capable de repérer avec la plus grande précision dans la nuit noire une cible minuscule mal définie après avoir volé pendant des heures au dessus du territoire ennemi"
Nos résistants ou comités de réception avaient ordre de choisir des sites aisément repérables du ciel mais pour de multiples raisons cela n'était pas toujours chose possible et l' avion ayant enfin trouvé sa zone de largage devait parfois chercher encore ......longuement les lumières destinées à le guider et qui pouvaient être cachées par un bois ou les versants d une vallée
Le navigateur du bombardier devait souvent recourir à la lecture des cartes et a la navigation a l'estime ce qui exigeait du pilote qu'il vole a basse altitude au dessus de la campagne quel que soit le lieu
terrain balisé par la résistance |
La tache des comités de réception de la résistance était quelquefois hérissée de difficultés et souvent encore plus compliquée après le lancement des containers d'armes sur le terrain choisi et ayant fait l'objet d'un message secret a la radio
Les résistants devaient éclairer et surveiller la zone identifiée par un nom de code
Exemples
Aurore ( Rouges terres ) Lapin( Mortrée ) Orage ( Macé ) Eclair ( Tanville) Grêle ( Echauffour ) Ilot ( Le sap) Levite ( Ranes ) etc...
Le risque d 'attirer l'attention au sol grandissait a chaque minute passée par l appareil dans le voisinage d'une campagne tranquille Des le milieu de la guerre ,les allemands s'étaient équipés de radar permettant de détecter et donc d intercepter les avions en vol ou en cours de recherche du terrain
Inutile de dire qu'un bombardier lourd occupé à larguer du matériel ,volant ailerons baissés juste au dessus de la vitesse minimale de sustentation et dont l'équipage avait l'attention attirée pour tout ce qui se passait en dessous de lui ,constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible rêvée
Par la suite en combinant Euréka en vol et S phone au sol il semblait possible de ne plus se laisser arrêter par des nuages ou des bancs de brume pour déterminer plus rapidement l'emplacement de la DZ( dropping zone)
La cause plus probable d'incident était en fait
l interception des membres du comité de réception par la feldgendarmerie,c' est la raison pour laquelle les résistants se faisaient volontiers fabriquer un faux permis de garde chasse ou de médecin qui permettait de circuler après le couvre feu
Le dixième des échecs nocturnes était dû d' après les pilotes a des erreurs de navigation Ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,,situation due quelquefois a des problèmes techniques ,quelquefois marquée par l 'absence du comité de réception pour des raisons indépendantes de sa volonté
Des accidents exceptionnels pouvaient survenir ,ainsi sur le terrain .x. dans notre département c est un Dornier de la Luftwaffe qui survint à la place de l 'avion allié attendu et qui mitrailla les hommes rassemblés au sol causant quelques dégâts parmi les troupeaux d'animaux Une vache fut tuée et comme par hasard c 'était d ' après le fermier la plus belle du troupeau ...
Même si l'avion et le comité de réception arrivaient tous deux au bon endroit au bon moment le parachutage pouvait lui même poser problème , seuls les pilotes les plus expérimentés savaient évaluer avec précision leur altitude Si l'avion volait trop bas les colis risquaient de se détériorer et les hommes de se blesser , Trop haut et un coup de vent suffisait a disperser les containers dans la nature et hors de portée
Vol de nuit..... feux éteints L 'équipage composé d 'aviateurs chevronnés a la recherche du terrain balisé devait prendre en compte par exemple les différents types de repéres au sol en énumérant leurs avantages et leurs piéges
Commençons par les énumérer
l 'eau
Toujours plus facile a repérer que n importe quel autre élément ... Même si la nuit est profonde un point d 'eau est facile à repérer dés lors qu'il se trouve entre vous et la source de lumière
Lorsque la lumière est diffusée par les nuages on peut voir l'eau a grande distance,
Au delà de la visibilité de tous les éléments susceptibles de les aider l'eau reste le meilleurs repère sauf si on parle bien sûr de la côte et des grands fleuves qui sillonnent la région
Bois et forêts
Les grandes forêts, elles sont d'excellents repères,pour l équipage a la recherche des feux balisés Les bois peuvent être particulièrement identifiés lorsque vous arrivez aux abords de votre zone de lancement en comparaison par exemple d 'une photo aérienne représentant la région
voies ferrées
Comme l 'eau les rails brillent lorsque ils se trouvent entre vous et la lune
routes
une grande route nationale bordée de peupliers et coupant le paysage peut vous être très utile pour vérifier
Localités importantes tout ce qui ressemble à une grande ville ou un centre industriel doit être évité en raison de la présence possible d' une DCA
Une ville est aussi bien caractérisée par les forêts qui l'entourent et d 'autres points caractéristiques que le pilote ou le navigateur ont pris le soin de noter
Notons en passant la difficulté a identifier un terrain balisé en plaine et quelquefois en pleine forêt
j'ai rappelé sommairement les précautions prescrites par Hugh Verity avec lequel j'ai communiqué durant quelques années On peut considérer que les recommandations succinctes ci dessus relatives aux points de repère concernent aussi bien les pilotes de bombardiers du SOE( Halifax Lancaster Liberator ) que les pilotes de Lysander ayant pour tache d acheminer et de récupérer des agents secrets sur le territoire national
Plusieurs personnalités appartenant a la résistance furent ainsi conduits de nuit en Grande Bretagne ou déposés sur le territoire national sur des terrains dont les noms sont gardés secret
Correspondant avec Hugh verity et me reportant a l 'article suivant issu de son ouvrage" we landed by moonlight" je lui ai donné la solution de son problème
Traduction de son article issu de " we landed by moonlight"
édité dans les années 50
Le risque d 'attirer l'attention au sol grandissait a chaque minute passée par l appareil dans le voisinage d'une campagne tranquille Des le milieu de la guerre ,les allemands s'étaient équipés de radar permettant de détecter et donc d intercepter les avions en vol ou en cours de recherche du terrain
Inutile de dire qu'un bombardier lourd occupé à larguer du matériel ,volant ailerons baissés juste au dessus de la vitesse minimale de sustentation et dont l'équipage avait l'attention attirée pour tout ce qui se passait en dessous de lui ,constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible rêvée
Chasseur de nuit Fockewulf |
S-Phone
Description
Traduit de l'anglais-Le système S-Phone était un système de radiotéléphone duplex UHF développé pendant la Seconde Guerre mondiale, destiné aux agents exécutifs des opérations spéciales travaillant derrière les .lignes.. Wikipédia (anglais)l interception des membres du comité de réception par la feldgendarmerie,c' est la raison pour laquelle les résistants se faisaient volontiers fabriquer un faux permis de garde chasse ou de médecin qui permettait de circuler après le couvre feu
Le dixième des échecs nocturnes était dû d' après les pilotes a des erreurs de navigation Ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,,situation due quelquefois a des problèmes techniques ,quelquefois marquée par l 'absence du comité de réception pour des raisons indépendantes de sa volonté
Des accidents exceptionnels pouvaient survenir ,ainsi sur le terrain .x. dans notre département c est un Dornier de la Luftwaffe qui survint à la place de l 'avion allié attendu et qui mitrailla les hommes rassemblés au sol causant quelques dégâts parmi les troupeaux d'animaux Une vache fut tuée et comme par hasard c 'était d ' après le fermier la plus belle du troupeau ...
