lundi 3 septembre 2018

Temoignages divers



Mais pour cette affaire de Belfonds je suis particulierement interéssé par les pages que vous avez pu écrire ou rassembler ou encore tout document ayant un rapport avec ces événements .Puis je vous demander de m' en adresser une photocopie et éventuellement la reproduction des photos que vous possédez si ce n'est pas abuser de votre obligeance .
Je puis vous régler par avance mais je n'ai aucune connaissance des frais prévus .

Personnellement j'ai été le témoin visuel de cette sombre journée . Je venais de terminer l'année scolaire dans la classe de Jean Mazeline qui enseignait alors l'Anglais ... et la géographie ... ce qui m'incitait déjà à rêver de grands espaces ...
Participant ce jour de Juillet 1943 aux épreuves d'athlétisme au sein de notre club l'USS dirigé par Edouard Paysant ,meneur d'hommes exceptionnel , j'ai assisté du stade des Ormeaux ( terrain aujourd'hui coupé en deux parties par une déviation ) au saut désespéré des occupants du B17 .
Arrivé sur les lieux trés rapidement ,j'ai pu simplement voir disparaitre dans la nature l'un des aviateurs alors empétré dans le harnais de son parachute . Des images que l'on ne peut oublier ...mais pour l'époque que nous vivions ... des images d'espoir ...
Au retour je constatais que le passage à niveau de Saint Laurent était séverement gardé .et contrôlé . Je me suis toujours étonné que les allemands aient pu se laisser ainsi distancer et dépasser par les événements . C'est d'ailleurs l' occasion supplémentaire de rendre hommage aux anonymes de Belfonds et aux différentes personnes qui ont pu faciliter ces évasions en s'impliquant profondément mais au risque de leur vie .
Je note que l'ouvrage " Les 500 déportés de L'orne " dénombre plus de 20 personnes déportées dans le cadre de cet événement dont la plupart ne sont jamais revenues .
Je suis trés heureux d'avoir fait indirectement votre connaissance par l'intermédiaire de mon fils Didier et évoqué quelques images sagiennes malheureusement parmi les plus sombres .
Monsieur ,vous remerciant par avance je vous prie d'agréer l'expression de mes sentiments distingués .






A tout hasard ,je vous conseille quelques ouvrages publiés par :

Direction des Archives Départementales de L'Orne

"1944 Lieux de mémoire dans l'Orne 1994 119 pages 60 francs

"Les 500 déportés de l'Orne " 1995 94 pages 75 "
Liste des 17 déportés arrêtes en Juillet 1943 etc ...

Histoire d'une ville Argentan de 1939 à 1945 6 pages de témoignage de Monsieur Cosnard ouvrage publié par le conseil général d'Argentan .
A voir

Extraits de mon journal de L'occupation ( Période Mai 1940 à Août 1943 )

En voulant mettre de l'ordre dans mes tiroirs ,je me suis perdu dans le flou des images de ma jeunesse ...

Désir d'amasser des souvenirs pour le futur , de revivre quelques moments tragiques de la vie familiale ,j'ai eu l'idée depuis ma tendre enfance de consigner sur mes carnets ,fidéles compagnons de voyage ....une foule de faits et de détails appartenant au passé , au fur et à mesure de leur déroulement ..
J'ai donc tout noté ...tant que les mots ...résonnaient encore à mes oreilles et que les images me restaient en mémoire ,les faits , mes impressions ,mes réactions et ceci pour la postérité ... Et en particulier cette journée de cauchemar du 4 Juillet 1943 , sorte de cataclysme qui s'abattit sur notre petite ville , cataclysme qui mêla au sein de la population les sentiments les plus divers et les plus opposés ,....patriotisme , courage ,délation ,
Avant d'entamer cette journée,je ne puis éviter de faire une restrospective des trois années passées sous la botte germanique en me plongeant dans la lecture des notes personnelles prises au hasard des péripéties les plus diverses .

Une partie de mon journal mémorisant les événements des années de jeunesse antérieures à Mai 1940 ,ayant disparu dans le pillage de notre maison ,place du Parquet ....,j'ai donc repris la chronologie des événements depuis cette date et résumé les faits principaux .
Trouville ,notre paradis ,notre plage de rêve et notre piscine aux eaux bleues appartiennent alors au passé . De notre plage située prés de la rue d'Orléans et de l'aire de jeux , je me souviens que j'ouvrais grand les yeux pour regarder derriére les voiles lointaines ...si je n'apercevais pas par hasard l'Amérique . Une fascination de jeunesse et en même temps une mélancolie inexprimable .... projetée dans l'inconnu ...l'inconnu du grand large et des tropiques que je découvrirai peut être un jour !( 1)

Notre président Albert Lebrun présente alors ses voeux à la population Française "" Nous avons la ferme conviction que 1940 sera une année plus heureuse pour toute l'humanité "
Dés Septembre 1939 aprés la déclaration de guerre à l'Allemagne ,la défense passive s'organise dans notre petite ville , comme dans toutes les villes de France . .Mon pére y apporte une large contribution et se retrouve chef d'ilôt . A l'école on fait l'essayage des masques à gaz ...et c'est encore là ,une bonne occasion de se divertir
L'état d'alerte , décide la municipalité sera annonçé par des sirénes ,les tocsins et... le clairon s'il y a lieu . Les verriéres ,vasistas et toutes ouvertures laissant filtrer la lumiére ,devront être peints en bleu fonçé pour ne pas attirer l'attention de l'aviation ...allemande ... bien entendu . La nôtre on ne la voit pas ! Si une fois ...un autogyre Français haut dans le ciel ! L'unique vasistas du grenier ...est donc teint en bleu par sécurité !
Les motards militaires Anglais roulent à une vitesse folle sur nos routes ,...et quelquefois à gauche .L'un d'eux vient de se tuer au passage à niveau de la Madeleine
Si je comprends bien ,il ne se passe rien sur le front ... le combattant se confond souvent avec un guetteur qui veille ,l'oeil et les oreilles aux aguets aux avant postes d'une ligne Maginot réputée infranchissable avec pour seule moisson ces trois lettres R.A.S.
Mais la perçée de Sedan ouvre à la Werhmacht les portes de la France ,c'est l'exode et le début des illusions perdues .Une longue procession de réfugiés progresse vers le Sud ...Ma communion du 19 Mai 40 se déroule au pas de course pour laisser passer les voitures ,chars nordiques et Ardennais et véhicules de toutes sortes .La famille est absente ,pas de repas de communion ,les routes sont trop dangereuses ...surveillées par les stukas
Trois mille repas vont être distribués pendant plus de 15 jours consécutifs aux différents centres d'accueil ,avec la contribution... des "Coeurs Vaillants " patronage auquel nous appartenons Jean et moi . Un bureau de la Croix rouge ést alors installe à la mairie . La gare fourmille de voyageurs fébriles et anxieux en attente d'un départ du train vers un lieu inconnu .. Les portes claquent ,les mouchoirs s'agitent . Sur le quai noir de monde chaque coeur qui bat ...bat certainement d'inquiétude ...

Tandis que l'école ,périmètre sacré où la morale et la discipline rêgnent en maitre nous délivre de ses contraintes ,Charles Trenet " le fou chantant "chevelure flambloyante nous interpréte des airs pleins de jeunesse et d'invention ... sûrement pour nous remonter le moral .
Il incarne la joie de vivre au moment où les nuages s'amoncellent sur l'Europe .

Aprés les bombardements des 14 et 16 juin , plusieurs quartiers de notre petite ville sont détruits . Une centaine de morts à l'Adoration ,au cercle catholique ,l'évéché ,l'institution Saint Joseph ,l'école libre et la rue Montjaloux .Devant les risques encourus nous trouvons un refuge de fortune dans une petite ferme du Meurger chez Madame Favry veuve de guerre aidée par ses enfants Constant et Simone et le "pére Jardinet " . Dans cette modeste ferme décrépie par deux siécles de vent et de pluie le grand silence de la nuit est uniquement troublé par le crissement des grillons ... Ce n'est plus la place du Parquet comparée à certains moments aux "forges de Vulcain" !

Dans cette campagne au visage d'angoisse, subsistent encore aujourd'hui quelques images ... la pêche avec Jean parmi une horde de canards en goguette , le réveil de la basse cour aux premiéres heures du jour , le grenier à foin , la conduite des chevaux le matin à l'abreuvoir aprés avoir échappé au "calva "matinal , et enfin , l'arrivée des premiers motards allemands ,"cavaliers de l'enfer" couverts de poussiére sous les fenêtres du haras et ...le regard anxieux des parents ....,

Je ne pouvais donc rester indifférent au déferlement des événements et à la vision de ces images fortes ,difficiles à chasser de ma mémoire .
Charley ,au volant de sa Matford ... 21 litres au cent avait embarqué vers le Sud la nombreuse famille des neveux et niéces ,pour un long périple de dix sept jours,aprés un passage laborieux de la Loire à Blois parmi des milliers de réfugiés . Le probléme... c'est que les allemands arrivérent en même temps que lui au haras de Rotschild et lui réquisitionnérent sa voiture pendant deux jours ....

De notre refuge ,quand le vent est favorable ,on essaie de percevoir dans le lointain le son des cloches de la cathédrale . Mais que se passe t il dans notre petite ville ?
Dans notre campagne c'est la pêche ,....encore la pêche qui prédomine dans la douceur des ombrages .Avec Jean ,on entend rarement les appels du déjeuner et du dîner ,ces rites d'adultes qui ont tout oublié du rêve et de l'aventure ...

Je reprends le déroulement des événements depuis Mai 1940 ,je suis obligé de noter avec regret que la plupart des maisons de Sées et en particulier les commerces ont été pillés et mis à sac par les réfugiés de passage , les troupes françaises en déroute et certains habitants de la ville et ceci bien avant l'arrivée des troupes allemandes dans notre petite ville . Une calamité !
Notre magasin a été totalement dévasté ,les chambres pillées par une horde de
vandales qui en dehors des parfums et produits de toutes sortes ont pulvérisé ... cadres de photos ,cadeaux ,objets personnels et ...mon journal !
Le magasin de notre voisin coiffeur , Frémiot ( 2 ) a subi le même sort ainsi que tous les commerces de la ville . Une désolation .... que ces pillages par les habitants de la ville

N.P. 1997

Notre voisin Albert Frémiot ,victime de la bande à Jardin ,sera fusillé par la gestapo à L'home Chamodot le Août 1944 avec Jean Mazeline notre professeur d'Anglais et Géographie au cours complémentaire de Sées .
Notre autre voisin ,le docteur Melun disparaitra en déportation à Auschwitz en Décembre 1943

De retour à Sées ,nous ne pouvons que constater le pillage de la maison et l'amoncellement de toutes sortes de débris dans nos chambres
Lors du bombardement , un énorme pavé a traversé la toiture avant de choir sur le lit de Fernande ,l'employée chargée de nous surveiller !
Sous nos fenêtres les allemands harassés aprés une longue marche ...,uniformes gris vert ,mauser et masque à gaz en bandouliére , forment leur faisceaux aux pieds de la statue de Conté ..
En Juin le gouvernement s'installe à Vichy à l'hotel du Parc . L'appel du 18 Juin nous ne pouvons pas l'entendre ...Plus de T.S.F.! . La ligne de démarcation coupe la France en deux . Plus question d'aller à Montluçon chez mon oncle et ma tante ... et chez mon grand pére de Vibraye . Ce grand pére, soldat dans le régiment territorial de Mamers avait connu la guerre de 14 .....mais derriére les barbelés allemands à Paderborn au sud de Hanovre .
En effet prisonnier des les premiers jours de guerre ..il avait eu pour mission nous répétait il de creuser des tranchées... le plus prés possible des lignes allemandes ...

Enfin pour le moment ,de notre fenêtre l'image de ces gigantesques officiers SS ,arpentant avec arrogance la place du Parquet et exigeant le salut des sagiens nous impressionne ...et en face de notre maison ...la kommandantur s'installe dans les bureaux de la mairie . L'étendard à croix gammée flotte au vent au dessus de la porte d'entrée

Achille a perdu son chien Cyrnoss ,rare spécimen de "setter Togolais "au pelage noir de jais ,dans les décombres de l' atelier de son grand pére ,bâtiment littéralement soufflé par une bombe . Des aboiements étouffés et au bout de la chaine ... le chien ... bloqué par un amoncellement de poutres et de débris ; Sous la niche ...la cave et plusieurs bouteilles de cidre bouché !
Ce jour là il faisait trés chaud ! et lors de notre retour triomphal sa grand mére soupçonneuse nous trouva un air bizarre ...
Ma marraine entrainée dans la tourments de la débâcle est hospitalisée dans notre ville ...Nous héritons de son chat tigré . Jean en fera son affaire !
Et bientôt commence la réquisition des logements vides pour les soldats allemands ,et nous écoliers sans soucis , nous épuisons nos forces dans la lutte contre le doryphore qui envahit nos champs de pommes de terre .. La vente au porte à porte des cartes postales du maréchal ,nouveau chef du gouvernement connait un grand succés ...

Ce 3 Juillet 1940 les affiches en couleur allemandes placardées sur tous les murs de la ville , montrent le désastre de la flotte française anéantie dans le port de Mers el Kébir sans pouvoir se défendre ...Un marin Français blessé ,nage parmi les débris et un bateau de guerre sombre parmi d'autres épaves au milieu d'une mer hostile . La propagande allemande s'empare de cet événement .... pour fustiger l'Angleterre et sa politique .

Aprés quelques jours d'internement à l'école des filles d'Alençon ,Charley et sa famille sont internés à Drancy et Vittel sauf Norah et Edith mariées à des Français ..
Mon pére a besoin d' un ausweiss signé de la kommandantur pour se rendre de Sées à Paris et s'approvisionner en parfumerie de toutes sortes chez de Vriés directeur des laboratoires "Vog "rue de Prony . Ce monsieur en échange des produits se ravitaille dans la campagne normande avec l'aide des parents .
En Juin 1941 le maire informe les habitants qu'ils auront à obéir aux injonctions de l'occupant et à obtempérer à ses réquisitions .
Malgré les événements , l 'Espérance de Sées organise le premier challenge d'athlétisme Hureau aux "petites buttes " avec la participation des clubs régionaux . Je fais mes premiéres armes ! .Le sport sera donc notre planche de salut ,à nous les jeunes ! Mes premiéres "pointes " seront échangées contre un kilog de beurre .
Mais aussi la pêche ! C'est le moment privilégié dans le calme et la somnolence des eaux claires pour faire le point ... je rêve de l'école des officiers au long cours à Paimpol mais aussi des mers du sud . Je lis avec passion "A travers l'Afrique "de L.C. Baratier (3 )tandis que le copain Achille potasse avec la même passion "les pieds Nickelés "en s'inquiétant de ses trois héros et du sort d'Alonzo Cafebar . Combien d'années encore sous la botte ?
Le 14 Juillet 40 ma chére maman ,la fibre patriotique bien accrochée ,s'est habillée de tricolore et formule son intention de pavoiser nos fenêtres...devant la kommandantur installée comme on le sait à la mairie . Son pére n'était il pas un vaillant cavalier du 14 émé régiment de hussards déçimé à Ypres en 1914 mais victorieux à Verdun et dans les Ardennes en 1917 .
Donc ce jour Verboten ! ni défilé ,ni bal populaire , ni drapeaux aux fenêtres !
Plus de patronage ...supprimé !. C'est maintenant le grand hiver . Notre "vallée des bénédictions" route d'Alençon , connait un grand calme . Endormie elle est soudainement privée des cris des "coeurs vaillants " et la neige y a ajouté une couche supplémentaire de silence .
Pendant ce temps les lettres V de la victoire commencent déjà à fleurir sur les murs de notre cité .Les troupes d'occupation en rendent responsables les propriétaires des maisons concernées et exigent la disparition des inscriptions .

Et bien sûr les déchirements qui marqueront la vie tranquille de notre petite ville ,.....la distribution des cartes de rationnement ,la réquisition des chevaux et des postes de T.S.F. , les dénonciations aux autorités d'occupation et que notre maire Charles Forget essaiera de réprouver avec énergie (4 ),la garde des voies ferrées ,l'enlévement de la statue de Conté .
En effet le maire avisé par les services interéssés informe la population que la statue de Conté devra être livrée à la fonte en espérant qu'à la fin de la tourmente , la statue du génie sagien reprendra sa place sur son piédestal de granit ( 5 )

Un demi litre de vin sera remis aux gardes des voies ferrées par nuit de présence ( 17 Mai 1942 ) .Malgré son travail au salon où les soldats de la Wehrmacht pullulent ,mon pére se trouve réquisitionné pour monter la garde à Lorail . Les tracts de propagande anti nationale devront être remis à la mairie et à la gendarmerie .
En 1942 la lutte commune contre le bolchevisme s'adresse à la conscience des Français . Les volontaires devront s' adresser à l'office de placement allemand .
En Août 42 ..c'est l'espoir déçu , les commandos anglo Canadiens sont déçimés sur la plage de Dieppe . La tentative de débarquement a échoué . A nouveau la propagande allemande se déchaine et nous montre aux actualités du cinéma "Rex "de la ville ,la longue file des prisonniers devant une foule consternée de Dieppois .
Heureusement la voix de Robert Schuman est là pour nous soutenir ...." Si nous ressuscitons dans mille ans ....,elle sera toujours là pour nous rappeler nos espérances et nos angoisses pendant les saisons améres ... "écrivait Georges Duhamel

Tous ces faits je les avais notés scrupuleusement et consignés photos à l'appui dans un journal personnel que je me complais à lire et relire ..

Pour être complet ....Je n'ai jamais pu chasser de ma mémoire,le visage furibond de la sentinelle du séminaire ,qui plantée et à demi assoupie dans sa guérite peinte aux couleurs du Grand Reich ,allait être notre objectif préféré ...Un beau jour ,un morceau de plâtre capricieux voltigea sur son casque ....Le feldwebel de service n' apprécia pas ,mais pas du tout ...aussi l'ami F ( instituteur en herbe ) se" ramassa " une magistrale paire de claques ce qui dans le contexte présent ...était presque un cadeau !
Virés ,avec perte et fracas de notre cabane de chantier ,dissimulée dans les broussailles nous etions dans l'obligation d'élire domicile ,cour du Chapitre pas loin des jardins communaux ,.
Monsieur l'officier commandant la Ortskommandantur siégeant à l'hotel de ville (6) ,place du Parquet en profita pour nous menacer et nous rappeler sévérement par l'intermédiaire du maire et de notre glorieux garde champêtre ,que personne ne devait franchir les murs armés du Séminaire et de la Miséricorde . A l'appel " Halt Wer Da "on devait immédiatement s'arrêter sous peine de s'exposer à un coup de feu .Et pan !
Ce qui ne nous empêcha pas deux années plus tard de soustraire avec Claude Varnier et Pio Gassol trois caisses de ravitaillement par le soupirail de la cave au nez et à la barbe de la sentinelle , absorbée par sa ronde monotone autour du grand séminaire .
S'il y a bien un jour où nous avons dépassé les bornes c'est bien celui là ! Et pourtant comme l'écrivait Roland Dorgelés ..." Il n'y a que les aigris qui renient leur jeunesse et désavouent ses joies .Moi je l'aime telle qu'elle fut avec ses bêtises ,ses écarts ,son inconscience ,ses excés ....."

Nouvel ordre de la Feldkommandantur d'Alençon ,cette fois ..le couvre feu à 6 heures et demi de l'aprés midi ...Etonnement de notre part ...La raison ...le sabotage de plusieurs lignes téléphoniques entre Sées et Mortrée .
Maintenant comment occuper nos soirées ? Il nous faudra faire preuve d'imagination !
Pas question de braver les ordres surtout lorsque les "mongols" menaçants hantent nos rues à la nuit tombante...de vrais sauvages ! ( 7)

Et aussi obligation pour les juifs de porter l'étoile jaune !

Alors que l'immense réseau de la résistance développe dans l'ombre ses filets , notre vieille classe de début de siécle ...aux bureaux bien cirés mais couverts de taches d'encre et des graffitis de nos anciens ..accapare tous nos efforts studieux .Et au dessus de nous la moustache farouche et l'oeil convaincant de notre vieux et respectable maréchal nous toisent de toute leur hauteur... Ce vieux maréchal nous le respectons ! Il nous sortira de cette orniére ... malgré son âge !
Pour le moment , comme beaucoup d'autres ,je guette avec une impatience grandissante , l'heure de la distribution de gâteaux vitaminés . On parle même de nous distribuer du lait !Je ne suis pas contre ... Donc que dieu prête vie à notre glorieux Maréchal !

En cet été 1943 ,la famille s'est spécialisée dans l'élevage du lapin ,pour pallier aux restrictions journaliéres et améliorer l'ordinaire .
En cette occasion ,le pére Juglet ,invalide de la derniére guerre nous a donc prêté un local ,dans les vieilles bâtisses qui bordent la place du Parquet ,tout prêt de la cathédrale . Parait il qu'il éléve des pigeons voyageurs .... clandestinement ... !En tout cas ,c'est là que réside notre réserve de pissenlits . Les pissenlits ,déjà en boutons ,à défaut d'offrir une nourriture tendre ,ont au moins le mérite d'être gratuits . Jean et moi désignés comme les premiéres victimes de ces exigences , " chassons" le pissenlit dans la campagne profonde avec pour mission supplémentaire l'approvisionnement du stock de tréfle et d'herbe verte ....,aussi gardons nous dans le plus grand secret l'emplacement du gisement inépuisable découvert sur la route de Rouen, pas trés loin du calvaire .
Voilà déjà trois années que les bottes germaniques martelent le trottoir sous nos fenêtres et les pavés glissants de la rue Conté .Comment s'extraire de cette torpeur paralysante ? Le seul fait de s'opposer ,de bouger peut déclencher des forces manifestement hostiles ,le danger se cache partout à chaque coin de rue , à chaque encoignure ,derriére chaque porte...La patrouille veille ! Mais nous" on s'en fout " ! On ne peut même pas appartenir aux forces de l'ombre ,alors on fait ce qu'on peut .Trop jeunes ...quelle calamité !
Notre vieille cathédrale domine la place ,encore hantée par le souvenir de l'illustre Conté dont la statue de bronze a pris la direction des fonderies du Grand Reich... mais la tête de notre grand homme dissimulée sur le quai de la gare par un patriote a échappé à nos occupants ..
Le poste de T.S.F. familial est lui toujours présent ,là , prés de la fenêtre ,dressé sur un meuble en bois ciré ,dans notre petite cuisine qui nous sert de salle à manger .La B.B.C.avec les quatre coups annonciateurs de " la symphonie de Beethoven " c'est presque notre raison de vivre . Chaque soir malgré le brouillage ,alors que les aiguilles de notre "Pendastrava " style "Art Déco " marquent 8 heures ,nous l'écoutons religieusement en sourdine et en essayant de trouver une signification aux messages mystérieux et codés diffusés par l'émetteur anglais . Messages à destination des "réseaux de l'ombre "sans aucun doute . !( 8)
Maman en profite pour acheminer des messages dans le guidon de sa bicyclette à rétropédalage "L'hirondelle " venant tout droit des ateliers et manufactures de Saint Etienne . Le rétropédalage lui permet de monter les côtes sans faiblir et sans efforts ....enfin c'est ce qui est écrit sur la notice d'utilisation

Pour nous c'est presque l'ébauche d'un acte de rebellion que l'écoute réguliére et clandestine de cette emission destinée aux nations opprimées .Encore faut il être trés prudent ... , bien fermer les deux portes et notre unique fenêtre ,tendre avec précaution le rideau noir qui camoufle notre vitrine , et se concentrer pour percevoir une voix lointaine quelquefois inintelligible et nasillarde . Ces voix d'outre manche nous font oublier les diatribes de propagande que nous asséne chaque soir Jean Hérold Paquis le chantre de radio Paris .
Mais on parle de nous enlever notre valeureux poste ....par ordre de la Kommandantur ( 9)
Enfin nous n'ignorons pas que des gens courageux ,des héros sans aucun doute travaillent dans l'ombre pour nous délivrer du joug Allemand ...mais quand ?

L'arme qui nous vengera nous l'avons enfin trouvée ...c'est notre réseau de "résistance "à nous ! Pancartes détournées ,jet de projectiles les plus divers sur les camions de la Wehrmacht ... , On déchire avec l'ami Achille les affiches "Bekannmachung " à l'abri des regards indiscrets et surtout des coups de semonces du garde champêtre . Nous lui avons pourtant cachés son tambour pour qu'il "nous foute la paix " mais il est intraitable .Moustaches au vent il nous laisse aucun répit ...
Quand au "p'tit Génie "il cherche désespérément sa goudronneuse laissée rue du Grenier à Sel.. ..et soudainement volatilisée ! Achille qui n'est pas en reste crie au rémouleur furibond ,courbé sur sa machine et de passage dans notre ville " Baisse la tête t'auras l'air d'un coureur..."

Notre trio infernal commence à sévir chaque fin d'aprés midi à la nuit tombante,lorsque la lune derriére les nuages commence à pointer le bout de son nez et lorsque les rares lampadéres barbouillés de bleu sont éteints .....A cette heure ,la ville est calme ,les choses perdent leurs apparences, les contours deviennent moins nets et le moindre bruit de bottes nous avons l'avantage de le percevoir.... à bonne distance ,dans le silence de la nuit .
Pourquoi cette rebellion ? C'est simple !.Je songe à ce vieux Ronsard , ( c'est mon cours de 4éme ) On a décidé ...nous ,de " cueillir dés aujourd'hui les roses de la vie ".et de ne pas s'embarasser des contraintes imposées par l' occupant .
Un conducteur allemand assoupi ou peut être encore le cerveau embrumé par les vapeurs de "Schnapp"a eu la malencontreuse idée de laisser sa vitre ouverte ...Une tomate bien mûre , subtilisée dans les jardins communaux prés de la cour du Chapitre vint à suivre .... une longue ,...trés longue trajectoire avant de se désintégrer " en mille éclats " sur son volant ...
Une poursuite éperdue ,qui nous conduisit , dans notre agreste refuge de Robinson , prés de la ferme Desmond rue d'Argentré , en passant par la rue Amesland descendue au triple galop . Dans notre repli stratégique ,nous n'avions même pas réalisé que nos poursuivants avaient depuis longtemps abandonné la partie ....
En toute innocence ,le pére de Claude n'avait jamais pu comprendre la cause de ce mystére propre à son jardin ...le seul qui ne donnait pas de tomates ... Le climat ? peut être !
Il faut avouer que ce n'était pas trés fûté de notre part en cette période de disette et de pénurie ,....

Claude et Pio sont deux sprinters de bonne classe et moi je représente le club sur 300 métres dans ma catégorie . Nos poursuivants avec leurs lourdes bottes ferrées et cloutées à trainer n'ont aucune chance .. notre pointe de vitesse bien aiguisée est suffisante pour créer la différence .

Aprés avoir été victime du naufrage de l'année sur "le cour" parmi les roseaux et les nénuphars ,anéantissant l'outillage des cantonniers , Jean a maintenant , la bonne habitude de "sévir" sur la place du Parquet ...dans un monde plus pacifique .C'est le roi du palet ou plutôt de la "pignoche " . Pour être plus explicite il écume tout le quartier d'un coup droit infaillible et dévastateur et ruine les espoirs de tous ses concurrents ....adultes compris . Mon pére s'étonne de le voir rentrer chaque soir ,les poches pleines de monnaie sonnante et trébuchante ,des piéces frappées de la francisque ...et même des marks !
Moi les marks je les récupére au salon d'hommes ...En effet pendant la période de vacances scolaires je suis le balayeur de service et je me fais un devoir de rassembler dans le placard sous la vitrine , les cheveux de toutes nationalités . Ceux ci doivent être réutilisés pour fabriquer des vêtements à nos occupants ? Pénurie oblige !
Je lis dans le journal local " Rien ne se perd . Dans une usine de récupération ,vos cheveux mesdames deviennent de ravissantes pantoufles et de soyeux tissus "

En fait notre salon aura vu "défiler" des militaires de toutes nationalités ... les Français des grandes manoeuvres de 1938 et de ....l'exode ,les "tommies " de 1939 ,les allemands de tous grades ,du feldwebel à l'arrogant oberstleutnant , les "mongols " de Georgie , américains et anglais à l'affût du "Chanel number five " et même des canadiens australiens et néo zélandais du Commonwealth .

