Mais l’exaspération et la rancune
des hommes plaçès sous le joug germanique à l’intérieur des
terres se faisaient de moins en moins silencieuses et les réseaux de
résistance se manifestaient chaque jour dans nos villes et nos campagnes
Retraçons cette période troublée qui préçéda le débarquement
La Corse premier département français si proche de nous venait d’être libérée .L’espoir commençait à renaitre
NUITS SAGIENNES
EXTRAITS DE JOURNAL
Résumons les faits Notre attention ,mon frére et moi , avions été attirés par le bruit de ces avions la nuit , un bourdonnement lancinant qui pouvait se prolonger très tard …peut être même jusqu’à l’aube
J’étais toutefois dans
Windows anti radar larguées par les bombardiers |
Interdit d y toucher dira le maire ….C harles forget
Une grande affiche est placardée sur le mur de la mairie
Des parachutes oubliés , des tracts et même un poste emetteur perdu et destiné à un groupe de résistants composant un comité de réception Enfin pour nous les jeunes le mystère le plus total
Ces bandes métalliques que l on trouvait dans les jardins et même sur les toits des habitations étaient l' objet de toutes les interrogations.
Elles nous inquiétaient et pourtant aujourd 'hui la réponse est simple
Les ondes radar émises par les radar au sol allemands se réfléchissaient sur les nuages de " windows" et formaient sur
l écran radar allemand au sol une masse compacte et fuyante empêchant toute localisation précise de l'escadrille alliée mais également la destination prise par l 'escadrille détectée et caché sur l 'écran par le nuages
Les anglais avaient réussi là un bon coup....pour tromper l'ennemi
MAIS CE DIMANCHE 4 JUILLET 1943 à 11 heures 30 L'US AIR FORCE SE MANIFESTE
Cent soixante cinq forteresses volantes B17, décollant des bases du Sud Est de l'Angleterre, sont dépêchées ce jour de "l'independence day" sur les objectifs définis par l'état major de l'US Air Force. Cent parmi elles mettront le cap sur les usines Gnome et Rhône, fabriquant des moteurs d'avions allemands Focke-wulf. Les soixante autres auront pour objectif les écluses de La Pallice. Plusieurs installations environnantes, dont la gare de triage du Mans et l'aérodrome adjacent, seront également visées.
En
ce dimanche d'été, les Sagiens témoins de ce drame
se souviendront que ce jour là, le ciel était bleu sans nuages
lors du passage de la formation de l'US air force. Et pourtant les
chasseurs de combat Thunderbolt et Spitfire accompagnant les
forteresses seront rappelés prématurément par leurs bases d'origine en raison d'une détérioration des
conditions météo en Grande Bretagne. Handicap
certain pour ces lourds bombardiers privés d'assistance lorsqu'il
s'agit d'affronter la chasse
allemande toujours à l'affût.
Selon
les rapports maintenant disponibles aux archives américaines, la première
partie du vol se déroulera sans
incidents notables et si l'on se réfère
aux sources
militaires, les pilotes témoigneront avoir
atteint leurs objectifs
respectifs.
VOIR LE LIEN VERS L ALBUM ROGER CORNEVIN BELFONDS LA PHILIPPIERE INTRODUCTION DE CET ARTICLE
Extrait de Ce 4 ' juillet 1943 " independence day "de Roger Cornevin_Hayton
Lien vers l'album commenté "Belfonds la Philippière"
'4juillet 1943 crash d un B 17 ou forteresse volante à Belfonds
RETROSPECTIVE
19 juillet 1940 Winston Churchill créa le SOE "Nous mettrons le feu l Europe".....et l Orne devint ainsi l un des premiers départementsles plus actifs
Sa mission ..... soutenir les divers mouvements de Résistance
Le Special Operations Executive (SOE, « Direction des opérations spéciales ») est un service secret britannique qui opérera pendant la Seconde Guerre mondiale (créé le 19- par Winston Churchill et dissous le ),
Le SOE la situation internationale
En ce mois de juin 1940 l Angleterre découvre sa solitude,
.jours cruciaux où elle reste seule nation au combat devant la toute
puissante machine de guerre allemande forgée par Hitler Seule tandis
que l URSS reste liée à l Allemagne hitlérienne par le pacte d
amitié et de non agression alors que les USA n ont pas encore subi
le choc de Pearl Harbour
Pour tenir et se défendre il reste à l Angleterre les débris de
ses troupes réembarquées à Dunkerque
Il lui reste aussi les qualités traditionnelles la ténacité et
la force d âme de son peuple
C’est dans une telle ambiance que le 17 juin 1940 le général de Gaulle gagna l’Angleterre et lança son appel dés le lendemain de
son arrivée
LE SOE sera alors crée par Churchill le 16
juillet1940 « Nous mettrons le feu à l Europe » ref
Soe in France par MICHAEL RD FOOT historien
Le soe etait un organisme majeur qui devait frapper en territoire
ennemi vite et fort Ses operations devaient être caractérisées par
la soudaineté la ruse et la souplesse et frapper l ennemi aux
défauts de sa cuirasse militaire et économique Le SOE crée par
Churchill fut donc un service secret autonome chargé d une mission
classique…la guerre subversive…. mais en apportant une aide
puissante et inestimable aux groupes de resistants héroiques issus
de nos villes et nos campagnes
Pour être conscient
et informés du déroulement des evenements et de la coopération
entre le SOE et la Résistance il a fallu attendre quarante années
le document officiel de 800 pages « soe in France » de Michael
Foot publié en 1966 en Angleterre mais interdit de publication en
France par les Anglais c’est seulement en 2008 qu il fut publié en
France
Pourquoi ce
livre fut interdit de diffusion en langue française par les
anglais ? et non pas par les français )
Parce qu il
écornait l’image complaisamment entretenue selon laquelle la
Resistance dont la grandeur ne prêtait pas au doute aurait été une
affaire purement française ( jean louis Crémieux –Brillac " soe in france " par Michael Foot )
Surtout comme le montre jean louis Crémieux Brilhac dans un
substantiel avant propos la surprise est extréme de découvrir l
ampleur de l action directement menée en France par les britanniques
et le nombre de français qui y furent engagés Ce renversement de
perspective explique que ce livre ne paraisse qu’aujourd,hui en
français
Il est évident que moi-même simple habitant de ma petite ville
normande je ne pouvais
qu’ ignorer l existence de ce service secret surtout lorsque les nouvelles nous parvenaient de radio Paris station d état controlée par l occupant et que nous écoutions en permanence en dehors des emissions discrétes et brouillées de la BBC
qu’ ignorer l existence de ce service secret surtout lorsque les nouvelles nous parvenaient de radio Paris station d état controlée par l occupant et que nous écoutions en permanence en dehors des emissions discrétes et brouillées de la BBC
L article ci-joint n est pas un article partisan mais une mise au
point tardive qui met en évidence l action des services secrets
britanniques 50 années plus tard après la fin de la 2eme guerre
mondiale Action conduite par Churchill qui avait déçidé selon
ses termes « mettre le feu à l Europe »en déplaçant la
guerre sur le terrain de la guerre subversive
En paralléle avec le but du SOE et la publication de ce document,
j essaie de développer sans prétention l histoire sagienne
telle que je l ai vècue et perçue pendant et après l
occupation de juin 1940 à 1944 et ensuite après la libération Comme
tout jeune de mon age je n étais pas en mesure d interpréter les
évenements qui conduisaient ma vie sagienne
Après des débuts fort précaires les membres du SOE purent
toutefois mettre sur pied un réseau de recrutement et établir un
programme d instruction qui comprenait une initiation aux methodes de
l espionnage, des cours de radio, de sabotage, des exercices de
commando, close combat, de parachutage et d autres disciplines peu
orthodoxes
Dans l imaginaire du grand public les agents des services spéciaux
sont de veritables surhommes la réalité est bien différente elle
dépasse souvent en intensité dramatique tout ce que la littérature
consacrée à la seconde guerre mondiale a pu inventer
Parmi les hommes et les femmes recrutés et entrainés au rôle d
agent secret figuraient un dessinateur de mode, un artiste,un
publiciste, un receptionniste d hotel, un ingenieur etc ???bref
des représentants de toutes les branches de l activité sociale Leur
seul trait commun _en dehors de leurs qualités de sang froid
d’ingeniosité et de courage _était leur parfaite connaissance du
français et de la France Le SOE avait choisi un genre qui requiert
une extréme bravoure Ces hommes et femmes ordinaires nantis d un
passé normal de civils revinrent après la guerre à des activités
bien moins spectaculaires quoique utiles à le société
Prenons le cas de Culioli chef du réseau Monkey Puzzle
considéré comme « un heros de Churchill » et qui après
des interventions héroîques dans le cadre des parachutages
clandestins fut blessé torturé et déporté Après ses activités
de resistant il reprit sa tâche administrative à Alençon comme
contrôleur des impôts et décéda en 1994 à Mortagne au Perche et
inhumé à Gesvres ( Mayenne )
Les agents secrets hommes et femmes tous volontaires n ont la plupart