Même si l'avion et le comité de réception arrivaient tous deux au bon endroit au bon moment le parachutage pouvait lui même poser problème , seuls les pilotes les plus expérimentés savaient évaluer avec précision leur altitude Si l'avion volait trop bas les colis risquaient de se détériorer et les hommes de se blesser , Trop haut et un coup de vent suffisait a disperser les containers dans la nature et hors de portée
Vol de nuit..... feux éteints L 'équipage composé d 'aviateurs chevronnés a la recherche du terrain balisé devait prendre en compte par exemple les différents types de repéres au sol en énumérant leurs avantages et leurs piéges
Commençons par les énumérer
l 'eau
Toujours plus facile a repérer que n importe quel autre élément ... Même si la nuit est profonde un point d 'eau est facile à repérer dés lors qu'il se trouve entre vous et la source de lumière
Lorsque la lumière est diffusée par les nuages on peut voir l'eau a grande distance,
Au delà de la visibilité de tous les éléments susceptibles de les aider l'eau reste le meilleurs repère sauf si on parle bien sûr de la côte et des grands fleuves qui sillonnent la région
Bois et forêts
Les grandes forêts, elles sont d'excellents repères,pour l équipage a la recherche des feux balisés Les bois peuvent être particulièrement identifiés lorsque vous arrivez aux abords de votre zone de lancement en comparaison par exemple d 'une photo aérienne représentant la région
voies ferrées
Comme l 'eau les rails brillent lorsque ils se trouvent entre vous et la lune
routes
une grande route nationale bordée de peupliers et coupant le paysage peut vous être très utile pour vérifier
Localités importantes tout ce qui ressemble à une grande ville ou un centre industriel doit être évité en raison de la présence possible d' une DCA
Une ville est aussi bien caractérisée par les forêts qui l'entourent et d 'autres points caractéristiques que le pilote ou le navigateur ont pris le soin de noter
Notons en passant la difficulté a identifier un terrain balisé en plaine et quelquefois en pleine forêt
j'ai rappelé sommairement les précautions prescrites par Hugh Verity avec lequel j'ai communiqué durant quelques années On peut considérer que les recommandations succinctes ci dessus relatives aux points de repère concernent aussi bien les pilotes de bombardiers du SOE( Halifax Lancaster Liberator ) que les pilotes de Lysander ayant pour tache d acheminer et de récupérer des agents secrets sur le territoire national
Plusieurs personnalités appartenant a la résistance furent ainsi conduits de nuit en Grande Bretagne ou déposés sur le territoire national sur des terrains dont les noms sont gardés secret
Correspondant avec Hugh verity et me reportant a l 'article suivant issu de son ouvrage" we landed by moonlight" je lui ai donné la solution de son problème
Traduction de son article issu de " we landed by moonlight"
édité dans les années 50
"la nuit du 16 au 17 Août 1943 Je me dirigeai vers Couture sur Loire ;;;;entre Sées et 'Alençon j ai eu une expérience pénible a 22;25 toutefois exceptionnelle sur les routes de France , Juste un mile devant moi, je vis un avion en flammes victime sans aucun doute d'un chasseur allemand Dans la lueur des flammes j'espérai découvrir un parachute mais rien .....j 'avais un paquet a délivrer à Dericourt ..."
Après quelques recherches sur les documents en ma possession je lui précisais que cet avion en flammes rencontré lors de sa mission en cours était un Lancaster de la RAF touché lors d'un raid sur Turin ( ref à bomber command losses de la RAF ( wr chorley )edition 1943
NOTE adressée à HUGH VERITY concernant le Lancaster tombé au Chenay dans la nuit du 16 au 17 aout 1943
Squadron Leader John Russell Watson - Pilot
Sergeant Adrian Bernard Heyes - Flight Engineer of Birmingham
Sergeant Walter Bell Pettet - Wireless Operator/Air Gunner of Edinburgh
Sergeant Charles Edward Brook - Bomb Aimer of Boldon Colliery, County Durham
Sergeant Richard Clifford - Mid Upper Gunner
Sergeant Stanley Eastwood - Rear Gunner
De Tempsford aérodrome secret (sud ouest de Cambridge ) deux heures de vol suffisaient a un bombardier spécialement modifié et adapté aux parachutages de nuit pour lancer ses containeurs sur la DZ ( dropping zone ) préparée par les résistants
le lysander |
Après quelques recherches sur les documents en ma possession je lui précisais que cet avion en flammes rencontré lors de sa mission en cours était un Lancaster de la RAF touché lors d'un raid sur Turin ( ref à bomber command losses de la RAF ( wr chorley )edition 1943
NOTE adressée à HUGH VERITY concernant le Lancaster tombé au Chenay dans la nuit du 16 au 17 aout 1943
Squadron Leader John Russell Watson - Pilot
Sergeant Adrian Bernard Heyes - Flight Engineer of Birmingham
Sergeant Walter Bell Pettet - Wireless Operator/Air Gunner of Edinburgh
Sergeant Charles Edward Brook - Bomb Aimer of Boldon Colliery, County Durham
Sergeant Richard Clifford - Mid Upper Gunner
Sergeant Stanley Eastwood - Rear Gunner
De Tempsford aérodrome secret (sud ouest de Cambridge ) deux heures de vol suffisaient a un bombardier spécialement modifié et adapté aux parachutages de nuit pour lancer ses containeurs sur la DZ ( dropping zone ) préparée par les résistants
Fin fevrier 1943 Premier parachutage ans l' orne BOA
Etaient présents Bob, figaro ,( noms de code,? )Granger Denormandie ( Macé ), Lefévre de chailloué , Cosnard de Belfonds
l 'adjudant Thual et le gendarme Collet ces deux gendarmes appartenant a la brigade de Sées
Deux heures de vol... suffisaient aux "avions lançeurs "avec pour objectif un parachutage dans notre département
"le chlorate fortifie les dents " Tel est le message diffusé par la BBC; Message uniquement compris et assimilé par les résistants en attente de cette intervention planifiée par Londres le SOE et les groupes de résistance locaux
Premier lieu de lancement Saint Leonard des parcs prés du Haras des rouges terres Nom du terrain AURORE
On note la présence de deux gendarmes lors de ce lancement
Notons que la brigade sagienne paiera un lourd tribu
Quatre gendarmes seront déportés à Ellrich .....un seul reviendra de cet enfer
Pendant l'Occupation, les missions de la gendarmerie sont commandées par le gouvernement de Vichy et par l'occupant. Des gendarmes participent ainsi à la déportation des Juifs et à l'arrestation des réfractaires au service du travail obligatoire.
D'autres choisissent la voie de la Résistance et combattent pour la libération du pays, seuls ou en unités constituées (groupements Daucourt et Thiolet notamment).
Structure traditionnelle ou pas, le travail de la gendarmerie D'autres choisissent la voie de la Résistance et combattent pour la libération du pays, seuls ou en unités constituées (groupements Daucourt et Thiolet notamment).
s avère aussi ingrat que délicat
Les brigades doivent surveiller ,protéger ,arrêter , signaler et tout cela contre leur gré , à la merci des menaces et des représailles de l occupant
Second parachutage a cette date 4 tonne d'armes seront entreposées dans le clocher de l église de Goulet Un dépôt a été constitué à Prépotin dans le Perche
Second parachutage a cette date 4 tonne d'armes seront entreposées dans le clocher de l église de Goulet Un dépôt a été constitué à Prépotin dans le Perche
Voilà 65 années…. le SOE dans l'Orne.Texte rédigé en Juillet 2005.
