19 juillet 1940 Winston Churchill créa le SOE "Nous mettrons le feu l Europe".....et l Orne devint ainsi l un des premiers départementsles plus actifs
Sa mission ..... soutenir les divers mouvements de Résistance
Le Special Operations Executive (SOE, « Direction des opérations spéciales ») est un service secret britannique qui opérera pendant la Seconde Guerre mondiale (créé le 19- par Winston Churchill et dissous le ),
Le SOE la situation internationale
En ce mois de juin 1940 l Angleterre découvre sa solitude,
.jours cruciaux où elle reste seule nation au combat devant la toute
puissante machine de guerre allemande forgée par Hitler Seule tandis
que l URSS reste liée à l Allemagne hitlérienne par le pacte d
amitié et de non agression alors que les USA n ont pas encore subi
le choc de Pearl Harbour
Pour tenir et se défendre il reste à l Angleterre les débris de
ses troupes réembarquées à Dunkerque
Il lui reste aussi les qualités traditionnelles la ténacité et
la force d âme de son peuple
C’est dans une telle ambiance que le 17 juin 1940 le general de
gaulle gagna l’Angleterre et lança son appel dés le lendemain de
son arrivée
LE SOE sera alors crée par Churchill le 16
juillet1940 « Nous mettrons le feu à l Europe » ref
Soe in France par MICHAEL RD FOOT historien
Le soe etait un organisme majeur qui devait frapper en territoire
ennemi vite et fort Ses operations devaient être caractérisées par
la soudaineté la ruse et la souplesse et frapper l ennemi aux
défauts de sa cuirasse militaire et économique Le SOE crée par
Churchill fut donc un service secret autonome chargé d une mission
classique…la guerre subversive…. mais en apportant une aide
puissante et inestimable aux groupes de resistants héroiques issus
de nos villes et nos campagnes
Pour être conscient
et informés du déroulement des evenements et de la coopération
entre le SOE et la Résistance il a fallu attendre quarante années
le document officiel de 800 pages « soe in France » de Michael
Foot publié en 1966 en Angleterre mais interdit de publication en
France par les Anglais c’est seulement en 2008 qu il fut publié en
France
Pourquoi ce
livre fut interdit de diffusion en langue française par les
anglais ? et non pas par les français )
Parce qu il
écornait l’image complaisamment entretenue selon laquelle la
Resistance dont la grandeur ne prêtait pas au doute aurait été une
affaire purement française ( jean louis Crémieux –Brillac " soe in france " par Michael Foot )
Surtout comme le montre jean louis Crémieux Brilhac dans un
substantiel avant propos la surprise est extréme de découvrir l
ampleur de l action directement menée en France par les britanniques
et le nombre de français qui y furent engagés Ce renversement de
perspective explique que ce livre ne paraisse qu’aujourd,hui en
français
Il est évident que moi-même simple habitant de ma petite ville
normande je ne pouvais
qu’ ignorer l existence de ce service secret surtout lorsque les nouvelles nous parvenaient de radio Paris station d état controlée par l occupant et que nous écoutions en permanence en dehors des emissions discrétes et brouillées de la BBC
qu’ ignorer l existence de ce service secret surtout lorsque les nouvelles nous parvenaient de radio Paris station d état controlée par l occupant et que nous écoutions en permanence en dehors des emissions discrétes et brouillées de la BBC
L article ci-joint n est pas un article partisan mais une mise au
point tardive qui met en évidence l action des services secrets
britanniques 50 années plus tard après la fin de la 2eme guerre
mondiale Action conduite par Churchill qui avait déçidé selon
ses termes « mettre le feu à l Europe »en déplaçant la
guerre sur le terrain de la guerre subversive
En paralléle avec le but du SOE et la publication de ce document,
j essaie de développer sans prétention l histoire sagienne
telle que je l ai vècue et perçue pendant et après l
occupation de juin 1940 à 1944 et ensuite après la liberation Comme
tout jeune de mon age je n étais pas en mesure d interpréter les
évenements qui conduisaient ma vise sagienne
Après des débuts fort précaires les membres du SOE purent
toutefois mettre sur pied un réseau de recrutement et établir un
programme d instruction qui comprenait une initiation aux methodes de
l espionnage, des cours de radio, de sabotage, des exercices de
commando, close combat, de parachutage et d autres disciplines peu