En fait ce fut une époque pleine de tragédies et de faits divers ..

Un million et demi de prisonniers dans les stalags ,avec un maréchal apparaissant partout ,sur les timbres ,les affiches ,les journaux ....,.
Une ére de privations, du topinembour à volonté mais aussi des cartes de rationnement .Au fait vu mon âge je suis J .3 ,..... je suis donc habilité à " traquer " le doryphore dans ses moindres retranchements avec les classes scolaires .
Les autos roulent au "gazo" . Un bas révolutionnaire à base de teinture fait son apparition avec les chaussures à semelles de bois .
Sur les affiches on lit " fabriquez vous mêmes vos combustibles et votre savon .!"
C'est le retour à la terre et la jeunesse doit se former sur les chantiers ....mais maman ne déconseille de suivre le mouvement !
On parle de "collabos ",de passeurs de la ligne de démarcation ,de marché noir ,.d'éxécutions ..... La rafle des Juifs au vel d'hiv ! L'armée de l'ombre prend corps .
Combien d'années encore avant une libération vraiment hypothéthique ?

NP 97

Aprés réflexion j'estime que ces extraits de mon journal de l'occupation retracent la période la plus sombre , la plus humiliante de la vie millénaire de notre petite ville . Quatre années que l'on a envie de rayer de son histoire .
Il me semble en effet que la maniére dont notre ville a vécu à l'heure allemande entre Juin 1940 et Août 1944 est sans exemple dans le passé et sans équivalent au même moment . Jamais un pays n'a été aussi totalement ,aussi durablement subjugué et comme dénaturé par l'ennemi vainqueur .
Deux modes de vie totalement distincts se sont mis en place . Un mode de vie dicté par l'occupant et fait d'injonctions ,d'interdictions ,de sanctions ,d'autorisations au prix d'une soumission ,d'une résignation ,et d'une crainte permanente .
Et la façon de vivre de notre jeunesse ....,faite de désobéissance ,de réglements détournés ,d'irrespect ,et s'alimentant tout particuliérement d'esprit revanchard ,de ressentiments ,de moqueries envers l'occupant .C'était notre seule arme à nous ?... Celle de nos ainés opérant dans l'ombre fut celle de l'action et d'une résistance héroique
En ce qui me concerne ...le grand regret fut surtout d'avoir été trop jeune !

Notes du texte

(1 ) Trouville
L'occupation allemande interrompra nos habitudes de vacances et notre séjour de rêve. Il ne peut être question de rejoindre Trouville ,toutes les issues bordant la plage sont murées . Un seul passage entre le casino et le Chattham permet encore la vision des eaux sombres et écumeuses de la Manche .
Quand au rêve américain il nous habite dés que nous tentons de le saisir par l'imaginaire il me faudra attendre le début des années 60 pour partir à l'assaut des deux Amériques .

( 2 )Extrait de presse du 7 Juin 1940 concernant Sées
La petite cité épiscopale a connu d'inimaginables scénes de pillage et la rue la plus commerçante a vu tous ses magasins visités et vidés de fond en comble . Là également les autorités possédent les noms de personnes ayant participé à ces mises à sac .

N.P.97 On constate que la date de cet extrait de presse est antérieure à l'arrivée des allemands dans notre ville le 17 Juin ,donc les pillages n'ont pu être exerçés que par des bandes menaçantes de Français ,des réfugiés ou des soldats en fuite pendant la période de l'exode ,contre lesquels le maire ne put rien .
Les Allemands à leur arrivée dans notre ville confirmérent notre maire dans ses fonctions et lui donnerent plein pouvoir pour organiser la police de la ville à l'aide de vingt hommes munis d'un brassard blanc .En cas de probléme ,notre maire plein de courage , proposa de mettre son nom en tête de liste des otages .

Comme tous les commerces ,le salon de coiffure de notre voisin Alfred Frémiot fut également pillé . Entrepreneur de transports, rattaché au groupe B.O.A. de la résistance locale en Janvier 1943 il sera arrêté le 12 Juillet 1944 et fusillé le 9 Août de la même année à L'hôme Chamondot avec Jean Mazeline .
Le docteur Melun surnommé "le médecin des pauvres " notre autre voisin qui possédait un droit de passage dans notre cour sera interné à Drancy , et disparaitra en déportation à Auchswitz en Décembre 1943

(3) Dans les années 50 ,alors que la France était encore maitresse d'un vaste empire colonial ,j'ai pu survoler et explorer avec notre lourd hydravion Sunderland les côtes africaines ....des sables du désert de Mauritanie et du Rio de Oro aux profondes et impénétrables forêts intérieures de la Guinée ,de la Sierra Leone et du Libéria .Mes rêves de jeunesse comménçaient à prendre forme ...

( 4) Le conseil municipal de Sées a été informé (16 Avril 1941 ) des dénonciations qui ont été faites auprés des autorités allemandes ?.Ces accusations fondées ou non risquent d'occasionner à ceux qui en sont l'objet des ennuis qui peuvent être graves et attirent sur la population entiére ......le mépris des occupants
Argentan 12 Novembre 1943
Recrudescence des dénonciations écrites sous l'anonymat qui s'accumulent dans les bureaux de l'autorité allemande : listes noires ,maisons de commerce à boycotter ,attentats à l'heure "H" ...

( 5) Conseil Municipal du 16 Décembre 1941 et Mars 1942
M.le Maire informe qu'il a été avisé par les services interéssés que la statue de Conté devait être livrée à la fonte et espére que lorsque la tourmente sera passée ,la statue du grand génie sagien reprendra sa place sur le piédestal désert .
En fait cette statue n'a jamais repris la place que la municipalité lui avait choisie
en 1840 . La tête séparée du tronc se dresse ...., sur une stéle de granit prés de notre maison à l'angle de la rue Conté et de la place du Général de Gaulle ( ex place du Parquet )

(6) Journal du 30 Avril 1943 ; Extrait de presse
Personne ne doit franchir les murs armés du séminaire ,ni ceux du 49 rue d'Argentré . Il est interdit de descendre dans les abris creusés dans les cours . A l'appel " Halt der wa ",on doit immédiatement s'arrêter sous peine de s'exposer à un coup de feu ...

( 7 ) Je n'avais jamais connu la raison de ces brutales exigences jusqu'au jour où un extrait de presse dans le journal local du 7 Novembre 1940 attira notre attention .
Plusieurs actes de sabotage dans la région de Sées Mortrée imposérent une .... interdiction de sortir des maisons entres 18 heures 30 et 7 heures du matin sous peine d'arrestation .
Les lignes téléphoniques seraient gardées nuit et jour par des sentinelles fournies par la population civile ( Feldkommandantur Alençon 29 Oct 1940 )

(8) Les " Ostruppen" ( Troupes de l'Est )regroupent des soldats recrutés dans les camps de prisonniers de l'armée rouge et qui opérent à partir de 41 42 sous uniforme et commandement allemand . Plusieurs surnoms leur furent donnés ...cosaques ,mongols ,tatars etc ...

(9 )Un groupe de résistants opére dans l'ombre ....de nos forêts ...
Edouard Paysant , chef d'entreprise et notre directeur du club,responsable du B.O.A. pour le département de l'Orne est assisté par de nombreux sagiens que nous connaissons ...mais dont nous ne soupçonnons pas l'action clandestine ...les quatre gendarmes de Sées ,l'adjudant Tual Georges ,Bouyer Berthy ,Collet Francis ,Daniel Jean , Mazeline jean instituteur au Cours complémentaire , Frémiot Albert notre voisin , Edouard Cercueil habitant rue Saint Martin ,Fossey René l'équarisseur , ,Ralu ,etc .. Pas un seul instant nous ne pouvions deviner l'existence de ce réseau dont les acteurs gravitaient autour de nous et les dangers auxquels ils étaient confrontés .
Les messages ,nous les écoutons chaque soir sans en connaitre la signification...Ils sont destinés aux résistants des environs et l'intervention a toujours lieu en période de pleine lune dans la nuit suivant le message .Les armes récupérées aprés le parachutage par exemple aux "Rouges Terres "et transportées par Albert Frémiot ou René Fossey sont ensuite cachées au Bouillon à la "Maison verte " chez Colonna d'Istria ,en attendant leur transport et leur abri définitif.
Edouard Cercueil cacha deux tonnes d'armes sous sept rangées de paille dans le hangar de sa ferme 30 rue Saint Martin . Lieu où fut d'ailleurs installé un poste emetteur qui faillit être identifié par les camions "gonios " allemands .

Par exemple les messages "Les mouchoirs sont en caliquot " "Emilienne a une belle montre " La vigne abonde en France "seront destinés au groupe B.O.A. de Tanville (chef de terrain Tessier pére ) .Groupe qui se distingua par son activité au mépris de tout danger .


( 10 )En effet depuis janvier 1941 ,le maire avait réussi à soustraire les sagiens à cette exigence de l'occupant et à en retarder l' échéance .Mais malheureusement notre poste de TSF nous sera définitivement enlevé début 1944











































Ce jour de l'independence Day ......dans l'Orne !


Revenons à cette affaire de Belfonds ! C'est en fait le but que je me suis assigné ,celui de reconstituer les faits le plus fidélement possible aprés cette triste période 40 43 .

Nous sommes donc là , en ce beau dimanche ensoleillé du 4 Juillet 1943 ....sur le stade des Ormeaux ,attentifs aux consignes de notre entraineur .Un stade plutôt vétuste mais dont la qualité des installations rudimentaires n'entame en rien notre rage de vaincre .
Avec Jean Mazeline on découvrait en cours d'année scolaire les secrets de la méthode Hébert ...Dynamique et sportif dans l'âme il exerce sur nous une fascination sans failles .
C'est ausi notre professeur de géographie et d'anglais au cours complémentaire de Sées .
L'année scolaire 42 -43 est maintenant terminée et les brumes épaisses des grandes villes industrielles de l'Angleterre , se sont estompées et font aujourd'hui , partie des souvenirs .On s'entraine pourtant à prononcer correctement .....avec l'accent .... la langue de Shakespeare . Middlesborough .....ce n'est pas si simple !Mais le Carpentier Fialip du cours de 4 émé ,c'est déjà du passé !
Malgré ses brouillards et le fameux "pea fog " de Londres sur la Tamise ,cette Angleterre continue de nous faire rêver ....le channel à traverser ... ce n'est pas la mer à boire ! Maman en parle souvent ,c'est simple ! il suffit d'entrer en contact dans le plus grand secret avec un pêcheur volontaire de l'ile de Batz pour tenter la traversée sur un chalutier et rejoindre les blanches falaises d'Albion .
Miss Canel le prof d'anglais familial ,et diplômée de l'université de Cambridge nous enseigne déjà les premiers rudiments de la langue et semble nous inciter fortement à tenter l'aventure .Elle parle de l'Angleterre comme d'un paradis de calme et de prospérité .Prise au piége de l'invasion de notre territoire dans notre verte Normandie ,elle donne des cours particuliers pour garnir ses fins de mois .
Enfin nous les jeunes on est prêts à tout ,même traverser le channel à la nage ....s'il le faut !

L'année scolaire est interrompue ... Jean Mazeline cesse les cours prématurément à la fin de l'année scolaire alors qu'il enseignait depuis Octobre 1942 . La raison nous l'ignorons .
Il est l'un des clients de notre salon et mon pére n'a pas cherché à connaitre la cause de ce départ inopiné .On parle de S.T.O. ...de maquis ! Ce sont des mots nouveaux qui reviennent souvent dans les conversations des adultes . Nous on écoute et on se tait ! On sait qu'il y a là ....quelque chose de mystérieux .

Aujourd'hui ,le ciel est bleu presque sans nuages ....,un temps pour la baignade ..Mais la piscine de la ville ...n'est elle pas comme l'Arlésienne !
....On en parle toujours mais on ne la voit jamais !
Voilà six mois avec Edouard Paysant ,je mesurais chaine d'arpenteur à l'appui ,les dimensions de notre futur ....stade nautique
La piscine sera là ...sur le terrain de Baskett ... à cet endroit précis . Des images... des eaux bleues , deux plongeoirs ...le rêve !
Oublié ...les eaux glaciales de l'Orne couvertes de roseaux et le moulin d'Escures avec sa vieille roue à aubes ... l'étang Sauvager réminiscence des carriéres de Fontaineriant et l'image floue des wagonnets , figée dans les eaux troubles pour l'éternité .
Les Allemands nous ont pourtant rejoint dans ce lieu caché dans la verdure ,endroit presque ignoré des Sagiens sur "la route des Choux" . Pour faire sortir les quelques poissons de cet étang abandonné nos occupants pratiquent avec ferveur la délicate ....pêche à la grenade ...

Quand au vestiaire du stade il faudra se montrer trés prévoyant . Une simple barraque en bois vétuste et délabrée ... Elle nous isole partiellement des regards indiscrets , avant les affrontements hebdomadaires ,propres aux matches de Hand Ball et aux réunions d'athlétisme... comme celle d'aujourd'hui !
Malheureusement,mais trop souvent ,nous devons laisser la place sur le stade aux ébats des SS et des soldats de la Werchmacht...Eux se chargent de prendre possession des lieux dés qu'une rencontre inter armes est organisée ."La force prime le droit " et nous devons nous incliner en silence ...pleins d'humilité mais la rage au coeur ; Dans ce cas nous attendons patiemment que le terrain soit libre avant d'affronter l' équipe adverse .

Aujourd'hui Dimanche 4 Juillet 1943 entrainement d'athlétisme ...Soudain ...Au dessus de nos têtes un grondement assourdissant . Mais rien de surprenant ... Nous sommes en effet accoutumés aux passages de centaines d'avions se dirigeant de jour ou de nuit vers leurs objectifs respectifs . Pour nous ce grondement familier c'est l'inquiétude mais aussi l'espoir ....Pourquoi ? parce que nos nuits sont hantées réguliérement par ce bruit sourd , lancinant ..Avions alliés ? sans aucun doute ! Hynoptisés par le néant vertigineux de la voûte céleste nous regardons passer indéfiniment ,hauts dans le ciel ,ces points brillants qui nous font rêver . Combien d'années encore à vivre sous la botte germanique ?
Notre France occupée nous semble vraiment une forteresse imprenable !

Mais c'est à peine ,ce dimanche , si on léve la tête pour observer les lourds quadrimoteurs étoilés de la flotte aérienne américaine ,retour de mission et ,groupés à plus de 8000 métres d'altitude dans une mer de nuages clairsemés .Il faut dire que depuis le début de l'année les offensives aériennes s'intensifient ...
Les escadrilles de lourds bombardiers , spectres lointains ,volant aile dans aile se dirigent vers l'Angleterre ,venant du Sud . Curieux ...., ,totalement isolé ,....un quadrimoteur américain , se traine désespérément à basse altitude, mille pieds peut être !Un longue trainée noire dans son sillage . Touché par la D.C.A. ?

Apparemment l'avion en détresse prend la direction ouest ...Vraiment il semble mal en point ... et pourquoi cette direction ?
Des corolles blanches apparaissent dans le ciel bleu ...une ,deux ... Peut être huit au total .... ,
Un saut désespéré et les occupants de l'avion sont emportés successivement dans la direction Sud Est ( vent Nord Ouest ) vers une zone délimitée par les villages de Belfonds ,Condé le Butor ,La Cailleterie ,Saint Laurent et Saint Clair . Haies vives et chemins creux , pâturages verdoyants ,vieilles fermes...mais aussi les méandres de l'Orne aux eaux transparentes qui serpente dans ce coin de verdure alimentée par la Thouane et la Senneviére .
Il nous arrive de découvrir régulierement lors de nos escapades et aprés les passages répétés des escadrilles de bombardiers ,les champs et les prairies jonchés de ces bandes métalliques argentées trés fines et entrelaçées .Chacun émet des hypothéses et n'ose toucher à ces mystérieux objets tombés du ciel . Leur découverte dans la rosée du matin aprés le passage des bombardiers nous laisse trés circonspects .
Les tracts , de leurs larges taches blanches disséminées dans tous les environs attirent notre attention ...U n regard trés discret vers tous ces papiers qui jonchent l'herbe verte .Vite nous en prenons connaissance ... ,mieux vaut ne pas les garder sur soi !
En fait je me sens redevable d'une grande admiration pour cette "armée du ciel " puissance impressionnante ,dont nous espérons le miracle tant attendu ...la délivrance !

Je ne me pose aucune question ... Dés l 'apparition des corolles toutes blanches j'abandonne précipitemment le stade et les membres du club . , A toutes pédales je fonce vers le lieu présumé du point de chute des occupants de l'avion . Mais je ne suis pas seul ...Avec moi un Sagien de 16 ans environ ...que je connais à peine et qui me dit travailler chez le maréchal ferrant dans les Halles . Il m'assure connaitre parfaitement les lieux ...
Et moi donc ,....nous sommes tout prêt du moulin d'Escures ,le lieu de nos ébats nautiques depuis trois années avec la colonie Espagnole ,lieu où il est difficile sinon impossible de trouver dans l'eau glaçée un espace libre parmi les nénuphars ou les roseaux .
Un lourd nuage de fumée noire emplit le ciel et brouille l'horizon ...noir comme le cauchemar qui semble s'abattre sur notre petite ville ......l'avion vient de s'écraser quelque part en forêt .
La route de Saint Laurent ...un petite route ,presque un chemin ,des champs bordés d'aubépine ,de noisetiers ,de buissons de mûres , d'épaisses haies verdoyantes . Un paysage familier que nous empruntons réguliérement pour nous rendre à notre moulin .Tout prés le "miel de l'abbé Bisson .."c'est là que nous l'achetons depuis des années .....
Un sprint fou sur ma vieille bicyclette allemande au cadre gigantesque ..et au guidon dominateur ....les pneus n'en parlons pas ,un vague " ersatz "de carton bouilli qui m'oblige à porter en permanence dans ma sacoche,...... rustines ,démonte pneus ,tube de dissolution ...

Soudain devant nous à cinquante métres à peine ,sous nos yeux éberlués ,une corolle blanche se détache ...descend lentement ,. Au bout du parachute ...,un occupant de la forteresse ...,dont la silhouette se balance et s'agite en tous sens ....dans le but je le suppose... d'orienter son atterrissage vers un point précis . Enfin le "parachutiste " touche le sol .L'atterrissage semble plutôt rude ...Serrant à pleines mains les suspentes de son parachute , il réussit désespérément à rassembler la toile qui paralyse ses mouvements .
D'un signe impérieux ,un doigt sur la bouche il nous impose le silence .
Pétrifiés sur place nous ne savons que faire, laissant le temps au rescapé de se sauver à toutes jambes ..sans même se retourner .
La même pensée nous rejoint ...D'un bond nous sommes dans le fossé rassemblant les différentes parties du parachute ...suspentes ,mousqueton ,un sac kaki ,et un couteau .Un vrai poignard !En quelques minutes le parachute est découpé en trois morceaux ...un pour maman ,l'autre ... pourquoi pas pour ma grande soeur ? Dame ! un parachute de nylon ou de soie c'est littéralement un don du ciel en ces temps de sévére restriction et un souvenir pour les témoins de l'arrivée d'un " chevalier du ciel " venu d'un autre monde .....,celui de la liberté .
Dans une année le mariage avec Raymond si les événements le permettent .

(NP 97 ).
.Raymond est le dépanneur électricien attitré des carriéres de Chailloué . Son expérience professionnelle ,lui vaut d'être retenu sur le chantier par les impératifs de son travail et non pas envoyé vers des cieux moins cléments en territoire Germanique . Sur notre place c'est le grand désert ,couvre feu oblige ...Pas un trait de lumiére . La cathédrale projette son ombre dans le silence de la nuit .Raymond quitte discrétement ,à l''affût du moindre bruit ,notre domicile de la place du Parquet pour rejoindre Chailloué à bicyclette. Un coup d'oeil à droite ,un coup d'oeil à gauche ...pas de bruit de bottes ...la patrouille est passée .
Lenz ,responsable de l'organisation Todt régionale ,ex commandant de la Lutwaffe dirige avec autorité les carriéres ,secondé par Mr Bastin et Bouland

En fait l'appel au S.T.O. concernait les jeunes gens nés entre le 1er Octobre 1919 et le 31 Décembre 1922 .
MM Bastin et Boulan (Extrait du fascicule " Les habitants du canton de Sées se souviennent .....) ont eu ce mérite particulier de protéger bon nombre d'employés des carriéres leur évitant ainsi un séjour forçé Outre Rhin .
L'extraction des matériaux des carrieres de Chailloué participera à l'élaboration du blindage de béton dont l'organisation Todt a pourvu les sombres cathédrales marines imperméables à poutes les bombes d'avions .Le mur de l'Atlantique ,un mur de béton infranchissable ,que rien ne saurait faire céder .

Au loin ,des bruits de moto ,de camions ,des hurlements ,des ordres ...les Allemands à la recherche des rescapés de la forteresse , sont aux abois sur la route de Saint Laurent et ont mobilisé toutes leurs forces vives pour établir des barrages routiers et des contrôles de police . Ils crient comme des damnés . .

,Cachés dans un fossé depuis une heure interminable ,protégés par une épaisse haie nous sommes trés absorbés par notre tâche .Un morceau ...deux morceaux ...le troisiéme restera là où il est .
Soudain des pas dans l'herbe ...on sursaute ...Deux civils s'avancent vers nous Apparemment très surpris par notre présence dans ces lieux trés surveillés ils surgissent sans crier gare .
Je reconnais Charley et un agriculteur des environs ....,Carbonnel .
"Que faites vous là " ?
" Nous rien ...on passait par hasard "
Ont ils aperçus notre parachute ,objet de la convoitise de tout un régiment de la Werhrmacht ?
"En tout cas restez prudent ,les allemands courent la campagne et gardent le passage à niveau de Saint Laurent "


NP 1997

En fait Charley sautant sur sa bicyclette et venant de Bois Roussel ,était arrivé sur place pour proposer ses services .Il se heurtera au propriétaire du moulin d'Escures Renard qui ,réticent refusera de lui donner des informations concernant les lieux d'atterissage des rescapés . Faisant valoir sa condition d'Anglais ,son interlocuteur soudain mis en confiance acceptera de lui fournir quelques indications .
Charley rencontrera ainsi l'aviateur ,blessé et abrité sous un pommier . Celui là même qui était entré dans la ferme en quête de soins . Appuyé sur la margelle du puits ,il essayait d'extraire une balle entrée dans la cuisse .Charley put ainsi converser avec l'aviateur en piteux état .
Abandonnant son vélo ,Charley revint ensuite à Sées sur le tan-sad de la moto de l'adjudant Tual aprés que le docteur Lemeunier de Mortrée ait été prévenu par les résistants de Belfonds
Georges Carbonnel qui accompagnait Charley ,appartenait bien sûr au réseau de résistance local .

Les allemands en effet ,fouillent les environs.... buissons ,bosquets, jardins rien ne semble pouvoir échapper à leur ratissage et pourtant !
Nous laissons sur place le harnais et le sac kaki avec ses suspentes ,sans oublier d'emporter les deux morceaux qui nous intéressent
Comment les cacher ? Simple... il suffit de les enrouler soigneusement à l'intérieur de notre blouson...Nous reprenons le chemin du retour avec l'apparence plutôt grotesque du "bonhomme Michelin "

Au passage à niveau de Saint Laurent ,c'est l'agitation .Un feldwebel à la face cramoisie ,hurle des ordres et controle tous les civils .Allons nous faire demi tour ?
Nous descendons de vélo avant de subir le contrôle ...Hésitations ...Trop tard .....En conclusion nous prenons le risque de passer ...Pas un regard ..Ils nous ignorent totalement !

Arrivé place du Parquet je camoufle sans délai le morceau de parachute dans un coin du grenier ,à l'abri des regards indiscrets et des questions embarassantes .Avec les parents on ne sait jamais !

Sur la place du Friche c'est la fête sous les marronniers . . Un manége d'auto scooter concentre l'attention de tous les jeunes du pays
Le camarade inconnu n'a t il pas l'idée de faire quelques tours de manége ,fier comme Artaban .Imprudemment il laisse dépasser de sa poche un morceau de tissu blanc..facile à identifier !
Cette imprudence n'échappe pas à la vigilance des soldats de la Wermacht toujours aux aguets.Ils se ruent sur la piste... et mon compagnon d'un jour ... se trouve embarqué manu militari vers une destination inconnue . Plus jamais je n'entendrai parler de lui ...

NP 1997
Je n'ai jamais su la conclusion de cette histoire ,mais l'ouvrage "les Cinq cents déportés de L'orne " mentionne plusieurs années aprés ,la déportation d'un jeune sagien de 17 ans G...Roger apprenti maréchal à Sées (mort dans une prison en Allemagne le 18 Mars 1945 ). Est ce lui ?
La similitude de certains faits me permet aujourd'hui de l'affirmer ...

Revenons sur les lieux du drame ...les Allemands en garnison à Sées arrivent à Belfonds et recherchent les rescapés toute l'aprés midi de ce dimanche .Le soir aucun prisonnier n'a été fait ,aucun parachute retrouvé .Les allemands comprennent qu'il y eut complicité de la part des gens du pays .Personnellement je n'arrive pas à saisir comment cette armée supposée bien organisée ait pu se laisser ainsi dépasser par les événements .Les rescapés de la forteresse se sont littéralement volatilisés ....
Sur les lieux du crash ,le lundi 5 Juillet ,je réussis à prendre quelques photos des corps recouverts d'un drap ,des deux aviateurs tués dans cet accident et aussi d'une partie des débris de l'avion .
Un berger a été témoin de la chute de l'un des aviateurs ,tombé ,parachute en flammes au milieu du troupeau de moutons qu'il gardait . Pris de panique il s'est enfuit .

Lors d'une partie de pêche , mon pére et jean découvriront incidemment ,quelques jours aprés ,au milieu du cours d'eau " la Senneviére "une partie du train d'atterrissage de l'avion et de nombreux débris issus du crash .( La Senneviére est un cours d'eau situé à 2 kilométres à l'ouest de Belfonds .à proximité de la Philippiére ).
Curieusement les parents achéteront une petite maison au Pont Saint Lin ( Viager de Madame Béziers ) à proximité de Mortrée et du lieu de crash de la forteresse . La Senneviére passait au fonds du jardin ...et aussi quelques truites en quête de tranquillité et de verdure

Deux mois plus tard ,convaincu par les arguments de la conseillére familiale , je fais mes débuts de potache au collége Mézeray d' Argentan , . Dans l'insouciance de ma jeunesse et devant les impératifs de mes préparatifs de collégien ,je perds pratiquement de vue les acteurs et les conséquences de cette série de tribulations .Je vis dans un autre monde ....plus prosaîquement je prépare le bac en entrant directement en 3eme
.Je découvre que la vie n'est pas un long fleuve tranquille ,c'est une bataille ...comme l'histoire ! Enfin chacun son " Everest " !
Mais j'apprends avec le temps ,que cette affaire de Belfonds s'est transformée en véritable drame pour notre petite ville...Cinquante personnes arrêtées et interrogées ,certaines torturées ....Vingt personnes déportées connaitront l'enfer des camps de concentration ...
Cinq gendarmes , plusieurs habitants du village , la famille d'Edouard Paysant ,..parents et enfants ...
La délation a fait son oeuvre ...Plusieurs dénonciateurs portent la responsabilité de ces déportations . Tout cela nous le découvrirons dans les mois à suivre ,mais sans connaitre réellement les raisons et les enchainements qui ont conduit à cette tragédie .

A Argentan , dans l'ombre de nos murs , le soupçon de l'existence d'un réseau de résistance à notre porte commence à poindre ...
Pierre Jacquot c'est notre pion ....ou plutôt notre maitre d'internat .De haute stature c'est le demi centre et le capitaine de notre équipe de foot... il dirige le jeu avec compétence et autorité .Mais pour le moment il nous aide surtout ,lors des soirées d'étude à résoudre nos problémes de fonctions et d'équations ,savemment distillés par le prof de Math et que sais je encore ? Reçu au concours d'entrée de l'Ecole de l'Air de Salon de Provence ,il se voit dans l'obligation d'attendre des jours plus cléments avant de faire ses premiers pas d'aviateur .
Aucun soupçon sur les aléas d'une vie clandestine nous vient à l'esprit .Pierre jacquot fait partie de notre vie de tous les jours ...celle de collégien ....