Une certaine euphorie se manifesta dés les premiers succès alliés qui se dessinèrent en Afrique du nord et en Italie La Corse premier département français si proche de nous venait d’être libérée. L’espoir commençait à renaître et chaque français vivant cette période d’occupation tentait d’oublier l’échec de la tentative de débarquement de Dieppe en Août 1942 où périrent plus de six mille soldats canadiens et anglais. Terrain d’expérience qui laissa un goût amer et laissa planer une atmosphère de doute et de suspicion quand aux capacités des alliés à vouloir libérer notre territoire.Mais l’exaspération et la rancune des hommes placés sous le joug germanique à l’intérieur des terres se faisaient de moins en moins silencieuses et les réseaux de résistance se manifestaient chaque jour dans nos villes et nos campagnes.
C’est en Août 1940 qu’un conseil du cabinet de guerre présidé par Winston Churchill décida de créer le Spécial Operations Executive ( SOE ) l’une des machines de guerre les plus originales et les plus efficaces. Coordonner toutes les actions qui seront désormais entreprises contre l’ennemi sur le continent par le moyen de la subversion et du sabotage. Le BCRA service secret de la France libre basé en Angleterre était secondé sur le territoire national par le BOA (Bureau des Opérations Aériennes) organisme formé de résistants opérant dans nos régions recevant et stockant des armes sur des terrains identifiés dans l’Orne par Edouard Paysant à la demande de la RAF. Ces terrains étaient alors préparés et balisés par un comité de réception chargé de la récupération des containers.
Retraçons cette période troublée qui précéda le débarquement.
En ce mois de Mai 1944 On ne peut douter qu’un grand événement se prépare. Les messages de la BBC malgré le brouillage allemand prolifèrent sur les ondes et chaque français attend le cœur rempli d’espoir une délivrance hypothétique après 4 années d’occupation germanique. En effet depuis plusieurs semaines l’aviation alliée disloque les voies ferroviaires et routières, écrase les gares d’Argentan, l’Aigle, Mortagne, Surdon, détruit et pilonne les ponts et les concentrations de matériel de transport.
Chaque soir une armada de bombardiers nous survole haut dans le ciel et se dirige vers le Sud, inquiétant grondement qui prend naissance dés la nuit tombante, dans une nuit sombre ou étoilée. Nous supposons que les points de concentration des usines du centre de la France et du nord de l’Italie représentent leur principal objectif. Il est vrai que notre département se trouve sur l’axe nord sud conduisant à des centres industriel importants.Dés le lever du jour après, le passage de cette nuée de bombardiers poursuivis par les projecteurs et les radar allemands, nous retrouverons dans les champs et les jardins et même sur les toits des maisons les mystérieux rubans argentés qui inquiètent tant les habitants. Ignorant la signification de ces objets tombés du ciel, le maire se voit dans l’obligation de placarder une note municipale imposant aux habitants de ne pas toucher ces objets inconnus jonchant le sol. Ceux ci s’avéreront d’ailleurs totalement inoffensifs puisqu’il s’agit du système de protection composé de bandes métalliques anti radar, utilisé par les alliés pour tromper la vigilance des batteries de DCA allemandes. Ces nuages opaques, appelés « windows » par les alliés, interceptaient les rayons émis du sol par les radars allemands et apportaient des informations erronées quand à la direction, au nombre et la vitesse prises par les escadres de bombardiers vers leur objectif. Les pertes furent nombreuses en cours de route… aussi bien en direction de l’objectif mais aussi sur le chemin du retour.
Témoignage de hugh Verity, célèbre pilote de la RAF spécialisé dans les missions secrètes, avec lequel j’ai correspondu pendant quelques années :
« Dans la nuit du 16 au 17 août 1943 à 22 heures 25 prés d’Alençon, je connus une expérience navrante. A une distance d’environ un kilomètre, dans la nuit noire, je vis un appareil s’abattre en flammes. Ce devait être le travail d’un chasseur de nuit que je n’avais pas vu. J’espérais à la lueur des flammes apercevoir des parachutes mais je n’en vis aucun ».
En fait cet avion en flammes revenant d’un raid sur Turin, largua par sécurité ses bombes aux environs de Boitron avant de s’abattre au Chenay. Les membres de l’équipage sont tous inhumés au cimetière du Mans.
La crainte des patrouilles ….
Alors que le silence s’installe sur notre petite ville, le pas d’une patrouille résonne sur les pavés de notre grande place. Crâne rasé impassibles sous leur calot, ce sont les mongols, ceux que tout le monde craint… les Ostruppen ou troupes de l’est ralliés aux allemands (armée Vlassof ). Commandés et dirigés par un feldwebel perpétuellement aux aguets, ils surveillent le camouflage des fenêtres et des embrasures de portes et veillent à l’observation rigoureuse du couvre feu. Ils imposent la crainte... et pourtant voilà un mois, de ma fenêtre place du parquet, j’avais pu observer un garçon de manége d’auto scooter leur tenir tête. Une violente échauffourée opposa sur la place du Parquet ces guerriers excités, refusant de payer, à un jeune et vaillant forain. Ce dernier refusa de céder à la force en prenant faits et cause pour les jeunes français et espagnols occupants les voitures. La Feldgendarmerie toujours aux aguets, confrontés à ces soldats d’une autre culture, accourut sur les lieux et en force embarqua tous les belligérants. Le lendemain, après une nuit passée dans une geôle improvisée du palais épiscopal en partie occupé par la Wehrmacht, notre garçon de manége réapparut couvert de pansements, le bras en écharpe, mais fier de son exploit.
Comme tous les sagiens, des la tombée de la nuit, nous nous empressons d’ajuster les rideaux noirs de notre vitrine qui sert quelquefois de cible à de nombreuses bouteilles vidées de leur contenu. Aucun sagien ne prend le risque de braver le couvre feu. Au collège, sécurité oblige, l’un de nous est préposé à l’installation des rideaux noirs. La patrouille jugeant le camouflage insuffisant surgit dans notre cour et nous oblige à calfeutrer portes et fenêtres, dans un lieu où Jean Mazeline exerça une année auparavant ses fonctions d’instituteur d’Octobre 42 à Juin 43 avant d’apporter son aide aux parachutages du maquis de Mortagne.
Que se passe t’il dans nos villes et nos campagnes ?
A cette date, l’avion et les techniques radio récentes ont déjà révolutionné les moyens d’action des belligérants de la seconde guerre mondiale, imposant des changements essentiels à la nature, au déroulement et aux formes de la lutte clandestine. On peut dire que la BBC (radio de Londres à destination des nations occupées), que chacun écoutait discrètement, règle l’existence de la plupart des français, tout au moins pour ceux qui accordent la plus grande confiance aux alliés en écoutant les nouvelles transmises par Robert Schuman, Jean Marin, Pierre Jourdan et Pierre Dac.Pour ce qui est de la lutte clandestine organisée par les réseaux de résistance, une évidence s’impose, les conquêtes techniques constituent des atouts aux effets incalculables.
Que pouvait faire la résistance si les combattants de l’ombre, même pourvus d’un courage exceptionnel, n’avaient eu pour eux la voie des airs, sans la possibilité offerte de la sorte à la France libre et aux alliés de pénétrer au coeur d’un territoire occupé par l’ennemi , en rivalisant avec les dangers de la mer, les défenses des frontières et des fortifications. Comment les groupes de résistants pouvaient ils communiquer avec nos futurs libérateurs ? Recevoir du ciel par une nuit de pleine lune, quel que soit le temps, des armes, des munitions, des médicaments… tel est l’enjeu de cette lutte qui oppose sur terre et dans les airs, la Luftwaffe, la flak allemande, la Wehrmacht, les bombardiers alliés, et les résistants combattants de l’ombre disséminés dans les maquis.