orthodoxes
Dans l imaginaire du grand public les agents des services spéciaux
sont de veritables surhommes la réalité est bien différente elle
dépasse souvent en intensité dramatique tout ce que la littérature
consacrée à la seconde guerre mondiale a pu inventer
Parmi les hommes et les femmes recrutés et entrainés au rôle d
agent secret figuraient un dessinateur de mode, un artiste,un
publiciste, un receptionniste d hotel, un ingenieur etc ???bref
des représentants de toutes les branches de l activité sociale Leur
seul trait commun _en dehors de leurs qualités de sang froid
d’ingeniosité et de courage _était leur parfaite connaissance du
français et de la France Le SOE avait choisi un genre qui requiert
une extréme bravoure Ces hommes et femmes ordinaires nantis d un
passé normal de civils revinrent après la guerre à des activités
bien moins spectaculaires quoique utiles à le société
Prenons le cas de Culioli chef du réseau Monkey Puzzle
considéré comme « un heros de Churchill » et qui après
des interventions héroîques dans le cadre des parachutages
clandestins fut blessé torturé et déporté Après ses activités
de resistant il reprit sa tâche administrative à Alençon comme
contrôleur des impôts et décéda en 1994 à Mortagne au Perche et
inhumé à Gesvres ( Mayenne )
Les agents secrets hommes et femmes tous volontaires n ont la plupart
du temps pas été préparés à l impitoyable guerre de l ombre mais
ce sont des etres humains qui connaissent la peur, l angoisse
permanente de vivre dans un milieu hostile
Il est un fait ;;sauf une minorité directement impliquée
;directement dans le conflit;nous ignorions totalement totalement
la création et l existence de cet organisme et en conséquence
le déroulement des drames aériens qui se déroulaient au dessus de
nous, autour de nous ;dans les villes et les campagnes de nos
départements et qui avaient pourtant pour but de délivrer les
français de la gangue nazie Evenements clandestins préparés dans
le plus grand secret qui se déroulaient la nuit et impliquant un
minimum de volontaires prêts à tous les sacrifices C est donc la
raison pour laquelle j ai tenté de comprendre le déroulement des
actions entreprises par les belligérants
Si dans l esprit des
français deux ensembles d acteurs ont animé la resistance, la
France libre et ses envoyés d une part et les formations de
resistants…….. il faut donc en réalité en ajouter un
troisieme : les Anglais et plus précisement le SOE, la BBC
et la RAF (royal air force)
Voila deux années
que « SOE in France » s impose sur le marché du livre et apporte
multiples précisions à la coopération entre français et
britanniques durant les premiers mois de l occupation
Pour créer cette
intervention britannique Churchill avait besoin de français
parfaitement bilingues et créa donc à l interieur de cette
organisation une section française commandée par le colonel
Buckmaster qui fut l animateur du SOE pour la France à tel point que
les réseaux dans notre pays seront appelés réseaux Buckmaster Une
cinquantaine de reseaux soit 1000 agents relevant de la section F du
SOE de conception britannique avait été relevée dans toutes les
regions de France On y ajoute comme je le souligne la présence
organisée et constante de réseaux britanniques ( réseaux Autogiro
Chesnut Monkey puzzle Scientist, Pimento etc…)répartis
dans nos différents départements ou pres de 2000 agents se
livraient à la guerre subversive
Le general de
gaulle accepta difficilement que des français combattent dans une
organisation britannique et il créa a son tour le BCRA de la
France libre
Entre le BCRA de
la France libre crée par le general de gaulle et la section F
donc française du SOE la cooperation pour efficace qu
elle fut devint inévitablement competitive, Des heurts fréquents et
parfois rudes emailleront les échanges entre les deux partis
Les débuts du BCRA
composé de français volontaires furent donc hésitants en raison de
désaccords entre le gouvernement britannique et le général de
gaulle
En complément
ajoutons que les britanniques disposaient d une aviation apte à
remplir les missions les plus diverses dans le cadre des parachutages
Les anglais fournissaient naturellement au BCRA le matériel le
transport et les services de réception des émissions clandestines
en leur laissant toute liberté d action
Et nous arrivons à
la simple conclusion …si on raisonne rapidement et simplement .