NP 1997

Pierre Jacquot ,24 ans ,sera abattu ,lors d'une embuscade ,par les allemands qui tenaient la forêt de Bonsmoulins à Moulins la Marche , le 17 Août 1944 . La stéle du monument érigée à l'entrée du village ,route de Laigle est émouvante en raison de sa croix de Lorraine ,blanche ,en bois accompagnée du V tricolore de la victoire .

Ce que nous ignorons ,nous collégiens polarisés par nos études studieuses ,c'est que Argentan situé au carrefour de grandes voies ferroviaires et routiéres est considéré comme le coeur et le cerveau de la résistance ornaise du fait des incessants passages de troupes et de matériel .
En ce qui me concerne ,chaque fin de semaine ,malgré les menaces des bombardements et les déboulonnements de rails je prends le train avec le risque de.... prendre au retour la camionnette postale au gazogéne le lundi matin à l'aube . Départ laborieux assuré... .
En effet la gare de Surdon est trés menaçée . Juste avant mon départ définitif du collége en raison des événements ,elle a été sérieusement bombardée .Un avion est passé en rase mottes puis a mitraillé les voies tuant le chauffeur ,le mécanicien et le chef de gare . De nombreux sabotages sur la voie ferrée ,....aussi mes parents m'ont ils incité à reprendre promptement mon vaillant coursier des grands jours .....ma bicyclette grand style ! . Je sais que je dois m'attendre à une crevaison tous les dix kilométres , ...

Nous apprenons que de nombreux habitants fournissent des renseignements au Docteur Couinaud et au carrossier Montebran . Des rendez vous secrets se tiennent rue des Vieilles Halles chez notre principal Robert Dugué ,là où chaque jour ,nos ébats de potaches ménent grand train dans un réfectoire où la frugalité des repas nous laisse sur notre faim . Les batailles à la purée de pois font rage ...des stalactites insolites pendent lamentablement au plafond .
Pendant ce temps ...un réseau mystérieux prend furtivement naissance à notre porte ...et tout un peuple d'ombres surgit du néant ...

NP 97

La gestapo veille . Une ombre redoutable plane sur la ville ....le traitre Jardin .
Le 14 mai 1944 sera un jour néfaste dans les annales de la résistance d'Argentan .Elle sera en partie décapitée . Notre principal Robert Dugué et d'autres personnalités seront déportés en Mars 1944 avant les terribles bombardement de début Juin .

" Extrait journal local "
Champ de course d'Argentan le 14 Mai 1944
Un peu avant la derniére course , les soldats allemands armés de mitraillettes ferment les entrées et gardent toutes les issues possibles . La foule ainsi canalisée va se trouver en face de celui que tout Argentan et le département honnissent pour son activité criminelle ,le traitre Jardin dont la famille exploitait l'hotel de la Belle Etoile .Encadré de sous officiers ,revolver au poing ce pâle dévoyé à la solde de l'ennemi va demander les papiers de tous les suspects ,qu'il vérifiera minutieusement . Quelques jeunes ont réussi en rampant à s'échapper dans les champs de blé voisins . Les véhicules en attente partent pour une destination inconnue ...Leurs occupants sont ceux qui n'ont pas eu le temps de s'évader .....

A la rentrée d'octobre 1944 ,je retrouverai mon "lit cage" de collégien ,ma caisse à livres fabriquée par un menuisier sagien ,une petite partie de mon journal de bord ,et mes livres de cours ... reposant pêle mêle ,au fond d'un cratére de bombe . La tourmente des bombardements des premiers jours du débarquement a tout bouleversé ... L'immense salle des fêtes de la mairie aux lustres scintillants ,transformée en dortoir ,a pratiquement disparu dans ce cataplysme .

"L'institution Jeanne d'Arc "école où étudie Maddy (....que je n'ai pas encore découvert ...) a été anéantie ,sauf les gros murs , par un incendie qui dévora tout le quartier avoisinant le quartier Saint Germain .
Le principal Antoine remplaçant Robert Dugué déporté à Ravensbruck ,prévoyant le drame et devant l'inquiétude persistante des parents avait eu la bonne idée de nous faire évacuer les lieux précipitemment avant la date fatidique du 6 Juin .
C'est d'ailleurs là que commençe mon épopée "Bursard " ( Mon journal de Juin 1944 au 18 Aout 1944 ) ,une tranche de vie de ma jeunesse difficile à oublier




Ce 4 Juillet 1943

Je ne suis pas un historien mais un simple témoin ,curieux de remettre en forme les tenants et les aboutissants d'un drame passé dans une petite ville de Normandie où j'ai vécu , et dont les péripéties se sont noyées dans la nuit.... des cinquante années déjà écoulées . En 1994 la France entiére se prépare à célébrer l'anniversaire de la libération . Dans la petite ville de Sées où je résidais , les anciens se rappellent les heures sombres de l'occupation et le drame de cette forteresse volante égarée , événement qui a marqué les mémoires et les esprits des habitants

Dans ce contexte ,j'ai tenté en reconstituant laborieusement les faits ,de rendre mon texte le plus objectif possible ,sans rester impassible devant l'événement et le déroulement des péripéties . Il faut avoir ressenti les angoisses et les fatalités de l'époque que l'on relate ,non pas certes pour en reproduire les relations passionnelles mais pour y puiser la force de recherche de la vérité . La vérité , qui en histoire est toujours bonne à dire ,est rarement facile à découvrir et à expliquer .Pour y voir clair ,j'ai tenté d'appliquer une méthode stricte de recherches , à des événements passés qui semblaient aujourd'hui indécis et fluides . Par prudence je me suis abstenu ,volontairement, de tirer des conclusions définitives qui risqueraient d'être remises en cause par la suite .
Remettre en ordre les documents et recouper les témoignages restera mon but essentiel . L'approche de cette vérité nécessitera le contact direct avec les hommes avec le concours desquels se sont déroulés les événements et la connaissance des lieux .Ces lieux je les connaissais , le bocage normand ,les haies ,les riviéres ,...un paysage familier ! Les habitants ....des villageois attachants ,patriotes ,prêts à aider ,à secourir , et à se sacrifier pour une cause quels que soient les risques .
Le contact ,avec la terre et les hommes , est en fait lent et malaisé à établir .Il est pourtant nécessaire .Il est même pationnant et remet si l'on peut dire , le conteur dans le bain des événements qu'il relate .

Pour relater les faits ,il faut tout passer en revue ... faire appel à plusieurs catégories de sources qui procurent des résultats inégaux mais indispensables ...., les témoignages imprimés , les témoignages verbaux ,les documents provenant d'origines les plus diverses ,éviter de tomber dans les anecdotes tout en conservant les témoignages qui paraissent le mieux retracer les faits. Dans cet article on trouve des témoignages apportés par les témoins direct de l'époque ...Claude Lévi Strauss affirme que l'histoire anecdotique " apprend plus et explique moins " . C'est possible mais espérons que cet article saura remplir son office .
J'assumerai donc la subjectivité d'un tel choix ,lequel s'est déterminé à partir de ma propre perception de l'époque et de l'ensemble de documents que j'ai pu réunir pour approcher la réalité des faits .
Toutefois pris au jeu de mes propres recherches j'ai voulu en savoir davantage sur les péripéties de cette journée



Sources diverses ( )

Sans aucun doute concernant cette affaire , les éléments de témoignages verbaux rassemblés par Didier et d'autres , issus du document " Les habitants du canton de Sées se souviennent " ont constitué le point de départ de cette aventure ....Ils se sont avérés indispensables à la compréhension des différentes actions qui ont transformé cette belle journée d'été en une tragédie dont les sagiens , surtout ceux qui l'ont vécu , garderont un souvenir indélébile .
Bien sûr ,ces faits découverts au hasard de mes lectures et de mes recherches , je les ignorais totalement, car pendant cette période de l'occupation ,l'accés à la vérité de l'information était quelquechose d'interdit et en particulier les mystéres propres aux réseaux de résistance pratiquement occultés et déformés par une propagande et une oppression impitoyable. Concernant cette affaire de Belfonds je ne me souviens même pas que le journal local "Ouest Eclair " ait pu effleurer le sujet .

Quelles sont ces sources ?

" Les habitants du canton de Sées se souviennent " Bibliothéque de Sées
" The mighty war diary " de Roger A. Freeman ( Documentation Roger Huguen )
Des informations de "Air Forces Escape & Evasion Society"par R.Patton chairman
Rapport de Monsieur Claude Pavard ,maire de Belfonds ( source Didier )
" " Bernard Genesle "
" " Eugéne Riviére "
"Histoire de la ville d'Argentan 1939 1945 "
"Agents d'évasion " de André Rougeyron
"Aviateurs piétons vers le Suisse 1940 1945 " de Roger Anthoine
" Quand les alliés bombardaient la France " de Eddy Florentin
"L'espoir des ténèbres " ou "parachutages sous l'occupation " de Michel Pichard
" L'épreuve " de Annie Guehenno voir BOA
" Monsieur Hureau " d'Argentan
" Les 500 Déportés de L'Orne "
Lieux de mémoire dans l'Orne
Extrait de " Regarde - Toi qui meurs " voir BOA
Docteur Claude Archambault



L'aide précieuse de Didier principalement au niveau des témoignages et d'une recherche appropriée de la documentation de base m'a permis d'avancer et de ratrapper le temps perdu ...Plus de Cinquante années se sont écoulées depuis ce tragique Dimanche .


Ce 4 Juillet 1943 . La réalité des faits

Dans notre petite ville bien tranquille ,siége de l'évéché depuis le moyen âge .... on vit à l'heure allemande , ....défilés en fanfare des troupes d'occupation locales sur la place du Parquet , mais aussi perquisitions ,affichage des " bekanmachung",l'enlévement de la statue de Conté , la garde des voies ferrées , l'arrivée des "Mongols " ,les tickets de rationnement ,et l'inévitable couvre feu ....mais aussi le souvenir douloureux du désastre de Mers el Kébir et du débarquement manqué de Dieppe en Août 1942 .
Notre passe temps de chaque soir ,lorsque les portes de notre domicile familial sont bien verrouillées et que nos occupants ont évacué le salon ,c'est la BBC .. . Une voix lointaine ,perturbée par le lancinant brouillage allemand diffuse des messages aux termes mystérieux . Le ronronnément ,haut dans le ciel des avions alliés ....parmi les étoiles nous inquiéte et nous rassure à la fois . Nous ne sommes pas seuls ....Pour nous ces avions qui sillonnent en tous sens la voûte céleste sont porteurs des espoirs les plus insensés
Ces voix de Schuman , Pierre Dac ,Jean Marin je sais déjà que nous ne pourrons les oublier .Ils nous rappelleront pour l'éternité nos espérances , et nos angoisses et l'attente désespérée de jours meilleurs .

Ce jour du 4 Juillet , place du Friche c'est la fête sous les marronniers en face de chez l'ami Claude , le copain des grandes occasions et des facéties les plus inattendues .
En cette période troublée ,où dominaient notre optimisme démesuré ,et une foi indéracinable en la victoire finale ...la situation était la suivante.

Je viens de terminer l'année scolaire en Juin 1943 ,au collége de Sées malgré la disparition mystérieuse vers d'autres cieux ,de Jean Mazeline notre prof d'Anglais et de Géographie . Le maquis sans aucun doute ?
En fait ,depuis cette sombre année 1943 ,j'ai tenté de rassembler , à l'aide des documents les plus divers ,un certain nombre de faits permettant d'apporter une note de vérité et un éclaircissement aux actions clandestines de l'armée de l'ombre .
Pour faire apparaitre à la lumiére tout ce qui jusqu'à présent etait resté profondément enfoui dans les mémoires , il fallait chose malaisée , contacter les acteurs de cette époque qui avaient participé de prés ou de loin à ces actions et quelquefois .... traquer les consciences de gens enclins à garder ancrés en eux les plus lourds secrets .
Il faut dire aussi , que souvent les souvenirs lointains aprés cinquante années passées , déforment la vérité des faits pour renforcer l'impression que l'on voudrait en garder et ainsi la véracité des témoignages peut être finalement mise en doute ... mais en fin de compte ce n'est pas mon probléme . Je reporte ce que j'ai pu lire , ce que j'ai pu entendre , .... avec le risque d'être un jour contredit ,ce qui me permettra finalement de vérifier l'origine de mes sources et de parfaire les composants du récit que j'évoque .Il serait présomptueux de prétendre içi lever un voile définitif sur le déroulement d' événements aussi lointains ...

Depuis fin 1941 se développait donc dans l'Orne un esprit patriotique et de résistance à l'occupant mis en évidence par les noyaux FTP ( Francs tireurs Partisans ) de Ger , Saint- Clair de Halouze et de réfugiés Espagnols de Sées ayant fuit en 1939 le franquisme . Robert Aubin ingénieur du génie rural maire de Fontenai sur Orne fut alors le promoteur d'un mouvement fin 42 qui allait prendre une importance de premier plan tant par ses effectifs que par son action .Ce mouvement se scindera en deux branches dont l'une constituera le BOA ( Bureau des opérations aériennes )dirigé et organisé par Edouard Paysant entrepreneur à Sées . Nous les jeunes ...ignorions totalement le développement clandestin dans les murs de notre petite ville des actions de ces groupes d'hommes courageux .
Jean Mazeline notre professeur et entraineur de sports au collége de Sées conquis par cet élan ,décidera alors sous la direction d'Edouard Paysant d'entrer dans l'organisation aérienne clandestine du B.O.A. . En juin 1943 alors qu'il venait de quitter le collége il dirigera le premier parachutage d'armes dans la région d'Argentan .On peut imaginer les difficultés d'une telle opération réussie par une nuit de clair de lune au nez et à la barbe de nos occupants .Réfractaire au S.T.O. il trouvera asile dans une ferme de la région de Mortagne pour quelques mois ,ce qui pouvait expliquer son départ définitif de notre collége .
Chef du BOA de la Sarthe il formera alors les équipes d'intervention ,s'occupera de l'homologation des terrains , dirigera les parachutages de Novembre 1943 à Février 1944

. Le 27 Juillet 1944 ,pris au piége à Saint Michel de la forêt ,alors qu'il rendait visite à sa femme pour la naissance du premier bébé , il sera emprisonné au chateau des ducs où il subira les interrogatoires et les tortures de la Gestapo .
Le 9 Aout 1944 ,soit trois mois avant la libération d'Alençon et de Sées et devant l'avance des troupes alliées remontant de la Mayenne et de la Sarthe ,la Gestapo et la milice évacuent précipitemment Condé sur Sarthe . Elles font également sortir de leur cellule du chateau des ducs , les détenus résistants qu'elles emménent dans leur fuite . Dés la premiére étape prés de l'Home Ghamodot au chateau de Brotz ,Berteaux surnommé le tueur ,se chargera d'abattre lâchement les cinq détenus dont Jean Mazeline et Albert Frémiot .

.Albert Frémiot membre du BOA dirigé par Edouard Paysant était un ,homme tranquille .C'était notre voisin ... au 8 Place du Parquet .Son activité de transporteur lui imposait des déplacements fréquents dont il profitait pour opérer dans la plus grande discrétion . Pas un seul instant nous avons douté de la nature de ses activités . Il tenait alors la boite postale de Galilée VI ,camouflait des réfractaires ,diffusait des journaux clandestins ,transportait et répartissait des armes dans le canton de Sées .Son épouse coiffeuse assurait alors le fonctionnement du salon de coiffure .

Arrété le 12 Juillet 1944 Albert Frémiot torturé ( rue Conté ,dans les locaux de l'école maternelle ) par la sinistre équipe de Jardin , ne révélera aucun nom des membres du réseau .












C'était donc la situation dans notre petite ville ,à cette date fatidique , du 4 Juillet 1943
Je rapporte scrupuleusement les faits que j'ai pu rassembler depuis cette date ,estimant toutefois qu'une part de vérité ne peut être détenue que par un nombre limité d'hommes et de femmes ,la plupart étant aujourd'hui disparus .Mais en fait il s'agit d'une vérité limitée aux connaissances et aux souvenirs de chacun . Je ne pense pas jusqu'à ce jour que l'analyse de cette affaire concernant les événements vécus par les protagonistes de ce drame ait pu être réalisée ,que ce soit au sol et en vol ... c'est ce que j'ai tenté de faire .
En tout cas il est un fait ,,c'est que les acteurs de ces raids et les historiens américains ,retraçant l'histoire de leur aviation pour la postérité ignoraient totalement les évenements au sol ,de la même maniére que les habitants des villes ou villages ne pouvaient soupçonner ce qui pouvait se tramer au dessus de leurs têtes

Ce jour de "l'indépendence Day 1943 " Une sensation d'absolue tranquillité domine le paysage de notre petite coin de Normandie . Les bocages arrosés régulierement par les pluies venant de l'ouest respirent la fraicheur . L'Orne née aux abords de Sées sous la protection de hauts peupliers ,en profite pour collecter les eaux descendues des forêts de Gouffern et d'Ecouves aux futaies profondes et continuer sa course lente et sinueuse vers la mer .
Nous ...ce qui nous interésse ,c'est le temps qu'il fera demain ...baignade au moulin d'Escures parmi les roseaux et les nénuphars ou à l'étang Sauvager,ancienne carriére désaffectée . Pour le moment on s'entraine au stade des Ormeaux prés de la voie ferrée ...les épreuves d'athlétisme sont au programme .Les allemands perpétuellement en quête de terrain de sports ont consenti à nous laisser le stade .....

Mais ...de l'autre côté du Channel ,sous d'autre cieux les troupes américaines fêtent dans la joie l'Independence Day ,...mais cela nous l'ignorons bien sur !
Le major général Frédérick L. Anderson a inscrit à sa 71 eme mission trois objectifs simultanés ,l'usine Gnome et Rhone du Mans , l'aérodrome de Nantes , et les écluses de La Pallice
Sur les aérodromes de la Royal Air Force , les équipages se préparent ...166 bombardiers étoilés chargés de 1700 tonnes de bombes de la 8 eme Air Force de l'USAAF ( 8 BC 71 ), partagés en trois formations se préparent à décoller .
Un accord entre les troupes alliées stipule que le gouvernement anglais fournira les terrains et les infrastructures indispensables aux avions de la 8 eme Air Force en échange de fournitures d'avions et d'armes diverses . Ainsi les escadrilles de bombardiers et de chasseurs vont elles se concentrer dans les régions du Sud Est de l'Angleterre soit le Yorkshire ,le Lincoln shire et East Midlands ,le Pays de Galles et le Nord Ouest ,le Costwolds et le Central Midlands ,le Sud Ouest et le Sud Est ,et l'East Anglia .


Le 384 émé groupe est l'un ces groupes lourds de bombardiers U.S. venus occuper en Mai 1943 la partie la plus occidentale de l'Angleterre . En effet Grafton Underwood connue officiellement sous le nom de station 106 est situé au nord de Bedford et à 80 kilometres du channel . L'aérodrome est situé au nord du village de Grafton et sert de terrain de déroutement et de secours au terrain de Polebrook en cas de destruction de ce dernier .C'est un vrai village composé de 3000 hommes et rassemblant des bàtiments ou des abris les plus divers réservés au personnel et à la logistique . La tole ondulée des huttes de type Nissen prédomine au milieu de cette étendue . Trois pistes s'y entrecroisent selon les plans classiques des centaines d'aérodromes parsemant le territoire des bombardiers . Des pistes ,dont la structure en dur ,contraste avec l'immense champ de boue environnant quelquefois transformé en cloaque par les pluies abondantes de l'hiver Anglais .
)
Nous suivrons particuliérement la forteresse volante de la 8 émé Air Force et du 384 eme groupe ,identifiée par la lettre P , signe distinctif peint dans un triangle sur la dérive arriére . Elle répond au sobriquet mystérieux de " Nymokimi "(2 ) . Le numéro de série 42 29960 est inscrit à la base de ce triangle au dessus de la lettre .....rappelant le nom de l'escadron no 544 . Pour "Nymokimi " une nouvelle odyssée commence ...
Ancien navigant du personnel volant de l'aéronautique navale j'imagine , l'animation et la fiévre des préparatifs qui préçédent le décollage vers des cieux inconnus ....C'est en jeep que les hommes d'équipage le pilote , le navigateur ,les mitrailleurs gagnent leur appareil respectif du 1er bomber Wing aprés avoir visionné en commun le futur film de leur vol , pris connaissance des nébulosités , des caprices estimés de la météo ,et embarqué de nombreuses photos accumulées par les avions de reconnaissance .Tous ces préparatifs minutieux serviront à repérer avec précision un objectif avec les meilleures chances de réussite .
Blousons de cuir doublé de mouton , masque à oxygéne ,photos , cartes et appareils de navigation , sacoches porte documents ,trousse de secours , les membres des équipages se dirigent vers les appareils soigneusement camouflés et stationnés en bout de piste

L'équipage .... 10 hommes ,commandés par le Fly officer Gordon Erickson pilote , secondé par le lieutenant Clifford C. Dartt ,copilote . Les lieutenants Francis M. Hackley , navigateur , Don W. Irvine bombardier , les sergents Robert H . Penly ,mécanicien , Paul G. Welch opérateur radio . Willard E. Freeman ,Franck J. Wingerter , George Ashworth ,et Charles Mankowitz mitrailleurs constituent le reste de l'équipage .
C'est le capitaine Raymond P. Ketelsen commandant du 545 eme squadron qui sera le leader de la formation du 103 eme wing .
Ce raid planifié pour le 3 Juillet a été reporté en raison de la dégradation des conditions météo alors que les avions étaient en bout de piste ,en attente de l'ordre de décollage donné par la tour de contrôle .Le but c'est l'usine de moteurs d'avions du Mans considérée comme la plus importante en France et qui fabrique 500 moteurs par mois . Le jour de l'independence day est donc tout désigné pour une attaque de grande envergure sur l'ensemble de ces installations auxquelles vient s'ajouter une importante gare de triage

Il est 11 heures ce jour du 4 Juillet . La formation du 384 émé groupe de bombardiers de la base de Grafton Underwood décolle .,cap au sud ,...Le channel est à quelques dizaines de minutes ...
Souvent , aprés les falaises crayeuses de la côte normande ,la campagne verdoyante disparait derriére une épaisse couche de nuages ,véritable voile protecteur ,protégeant les formations alliées des tirs destructeurs des batteries de Flak parsemant la côte . Mais ce voile floconneux peut aussi devenir une aide inestimable pour le reich en empêchant le bombardement à vue , dans la mesure où les avions alliés sont obligés de rompre l'équilibre de la formation pour se disperser avant d' atteindre leurs objectifs respectifs .Dans l'épaisseur nuageuse de ce rideau défensif ,il faut alors recourir , au bombardement à l'aide d'équipements radar à fréquences centimétriques dont sont pourvues certaines forteresses ,localisateurs d'objectifs .

Ce n'est pas le cas aujourd'hui ,le ciel est clair parsemé de quelques légers nuages .Les paroissiens de Sées ,Cléray , Belfonds et des villages environnants sortent de l'église et s'entretiennent sur le parvis ,des derniers potins du pays .
En Angleterre le plan d'attaque a donc été établi ..Une premiére vague de 71 avions devra bombarder les abris de sous marins de la Pallice ,avant port de La Rochelle ,une seconde de 105 avions les usines aéronautiques du Mans entre 12 heures 40 et 12 heures 43 ,et une troisiéme vague de 61 appareils aura pour cible à 12 heures 46 le terrain d'aviation de Chateau Bougon et une usine attenante dans les faubourgs de Nantes .
Ce même jour décollant d'une base anglaise ,le major Dufour aura pour mission , en conduisant vers le Tréport une formation composée de 93 chasseurs P47 "Thunderbolt" ,d'assurer la protection des bombardiers étoilés entre 12.04 heures et 13.30 heures . Malheureusement ,malgré le beau remps persistant sur l'ouest de la France ,les chasseurs P47 de l'escorte de protection seront rappelés par leur terrain d'origine en raison des conditions météo qui se déteriorent sur l'Angleterre
Aprés le passage de la côte normande les batteries de D.C.A. de Berniéres le Patry entrent en action . Un essaim de chasseurs allemands ,des messerschmitt 109 pour la plupart , décollent des terrains environnants et particuliérement de l'aérodrome allemand de Lonray situé au nord ouest d' Alençon .
Quatre forteresses seront alors abattues successivement entre midi et treize heures locale par la chasse allemande

Mon témoignage .. ...il est des plus simples . Observateur passif ,par la force des choses j'ai assisté à distance ,aprés le passage des forteresses volantes ,aux péripéties de ce crash ,comme bon nombre d'habitants de Sées et des villages environnants ;
Chevauchant mon immense coursier au guidon de sénateur , issu des entrepôts de la Wehrmacht , je tombais nez à nez derriére une haie ,au détour d'un chemin creux avec un rescapé de l'équipage de l'avion abattu . A peine débarrasse de son harnais l'aviateur détalait à toutes jambes ,sans même se retourner ,dans l'épaisseur des fourrés .
Je me faisais un devoir de récupérer en grand secret,avec mon compagnon d'un jour , une partie du parachute ,objet de convoitise de la Wehrmacht ...mais qui s'avérera être la source de nombreux drames .

Les péripéties et les circonstances du drame sont parfaitement décrites dans le rapport commémoratif de Monsieur Pavart dont je cite quelques extraits

...Trainant dans son sillage une épaisse fumée noire ,la forteresse vient d'être touchée au dessus de Condé le Butor par un Messerschmitt 109 . Elle se traine péniblement au dessus de la plaine de Belfonds ,entre le hameau de Conde le Butor et l'église de Cléray . Aprés une large spirale elle s'enfonce dans l'épaisse végétation au milieu d'une gerbe de fumée .
Ordre est donné de sauter par le pilote Erickson . . Sept hommes sautent ...Ce sont des aviateurs et non des parachutistes entrainés et certains freinés par une appréhension tenace doivent être poussés de force vers le vide . On peut apercevoir du stade , les flocons blancs des parachutes se détachant sur le bleu du ciel et bientôt disparaitre dans le vert de la campagne . Au dessous c'est un territoire inconnu pour les rescapés .....un bocage verdoyant de prairies et de haies ,parsemé de chemins étroits .
A cet endroit ,à peine sortie de la ville , l'Orne reçoit par l'intermédiaire de la Senneviére et plus loin de la Thouanne les eaux venues de la forêt d'Ecouves .Ensuite grossie de quelques ruisseaux elle pénétre dans Ecouché avant de se diriger vers le Nord Ouest du département .
Malheureusement ce même jour de "l'independence Day" , si l'on considére la totalité des formations et groupes de bombardement dirigés sur Le Mans ,Nantes et La Pallice , 8 forteresses et 80 membres d'équipage seront portés manquants ,ces deux chiffres incluant les forteresses de Belfonds ,du "Val de Vée "prés de Domfront ' de Poillé sur Végre , de Malicorne et de quatre départements de l'Ouest .Une autre forteresse rescapée de ce raid ,se posera sur le ventre à Porthread .