Les messages de la BBC.
Sans la télégraphie sans fil, sans les émissions des radios clandestins éparpillés à travers la France, sans les écoutes de Londres, sans les messages personnels de la BBC, comment auraient pu s’effectuer les liaisons, se transmettre les instructions, s’échanger les renseignements ? Chaque soir les messages les plus sibyllins abondent sur la BBC, que beaucoup de français écoutent discrètement avec la crainte permanente d’être surpris. Un message secret de la radio de Londres annonce le lieu d’un parachutage et la date du rendez vous adressés à différentes équipes sur le qui vive mais conscients du danger.
L’heure du rendez-vous.
Handley-Page Halifax.
Pour être présent au rendez vous et échapper aux tirs de la DCA et aux chasseurs de nuit de la Luftwaffe, l’avion anglais décollant de Temsford, doit naviguer feux éteints dans la pénombre, repérant les points stratégiques, lacs, ponts, lignes de chemin de fer, cours d’eau, villes calfeutrées... toutes sortes de signes distinctifs avant de trouver enfin un terrain identifié par la présence au sol de lampes torches formant une lettre de reconnaissance. Il s’agit de larguer à cet endroit précis les containers de munitions et de médicaments attendus par les résistants.Au cœur de ces paysages grandioses et inconnus, obscurcis par la nuit, il faut à tout prix trouver le terrain défini par différents codes et le contenu d’un message secret.Ignorant cette guerre de l’ombre pendant cette période d’occupation, un soir de clair de lune, je vis un lourd bombardier passant à basse altitude tous feux éteints au dessus de la ville… surprise totale ! Quel était donc cet avion bruyant bravant la chasse de nuit allemande ? J’ai compris tardivement, quelques mois après la libération, la signification de ces vols de nuit mystérieux. Le parachutage d’armes et de munitions indispensables à la résistance ornaise… Telle était la mission de ces bombardiers en plein territoire occupé …au nez et a la barbe des DCA germaniques et bien sûr des chasseurs de nuit de la Luftwaffe toujours aux aguets...Qui devions nous admirer le plus en ces nuits de pleine lune… le sang froid de ces équipages du Commonwealth composé majoritairement d’anglais, canadiens, australiens, sud africains, néo zélandais et polonais.. ou la détermination des comités de réception au sol, composés d’hommes au courage énorme, conscients du danger mais prés à se sacrifier pour la cause de la résistance ?
« Le premier parachutage dans l’Orne eut lieu sur le terrain du Vieux Montmerrei le chef de terrain était Chevreuil de Mortrée. Je l’ai rejoins à 22 heures avec son équipe composée d’une dizaine d’hommes de Mortrée dont le brigadier de gendarmerie. Vers minuit l’avion est apparu et nous a lâché des colis 12 containers, 11 d’armes contenant deux FM, des mitraillettes Sten, des pistolets et des munitions plus le colis spécial contenant tabac cigarettes et thé » (source: Archives de l'Orne). L’équipe Tessier de Tanville (le pére « le sanglier » et ses deux fils surnommés « les marcassins ») parcourut de longues randonnées en forêt, dormant à proximité des lieux de parachutages dans des conditions extrêmement précaires, bravant les intempéries mais surtout la menace permanente des patrouilles allemandes conscientes de la présence de ces réseaux clandestins. Les équipes de réception, dés la récupération au sol des précieux containers, dissimulaient provisoirement les objets tant attendus dans les buissons, sous une couche de feuilles mortes ou de fougères ou au creux d’un fossé. Une véritable existence d’homme des bois... Encore fallait il un moyen de transport approprié et une cache adaptée pour conserver en toute sécurité ce matériel facilement repérable.
Avions ravitailleur de maquis abattus en cours de mission dans le département de l’Orne, avant et après le débarquement du 6 Juin 1944.
En général, ces avions britanniques étaient lourdement chargés et le fait de voler à basse altitude représentait un handicap certain.
Le 12 Août 1943, un Halifax du 138 eme Squadron basé à Temsford , en mission SOE, touché par la flak en volant à une altitude de 500 mètres, s'abattait vers 23.30 heures dans un herbage en bordure Est du bois du Frileux, commune d'Ecorcei (Orne). L'avion ravitailleur de maquis préparait un lancer de parachutes pour le réseau clandestin Spruce 20 /21. Deux aviateurs Foster et Cameron furent tués et inhumés au cimetière d'Ecorcei, trois aviateurs grièvement brûlés se rendront aux allemands après s'être réfugiés au château des Graviers. Deux autres, Scott et Trusty, réussissent à s'échapper vers le village des Genettes puis vers Moulin la Marche.
Concernant un Halifax de la RAF du même Squadron, chargé également d'une mission de parachutages, un témoin se souvient le 17 Août 1943, avoir vu un avion pris dans les projecteurs de la Flak d'Aube Saint Esprit "Celui-ci volait si bas que l'on apercevait les hommes à bord ". L'avion toucha la ligne à haute tension, explosa puis s'écrasa sur la commune d'Aube, prés du lieu dit "Les vallées ". Des explosions s'en suivirent pendant plusieurs heures. L'appareil transportait des munitions et des pigeons voyageurs destinés au maquis dans le cadre d'une opération du réseau.Le pilote Norman Hayter de nationalité australienne et quatre aviateurs anglais furent tués sur le coup. Les deux survivants, les Sgt WS Davies et JA Hutchinson décédèrent de leurs brûlures et seront inhumés au cimetière de Bernay.En 1944 plusieurs bombes tombèrent à l'endroit du crash. Elles visaient certainement la batterie allemande située à proximité.
Les américains des "Carpetbaggers" sont venus à la rescousse. Le 5 Avril 1944, un Liberator du 801 BG / 406 BS touché par la DCA de Berniéres le Patry (Calvados) s'abattait au lieu dit "Les Haieries" ou "Anfernel" (3 kilomètres au nord ouest de Tinchebray). Ce bombardier de l'USAF en mission SOE avait décollé de Harrington à 22 heures pour ravitailler le maquis de Sainte Marguerite. Six membres d'équipage seront tués lors du crash et inhumés à Truttemer le grand. Le lieutenant Kalbfleisch rescapé témoigne "Nous volions à 300 mètres d'altitude à la recherche des feux posés par le réseau de résistance lorsqu'un obus a touché le compartiment du navigateur. A 150 mètres, nous avons sauté et l'appareil s'est écrasé aussitôt après. Les allemands nous ont tiré dessus pendant que nous descendions. Je n'ai pas eu le temps de cacher mon parachute et je l'ai jeté dans une rivière proche"Le sergent Porter autre rescapé est tombé à proximité des batteries de DCA allemandes "J'ai passé une haie, je l'ai suivie en courant en passant prés de plusieurs pièces de DCA à ma gauche et à ma droite… évitant ainsi de justesse ceux en fait qui nous avaient abattus"
Le 11 Avril 1944 vers 23h15, un Halifax en mission de ravitaillement des maquis de la région touché par la DCA, passait en flammes au dessus du bourg de la petite Savetiére (Commune de Sainte Gauburge) en éclairant les maisons d'une immense lueur. Ses moteurs tournant à plein régime, il s'écrasait à environ 200 mètres de la route de Paris. On retrouvera dans les débris une grande quantité de produits pharmaceutiques, postes radio, destinés au maquis. Les huit membres de l'équipage Anglais et Canadiens sont enterrés à Saint Hilaire sur Rille prés de Aube (Orne).