du temps pas été préparés à l impitoyable guerre de l ombre mais
ce sont des etres humains qui connaissent la peur, l angoisse
permanente de vivre dans un milieu hostile
Il est un fait ;;sauf une minorité directement impliquée
;directement dans le conflit;nous ignorions totalement totalement
la création et l existence de cet organisme et en conséquence
le déroulement des drames aériens qui se déroulaient au dessus de
nous, autour de nous ;dans les villes et les campagnes de nos
départements et qui avaient pourtant pour but de délivrer les
français de la gangue nazie Evenements clandestins préparés dans
le plus grand secret qui se déroulaient la nuit et impliquant un
minimum de volontaires prêts à tous les sacrifices C est donc la
raison pour laquelle j ai tenté de comprendre le déroulement des
actions entreprises par les belligérants
Si dans l esprit des
français deux ensembles d acteurs ont animé la resistance, la
France libre et ses envoyés d une part et les formations de
resistants…….. il faut donc en réalité en ajouter un
troisieme : les Anglais et plus précisement le SOE, la BBC
et la RAF (royal air force)
Pour créer cette
intervention britannique Churchill avait besoin de français
parfaitement bilingues et créa donc à l interieur de cette
organisation une section française commandée par le colonel
Buckmaster qui fut l animateur du SOE pour la France à tel point que
les réseaux dans notre pays seront appelés réseaux Buckmaster Une
cinquantaine de reseaux soit 1000 agents relevant de la section F du
SOE de conception britannique avait été relevée dans toutes les
regions de France On y ajoute comme je le souligne la présence
organisée et constante de réseaux britanniques ( réseaux Autogiro
Chesnut Monkey puzzle Scientist, Pimento etc…)répartis
dans nos différents départements ou pres de 2000 agents se
livraient à la guerre subversive
Le general de
gaulle accepta difficilement que des français combattent dans une
organisation britannique et il créa a son tour le BCRA de la
France libre
Entre le BCRA de
la France libre crée par le general de gaulle et la section F
donc française du SOE la cooperation pour efficace qu
elle fut devint inévitablement competitive, Des heurts fréquents et
parfois rudes emailleront les échanges entre les deux partis
Les débuts du BCRA
composé de français volontaires furent donc hésitants en raison de
désaccords entre le gouvernement britannique et le général de
gaulle
En complément
ajoutons que les britanniques disposaient d une aviation apte à
remplir les missions les plus diverses dans le cadre des parachutages
Les anglais fournissaient naturellement au BCRA le matériel le
transport et les services de réception des émissions clandestines
en leur laissant toute liberté d action
Et nous arrivons à
la simple conclusion …si on raisonne rapidement et simplement .
Sans la BBC, pas de messages secrets definissant les lieux et dates
de rendez vous nocturnes pour les parachutages …Sans la RAF . pas d
avions pas de munitions…. pour la France résistante des villes des
campagnes et des forêts donc une armée de résistants héroiques
livrés à eux mêmes et sans moyens
Malgré l immense
courage et l’esprit de sacrifice démontrés par la resistance ses
moyens utilisés auraient donc été amoindris sinon très affaiblis
Ou inexistants en
raison de l absence des britanniques
La voie des airs
dominée par l aviation britannique opposée à la luftwaffe fut donc
l élement vital
et prépondérant qui permit a la Resistance française de rivaliser
avec succés contre l ennemi occupant
Les chiffres et les
faits sont là C’est grâce au SOE que parvinrent à destination
des milliers de tonnes d’armes et d explosifs envoyés pour aider
les réseaux et les comités de réception
Le problème du SOE
…le manque d avions Heureusement l’US Air force viendra
à la rescousse
plus tard dans le cadre des missions Harry
Notons pour le
démontrer que Six Halifax du SOE furent abattus dans notre
département
Sainte
Gauburge Tinchebray Larré Aube Ecorcei Bernieres
Plusieurs
parachutages Les nuits sagiennes
En
me reférant aux archives departementales j ai compté 300
PARACHUTAGES ;;;;dans
notre département par les avions du SOE
l’ Orne
constituait un département clé favorisé encore par la nature de
ses paysages, petites plaines ou campagnes protégées, hauteurs
boisées, entourées de haies vives et de vergers de pommiers,
accessibles par des chemins creux couverts et secrets ( ref archives
départementales)
Les bombardiers
du SOE décollaient de Tempsford 2 heures de vol suffisaient pour
atteindre notre département
Temoignage
d un pilote de Halifax bombardier du SOE
Le
Halifax bombardier de la RAF basé à
Tempsford aérodrome secret de la RAF spécialement transformé
aménagé et chargé de ses containers emporte armes munitions
médicaments destinés à la résistance locale
Un
comité de réception courageux
(citons les groupes Tessier, Cercueil
etc..°,)vigilant, prêt à tout, caché sous les ombrages nous
attend, guettant désespérément notre arrivée quelles que soient
l’heure de la nuit, la température, le brouillard, la pluie, la
neige, les rafales de vent et il nous faut absolument découvrir les
feux dissimulés dans une nature surveillée par les patrouilles
allemandes Tâche périlleuse entre toutes qu’il nous fallait
assumer
Rappelons
que le ciel de nuit est une occasion d’affronter
pour les lourds bombardiers ….. les rapides chasseurs de la
Luftwaffe
Cette
bonne terre de France si attirante mais inhospitaliére il nous faut
la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage
perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle
arriére les profondeurs de la nuit
..Equipage
composé de dix hommes de nationalité souvent différente
Britannique, Canadiens, australiens polonais néo zelandais etc..
«
chaque sortie dure plus de sept heures, des heures d’un vol
angoissant dans la solitude nocturne, passées a survoler la mer
toujours hostile et la terre ennemie, à surveiller un vide que peut
a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin, a scruter un néant
que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel
éclatement de la flak _ »
Les
nouvelles…… nous les jeunes nous ignorons tout de la politique et
de ses effets mais nous commençons à comprendre que des faits
exceptionnels se déroulent au dessus de nos têtes la nuit dans nos
campagnes et l ombre de nos forêts
Il
faut comprendre également que notre esprit était faussé par la
propagande permanente diffusée sur les chaines de
radio du gouvernement radio paris etc..
Extrait de mon
journal
« Le poste de
T.S.F. familial était lui toujours présent, là, prés de la
fenêtre, dressé sur un meuble en bois ciré, dans notre petite
cuisine qui nous sert de salle à manger .La B.B.C.avec les
quatre coups annonciateurs de « la symphonie de Beethoven « c’etait
presque notre raison de vivre . Chaque soir malgré le brouillage,
alors que les aiguilles de notre « Pendastrava « style
« Art Déco « fonctionnant avec des piéces de dix francs,
marquent 8 heures, nous écoutions religieusement en sourdine les émissions en essayant de trouver une signification aux messages
mystérieux et codés diffusés par l’émetteur anglais . Messages
à destination des « réseaux de l’ombre « sans aucun
doute . !
Pour nous c’est presque l’ébauche d’un acte
de rebellion que l’écoute réguliére et clandestine de cette
emission destinée aux nations opprimées .Encore faut il être trés
prudent ..., bien fermer les deux portes et notre unique fenêtre,
tendre avec précaution le rideau noir qui camoufle notre vitrine,
et se concentrer pour percevoir une voix lointaine quelquefois
inintelligible et nasillarde perturbée par les brouillages allemands
Un après midi un
alsacien de la wehrmacht entrant doucement dans notre salle à manger
est venu nous prévenir que l on percevait les sons propres à la BBC
dans le salon ou les clients attendaient patiemment leur tour
Nous ne pouvons
oublier les excellents commentaires de Maurice Schumann qui chaque
jour par le canal de la BBC vantaient l unité d action de tous les
alliés et on commençait à percevoir une lueur d espoir
. Ces voix d’outre manche nous faisait oublier
les diatribes de propagande que nous assénait chaque soir Jean
Hérold Paquis le chantre de radio Paris .
Mais on parlait déjà de nous enlever notre
valeureux poste ....par ordre de la Kommandantur _ »
Reflexions
personnelles
RESUMONS
Pour ce qui est de la lutte clandestine organisée par les réseaux
de résistance, une évidence s’imposait, on ignorait tout du SOE
mais on découvrait que les conquêtes techniques et en particulier
la radio constituaient des atouts aux effets incalculables.
Que
pouvait faire la résistance si les combattants de l’ombre, même
pourvus d’un courage exceptionnel, n’avaient eu pour eux la voie
des airs, sans la possibilité offerte de la sorte à la France libre
et aux alliés de pénétrer au coeur d’un territoire occupé par
l’ennemi, en rivalisant avec les dangers de la mer, les défenses
des frontières et des fortifications. Comment les groupes de
résistants auraient ils communiquer avec nos futurs libérateurs ?