Portant un poids de bombes relativement modeste mais muni d'un grand nombre de mitrailleuses lourdes ,le B17 baptisé "forteresse " était devenu l'un des bombardiers les plus connus de la guerre .Mais en raison de lourdes pertes ,ces vols à long rayon d'action devront être limités de Aout 43 à Mai 44 . Les chasseurs d'escorte à long rayon d'action de type North American "Mustang " seront alors construits en grande série pour les accompagner aprés l'échec des B40 armés de 30 canons et mitrailleuses avec une autonomie de plus de 3000 km
Pour se protéger de l'intervention des batteries de DCA et de l'efficacité des radar allemands ,les bombardiers utiliseront ultérieurement la technique des "windows " ,ces nuages de bandes métalliques projetés par les avions que l'on retrouve dans les champs et qui descendent lentement en nuages afin de brouiller les écrans radar .En effet les ondes Radar émises par les stations allemandes au sol , se réfléchissent sur ces nuages de bandes métalliques et rendent difficiles l'appréciation et la lecture des paramétres d'altitude ,de direction ,de vitesse relatifs aux escadrilles d'avions détectés

Ce jour du 4 Juillet ,, les 105 forteresses du 1 Bomber Wing arrivent au dessus du Mans . Le bombardement commence ...Une haute et large fumée rougeâtre bouche l'horizon . Les rues du village de Guéçélard prés d'Arnage à cette heure ensoleillée de la journée sont trés animées .
A voir

Les usines Gnome et Rhone sont sévérement touchèes ainsi que quelques habitations de la route de Tours . En haut de de la côte qui domine l'usine , de nombreux cratéres et ,quelques maisonnettes éventrées . La ligne de Tours est partiellement coupée . Un chapelet de bombes est tombé sur Tertre Rouge ,route de Tours . Dix morts et trente cinq blessés parmi la population du quartier . Les maisons de la route de Tours sont fortement endommagées

Enfin bilan de ce raid sur Le Mans quatre forteresses perdues ....Belfonds ,Val de Grée ,Poillé sur Végre et Noyen sur Sarthe
Le Mans n'en était pas à son premier bombardement , les usines Renault avaient déjà subi en Mars dernier les assauts de la Royal Air Force

Je sais aujourd'hui ,en cette année 1997 que la forteresse volante de type B 17 No 22996 544 eme squadron ,surnommée par l'équipage " Nymokimi " et survolant la ville ,aprés avoir été touchée par la DCA ( rapport Erickson ) venait d'être atteinte au dessus de Forges par un Messerschmitt 109 ,monoplace de chasse de la Lutwaffe ,appartenant aux bases de Lonray et Valframbert et spécialisé dans l'interception de bombardiers et qui avait pour tâche essentielle ,de s'attaquer aux lourdes formations volant à haute altitude .

,Du terrain des "Ormeaux "que je m'apprête à quitter , je distingue une longue trainée noire derriere la forteresse ... l'avion est en flammes . Bientôt les parachutes apparaissent ...les sept hommes ont sauté sur la plaine de Belfonds entre le hameau de Condé le Butor et l'église de Cléray .

Imposante croix noire peinte sur la carlingue ,... on retrouvera plus tard ,un avion de chasse de la Lutwaffe posé sur le ventre , dans un champ prés de la route d'Alençon .Une longue trainée dans l'herbe ..... Mon frére et moi , nous nous faisons un devoir malgré les interdictions ,de prendre une photo en posant fiérement dans le cockpit à la place du pilote .Nous ignorons totalement que cet avion a été abattu par l'un des mitrailleurs de la formation de forteresses .

J'emprunte alors quelques parties du récit de Monsieur Pavart ...
L'avion sans pilote perd de l'altitude et survole la plaine de Maçé , les villages de Giberville , Saint Laurent , les carriéres de Fontaineriant ,les route de la Rangée
Il perd quelques morceaux de structures enflammées et s'écrase au lieu dit " Le Verger " prés du hameau de la Phillipiére sur la commune de Belfonds . Le feu se propage dans le bois Leclerc , prés de Fontaineriant .
Deux membres de l'équipage trouvent la mort lors de l'impact au sol .,le bombardier Lt Don W.Irvine qui n'a pu se dégager du bulbe de sa tourelle tombe au lieu dit "le Chêne d'amour " dans la forêt des "Petits Ponts Besnard " prés de la Ferriére Béchet Un autre rapport précise par contre ,que le lt Don Irvine a été happé par le's hélices lors de l'évacuation de l'avion .
Connaissant l'emplacement de la porte de secours avant , cette version semble totalement cohérente et sera confirmée pr le pilote Gordon Erickson lors d'un voyage futur en France


Le navigateur Francis Hackley dont le parachute léché par les flammes n'a pu s'ouvrir , s'écrase au lieu dit "la fosse d'enfer "

Aprés s'être dépêtrés de leurs attaches de communication ,téléphone de bord , oxygéne huit aviateurs rescapés ont donc pu sauter et se balencent lentement ,suspendus à leurs parachutes au dessus d'un territoire pour eux inconnu mais d'apparence tranquille . Le vent souffle de Nord Ouest déportant les aviateurs vers le Sud Est . Ils touchent le sol dans un, anneau compris entre le bourg de Belfonds ,Condé le Butor ;la Cailleterie , Saint Laurent , La Piliére et Saint Clair . C'est une zone de bocages ,les haies sont doubles et la végétation abondante .
Au sol l'accident de la forteresse en plein midi ,sous un brillant soleil , n'est pas passé inaperçu , bien au contraire ...La petite ville de Sées et les villages alentour sont en émoi . La presque totalité de la population scrute le ciel et inquiéte ,s'interroge sur la conduite à tenir .
Du stade des Ormeaux ,prés de la voie ferrée Edouard Paysant notre directeur de club ,l'US Sagienne assiste au match de Hand Ball qui oppose à l'entrainement , deux équipes féminines locales . Responsable dans la clandestinité , du B.O.A. sur le plan départemental ( situation que nous ignorons totalement )..il ne peut rester indifférent aux péripéties de ce drame et décide que le match continuera ...sans lui . Décidé à conduire les opérations de sauvetage ,il quitte alors le lieu de surveillance de nos ébats sportifs et s'enfonce dans la campagne . Afin d'avoir une vision plus précise du lieu d'atterrissage et de la position des rescapés ,il grimpe au sommet d'un poteau électrique aprés avoir coupé par sécurité ,l'alimentation basse tension . Il songe alors que son épouse parlant couramment l'anglais , peut être d'un grand secours auprés des aviateurs rescapés . ( Témoignage Françoise Paysant )
Il décide donc d'aller la chercher à son domicile afin de se rendre rapidement sur les lieux présumés des points d'atterrissage des rescapés de la forteresse .

De nombreux villageois entrainés dans cette action tentent d'apporter leur soutien en s'élançant au devant des aviateurs empétrés dans leur parachute .
Les allemands eux ne tardent pas à réagir . De nombreuses troupes se ruent hors des camions et se disséminent dans la campagne et établissent des barrages sur les routes et chemins alimentant la région de Sées .Ainsi le passage à niveau de Saint Laurent ,à proximité de la gare et du terrain des Ormeaux est sévérement contrôlé . En pure perte semble t il car une poignée d'hommes prépare déjà les opérations de sauvetage . Les opérations organisées et dirigées par Edouard Paysant chef départemental du B.O.A. commencent à prendre forme clandestinement.

"La premiére partie du vol se déroule sans incident "témoigne le chef de bord le flight officer Gordon Erickson . "Pas de flak ,pas de chasseurs allemand à l'horizon et nous arrivons sans encombre sur l'objectif
Ce n,'est qu'un court répit ...la flak se met en route à proximité du Mans et touche le moteur no 4 alors que nous commençons à ouvrir nos soutes à bombes .Bientôt apparaissent dans le lointain les premiers chasseurs ennemis

Le moteur no quatre commence à rendre l'âme et il s'avére impossible de le mettre en drapeau . Nous commençons à trainer en queue de formation et les chasseurs allemands en profitent pour nous attaquer ,non pas des attaques frontales mais plutôt latérales venant de l'avant .
Nos réservoirs d'oxygéne sont alors tranperçés et je donne l'ordre de sauter .
Le mécanicien ne peut alors ouvrir les portes prés de soute à bombe , il se dirige alors vers le l'issue de secours dans le nez de l'avion et nous tentons ensemble de débloquer les goupilles . Une fois la porte dégoupillée il s'assied sur la le bord de la porte et se laissa glisser . Le bombardier Irvine et le navigateur Hackley le suivirent .Le copilote revint de la soute à bombes vers le sabord .Je le suivis mais je ne le revis pas . Ma combinaison de vol était en feu et- je tentais d' étouffer les flammes avec mes mains . Je sautais donc par la porte de sabord gauche et je vis cinq parachutes en dessous de moi . Je touchais le sol absolument indemne et restais suspendu par mon parachute à une branche d'arbre , un pied au ras du sol . "


Le pilote Gordon Erickson ést donc de forte méchante humeur en touchant terre prés du hameau de Saint Clair ..Dans cette malencontreuse situation , il jure comme un damné . Il a perdu un certain nombre d'ustensiles et en particulier sa trousse à pharmacie en raison de du début d'incendie à bord . Mais il a gardé son couteau de chasse fourni avec l'équipement de survie et il l'utilise pour couper les sangles de son parachute . Deux agriculteurs viennent l'aider à se débarrasser de son harnais et d'une partie de son équipement .Calmé il leur offre quelques cigarettes avant d'aller se dissimuler dans une haie double au lieu dit" Hausse pied "où les autres rescapés les sergents George Ashworth , Robert H . Penly et Frank J. Wingerter viendront l'y rejoindre pendant deux longues journées .
Ces derniers témoignent dans leur rapport d'évasion ,avoir donné à leurs sauveteurs un certain nombre d'équipements ,boussole ,cartes ,bottés de vol ... Leur parachute sera promptement caché dans les fermes environnantes par les habitants inquiets à juste titre des réactions de l'occupant
Que sont devenus les autres membres de l'équipage ?
Willard Freeman et Charles Mankowitz blessés rejoignent provisoirement les quatre rescapés dans leur abri

Séparés du reste de l'équipage le copilote le lieutenat Clifford C.Dartt et l'opérateur radio le sergent Paul G. Welch ? errent, seuls , désespérés aux alentours des fermes proches du village . Abandonnés à leur sort , ils se retrouvent finalement prisonniers des soldats de la Werhmacht partis à leur recherche .Ils iront bientôt rejoindre les camps allemands d'internement réservés aux aviateurs alliés dans la région de Frankfort .

Dés la premiére journée( Ref au rapport d'évasion de Gordon Erickson ) les deux blessés Willard Freeman (fracture de la cheville ),et Charles Mankowitz( un éclat dans la cuisse ) sont séparés du reste de l'équipage en raison de leur handicap .
Lors du premier contact avec ses sauveteurs Gordon Erickson ,le chef de bord soucieux du sort des rescapés, semble alors comprendre que les deux blessés ont déjà été pris en charge par un hopital ,sous des noms fictifs . Une fois rétablis ....on tentera de les acheminer hors de France . ( La réalité est toute autre .. il aurait été difficile sinon impossible aux deux blessés de s'évader d'un hopital sans éveiller l'attention des occupants ).

Gordon Erickson est donc conduit avec les trois autres rescapés indemnes George Ashword , Robert H. Penly et Frank J.Wingerter ,au domicile du maire de Mortrée Victor Chevreuil ,avant de retrouver à nouveau ,le lieu dit "Hausse pied " ,double haie où ils resteront cachés du 6 au 13 Juillet .
Le 13 Juillet Dominique ( nom de code d'Edouard Paysant responsable départemental du B.O.A. ) questionnera nos rescapés en leur assurant qu'une équipe de la résistance prendra soin d'eux . De l'abri des fourrés, ils seront ensuite conduits au domicile de " Marcel " le boucher de Mortrée .

( Marcel Tesson 39.ans boucher à Mortrée sera déporté le 13 Mai 1944 .Il déçédera à Sandbhostel en Avril ou Mai 1945 .Il était l'un des membres de l'équipe du B.O.A.) .

Un jeune homme nommé Henri vient également leur rendre visite en plusieurs occasions .
Pendant leur séjour dans cette région de bocage , c'est Madame julien Cosnard et Monsieur Alphonse Main qui se chargent de les ravitailler en leur apportant des repas , dissimulés dans des bidons de lait. En complément pour assurer leur propre sécurité , des armes cachées sous un tas de fagots leur sont fournies par les résistants de la région .
Hantés par la crainte d'être reperés ,ils traversent dans l'angoisse ,la plaine de Mortrée ,guidés par Julien Cosnard et Emilien Ralu pour être enfin présents au rendez vous fixé au "Mont de Veaux" par les résistants de Mortrée .Le franchissement de la nationale 158 se fera en rampant sous un petit pont au lieu dit " Les fosses de Maçé ". Hébergés à l'Englécherie à Mortrée chez Monsieur Chardon ils passeront quelques jours dans une bouverie à l'abri des regards indiscrets
Le 25 Juillet ,trois semaines aprés le crash ,l'épouse du maire attentive à la tenue de ses protégés vient "rafraichir" la coupe de cheveux des quatre aviateurs indemnes afin qu'ils fassent bonne figure et leur apporte des vêtements civils .On s'entretient ,on se concerte en secret , et enfin la décision est prise ...le départ se fera en train pour Paris sous la coupe d' une filiére de résistance issue de la capitale .
Il est toutefois nécessaire de confectionner des papiers d'identité à ce premier groupe de quatre rescapés avant d'entreprendre ce long périple devant les conduire à la frontiére espagnole .

Photographiés chez Mme Farmer à Paris , et présentés à leurs futurs guides Suzanne et un professeur nommé Paul ,nos évadés indemnes Gordon Erickson ,George Ashword ,Robert Penly ,et Frank Wingerter quitteront la capitale , pour Rion les Landes en transitant par Bordeaux . Les photos d'identité réglementaires serviront à confectionner les faux papiers que fournira Henry , un homme manchot membre du réseau . . Enfin le 31 Juillet ,notre quator guidé par Henry , quittera Rion les Landes pour reprendre sa migration vers le Sud à destination de Biarritz et de la frontiére espagnole .
Leur parcours sera émaillé d'incidents mineurs mais déjà leur expérience d'hommes traqués et la sollicitude du guide leur permet de passer au travers des mailles du filet tendues par la police allemande lançée à leurs trousses .
.A Dax ... chaude alerte ...un homme en civil examine leurs cartes avec attention sans perdre de vue les chaussures de nos quatre évadés qui semblent réellement l'intriguer .
Conduits en camion à Biarritz ,ils sont pris en charge par un passeur Français qui doit leur faire traverser les Pyrenées avant un court repos chez un guide de montagne . Le relief ,les vallées ,les sentiers , les buissons, les rochers n'ont pas de secret pour ces guides expérimentés .

Avant le décollage à 11 heurs et pour toute mission vers l'étranger nos aviateurs briefés par le capitaine Dolan ,officier chargé de la sécurité à la base de Grafton Underwood , devaient retenir les consignes qui leur étaient rappelées avant tout séjour forçé en territoire occupé . Noter tous les points stratégiques qui leur semblent importants . C'est ce qu'ils font ...
Une locomotive en gare d'Austerlitz dont le ...boiler est criblé de balles
Une batterie anti aérienne de gros calibre directement accrochée à la locomotive et précédant des wagons de marchandises
Une heure avant l'arrivée à Bordeaux ils observeront la présence d'une usine à proximité de la voie ferrée ,étalée sur 300 à 400 métres de longueur ,des camions ,des chars recouverts de camouflages ,un gros transformateur ,un chateau d'eau et le tout protégé par des réseaux de fils de fer barbelés
Mais aussi ,la présence d'une école d'aviation d'entrainement de Me 109 prés de Biarritz .
La proximité d'une voie ferrée prés de leur refuge dans la région de Mortrée avec des trains venant du sud et du nord à 24 45 et quittant à 24 50 ...ne leur a pas échappé lors de leur séjour dans la cabane du bouvier ....

Il s'agit maintenat pour nos évadés ,lors du passage des Pyrénées d'échapper aux patrouilles allemandes et enfin aux carabineros au doigt trop prompt à appuyer sur la détente
. Derriére eux c'est maintenant la France recouverte du noir manteau de l'occupation sous lequel fourmillent tant de dangers sournois et de piéges .Au dessus de leurs têtes scintillent les étoiles que coupent les crêtes d'une chaine haute montagne qui se dresse en Espagne
A droite c'est le phare du cap du Figuier de l'autre côté d'Hendaye au delà de l'embouchure de la Bidassoa facile à franchir en cette période de l'année . En effet en Hiver nos évadés auraient été obligés de faire un grand détour en raison des crues allongeant le trajet et augmentant ainsi les risques .

Le 4 Août ,aprés avoir franchi les Pyrenées , ils atteignent enfin Irun pour être questionnés ,avant de rejoindre Madrid le 6 Août . La derniére étape si attendue les conduira à Gibraltar le 13 Aout et un avion de la R.A.F. vers la Grande Bretagne le 17 Aout
Cinq semaines se seront écoulées depuis la date du crash .

Il faut donc rendre hommage à l'efficacité des filiéres de résistance ....à voir



Revenons aus cas des deux blessés....

Le mitrailleur Willard Freeman s'est fracturé la cheville aprés s'être posé durement dans un champ prés de la ferme de la Cailletterie . En sautant de l'altitude de 20.000 pieds ,Il s'est emparé ,par sécurité , au dernier moment, d'une bouteille d'oxygéne (lettre Freeman de 1993 )
Le mitrailleur de queue Charles Mankowitz,lui , a reçu en vol un éclat dans la cuisse lors des attaques répétées de la forteresse par les chasseurs allemands . Epuisé il s'assied sur la margelle du puits dans une cour de ferme . La fermiére Madame Leliévre ,inquiéte , l'invite par prudence à s'éloigner et à se cacher dans l'épaisse végétation de la campagne . Charles Mankowitz décide donc de s'installer à l'abri d' un pommier dans un champ de blé tout prés des meules de foin .C'est là que ,discrétement , Eugéne Riviére résistant et agriculteur à Belfonds lui rendra visite en essayant de ne pas attirer l'attention du voisinage . Il est accompagné d'un cousin parlant anglais . Mankowitz en raison de la blessure qui le handicape , souhaite être fait prisonnier .
Eugéne Riviére ne l'abandonne pas à son sort ,il va se charger de le secourir . Le docteur Lemeunier de Mortrée est alors appelé à un rendez vous chez Gaston Cercueil agriculteur à Condé le Butor . Là , le médecin prend place dans un road car et arrive prés du blessé, lui fait un pansement et un sérum anti tétanique .

André Morand ,l'un de mes anciens camarades d'école au cours complémentaire de Sées apporte ce témoignage ...." Ce dimanche j'allais chez mon oncle Moiteau à Giberville lorsque les premiers parachutes apparurent ... Arrivé sur les lieux je vis avec surprise un aviateur rescapé ,adossé à la margelle du puits et essayant d'extirper un éclat de sa jambe bléssée . Je l'aidais à se déplacer et celui çi alla s'abriter sous un pommier dans un champ à proximité de la ferme ."

Me reférant à un courrier du ............. de W Freeman

Willard Freeman l'un des mitrailleurs de l'équipage de la forteresse saute d'une altitude de 20000 pieds aprés avoir agrippé au dernier moment une bouteille d'oxygéne . Il s'est posé ,prés de Mortrée ,ignorant complétement l'endroit précis où il se trouve . ,Alourdi par ses bottes chauffantes il se fracture la cheville en touchant le sol . . Pour lui ,comme pour ses compagnons d'aventures ,c'est un territoire inconnu ,plein d'embûches qui déroule son tapis vert sous ses yeux .
Dés l'impact au sol ,un jeune français le conduit directement dans une ferme où il rencontre alors le sergent Ashworth changeant rapidement de vêtements dans une grange . A l'abri d'une haie W.Freeman reçoit la visite d' une femme qui parle un peu l'Anglais . Une rencontre a été fixée chez le maire de Mortrée Victor Chevreuil habitant le lieu dit "L'Ortier ". Situation delicate , que d'avoir à trouver un lieu sûr à l'abri des curiosités et des regards indiscrets dans une campagne où tout le monde connait tout le monde ...L'hebergement des blessés impose donc une décision rapide et le choix d'un lieu sûr éloigné du point de chute des aviateurs rescapés .

Se glissant dans la nuit ,un groupe d'hommes : Eugéne Riviére , Camille et Elie Foubert , Achille Louvel , Georges Carbonell ,Veraquin commis de Mr J. Cosnard se chargent donc du transport des deux blessés sur un brancard emprunté aux pompiers de Mortrée .Une longue marche épuisante de 3 kilométres dans la plaine de Belfonds pour sortir de la zone de bocage , sur un terrain peu propice à ce type d'effort (. Rapport Mr Claude Pavard et l'ouvrage Histoire de la ville d'Argentan . )

Le 13 Juillet 1943 soit 9 jours aprés la date du crash Cosnard Julien 41 ans cultivateur à Belfonds sera déporté en Allemagne au camp de Hinzert suite à une dénonciation . Il sera libéré le 9 Mars 1945 à Oberglem ignorant jusqu'à son retour que son épouse avait été également déportée .
Son épouse sera envoyée en déportation le 21 Juillet et libérée le 5 Mai 1945 à Holleischen ( commando de Flossenburg )

Aprés ce périlleux périple dans la plaine , les sergents Freeman et Mankowitz ont repris quelques forces et ils ont encore dans leur rapport d'évasion ,le souvenir d'un brillant repas chez le maire de Mortrée .
On ne peut s'empêcher de mesurer les risques encourus par celui qui héberge des aviateurs abattus et ceci en raison de la nature et de la durée du contact avec ses protégés . La nourriture de chacun des rescapés est un élément de survie indispensable ,qu'il faut se procurer dans un contexte de rationnement alimentaire impitoyable ...durant des jours et même des semaines .De plus la présence d'une vie supplémentaire dans un environnement donné , ne peut passer inaperçue , et attire souvent l'attention du voisinage et des habitués augmentant ainsi les risques de dénonciation . L'hébergeur en l'occurence Victor Chevreuil maire de Belfonds ,fait preuve dans ces circonstances ,du plus grand sang froid dans un monde en effervescence composé de patriotes bénévoles ,pour qui soustraire un aviateur à la captivité ,constitue une façon d'apporter sa pierre à l'édifice de la résistance et de la nation .

Il faut en fait trouver un abri plus sûr pour les deux blessés . Une hutte construite dans l'épaisseur des futaies de la forêt de Gouffern prés d'Aunou le Faucon par le garagiste Montebran d'Argentan ,Roussel marchand de biens à Aunou le Faucon ,et le garde Maury ,servira de refuge .
Tant bien que mal nos deux blessés seront transportés de Mortrée à la forêt de Gouffern prés d'Aunou le Faucon en Simca cinq . L'un des deux blessés ,Charles Mankowitz aura bien du mal à y loger ses longues jambes

Un refuge précaire aux conditions de confort limitées ,mais rendues supportables par les conditions.... climatiques du mois d'Août .
Là ,deux docteurs se dévouent pour soigner réguliérement et avec la plus grande attention les deux blessés et l'un d'eux est transporté de nuit à la clinique du docteur Couinaud d'Argentan pour recevoir des soins en rapport avec sa blessure . Aprés cette intervention du chirurgien , l'état de santé de Mankowitz en particulier , s'améliorera rapidement chaque jour . Nos deux évadés dans leur univers de solitude , ponctué des visites des volontaires chargés de les ravitailler devront ainsi ronger leur frein pendant ...47 jours . Aprés cette longue attente pleine d'incertitudes ...ils conviendront que la vie de nomades traqués leur pése dans l'inconfort de leur agreste demeure . Une filiére de résistants doit à nouveau les prendre en charge . Au bout de cette aventure ....une hypothétique traversée des contreforts Pyrenéens avec l'aide de guides régionaux ,d'expérience .

Dans l'ouvrage "La bataille de Normandie au pays d'Argentan "on cite le nom du docteur de Maulmont appelé à prodiguer ses soins aux aviateurs américains blessés ,tombés à Belfonds et camouflés en forêt de Silly par les soins de Charle Montebran garagiste à Argentan ,Roussel ,d'Aunou le Faucon et de Maury garde forestier .Un complément de témoignage est apporté par Mme G. Geslain née Montebran .

" Mon pére Charles Montébran avec son ami " D' Artagnan " ( H. Roussel ) avaient alors construit en forêt de Gouffern ,prés d'Aunou le Faucon une cabane destinée à abriter deux aviateurs américains blessés et soignés par les docteurs Couinaud et Picot . Ma mére préparait des thermos de thé et les sandwiches pour les ravitailler . Ils furent confiés à une chaine d'évasion et on leur demanda d'annoncér leur arrivée en Angleterre par le message personnel suivant : "Les amis du petit bois sont bien arrivés " message que nous avons eu la joie d'entendre à la B.B.C. ( Ce fait est confirmé dans le rapport d'évasion de W. Freeman no 263 . A la demande de leurs hebergeurs de Mortrée ,les deux blessés devaient dés leur arrivée en Angleterre soit aprés le 13 Décembre 1943 adresser un message en Français sur les ondes de la BBC. )
La cachette située en forêt de Gouffern prés d'Aunou le Faucon ,entre deux allées porte aujourd'hui le nom de "le carré des américains "
En complément Madame Geslin apporte le témoignage suivant
"L'un des deux blessés américains en signe de reconnaissance donna une montre pendentif à Roussel que celui çi portera imprudemment sur lui .
Aprés son arrestation ,Roussel transportant malencontreusement une mitraillette dans son sac à dos fut emmené dans une propriété dont je veux taire le nom . Les allemands l'ont torturé et enterré auprés d'un chêne ( aujourd'hui il est enterré au cimetiére d'Aunou le Faucon )

Personnellement j'ai connu en 1943 au collége Mézeray ,son fils Yves Roussel qui est disparu de façon tragique par la suite alors qu'il était réfugié dans la propriété de ses grands parents aprés la disparition de son pére . Caché dans une mansarde il regardait le départ des allemands battant en retraite lors de la percée de Chambois . Un fuyard l'aperçevant l'abattit ....


Le 21 Août on leur apporte des vêtements civils et le maire Mr Chevreuil les transporte à son domicile . Là ils ont la surprise de rencontrér un aviateur de la RAF Ivor Samsun et une jeune femme guide Jacqueline Frelat eperdument amoureuse de son protégé selon Willard Freeman .
Un homme âgé les prend en charge dans sa traction avant ,pour les conduire ensuite à la gare du Mans ( Il s'agit certainement de Terrier , exploitant forestier à Alençon ).Mais au Mans les trains remplis d'allemands incitent le guide à choisir un autre point de départ entre Le Mans et Tours ( ) ensuite Tours ,et Bourges .

Dans le couloir du train à destination de Lyon ,aprés le passage de la ligne de démarcation ,un officier allemand s'excuse auprés de Willard Freeman pour avoir accés aux toilettes .
Dormant sous les futaies aprés quelques nuits fraiches à la belle étoile sous le couvert d'un bois , refuges dans les halls de gares ,rendez vous secret dans une église catholique ....les lieux les plus inhabituels sont utilisés par les guides pour échapper aux recherches et à l'étreinte grandissante de la police allemande . Ainsi chaperonnés ils sont amenés à prendre différents contacts avec les réseaux lyonnais ,avant d'être enfin hébergés dans l'ancienne capitale des Gaules .( Dans une lettre du 6 Janvier 1993 W.Freeman précise être arrivé aprés le couvre feu . Il passa donc la nuit en face du quartier général de la Gestapo )
Le 11 Novembre ,sur la route de la gare ,un soldat allemand vient d'être tué et nos deux évadés mis en confiance par le déroulement sans failles de leur périple , échappent de justesse aux filets d'un cordon rapidement organisé par l'occupant
Différents noms de guide appartenant aux réseaux de résistance régionaux illustrent les aléas de ce périlleux périple ,Nelly au Mans ( Mme james Gills ) mariée à un britannique ,Mrs Bonamour , Sigot , , Roger Paupe ce dernier habitant 36 avenue de Saxe à Lyon .Mais aussi les organisations de " Jules " et de "Vic ", 'Andre un agent de l'intelligence service évadé des cellules de la gestapo et enfin Jacques un chirurgien de Paris .
Voir victor gerson
Les deux évadés seront donc séparés à Lyon avant de repartir avec deux agents britanniques
Alors que Charles Mankowitz était hébergé dans la propriété "Cri Cri " chez Monsieur Sigot à Fleurieu sur Saône , W.Freeman lui restait à Lyon chez Roger Paupe industriel .iIl se souvint particuliérement des repas agrémentés par des produits achetés au marché noir
Ivor et Mankowitz accompagné de deux agents britanniques se rendirent à la ferme de M. Sigot ,Flevier ,dans le département du Rhone ( Mr Sigot était apparemment connu sous le sobriquet de Cris-Cris ).
En fait la réalité est un peu différents .( ) 55 années se sont écoulées ...Monsieur Sigot habite toujours la propriété de ses parents ,et c'est la propriété qui est surnommée "Cri- Cri . Elle se situe à Fleurieu sur Saône à 15 kilometres au nord de Lyon dans la vallée de la Saône . Il est intéressant de noter les remarques de Monsieur Sigot
" J'avais dix neuf ans à cette époque et un réseau de résistance nous amena trois aviateurs , "Charlie " ( Mankovick ) un grand blond sympathique ,et Ivor un anglais . Je ne me souviens pas du nom du 3éme ....Nous devions les héberger avant l'arrivée d'un guide qui avait pour mission de les conduire vers l'Espagne .
Notre propriété nommée "Cri Cri" par les parents disposait d'un grand jardin ,de quelques terres sur la colline ,une basse cour et deux ou trois chévres fournissant lait et fromage ..Il fallait bien atténuer l'effet des privations . Souvent j' accompagnais mes trois aviateurs dans la colline afin qu'ils puissent conserver une forme physique suffisante ,avant la derniére étape vers l'Espagne . Aucun d'eux ne semblait souffrir de blessures ....(On peut penser effectivement que Mankowitz aprés les soins reçus en Normandie ,était complétement remis de sa blessure à la jambe ).