Sans la BBC, pas de messages secrets definissant les lieux et dates
de rendez vous nocturnes pour les parachutages …Sans la RAF . pas d
avions pas de munitions…. pour la France resistante des villes des
campagnes et des forêts donc une armée de resistants héroiques
livrés à eux memes et sans moyens
Malgré l immense
courage et l’esprit de sacrifice démontrés par la resistance ses
moyens utilisés auraient donc été amoindris sinon très affaiblis
Ou inexistants en
raison de l absence des britanniques
La voie des airs
dominée par l aviation britannique opposée à la luftwaffe fut donc
l element vital
et prépondérant qui permit a la Resistance française de rivaliser
avec succés contre l ennemi occupant
Les chiffres et les
faits sont là C’est grâce au SOE que parvinrent à destination
des milliers de tonnes d’armes et d explosifs envoyés pour aider
les réseaux et les comités de réception
Le probléme du SOE
…le manque d avions Heureusement l’US Air force viendra
à la rescousse
plus tard dans le cadre des missions Harry
Notons pour le
démontrer que Six Halifax du SOE furent abattus dans notre
département
Sainte
Gauburge Tinchebray Larré Aube Ecorcei Bernieres
Plusieurs
parachutages Les nuits sagiennes
En
me reférant aux archives departementales j ai compté 300
PARACHUTAGES ;;;;dans
notre département par les avions du SOE
l’ Orne
constituait un département clé favorisé encore par la nature de
ses paysages, petites plaines ou campagnes protégées, hauteurs
boisées, entourées de haies vives et de vergers de pommiers,
accessibles par des chemins creux couverts et secrets ( ref archives
departementales
Les bombardiers
du SOE décollaient de Tempsford 2 heures de vol suffisaient pour
atteindre notre departement
TEMPSFORD
AIRCRAFT
The
Squadrons based
at Tempsford Airfield (1942 - 1945).
at Tempsford Airfield (1942 - 1945).
Temoignage
d un pilote de Halifax bombardier du SOE
Le
Halifax bombardier de la RAF basé à
Tempsford aérodrome secret de la RAF spécialement transformé
aménagé et chargé de ses containers emporte armes munitions
medicaments destinés à la resistance locale
Un
comité de réception courageux
(citons les groupes Tessier, Cercueil
etc..°,)vigilant, prêt à tout, caché sous les ombrages nous
attend, guettant désespérément notre arrivée quelles que soient
l’heure de la nuit, la température, le brouillard, la pluie, la
neige, les rafales de vent et il nous faut absolument découvrir les
feux dissimulés dans une nature surveillée par les patrouilles
allemandes Tâche périlleuse entre toutes qu’il nous fallait
assumer
Rappelons
que le ciel de nuit est une occasion d’affronter
pour les lourds bombardiers ….. les rapides chasseurs de la
Luftwaffe
Cette
bonne terre de France si attirante mais inhospitaliére il nous faut
la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage
perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle
arriére les profondeurs de la nuit
..equipage
composé de dix hommes de nationalité souvent différente
Britannique, Canadiens, australiens polonais néo zelandais etc..
«
chaque sortie dure plus de sept heures, des heures d’un vol
angoissant dans la solitude nocturne, passées a survoler la mer
toujours hostile et la terre ennemie, à surveiller un vide que peut
a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin, a scruter un néant
que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel
éclatement de la flak _ »
Les
nouvelles…… nous les jeunes nous ignorons tout de la politique et
de ses effets mais nous commençons à comprendre que des faits
exceptionnels se déroulent au dessus de nos têtes la nuit dans nos
campagnes et l ombre de nos forêts
Il
faut comprendre également que notre esprit était faussé par la
propagande permanente diffusée sur les chaines de
radio du gouvernement radio paris etc..
Extrait de mon
journal
« Le poste de
T.S.F. familial était lui toujours présent, là, prés de la
fenêtre, dressé sur un meuble en bois ciré, dans notre petite
cuisine qui nous sert de salle à manger .La B.B.C.avec les
quatre coups annonciateurs de « la symphonie de Beethoven « c’etait
presque notre raison de vivre . Chaque soir malgré le brouillage,
alors que les aiguilles de notre « Pendastrava « style
« Art Déco « fonctionnant avec des piéces de dix francs,
marquent 8 heures, nous écoutions religieusement en sourdine les
emissions en essayant de trouver une signification aux messages
mystérieux et codés diffusés par l’émetteur anglais . Messages
à destination des « réseaux de l’ombre « sans aucun
doute . !
Pour nous c’est presque l’ébauche d’un acte
de rebellion que l’écoute réguliére et clandestine de cette
emission destinée aux nations opprimées .Encore faut il être trés
prudent ..., bien fermer les deux portes et notre unique fenêtre,
tendre avec précaution le rideau noir qui camoufle notre vitrine,
et se concentrer pour percevoir une voix lointaine quelquefois
inintelligible et nasillarde perturbée par les brouillages allemands
Un après midi un
alsacien de la wehrmacht entrant doucement dans notre salle à manger
est venu nous prévenir que l on percevait les sons propres à la BBC
dans le salon ou les clients attendaient patiemment leur tour
Nous ne pouvons
oublier les excellents commentaires de Maurice Schumann qui chaque
jour par le canal de la BBC vantaient l unité d action de tous les
alliés et on commençait à percevoir une lueur d espoir
. Ces voix d’outre manche nous faisait oublier
les diatribes de propagande que nous assénait chaque soir Jean
Hérold Paquis le chantre de radio Paris .