Tous ces événements
se déroulaient la nuit »La lune a été pour le SOE une
déesse encore plus puissante que dans les religions antiques du
moyen orient « Recevoir
du ciel par une nuit de pleine lune, quel que soit le temps, des
armes, des munitions, des médicaments… tel était l’enjeu de
cette lutte qui opposait sur terre et dans les airs, la Luftwaffe, la
flak allemande, la Wehrmacht, les bombardiers alliés, et
les
résistants combattants de l’ombre disséminés dans les maquis.
Les
messages de la BBC.
Sans
la télégraphie sans fil, sans les émissions des radios clandestins
éparpillés à travers la France, sans les écoutes de Londres, sans
les messages personnels de la BBC, comment auraient pu s’effectuer
les liaisons, se transmettre les instructions, s’échanger les
renseignements ?
Chaque
soir les messages les plus sibyllins abondaient sur la BBC, que
beaucoup de français écoutaient discrètement avec la crainte
permanente d’être surpris. Un
message secret de la radio de Londres annonçait le lieu d’un
parachutage et la date du rendez vous adressés à différentes
équipes sur le qui vive mais conscients du danger.
Six avions du
SOE du type Halifax donc spécialisés dans les parachutages de
containers aux résistants seront abattus dans notre departement
durant la période de l’occupation ( il s agit uniquement d avions
destinés aux parachutages sinon le nombre d avions abattus toutes
nationalités confondues excédera plusieurs centaines )
Pour comprendre la situation de notre petite ville durant l occupation….
On se posait
multiples questions Le bruit lancinant des avions … Le grondement
permanent la nuit d un avion recherchant les feux du balisage ?
mais aussi les escadrilles alliées allant vers le sud à destination
du centre de la France et des usines du nord de l Italie Milan,
Turin etc.
Par sa
position stratégique à moins de 100 Kilometres des côtes de la
Manche et quelques 250 kilométres des bases aériennes du sud de l
Angleterre L Orne constituait un département de choix
Dés la fin de 1942
sous l impulsion de l organisation civile et militaire l ingenieur du
génie rural Robert Aubin de Fontenay sur Orne des patriotes
se mirent a l œuvre pour recenser des terrains favorables aux
opérations aériennes
Apres la libération de notre ville je découvrais que Tempsford aerodrome secret situé au nord de Londres était le point de décollage de tous ces avions inconnus qui venaient parachuter le contenu de leurs soute dans notre campagne alentour Il fallait considerer qu’ une heure et demi de vol temps suffisait à un bombardier Halifax pour effectuer le trajet ;;;;; de Tempsford au departement de l Orne… une courte distance mais semée d embûches Je recueillais quelques témoignages
Réflexion d’un membre d’équipage … ( rencontré à Londres en 1948 et retraité de la RAF )et qui m adressa une correspondance réguliére durant quelques années
-« Notre
base de Tempsford est située à 100 km au
nord de Londres et de Cambridge Nous
décollons de Temspford destination … la France .Nous passons
à haute altitude au dessus de Londres perdu dans le brouillard
La
destination est gardée secréte ;;;mais nous savons que c’est
un petit coin de
Normandie
La joie
d’apercevoir la ligne sombre qui annonce la côte française (
Honfleur ou Cabourg )est vite atténuée par l’illumination
inamicale des projecteurs allemands et l’aboiement des canons de la
flak dont les obus éclatent autour de nous .Nous volons feux éteints
Nos repéres…les lumiéres des habitations, les rivieres
scintillantes sous les rayons de lune, les ponts, les gares, les
voies ferrées, les églises, …
Pour avoir longtemps volé dans l aéronautique navale de jour et de nuit sur différents types d avions je considère que ces vols de nuit constituaient de véritables tours de force…Survoler une nature surveillée ponctuée de mille pièges et découvrir sous le couvert des arbres un terrain balisé par des feux rudimentaires en volant au ras des cimes, feux éteints constituaient un énorme défi au danger
Les
différents crashes de Halifax dans notre département comme ailleurs
le démontrent
Prenons l exemple d un Halifax abattu à Ecorcei ( Laigle )
Prenons l exemple d un Halifax abattu à Ecorcei ( Laigle )
Témoignage
« l avion volait
si bas que l'on apercevait les hommes à bord ".
L'avion toucha la ligne à haute tension, explosa puis s'écrasa sur
la commune d'Aube, prés du lieu dit "Les vallées ". Des
explosions s'en suivirent pendant plusieurs heures. L'appareil
transportait des munitions et des pigeons voyageurs destinés au
maquis dans le cadre d'une opération du réseau.»
Notre objectif pour aujourd hui où nous devons larguer nos
containers c’est un territoire inconnu quelque part en France ( en
l’occurrence un département situé à l’intérieur des
terres …..l’Orne …) ou il nous faut parachuter de
nuit des containers remplis d’ armes, munitions, et médicaments ;
nous n’oublions pas le colis cadeau … composé de thé,
café, et cigarettes …
Un
simple coin de Normandie caché aux abords d’ une sombre foret
mystérieuse qu il nous faut absolument trouver… quelles que soient
les conditions climatiques, les radar et les danger du ciel marqués
par la chasse allemande toujours aux aguets
Ces missions avaient pour nom « mission Harry « et les avions Halifax appartenant au 138 et 161eme squadron de la RAF etaient spécialement adaptés à ce type de mission
On
conçoit la difficulté des pilotes et navigateurs à trouver ces
points précis
de nuit
et feux éteints
Fin
1942 le SOE pouvait utiliser 2 escadrilles toujours basées à
Tempsford, le 138 eme squadron composé alors d’une quinzaine de
Halifax et le 161 eme squadron 5 Halifax six Lysander et un Hudson
Il y eu bien sûr des échecs … La Luftwaffe, la flak allemande, la Wehrmacht,contre les bombardiers alliés, et les résistants combattants de l’ombre disséminés dans les maquis.
Avions
ravitailleur de maquis abattus en cours de mission dans le département de
l’Orne, avant et après le débarquement
du 6 Juin 1944.
En
général, ces avions britanniques étaient lourdement chargés et le fait
de voler à basse altitude représentait un handicap certain.
Le
12 Août 1943, un
Halifax du 138 eme Squadron basé à Temsford , en mission SOE,
touché par la flak en volant à une altitude de 500 mètres, s'abattait
vers 23.30 heures dans un herbage en bordure Est du bois du Frileux,
commune d'Ecorcei (Orne).
L'avion ravitailleur de maquis préparait un lancer de parachutes pour le réseau clandestin Spruce 20 /21. Deux aviateurs Foster et Cameron furent tués et inhumés au cimetière d'Ecorcei, trois aviateurs grièvement brûlés se rendront aux allemands après s'être réfugiés au château des Graviers. Deux autres, Scott et Trusty, réussissent à s'échapper vers le village des Genettes puis vers Moulin la Marche.
L'avion ravitailleur de maquis préparait un lancer de parachutes pour le réseau clandestin Spruce 20 /21. Deux aviateurs Foster et Cameron furent tués et inhumés au cimetière d'Ecorcei, trois aviateurs grièvement brûlés se rendront aux allemands après s'être réfugiés au château des Graviers. Deux autres, Scott et Trusty, réussissent à s'échapper vers le village des Genettes puis vers Moulin la Marche.
Concernant
un Halifax de la RAF du même Squadron, chargé également d'une mission
de parachutages, un témoin se souvient le 17 Août 1943, avoir vu un
avion pris dans les projecteurs de la Flak d'Aube Saint Esprit
"Celui-ci volait si bas que l'on apercevait les hommes à bord ".
L'avion toucha la ligne à haute tension, explosa puis s'écrasa sur la
commune d'Aube, prés du lieu dit "Les vallées ". Des
explosions s'en suivirent pendant plusieurs heures. L'appareil
transportait des munitions et des pigeons voyageurs destinés au maquis
dans le cadre d'une opération du réseau.
Le pilote Norman Hayter de nationalité australienne et quatre aviateurs anglais furent tués sur le coup. Les deux survivants, les Sgt WS Davies et JA Hutchinson décédèrent de leurs brûlures et seront inhumés au cimetière de Bernay.
En 1944 plusieurs bombes tombèrent à l'endroit du crash. Elles visaient certainement la batterie allemande située à proximité.
Le pilote Norman Hayter de nationalité australienne et quatre aviateurs anglais furent tués sur le coup. Les deux survivants, les Sgt WS Davies et JA Hutchinson décédèrent de leurs brûlures et seront inhumés au cimetière de Bernay.
En 1944 plusieurs bombes tombèrent à l'endroit du crash. Elles visaient certainement la batterie allemande située à proximité.