Aprés la guerre une attestation honorifique signée Eisenhower nous a été adressée pour nous récompenser des services rendus aux aviateurs évadés .


En désespoir de cause leurs bienfaiteurs qui ne seront pas restés inactifs ,se résolvent aprés différents contacts avec les réseaux locaux ,à acheminer les aviateurs vers l'Espagne par l'intermédiaire du réseau "Vic ".La préparation de l'évasion vers l'Espagne prend forme de jour en jour .
Le but de tous les aviateurs rescapés ... rentrer en Grande Bretagne ,... ilôt de liberté accroché à l'Europe écrasée sous la botte
Surmontant le traumatisme du combat aérien ,quelquefois blessés ,vivant en vagabonds clandestins , bravant mille embûches ,perpétuellement traqués par l'ennemi ,ils tentent de gagner un pays d'accueil voisin à l'aide des filiéres patriotiques existantes .
Pour les aviateurs rescapés ,la Suisse et l'Espagne sont devenues un point de convergence et le refuge de centaines d'aviateurs de la R.A.F. et des U.S.A.A.F. abattus au dessus de la France ,de la Belgique ,de l'Italie , de l'Allemagne et en Méditerranée .
De Suisse aprés avoir été interrogés et internés, ils sont parfois autorisés à repartir ou s'évadent pour rejoindre l'Angleterre via Gibraltar . Ce sera le cas de John Carah,rescapé du crash de la forteresse B17 de l'Ermitage ce même jour du 4 Juillet 43 ,(la Coulonche prés de Domfront ) ,qui contrairement à ses compagnons d'aventures réussira à rejoindre la Suisse .
Un autre réseau d'évasion ,le réseau Shelburne s'est développé dans le Morbihan et les Côtes du Nord . Les bâtiments de pêche bretons quittent la côte à la barbe de l'occupant . Ce réseau évacue les rescapés par Plouha à bord de canonniéres de la Royal Navy .
L'Espagne , c'est une traversée périlleuse des Pyrenées et une dure épreuve physique pour les évadés !
Cinq cents kilométres de frontiéres communes avec la France ...l'Espagne est un des rares pays d'Europe à ne pas être contrôlé par l'axe et à entretenir dans sa capitale et ses grandes villes une ambassade et des consulats britanniques .Malgré ses problémes et ses dangers , l'Espagne pourtant écrasée par le Franquisme , devient pour les fuyards du nazisme le pays de l'espérance .
La logique des fugitifs et celle des gardiens seront à peu prés les mêmes . Pour les reliefs peu accidentés ,de nombreux voyageurs sillonnent les sentiers de montagnes malgré les multiplications de postes et de patrouilles .Pour les altitudes plus élevées la surveillance est trés relachée en hiver et trés faible en été .
On peut penser que les premiers rescapés de ces deux crashes Belfonds et Val de Grée seront arrivés sur les premiers contreforts avant l'apparition de la neige en Septembre . Mais aprés ce mois , les sentiers et cols du secteur pastoral sont tellement surveillés que les évadés de France de toutes sortes sont obligés de s'attaquer à la haute montagne .


Enfin ils atteignent Perpignan la capitale catalane ,et déjà ils distinguent dans le lointain les premiers contreforts des Pyrenées .....Malchance le passeur habituel , vient d'être arrêté ;Il faut donc attendre une dizaine de jours !
Accompagnés de nos deux agents britanniques ,à la mi décembre nos deux évadés passent la frontiére sans problémes , malgré des rencontres fortuites en deux occasions avec des patrouilles allemandes
Ils arrivérent enfin au consulat britannique à Barcelone et la R.A.F. les ramena enfin en Angleterre le 20 Décembre 1943 .

Trois jours seront nécessaires pour informer les familles habitant les Etats Unis de la réussite de l'évasion de Freeman .Nos deux évadés disparus étaient passés pour morts ? Aprés ce long périple Freeman (lettre du 6 Janvier 1993 ) partit pour l'Afrique du Nord ,l'Amérique du Sud , Puerto Rico , la Floride et finalement Mitchell Field NY (USA ) avant d'être transferré dans un camp d'entrainement d'équipages de bombardement où il rencontrera sa future épouse ,Marie avant de se marier le 16 Fevrier 1945 . Il vécut dans le new Jersey à Jersey City avant de déçéder le 1er Octobre 1995 . Il eut quatre fils Chris , jeff , Matthew ,et Stuart .



On ne peut que s'étonner devant la chance qui s'attache aux prégrinations de nos deux blessés ,des milliers de kilométres sans capture dans la clandestinité la plus totale .





Efficacité de la résistance

Je donne à Monsieur Pavard les seules photos prises sur les lieux de l'accident . Existait il un risque à prendre ces clichés ce jour ? Je n'en sais rien mais en tout cas mieux valait le faire à l'abri des regards .C'est ce que j'ai fait !
Sur la photo nous sommes pratiquement seuls ( mon pére ,jean et moi ) à explorer les débris amoncelés sur une centaine de métres . Pas d'allemands en vue !
Une photo rapide de la mitrailleuse du navigateur à la " fosse d'enfer" ,un bouquet de fleurs est là présent prés du corps de Francis Hackley , symbolisant la pensée profonde de nombreux Françàis appelés à manifester leur sympathie et leur reconnaissance aux " soldats de la liberté ".

En résumé

Comment deux membres d'équipage n'ont ils pu sauter ? Rapport d'Erickson porte ?
Les membres de l'équipage n'ont pas la même facilité pour se mouvoir librement à l'intérieur de l'avion . Ainsi les deux tourelles une ventrale et celle du poste arriére ne sont guére confortables . Loin de ses compagnons de vol , sous l'énorme empennage du B17 ,le mitrailleur ou bombardier se sent solitaire et perdu ... Aprés avoir rampé dans l'étroit tunnel ,on accéde à la tourelle de queue en pénétrant dans un espace réduit . A l'étroit ,environné par des manettes saillantes , protégé par un blindage ,le mitrailleur est maintenant accroché à ses deux mitrailleuses Browning ,crachant le feu au rythme de 800 coups minute . Lorsque il y a danger il n'est pas toujours facile de sortir , harnaché , de cette position trés inconfortable . Mais il y aussi la crainte du saut dans le vide et de nombreux cas de crash démontrent que les membres de l'équipage non entrainés ont hésité longuement avant de sauter ...
Les aviateurs abattus en terre étrangére ne sont pas totalement démunis devant l'adversité . .Chacun emporte non seulement un parachute et une Maé West mais aussi une trousse de secours . Cette boite renferme toutes sortes de choses utiles à un séjour solitaire en territoire hostile et entre autres une boussole , une gourde ,des pastilles purificatrices d'eau ,une lime ,un fil et un hameçon .
La bourse de détresse était également indispensable pour le survol des territoires occupés et son contenu variait en fonction des territoires survolés . Et encore des cartes - foulard en soie schématisant ces régions et facilitant une évasion éventuelle vers l'Espagne .

A l' Ecole du Personnel Volant d'Agadir ,nous devions ajouter à cette liste ...jamais exhaustive ,deux sachets de poudre anti requin et de fluorésceine ,et un miroir de signalisation en cas d'amerrissage forçé dans les mers tropicales .





































Pages séparées
Les deux groupes de rescapés ont relaté dans leur rapport ,à leur retour en Angleterre ,les 17 Aout et 13 Décembre , leurs conditions d'évasion .
D'un côté le pilote Erickson acompagné de de l'autre les deux blessés Freeman et Mankovik dont le périple durera prés de six mois ,passant par les Pyrenées orientales avant de parvenir en Espagne .
Le pilote ,chef de bord de la forteresse nous apporte ce témoignage
Gordon B. Erickson c'est son nom ,( Escape & Evasion No 65 habitant le Michigan aujourd'hui déçédé ) dans un rapport rédigé à son retour en Angleterre témoigne le 17 Août 1943 les faits suivants , rapport qui concerne également les sergents George Ashworth ( E&E No 66) , , Robert H. Penly ( E& E No 67 ), et Frank J. Wingerter ( E& E No 68 déçédé le 25 Novembre 1992 )qui l'accompagneront dans son périple vers l'Espagne .

Bilan
Si je me refére au témoignage de .... l'un des pilotes composant l'escadre 303 G ,autre groupe de bombardement en route pour le même objectif ,une autre escadrille ,mais de Spitfire de la RAF avait accompagné les forteresses jusqu'à la côte Française pour faire ensuite demi tour en raison de leur autonomie de vol limitée .
En fait , en consultant le " Mighty Eight War " de Roger A.Freeman ,et sans l'aide des chasseurs d'escorte P 47 ,on constate que 24 chasseurs allemands furent abattus par les mitrailleurs américains des six groupes de bombardement deux formations ( 24 abattus ,5 probablement détruits , et 15 endommagés ) lors de ce raid de bombardement sur la ville du Mans .Chiffre important sans aucun doute ... mais peut être exagéré ,chaque mitrailleur annonçant personnellement la destruction d'un ou plusieurs chasseurs allemands .

D'aprés le journal de bord du 544 eme squadron ,l'objectif est considéré comme définitivement détruit .Approximativement 100 chasseurs de combat allemands principalement Fockswulf et Messerschmitt 109 attaquérent la formation et deux forteresse du squadron , (celle de Belfonds et celle du val de vée )furent perdues . Les équipages de retour de mission ont précisé que l'opposition ennemie avait été inférieure à l ' opposition rencontrée lors des raids précédents et en déduisit que les chasseurs allemands étaient de toute évidence inexpérimentés et ceci en fonction de leur méthode d'attaque . Les chasseurs attaquérent into a hail of lead from the heavy bombers ,faisant peu d'efforts por manoeuvrer hors du champ des mitrailleuses reportent les mitrailleurs . Ces derniers reportérent un nombre de succés pour les chasseurs abattus mais dans l'analyse finale quatre succés positifs étaient retenus .L'usine Gnome et Rhone fabriquant 500 moteurs par mois était décrite comme entiérement détruite . Le Captain Ketelsen pilotant " The infermo "rapporte que le temps était légérement voilé lorsqu'ils arrivérent mais la visibilité de l'objectif était bonne "Nous avons eu trois minutes de bombardement dans des conditions idéales et nous avons transformé l'usine en une pile de briques " dit le capitaine Ketelsen "Ils ne pourront fabriquer des moteurs d'avion en raison du manque de piéces détachées . Je parie qu'il ne fabriqueront pas un moteur avant 6 mois " .
"Nous ne pouvons dire avec certitude où tombérent les bombes "ajouta le navigateur de Ketelsen ,le premier lieutenant E.Martin - Végue " mais l'objectif était couvert d'explosions de bombes . Quelques unes touchérent l'aérodrome mais la plupart tombérent droit sur l'usine "Cet objectif majeur était constitué de l'aérodrome Le Mans Arnage ,de l'usine de moteurs d'avions ,le marshalling yard ,et l'usine d'armememt et de tracteurs . Voi squad et bg
Une forteresse pilotée par le 2eme lieutenant Jesse D. Hausenfluck revint avec un obus de 20 mm non éclaté entre deux réservoirs de carburant .que les membres de l'équipage reussirent à enlever aprés l'atterrissage ,estimant que les dommages auraient été trés importants en cas d'explosion é
a suivre




Origine Air Forces Escape & Evasion Juillet 1998

Traduction littérale par Roger Cornevin - Hayton du Rapport du 17 Août 1943 (nos 65 à 68 ) de Gordon Erickson dés son retour en Angleterre . Gordon Erickson dans son périlleux périple le conduisant vers l'Espagne , était accompagné des sergents G.Ashworth , Robert Penly ,Franck Wingerter ,et Charles Mankowitz .

" Nous sautions en parachute à 4 miles à l'Est de Sées et bientôt nous étions rejoints immédiatement par plusieurs Français impatients de nous aider .En raison de leurs blessures les Sergents Mankowitz et Freeman resterent avec nous , uniquement la premiére journée . Ensuite ils devaient être pris en charge par un hopital Français .
Des noms fictifs leur seraient donnés pour ne pas attirer les soupçons avant d'être hospitalisés et rapatriés par la suite hors de France .

Notes personnelles en Italique :

(Autant dire que la réalité fut différente ...mais Erickson ne pouvait imaginer que le deuxiéme groupe composé des blessés Willard Freeman et Mankowitz choisirait la solution de s'évader , aidé en cela par la résistance locale et une organisation de Paris . En raison des traitements et soins adoptés en cours de route , les deux blessés accompagnés et séparés du reste du groupe , n'atteindront l'Espagne qu'en Décembre 1943 en passant la frontiére espagnole par Perpignan à destination de Figueras et Barcelone ( consulat Espagnol )

suite traduction ....
Nous étions ensuite conduits au domicile du maire de Mortrée et dans un abri où nous sommes restés cachés huit jours (du 6 Juillet au 13 Juillet .)
Le 13 Juillet le maire , vint avec deux hommes ,dont l'un appelé Dominique ( il s'agissait certainement de Edouard Paysant alias Dominique Tinchebray ) nous questionna et nous assura qu'une organisation prendrait soin de nous .
Le maire ,sa fille et son fils ..?..nous conduisaient alors au domicile de Marcel un boucher de Mortrée .

( Il faut préciser que le maire Monsieur Chevreuil n'avait pas de fils ...Il s'agit vraisemblablement selon Monsieur Pavart ,de Marcel Tesson , boucher à Mortrée et membre du bureau des opérations aériennes (B.O.A.) .Il sera arrêté le 13 Mai 1944 et décédera à Sandbhostel en Avril ou Mai 1945 . (ref Les 500 déportés de l'Orne . Conseil général de l'orne . Archives départementales .)

suite traduction
Un jeune homme ,appelé Henri vint nous rendre visite en plusieurs occasions .
Le 25 Juillet la femme du maire vint "rafraichir " notre coupe de cheveux et bientôt nous étions prêts et revêtus de vêtements civils
Le 26 Juillet nous étions conduits ,en voiture à destination d' une gare de chemin de fer où deux guides nous étaient présentés . Le maire était avec eux, et nous fit des recommandations . Ensuite il nous dirigea vers une autre gare où nous devions prendre un train à destination de Paris .
A Paris différents guides nous emmenérent au domicile de Mme Farber ,où nous avons été photographiés . Une jeune fille nommée Suzanne vint nous parler plusieurs fois .
Un professeur Paul ,de grande taille ,mince ,et bien bâti nous emmena à la gare . Nous avons été alors partagés en deux groupes de deux ,l'un avec un jeune Français et l'autre avec le professeur )
Ensuite nous avons rencontré un autre guide André Barbier .
Nous cinq ,nous avons donc pris le train à destination de Rion des Landes (Département des Landes )en passant par Bordeaux .
Marcel nous conduisit ensuite au domicile d'un homme nommé Harry qui avait la particularité d'être manchot . On nous a donné alors une carte d'identité et une carte de transport avant de prendre avec André Barbier et l'homme manchot la destination de Biarritz .
Lorsque le train s'arrêta à Dax, nos cartes furent examinées soigneusement par un allemand en civil .
Il n'était pas trés satisfait des renseignements concernant F/o Erickson ou du sergent Ashword et commença à les questionner . André Barbier répondit pour eux en Français . L'affaire fut enfin réglée mais l'Allemand continua à regarder nos chaussures avec suspicion .
Nos cartes furent à nouveau vérifiées à Bayonne . A Biarritz un Français chauffeur de camion nous conduisit environ 8 kilométres vers les Pyrenées .
A partir de là , nous étions en Espagne avant de nous arrêter au domicile de l'un des guides . Le manchot Harry qui jusque là , nous avait accompagné ,nous quitta en nous indiquant la ville la plus proche . Il appela alors le consulat .
Aprés avoir cherché vainement le consulat nous sommes allés trouver la police qui nous indiqua une adresse d'hotel où nous pourrions rester .
Avec Harris nous avions alors changé notre monnaie française contre des pesetas .
Plus tard la police questionna chacun de nous et nous avons précisé que nous étions prisonniers de guerre évadés .
Le 4 Août nous avons été conduit à la caserne d'Irun pour être à nouveau questionnés . Un représentant de la croix rouge appela notre consul à Bilbao , qui rendit visite . Aprés avoir pris le train pour Madrid le 6 Aout le major Clark nous prit en charge .
Nous partîmes ensuite pour Gibraltar le 13 Août et quittérent le 15 Août pour arriver en Angleterre le 17 Aout ."
Quarante quatre jours s'étaient donc écoulés entre la date du crah du 4 Juillet 1943 et la date du retour en Angleterre du 17 Août 1943 .























Rapport d'évasion No 263 du S/Sgt W. Freeman

Les sergents Radio Willard E. Freeman (E&E No 263 déçédé le 1er Octobre 1993 ) et Charles Mankowitz ( E&E No 264 ) blessés , apportent le 13 Décembre 1943 le témoignage suivant ,plus de six mois aprés la date du crash . Délai expliqué par la durée de leur séjour en forêt de Gouffern et les soins qu'ils reçurent pendant leur itinéraire d' évasion

" Le 4 Juillet 1943 ,nous sautions en parachute prés de la ville de Mortrée . Dés notre atterrissage un jeune Français nous conduisit vers une ferme où le sergent Ashworth l'un des membres rescapé de l'équipage de notre avion , changeait de vêtements .
Le même jeune homme nous conduisit vers une haie . ( Le jeune homme en question prénommé Bernard , réfractaire au S.T.O. étai caché chez Mr et Mme Chevreuil et participa au ravitaillement des aviateurs).
Une femme qui parlait l'Anglais nous rendit visite .
( Il s'agit certainement de Madame Paysant que son mari était allé chercher avant de se rendre sur les lieux d'atterrissage des aviateurs de la forteresse ..)

A 8 heures du soir nous étions conduits à 3 kilométres chez le maire de Mortrée qui nous servit un merveilleux repas . J'étais ensuite reconduit avec le Sergent Mankowitz dans notre abri en campagne ,pendant que le reste de l'équipage restait chez le maire . A 23 heures ,dans la nuit du 6 Juillet ,nous étions conduits en voiture à 10 ou 15 kilométres dans la forêt et ensuite transportés sur des brancards dans une petite hutte cachée dans les bois . Nous sommes restés içi 47 jours .On nous apportait à manger . La hutte n'était pas trés étanche aussi à chaque averse ,nous étions tranpercés .
Nous ne pouvions pas nous éloigner de notre abri , excepté pour les besoins les plus élémentaires .
Deux docteurs vinrent en diverses occasions mais ils ne purent soigner convenablement ma jambe . Le sergent Mankowitz par contre ,fut correctement soigné . L'un des Français qui nous apportait à manger nous fit savoir que l'un des docteurs avait été arrête par les Allemands et ensuite relâché .

N.P.
En fait les quatre aviateurs rescapés Erickson devaient être mis au train à partir de la gare du Mans . Or ce train était occupé par un convoi militaire et les wagons remplis de soldats allemands . Le conducteur changea d'avis et conduisit finalement les occupants à la gare d'Aubigné - Racan prés de Vaas dans la Sarthe ( Ligne S.N.C.F. Le Mans ,Ecommoy ,Chateau du Loir Tours ) alors que quelques permissionnaires allemands descendaient du train .

" Quelques jours avant le 21 Août on nous apporta des vêtements civils .( Il est nécessaire de rappeler que six semaines s'étaient déjà écoulées depuis la date du crash) .
Le 21 Août en boitant nous allons à la rencontre du maire de Mortrée , Monsieur Chevreuil qui nous conduisit en voiture à son propre domicile . Nous avons alors rencontré un aviateur de la R.A.F. Ivor Samsun et une jeune femme guide appartenant à une organisation parisienne jacqueline Frelat éperduement amoureuse de l'aviateur Anglais . Un Français d'un certain âge nous conduisit à la gare du Mans
( Il s'agit peut être de Monsieur Terrier exploitant forestier à Alençon )
où nous avons rencontré une autre jeune femme guide . A la gare un groupe d'allemands attendait un train . "

Nos hébergeurs nous demandérent d'adresser un message en Français sur les ondes de la B.B.C. . Message ainsi rédigé " The friends of the little wood are well arrived "
soit" les amis du petit bois sont bien arrivés "

N.P.
La cabane avait été construite prés d'Aunou le Faucon dans la forêt de Gouffern par Messieurs Montebran , Roussel et Maury le garde forestier .Madame Montebran ravitaillait réguliérement les aviateurs ,et Madame Geslain ( ex Melle Montebran) confirme avoir entendu le message diffusé par la B.B.C.

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Que se passa t il pour les deux groupes voyageant indépendemment aprés avoir quitté leurs sauveteurs ?
L'autre groupe composé des deux blessé Willard E. Freeman et Charles Mankowitz emprunta un itinéraire imposé par les organisations de la résistance . Willard E. Freeman nous apporte la suite de son témoignage .

"Aprés avoir quitté le maire de Mortrée Monsieur Chevreuil ,nous avons rencontrés au Mans une autre jeune femme guide , Nelly ( Mme James Gill ) , belle jeune femme russe mariée à un Britannique dont elle avait un enfant de deux ans . Le groupe entier passa la nuit dans les bois , où nous avons trés peu dormi en raison de la fraicheur de la nuit . Le vieil homme nous conduisit ensuite à une gare située aprés celle du Mans direction Tours .Ensuite nous nous sommes quittés . Nous étions tous assis dans le même compartiment . A Tours nous avons pris un train à destination de Bourges et ensuite un taxi qui nous conduisit au chateau d'un homme appartenant à l'organisation parisienne .
Trés tôt le matin nous traversions la ligne de démarcation avant d'attrapper un train à destination de Lyon . Alors que je me trouvais dans le couloir ,un officier allemand de la Lutwaffe s'excusa afin d'avoir accés aux toilettes . Notre train était en retard et nous sommes arrivés à Lyon aprés le couvre feu . En conséquence nous avons manqué notre rendez vous et dormi en différents endroits , dans la gare . Le matin suivant nous avons essayé d'établir un contact et pris un taxi à destination d'une église catholique où nous étions attendus avant de nous rendre au domicile de Mr Monamour (ou Bonamour ). A partir de là , nous sommes entrés en contact avec l'organisation de "Jules " avant d'être emmenés à différentes places où nous sommes restés 3 semaines

suite rapport de W.Freeman

"Des papiers d'identité nous ont ensuite été remis .. Je restais avec M. Roger Paupe ?( Faure ?) habitant 35 Avenue de Saxe à Lyon , propriétaire d'une affaire de carburant et apparemment trés riche .. J'ai passé de bons moments . "Jules " vint me rendre visite et me dit que nous avions une chance de rencontrer un homme apte à nous conduire en Espagne . . Nous souhaitions rester ensemble ( avec Mankowitz ) , aussi Yvor préfera nous quitter .
Le 10 et 11 Novembre nous contactions l'organisation de "Vic" qui devait nous conduire vers l'Espagne.
A Lyon nous prenions avec nous Andre ,un agent britannique de l'Intelligence Service que nous devions perdre par la suite à Figueras .
Nous avons diné ensemble et rencontré plusieurs personnes et parmi elles Jacques un chirurgien de Paris accompagné de "Vic ."
Sur le chemin de la gare un allemand venait d'être tué . En représailles les allemands tirérent sur un tramway à Randon ( Mandon ? ) et dréssérent un cordon dans tout le quartier . Une minute de plus et nous étions ramassés ...
Aprés un changement de train nous sommes arrivés à Perpignan le matin suivant .
Andre s'était échappé des mains de la Gestapo et me raconta des histoires sinistres sur les tortures qu'il avait subies . Il a été capturé alors qu'il détenait un poste emetteur et resta 50 jours entre les mains des allemands .Pendant que son garde corps le conduisait dans une autre piéce du chateau où il était enfermé ,il fonça vers la sortie ,évita le garde , le projetta dehors ,sauta par dessus le mur et trouva de l'aide auprés d'une organisation de résistance . Nous avons pris du retard à Perpignan ,un passeur Français ayant été pris récemment du côté Français .Nous séjournerons alors en différents endroits que je suis incapable de situer ,Andre et moi à une place ,jacques et Mankowitz dans une autre ."Vic " vint nous rendre visite une fois pour voir si nous n'avions pas d'ennuis .
Suite rapport de W. Freeman

"Le mardi soir nous sommes partis à 19 heures aprés avoir pris deux guides à la sortie de la ville . Nous nous sommes arrêtés à 8 heures sur le versant de la montagne ,reposés jusqu'à 11 heures ,pris deux nouveaux guides ,marché de 11 à 17 heures ,stoppés et attendus l'obscurité .
Nos guides n'arrivérent qu'à 20 heures . Nous avons marché ensuite 4 heures vers une ferme située en territoire espagnol .Deux fois nous avons aperçu des patrouilles allemandes .
Le soirée suivante nous sommes partis vers 19 heures avant d'être pris en voiture et le chauffeur dont la course avait été réglée nous conduisit à Figueras .
Alors que nous étions là depuis dix jours ,"Vic" vint avec un autre Français Danon ( ? ) . Le consul vint alors et prit en charge " Vic " et Andre .peut etre Andre Donnat page 180 Réseau Heckler
A l'issue de ces dix jours écoulés , nous devions prendre un train mais nous l'avons manqué . Aprés deux jours d'attente dans une grange ,nous avons pris ensuite un camion transportant des poussins qui nous conduisit à Barcelone . Nous sommes descendus juste avant d'entrér en ville , rencontré un autre guide et mis à l'abri dans différentes demeures . Jacques et l'autre français dans une ,Mankowitz et moi dans l'autre .
A partir de là nous sommes allés au consulat britannique où une femme nous posa quelques questions au sujet de notre périple en France .
Nous partons ensuite pour Madrid et bientôt pour Gibraltar . Là , un civil britannique moustachu et de taille moyenne nous interrogea .

Note 1 Les gens de Lyon nous demandérent de rencontrer R.G. Bedwell ,Cockfoster ,Hidleywood ,Harts à Londres et de leur dire " que tout allait bien à Lyon "
On demanda en attendant ,aux Sergent Freeman et Mankowitz de ne pas divulguer ce message de leur propre initiative.

Note 2 Les premiers hebergeurs ( Mr Chevreuil ? ) avaient demandé aux deux sergents de diffuser en Français sur les ondes de la BBC le message suivant " Les amis du petit bois sont bien arrivés " .

Mankowitz sergent mitrailleur rescapé , ajoute quelques propos aux termes de son compagnon d'aventures Freeman.
"Le 4 Juillet 1943 J'ai atterri au Nord du Mans
J'étais caché dans une meule dans un champ quand un docteur et quelques uns de ses amis me rendirent visite . Il me regarda ,semblait affolé et nous quitta vers midi . A 14 heures un second docteur vint me voir .
On me conduisit à un autre endroit où je rencontrai le sergent Freeman et une partie de l'équipage dans un champ ..... ,et à partir de là , ma propre histoire est la même que celle de Freeman . "


Notes sur VIC ( Ref le réseau Heckler de André Courvoisier )
Il s'agirait de Gerson Victor réseau Buck' Vic ,marié à l'actrice Giliana Balmaceda Il est agent de la section D.F. qui anime les filiéres d'évasion du SOE ,filiére comprenant en outre Jacques Mitterand .DF section évasion SOE
Il a été parachuté à Chateauroux les 6/7 Septembre 1941 avec Max Hymans et .d'autres agents secrets et n'avait dû qu'à son flair d'échapper à la souriciére de la "villa des bois ".En conséquence il avait été obligé de rejoindre l'Angleterre par l'Espagne .