Mais on parlait déjà de nous enlever notre
valeureux poste ....par ordre de la Kommandantur _ »
Reflexions
personnelles
RESUMONS
Pour ce qui est de la lutte clandestine organisée par les réseaux
de résistance, une évidence s’imposait, on ignorait tout du SOE
mais on découvrait que les conquêtes techniques et en particulier
la radio constituaient des atouts aux effets incalculables.
Que
pouvait faire la résistance si les combattants de l’ombre, même
pourvus d’un courage exceptionnel, n’avaient eu pour eux la voie
des airs, sans la possibilité offerte de la sorte à la France libre
et aux alliés de pénétrer au coeur d’un territoire occupé par
l’ennemi, en rivalisant avec les dangers de la mer, les défenses
des frontières et des fortifications. Comment les groupes de
résistants auraient ils communiquer avec nos futurs libérateurs ?
Tous ces événements
se déroulaient la nuit »La lune a été pour le SOE une
déesse encore plus puissante que dans les religions antiques du
moyen orient « Recevoir
du ciel par une nuit de pleine lune, quel que soit le temps, des
armes, des munitions, des médicaments… tel était l’enjeu de
cette lutte qui opposait sur terre et dans les airs, la Luftwaffe, la
flak allemande, la Wehrmacht, les bombardiers alliés, et
les
résistants combattants de l’ombre disséminés dans les maquis.
Les
messages de la BBC.
Sans
la télégraphie sans fil, sans les émissions des radios clandestins
éparpillés à travers la France, sans les écoutes de Londres, sans
les messages personnels de la BBC, comment auraient pu s’effectuer
les liaisons, se transmettre les instructions, s’échanger les
renseignements ?
Chaque
soir les messages les plus sibyllins abondaient sur la BBC, que
beaucoup de français écoutaient discrètement avec la crainte
permanente d’être surpris. Un
message secret de la radio de Londres annonçait le lieu d’un
parachutage et la date du rendez vous adressés à différentes
équipes sur le qui vive mais conscients du danger.
Six avions du
SOE du type Halifax donc spécialisés dans les parachutages de
containers aux résistants seront abattus dans notre departement
durant la période de l’occupation ( il s agit uniquement d avions
destinés aux parachutages sinon le nombre d avions abattus toutes
nationalités confondues excédera plusieurs centaines )
Pour
comprendre la situation de notre petite ville durant l occupation….
On se posait
multiples questions Le bruit lancinant des avions … Le grondement
permanent la nuit d un avion recherchant les feux du balisage ?
mais aussi les escadrilles alliées allant vers le sud à destination
du centre de la France et des usines du nord de l Italie Milan,
Turin etc.
Par sa
position stratégique à moins de 100 Kilometres des côtes de la
Manche et quelques 250 kilométres des bases aériennes du sud de l
Angleterre L Orne constituait un département de choix
Dés la fin de 1942
sous l impulsion de l organisation civile et militaire l ingenieur du
génie rural Robert Aubin de Fontenay sur Orne des patriotes
se mirent a l œuvre pour recenser des terrains favorables aux
opérations aériennes
Apres
la libération de notre ville je découvrais que Tempsford
aerodrome secret situé au nord de Londres
était le point de décollage de tous ces avions inconnus qui
venaient parachuter le contenu de leurs soute dans notre campagne
alentour Il fallait considerer qu’ une heure
et demi de vol temps suffisait à un
bombardier Halifax pour effectuer le trajet ;;;;; de Tempsford
au departement de l Orne… une courte distance mais semée d
embûches Je recueillais quelques témoignages
Réflexion
d’un membre d’équipage … (
rencontré à Londres en 1948 et retraité de la RAF )et qui m
adressa une correspondance réguliére durant quelques années
-« Notre
base de Tempsford est située à 100 km au
nord de Londres et de Cambridge Nous
décollons de Temspford destination … la France .Nous passons
à haute altitude au dessus de Londres perdu dans le brouillard
La
destination est gardée secréte ;;;mais nous savons que c’est
un petit coin de
Normandie
La joie
d’apercevoir la ligne sombre qui annonce la côte française (
Honfleur ou Cabourg )est vite atténuée par l’illumination
inamicale des projecteurs allemands et l’aboiement des canons de la
flak dont les obus éclatent autour de nous .Nous volons feux éteints
Nos repéres…les lumiéres des habitations, les rivieres
scintillantes sous les rayons de lune, les ponts, les gares, les
voies ferrées, les églises, …
Suite
Pour avoir longtemps volé dans l aéronautique navale de jour et de
nuit sur différents types d avions je considére que ces vols de
nuit constituaient de veritables tours de force…Survoler une nature
surveillée ponctuée de mille piéges et découvrir sous le couvert
des arbres un terrain balisé par des feux rudimentaires en volant au
ras des cimes, feux éteints constituaient un énorme défi au danger
Les
différents crashes de Halifax dans notre département comme ailleurs
le démontrent Prenons l exemple d un Halifax abattu à Ecorcei (
Laigle )
Témoignage
« l avion volait
si bas que l'on apercevait les hommes à bord ".