Les
américains des
"Carpetbaggers" sont venus à la rescousse. Le
5 Avril 1944, un Liberator du 801 BG / 406 BS touché par la DCA de Berniéres le Patry (Calvados) s'abattait au lieu dit "Les Haieries" ou "Anfernel" (3 kilomètres au nord ouest de Tinchebray). Ce bombardier de l'USAF en mission SOE avait décollé de Harrington à 22 heures pour ravitailler le maquis de Sainte Marguerite. Six membres d'équipage seront tués lors du crash et inhumés à Truttemer le grand. Le lieutenant Kalbfleisch rescapé témoigne "Nous volions à 300 mètres d'altitude à la recherche des feux posés par le réseau de résistance lorsqu'un obus a touché le compartiment du navigateur. A 150 mètres, nous avons sauté et l'appareil s'est écrasé aussitôt après. Les allemands nous ont tiré dessus pendant que nous descendions. Je n'ai pas eu le temps de cacher mon parachute et je l'ai jeté dans une rivière proche"
Le sergent Porter autre rescapé est tombé à proximité des batteries de DCA allemandes "J'ai passé une haie, je l'ai suivie en courant en passant prés de plusieurs pièces de DCA à ma gauche et à ma droite… évitant ainsi de justesse ceux en fait qui nous avaient abattus"
5 Avril 1944, un Liberator du 801 BG / 406 BS touché par la DCA de Berniéres le Patry (Calvados) s'abattait au lieu dit "Les Haieries" ou "Anfernel" (3 kilomètres au nord ouest de Tinchebray). Ce bombardier de l'USAF en mission SOE avait décollé de Harrington à 22 heures pour ravitailler le maquis de Sainte Marguerite. Six membres d'équipage seront tués lors du crash et inhumés à Truttemer le grand. Le lieutenant Kalbfleisch rescapé témoigne "Nous volions à 300 mètres d'altitude à la recherche des feux posés par le réseau de résistance lorsqu'un obus a touché le compartiment du navigateur. A 150 mètres, nous avons sauté et l'appareil s'est écrasé aussitôt après. Les allemands nous ont tiré dessus pendant que nous descendions. Je n'ai pas eu le temps de cacher mon parachute et je l'ai jeté dans une rivière proche"
Le sergent Porter autre rescapé est tombé à proximité des batteries de DCA allemandes "J'ai passé une haie, je l'ai suivie en courant en passant prés de plusieurs pièces de DCA à ma gauche et à ma droite… évitant ainsi de justesse ceux en fait qui nous avaient abattus"
Le
11 Avril 1944 vers 23h15, un Halifax en mission de ravitaillement des maquis de la région
touché par la DCA, passait en
flammes au dessus du bourg de la petite Savetiére (Commune de Sainte
Gauburge) en éclairant les maisons d'une immense lueur. Ses moteurs
tournant à plein régime, il
s'écrasait à environ 200 mètres de la route de Paris. On retrouvera
dans les débris une grande quantité de produits pharmaceutiques, postes
radio, destinés au maquis. Les huit membres de l'équipage Anglais et
Canadiens sont enterrés à Saint Hilaire sur Rille prés de Aube (Orne).
Dans
la nuit du 9 au 10 Mai 1944
un short Stirling du 90 eme Squadron basé à Tudenham, Suffolk, est touché
par la batterie de Berniéres le Patry et s'écrase vers
23H45 à Saint Jean des Bois (Tinchebray).
Trois
hommes d'équipage sont cachés dans la forêt de Gers (Témoignage de
André Rougeyron) et ravitaillés par un cultivateur Henri Durand habitant
les Gériers. "Nous partons pour la forêt et après plusieurs appels
découvrons trois gaillards bizarrement accoutrés s'approchant
craintivement".
Il
s'agissait de Ph. Green, Royston John et de Charles Potten. "Par la
suite, j'apprends que le docteur Ledos a été arrêté, et je demande à
Bourgoin d' abriter mes pensionnaires à l'Ermitage".
Green
témoigne "C'était mon 31 eme vol et nous avions pour mission de lâcher
armes et approvisionnement sur un terrain situé dans le sud de la France.
Nous devions effectuer ce trajet en respectant un horaire rigoureux,
franchir la côte immédiatement après le crépuscule et au retour, être
hors de France avant l'aurore. Nous volions prés du sol sans avoir éveillé
exagérément les défenses allemandes. Nous avons été touchés par la
DCA (Il s agissait de la DCA de Berniéres le Patry ). Moteur tribord en
feu, moteur bâbord hors d'usage. Trop bas, nous ne pouvions sauter en
parachute. Il fallait donc s'écraser avec la machine... L'un après
l'autre, nous sommes sortis dans l'herbe longue et drue, une bonne terre
de France ferme et sûre" témoignera l’un des rescapés.
le 16 juillet 1944 Larré
A la demande du maire de
Larré J'ai pu identifier cet avion en 1998 avec l’aide de l'ANSA.
Il s'agissait d'un quadrimoteur Halifax transporteur d'armes et
de munitions qui, après avoir décollé de Tarrant Rushton
devait ravitailler le terrain " Goudron " de Radon
situé en limite de la forêt d'Écouves. Six victimes identifiées
et une 7eme inconnue trouvée bien plus tard dans un champs de
betteraves sous une trappe ou porte de l'avion. Cette victime
non identifiée pourrait être un membre du SOE (Special
operations executiv)
Un
bombardier Halifax.
|
Les
feux marquant l'emplacement d'une zone de largage.
|
La cause de ce crash m'a
été donnée en 1999 suite à un témoignage du maire de
Forges. Une DCA était installée sur le territoire de Forges.
parmi tant d'autres dont celle de Bois Roussel ( Les fontaines
); Les allemands suspectant la présence d'un terrain de
parachutage dans les environs installèrent plusieurs feux
figurant l'emplacement de la zone prévue de largage des
containers.
Le pilote du Halifax piégé
par la présence de ces feux réduisit la puissance des moteurs
pour descendre à l'altitude de lancement. La flak allemande ne
laissa aucune chance à l'avion lanceur et l'abattit. Les noms
des membres d'équipage furent longtemps inconnus.
A la recherche des familles , j'ai pu trouver en 2003 Tom et Elsa Linning par l'intermédiaire d'un site de généalogie. Ils m'adressèrent la photo de l'un des membres de l'équipage William Edward Linning, 24 ans. Squadron Royal Canadian Air Force. 298 RAF (proche cousin de Tom linning ).flying officer operateur et mitrailleur à bord du Halifax. Ils découvraient ainsi 60 années après, la tombe de William et les circonstances du crash .William Linning originaire de l'Alberta est Inhumé aujourd'hui avec ses camarades canadiens au cimetière de Bretteville sur Laize ( Calvados ).
Autres membres d'équipage
P/O James Foxall Crossley Pilote 24 ans, Sgt Edward Maurice Cyril Wilkinson flght eng 24 ans, WO Joseph Wilfred Romeo Fournier operateur et mitrailleur ,FO Derwood William Smith 22 ans bombardier , Sgt Enzo Biaggio Grasso bombardier 23 ans et un aviateur non identifié
Monument au point de crash de l avion |
Mais parlons de l'équipage du bombardier SOE
Les équipages du SOE
Rappelons que le ciel de nuit devient une occasion pour
les lourds bombardiers britanniques et américains d affronter ….. les rapides chasseurs de la Luftwaffe
Chasseur de nuit Fockewulf |
"Cette bonne terre de France si attirante mais inhospitalière il nous faut la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle arrière les profondeurs de la nuit "..équipage composé de dix hommes de nationalités souvent différentes Britannique, Canadiens, australiens ,néo zélandais , polonais
« Chaque sortie
dure plus de sept heures, des heures d’un vol angoissant dans la solitude
nocturne, passées a survoler la mer toujours hostile et la terre ennemie, à
surveiller un vide que peut a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin,
a scruter un néant que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel
éclatement de la flak _ »
Bombardier lançeur de containers |
La navigation relative a la recherche d un terrain balisé par une nuit de pleine lune ,feux éteints présentait des difficultés toutes particulières pour 'l 'équipage en mission spéciale, qui pour mener sa tache à bien ,devait être capable de repérer avec la plus grande précision dans la nuit noire une cible minuscule mal définie après avoir volé pendant des heures au dessus du territoire ennemi"
Nos résistants ou comités de réception avaient ordre de choisir des sites aisément repérables du ciel mais pour de multiples raisons cela n'était pas toujours chose possible et l' avion ayant enfin trouvé sa zone de largage devait parfois chercher encore ........longuement les lumières destinées à le guider et qui pouvaient etre cachées par un bois ou les versants d une vallée
Le navigateur du bombardier devait souvent recourir à la lecture des cartes et a la navigation a l'estime ce qui exigeait du pilote qu'il vole a basse altitude au dessus de la campagne
terrain balisé par la resistance |
La tache des comités de réception de la résistance était quelquefois hérissée de difficultés et souvent encore plus compliquée après le lancement des containers d'armes sur le terrain choisi et ayant fait l'objet d'un message secret a la radio
Les résistants devaient éclairer et surveiller la zone identifiée par un nom de code
Exemples
Aurore ( Rouges terres ) Lapin( Mortrée ) Orage ( Macé ) Eclair ( Tanville) Grêle ( Echauffour ) Ilot ( Le sap) Levite ( Ranes ) etc...