Vic retrouve la France pour une seconde séjour .Lâché au large de la côte d'Azur prés d'Antibes le 20 Avril 1942 par un sous marin il rejoint la côte , à bord de dinghies pneumatiques . Il reste en liaison vec Martin , général espagnol dirigeant le réseau d'évasion Edouard en direction de l'Espagne et dont le PC est à Perpignan .
Vic regagne l'Angleterre aprés un travail intensif de 4 mois durant lesquels il a mis au point les relais d'une ligne d'évasion rejoignant le nord et l'est de la France vers Lyon et la frontiére espagnole
Il aidera un groupe de résistants et d'agents à s'évader du camp de Mauzac en Dordogne
Delattre de Tassigny s'évadera de la prison de Riom pour gagner l'Angleterre avec l'aide de Vic


Ce chasseur contribuera de façon définitive à la suprématie des alliés dans les deux années de la guerrre . Considéré comme le plus grand et le plus lourd monomoteur monoplace construit au cours du conflit ,il se révélera exceptionnel dans les rôles d'escorteur de bombardier et d'avion d'attaque au sol .

Ce chasseur contribuera de façon définitive à la suprématie des alliés dans les deux années de la guerrre . Considéré comme le plus grand et le plus lourd monomoteur monoplace construit au cours du conflit ,il se révélera exceptionnel dans les rôles d'escorteur de bombardier et d'avion d'attaque au sol .
Ce compagnon d'un jour j'ai réussi à l'identifier trés longtemps aprés ce drame . Il s'agissait vraisemblablement de Gaulard Roger apprenti maréchal à Sées .
Arrêté dans des circonstances restées mystérieuses Roger Gaulard 17 ans sera déporté le 13 Juillet 1944 et mourra dans une prison en Allemagne le 18 Mars 1945

En effet Ralph K. Patton Chairman de Air Force Escape & Evasion Society me fait savoir que ce même jour ..deux autres forteresse du 384 G no 23235 l'une appelée " Lakanuki " était abattue prés de Pripriac (Ile et Vilaine) . Elle était pilotée par le second lieutenant Lawrence W. Meyer . David L. Butcher en fut le seul rescapé .
L' autre du 303 G surnommée " The Mugger " no 25792 533 BS squadron piloté par le lieutenant Robert S. O ' Conner s'abattait au nord de Tours .
Ces éléments étant peu précis ,j'eus la chance de découvrir un spécialiste en la matiére ,le docteur Claude Archambault qui avait pu identifier pratiquement les points de crash de 4000 avions sur le territoire Français .

(Ce bomber group se distinguera en effectuant les derniers bombardements sur les usines Skoda à Pilsen Tchécoslovaquie . Les forteresses du groupe effectueront 9348 sorties perdant 159 appareils et 1579 membres d'équipage mais annonçant 165 avions ennemis abattus lors de leurs interventions .



Rapport page séparée
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L'Extrait du rapport de Bernard Geneslé :"Les Alençonnais dans la résistance "permet de trouver un début de réponse au cheminement des aviateurs américains
rescapés des crash de Belfonds et de Domfront
"De par sa position géographique le département de l'Orne était particuliérement concerné par les filiéres de sauvetage et d'évasion des équipages des avions alliés abattus ,avant et aprés le débarquement .
Les aviateurs américains qui ont été recueillis et camouflés , les jours suivants vers Alençon ,où Alain Terrier exploitant forestier et propriétaire d'une scierie à Courteilles servait de plaque tournante à une filiére d'évasion qui généralement remontait par Paris . D'Alençon , les aviateurs camouflés souvent bien difficilement en civil prenaient le train " cornaqués " le plus souvent par une jeune femme . C'est ce qu'on fait dans notre région "Yannick " nom de guerre de Mme Croisé "et " Gilberte " future Madame Guehenno ,toutes agents de liaison du BOA .
Ces opérations exigeaient beaucoup de courage et même de témérité . En voici un exemple briévement évoqué . En Juillet 1943 ,Albert Terrier résistant de la premiére heure ,transportait vers la gare du Mans dans sa citroén berline , traction avant à gazogéne , une jeune femme de Nogent le Rotrou avec un enfant en bas âge pour donner le change . Elle était chargée d'escorter les aviateurs américains rescapés du crash de Belfonds ,à la gare d'Ecommoy aprés une tentative manquée à la gare du Mans . Poursuivi par une voiture de la Gestapo qui l'avait repéré Albert Terrier ,réussit à s'en tirer malgré toutes sortes d'incidents de parcours : sa voiture embourbée dans un chemin de terre fut même poussée par des soldats allemands de passage ,à la grande joie des américains "
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J'ai pu me procurer par l'intermédiaire de Ralph K. Patton chairman of the board de Escape & Evasion Society la liste compléte de l'équipage du bombardier B17 immatriculé 229.960 SQ ,qui s'est écrasé à Belfonds au retour d'une mission de bombardement sur la ville du Mans
( voir note sur Patton Plouha )


Pilote F/o Gordon Erickson Evasion Espagne Irun Bombardier 2Lt Don . W.Ervine Déçédé lieu dit " chêne d'amour "
Navigateur 2n Lt Francis Hackley Décédé lieu dit " Fosse d'enfer "
Mitrailleur de sabord S/Sgt Willard E. Freeman Evasion Espagne Figueras
Bomb SSGT Robert H. Penly à voir
" 2NLT Donlu Irvine
" " Frank J. Wingerter
" "
Radio Operator " " S:SGT Paul g. Welck
" " Charles Mankovit
G. Ashworth

Extrait ......
Ce jour de l'affaire de Belfonds les gendarmes de Sées avec le capitaine de la brigade d'Alençon sont venus aux renseignements chez J.Cosnard . Ce dernier est un peu bousculé par le capitaine afin de donner le change aux gendarmes allemands venus l'accompagner .Le fils du Capitaine réfractaire au STO était d'ailleurs caché à Belfonds et les gendarmes de Sées appartenant au groupe "Action " aidaient les résistants les nuits de parachutage en écartant du secteur les importuns .
Mais la délation a fait son oeuvre ... les allemands avertis par un dénonciateur se posent des questions sur le rôle joué par les gendarmes de la brigade de Sées ,durant cette évasion des aviateurs .
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L'action courageuse de plusieurs gendarmes de la brigade en particulier Dupont et Giroux rachetera heureusement l'attitude et les méfaits du capitaine Laplanche qui dut par la suite chercher dans l'exil les moyens d'échapper à un juste chàtiment .
En effet ,le 4 Mars 1944 ( Extrait de Clandestinité du commandant André Mazeline ) le maquis FTP installé à la haute Belliére ( région de Vrigny ) sera cerné et capturé par des forces de police française dirigées par le capitaine de gendarmerie Laplanche .
Six FTP seront condamnés à mort et fusillés par les Allemands le 27 Avril suivant à Saint Germain du Corbéis .

Le passeur lui , se manifeste en dernier ,au bout de la chaine d'évasion .Le seul réseau Belge "Cométe "réussira à canaliser vers l'Angleterre prés de trois cents aviateurs abattus . Malheureusement 216 membres de cette organisation seront fusillés par les allemands et plus de 700 connaitront les camps et géoles nazis .Espérons que leur souvenir se perpétuera à travers les âges ...


On peut emettre l'hypothése qu'à la demande d'Edouard Paysant responsable départemental du B.O.A. ,les aviateurs rescapés ont été pris en charge par le réseau Cométe et que la jeune femme en question pouvait appartenir à l'équipe de Andrée De jongh " Petit cyclone " alias Dédé .,A l'origine d'une organisation stupéfiante elle opérait au nez et à la barbe de l'occupant Nazi et se consacrait au rapatriement clandestin et périlleux des aviateurs abattus
Une jeune femme "Francine " ( "Gilberte" Annie Guehenno Rospabée )assurait la liaison trés longue distance avec les équipes et les terrains de l'Ille et Vilaine( proximité de Fougéres ) ,les côtes du Nord et le Finistére départements appartenant à la région M .Elle dit avoir surtout participé à l'opération des aviateurs de la Coulonche et non de Belfonds
" Francine " poussait parfois jusqu'au Morbihan pour des contacts avec "Dra " ( Pierre Keraudran à Londres et dit Pierre le Marin" .). "Dra " repartira pour l'Espagne sous le pseudonyme de Peter Short .... aprés avoir .pris en charge deux aviateurs

Un réseau " O, Leary " dirigé par deux intrépides relais Louis et Renée Nouveau de Marseille au 28 A du quai Rive Neuve à Marseille hébergera 159 évadés désireux de rejoindre l'Angleterre par l'Espagne et Gibraltar .

...........P107 113 227 "Galilée " Clouet des Perruches Page 105 65 dit "Jules " A voir avec Didier ...
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Les deux victimes du crash seront le navigateur Lt Francis M. Hackley et le bombardier Lt Don W. Ervine
Info concernant un autre crash et non pas le B17 de Belfonds ...
Un résistant raméne l'un des recapés chez Madame Maquére habitant en forêt d'Ecouves . Cet aviateur prénommé Jim est brûlé au visage , aux poignets et aux pieds . Il est se dissimule dans un appentis prés de la maison . La porte est alors obturée par des planches . Un groupe d'allemands surgit dans la cour ....,Une planche tombe....et cause une grosse frayeur à la famille Maquére .
Quelques jours plus tard ,l'aviateur évadé quittera discrétement sa cachette , une fourche sur l'épaule .L'image même du commis de ferme ,habitué à prendre le chemin des champs ... Je n'ai jamais pu établir si cet aviateur avait été fait prisonnier ou avait pu se joindre aux autres rescapés

Nous connaissons bien les cinq gendarmes composant la brigade de la gendarmerie située derriére la mairie .Juste la place du Parquet à traverser , pour venir se faire servir au salon .. Leurs noms ,l'adjudant Tual ,le maréchal des logis Daniel ,et les gendarmes Lars ,Collet et Bouillet .
Les deux employés du salon d'hommes , Maurice Boitier de Mamers et Serge Jousselin de Marolles les Brault qui ont échappé jusqu'à maintenant au piége du S.T.O bavardent réguliérement avec eux .

Un certain Gontier (qui sera condamné à mort par la cour de justice d'Alençon le 16 Février 1946 ),ouvrier agricole au hameau de Saint Laurent a parlé .....Gardant la voie de chemin de fer,il a aidé un aviateur à se débarrasser de son harnais avec un copain d'école ... Troussier... et aperçu les gendarmes accourus sur les lieux .
Gontier a également aperçu Edouard Paysant ( Dominique Tinchebray ) qui par sa présence et sa responsabilité clandestine insoupçonnée tente d'organiser le sauvetage des " parachutistes " .
Sous sa direction , les gendarmes ont pour mission de soustraire les rescapés aux recherches des troupes allemandes et de faciliter leur évacuation dans les meilleurs délais vers une destination encore indeterminée .

En fait les gendarmes appartiennent au groupe Action ,réseau M du BOA sous la responsabilité d'Edouard Paysant . Dans le cadre de leur activité clandestine ils assurent la sécurité des terrains de parachutage d'armes "Aurore "( Saint leonard des Parcs ou les Rouges Terres )' "Orage (Maçé ) "et "Godet "(Le Merlerault ) situés sur leur circonscription ,... au camouflage des réfractaires ,à l'établissement de fausses cartes d'identité ,démobilisation de prisonniers ,de guerre , protection de familles juives , réception et expédition de pigeons voyageurs militaires anglais ,nantis des renseignements demandés

Mais qu'est ce donc que le B.O.A. ? Crée au début de l'année 1943 cet organisme clandestin , avait pour mission d'organiser les opérations aériennes du service Action .
Les opérations d'atterrissage étaient principalement destinées aux transport d'agents , de responsables de la résistance intérieure et personnalités politiques . Elles acheminaient aussi les courriers et les fonds .
Beaucoup plus nombreuses ,les opérations de parachutage avaient pour but d'armer les unités de la résistance .
C'était une guerre constante ...de la nuit , faite d'organisation rigoureuse ,et de travail ingrat ,de résolution méthodique et de mauvaises surprises ,de complicités ,de réussite et d'échecs ,d'héroisme et de trahison .

Pour nous ,jeunes sportifs ,Edouard Paysant a donc repris en main les destinées de l'Union Sportive de Sées. Il ést là ,présent , pour nous galvaniser et nous donner les moyens de lutter contre l'Espérance de Sées ,club local qui rafle tous les trophées ,lors des rencontres d'athlétisme et de Baskett Ball .
En fait ,ces rencontres enflamment notre petite communauté ,et apportent une signification raisonnable à notre vie de tous les jours assombrie par les aléas de cette occupation contraignante .
On ignore donc qu'au delà de son activité de chef d'entreprise , Edouard Paysant parcourt les routes de campagne ,bordant la forêt d'Ecouves à la recherche de terrains qui devront être homologués par la RAF ,s'ils répondent à des conditions de sécurité bien précises
Nous ignorons tout de la vie clandestine de notre dynamique dirigeant ,homme de tous les courages... et pionnier de la premiére heure ,sous le nom de Dominique Tinchebray . Nous ignorons bien sûr qu'il est chef le BOA du département ,conjointement dirigé avec Robert Aubin (pseudo Chanteloup ) de Fontenay sur Orne et attaché à la région Ouest .... dont Kim (Paul Schmidt .) est le responsable .Il est également aidé dans la tâche de recherche des terrains , par Ernest Voyer dans la région de Laigle et par René Croisé dans le Perche
De grands noms ,Brossolette ,Yéo Thomas supervisent ce réseau sous la direction de Jean Moulin ( à voir ).En septembre 43 la direction de ce département sera transmise à A. Gros (Minet ) par "Galilée ",aprés le départ précipité d'Edouard Paysant pour la Sarthe .

Annie Guehenno agent de liaison ( ref à "l'épreuve "ouvrage de Annie Guehenno ) voir ) sous le surnom de" Claude " remplit donc sa premiére mission début Juin 43 auprés d'Edouard Paysant . Ce dernier habitait à Sées une maison, à volets jaunes prés de la voie ferrée . Lors de leur premiére rencontre ,Edouard Paysant rentrait d'une mission de nuit et de parachutage d'armes ,et plusieurs membres de l'équipe de réception venaient de quitter son domicile , aprés avoir pris un repos bien mérité . ."Dominique " établit alors la liste des armes parachutées et réceptionnées et la remit à " Claude " en même temps que deux ou 3 Colts .
La gestapo avait eu vent de l'opération de nuit et le 14 Juillet 1943 une lettre de Edouard Paysant recommandait par prudence à "Claude " de ne plus remettre les pieds à Sées .. Edouard Paysant lui donnait alors l'adresse de ses parents qui savaient où le joindre .
Dans l'intervalle se sentant traqué ,Edouard Paysant avait pu se sauver de justesse avec sa femme et ses enfants et se réfugier dans une ferme perdue au milieu des champs à un ou deux kilométres du village de Assé le Boisne ( canton de Fresnay sur Sarthe ). Inlassable il avait déjà recruté une équipe de parachutage et identifié plusieurs terrains nouveaux .
Le lendemain "Claude " reprenait la route d'Alençon et découvrait que les parents d'Edouard Paysant venaient d'être arrêtés .
Quelques jours plus tard Edouard Paysant ("Dominique Tinchebray" devenu "Thierry") lui donnait rendez vous à la Chartre- sur- le-Loir dans le sud est du département . Il était alors hébergé par l'adjudant de gendarmerie Lumiére .
Le coup de téléphone de "Claude " lui avait permis de se sauver mais sa femme n'avait pas voulu le suivre et la gestapo surgissant dans cette ferme perdue au milieu des champs l'avait emmenée avec sa fille Françoise .
Nota Annie Guehenno posséde un ouvrage dédicaçé par Edouard Paysant la remerciant de son intervention en lui précisant que ses parents étaient malades et qu'il de devait pas se déplacer à Alençon
Les personnes arrêtées .... suite aux dénonciations ....

5 Juillet 1943

Boivin Henri 17 ans éleveur à Sées au lieu dit La Piliére (point de chute de la forteresse ).....Libéré le 26 Mars 1945 à Rohlwald .

Alais Andrée commerçante à Sees ,hameau des Choux .Libérée dans un commando de Mauthausen le 22 Avril 1945.

7 Juillet 1943

Aumont Robert 51 ans jardinier à Sées hameau de choux .Déporté à Hinzert (Autriche ) et Gross Rosen ( Pologne actuelle ). Mort en déportation

Camus Albert 19 ans ,Belfonds . Arrêté comme otage . Mort en déportation .

13 Juillet

Cosnard Julien ,cultivateur à Belfonds .Libéré le 9 Mars 1945 à Oberglem

Gaulard Roger 17 ans ,apprenti maréchal à Sées . Mort en prison en Allemagne
Je pense qu'il s'agit de mon compagnon d'aventures inconnu du 4 Juillet...

14 Juillet 1943

Mouton Robert 20 ans ouvrier agricole à Sées .Libéré le 24 Avril 1945 à Mauthausen .

15 Juillet 1943

Jouvencel Pierre 29 ans comptable à Sées . Libéré à Wobbelin (commando de Neuengamme ) le 2 Mai 1945

Paysant Louise ,63 ans ,mére d' Edouard Paysant .Arrêtée à Alençon ;Décédée à Ravensbruck le 24 Janvier 1945
et
Paysant Edouard 67 ans ,pére d'Edouard Paysant Décédé à Buchenwald le 19 Mars
1944

Paysant ....épouse d'Edouard Paysant

Paysant Françoise fille d'Edouard Paysant

Paysant Edouard disparu à Pontivy en Juin 1944 . Etait chef du B.O.A. du Morbihan lors de sa participation à la bataille de Saint Marcel .

21 Juillet 1943

Cosnard julienne 41 ans cultivatrice à Belfonds Libérée le 5 Mai 19456 à Hollenschen (commando de Flossenbourg )

D'autres suivirent Granger Jean Pierre de Maçé , Fosséy René ,Lefévre Raymond suite à des dénonciations. Tous trois sont morts en déportation .

Comment fut dénonçé Mr Cosnard ?
Par un jardinier de Sées ,Aumont Robert habitant le hameau des Choux ( Déporté à Hinzert Autriche et Gross -Rozen, Pologne actuelle .mort en déportation ) qui dépité de n'avoir pu récupérer un morceau de parachute pour le mariage de sa fille révéla tout ce qu'il savait ...


Avoir Mr Bellanger
. Deux femmes des environs de Sées ont parlé . Elles se sont rendus sur les lieux de l'atterrissage des rescapés de la forteresse . L'une ménagére " au Plessis"conduisit les enquêteurs dans les maisons du voisinage . L'autre est ménagére "aux champs " Monsieur Boivin habitant " La Piliére " sa femme sa fille, et son commis sont arrêtés ,ensuite Madame Allais et Roger Gaulard l'apprenti maréchal Ferrant , le mari de l'une des inculpées ainsi que Monsieur Plutar

Les conséquences pour les gendarmes

3 Aout 1943 Arrestation de Georges Tual gendarme ( dernier camp Bergen Belsen ) sera libéré le 15 Avril 1945

7 Aout 1943

Arrestation de Bouyer Berthy Gendarme à Sées( déçédé à l'infirmerie de Mathausen le 13 Avril 1945 )

Arrestation de Daniel Jean Marie Gendarme à Sées (Décédé le 11 Avril 1945 à Ellrich , commando de Buchenwald lors de l'évacuation du camp )

Arrestation de Collet Françis gendarme à Sées (déçédé le 7 Avril 1945 aprés avoir quitte le camp D'Ellrich ,commando de Buchenwald pour une direction inconnue )

Etat de renseignements concernant Collet Francis gendarme à la gendarmerie de Sées
et qui concerne également les trois autres gendarmes arrêtés.
Collet Francis comme ses trois compagnons d'infortune ,au moment de son arrestation appartenait au service "Action" réseau Bureau des opérations aériennes ,equipe de sécurité constituée pour les terrains de parachutage "Aurore ( Saint Léonard des parcs ) ,Orage ( Maçé ) et Godet ( Le Merlerault ) "situés sur la circonscription de la brigade et des environs
Sous les ordres de Edouard Paysant industriel à Sées"Dominique Tinchebray " dans la clandestinité ,son activité le portait en outre au camouflage des réfractaitres , établissement de fausses cartes d'identité ,démobilisation de prisonniers de guerre français évadés , protection de familles juives ,réception et réexpédition de pigeons voyageurs militaires anglais nantis de renseignements importants .

Pour avoir favorisé le sauvetage de six aviateurs descendus en parachute d'une forteresse volante tombée en flammes sur le territoire de la communs de Belfonds Orne le 4 Juillet 1943 et soupçonné d'appartenir à un réseau de résistance .Dénonçé à la gestapo d'Alençon par un dénommé Gontier Louis ouvrier agricole au hameau de Saint Laurent il fut arrêté par cette même gestapo le 8 Aout 1943 .
(Le dénonciateur sera condamné à mort par la cour de justice siégeant à Alençon le 16 Février 1946 ) .

Aprés son arrestation et un interrogatoire sévére ayant duré plusieurs heures où il fut confronté avec son dénonciateur et frappé sauvagement sans succés. Il fut alors conduit à la prison militaire allemande (caserne Bonnet )à Alençon où il resta jusqu'au 14 Aout 1943 /Voir fiche signalétique sur Dora et Ellricht
Avant leur arrestation les quatre gendarmes de la brigade de Sées sont appelés à la kommandanture d'Alençon les 7 et 8 Août 1943 et ne rentrent pas ....

Témoignage de Madame Collet ( épouse de l'un des gendarmes )
(Extrait de lettre ...)
Une lettre émouvante de Madame Collet decrit les conditions difficiles de leur détention
Ils sont détenus provisoirement à la caserne Bonnet avant d'être dirigés vers le palais de justice de Rouen ..Leurs épouses trés inquiétes réussissent à les apercevoir , derriére les barreaux des locaux. Ils réussissent à échanger quelques mots .
Les gendarmes sont ensuite transférés à la prison Bonne Nouvelle où sont d'ailleurs enfermés Messieurs Paysant pére , Jouvencel , et Mouton .Chacun rivalise de stratagémes et de ruses pour transmettre à ses risques et périls ,colis , lettres et cigarettes avant que ces avantages ne soient supprimés .
Les femmes des gendarmes se rendent ensuite aux bureaux de la Gestapo 2 rue du Donjon pour tenter de faire libérer leurs maris . Vaines tentatives désespérées .
Aprés 5 mois et demi ....le 15 Janvier c' est leur dernier voyage . Réunis à Compiégne ce sont les préparatifs de départ pour l'Allemagne .
"....Mais nous ne pouvons nous résoudre à ce départ si rapide .Nous courons à la gare et nous les apercevons en colonnes ,bien encadrés .Ils ont un dernier regard vers nous .Ils s'en vont et vers quel destin ..."
Quelques cartes de Buchenwald puis plus rien .

Un témoignage de Madame Collet précise "qu'un homme portant des lunettes noires se tenait prés du palais de justice , hésitant et traqué .C'était Edouard Paysant
.Aprés m' avoir confirmé son identité prudemment, il me dit qu'il venait d'être parachuté d'Angleterre et qu'il cherchait sa femme sa fille et ses parents .Je l'ai supplié de s'éloigner de Rouen .Je ne l'ai plus revu ensuite ."

En fait à Rouen où était enfermée toute sa famille ,Edouard Paysant venait souvent et eut l'occasion d'y apercevoir sa fille Françoise un jour d'interrogatoire .
Un de ses agents nous dira que devant les murs sinistres ,il eut parfois des défaillances . Pour les surmonter il se jetait à corps perdu dans l'action .C'est ainsi qu'aux dangers de sa vie de combattant proscrit il ajouta un jour le risque du sauveteur en plein bombardement de Lille ( Extrait discours de M.Janvier conseiller général , président des résistants d'Alençon . )


Autres arrestations consécutives à l'affaire de Belfonds

19 Août 1943

Degen Denise ( commando de Buchenwald ) Arrivée à Paris le 21 Mai 1945

Lecocq Adéle .Camp de Ravensbruck . Rapatriée


Audience du 16 Février 1946 .Extrait de presse L'Orne combattante no 155 du 24 Février 1946 garder en italique

" Deux femmes habitant Sées : Marais Emilie femme Aumont 43 ans journaliére " aux Champs "et Dudouet Céleste femme Gibon 43 ans ménagére au Plessis sont tenues pour avoir une forte partie des responsabilités dans l'arrestation de nombreux habitants de Sées mêlés à l'affaire des parachutistes et dans la déportation de six d'entre eux .Elles s'étaient rendues sur les lieux de l'atterrissage
La femme Aumont conduisit les enquêteurs dans diverses maisons .Bientôt étaient arrétes Mme Allais , Mr Boivin ,sa femme ,sa fille son fils et son commis .Quelque temps plus tard de nouvelles arrestations avaient lieu .C'étaient notamment Roger Gaulard et sa soeur, Mr Plutar ainsi que Mr Aumont le mari de l'inculpée .Les deux femmes s'en tirerent avec 8 jours de prison
Aprés un sévére réquisitoire de Mr Rouquet la femme Aumont est condamnée à 10 ans de travaux forçés ,à l'indignité nationale , et à la confiscation de ses biens et la femme Gibon à 5 ans de travaux forçés , à l'indignité nationale, et à la confiscation de ses biens .Toutes deux sont respectivement frappées de 10 et 5 ans d'interdiction de séjour .

L'Orne combattante No 155 du 24 Février 1946

Comme beaucoup de ses concitoyens Gontier l'accusé de ce jour s'en vint sur les lieux et aida même l'un des parachutistes à se débarasser de son parachute qu'il cacha , aidé par le sieur Troussier dans une haie ,cependant que le naufragé grâce aux renseignements fournis gagnait la forêt voisine .
Gontier et son compagnon furent arrêtés .Troussier dut purger une peine de un mois de prison .Quand à l'accusé il fut libéré dés le lendemain ,mais dénonça le rôle joué par les gendarmes et par un autre habitant de Sées .
Et le 7 Août les gendarmes Bouillé ,Daniel ,Collet et l'adjudant Thual étaient arrêtés .Emmenés à Alençon en compagnie de Mr Mouton arrété lui aussi sur une dénonciation de Gontier, les patriotes furent bientôt dirigés sur Compiegne puis sur les
bagnes nazis .Gontier fut également accusé de dénonciations sur diverses personnes de la ville .
Gontier est condamné à mort et à la consfication de ses biens

Chapitres Notes
(1)(1) A l'apogée de sa puissance en Mars 1945 cette célébre unité la "mighty eight" disposera de 4204 équipages rassemblant quelque 37900 aviateurs et de 3818 bombardiers quadrimoteurs B17 et B24 Le prix payé par les équipages dans cette offensive sera effrayant : 5548 quadrimoteurs avec quelques 54000 hommes
Il est prévu que 127 aérodromes recevront les armadas américaines basées en Grande Bretagne .