Dans la nuit du 9 au 10 Mai 1944 un short Stirling du 90 eme Squadron basé à Tudenham, Suffolk, est touché par la batterie de Berniéres le Patry et s'écrase vers 23H45 à Saint Jean des Bois (Tinchebray). Trois hommes d'équipage sont cachés dans la forêt de Gers (Témoignage de André Rougeyron) et ravitaillés par un cultivateur Henri Durand habitant les Gériers. "Nous partons pour la forêt et après plusieurs appels découvrons trois gaillards bizarrement accoutrés s'approchant craintivement". Il s'agissait de Ph. Green, Royston John et de Charles Potten. "Par la suite, j'apprends que le docteur Ledos a été arrêté, et je demande à Bourgoin d' abriter mes pensionnaires à l'Ermitage". Green témoigne "C'était mon 31 eme vol et nous avions pour mission de lâcher armes et approvisionnement sur un terrain situé dans le sud de la France. Nous devions effectuer ce trajet en respectant un horaire rigoureux, franchir la côte immédiatement après le crépuscule et au retour, être hors de France avant l'aurore. Nous volions prés du sol sans avoir éveillé exagérément les défenses allemandes. Nous avons été touchés par la DCA (Il s agissait de la DCA de Berniéres le Patry ). Moteur tribord en feu, moteur bâbord hors d'usage. Trop bas, nous ne pouvions sauter en parachute. Il fallait donc s'écraser avec la machine... L'un après l'autre, nous sommes sortis dans l'herbe longue et drue, une bonne terre de France ferme et sûre" témoignera l’un des rescapés.
Témoignage personnel:
Le 16 Juillet 1944, alors que nous étions réfugiés à Bursard, nous apprenons qu'un bombardier venait de s'écraser de nuit prés de Larré au lieu dit "La Chouannerie". C'était un Halifax qui, dans le cadre d'une mission SOE, devait larguer ses parachutes sur le terrain "Goudron" situé prés de Radon en bordure de la forêt d'Ecouves. Mais les allemands avaient semble t il déplacé les feux de balisage. L’avion trompé ne put éviter la Flak. Les munitions stockées à bord explosèrent une grande partie de la nuit.Nous trouverons dans la forêt un poste émetteur certainement destiné au réseau de résistance local.
Rappelons quelques messages diffusés par la BBC parmi tant d’heures d’écoute mais généralement vers 19 heures et destinés aux résistants de notre région. Chaque français rempli d’espoir les écoutait avec attention mais sans pouvoir deviner leur signification :
"ICI LONDRES, LES FRANCAIS PARLENT AUX FRANCAIS"...
"Chaque tiroir a sa clé"
"Noémie a un bouquet de violettes"
"Elle a cueilli de pleins paniers de fraises"
"Nous aimons le civet"
Qui ne connaît pas au moins quelques-uns de ces messages ? Derrière une phrase amusante ou bizarre se cachait souvent une grave décision: la préparation d’un atterrissage, la réception de matériels ou d’hommes parachutés, ou même l’organisation d’opérations de guérilla...
Dans notre département Edouard Paysant fut le chef de cette organisation dénommée le BOA et créée par Londres… "je suis fier de l’avoir connu" Sa silhouette d’homme tranquille, présente aux abords du terrain de sport des Ormeaux, ne pouvait me laisser soupçonner une telle responsabilité, lourde de dangers, à la merci de trahisons inattendues ou de bavardages imprudents. C’est en Aout 1943 lors de son départ précipité de notre région que j’ai mesuré l’importance et l’efficacité de son œuvre.Les terrains sélectionnés et acceptés par Londres étaient soigneusement préparés avant de demander une opération aérienne, qu’elle soit de parachutage ou d’atterrissage. Il fallait d’abord rechercher l’endroit où elle pourrait être effectuée avec le maximum de chances de réussite et la plus grande sécurité possible pour les hommes du comité de réception. Les normes exigées de ce que l’on appelait «le terrain» variaient selon le genre d’opération auquel il était destiné ( voir ci après ).
Extrait de « Clandestinités » de Andre Mazeline.« l’âme du BOA fut Edouard Paysant (pseudo Dominique Tinchebray) de Sées à qui Robert Aubin confia ce service en mars1943 »E. Paysant déploya une activité inlassable. il sacrifia tout à la cause qu’il servait. Son dévouement, son audace, son allant, firent l’admiration de ceux qui le connurent. Il forçait l’estime et l’affection par ses qualités d’homme qui égalaient ses vertus de chef.
Dans le département, il prospecta et fit homologuer une vingtaine de terrains, recruta leur chef et leurs équipes, organisa le service de liaison par radio avec Londres par courrier avec Paris, dirigea les premières réceptions d’armes et de matériel, assura le sauvetage et la protection d’aviateurs alliés abattus, le camouflage des réfractaires. Toutes les formes de résistance l’intéressaient, il ne s’accordait aucun loisir, aucun répit. Sa Simca bien connue des initiés sillonnait en tous sens le département.C’est à la suite du sauvetage particulièrement audacieux des rescapés d’une forteresse volante de l’USAAF (Deux victimes, six évadés, deux prisonniers) abattue aux environs de Belfonds à la Pilliére le 4 juillet 1943 (voir les détails ici), qu’il fut recherché par la gestapo avant de prendre différents postes de responsabilité dans le nord et la Bretagne. Il disparut, Victime des géorgiens de l’armée Vlassof.
La recherche de terrains était confiée en principe aux responsables départementaux. les emplacements possibles leur étaient signalés la plupart du temps par les unités de résistance locales. Dans la recherche de ces terrains Il était toujours préférable de trouver une grande étendue. Les alentours devaient être assez dégagés pour faciliter la recherche des containers ou paquets parfois dispersés sur une grande distance, ce que ne favorisait pas le choix d’une forêt attenante. Pas d’arbustes trop hauts qui pourraient cacher les lumières du balisage. Il était souvent nécessaire que le terrain soit éloigné non seulement de toute présence de miliciens, d’allemands susceptibles d’intervenir rapidement mais plus généralement de toute habitation, à moins que les habitants soient bien connus comme sympathisants et qu’il n’exista aucun risque de dénonciation ou de bavardage.
Largage de conteneur
Recherche du terrain par l’avion lanceur de containers
Un bombardier quadrimoteur occupé à larguer des containers et qui rôde au dessus de la campagne pour rechercher le terrain désigné après un échange de messages codés repasse souvent plusieurs fois au même endroit. Ailerons baissés, à la limite de la vitesse minimale de sustentation, l’avion descend à 150 mètres pour lâcher ses parachutes. L’équipage du bombardier, concentré dans sa tâche périlleuse et dont le regard scrute le sol avec une grande attention, remet ses moteurs à plein régime pour reprendre de l’altitude souvent au dernier moment. Ce type d’opération fait beaucoup de bruit dans le silence de la nuit et dans une campagne endormie, obstruée par les nuages, la brume ou la pluie. Cette opération constitue en fait une cible de choix du point de vue de la chasse allemande, malgré la présence de la pleine lune. Il y eut bien sûr des échecs… erreur de navigation, incident mécanique, absence du réseau de résistance pour des raisons indépendantes de leur volonté, terrain invisible, la météo...Trop bas les colis risquaient de s’abimer au contact du sol. Trop haut, disperses par le vent et quelquefois hors de portée des résistants, les colis étaient alors ramassés par les allemands ou des mains étrangères.
