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Lien vers l'album commenté "Belfonds la Philippière"
décrit le crash de Belfonds ( même jour , même heure )
Le village de la Coulonche au nord de Juvigny sous Andaine connaissait à la même heure le même drame, et la forteresse
L'équipage
aura à déplorer trois victimes, les deux mitrailleurs de sabord tués
en vol et
le lieutenant Williams qui désespéré, se décidera à sauter
mais trop prés du sol. Pourquoi a t il attendu si tardivement ? Se
souvenant l'avoir vu surgir au dernier moment de la trappe avant ,juste
avant l'explosion au sol, John
Carat aujourd'hui se pose encore la question...
Deux
membres de l'équipage seront faits prisonniers avant de connaître les
"stalag Luft " réservés aux aviateurs alliés.
JOHN CARAH m ' a adressé son rapport d évasion Lien vers l'album photo commenté "Belfonds la Philippière"
Pris
en charge par un jeune guide, conseillé par un réseau de résistance
structuré, John Carat partira vers la Suisse après avoir été hébergé
prés de Lassay, dans la
Mayenne, par la famille Breteau.
Muni d'une fausse carte d'identité au nom de Jacques Dupont,
représentant
de commerce, il
empruntera avec ses compagnons tous
les moyens de locomotion disponibles en cours de route: train, autocar,
camion des camps de jeunesse de Pétain, auto-stop.
Finalement c'est une marche
forcée au travers des bois de sapins, poursuivi par les chiens des
patrouilles chargées de surveiller la frontière. S'offrant le luxe
d'un taxi compatissant, notre
petit groupe atteindra Berne incognito, via les rives verdoyantes du lac de
Neufchâtel.
Le
séjour de John Carat dans une relative liberté helvétique ne
pouvait durer, il
prend le risque de quitter la neutralité Suisse pour tenter à nouveau
le passage de la frontière... mais vers la France occupée.
Incarcéré par la
gestapo avec ses compagnons d'aventures, il est délivré sans coup férir
par la résistance locale après un vif échange de coups de feu.
John atteint
l'Espagne complètement épuisé, après un passage laborieux des Pyrénées. Enfin,
il distingue au loin les lumières de Figueras !
Nous
retenons une dernière réflexion
dans son témoignage de pilote secouru par des aides bénévoles et
membres de la résistance .
"J'en profite pour manifester mon admiration sans limites et ma gratitude
aux membres des différents mouvements
de la résistance française. A chaque heure de la journée, ils ont
risqué leur vie afin qu'un grand nombre d'aviateurs abattus puisse
retourner au combat et peut être écourter la durée de la guerre
"
Une
autre épopée attachée à ce crash de la Coulonche, celle du
pilote Olaf
Bollinger. A la traîne, en
raison de son extrême
état de fatigue, il ne peut suivre le rythme imposé
par ses compagnons de route. Ainsi échappera t il
de justesse au sort de ces derniers, pris dans une embuscade.
Dans
l'aube blafarde qui illumine les contreforts des Pyrénées c'est
un
homme épuisé et dépenaillé qui atteint les premières habitations
du territoire d'Andorre. Animé
par la volonté d'arriver
au but coûte que coûte, il prend un repos
salutaire dans un village qui semble ignorer les tourments de la
guerre. Il affrontera alors
les premiers cols de la chaîne des Pyrénées, sous le regard
méfiant d'une
escorte de
contrebandiers transportant des
balles de tabac. Captivité franquiste provisoire à Manressa
avant d'atteindre le Consulat britannique et enfin Gibraltar le 4
Décembre soit
exactement 5 mois après la
date du crash de la Coulonche.
De gauche
à droite: McConnell le navigateur, Bollinger le pilote, Williams parachute
ouvert dans l'avion, John Carah le copilote.
|
Un
chasseur ennemi à son actif, Paul MConnell sera secouru par
un forestier dans les bois de le forêt d'Andaine. Traqué il aura quelques jours de répit à "l'Ermitage"
château situé au nord de Juvigny sous Andaine
avant d'être récupéré par André Rougeyron.