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Le 13 juillet 1943 ,l'auteur de cette anecdote Bernard Geneslé convoya chez Mr Terrier deux aviateurs américains qui avaient été amenés quelques jours auparavant à son chef de groupe de Belfonds . La suite des circonstances de leur évasion demeure inconnue
Monsieur Bernard Genesle fait appel à ses souvenirs personnels en précisant que
les filiéres de sauvetage et d'évasion fonctionnaient le plus souvent dans le cadre du B.O.A.
Ce dernier avait pour mission l'accueil des personnels parachutés venant d'Angleterre ainsi que la préparation de leur retour à Londres .
Un autre type de filiére d'évasion fut celle qui permit à des jeunes patriotes de sortir clandestinement de France pour aller rejoindre les unités combattantes de la France Libre en Angleterre ou ailleurs .
C'est ainsi qu'il apprit que Mr Troussard ,adjudant de gendarmerie en retraite fonctionnait dans une filiére menant vers l'Espagne . ( un percepteur de Rivesaltes accueillait les volontaires et les orientait vers le lieu de passage en Espagne )

André Rougeyron dans son livre "Agents d'évasion " cite également le nom de ce Mr Terrier qui malgré son âge participa à la résistance active , cacha le résistant nommé Daniel et transporta des armes .
"Sans connaitre ce vieux brave ,j'arrive à l'estimer "ajoutait André Rougeyron alors déporté au camp de Buchenwald .
"Le pére Terrier ",surnommé ainsi par ses compagnons participa également aux opérations de parachutage dans la région d'Alençon .Sa traction avant Citroen à gazogéne sillonnait en parmanence la région .
Une nuit ,accompagné de Jean François Clouet des Perruches (Galilée ) responsable de la région B.O.A. ouest , parachuté en Août 1943 et de Brigitte Friang ,agent de liaison,ils roulaient , sans" laisser passer " ,lumiéres éteintes sur la départementale de la campagne normande . Des lumiéres dans le lointain ... un barrage de la feldgendarmerie . Accélérateur au plancher ,des coups de feu claquérent et la voiture aprés avoir tangué désagréablement prit un chemin de traverse pour s'échapper .

Selon l'article de Monsieur Eugéne Riviére relatif à la résistance dans l'Orne le concours de Bernard Gesnesle fut des plus précieux . Il servit souvent d'interpréte avec les alliés et son calme fut apprécié dans les actions dangereuse

Monsieur Eugéne Riviére de Belfonds lui même ,apporta une contribution sans failles à la résistance ornaise . En dehors de cette action de sauvetage des aviateurs abattus prés de Belfonds et à laquelle il participa ,il communiquait dans le cadre du B.O.A. réguliérement avec l'Angleterre à l'aide d'un poste emetteur caché dans un champ prés de sa ferme .
Ces emettteurs parachutés en France lors de nuits sans lunes ,aux agents du S.O.E.et de L'O.S.S. permettaient une liaison, en morse ,codée avec Londres . Pesant entre 5 et 15 kilos ils pouvaient fonctionner connectés soit sur le réseau mais aussi à partir de batteries . Les consignes pour les émissions étaient formelles : ne jamais éméttre du même endroit plus de trois fois et pas plus de trois minutes d'affilée . Ces consignes étaient généralement difficiles à respecter . Pour détecter ces émissions clandestines limitées dans le temps pour des raisons évidentes de sécurité le service allemand de surveillance des émissions clandestines employait des camionnettes d'apparence banale dans lesquelles étaient dissimulé un matériel de radiogoniométrie . Pour se prémunir contre ce danger il était nécessaire d'abréger les vacations et de ne procéder qu'à une seule émission d'un même lieu et de placer des guetteurs chargés de prévenir les opérateurs si une camionnette suspecte faisait son apparition .Or au cours d'une vacation il fallait non seulement émettre les télégrammes vers l'Angleterre mais recevoir ceux qui étaient adressés à la station d'émission


En relation avec Monsieur Renard demeurant au "Moulin d'Escures " (notre lieu de baignade attitré ) Monsieur Eugéne Riviére hébergea plusieurs aviateurs et agents secrets.
Il ajoute alors "je ne veux pas terminer sans signaler les services rendus par Monsieur Marcel Detroussel . Il était de toutes les actions ,souvent seul ,pour guider les aviateurs avant de les faire rejoindre l'Angleterre

Notes sur le camp de Dora où furent interné quatre gendarmes de Sées et d'autres résistants de la région ayant participé à ces opérations .

L'Allemagne voulait affirmer la vigueur et l'efficacité de ses organisations industrielles aussi ,le tunnel de Dora fut " l'enfer de tous les camps de concentration " .Dora abrita dans ses flancs les fusées secrétes de Hitler . Trente mille hommes déportés des quatre coins de l'Europe sont morts pour construire les "pyramides de la Science " . Cela on devait l'oublier car les savants de Dora sont aujourd'hui les conquérants encensés de l'espace

Voilà comment le projet de Dora fut mis en oeuvre

Le 2 aout 1943 l'usine de Peenemunde haut lieu de la recherche allemande sur les fusées est détruite .Ainsi les allemands recherchent une solution leur permettant de continuer leurs recherches et la fabrication des fusées à l'abri des bombardements aériens

Septembre 1943 Mise en service d'un nouveau complexe d'usines souterraines

20 Janvier 1944 Embarquement du camp de Royalieu des déportés partant de Compiégne .....à plus de 100 par wagon dont les quatre gendarmes de Sées . Voyage insoutenable et tragique .

31 Janvier 1944 Camp de concentration de Buchenwald prés de Weimar

13 Mars 1944 Les gendarmes sont donc restés trois mois au camp de Buchenwald avant d'être déportés à Dora et Ellrichtdéfinis comme des camps d'extermination . Ces deux camps sont distant de 30 kilométres et forment les deux extrémités du tunnel .

30 Mars Camp d' Ellricht

1er Novembre 1944

Dora cesse de dépendre de Buchenwald . 3 camps indépendants et principaux sont crées Dora , Ellricht ,Harzungen avec 32 camps annexes
L'enfer commence dans le creusement du tunnel de Dora à Ellrich sous la colline de Kohnstein dans des conditions de travail jamais supportées par des hommes . Début 1944 il n'y eut pour les déportes travaillant à creuser et à aménager un tunnel ,ni baraquement, ni installation sanitaire d'aucune sorte .Les prisonniers enfermés dans les galeries souterraines ,soumis quotidiennement à un travail forçé de 14 heures se relayant en permanence sans voir la lumiére du jour jusqu'à épuisement Il en mourait alors une centaine par jour .
Le camp au delà du tunnel ,s'étendit alors à toute une série de kommandos extérieurs d'Ellrich à Rotberode et autres lieux . A l'approche des alliés les SS entreprirent l'évacuation du camp et des kommandos de la Mittelbau à partir de Janvier 1945 en direction du Nord et notamment vers Bergen Belsen où beaucoup périrent et entres autres les gendarmes . Dora 30000 déportés n'en reviendront pas .

Les deux gendarmes Daniel et Collet mourront d'épuisement le long du trajet par le train Dora Bergen Belsen .. le 7 Avril 1945 lors de l'évacuation du camp .Ils seront enterrés le long de la voie ferrée entre Munchoff (Hardz ) et Ellrich ce 7 Avril au matin dans le train qui fut abandonné à Osterrod ( Sud Hardz )

Bouyer Berty est griévement blessé au bombardement du camp de Nordhausen (à 100 kilométres à l'ouest de Leipzig )par l' aviation américaine le 10 Avril 1945 et décéde le 13 Avril .

Parmi les 4 gendarmes ,seul l'adjudant georges Tual revient de ce camp de Dora le 15 Avril 1945

Note no1

Avec ces trois formations ,ce jour de l'independence Day ,le major - Général Frederick L. Anderson a inscrit à sa 71 eme mission trois objectifs : les écluses de la Pallice ,le terrain d'aviation de Nantes ,l'usine Gnome et Rhone du Mans
En fait 192 forteresses ( 121 Le Mans + 71 Nantes et La Pallice ,avant port de La Rochelle ) constituaient l'effectif prévu pour les deux raids .Mais 166 ( 105 Le Mans +61 Nantes et La Pallice ) décollérent effectivement aprés les visites avant vol .Leur objectif de base ...les usines "Gnome et Rhone " fabriquant des piéces détachées pour l'équipement des chasseurs Fockewulf ,mais aussi les sous marins de poche de la kriegsmarine . En complément une installation industrielle lourde des usines Renault était visée ..
D'aprés le " Mighhty eighth war diary ) de Roger Freeman cette formation de 166 avions dont les objectifs sont Nantes et Le Mans ( 12.40 - 12.43 )se décompose ainsi 91 BG ,16 appareils 303 BG ,20 appareils , 351 BG, 17 appareils , 379 BG ,17 appareils , 381 BG 19 appareils , 384 BG 16 appareils en ce qui concerne l'objectif Le Mans .
Quans à l'objectif Nantes ( 12.46 - 12.49 ) 92 BG 18 appareils ,305 BG 19 appareils ,306 BG 22 appareils et en ce qui concerne La Pallice 94 BG 12 appareils , 95 BG 18 appareils ,96 BG 16 appareils et 100 BG 25 appareils .

Il s'agit du journal des opérations de la 8émé U.S.A.A.F. qui couvre toute la période d'engagement au dessus de l'Europe de 1942 à 1945 .
( Il y avait deux heures de décalage entre l'heure allemande imposée par l'occupant ,heure de l'Europe Centrale et l'heure G.M.T.)

Ces Thunderbolt entrérent en activité en Janvier 1943 dans le 56 th groupe de la 8 eme Air Force en Angleterre et montrérent aussitôt leurs grandes qualités au combat en fonction de leurs performances ,vitesse horizontale et ascensionnelle élevée ,puissance de feu et robustesse .
(2) L'équipage comme c'est l'usage dans la 8 émé Air Force a composé ce nom à partir des lieux d'origine de certains membres de l'équipage .
2 )Mes premiéres leçons de mitraillage à l'école du personnel Volant d'Agadir en 1952 furent ainsi un véritable supplice ,accru par la température excessive rêgnant derriére le blindage et le plexiglass de protection .
Si le crash ne peut être évité ,le saut en parachute représente la derniére ressource . Il faut alors débrancher les écouteurs ,enlever le masque à oxygéne et se frayer un chemin ,encombré de son parachute ventral ,et de la Maé West vers la trappe de parachutage et ceci avant de s'élancer ....souvent pour un premier saut ...dans un vide insondable


3 )Quelques milliers d'heures de vol sur de nombreux types d'avion dans l'Aéronautique Navale m'ont appris que... se poser ....sur le .....ventre même dans l'herbe tendre sans faire de casse ...est une opération délicate .D'autant plus que le terrain choisi ,sans préparation d'aucune sorte et dans la précipitation de détresse présente généralement un relief inconnu et des abords tourmentés ,,des buissons ,des haies et des bosquets ...Un pilote expérimenté à coup sûr .!

Note 4 Note Ref à Roger Huguen " Par les nuits les plus longues "Le 4 Janvier 1944 le bombardier de Ralph Patton avait participé à un raid sur un aérodrome situé à l'est de Bordeaux . Il essuya non sans dommages le tir meurtrier de la flack . Attaqué par trois Focke Wulf 190 ,le train arriére se brisa . Trois membres de l'équipage furent tués et sept se jetérent en parachute . Les rescapés errérent dans la campagne pendant trois jours .Ils parvinrent à Plouray où ils furent recueillis par plusieurs habitants .

R.K.Patton est aujourd'hui président de l'Air Force Escape and Evasion Society qui regroupe 65 des aviateurs rapatriés clandestinement par "Shelburne " d'où mon désir de le contacter .


Rapport de Monsieur Claude Pavard
L' avion sans pilote continue à voler , tournant en rond et perdant progressivement de l'altitude .Quelques morceaux se détachent et , mettent le feu à quelques arbres de la forêt d'Ecouves ( bois de Mr Leclerc carriére de Fontaineriant ) .Le huitiéme homme va sauter et trouver la mort en arrivant au sol .S'est il décidé tardivement ou peut être encore son parachute était hors d'usage aprés l'incendie à bord ?.
L'avion vole encore ,franchit la zone forestiére des "Petits ponts Besnard ",puis le "carrefour de la Lune "et le Réage de "Fosse d'enfer " .La forteresse n'est plus qu'à quelques métres du sol quand le neuviéme homme d'équipage saute enfin et s'écrase au sol comme son camarade
Encore deux cents métres et le bombardier s'écrase au lieu dit "le Verger "prés du hameau de la Phillipiére sur la commune de Belfonds .
Toute l'aprés midi l'avion brûlera et les balles de mitrailleuses stockées à bord exploseront sous l'effet de la chaleur
Immédiatement les résistants du secteur s'organisent et avec la complicité d'un certain nombre d'habitants de Belfonds acquis à la cause alliée, dissimulent et ravitaillent les aviateurs . Sauf un ,celui là n'a pas été repéré et va errer pendant deux jours prés du hameau du Roussillon avant d'être fait prisonnier .

Pendant ce temps le radio également mitrailleur à bord ,touche le sol prés de la Cailletterie, se traine jusqu'à la ferme une balle dans la cuisse .Epuisé il s'assied sur la margelle du puits .La fermiére Madame Leliévre par prudence l' invite à s'éloigner . Il va s'installer sous un pommier dans un champ de blé . C'est là que Monsieur Eugéne Riviére agriculteur et responsable dans la résistance le rencontre . Il se nomme Willard Freeman et souhaite être fait prisonnier en raison de sa blessure . Le docteur Lemeunier médecin à Mortrée est alors appelé à un rendez vous chez M Gaston Cercueil agriculteur à Condé le Butor .
Le médecin lui fait un pansement et un sérum anti tétanique .Pendant deux jours il viendra le soigner au péril de sa vie .Mais les allées et venues du médecin ne sont pas passées inaperçues dans le hameau de Condé . De ce fait il est arrété et emprisonné au chateau des ducs d'Alençon avant d'être relâché .

Le pilote lui a touché le sol prés du hameau de Saint Clair ,son parachute etant accroché au sommet d'un pommier ,c'est Gordon Erikson .Il jure parait il comme un damné ...une maniére à lui de retrouver quelques forces .Aprés avoir offert des cigarettes à deux paysans venus le secourir il rejoindra ses camarades regroupés au lieu dit "Hausse Pied " .Un agriculteur leur remettra des armes antérieurement cachés sous un tas de fagots


Pendant leur séjour dans la haie c'est Madame Julien Cosnard et Monsieur Alphonse Main qui les ravitaillent .Les repas sont dissimulés dans des bidons de lait et remis à l'occasion de la traite des vaches qui se trouvent à proximité .

6 Juillet 1943

Voilà donc deux jours que les six aviateurs sont là et deviennent réellement encombrants .Les résistants du secteur ,sous les ordres d'Edouard Paysant en collaboration avec ceux de Mortrée dont le chef est Victor Chevreuil vont organiser leur transfert vers des lieux plus sûrs

.Cela se fera dans la nuit du mardi 6 Juillet au mercredi 7 Juillet .Un groupe d'hommes :Eugéne Riviére ,Camille Foubert ,Elie Foubert ,Achille Louvel ,Georges Carbonell vont se charger de l'évacuation du blessé , plaçé sur un brancard emprunté aux pompiers de Mortrée et transporté jusqu'à un rendez vous fixé à 3kilométres .Ce fut une opération pénible que de sortir de la zone de bocages et de marcher longuement dans la plaine .
Convoyés jusqu'à Argentan , ils ont été soignés en face de la clinique Notre Dame rue st Martin par le chirurgien Couinaud et le docteut Picot .
Parmi les cinq rescapés bien portants ,si l'on peut dire ...L'un s'est fait une entorse en touchant terre ,un autre brûlé en quittant l'avion .Ils seront transportés et guidés à travers la plaine par deux résistants de Belfonds , julien Cosnard et Emilien Ralu .

Emilien Rallu marchand de bestiaux ,carrure athlétique( l'un des clients de notre salon place du Parquet ), appartenait à ce groupe de résistance composé du boulanger Despierres ,Martin de ST Hilaire ,,le docteur Lemeunier de Mortrée , Tancray ,Louvel , Riviére ,Chevreuil ,Le Tessier et ses fils , Ballavoine de st Christophe ,Septier (le menuisier ) à la Ferriére Béchet ,Granger maire de Macé ,de Normandie et Rattier .

Emilien Rallu 38 ans commerce de porcs à Maçé ( canton de Sées ) sera arrête à Ecouché pour dépot d'armes et libéré le 2 Mai 1945 à Malchow ( commando de Ravensbruck )
Julien Cosnard 41 ans cultivateur à Belfonds arrêté le 13 Juillet 1943 et libéré le 9 Mars 1945 à Oberglem
Son épouse Julienne 41 ans arrêtée le 21 Juillet sera libérée le 5 mai 1945 à Hollenischen ( commando de Flossenburg )
Le docteur Lemeunier sera emprisonné au chateau des Ducs et ensuite relâché
Voir Couinaud Picot
Fosey René Frémiot Albert voir BOA


Le rendez vous est fixé prés d'une haie d'épines ,non loin de la grand route au lieu dit "les Monts de veaux ".Les résistants sont là pour prendre le relais et poursuivre leur marche vers des lieux plus sûrs et en particulier Mortrée . Le franchissement de la nationale 158 ,se fera en rampant sous un petit pont au lieu dit "les fosses de Macé ".Puis les aviateurs sont conduits dans une bouverie sise au milieu d'un herbage appartenant à Madame Lemercier de Mortrée .
Ile ne resteront là que quelques jours en attendant qu'on leur trouve une cachette plus confortable . Ils sont ensuite transférés à la ferme de " L'englécherie "propriéte de Monsieur Henri Chardon. La maison de cette ferme est inoccupée .Ils vivront là quelque temps .Mr Victor Chevreuil et sa famille vont subvenir à leurs besoins .
Le blessé grâce à la complicité d'un résistant Mr Roussel d'Aunou le Faucon est transporté dans une maison forestiére de la forêt de Gouffern chez le garde Maury . Les docteurs Couinaud et de Maumont viendront l'opérer et le soigner . La maison de cette ferme est inoccupée

Il faudra trois semaines aux passeurs pour s'organiser et trouver une filiére pour l'Angleterre . C'est une jeune femme qui vient les prendre en charge pour quitter la zone occupée ou éventuellement rejoindre la côte bretonne .Un groupe de deux est conduit en voiture par Mr Maurice Dromert ,garagiste à Mortrée , à la gare de Nonant le pin ,direction de Paris .
Un autre groupe est conduit à la gare d'Ecommoy ( Sarthe ) pour passer par un autre itinéraire . Quelques semaines aprés ils auront regagné leur base en Angleterre .
Ce furent là des opérations à trés haut risque .

Malheureusement deux membres de l'équipage ont trouvé la mort . Le huitiéme homme avait donc été retrouvé au lieu dit "le chêne d'amour " prés d'une importante structure de l'avion .
Là un habitant du voisinage Mr Fontaine ensevelit le corps complétement carbonisé ,dans l'un de ses champs ,prés chez lui . Les allemands ne manquérent pas d'attirer des ennuis à Mr Fontaine .
Quand au 9eme aviateur de l'équipage ,le navigateur Francis Hackley ,il a sauté alors que l'avion n'était qu'à quelques métres du sol où il trouva la mort .
Mr Pavard fut réquisitionné pour monter la garde prés de Francis Hackley ,recouvert d'un drap blanc ceci dans la nuit du 6 Juillet . Une gerbe de fleurs coupées ,enrubannée de tricolore a été déposée à ses pieds . Grave maladresse ....
Aujourd'hui les deux corps reposent au cimetiére militaire de Saint Jammes dans la Manche prés du Mont Saint Michel .
Tout au long de ce récit on ne parle que de 9 hommes d'équipage alors que la liste ci dessus en comporte 10 .
Il a été rapporté qu'un des aviateurs ,dont le corps n'a pas été retrouvé aurait été broyé par une hélice . Il reste là une interrogation .
Le radio habituel s'appelait James Cobur . Souffrant il avait été remplaçé par Willard .Freeman.

Le crash de cet avion ne fut pas sans conséquences .Pendant des journées entiéres les Allemands ratissérent la campagne, les fermes furent fouillées ,les maisons réquisitionnées passant parfois bien prêt d'éléments compromettants .
Ainsi à Saint Clair ils pénétrent dans une chambre où dort un jeune enfant . Les Allemands ne remarquent rien et pourtant le parachute de Gordon est là ,plié au fond du berceau .
Il y eut des bavardages ,des indiscrétions , et quelques dénonciations .
Une quarantaine de personnes furent arrêtées interrogées , voire menaçées par les armes et ensuite relâchées
Malheureusement 17 personnes de Sées et des environs furent emprisonnées et partirent vers les camps de concentration.Elle y passeront au minimum deux années .Toutes ne reviendront pas .Six dont trois gendarmes de la brigade de Sées y mourront avant la libération des camps .

Et il y eut des traitres .L'un d'eux vexé de n'avoir pu obtenir un parachute pour faire confectionner une robe de mariée pour sa fille dénonça un résistant ( Le résistant était Mr Cosnard ) . Arrêtés tous deux et confrontés , le dénonciateur fut copieusement battu puis achevé ,les allemands n'ayant pu obtenir de lui autant de renseignements qu'ils l'espéraient .
L'autre dénonciateur est arrêté également et confronté avec les personnes qu'il avait mises en cause .IL est cependant relâché . Rentré chez lui il comprit qu'il était exposé à des représailles .C'est alors qu'il alla se cacher chez sa tante à Montreuil -la - Cambe prés de Trun . Les résistants l'y retrouvérent alors qu'il était occupé à couper du bois . Se sentant traqué il eut le réflexe et l'audace de dire qu'il n'était pas celui qu'on recherchait et indiqua un brave homme qui non loin de lui coupait du bois et brûlait des branchages . Et c'est ce malheureux pére de trois enfants , qui fut abattu . Regrettable bavure de la Résistance ..".


N.P.1997


Témoignages sur le crash de Belfonds




Affaire de BelFonds .Témoignage de Julien Cosnard ,résistant Groupe B.O.A.
"Le 4 juillet 1943 à 12 heures à la Guerriére prés de Belfonds un B 17 est abattu par la chasse allemande .Nous avions comme consigne dans ce cas là de faire tout notre possible afin que les aviateurs ne tombent pas entre les mains des allemands .
Un des aviateurs est tombé à moins de cinquante métres de chez moi dans la cour de mon voisin Thebline .Deux autres dans mon pré à 100 métres ,un autre blessé d'une balle dans la cuisse à la Cailletterie .Un cinquiéme dans un champ de blé avec une cheville cassée tout prés également de chez moi .Le docteur Lemeunier que j'étais allé chercher est venu le lendemain et leur a donné les premiers soins .Pour justifier son déplacement ce qui s'est avéré utile lors de son interrogatoire il a remis deux ordonnances fictives à Madame Robin de la Cailleterie et à mon épouse qui sont d'ailleurs allées à la pharmacie ".

Témoignage de André Morand (un camarade d'école ...., Nous étions ensemble à l'école communale chez le pére Moulin ..... Il est employé depuis peu comme commis charcutier à Sées ) et témoigne également de cette anecdote

"J'étais chez mon oncle Moiteaux ...Nous n'avons pas vu tomber le parachutiste mais connaissant le lieux nous l'avons vite trouvé réfugié prés d'une maison .Il était adossé contre la margelle du puits et était blessé à la cuisse ;Il avait coupé sa combinaison ,s'était sanglé afin que le sang ne coule pas trop et essayait de retirer l'éclat entré dans la cuisse Une femme est arrivée avec une petite fille et a eu trés peur en nous voyant ...Il était grand et jeune et en s'appuyant sur nos épaules ; Presque en le portant nous sommes allés dans un champ de blé où il s'est adossé à un pommier ....
Je suis resté six mois sans revenir à Sées ,suite à cette aventure "

Est ce cet aviateur caché dans un champ de blé que Charley allait voir avec Carbonnel ,lorsqu'il nous a rencontré cachés dans un fossé ?

Témoignage de Mme Maquére habitant en lisiére de la forêt d'Ecouves "Mon frére qui était resistant avait ramené de Belfonds à 7 kilométres de là un des aviateurs de la forteresse qui venait de tomber à Belfonds .....Cet aviateur qui nous avait dit se prénommer Jim ,était brûlé au visage ,aux poignets et aux pieds .Nous l'avons couché dans un appentis à côté de la maison dont la porte était obturée par des planches .Un jour alors que tout un groupe d'Allemands était dans la cour, une planche est tombée et j'ai eu grand peur que les autres planches ne tombent aussi ...Pourvu que les Allemands ne découvrent pas la porte !
Pour que que cet aviateur puisse sortir nous avions fait un passage trés étroit qui nous permettait aussi de lui porter des provisions et qui aurait pu lui permettre de fuir en cas d' urgence .Nous l'avons soigné pendant un mois environ seulement avec du mercurochrome.... car nous n'avions rien d'autre .
Il est parti en plein jour vêtu d'un bleu de travail ,une fourche sur l'épaule comme l'un de nos commis .Il a tranquillement traversé la cour où les allemands se trouvaient et a rejoint sans doute des résistants qui devaient le prendre.. Nous n'avons pas eu de nouvelles depuis ...."

Témoignage de Monsieur Rouchére

"J'étais parti à vélo me baigner à l'étang de Vrigny . C'était un dimanche 'en fin de matinée ( Mademoiselle Janin sortait de la messe à Belfonds )J'ai vu les parachutes descendre. Je suis revenu par Belfonds pour voir moi aussi et j'ai été étonné de ne plus voir personne . Par contre ,les Allemands nous empêchaient de circuler sur les petites routes .
Et le lendemain ou le jour suivant les allemands ont enfermé tous les gens du coin au Plessis ,chez Jacques de Courcy ,pour les interroger . Sans doute suite au bouquet de fleurs disposé prés des parachutistes morts ( l'un est tombé avec une partie de l'aile de la forteresse )
A la Piliére (Monsieur Eugéne Boivin était mon oncle ) lorsque les allemands sont venus les interroger ,l'officier s'était installé au bureau de Monsieur Boivin pour rédiger le procés verbal . Il ne se doutait pas que sous le sous main ,se trouvaient les papiers de vol du parachutiste américain . Tout le monde était inquiet ."

Témoignage de Madame Riviére habitant Alençon en 1997 .(obtenu par Didier )mais habitait Belfonds en 1943 . Epouse de Eugéne Riviére déçédé qui .était responsable d'un groupe de résistance local ..

"Ce jour de l'affaire de Belfonds ,la chance était avec nous ,car ,nous étions au centre de l'affaire et les allemands tournaient sans cesse autour de la ferme ( celle de Carbonnel aujourd'hui ) .

Nous avons apporté des gâteaux.... et des oeufs tout préparés aux aviateurs rescapés et rassemblés afin qu'ils ne laissent aucune trace de leur séjour . Nous avons fait passer le troupeau de bestiaux à l'endroit où les aviateurs étaient restés afin d'effacer les traces ou autres indices témoins de leur passage . Un docteur de Mortrée a soigné l'aviateur , blessé à la cuisse et tombé tout prés de la maison .
Nous avions besoin d'un traducteur et notre cousin Bernard Geneslé de Valframbert entré dans la résistance pour éviter le STO s'est proposé comme traducteur et pour nous aider à comprendre les messages venant d'angleterre .
Les hommes se réunissaient au bourg de Belfonds à la nuit tombante .
Je gardais les passeports et leurs porte feuilles pendant leurs interventions sur les routes, par exemple abattre des arbres ...sur la route de Sées
C.....avait des rapports.douteux ... avec la résistance et je n'en parlerai pas "

Témoignage de Bernard Geneslé

"J'habitais Valframbert pendant l'occupation et je suis entré dans le groupe d'Eugéne Riviére dés mon appel au S.T.O.
J'ai servi d'interpréte malgré mes études surtout classiques , Français latin et grec . J'ai passé quinze années au Liban .
J'ai bien sûr participé à l'évacuation des deux aviateurs de Belfonds
,l'un d'eux avait le visage et les cheveux brûlés .Avec Mr Riviére nous les avons cachés dans une haie .Les aviateurs ont été conduit à l'Englécherie où ils ont été hébergés par Mr Chevreuil
Les allemands sont arrivés et je n'ai pu rester car étant etranger au village je risquais d'être soupçonné ..."



Crash du Val de Vée La Coulonche ( prés de Domfront )

Ce 4 Juillet 1943 , date anniversaire de l'indépendance Day , Le Mans , noeud ferroviaire et ville d'industries aéronautiques était donc la destination de ces escadrilles de forteresses qui ce jour survolaient à haute altitude notre petite ville de Sées .
Au même moment un autre drame se préparait à proximité de Domfront et de juvigny sous Andaine .Je fais largement référence à l'ouvrage d'André Rougeyron " Agents d'évasion " pour résumer ce texte trés détaillé .