Les terrains : Aurore, Godet lapin, Eclair Goudron, Orage et d’autres encore environnant notre ville seront le théâtre de parachutages très risqués,de containers recueillis par des hommes défiant tous les dangers.On peut malheureusement citer plusieurs parachutages qui se sont très mal terminés dans notre région, au Merlerault par exemple, où plusieurs membres du comité de réception furent arrêtes et déportés, victimes de dénonciations.
Feux de balisage vus du ciel... par beau temps.
Deux agents secrets en mission, parachutés au haras des Rouges Terres avec un lot important de containers, purent transmettre leurs messages d’un refuge provisoire chez M. Cercueil, rue saint martin à Sées. Rapidement détectés par les camions gonio allemands, camions mobiles spécialement équipés pour la détection des émetteurs clandestins, les deux agents secrets purent s’esquiver dans la campagne environnante dissimulés sous des bottes de paille.
"Ce fut une guerre de la nuit faite d’organisation persévérante et de travail ingrat, de résolution méthodique et de mauvaises surprises, de complicités multiples et d’ingéniosité constante, de coups de chances et d’avatars imprévus, d’héroïsme et de trahison, de succès et de défaillances jusqu’à ce que, prés bien des sacrifices, sonne enfin l’heure de la libération"
François Bédarida (institut d’histoire du temps présent)
Nous pressentons que le grand événement tant attendu se prépare.
Tout commence par une belle soirée de ce printemps 1944, Le 22 mai vers 23 heures, un bruit de sirène lugubre et prolongé perce la nuit. Touché par la Flak locale camouflée à proximité du pont de la Madeleine enjambant la voie ferrée Alençon-Sées, l’avion, un bombardier lanceur de tracts s’embrase comme une torche des les premières salves d’une DCA dissimulée prés de la voie ferrée. L’avion en perdition, rase les toits de l’immeuble Marigny, et dans un dernier élan semble vouloir éviter les lourds clochers de la cathédrale qui se dressent face à notre maison. La cathédrale de Sées Moment d’intense émotion que je ne suis pas prêt d’oublier … Enorme explosion, le bombardier s’écrase au lieu dit la Potence à proximité d’une ferme du Buhot prés des massifs d’aubépine qui bordent un herbage. A bord six hommes d’équipage que la brigade de gendarmerie ne pourra identifier. La découverte au cimetière communal en 1998, cinquante quatre années après la date de ce crash, d’une fosse commune oubliée et d’un vieux registre mit en évidence cette date du 22 mai qui s’avérait indispensable avant d’entreprendre des recherches auprès du Ministère de la défense britannique. Cette même nuit plus de cinquante avions alliés avaient été abattus dans la région et une date précise m’était alors demandée pour orienter les recherches avec précision. Je m’étonnais jusqu’alors que les moyens techniques modernes de communications n’avaient pu permettre après la libération, l’identification de l’équipage de cet avion. Une bague et la photo d’un aviateur inconnu rapportées par deux habitants au journal L’orne hebdo, permettront ensuite de retrouver les familles dispersées dans les états lointains de l’Ontario, du Québec et de la Colombie britannique avec l’aide efficace de Madame Shirley Stone. En fait de longues et patientes recherches couronnées de succès…mais teintées de regrets si l’on considère le temps écoulé depuis cette disparition de six hommes portés disparus dans un lieu ignoré et dans des circonstances totalement mystérieuses. Cet avion inconnu appartenait à une escadrille de six bombardiers canadiens ayant pour objectif désigné le lancement de tracts sur les régions de Laval, le Mans et Alençon. Et tenant à avertir les populations de ne pas rester à proximité des points stratégiques, ponts, viaduc, gares, voies ferrées… Collage Mme Shirley Stone Une émouvante cérémonie réunit en mai 2004 dans notre ville, les membres des familles venus sur les lieux du crash et ensuite honorer la mémoire de leurs chers disparus.
Rappelons succinctement la suite des événements …Le 1er juin 1944, les brouillages n’arrivent pas à couvrir l’indicatif sonore emprunté à la 5e symphonie de Beethoven, et qui signifient en code Morse "V", comme victoire. Générique resté célèbre dans la mémoire collective française. On compta près de 200 messages ce jour là …Et enfin le message tant attendu par la résistance, le poème de Verlaine «les sanglots longs des violons blessent mon cœur d’une langueur monotone... ».Dans la nuit du 5 au 6 juin plus de mille attaques de sabotage seront commises en Normandie, précédant l’arrivée de la flotte de la libération.
Roger Cornevin-Hayton, ex sagien.
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Premier parachutage dans l' Orne
La BBC est donc devenue notre principal centre d’intérêt….les messages du soir la guerre des airs et la guerre des ondes qui se profilent apportent une note
d espoir mais le terme SOE est pour la majorité des français un terme inconnu
Ces nouvelles techniques et leur organisation entrâineront la création du BCRA a Londres et du BOA dans nos provinces
Charles de gaulle à la BBC |
L’avion et la radio révolutionnent alors les moyens d action des belligérants imposant des changements fondamentaux a la nature,au déroulement et aux formes de la lutte
Notre maire Charles Forget |
Mais a notre niveau de provincial soumis au joug allemand nous ignorions en fait l 'existence de ce service secret
Les nouvelles officielles nous parvenaient alors de radio Paris ,station d état contrôlée par l occupant et que nous écoutions en permanence en dehors des émissions discrètes et brouillées de la BBC
Il nous fallait avec une grande prudence nous caler sur la longueur d 'ondes de Londres et surtout par précaution …. ne pas y rester
Mais le BOA issu de cette nouvelle organisation en attendant un débarquement quelle était sa signification ?
Il s'agit dans le cadre de cette organisation clandestine de frapper l ennemi de manière à l affaiblir
Un comité de réception courageux vigilant, prêt à tout, caché sous les ombrages attend,… guettant désespérément l’ arrivée de l avion lanceur de containers sur le terrain balisé, quelles que soient l’heure de la nuit, la température, le brouillard, la pluie, la neige, les rafales de vent
Un équipage d’aviateurs entrâiné du SOE décollant de Tempsford avant de parachuter ses containers devait absolument découvrir les feux dissimulés dans une nature surveillée par les patrouilles allemandes Tâche périlleuse entre toutes …Ces nouvelles filtraient dans le hasard des discussions et des bavardages
container d armes
Mais parlons de l'équipage du bombardier SOE
Rappelons que le ciel de nuit est une occasion d’affronter pour les lourds bombardiers ….. les rapides chasseurs de la Luftwaffe
Chasseur de nuit Fockewulf |
Témoignage d' un pilote du SOE
"Cette bonne terre de France si attirante mais inhospitalière il nous faut la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle arrière les profondeurs de la nuit "..équipage composé de dix hommes de nationalités souvent différentes Britannique, Canadiens, australiens ,néo zélandais , polonais
« Chaque sortie dure plus de sept heures, des heures d’un vol angoissant dans la solitude nocturne, passées a survoler la mer toujours hostile et la terre ennemie, à surveiller un vide que peut a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin, a scruter un néant que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel éclatement de la flak _ »
Bombardier lançeur de containers |
La navigation relative a la recherche d un terrain balisé par une nuit de pleine lune ,feux éteints présentait des difficultés toutes particulières pour 'l 'équipage en mission spéciale, qui pour mener sa tache à bien ,devait être capable de repérer avec la plus grande précision dans la nuit noire une cible minuscule mal définie après avoir volé pendant des heures au dessus du territoire ennemi"
Nos résistants ou comités de réception avaient ordre de choisir des sites aisément repérables du ciel mais pour de multiples raisons cela n'était pas toujours chose possible et l' avion ayant enfin trouvé sa zone de largage devait parfois chercher encore ......longuement les lumières destinées à le guider et qui pouvaient être cachées par un bois ou les versants d une vallée
Le navigateur du bombardier devait souvent recourir à la lecture des cartes et a la navigation a l'estime ce qui exigeait du pilote qu'il vole a basse altitude au dessus de la campagne quel que soit le lieu
terrain balisé par la résistance |
La tache des comités de réception de la résistance était quelquefois hérissée de difficultés et souvent encore plus compliquée après le lancement des containers d'armes sur le terrain choisi et ayant fait l'objet d'un message secret a la radio
Les résistants devaient éclairer et surveiller la zone identifiée par un nom de code
Exemples
Aurore ( Rouges terres ) Lapin( Mortrée ) Orage ( Macé ) Eclair ( Tanville) Grêle ( Echauffour ) Ilot ( Le sap) Levite ( Ranes ) etc...