L'avion toucha la ligne à haute tension, explosa puis s'écrasa sur
la commune d'Aube, prés du lieu dit "Les vallées ". Des
explosions s'en suivirent pendant plusieurs heures. L'appareil
transportait des munitions et des pigeons voyageurs destinés au
maquis dans le cadre d'une opération du réseau.»
Suite
Notre objectif pour aujourd hui où nous devons larguer nos
containers c’est un territoire inconnu quelque part en France ( en
l’occurrence un département situé à l’intérieur des
terres …..l’Orne …) ou il nous faut parachuter de
nuit des containers remplis d’ armes, munitions, et medicaments ;
nous n’oublions pas le colis cadeau … composé de thé,
café, et cigarettes …
Un
simple coin de Normandie caché aux abords d’ une sombre foret
mystérieuse qu il nous faut absolument trouver… quelles que soient
les conditions climatiques, les radar et les danger du ciel marqués
par la chasse allemande toujours aux aguets
Ces missions avaient pour nom « mission Harry « et les avions Halifax appartenant au 138 et 161eme squadron de la RAF etaient spécialement adaptés à ce type de mission
On
conçoit la difficulté des pilotes et navigateurs à trouver ces
points précis
de nuit
et feux éteints
Fin
1942 le SOE pouvait utiliser 2 escadrilles toujours basées à
Tempsford, le 138 eme squadron composé alors d’une quinzaine de
Halifax et le 161 eme squadron 5 Halifax six Lysander et un Hudson
Il
y eu bien sûr des échecs … La Luftwaffe, la flak
allemande, la Wehrmacht,contre les bombardiers alliés, et
les résistants combattants de l’ombre disséminés dans les
maquis.
Parachutage de jour
Témoignage
résumé de Brigitte Friang . Extrait de « Regarde toi qui meurs «
terrain Lapin (Mortrée)
Avions
ravitailleur de maquis abattus en cours de mission dans le département de
l’Orne, avant et après le débarquement
du 6 Juin 1944.
En
général, ces avions britanniques étaient lourdement chargés et le fait
de voler à basse altitude représentait un handicap certain.
Le
12 Août 1943, un
Halifax du 138 eme Squadron basé à Temsford , en mission SOE,
touché par la flak en volant à une altitude de 500 mètres, s'abattait
vers 23.30 heures dans un herbage en bordure Est du bois du Frileux,
commune d'Ecorcei (Orne).
L'avion ravitailleur de maquis préparait un lancer de parachutes pour le réseau clandestin Spruce 20 /21. Deux aviateurs Foster et Cameron furent tués et inhumés au cimetière d'Ecorcei, trois aviateurs grièvement brûlés se rendront aux allemands après s'être réfugiés au château des Graviers. Deux autres, Scott et Trusty, réussissent à s'échapper vers le village des Genettes puis vers Moulin la Marche.
L'avion ravitailleur de maquis préparait un lancer de parachutes pour le réseau clandestin Spruce 20 /21. Deux aviateurs Foster et Cameron furent tués et inhumés au cimetière d'Ecorcei, trois aviateurs grièvement brûlés se rendront aux allemands après s'être réfugiés au château des Graviers. Deux autres, Scott et Trusty, réussissent à s'échapper vers le village des Genettes puis vers Moulin la Marche.
Concernant
un Halifax de la RAF du même Squadron, chargé également d'une mission
de parachutages, un témoin se souvient le 17 Août 1943, avoir vu un
avion pris dans les projecteurs de la Flak d'Aube Saint Esprit
"Celui-ci volait si bas que l'on apercevait les hommes à bord ".
L'avion toucha la ligne à haute tension, explosa puis s'écrasa sur la
commune d'Aube, prés du lieu dit "Les vallées ". Des
explosions s'en suivirent pendant plusieurs heures. L'appareil
transportait des munitions et des pigeons voyageurs destinés au maquis
dans le cadre d'une opération du réseau.
Le pilote Norman Hayter de nationalité australienne et quatre aviateurs anglais furent tués sur le coup. Les deux survivants, les Sgt WS Davies et JA Hutchinson décédèrent de leurs brûlures et seront inhumés au cimetière de Bernay.
En 1944 plusieurs bombes tombèrent à l'endroit du crash. Elles visaient certainement la batterie allemande située à proximité.