C'est
l'occasion inespérée pour lui de retrouver un autre rescapé William
Howell.
photos " agents d évasion " remises par André Rougeyron
Le
jeune mitrailleur Howell,
hâtivement habillé en boy scout avec béret basque pour
les besoins de la cause arrivera au "chalet du brouillard" en voiture
légère attelée, portant un panier à légumes. Le
calvados aidant, il supportera sans broncher l'extraction des éclats
de shrapnells plantés
dans son dos.
Une
occasion se présente, Paul MConnell et William Howell tenteront
leur chance tous deux par la
filière bretonne. Mais l'opération d'évasion préparée à
Quimper par la résistance locale,
en coordination avec une vedette rapide et un sous marin de la
flotte
britannique au large
d'Ouessant se transformera en échec. Le radio chargé des
communications avec l'Angleterre avait été repéré et abattu.
Ils devront faire toutefois contre mauvaise fortune bon cœur
et retourner
à Paris, dans l'attente d'une
seconde chance. Paul McConnell et William Howell finalement se
sépareront
à contrecœur. Howell
continuera son chemin vers Perpignan avant d'être pris en charge
par
des guides peu scrupuleux qui le feront tourner en rond tout
prés
de la frontière avec ses compagnons d'évasion. Après les fêtes
de Noël, la chance aidant, la traversée de la barrière
Pyrénéenne est
couronnée de succès. Gerona, Barcelone, Madrid et enfin le
rocher de Gibraltar se dessine à l'horizon... Nous sommes en Février
1944 soit sept mois après la date du crash de La
Coulonche.
En
désespoir de cause la Résistance se résout à acheminer le
navigateur Paul Mac Connel par l'intermédiaire de
la "ligne Comète". Organisation d'aide aux évadés où
un patriote pratiquement pour chaque passage, payera son courage
de
sa vie. Le
train jusqu'à Pau, une ferme basque avec un changement fréquent
de guides. Une longue marche sans répit dans le froid avant
d'atteindre épuisé
une
ferme espagnole. C'est ensuite un séjour dans une prison
franquiste où une trentaine de
prisonniers évadés, aviateurs rescapés, déserteurs allemands,
attendront la bonne volonté des autorités espagnoles pour décider de
leur sort.
C'est
enfin l'accueil tant espéré de l' ambassade des États-Unis, Gibraltar et enfin la
dernière étape, l'Écosse et le
retour aux États-Unis pour le 1er Mars 1944 soit un périple de huit
mois depuis la date du crash de La Coulonche.
|
McConnell,
le navigateur
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Owens, Bollinger (au centre) et la famille qui les herbergea. |
Owens,
le mitrailleur.
|
Le
mitrailleur Owens rescapé, autre miraculé du crash du Val de Vée n'échappera
pas à son destin. Après avoir été hébergé chez le fermier Geslain à St
Opportune, il accompagnera
Bollinger avant de s'en séparer. Son corps sera découvert dans la
montagne et les raisons de son décès resteront mystérieuses.
Les témoignages divergent... abattu par un
garde-frontières lors du passage des premiers
contreforts des Pyrénées
ou mort de froid suite aux intempéries.
|
Lors
de ce même raid, à la même heure, deux autres forteresses
étaient abattues dans le département de la Sarthe, à l'ouest du Mans.
David
Butcher, mitrailleur, sera le seul rescapé de son équipage. Sa
forteresse "Lakanuki" touchée par la flak explosera en plein vol. Panique...
instinct de survie...
à moitié évanoui il se retrouvera
miraculeusement, parachute déployé, au dessus du village de Poillé sur Végre . "Quelle impression bizarre" dira t il ! Deux habitants providentiels l'aideront à s'esquiver mais à bicyclette.
Employé clandestinement
comme jardinier "sourd et muet" et ensuite incorporé
malgré lui, dans le réseau de résistance local il participera
à la réception des parachutages d'armes des avions ravitailleurs de maquis.