Le risque d 'attirer l'attention au sol grandissait a chaque minute passée par l appareil dans le voisinage d'une campagne tranquille Des le milieu de la guerre ,les allemands s'étaient équipés de radar permettant de détecter et donc d intercepter les avions en vol ou en cours de recherche du terrain
Inutile de dire qu'un bombardier lourd occupé à larguer du matériel ,volant ailerons baissés juste au dessus de la vitesse minimale de sustentation et dont l'équipage avait l'attention attirée pour tout ce qui se passait en dessous de lui ,constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible rêvée
Par la suite en combinant Euréka en vol et S phone au sol il semblait possible de ne plus se laisser arrêter par des nuages ou des bancs de brume pour déterminer plus rapidement l'emplacement de la DZ( dropping zone)
La cause plus probable d'incident était en fait
l interception des membres du comité de réception par la feldgendarmerie,c' est la raison pour laquelle les résistants se faisaient volontiers fabriquer un faux permis de garde chasse ou de médecin qui permettait de circuler après le couvre feu
Le dixième des échecs nocturnes était dû d' après les pilotes a des erreurs de navigation Ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,,situation due quelquefois a des problèmes techniques ,quelquefois marquée par l 'absence du comité de réception pour des raisons indépendantes de sa volonté
Des accidents exceptionnels pouvaient survenir ,ainsi sur le terrain .x. dans notre département c est un Dornier de la Luftwaffe qui survint à la place de l 'avion allié attendu et qui mitrailla les hommes rassemblés au sol causant quelques dégâts parmi les troupeaux d'animaux Une vache fut tuée et comme par hasard c 'était d ' après le fermier la plus belle du troupeau ...
Même si l'avion et le comité de réception arrivaient tous deux au bon endroit au bon moment le parachutage pouvait lui même poser problème , seuls les pilotes les plus expérimentés savaient évaluer avec précision leur altitude Si l'avion volait trop bas les colis risquaient de se détériorer et les hommes de se blesser , Trop haut et un coup de vent suffisait a disperser les containers dans la nature et hors de portée
Vol de nuit..... feux éteints L 'équipage composé d 'aviateurs chevronnés a la recherche du terrain balisé devait prendre en compte par exemple les différents types de repéres au sol en énumérant leurs avantages et leurs piéges
Commençons par les énumérer
l 'eau
Toujours plus facile a repérer que n importe quel autre élément ... Même si la nuit est profonde un point d 'eau est facile à repérer dés lors qu'il se trouve entre vous et la source de lumière
Lorsque la lumière est diffusée par les nuages on peut voir l'eau a grande distance,
Au delà de la visibilité de tous les éléments susceptibles de les aider l'eau reste le meilleurs repère sauf si on parle bien sûr de la côte et des grands fleuves qui sillonnent la région
Bois et forêts
Les grandes forêts, elles sont d'excellents repères,pour l équipage a la recherche des feux balisés Les bois peuvent être particulièrement identifiés lorsque vous arrivez aux abords de votre zone de lancement en comparaison par exemple d 'une photo aérienne représentant la région
voies ferrées
Comme l 'eau les rails brillent lorsque ils se trouvent entre vous et la lune
routes
une grande route nationale bordée de peupliers et coupant le paysage peut vous être très utile pour vérifier
Localités importantes tout ce qui ressemble à une grande ville ou un centre industriel doit être évité en raison de la présence possible d' une DCA
Une ville est aussi bien caractérisée par les forêts qui l'entourent et d 'autres points caractéristiques que le pilote ou le navigateur ont pris le soin de noter
Notons en passant la difficulté a identifier un terrain balisé en plaine et quelquefois en pleine forêt
j'ai rappelé sommairement les précautions prescrites par Hugh Verity avec lequel j'ai communiqué durant quelques années On peut considérer que les recommandations succinctes ci dessus relatives aux points de repère concernent aussi bien les pilotes de bombardiers du SOE( Halifax Lancaster Liberator ) que les pilotes de Lysander ayant pour tache d acheminer et de récupérer des agents secrets sur le territoire national
Plusieurs personnalités appartenant a la résistance furent ainsi conduits de nuit en Grande Bretagne ou déposés sur le territoire national sur des terrains dont les noms sont gardés secret
Correspondant avec Hugh verity et me reportant a l 'article suivant issu de son ouvrage" we landed by moonlight" je lui ai donné la solution de son problème
Traduction de son article issu de " we landed by moonlight"
édité dans les années 50
Le risque d 'attirer l'attention au sol grandissait a chaque minute passée par l appareil dans le voisinage d'une campagne tranquille Des le milieu de la guerre ,les allemands s'étaient équipés de radar permettant de détecter et donc d intercepter les avions en vol ou en cours de recherche du terrain
Inutile de dire qu'un bombardier lourd occupé à larguer du matériel ,volant ailerons baissés juste au dessus de la vitesse minimale de sustentation et dont l'équipage avait l'attention attirée pour tout ce qui se passait en dessous de lui ,constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible rêvée
Chasseur de nuit Fockewulf |
S-Phone
Description
Description
Traduit de l'anglais-Le système S-Phone était un système de radiotéléphone duplex UHF développé pendant la Seconde Guerre mondiale, destiné aux agents exécutifs des opérations spéciales travaillant derrière les .lignes.. Wikipédia (anglais)
l interception des membres du comité de réception par la feldgendarmerie,c' est la raison pour laquelle les résistants se faisaient volontiers fabriquer un faux permis de garde chasse ou de médecin qui permettait de circuler après le couvre feu
Le dixième des échecs nocturnes était dû d' après les pilotes a des erreurs de navigation Ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,,situation due quelquefois a des problèmes techniques ,quelquefois marquée par l 'absence du comité de réception pour des raisons indépendantes de sa volonté
Des accidents exceptionnels pouvaient survenir ,ainsi sur le terrain .x. dans notre département c est un Dornier de la Luftwaffe qui survint à la place de l 'avion allié attendu et qui mitrailla les hommes rassemblés au sol causant quelques dégâts parmi les troupeaux d'animaux Une vache fut tuée et comme par hasard c 'était d ' après le fermier la plus belle du troupeau ...