Le pilote Norman Hayter de nationalité australienne et quatre aviateurs anglais furent tués sur le coup. Les deux survivants, les Sgt WS Davies et JA Hutchinson décédèrent de leurs brûlures et seront inhumés au cimetière de Bernay.
En 1944 plusieurs bombes tombèrent à l'endroit du crash. Elles visaient certainement la batterie allemande située à proximité.
Les
américains des
"Carpetbaggers" sont venus à la rescousse. Le
5 Avril 1944, un Liberator du 801 BG / 406 BS touché par la DCA de Berniéres le Patry (Calvados) s'abattait au lieu dit "Les Haieries" ou "Anfernel" (3 kilomètres au nord ouest de Tinchebray). Ce bombardier de l'USAF en mission SOE avait décollé de Harrington à 22 heures pour ravitailler le maquis de Sainte Marguerite. Six membres d'équipage seront tués lors du
crash et inhumés à Truttemer le grand. Le lieutenant Kalbfleisch rescapé témoigne "Nous volions à 300 mètres d'altitude à la recherche des feux posés par le réseau de résistance lorsqu'un obus a touché le compartiment du navigateur. A 150 mètres, nous avons sauté et l'appareil s'est écrasé aussitôt après. Les allemands nous ont tiré dessus pendant que nous descendions. Je n'ai pas eu le temps de cacher mon parachute et je l'ai jeté dans une rivière proche"
Le sergent Porter autre rescapé est tombé à proximité des batteries de DCA allemandes "J'ai passé une haie, je l'ai suivie en courant en passant prés de plusieurs pièces de DCA à ma gauche et à ma droite… évitant ainsi de justesse ceux en fait qui nous avaient abattus"
5 Avril 1944, un Liberator du 801 BG / 406 BS touché par la DCA de Berniéres le Patry (Calvados) s'abattait au lieu dit "Les Haieries" ou "Anfernel" (3 kilomètres au nord ouest de Tinchebray). Ce bombardier de l'USAF en mission SOE avait décollé de Harrington à 22 heures pour ravitailler le maquis de Sainte Marguerite. Six membres d'équipage seront tués lors du
crash et inhumés à Truttemer le grand. Le lieutenant Kalbfleisch rescapé témoigne "Nous volions à 300 mètres d'altitude à la recherche des feux posés par le réseau de résistance lorsqu'un obus a touché le compartiment du navigateur. A 150 mètres, nous avons sauté et l'appareil s'est écrasé aussitôt après. Les allemands nous ont tiré dessus pendant que nous descendions. Je n'ai pas eu le temps de cacher mon parachute et je l'ai jeté dans une rivière proche"
Le sergent Porter autre rescapé est tombé à proximité des batteries de DCA allemandes "J'ai passé une haie, je l'ai suivie en courant en passant prés de plusieurs pièces de DCA à ma gauche et à ma droite… évitant ainsi de justesse ceux en fait qui nous avaient abattus"
Le
11 Avril 1944 vers 23h15, un Halifax en mission de ravitaillement des maquis de la région
touché par la DCA, passait en
flammes au dessus du bourg de la petite Savetiére (Commune de Sainte
Gauburge) en éclairant les maisons d'une immense lueur. Ses moteurs
tournant à plein régime, il
s'écrasait à environ 200 mètres de la route de Paris. On retrouvera
dans les débris une grande quantité de produits pharmaceutiques, postes
radio, destinés au maquis. Les huit membres de l'équipage Anglais et
Canadiens sont enterrés à Saint Hilaire sur Rille prés de Aube (Orne).
Dans
la nuit du 9 au 10 Mai 1944
un short Stirling du 90 eme Squadron basé à Tudenham, Suffolk, est touché
par la batterie de Berniéres le Patry et s'écrase vers
23H45 à Saint Jean des Bois (Tinchebray).
Trois
hommes d'équipage sont cachés dans la forêt de Gers (Témoignage de
André Rougeyron) et ravitaillés par un cultivateur Henri Durand habitant
les Gériers. "Nous partons pour la forêt et après plusieurs appels
découvrons trois gaillards bizarrement accoutrés s'approchant
craintivement".
Il
s'agissait de Ph. Green, Royston John et de Charles Potten. "Par la
suite, j'apprends que le docteur Ledos a été arrêté, et je demande à
Bourgoin d' abriter mes pensionnaires à l'Ermitage".
Green
témoigne "C'était mon 31 eme vol et nous avions pour mission de lâcher
armes et approvisionnement sur un terrain situé dans le sud de la France.