Le risque d 'attirer l'attention au sol grandissait a chaque minute passée par l appareil dans le voisinage d'une campagne tranquille Des le milieu de la guerre ,les allemands s'étaient équipés de radar permettant de détecter et donc d intercepter les avions en vol ou en cours de recherche du terrain
container parachuté |
La cause plus probable d'incident était en fait
l interception des membres du comité de réception par la feldgendarmerie,c' est la raison pour laquelle les resistants se faisaient volontiers fabriquer un faux permis de garde chasse ou de médecin qui permettait de circuler après le couvre feu
Le dixième des échecs nocturnes était dû
d' après les pilotes a des erreurs de navigation Ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,,situation due quelquefois a des problèmes techniques ,quelquefois marquée par l 'absence du comité de réception pour des raisons indépendantes de sa volonté
Des accidents exceptionnels pouvaient survenir ,ainsi sur le terrain .x. dans notre département
c est un Dornier de la Luftwaffe qui survint à la place de l 'avion allié attendu et qui mitrailla les hommes rassemblés au sol causant quelques dégâts parmi les troupeaux d'animaux Une vache fut tuée et comme par hasard
c 'était d ' après le fermier la plus belle du troupeau ...
Même si l'avion et le comité de réception arrivaient tous deux au bon endroit au bon moment le parachutage pouvait lui même poser problème , seuls les pilotes les plus expérimentés savaient évaluer avec précision leur altitude Si l'avion volait trop bas les colis risquaient de se détériorer et les hommes de se blesser , Trop haut et un coup de vent suffisait a disperser les containers dans la nature et hors de portée
Vol de nuit..... feux éteints L 'équipage composé d 'aviateurs chevronnés a la recherche du terrain balisé devait prendre en compte par exemple les différents types de repéres au sol en énumérant leurs avantages et leurs piéges
Commençons par les énumérer
l 'eau
Toujours plus facile a repérer que n importe quel autre élément ... Même si la nuit est profonde un point d 'eau est facile à repérer dés lors qu'il se trouve entre vous et la source de lumiére
Lorsque la lumière est diffusée par les nuages on peut voir l'eau a grande distance,
Au delà de la visibilité de tous les éléments susceptibles de les aider l'eau reste le meilleurs repère sauf si on parle bien sûr de la côte et des grands fleuves qui sillonnent la région
Bois et forêts
Les grandes forêts, elles sont d'excellents repères,pour l équipage a la recherche des feux balisés Les bois peuvent être particulièrement identifiés lorsque vous arrivez aux abords de votre zone de lancement en comparaison par exemple d 'une photo aérienne représentant la région
voies ferrées
Comme l 'eau les rails brillent lorsque ils se trouvent entre vous et la lune
routes
une grande route nationale bordée de peupliers et coupant le paysage peut vous être très utile pour vérifier
Localités importantes tout ce qui ressemble à une grande ville ou un centre industriel doit être évité en raison de la présence possible d' une DCA
Une ville est aussi bien caractérisée par les forêts qui l'entourent et d 'autres points caractéristiques que le pilote ou le navigateur ont pris le soin de noter
Notons en passant la difficulté a identifier un terrain balisé en plaine et quelquefois en pleine forêt
N oublions pas de cette description la participation des lysander
j'ai rappelé sommairement les précautions prescrites par Hugh Verity avec lequel jai communiqué durant quelques années On peut considérer que les recommandations succinctes ci dessus relatives aux points de repère concernent aussi bien les pilotes de bombardiers du SOE( Halifax Lancaster Liberator ) que les pilotes de Lysander ayant pour tache d acheminer et de récupérer des agents secrets sur le territoire national
Plusieurs personnalités appartenant a la résistance furent ainsi conduits de nuit en Grande Bretagne ou déposés sur le territoire national sur des terrains dont les noms sont gardés secret
En ce mois de Mai 1944 On ne peut douter qu’un grand évenement se prépare .Les messages de la BBC malgré le brouillage allemand prolifèrent sur les ondes et chaque français attend le cœur rempli d’espoir une délivrance hypothétique après 4 années d’occupation germanique
En effet depuis
plusieurs semaines l’aviation alliée disloque les voies
ferroviaires et routières, écrase les gares d’Argentan l’Aigle
Mortagne , Surdon détruit et pilonne les ponts et les
concentrations de matériel de transport
Chaque soir une armada
de bombardiers nous survole haut dans le ciel et se dirige vers le
Sud , inquiétant grondement qui prend naissance dés la nuit
tombante dans une nuit sombre ou étoilée Nous supposons que
les points de concentration des usines du centre de la France et du
nord de l’Italie représentent leur principal objectif Il est vrai
que notre département se trouve sur l’axe nord sud conduisant à
des centres industriel importants
Dés
le lever du jour après
le passage de cette nuée de bombardiers poursuivis par les
projecteurs et les radar allemands nous
retrouverons dans les champs et les jardins et même sur les toits
des maisons les mystérieux rubans argentés qui inquiètent
les habitants Ignorant la signification de ces objets tombés du
ciel le maire se voit dans l’obligation de placarder une note
municipale imposant aux habitants de ne pas toucher ces objets
inconnus jonchant le sol
Ceux ci s’avèreront d’ailleurs totalement inoffensifs puisqui’il s’agit du système de protection composé de bandes métalliques anti radar ,utilisé par les alliés pour tromper la vigilance des batteries de DCA allemandes Ces nuages opaques appelés « windows « par les alliés interceptaient les rayons émis du sol par les radar allemands et apportaient des informations erronées quand à la direction , au nombre et la vitesse prises par les escadres de bombardiers vers leur objectif
Les
pertes furent nombreuses en cours de route …aussi bien en direction
de l’objectif mais aussi sur le chemin du retour
Temoignage de HughVerity célébre pilote de la RAF spécialisé dans les missions secretes et avec lequel j’ai correspondu pendant quelques années
le lysander
« Dans la nuit du 16 au 17 aout 1943 à 22 heures 25 prés d’Alençon je connus une expérience navrante A une distance d’environ un kilomètre , dans la nuit noire je vis un appareil s’abattre en flammes Ce devait être le travail d’un chasseur de nuit que je n’avais pas vu .j’espérais à la lueur des flammes apercevoir des parachutes mais je n’en vis aucun »
En
fait cet avion en flammes , un bombardier Lancaster revenant d’un raid sur Turin largua par
sécurité ses bombes aux environs de Boitron avant de s’abattre au
Chenay Les membres de l’équipage sont tous inhumés au cimetière
du Mans
La
crainte des patrouilles ….
Alors
que le silence s’installe sur notre petite ville le pas d une
patrouille résonne sur les pavés de notre grande place Crâne
rasé ,impassibles sous leur calot ce sont les mongols ,ceux
que tout le monde craint ;;;; les ostruppen ou troupes de l’est
ralliés aux allemands ( armée Vlassof ) Commandés et dirigés par
un feldwebel perpétuellement aux aguets ils surveillent le
camouflage des fenêtres et des embrasures de portes et veillent à
l’observation rigoureuse du couvre feu
Ils imposent la
crainte …. et pourtant voilà un mois de ma fenêtre place
du parquet j’avais pu observer un garcon de manège d’auto
scooter leur tenir tête . Une violente echauffourèe opposa sur la
place du Parquet ces guerriers excités refusant de payer, a un
jeune et vaillant forain .Ce dernier refusa de céder à la force
en prenant faits et causes pour les jeunes français et espagnols
occupant les voitures
La
feldgendarmerie toujours aux aguets confrontés à ces soldats d une
autre culture accourut sur les lieux et en force embarqua tous les
belligerants Le lendemain après une nuit passée dans une gèole
improvisée du palais episcopal en partie occupée par la wehrmacht
notre garçon de manége réapparut couvert de pansements , le
bras en écharpe mais fier de son exploit
Comme tous les sagiens des la tombée de la nuit nous nous empressons d’ajuster les rideaux noirs de notre vitrine qui sert quelquefois de cible à de nombreuses bouteilles vidées de leur contenu Aucun sagien ne prend le risque de braver le couvre feu
Au
collège …sécurité oblige l’un de nous est préposé à
l’installation des rideaux noirs La patrouille jugeant le
camouflage insuffisant surgit dans notre cour et nous oblige à
calfeutrer portes et fenêtres dans un lieu où Jean Mazeline
exerçat une année auparavant ses fonctions d’instituteur d’
Octobre 42 à Juin 43 avant d’ apporter son aide aux parachutages
du maquis de Mortagne
Et a la veille de ce débarquement
Que se passe t il dans nos villes et nos campagnes ?