Son périple aventureux en
territoire français aura duré sept mois. Ses
compagnons de résistance auront subi des fortunes diverses mais David
Butcher, chanceux malgré lui, aura déjoué toutes les embûches dressées sur son chemin.
Il
gardera un souvenir impérissable de son séjour en territoire français.
Il
est aujourd'hui citoyen
d'honneur de Poillé sur Végre.
|
Alfred
Auduc, chef de la résistance locale et appartenant au réseau
Buckmaster.
|
David Butcher, seul rescapé du crash de la Forteresse "Lakanuki" et Alfred Auduc. |
Les
douze coups de midi retentissent dans la campagne tranquille du secteur
Noyen-Malicorne-Mezeray et les
habitants vaquent à leurs occupations.
Une
quatrième forteresse "The Mugger" s'écrase, touchée par la
flak. Un témoin, situé prés du
point de chute aperçoit dans
le lointain "les parachutistes descendre en cherchant à échapper
aux foyers d'incendie". L'incendie se propage. Tous luttent
contre le feu, la Wehrmacht, les gendarmes les pompiers et la population.
L'un
des aviateurs tombe sur le toit d'un hangar, un autre prés d'un
campement allemand. Ce dernier témoigne "J'avais atterri dans un
champ de blé qui venait d'être moissonné. Pas moyen de se cacher.
J'aperçus une zone boisée tout prés. J'entendis des coups de feu et
vis deux soldats allemands qui couraient vers moi le fusil à la main.
J'avais de graves brûlures aux mains et au visage et une sérieuse hémorragie".
Dix
hommes d'équipage, deux tués, deux prisonniers et six évadés qui réussiront
à se glisser au travers
des mailles du filet tendu par leurs poursuivants. Mais une fois encore, une
tragédie lourde de conséquences pour les habitants du village
dont certains comme dans notre petite ville de Sées,
connaîtront la déportation.
J ai correspondu avec David Butcher durant trois années
|
Mais
quittant ce même jour les terrains d'aviation de l'East Anglia,
les 60 autres forteresses B17 auront pris la direction des écluses
de la Pallice.
Quatre
autres forteresses seront abattues par la Flak et la chasse
allemande
sur les points suivants: l'île
d'Oléron (Charente Maritime), La Guériniére (Vendée), St
Colomban
(Loire Atlantique. Le lien suivant raconte l'histoire de cette
forteresse: http://perso.wanadoo.fr/giraudeau
) et la baie de Biscaye. Une neuvième forteresse fera
un atterrissage forcé à son retour en Grande Bretagne sur un terrain
de secours.
Avant
de rejoindre leur bases respectives en Grande Bretagne, les aviateurs
rescapés des avions abattus,
ce jour de "l'independence day " dans notre région, auront
donc enduré comme beaucoup d'autres, les aléas du combat aérien, les
terribles émotions qui en résultent, et enfin le saut dans
l'inconnu sur un territoire truffé de piéges et de traquenards après avoir quitté un avion désemparé.
Tous ces événements dramatiques
précédant généralement une
chasse à l'homme ininterrompue dans
les bois, les villes ou les
campagnes.
Une
vision des faits et des évènements qu'il est possible souvent de rapprocher si
l'on considère les dangers encourus, aux
témoignages apportés par les membres de la résistance en général, les patriotes,
hébergeurs, aides anonymes bénévoles ayant
participé au hasard d'un coin de forêt
aux opérations de récupération et de sauvetage. A leurs
risques et périls.
Roger
Cornevin, Association
Normande du Souvenir Aérien 39-45
|
Localisation des crashs: 1 Belfonds; 2 la Coulonche; 3 Poillé sur Végre; 4 Malicorne | André rougeyron m a offert son ouvrage " agents évasion " traduit en anglais par e mac Connel et dédicaçé par john carah et paul h mac connel lors d une soirée a domfront en juillet 1998 | (dépot legal _8 Juillet 1947) |
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