Nous devions effectuer ce trajet en respectant un horaire rigoureux,
franchir la côte immédiatement après le crépuscule et au retour, être
hors de France avant l'aurore. Nous volions prés du sol sans avoir éveillé
exagérément les défenses allemandes. Nous avons été touchés par la
DCA (Il s agissait de la DCA de Berniéres le Patry ). Moteur tribord en
feu, moteur bâbord hors d'usage. Trop bas, nous ne pouvions sauter en
parachute. Il fallait donc s'écraser avec la machine... L'un après
l'autre, nous sommes sortis dans l'herbe longue et drue, une bonne terre
de France ferme et sûre" témoignera l’un des rescapés.
le 16 juillet 1944 larré
A la demande du maire de
Larré J'ai pu identifier cet avion en 1998 avec l’aide de l'ANSA.
Il s'agissait d'un quadrimoteur Halifax transporteur d'armes et
de munitions qui, après avoir décollé de Tarrant Rushton
devait ravitailler le terrain " Goudron " de Radon
situé en limite de la forêt d'Écouves. Six victimes identifiées
et une 7eme inconnue trouvée bien plus tard dans un champs de
betteraves sous une trappe ou porte de l'avion. Cette victime
non identifiée pourrait être un membre du SOE (Special
operations executiv)
Un
bombardier Halifax.
|
Les
feux marquant l'emplacement d'une zone de largage.
|
La cause de ce crash m'a
été donnée en 1999 suite à un témoignage du maire de
Forges. Une DCA était installée sur le territoire de Forges.
parmi tant d'autres dont celle de Bois Roussel ( Les fontaines
); Les allemands suspectant la présence d'un terrain de
parachutage dans les environs installèrent plusieurs feux
figurant l'emplacement de la zone prévue de largage des
containers.
Le pilote du Halifax piégé
par la présence de ces feux réduisit la puissance des moteurs
pour descendre à l'altitude de lancement. La flak allemande ne
laissa aucune chance à l'avion lanceur et l'abattit. Les noms
des membres d'équipage furent longtemps inconnus.
A la recherche des familles , j'ai pu trouver en 2003 Tom et Elsa Linning par l'intermédiaire d'un site de généalogie. Ils m'adressèrent la photo de l'un des membres de l'équipage William Edward Linning, 24 ans. Squadron Royal Canadian Air Force. 298 RAF (proche cousin de Tom linning ).flying officer operateur et mitrailleur à bord du Halifax. Ils découvraient ainsi 60 années après, la tombe de William et les circonstances du crash .William Linning originaire de l'Alberta est Inhumé aujourd'hui avec ses camarades canadiens au cimetière de Bretteville sur Laize ( Calvados ).
Autres membres d'équipage
P/O James Foxall Crossley Pilote 24 ans, Sgt Edward Maurice Cyril Wilkinson flght eng 24 ans, WO Joseph Wilfred Romeo Fournier operateur et mitrailleur ,FO Derwood William Smith 22 ans bombardier , Sgt Enzo Biaggio Grasso bombardier 23 ans et un aviateur non identifié
Monument au point de crash de l avion |
Crossley le pilote |
Le Halifax bombardier du soe |
D W Smith |
Mais parlons de l'équipage du bombardier SOE
Les équipages du SOE
Rappelons que le ciel de nuit devient une occasion pour
les lourds bombardiers britanniques et américains d affronter ….. les rapides chasseurs de la Luftwaffe
Chasseur de nuit Fockewulf |
"Cette bonne terre de France si attirante mais inhospitalière il nous faut la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle arriére les profondeurs de la nuit "..equipage composé de dix hommes de nationalités souvent différentes Britannique, Canadiens, australiens ,néo zélandais , polonais
« Chaque sortie
dure plus de sept heures, des heures d’un vol angoissant dans la solitude
nocturne, passées a survoler la mer toujours hostile et la terre ennemie, à
surveiller un vide que peut a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin,
a scruter un néant que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel
éclatement de la flak _ »
Bombardier lançeur de containers |
La navigation relative a la recherche d un terrain balisé par une nuit de pleine lune ,feux éteints présentait des difficultés toutes particulières pour 'l 'équipage en mission spéciale, qui pour mener sa tache à bien ,devait être capable de repérer avec la plus grande précision dans la nuit noire une cible minuscule mal définie après avoir volé pendant des heures au dessus du territoire ennemi"
Nos résistants ou comités de réception avaient ordre de choisir des sites aisément repérables du ciel mais pour de multiples raisons cela n'était pas toujours chose possible et l' avion ayant enfin trouvé sa zone de largage devait parfois chercher encore ........longuement les lumières destinées à le guider et qui pouvaient etre cachées par un bois ou les versants d une vallée
Le navigateur du bombardier devait souvent recourir à la lecture des cartes et a la navigation a l'estime ce qui exigeait du pilote qu'il vole a basse altitude au dessus de la campagne
terrain balisé par la resistance |
La tache des comités de réception de la résistance était quelquefois hérissée de difficultés et souvent encore plus compliquée après le lancement des containers d'armes sur le terrain choisi et ayant fait l'objet d'un message secret a la radio
Les résistants devaient éclairer et surveiller la zone identifiée par un nom de code
Exemples
Aurore ( Rouges terres ) Lapin( Mortrée ) Orage ( Macé ) Eclair ( Tanville) Grêle ( Echauffour ) Ilot ( Le sap) Levite ( Ranes ) etc...