A cette date l’avion et les
techniques radio récentes ont déjà révolutionné les moyens
d’action des belligérants de la seconde guerre mondiale ,imposant
des changements essentiels à la nature ,au déroulement et aux
formes de la lutte
clandestine
.On peut dire que la BBC
(radio de Londres à destination des nations occupées)que chacun
écoutait discrétement règle l’ existence de la plupart des
français tout au moins pour ceux qui accordent la plus grande
confiance aux alliés en écoutant les nouvelles transmises par
Robert Schuman , Jean Marin , Pierre
Jourdan .Pierre Dac
Pour ce qui est de la lutte clandestine organisée par les réseaux de résistance une évidence s’impose , les conquêtes techniques constituent des atouts aux effets incalculables .
Que pouvait faire la résistance si
les combattants de l’ombre même pourvus d’un courage
exceptionnel n’avaient eu pour eux la voie des airs ,sans la
possibilité offerte de la sorte à la France libre et aux alliés de
pénétrer au coeur d’un territoire occupé par l’ennemi , en
rivalisant avec les dangers de la mer , les défenses des frontiéres
et des fortifications ,
Recevoir du ciel par une nuit de pleine lune ,quel que soit le temps ,des armes ,des munitions des médicaments … tel ést l’enjeu de cette lutte qui oppose sur terre et dans les airs la Luftwaffe ,la flak allemande ,la wehrmacht , les bombardiers anglais ,et les résistants combattants de l’ombre disséminés dans les maquis
Les messages de la BBC
Sans la télégraphie sans fil ,sans les émissions des radios clandestins éparpillés à travers la France ,sans les écoutes de Londres ,sans les messages personnels de la BBC ,comment auraient pu s’effectuer les liaisons , se transmettre les instructions , s’échanger les renseignements ?
. Chaque soir les messages les plus sibyllins abondent sur la BBC que beaucoup de français écoutent discrètement avec la crainte permanente d’être surpris
Un
message secret de la radio de Londres annonce le lieu d’un
parachutage et la date du rendez vous adressés à diffèrentes
équipes sur le qui vive mais conscients du danger
L’heure
du rendez vous
. Pour être présent au
rendez vous et èchapper aux tirs de la DCA et aux chasseurs de nuit
de la Luftwaffe , l’avion anglais doit naviguer feux éteints
dans la pénombre ,repèrant les points stratégiques ,lacs ,ponts ,
lignes de chemin de fer, cours d’eau , villes calfeutrées ..enfin
toutes sortes de signes distinctifs avant de trouver enfin un
terrain identifié par la présence au sol de lampes torches formant
une lettre de reconnaissance Il s’agit de larguer à cet endroit
précis les containers de munitions et de médicaments attendus par
les résistants
1 heures trente de vol pour la région sagienne aprés avoir survolé Londres et sa banlieue et quitté la côte aux environs de Brighton
Au cœur de ces paysages
grandioses et inconnus , obscurcis par la nuit il faut à tout prix
trouver le terrain défini par diffèrents codes et le contenu d’un
message secret
l' avion chargé de cette mission appelée" mission SOE "décollait de Tempsford 1 heures trente de vol pour la région sagienne aprés avoir survolé Londres et sa banlieue et quitté la côte aux environs de Brighton
J’
ai compris tardivement , quelques mois après la liberation la
signification de ces vols de nuit mystérieux .Le parachutage
d’armes et de munitions indispensables à la rèsistance ornaise
…. Telle était la mission de ces bombardiers en plein territoire
occupé … au nez et a la barbe des DCA germaniques et bien sûr
des chasseurs de nuit de la Luftwaffe toujours aux aguets ..
Avions ravitailleur de maquis abattus en cours de mission dans notre département
Avant
et après le débarquement du 6 Juin 1944
En
général ces avions britanniques étaient lourdement chargés et le
fait de voler à basse altitude représentait un handicap certain .
Le
12 Août 1943 un
Halifax du 138 eme squadron basé à Tempsford et en mission SOE
,touché par la flak volant à une altitude de 500 métres s'abattait
vers 23.30 heures dans un herbage en bordure Est du bois du Frileux
,commune d'Ecorcei (Orne)
L'avion
ravitailleur de maquis préparait un lancer de parachutes pour le
réseau clandestin Spruce 20 /21
Deux
aviateurs Foster et Cameron furent tués et inhumés au cimetiére
d'Ecorcei ,
Trois
aviateurs griévement brûlés se rendront aux allemands aprés
s'être réfugiés au chateau des Graviers Deux autres Scott et
Trusty réussissent à s'échapper vers le village des Genettes puis
vers Moulin la Marche
Concernant
un Halifax de la RAF et du même squadron chargé également d'une
mission de parachutages un témoin se souvient le 17 Août 1943
avoir vu un avion pris dans les projecteurs de la DCA .de la flak
d'Aube Saint Esprit " Celui çi volait si bas que l'on
apercevait les hommes à bord . L'avion toucha la ligne à haute
tension , explosa puis s'écrasa sur la commune d'Aube prés du lieu
dit " Les vallées ".Des explosions s'en suivirent pendant
plusieurs heures . L'appareil transportait des munitions et des
pigeons voyageurs destinés au maquis dans le cadre d'une opération
du réseau
Le pilote Norman Hayter de
nationalité australienne et quatre aviateurs anglais furent tués
sur le coup Les deux survivants les sgt WS Davies et JA Hutchinson
décéderent de leurs brûlures et seront inhumés au cimetiére de
Bernay
En
1944 plusieurs bombes tombérent à l'endroit du crash .Elles
visaient certainement la batterie allemande située à proximité
Les
américains sont venus à la rescousse …Le 5
Avril 1944 un Liberator du 801 BG et du
406 BS touché par la DCA de Berniéres le Patry ( Calvados
s'abattait au lieu dit "Les Haieries " ou Anfernel ( 3
kilométres au nord ouest de Tinchebray ) Ce bombardier de l'USAF en
mission SOE avait décollé de Harrington à 22 heures pour
ravitaillet le maquis de Sainte Marguerite ? Six membres d'équipage
seront tués lors du crash et inhumés à Truttemer le grand
Le
lieutenant Kalbfleisch rescapé témoigne " Nous volions à 300
métres d'altitude à la recherche des feux posés par le réseau de
résistance lorsqu' un obus a touché le compartiment du navigateur
A 150 métres nous avons sauté et l'appareil s'est écrasé aussitôt
aprés . Les allemands nous ont tiré dessus pendant que nous
descendions . Je n'ai pas eu le temps de cacher mon parachute et je
l'ai jeté dans une riviére proche .
Le
sergent Porter autre rescapé est tombé à proximité des batteries
de DCA allemandes" J'ai passé une haie , je l'ai suivie en
courant en passant prés de plusieurs piéces de DCA à ma gauche ,
et à ma droite ...évitant ainsi de justesse ceux en fait qui nous
avaient abattus "
Le
11 Avril 1944 vers 23
heures 15 un Halifax en mission de ravitaillement des maquis de la
région touché par la DCA , passait en flammes au dessus du bourg
de la petite Savetiére ( Commune de Sainte Gauburge ) en éclairant
les maisons d'une immense lueur . Ses moteurs tournant à plein
régime ,Il s'écrasait à environ 200 métres de la route de Paris
. On retrouvera dans les débris une grande quantité de produits
pharmaceutiques , postes radio .
destinés
au maquis Les huit membres de l'équipage Anglais et Canadiens sont
enterrés à Saint Hilaire sur Rille prés de Aube ( Orne )
Dans
la nuit du 9 au 10 Mai 1944
un short Stirling du 90 eme squadron basé à Tudenham Suffolk est
touché par la batterie de Berniéres le Patry et s'écrase vers
23 heures 45 à Saint Jean des Bois ( Tinchebray )
Trois
hommes d'équipage sont cachés dans la forêt de Gers ( Témoignage
de André Rougeyron )et ravitaillés par un cultivateur Henri Durand
habitant les Gériers Nous partons pour la forêt et aprés
plusieurs appels découvrons trois gaillards bizarrement accoutrés
s'approchant craintivement
Il
s'agissait de Ph Green , Royston John et de Charles Potten ...
Par la
suite j'apprends que le docteur Ledos a été arr^té , et je demande
à Bourgoin d' abriter mes pensionnaires à l'Ermitage
Green
témoigne "C'était mon 31 ème vol et nous avions pour mission
de lâcher armes et approvisionnement sur un terrain situé dans le
sud de la France
Nous
devions effectuer ce trajet en respectant un horaire rigoureux ,
franchir la côte immédiatement aprés le crépuscule et au retour
être hors de France avant l'aurore . Nous volions prés du sol sans
avoir éveillé exagérément les défenses allemandes Nous avons été
touchés par la DCA ( Il s agissait de la DCA de Berniéres le Patry
) Moteur tribord en feu , moteur babord hors d'usage . Trop bas nous
ne pouvions sauter en parachute . Il fallait donc s'écraser avec la
machine ...