Même si l'avion et le comité de réception arrivaient tous deux au bon endroit au bon moment le parachutage pouvait lui même poser problème , seuls les pilotes les plus expérimentés savaient évaluer avec précision leur altitude Si l'avion volait trop bas les colis risquaient de se détériorer et les hommes de se blesser , Trop haut et un coup de vent suffisait a disperser les containers dans la nature et hors de portée
Vol de nuit..... feux éteints L 'équipage composé d 'aviateurs chevronnés a la recherche du terrain balisé devait prendre en compte par exemple les différents types de repéres au sol en énumérant leurs avantages et leurs piéges
Commençons par les énumérer
l 'eau
Toujours plus facile a repérer que n importe quel autre élément ... Même si la nuit est profonde un point d 'eau est facile à repérer dés lors qu'il se trouve entre vous et la source de lumière
Lorsque la lumière est diffusée par les nuages on peut voir l'eau a grande distance,
Au delà de la visibilité de tous les éléments susceptibles de les aider l'eau reste le meilleurs repère sauf si on parle bien sûr de la côte et des grands fleuves qui sillonnent la région
Bois et forêts
Les grandes forêts, elles sont d'excellents repères,pour l équipage a la recherche des feux balisés Les bois peuvent être particulièrement identifiés lorsque vous arrivez aux abords de votre zone de lancement en comparaison par exemple d 'une photo aérienne représentant la région
voies ferrées
Comme l 'eau les rails brillent lorsque ils se trouvent entre vous et la lune
routes
une grande route nationale bordée de peupliers et coupant le paysage peut vous être très utile pour vérifier
Localités importantes tout ce qui ressemble à une grande ville ou un centre industriel doit être évité en raison de la présence possible d' une DCA
Une ville est aussi bien caractérisée par les forêts qui l'entourent et d 'autres points caractéristiques que le pilote ou le navigateur ont pris le soin de noter
Notons en passant la difficulté a identifier un terrain balisé en plaine et quelquefois en pleine forêt
j'ai rappelé sommairement les précautions prescrites par Hugh Verity avec lequel j'ai communiqué durant quelques années On peut considérer que les recommandations succinctes ci dessus relatives aux points de repère concernent aussi bien les pilotes de bombardiers du SOE( Halifax Lancaster Liberator ) que les pilotes de Lysander ayant pour tache d acheminer et de récupérer des agents secrets sur le territoire national
Plusieurs personnalités appartenant a la résistance furent ainsi conduits de nuit en Grande Bretagne ou déposés sur le territoire national sur des terrains dont les noms sont gardés secret
Correspondant avec Hugh verity et me reportant a l 'article suivant issu de son ouvrage" we landed by moonlight" je lui ai donné la solution de son problème
Traduction de son article issu de " we landed by moonlight"
édité dans les années 50
"la nuit du 16 au 17 Août 1943 Je me dirigeai vers Couture sur Loire ;;;;entre Sées et 'Alençon j ai eu une expérience pénible a 22;25 toutefois exceptionnelle sur les routes de France , Juste un mile devant moi, je vis un avion en flammes victime sans aucun doute d'un chasseur allemand Dans la lueur des flammes j'espérai découvrir un parachute mais rien .....j 'avais un paquet a délivrer à Dericourt ..."
Après quelques recherches sur les documents en ma possession je lui précisais que cet avion en flammes rencontré lors de sa mission en cours était un Lancaster de la RAF touché lors d'un raid sur Turin ( ref à bomber command losses de la RAF ( wr chorley )edition 1943
NOTE adressée à HUGH VERITY concernant le Lancaster tombé au Chenay dans la nuit du 16 au 17 aout 1943
Squadron Leader John Russell Watson - Pilot
Sergeant Adrian Bernard Heyes - Flight Engineer of Birmingham
Sergeant Walter Bell Pettet - Wireless Operator/Air Gunner of Edinburgh
Sergeant Charles Edward Brook - Bomb Aimer of Boldon Colliery, County Durham
Sergeant Richard Clifford - Mid Upper Gunner
Sergeant Stanley Eastwood - Rear Gunner
De Tempsford aérodrome secret (sud ouest de Cambridge ) deux heures de vol suffisaient a un bombardier spécialement modifié et adapté aux parachutages de nuit pour lancer ses containeurs sur la DZ ( dropping zone ) préparée par les résistants
le lysander |
Après quelques recherches sur les documents en ma possession je lui précisais que cet avion en flammes rencontré lors de sa mission en cours était un Lancaster de la RAF touché lors d'un raid sur Turin ( ref à bomber command losses de la RAF ( wr chorley )edition 1943
NOTE adressée à HUGH VERITY concernant le Lancaster tombé au Chenay dans la nuit du 16 au 17 aout 1943
Squadron Leader John Russell Watson - Pilot
Sergeant Adrian Bernard Heyes - Flight Engineer of Birmingham
Sergeant Walter Bell Pettet - Wireless Operator/Air Gunner of Edinburgh
Sergeant Charles Edward Brook - Bomb Aimer of Boldon Colliery, County Durham
Sergeant Richard Clifford - Mid Upper Gunner
Sergeant Stanley Eastwood - Rear Gunner
De Tempsford aérodrome secret (sud ouest de Cambridge ) deux heures de vol suffisaient a un bombardier spécialement modifié et adapté aux parachutages de nuit pour lancer ses containeurs sur la DZ ( dropping zone ) préparée par les résistants
Fin fevrier 1943 Premier parachutage ans l' orne BOA
Etaient présents Bob, figaro ,( noms de code,? )Granger Denormandie ( Macé ), Lefévre de chailloué , Cosnard de Belfonds
l 'adjudant Thual et le gendarme Collet ces deux gendarmes appartenant a la brigade de Sées
Deux heures de vol... suffisaient aux "avions lançeurs "avec pour objectif un parachutage dans notre département
"le chlorate fortifie les dents " Tel est le message diffusé par la BBC; Message uniquement compris et assimilé par les résistants en attente de cette intervention planifiée par Londres le SOE et les groupes de résistance locaux
Premier lieu de lancement Saint Leonard des parcs prés du Haras des rouges terres Nom du terrain AURORE
On note la présence de deux gendarmes lors de ce lancement
Notons que la brigade sagienne paiera un lourd tribu
Quatre gendarmes seront déportés à Ellrich .....un seul reviendra de cet enfer
Pendant l'Occupation, les missions de la gendarmerie sont commandées par le gouvernement de Vichy et par l'occupant. Des gendarmes participent ainsi à la déportation des Juifs et à l'arrestation des réfractaires au service du travail obligatoire.
D'autres choisissent la voie de la Résistance et combattent pour la libération du pays, seuls ou en unités constituées (groupements Daucourt et Thiolet notamment).
Structure traditionnelle ou pas, le travail de la gendarmerie D'autres choisissent la voie de la Résistance et combattent pour la libération du pays, seuls ou en unités constituées (groupements Daucourt et Thiolet notamment).
s avère aussi ingrat que délicat
Les brigades doivent surveiller ,protéger ,arrêter , signaler et tout cela contre leur gré , à la merci des menaces et des représailles de l occupant
Second parachutage a cette date 4 tonne d'armes seront entreposées dans le clocher de l église de Goulet Un dépôt a été constitué à Prépotin dans le Perche
Second parachutage a cette date 4 tonne d'armes seront entreposées dans le clocher de l église de Goulet Un dépôt a été constitué à Prépotin dans le Perche