Le risque d 'attirer l'attention au sol grandissait a chaque minute passée par l appareil dans le voisinage d'une campagne tranquille Des le milieu de la guerre ,les allemands s'étaient équipés de radar permettant de détecter et donc d intercepter les avions en vol ou en cours de recherche du terrain
Inutile de dire qu'un bombardier lourd occupé à larguer du materiel ,volant ailerons baissés juste au dessus de la vitesse minimale de sustentation et dont l'équipage avait l'attention attirée pour tout ce qui se passait en dessous de lui ,constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible rêvée
La cause plus probable d'incident était en fait
l interception des membres du comité de réception par la feldgendarmerie,c' est la raison pour laquelle les resistants se faisaient volontiers fabriquer un faux permis de garde chasse ou de médecin qui permettait de circuler après le couvre feu
Le dixième des échecs nocturnes était dû
d' après les pilotes a des erreurs de navigation Ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,,situation due quelquefois a des problèmes techniques ,quelquefois marquée par l 'absence du comité de réception pour des raisons indépendantes de sa volonté
Des accidents exceptionnels pouvaient survenir ,ainsi sur le terrain .x. dans notre département c est un Dornier de la Luftwaffe qui survint à la place de l 'avion allié attendu et qui mitrailla les hommes rassemblés au sol causant quelques dégâts parmi les troupeaux d'animaux Une vache fut tuée et comme par hasard
c 'était d ' après le fermier la plus belle du troupeau ...
Même si l'avion et le comité de réception arrivaient tous deux au bon endroit au bon moment le parachutage pouvait lui même poser problème , seuls les pilotes les plus expérimentés savaient évaluer avec précision leur altitude Si l'avion volait trop bas les colis risquaient de se détériorer et les hommes de se blesser , Trop haut et un coup de vent suffisait a disperser les containers dans la nature et hors de portée
Vol de nuit..... feux éteints L 'équipage composé d 'aviateurs chevronnés a la recherche du terrain balisé devait prendre en compte par exemple les différents types de repéres au sol en énumérant leurs avantages et leurs piéges
Commençons par les énumérer
l 'eau
Toujours plus facile a repérer que n importe quel autre élément ... Même si la nuit est profonde un point d 'eau est facile à repérer dés lors qu'il se trouve entre vous et la source de lumiére
Lorsque la lumière est diffusée par les nuages on peut voir l'eau a grande distance,
Au delà de la visibilité de tous les éléments susceptibles de les aider l'eau reste le meilleurs repère sauf si on parle bien sûr de la côte et des grands fleuves qui sillonnent la région
Bois et forêts
Les grandes forêts, elles sont d'excellents repères,pour l équipage a la recherche des feux balisés Les bois peuvent être particulièrement identifiés lorsque vous arrivez aux abords de votre zone de lancement en comparaison par exemple d 'une photo aérienne représentant la région
voies ferrées
Comme l 'eau les rails brillent lorsque ils se trouvent entre vous et la lune
routes
une grande route nationale bordée de peupliers et coupant le paysage peut vous être très utile pour vérifier
Localités importantes tout ce qui ressemble à une grande ville ou un centre industriel doit être évité en raison de la présence possible d' une DCA
Une ville est aussi bien caractérisée par les forêts qui l'entourent et d 'autres points caractéristiques que le pilote ou le navigateur ont pris le soin de noter
Notons en passant la difficulté a identifier un terrain balisé en plaine et quelquefois en pleine forêt
n oublions pas de cette description la participation des lysander
j'ai rappelé sommairement les précautions prescrites par Hugh Verity avec lequel jai communiqué durant quelques années On peut considérer que les recommandations succinctes ci dessus relatives aux points de repère concernent aussi bien les pilotes de bombardiers du SOE( Halifax Lancaster Liberator ) que les pilotes de Lysander ayant pour tache d acheminer et de récupérer des agents secrets sur le territoire national
Plusieurs personnalités appartenant a la résistance furent ainsi conduits de nuit en Grande Bretagne ou déposés sur le territoire national sur des terrains dont les noms sont gardés secret
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