L'un
après l'autre nous sommes sortis dans l'herbe longue et drue ,Une
bonne terre de France ferme et sûre témoignera l un des
rescapés
Témoignage personnel
Le
16 Juillet 1944 alors
que nous étions réfugiés à Bursard nous apprenons qu'un
bombardier venait de s'écraser de nuit prés de Larré au lieu dit "
La Chouannerie "
.
C'était un Halifax qui dans le cadre d'une mission SOE devait
larguer ses parachutes sur le terrain "' Goudron " situé
prés de Radon en bordure de la forêt d'Ecouves Mais les allemands
avaient semble t il déplaçé les feux de balisage L’avion trompé
ne put éviter la flak Les munitions stockées à bord explosèrent
une grande partie de la nuit
Nous
trouverons dans la forêt un poste émetteur certainement destiné
au réseau de résistance local
Rappelons quelques messages diffusés par la BBC parmi tant d’heures d’écoute mais generalement vers 19 heures et destinés aux résistants de notre région Chaque français rempli d’espoir écoutait les avec attention mais sans pouvoir deviner leur signification
ICI
LONDRES, LES FRANCAIS PARLENT AUX FRANCAIS...
« Chaque tiroir a sa clé «
« Noémie a un bouquet de violettes «
« Elle a cueilli de pleins paniers de fraises «
« Nous aimons le civet «
Qui ne connaît
pas au moins quelques-uns de ces messages ? Derrière une phrase
amusante ou bizarre se cachait souvent une grave décision : la
préparation d’un atterrissage, la réception de matériels ou
d’hommes parachutés, ou même l’organisation d’opérations de
guérilla....
Dans notre département Edouard Paysant fut le chef de cette organisation dénommée le BOA et créée par Londres… . je suis fier de l’avoir connu Sa silhouette d’homme tranquille ,,présente aux abords du terrain de sport des Ormeaux ne pouvait me laisser soupçonner une telle responsabilité , lourde de dangers , à la merci de trahisons inattendues ou de bavardages imprudents C’est en Aout 1943 lors de son départ précipité de notre région que j’ai mesuré l’importance et l’efficacité de son œuvre
Les
terrains sélectionnés et acceptés par Londres étaient
soigneusement préparés avant de demander une opération aérienne
qu’ elle soit de parachutage ou d’atterrissage Il fallait d’abord
rechercher l’endroit où elle pourrait être effectuée avec le
maximum de chances de réussite et la plus grande sécurité
possible pour les hommes du comité de réception Les normes
exigées de ce que l’on appelait « le terrain »
variaient selon le genre d’opération auquel il était destiné (
voir ci après )
Extrait de « Clandestinités » de Andre Mazeline
«
l’âme du BOA fut Edouard Paysant ( pseudo
Dominique Tinchebray )de Sées à qui Robert Aubin confia ce service
en mars1943
E
Paysant déploya une activité inlassable .il sacrifia tout à la
cause qu’il servait Son dévouement , son audace, son allant
firent l’admiration de ceux qui le connurent
Il
forçait l’estime et l’affection par ses qualités d’homme qui
égalaient ses vertus de chef
Dans
le département il prospecta et fit homologuer une vingtaine de
terrains ,recruta leur chef et leurs équipes, organisa le service de
liaison par radio avec Londres par courrier avec Paris, dirigea les
premieres réceptions d’armes et de matériel, assura le sauvetage
et la protection d’aviateurs alliés abattus , le camouflage des
réfractaires Toutes les formes de résistance l’intéressaient ,
il ne s’accordait aucun loisir ,aucun répit ,Sa Simca bien connue
des initiés sillonnait en tous sens le département ‘
C’est à la suite du sauvetage
particulierement audacieux des rescapés d’une forteresse volante
de l USAF ( deux victimes , six évadés , deux prisonniers)
abattue aux environs de Belfonds à la Pilliére le 4 juillet 1943 qu
il fut recherché par la gestapo avant de prendre différents postes
de responsabilité dans le nord et la Bretagne Il disparut victime
des georgiens de l’armée Vlassof
La
recherche de terrains était confiée en principe aux responsables
départementaux les emplacements possibles leur étaient signalés
la plupart du temps par les unités de résistance locales
Dans la recherche de ces terrains Il était toujours préférable de
trouver une grande étendue Les alentours devaient être assez
dégagés pour faciliter la recherche des containers ou paquets
parfois dispersés sur une grande distance ce que ne favorisait pas
le choix d’une forêt attenante
Pas
d’arbustes trop hauts qui pourraient cacher les lumieres du
balisage
Il
était souvent nécessaire que le terrain soit éloigné non
seulement de toute présence de miliciens , d’allemands ‘
susceptibles d’intervenir rapidement mais plus généralement de
toute habitation à moins que les habitants soient bien connus comme
sympathisants et qu’il n’exista aucun risque de dénonciation ou
de bavardage
Recherche
du terrain par l’avion lanceur de containers
Un
bombardier quadrimoteur occupé à larguer des containers et qui
rôde au dessus de la campagne pour rechercher le terrain désigné
après un échange de messages codés repasse souvent plusieurs fois
au même endroit
Ailerons
baissés, à la limite de la vitesse minimale de sustentation,l’avion
descend à 150 métres pôur lâcher ses parachutes , L’équipage
du bombardier concentré dans sa tâche périlleuse et dont le regard
scrute le sol avec une grande attention remet ses moteurs à plein
régime pour reprendre de l’altitude souvent au dernier moment
Ce
type d’opérations fait beaucoup de bruit dans le silence de la nuit
et dans une campagne endormie ,obstruée par les nuages , la brume ou
la pluie Cette operation constitue en fait une cible de choix du
point de vue de la chasse allemande malgré la présence de la pleine
lune
Il
y eut bien sûr des échecs… erreur de navigation ,incident
mécanique ,absence du réseau de résistance pour des raisons
indépendantes de leur volonté , terrain invisible , la météo ….
Trop
bas les colis risquaient de s’abimer au contact du sol Trop haut
dispersés par le vent et quelquefois hors de portée des résistants
les colis étaient alors ramassés per les allemands ou des mains
étrangères
Les
..terrains Aurore , Godet lapin,Eclair Goudron,Orage et d’autres
encore environnant notre ville de Sées seront le théâtre de
parachutages très risqués ,de containers recueillis par des hommes
défiant tous les dangers
On peut malheureusement citer plusieurs parachutages qui se sont très mal terminés dans notre région, au Merlerault par exemple où plusieurs membres du comité de réception furent arrêtes et déportés ,victimes de dénonciations
Feux de
balisage vus du ciel
On
comptera pes de 100 parachutages dans notre département Il est
indispensable de se reférer a l’ouvrage de Michel Pichard «
l’espoir des ténébres » coordinateur du BOA national dont j’ai
extrait quelques passages
……….par
beau temps nuit du 8 au 9 avril 44 lendemain de pâques mission H
arry terrain orage pleine lune là où apparaît la plus brillante
depuis la terre ( 29 j at demi entre 2 pl
Qui
devions nous admirer le plus en ces nuits de pleine lune ..le sang
froid de ces équipages de la RAF ou la détermination des comités
de récéption au sol composés d’hommes au courage énorme ,
conscients du danger mais prêts à se sacrifier pour la cause de la
résistance
L’équipe Tessier de Tanville ( le pére « le sanglier « et ses deux fils surnommés les marcassins ) parcourut de longues randonnées en forêt , dormant à proximité des lieux de parachutages dans des conditions extrêmement précaires, bravant les intempéries mais surtout la menace permanente des patrouilles allemandes conscientes de la présence de ces réseaux clandestins Les équipes de réception dés la récuperation au sol des précieux containers dissimulaient provisoirement les objets tant attendus dans les buissons ,sous une couche de feuilles mortes ou de fougères ou au creux d un fossé
Une véritable d’existence d’homme des bois …
Encore fallait il un moyen de transport approprié et une cache adaptée pour conserver en toute sécurité ce matériel facilement repérable
Les 8 et 9 avril 1944 à Sées Deux agents secrets Sarcloir et (notes de code en mission) ,parachutés au haras des Rouges Terres , avec un lot important de containers purent transmettre leurs messages d’un refuge provisoire chez M B, Cercueil rue Saint Martin à Sées qui prit des risques énormes en les dissimulant les containers dans sa ferme Ryant souvent la visite des allemands pour la paille Rapidement détectés par les camions gonio allemands ,camions mobiles , spécialement équipés pour la detection des emetteurs clandestins ,les deux agents secrets purent s’esquiver dans la campagne environnante dissimulés sous des bottes de paille
Ce
fut .....une guerre de la nuit faite d’organisation perséverante
et de travail ingrat , de résolution méthodique et de mauvaises
surprises , de complicités multiples et d’ingéniosité constante
,de coups de chances et d’avatars imprévus , d’héroisme et de
trahison , de succès et de défaillances jusqu’à ce que ,aprés
bien des sacrifices ,sonne enfin l’heure de la libération »
François Bédarida (institut
d’histoire du temps présent)
Nous pressentons que le grand événement tant attendu se prépare .
