Le salon de coiffure Frémiot Place du Parquet a l 'angle de la rue Conté
Nous habitions place du parquet face à la cathédrale La demeure d'une vieille dame ex passementiere ambulante , nous séparait du magasin de coiffure tenu par l'épouse d'Albert Frémiot . Ces deux derniéres maisons furent frappées d'alignement dans les années 50 . Aujourdh'ui subsistent en lieu et place de ces deux bâtiments ,quelques métres carrés de verdure et un socle de pierre sur lequel est posé le buste en bronze de notre savant national ,Conté ..... ,dernier vestige de la statue qui s'élevait au milieu de la place du Parquet au pied de la cathédrale . Cette statue fut descendue de son piédestal en 1943 suite à un ordre de nos occupants désireux d' alimenter les fonderies du grand reich
Transporteur
trés occupé ,Albert Frémiot
avait pour habitude de ranger son camion devant notre domicile
.Sollicité par la résistance à partir de 1943 lors de la création
par Edouard Paysant du
BOA départemental ; il n'hésita pas quel que soit le danger à
apporter son aide à la récupération et au transport des armes et
munitions parachutées de nuit par les avions alliés .Tout le
matériel récupéré était ensuite conduit dans les caches
préparées à l'avance généralement en différents points de la
forêt ou de la campagne environnante
Albert
Frémiot fut arrêté alors que nous étions
à Bursard et les conditions de son arrestation rapportées par la
suite nous laissaient guére d'espoir sur le sort qui semblait lui
être réservé . Emmené de force dans les locaux de l'école
maternelle , il dut subir sans répit les tortures de l'équipe à
Jardin avant d'être conduit dans une cellule du chateau des ducs à
Alençon
Comment
fut arrêté Albert Frémiot ?
Témoignage
de Bernard Cercueil fils de Edouard Cercueil résistant habitant
rue Saint Martin à Sées
Début
Juillet 1944 ,une jeune fille vint rendre visite à Albert Frémiot
afin de le convier à une réunion . Cette réunion devait rassembler
les membres de "l'équipe de réception ".chargée de
récupérer les armes et munitions destinées aux acteurs du plan
tortue . Guet apens ? Sans aucun doute puisque Albert Frémiot tomba
dans un véritable traquenard tendu par les sbires de Jardin
André
Rougeyron dans son récit " Agents d'évasion "nous parle
briévement du jour où il a rencontré Frémiot et ceux qui
l'accompagnaient pour la premiére fois à la prison du chateau des ducs
"
Le 9 au matin la cellule est envahie par de nouveaux arrivants venant
de la " 17 " . Ce sont Moreau de l'intelligence service
,Jean Mazeline ,Bouillac , Daniel Desmeulles ( que je quitterai
quelques jours avant sa mort ) Chasseguet des PTT d'Alençon ,
Frémiot cultivateur à Sées ( En fait Albert Frémiot était
transporteur ) Henri Barbier de Paris . Tous résistants acharnés
instruits de leur sort ,aucun n'est triste ou abattu malgré les
charges qui les accablent . La meurtriére laisse passer un gai rayon
de soleil et nous faisons un agréable et bruyant petit déjeuner
interrompu par l'arrivée d'un boche qu'accompagne un valet de la
gestapo . Ils appellent Moreau , Mazeline , Bouillac , Desmeulles
,Chasseguet (1), et Frémiot . L'un d'eux demande : Faut il prendre
les couvertures et les gamelles ? Ce n'est pas la peine répond en
riant le milicien.
Quelques
minutes aprés nous entendons le ronflement d'une voiture sur la
place : nous nous précipitons vers la meurtriére et apercevons la
partie arriére de la traction sans portes . Jardin debout sur le
trottoir y fait entrer nos camarades en menaçant " Le premier
qui bouge je l'abats "
Ce
départ est le prélude à la fuite éperdue de la Gestapo de l'Orne
et à l'éxécution de 5 patriotes français qui hélas devaient être
abattus quelques heures plus tard ( Daniel Desmeulles me l'a souvent
rappelé ) à L'hôme -Chamondot désormais tristement célébre
(
1 )Chasseguet trahi par le chef FFI de la Sarthe alors qu’il
pârticipait à une réunion dans une clairiére avec d’autres
membres de la résistance ne put s’échapper
Dans
la cellule de André Rougeyron il y avait également Bétourné
Fernand charpentier à la chapelle prés Sées ( canton de Sées )
arrêté au Boulon alors qu'il détenait un stock d'armes .
Fernand Bétourné reviendra de déportation .
Trocherie
Emile 57 ans bûcheron à Tanville ( canton de Sées )avait été
arrêté pour les mêmes raisons quelques semaines auparavant Il
déçédera à Weimar le 6 Mai 1945
Autre témoignage
Le
9 Août au matin Jardin et ses hommes quittent Condé sur Sarthe .
Les colonnes alliées ne sont plus trés loin d'Alençon . Ils vont
se transporter au chateau de Brotz à l'Hôme Chamondot non loin de
Longny au Perche . Avec eux ils emménent quelques prisonniers
importants ,extraits des géôles du chateau des ducs . Quelques
heurs plus tard cinq d'entre eux partaient une pelle à la main en
direction du bois sous la direction d'un allemand ,de Léon et de
Bertaux .Ce derniercommit là ses ultimes crimes sur la terre bas
normande en éxécutant d'une balle dans la bouche François Bouilhac
,Fernand Chasseguet , Albert Frémiot ,jean Moreau , et Jean Mazeline
frére du chef des FFI de l'Orne.( Jean Mazeline instituteur au cours
complémentaire de Sées nous avait quitté en Juin 1943 pour
rejoindre la clandestinité )
Le
lendemant matin ,Jardin et sa bande quittaient l'Orne pour Evreux à
l'heure où Leclerc et la 2eme DB s'apprêtaient à entrer dans
Alençon
Familier de notre famille , j ai bien connu Albert Frémiot
j estime que cet extrait ci dessus du souvenir français peut lui être attribué
extrait du journal local
"Albert
Frémiot tenait la boite postale de Galilée VI . Il a camouflé des
réfractaires ,diffusé des journaux clandestins transporté et
réparti des armes dans le canton de Sées . Il fut rattaché au
groupe BOA en Janvier 1943 ,arrêté le 12 Juillet 1944 Interrogé
et torturé il ne parla pas . Il fut fusillé le 9 Aoùt à L'home
Chamodot avant d'être . cité au DMR région 4 par l'officier
commandant Clouet des Perruches pour faits de résistance et aide aux
chefs de groupe "
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