Tout commence par une belle soirée de ce printemps 1944 Le 22 mai vers 23 heures
j 'étais alors à ma fenêtre observant les points lumineux se déplaçant dans le ciel au dessus des nuages, cap vers le sud probablement vers les usines du nord de l italie
Un bruit de sirène lugubre et prolongé perce la nuit
Touché
par la flak locale camouflée à proximité du pont de la Madeleine
enjambant la voie ferrée Alençon Sées ,l’avion un bombardier s’embrase comme une torche dés les premières
salves d’une DCA dissimulée prés de la voie L’avion en
perdition , rase les toits de l’immeuble Marigny , et
dans un dernier élan semble vouloir éviter les lourds clochers de
la cathédrale qui se dressent face à notre maison .
Moment
d’intense émotion que je ne suis pas prêt d’oublier …
Dés le lendemain matin avec mon frére nous suivons les camions allemands se dirigeant route de Rouen en supposant que ce convoi prenait la direction du crash Malgré la présence de deux sentinelles nous réussissons à pénétrer sur le terrain entouré de massifs d aubépines Un spectacle désolant et des débris humains disséminés dans le champ et les haies, .parmi des objets les plus divers , Un parachute est resté accroché à l une des branches d un arbre
Une bague carbonisée
aux initiales WGH sera récupérée par l un des gendarmes et une photo par mon ami Gerard Malherbe
Les gendarmes ne peuvent identifier la nationalité de l avion et les résultats d'identication établis par le MRES organisme d identification de la RAF ne furent jamais transmis a la mairie de Sées d 'ou ce silence de plusieurs dizaines d années concernant la nationalité de cet avion et l organisation
d une commémoration tardive en 2005
Rappelons que pour laRCAF( royal canadian air force ) l'avion était jusqu à alors dispâru en Manche et les familles des victimes découvrirent avec surprise l existence de la tombes des victimes au cimetiére canadien de Bretteville sur laize (calvados ) Les victmes avaient étaient inhumées la premiére année au cimetiére communal de Sées
Une bague carbonisée
Tombe provisoire des victimes du withley de la RCAF |
Les gendarmes ne peuvent identifier la nationalité de l avion et les résultats d'identication établis par le MRES organisme d identification de la RAF ne furent jamais transmis a la mairie de Sées d 'ou ce silence de plusieurs dizaines d années concernant la nationalité de cet avion et l organisation
d une commémoration tardive en 2005
Rappelons que pour laRCAF( royal canadian air force ) l'avion était jusqu à alors dispâru en Manche et les familles des victimes découvrirent avec surprise l existence de la tombes des victimes au cimetiére canadien de Bretteville sur laize (calvados ) Les victmes avaient étaient inhumées la premiére année au cimetiére communal de Sées
Identification de l’épave par l’équipe britannique du MRES
Dés Mars 1946 soit plus de 18 mois après la libération, le MRES intervient sous la direction de Noel Archer, flight lieutenant enquêteur de la RAF et sans nouvelles précise concernant l'identité de cet avion.
Une simple lettre de l'un des gendarmes parlait d'un avion de transport. Noel Archer décide l’extraction des moteurs profondément enfoncés dans un sol humide et examine avec son équipe les débris de l’épave qui sont restés sur place.
Voici les termes de son intervention:
“J'ai trouvé un morceau de fermeture éclair utilisé pour la fabrication des bottes d’aviateur. Cette pièce est canadienne car la doublure des tenues de combat canadiennes est d'un bleu plus pâle et plus éclatant que ceux portés par la RAF.
Sur les lieux du crash nous avons pu voir les ailerons de l’appareil de forme carrée typiques du Whitley et nous avons trouvé un chargeur d’une mitrailleuse VGO utilisée à l'époque sur les Whitley mais dont l utilisation fut abandonnée par la suite sur les bombardiers en service à la fin de la guerre.
Notre hypothèse fut confirmée par la découverte d une plaque matricule affichant le nom Whitley suivi d une série de chiffres. Sous les moteurs, pas de trace de corps…»
L’équipage en fait comprenait 6 membres d'équipage, 5 corps furent ramassés par les allemands placés dans 4 cercueils et enterrés dans le cimetière civil de Sées"
Par la suite les corps en question furent exhumés en 1946 par une unité non identifiée des forces alliées et transférés au cimetière de Bretteville sur Laize. Deux des six membres d’équipage demeuraient introuvables mais six noms seront gravés sur le monument.
Le 25 septembre 1948 ( plus de 4 années après la date du crash ) les familles Wyckoff et Goodwin, étaient informés du décès de leurs êtres chers sans autres précisions. La Royal Air Force comme on le sait n’avait pas transmis à l’administration française les résultats de son enquête. Le mystère concernant cet avion restait donc entier pour les sagiens qui avaient été témoin de ce crash.
La
découverte au cimetiére communal en 1998 cinquante quatre
années après la date de ce crash ,d’une fosse commune oubliée et
d’un vieux registre mit en évidence cette date du 22 mai qui
s’avérait indispensable avant d’entreprendre des recherches
auprés du Ministère de la défense britannique Cette même nuit plus
de cinquante avions alliés avaient été abattus dans la région et
une date précise m’était alors demandée pour orienter les
recherches avec précision
Je m’étonnais jusqu’alors que les moyens techniques modernes de communications n’avaient pu permettre après la libération l’identification de l’équipage de cet avion
je faisais donc paraitre un article dans le journal l orne hebdo aprés un l ong séjour outremer et à l étranger années s'étaient donc écoulées depuis ce crash
Une bague et la photo d’un aviateur inconnu rapportées par deux habitants , au journal L’orne hebdo me permettent avec l aide de Mme shirley Stone de retrouver les familles dont j avais enfin pu obtenir la liste auprés des services de la raf étaient dispersés dans les états lointains de l’Ontario, du Québec et de la Colombie britannique Succés teinté de regrets si l’on considére le temps écoulé depuis cette disparition de six hommes portés disparus dans un lieu ignoré et dans des circonstances totalement mysterieuses
Cet
avion inconnu appartenait à une escadrille de six bombardiers
canadiens ayant pour objectif désigné le lancement de tracts sur
les régions de Laval , le Mans et Alençon .et tenant à avertir
les populations de ne pas rester à proximité des points
stratégiques , ponts ,viaduc .gares , voies ferrées …….
Collage
Mme Shirley Stone
Une
émouvante cérémonie réunit les mai 2004 dans notre ville les
membres des familles venus sur les lieux du crash et ensuite honorer
la mémoire de leurs chers disparus
Dans les années 90 Jai pu correspondre avec différents membres des équipages B17 ( forteresse volantes abattues à belfonds et en sarthe) les familles du whitley abattu à sées etc..), etc..les archives de l usaaf ( usa)
Rappelons succinctement la suite des événements …
Le 1er juin 1944, les brouillages n’arrivent pas à couvrir l’indicatif sonore emprunté à la 5e symphonie de Beethoven, et qui signifient en code Morse "V", comme victoire.
Générique
resté célèbre dans la mémoire collective française . On compta
près de 200 messages ce jour là …
Et enfin le message tant attendu par
la résistance ,le poeme de Verlaine « les
sanglots longs des violons blessent mon cœur d’une langueur
monotone …. »
Dans la nuit du 5 au 6 juin plus de
mille attaques de sabotage seront commises en Normandie, précédant
l’arrivée de la flotte de la liberation
« Le 9 Aout 1944 soit trois jours avant l'arrivée de la 2éme DB de Leclerc et de la 5 eme division US dans nos murs ( extrait de mon journal sagien )
André Rougeyron témoigne
André Rougeyron témoigne
"Au matin la cellule est envahie par de
nouveaux arrivants venant de la « 17 « . Ce sont Moreau de l’intelligence service ,Jean Mazeline ,Bouillac , Daniel Desmeulles
( que je quitterai quelques jours avant sa mort ) Chasseguet des PTT d’Alençon , Frémiot cultivateur à Sées ( En fait Albert Frémiot notre voisin était transporteur ) Henri Barbier de Paris . Tous résistants acharnés instruits de leur
sort ,aucun n’est triste ou abattu malgré les charges qui les accablent ."
Jean mazeline fut mon professeur ( anglais geographie )de octobre 1942 a juin 1943 au cours complémentaire de sées Nous ignorions tout de son activité clandestine
Roger Cornevin ex sagien
Ajouter un commentaire