Le temps est au beau fixe avec quelques nuages . Ce même jour André Rougeyron suit le chemin forestier qui relie Champsecret à l'étoile d'Andaine . Son intention ,aider quelques amis à rentrer les foins .Tout prés le chateau de l'Ermitage , immense bâtisse entouré de communs ,perdu au milieu des bois .
Au Nord des rives de la Mayenne s'étalent de pittoresques massifs forestiers la chaine des Andaines .
Des Andaines s'écoule la Vée affluent de cette riviére .A Bagnoles de l'Orne avant de glisser dans une gorge profonde entaillée dans le massif de la forêt , la Vée s'épanouit ensuite en un joli lac bordé des frondaisons de la forêt .

Une importante formation de forteresses B 17 surgit trés haut dans le ciel ... .Cette formation a pour objectif Le Mans ,elle vient de perdre un bombardier quelques minutes plus tôt au dessus de Sées .
Quelques crépitements de mitrailleuse et bientôt le quadrimoteur étoilé poursuivi par une meute de chasseurs allemands ,perd rapidement de la hauteur . Quelques boules blanches se balancent dans le ciel et l'avion s'écrase dans une prairie à 4 kilométres au nord de l'Ermitage .
Un poste de guet allemand ,sur la crête dominant le chateau ...les guetteurs observent la scéne . Bientôt de nombreux camions déverseront dans la forêt de nombreux soldats stationnés à Bagnoles de l'Orne . Les gendarmes de Juvigny sous Andaine ne semblent pas disposés à leur apporter de l'aide

Le lundi 5 Juillet un grand gars blond ,dort à poings fermés dans la chambre d'amis du pavillon de garde de Madame Bourgoin . Au carrefour de l'Etoile , un charbonnier lui a donné à boire . Tombé prés d'une ferme habitée ,une demoiselle Chesnais a caché son parachute .Sa premiére nuit il l'a passée au pied d'un arbre, inquiété par les aboiements des chiens lançés à sa poursuite .. Il a rampé pendant plus d'un kilométre pour échapper à la vigilance des allemands .C'est Paul Mac Connel second lieutenant navigateur . Sur le Tan sad d'une BSA ,il réussit ensuite à tromper la surveillance de deux feldgendarmes .
Tout le bourg de la Sauvagére est en effervescence ...

Bientôt pris en charge par André Rougeyron il est mis à l'abri au "chalet des brouillards " situé sur un éperon rocheux à proximité d'un jardin public . Un long cordage fixé aux rochers permet une évacuation rapide en cas d'alerte .
Ce chalet des brouillards est situé en pleine ville de Domfront sur un promontoire rocheux à proximité d'un jardin public ......

Le 19 Juillet au soir ,soit 15 jours aprés le crash , Madame Bourgoin améne dans une voiture légére , attelée ,le mitrailleur de queue agé de 21 ans ,William Howell originaire de Godesborough en Caroline du Nord ,fils d'un planteur de tabac . Vêtu d'un short ,d'un béret basque ,d'un chandail et chargé d'un panier plein de légumes ..... il passe inaperçu. Blessé dans le dos par des éclats de schrapnells , Il est soigné sommairement avec force rasades de ...... calvados ... .
Comme ses camarades il a atterri entre la Lande et Sombreval et caché ses vêtements de vol et le parachute dans un gros buisson prés d'un ruisseau . Malgré ses blessures il a réussi à parcourir une quarantaine de kilométres en se terrant dans un fossé afin d'éviter les chiens policiers lançés à ses trousses . Il atteint les villas de Bagnoles de l'Orne disséminées à la lisiére de la forêt . Monsieur Challemel l'installe dans un abri recouvert de branchages où il habitera 5 à 6 jours .
Il est hébergé comme Mac Connel au "Chalet des brouillards".

Un aprés midi de la fin Juillet il fait trés chaud et nos deux aviateurs prennent un bain au" Trubble "au milieu des habitants du pays et d'une colonie de vacances à 3 kilométres de Domfront avant d'aller ...comble d'imprudence ...prendre un bock au " rendez vous des pêcheurs " au pont de Caen . Surpris au café par l'arrivée inopinée du sinistre Beller et de deux feldgendarmes les américains pâlissent ...en mimant une conversation ponctuée de "oui "significatifs .

Edouard Paysant dangereusement impliqué dans l'affaire de Belfonds vient s'informer de la situation des deux aviateurs courant Juillet et cherche une solution avec André Rougeyron pour organiser une filiére d'évasion
Un pigeon voyageur destiné aux renseignements britanniques est adressé avec les termes suivants " Owens ,Howell ,Mac Conell ,Ballinger are safe "
Wackermann , Williams et Bouchée etant tués avant la chute de l'avion ,seul le canadien John Lane gravement blessé au côté doit être prisonnier
Quand à John Carat le copilote aprés avoir erré de longues heures en forêt il a trouvé refuge chez Le Moal brigadier forestier des Sept Fréres .
Plus de nouvelles d'Edouard Paysant qui a été obligé de fuir .

Aprés avoir été muté à Chartres aprés la libération ,Le pilote John Carat est aujourd'hui marié à une française originaire du Nord et revient tous les trois ans en France rendre visite à sa famille . Il assista à une commémoration à La Coulonche ...

Les américains sont ensuite pris en charge le 26 Aout par la famille Havas. Louis Maury professeur au collége d'Evreux et sa femme ont pour mission d'opérer le transfert des aviateurs tombés en France .Les deux rescapés sont conduits à Flers à l'institut Notre Dame située .... face à la kommandantur et ensuite chez Madame Havas où ils pourront se restaurer .Le départ s'effectuera par le train de nuit Granville Paris de 23 heures 30 . Les américains ont vraiment le coeur gros de quitter Domfront . En conclusion le sergent William Howell sera rapatrié trés rapidement en Angleterre aprés un passage par l'Espagne . Le lieutenant Mac Connel aprés une tentative de passage par les Pyrenées a dû être ramené à Paris , puis en Bretagne et son séjour en France s'éternisant est rentré en Angleterre complétement dégouté .
Mac Connel était donc resté 53 jours et le sergent Howell 39 jours à Domfront

Il faut maintenant trouver le chef pilote Olaff Ballinger et Francis Owens ..... Ils sont chez Geslin ancien marin et prisonnier évadé prés de Sainte Opportune où André Mazeline ( frére de Jean Mazeline emprisonné à la chambre 13 au chateau des ducs )a caché les deux rescapés .
Trop dangereux ...pour cacher nos deux aviateurs au chateau de l'Ermitage en forêt d'Andaine avant leur départ vers Paris et l'Angleterre .
En conclusion ils seront cachés chez la receveuse des postes de Champsecret du 28 au 31 Août .
Comme ses prédecesseurs , aprés avoir été abrités à l'institution Notre Dame ,pourtant occupée par les Allemands et aprés s'être restaurés chez madame Havas ,rue Richard Lenoir , Ballinger Canadien de 24 ans habitant l'Ohio et le sergent armurier Francis Owens originaire de Pittsburgh ,quitteront Flers par le train de 23 heures 20 .On sait aujourd'hui que Owens déjà tourmenté par de sombres pressentiments disparaitra ...lors du franchissement de la frontiére franco Espagnole .Nul n'a plus entendu parler de lui ...


Témoignage de Paul H. Mac Connel second lieutenant Extrait de "agents d'évasion de André Rougeyron "

"Sur le chemin de l'objectif ,nous avons été interceptés par un nombre important de chasseurs allemands.
Le moteur no 4 d'où s'échappait une épaisse fumée et la gouverne de profondeur ont été touchés . La formation a obliqué à Laval vers l'objectif prévu et a continué vers le sud malgré l'opposition des avions ennemis .
N' ayant pu rejoindre la formation nous avons décidé à 12 H 33 de retourner vers l'Angleterre mais en perdant de l'altitude , 2500 pieds à la minute .
Les chasseurs dont j'ignore le nombre continuérent leurs attaques . A 12 H 37 nous étions à environ 8000 pieds quand la DCA lourde et légére ,partant d'un point non repéré sur nos cartes au Nord ou Nord Est de Laval nous a tiré dessus .Aprés un virage trés court vers l'ouest puis vers le nord nous mettant hors de portée , les chasseurs continuérent à nous suivre .A ce moment de ma place de navigateur j'ai tiré une rafale sur le poste de commande d'un Messerschmitt 109 qui tomba en vrille . Ensuite je tirai sur l'appareil qui était derriére nous et qui fit fit demi tour .Puis l'ordre fut donné d'abandonner l'avion .....
Je sautai et fus suivi par les autres . La forteresse s'écrasa dans une prairie (Sud Est de la Ferriére aux Etangs ) et quelques unes des bombes explosérent .J'atterris dans une ferme à environ 300 métres de la forêt ;
Les Allemands vinrent avec des chiens ."..

Le pilote Olaff Ballinger , john Carah , Owens et , Howell réussissent à s'échapper ,. G.Williams ,Wackerman ,Bouchée ont été tués pendant le combat aérien .. Cronstall , et john Lane sont blessés et probablement fait prisonniers .
André Rougeyron me retrouva dans les bois à proximité du chateau de L'Ermitage "

Témoignage d'André Rougeyron "

" L'avion s'est écrasé dans une prairie située entre la route rejoignant la Noé , le Pont Guillaume et le val de Vée c'est à dite 4 kilométres au Nord de l'Ermitage
En fait les allemands disposent d'un poste de guet ,sur la crête dominant le chateau et sont sur place avant nous . Ils alertent la formation cantonnée à Bagnoles et bientôt de nombreux camions déversent en forêt des centaines de soldats.
Les gendarmes envoyés sur les lieux ne mettent aucun empressement à rechercher les rescapés.
L'aviateur évadé Mac Connel est évacué sur le Tan sad d'une grosse moto BSA , au nez et à la barbe de deux feldgendarmes .A la Sauvagére tout le bourg est en effervescence , des feldgendarmes de Flers vont enquêter de maison en maison sur la disparition des parachutistes .
L'aviateur est hébergé "au chalet des brouillards " et un long cordage est fixé aux rochers sous la tour pour faciliter une évacuation possible .
Des otages sont pris à Dompierre , Champsecret ,la Sauvagére et des affiches menaçantes foisonnent en tous lieux .
Le mitrailleur de queue William Howell judicieusement doté d'un short , d'un chandail , d'un béret basque et ...d'un panier rempli de légumes arrive le 16 juillet ( 12 jours aprés le crash )en voiture attelée ,au chalet . Blessé dans le dos par une dizaine d'éclats de schrapnells et affaibli par la perte de sang il doit pendant six heures se terrer dans un fossé afin d'éviter les chiens policiers lançés à ses trousses et parcourt 40 kilométres avant d'être hébergé lui aussi au " chalet des brouillards"
Les deux autres rescapés , le lieutenant chef pilote Olaff Ballinger et le sergent armurier Francis Owens recueillis par André Mazeline sont hébergés dans la ferme Geslin prés de Saint Opportune
Edouard Paysant ( Dominique Tinchebray dans la clandestinité )chef départemental vient sur les lieux pour obtenir les renseignements concernant les rescapés.avant d'envisager toute possibilité de rapatriement
Aprés nombre de péripéties ,les aviateurs rescapés sont hébergés par André Rougeyron au "chalet des brouillards " perché sur un rocher éloigné de Domfront .
"Un pigeon voyageur est envoyé " Eagle Club London : Owens ,Howell , Mac Conell ,Balinger 381 are safe "

Trois occupants de la forteresse ,Wackermann ,Williams et Bouchée etant morts avant la chute de l'avion , seul le canadien John Lane gravement blessé au côté doit être prisonnier . Cronstall atteint à la face et conduit à l'hopital Clairmont de Bagnoles ( alors hopital Allemand ) a pu s'évader avec l'aide des habitants .

Où est john Carat le second pilote ? Aprés avoir erré de longues heures en forêt il a trouvé refuge le 4 Juillet chéz l'ami Le Moal brigadier forestier des "Sept Fréres " et résistant chevronné .
La brigade de gendarmerie de Lassay le prend en charge pour son rapatriement .

Les rescapés aprés un court séjour à Paris seront dirigés sur l'Espagne aprés habillement et confection de carte d'identité . L'un d'eux aprés une tentative échouée de passage des Pyrenées dû être ramené sur Paris puis en Bretagne . Son voyage en France s'éternisa avant de regagner l'Angleterre
le mitrailleur Owens disparut dans sa tentative d'évasion au passage des Pyrenées dans des circonstances mystérieuses
Comme tous les aviateurs ,ces évadés possédaient 3000 francs en billets de 100 francs de 1939 , une pochette imperméable contenant les cartes en couleurs ( sur toile ) de France Allemagne ,Belgique , Hollande et Espagne ,une gourde à eau , des pastilles nutritives et une boussole minuscule


Le pilote Gordon Erickson et le radio Willart A. Freeman rescapés du crash de Belfonds ont réussi dans cette entreprise . Quel a été leur cheminement ?
Bien qu'ayant survécu au crash du Val de Grée la Coulonche ( prés de Domfront ) le mitrailleur Owens ,de Pittsburg a disparu en franchissant les contreforts des Pyrénées .Victime d'un passeur malhonnête ou des piéges du parcours .Plus aucune nouvelle de lui aprés 1945 !

Certains parvenaient donc à Gibraltar , quelquefois sans aide ou surtout grâce aux filiéres patriotiques ayant pris naissance depuis le début de l'occupation ;Tous cependant bravaient successivement la traque permanente des Allemands,les piéges des crêtes et des vallées pyrenéenne et la mauvaise volonté des polices franquistes généralement pro nazies .

André Rougeyron cite les noms de ceux qui l'ont puissammant aidé .. les membres de sa propre famille ,son pére , sa tante ,et Guesdon ,Gilard , Havas , Melle Vautier , ses amis Bourgouin et Marie Louise Corbesier qui n'a cessé de veiller et soigner les deux recapés

On sait qu'aprés avoir erré de longues heures en forêt ,John Carat le copilote ,rescapé du crash de la Coulonche a trouvé refuge chez La Moal brigadier forestier ,résistant chevronné .
Dirigé sur la Chapelle Moche il est pris en charge par la gendarmerie de Lassay laquelle se charge de son rapatriement On découvre que contrairement à ses compagnons d'infortune il a déçidé de chercher refuge en Suisse .


Extrait de "Aviateurs piétons 1940 1945 de Roger Anthoine )

John Carat a tenté sa chance indépendemment des autres évadés ...
Le 6 Aoùt accompagné d'un confrére Reynold Lasher abattu prés de Coutances ,ils partent pourvus de faux papiers et d'un document faisant de Lasher un collaborateur des allemands ! Un guide leur fait traverser Laval et le Mans . Ce n'est pas un modéle de prudence mais ils négocient quand même un controle de Feld gendarmerie en gare de Paris . Une religieuse leur achéte là , des billets de train vers Besançon où ils débarquent hâves et échevelés à l'aube du 7 Aout
L'autocar les méne ensuite vers Orchamps où aprés deux jours d'une nouvelle attente une auto les conduit à Morteau . Leur guide s'arrête à un kilometre de la frontiére qu'ils franchiront seuls vers 20 .00 heures le 9 Aout 1943 (plus d'un mois aprés le crash de l'Ermitage du 4 Juillet ...). Coincidence ,Lasher pénétre en Suisse a peu prés au même endroit que son navigateur deux mois auparavant . Son parcours initial dans le pays toujours avec Carah ,s'avére pourtant plus pittoresque . Les deux réfugiés font incognito de l'auto stop jusqu'à Neufchatel , y changent leur argent français ,s'offrent le luxe d'un taxi vers Berne ,y surprennent le consul américain....
Le 4 Octobre 1943 Lasher est séparé du turbulent Carah qu'il ne reverra plus .

Témoignage d'un habitant du Mans ( extrait de " Quand les alliés bombardaient la France " de Eddy Florentin )lors de ce raid du 4 Juillet 1943
Il s'agit du chanoine René Baret qui vient de célébrer une messe à Guécelard
" Il est 12 H 40 ...Deux escouades d'envIron 50 forteresses et le baroud commence . Une haute et large fumée rougeâtre bouche l'horizon . Gnome et Rhone est sévérement touché . En haut de la côte qui domine l'usine de nombreux cratéres . Quelques maisonnettes éventrées . La route est barrée. La ligne de Tours est coupée . D'autres bombes sont tombées sur Tertre Rouge ,route de Tours . Dix morts et trente cinq blessés parmi les habitants du quartier .. Les maisons de la route de Tours sont fortement endommagées . Deux forteresses se sont détachées pour jeter vingt bombes de 250 kilogs sur les triages .

L'auteur précise... quatre quadrimoteurs perdus lors de ce raid sur Le Mans ,29 appareils endommagés et 40 Disparus .
Deux jours aprés ,onze Cercueils dont toute une famille ,sont déposés à la cathédrale . L'office funébre n'a pas été annonçé dans les journaux . Interdiction dit on des Allemands et du préfet .......


A voir témoignages et cheminement vers l'espagne Nom des passeurs
Photo Chalet des brouillards
Rapport de mission membres équipage
Arc nales de Washington
Autres lieux de crash
Photos et cartes La coulonche et Belfonds

Concernant les objectifs désignés ce jour de l'independence day il faut citer à La Pallice la présence de la 3eme flottille de U Boot inaugurée en 1942 avait déjà été la cible du Bomber Command . La carapace de béton protégeant les flottilles de sous marin était de Sept métres d'épaisseur . La destruction de ces épaisseurs de béton était inscrite dans ce vol du 4 Juillet . Un incident ...A bord de la forteresse du 100eme group ,le pilote John Egan réalise que le mitrailleur john Stray est inanimé dans sa tourelle victime d'un manque d'oxygéne .. Le masque du mitrailleur est déconnecté . Lors d'une manoeuvre malencontreuse ,la tourelle se met à tournoyer et pilote et mitrailleur se retrouvent prisonniers de la tourelle qui ne cesse de tourner .Enfin tous deux réussissent à se libérer et à l'heure prévue et les forteresse larguent au dessus de La Pallice 275 bombes de 500 kilgs . Ce Bomber Wing perd une forteresse ,déplore un avion endomméagé et compte dix disparus .

Nantes autre objectif avait déjà subi 200 alertes fin Septembre 42 . Les 61 Boeing larguent leurs bombes dont certaines tombent au moulin à huile et au Pont Rousseau .
L'opération est finalement trés couteuse pour l'USAAF ,3 appareils perdus ,34 endommagés , un aviateur tué et 70 disparus .


Ce jour de l'independence Day au dessus de la France ,ce raid a coûté 9 B17 perdus et 54 endommagés

Lieu de chute : Poille sur Vegre
384 BG 545 BS
Série 42 - 3235
Surnom Lakanuki
Equipage
Pilote 2 nd Lt Lawrence W. Meyer
copilote Lt Norman A. Gaunt
Navigateur Lt . James C.Crouch
Bombardier 2nd Lt Thomas H. Brzoznowski
Radio Sgt Jack Davidson
Mitrailleur Tourelle dorsale Sgt James L. Larue
" " sabord droit Sgt james T. Carter
de nez Sgt Floyd Hubble
sabord gauche Sgt Kenneth E. Christensen
Mitrailleur de tourelle de queue Sgt David Butcher seul rescapé

Rappel cahiers fléchois ......

Les bombardiers B17 volant au sein d'une formation de 105 avions et ayant pour objectif les iusines Gnome et Rhone venait d'être interceptée par la chasse allemende au dessus de Poillé sur Végre situé à kilométres du Mans sur la végre ..petite riviére ...Un beau soleil brille sur l'ouest de la France . Les spit de la raf avit rebroussé chemin en raison de leur autonomie limités

Aprés avoir percuté les fils téléphoniques longeant la voie férrée ,la forteresse prend feu . Le seul rescapé de l'équipage ....David Butcher .
Armand Pencher apporte ce témoignage "Je revenais de la messe à Avoise et regagnais mon domicile " La Guyardiére ". Je me trouvais au niveau du parc de Dobert et le propriétaire du chateau le comte de Fraguet , un ancien militaire , me suivait avec sa carriole à cheval . Tout d'un coup les douilles tombées du ciel ...se mirent à pleuvoir . Le comte m'a empoigné et mis à l'abri sous les souches . J'ai vu l'avion tomber suivi d' une grosse boule jaune formée par le parachute de l'aviateur .
David Butcher le rescapé miraculeux était recueilli au "Grand Breil " dans la famille Gouin . Mme Gouin à l'issu de ce sauvetage et de l'hébergement de l'aviateur était déportée à Ravensbruck .

David Butcher fut récupéré le 9 Juillet ,soit cinq jours aprés le crash par Alfred Auduc qui l'envoya chez Madame Baron la boulangére . De là il fut envoyé à Chateau du Loir et trouva refuge chez Met Mme Moneris .Il put finalement regagner l'Espagne .
Il est resté en contact avec la famille Leloup dont nous avons parlé dans le crash de Noyen sur Sarthe à propos d'André Halioris .


Je me refére au compte rendu d'évasion de David Butcher le seul rescapé du crash . Les autres membres de l'équipage seront enterrés à Saint André de l'Eure .
"Nous volions à 27 000 pieds ( approximativement 9000 métres ) lorsque nous avons été touchés par les " nez jaunes " les fockewulf 190 . Notre avion se cassa et se désintégra à environ 3000 pieds d'altitude ( 1000 métres ) ;"

David Butcher était inconscient et a certainement été projeté par un trou du fuselage . Il était vraisemblablement trop prés du sol quand il actionna le cordon de son parachute . Il atterrit trés durement ,particuliérement touché a la tête et au niveau des jambes .
Plusieurs jeunes personnes appartenant à la ferme de Mr Gouin arrivérent pour le secourir . L'avion venait de tomber dans un champ prés de Poillé sur Végre .

David Butcher est maintenant un membre honorairede cette ville .
Dans cette ville un monument a été érigé avec les noms de l'équipage gravés dans la pierre .
Aprés deux jours de repos dans la ferme de Mme Gouin , David Butcher était pris en charge par différentes personnes et réseaux (A. Dubois réseau Herculés) ) F. Floege ( réseau Sacristan ) appartenant au réseau Buckmaster . .
Un homme Alfred Auduc lui fournit des vêtements ,de l'argent une bicyclette et des papiers d'identité .Butcher était devenu Louis David jardinier sourd et muet . Mis en contact avec André Dubois ( réseau Herculés il devint organisateur et opérateur radio . Butcher et André installérent l'émetteur radio entre Chenu à Chateau du Loir et La Bougelier . Différents messages furent émis et des parachutages d'armes furent reçus à Le Bougellier . Butcher faisait donc partie du groupe dont il a eu la charge pendant 9 mois .
Malheureusement Andre Dubois fut finalement pris et tué lors d'un combat avec la Gestapo mais aprés avoir abattu plusieurs d'entre eux .Avec Butcher ,Ils faillirent être pris trois fois . Tous ses amis échouérent à Buchenwald ,et Ravensbruck .
Alfred Auduc écrivit un livre qui figure dans la bibliothéque de Davis Butcher .
Butcher dit que lui et le premier lieutenant Carlson portérent un major ( major.
Eveland ) lors du passage des pyrenées
Le major ( Eveland ) , Butcher ,Carlson , Myrick , Kelley , deux Français , un Anglais ,deux guides espagnols appartenaient à son groupe d'évadés
Leur parcours Carcassone ,traversée des Pyrenées , ,Barcelone , Madrid ,Gibraltar et enfin le retour vers la Grande Bretagne .
Durant cette évasion Butcher fut aussi associé à Gabriel Chartronde ( Canadien qui organisa un réseau dans la région de Tours )
Voir liste de l'équipage
Un monument a été érigé à la mémoire de l'équipage en 1947 à la sortie de Poillé en direction de Ppoillé ,en direction de Sablé . Il est fleuri par les autorités à chaque fête nationale .

Lieu de chute Malicorne
ou plus exactement Noyen sur Sarthe ,bois de l'Augenay

Unité 303 BG 358 BS
Série 42 6 5792 The Mugger VK 1

Pilote Lt Robert S. O, Connor
Copilote D.B Manifold

Bombardier Lt Richard W. Peterson
Radio Hogue

Mitrailleur de queue John Ziance 122
Mitrailleur Tourelle supérieure Alvert V.H. Carrol ( deseased ) 123
Mitrailleurs latéraux Thomson . Brundedge
Edward F Chonskie 121

4 prisonniers dont Andrew .N Halioris navigateur hébergé par les parents de Mme Leloup déportés
3 en fuite
Lieu de chute probablement La Guériniére ( 85 ) Mission Nantes
92 B.G 407 BS
42 - 29967
Pilote 1st Lt John J . Cambell

Lieu de chute / dans le golfe de Gascogne
305BG - 422 BS
42 29641
Black Swan JJ V
Pilote Lt Franck W .Scott
Tous tués Abattu par la Flak


Lieu de chute Besson prés de Saint Colomban

305 BG _ 366 BS
42 - 5053
The little Hell's Angel ou bloody Tangier KY -L


Pilote Lt William C. Wetzel en fuite
Navigateur Tt ralph Mac Kee "
Opérateur / 2 nd Lt Humphrey A. Word prisonnier


8 eme B 17 un appareil du 92 BG non réparable aprés un atterrissage sur le ventre à Portreath suite aux dommages subis en vol









Ces événements se sont donc déroulés au même moment ,à quelques dizaines de kilométres d'intervalle et impliquant la m^me formation ,avec laz mêle efficacité concernat l'action de la résistance et les villageois prenant par .
Les aviateurs étaien informés des risques priskiklom
patriotisme,
Pas d'escadre de protection
Un ordre nouveau imposé par nos occupants ,secondée par des sbires à sa solde . On peut citer Jardin pour la région de Séess et dans la région de Domfront








Un e sorte d'épopée née du courage ,du patriotisme des hommes vis à vis de l'oppression forger une mémoire me
Il convient tout d'abord de préciser
On quitte à regret la douceur des sous bois

Pourquoi j'ai écrit cette épopée
Voir plan








BOA ( Bureau des opérations aériennes )
Organisation générale
Organisation autour de Sées
Quelques exemples
Témoignages


Ce fut tout naturellement la voie des airs qui trés vite , fut utilisée pour les opérations spéciales en territoire occupé .C'est donc la Royal Air Force qui fut chargée de fournir armes et matériel pour les atterrissages et les parachutages sur les terrains Français .
La voie aérienne ne pouvait se développer qu'avec l'existence d'une infrastructure au sol étendue et adaptée au combat clandestin et d'une vaste organisation des transmissions .
Des hommes composant " les comités de réception "qui chaque fois jouaient leurs vie ,assuraient la signalisation ,la réception ou l'embarquement de matériel et de personnel .
Leur efficacité persuada la RAF de continuer ses missions ....
L'Usaf commença les premeiers parachutages en 1943 à voir
Chef national BOA

Bloc ouest scindé en B.O.A. région M ouest
B.O.A. région B (sud ouest )
Orne Le département de l'orne d'origine OCM est localement dirigé par Edouard Paysant et Robert Aubin en Mai 1943 aidés par Ernest Voyer dans la région de Laigle et par René Croisé dans le Perche

Les coordonnées de ces terrains sur la carte Michelin étaient transmises à Londres avec un nom de code et un message sybillin
Equipes de réception et équipes de surveillance AS

Région M

Robert Aubin ( pseudo Chanteloup ) de Fontenay sur Orne est le promoteur d' un mouvement qu'il créa dans l'orne à la fin de l'année 1942 et qui allait par la suite prendre une importance de premier plan tant par ses effectifs que par son action . Ce mouvement devait d'ailleurs en Mars 1943 se scinder en deux branches qui n'en continuérent pas moins d'avoir entre elles un certain nombre de relations ,l'une constitue l'OCM ( organisation civile et militaire ) l'autre le BOA ( bureau des opérations aériennes
Les agents au sol du B.O.A au sol étaient spécialisés dans la recherche des terrains adaptés à ce type d'opération .Ils donnaient par radio une description aussi précise que possible .Ainsi dans l'Orne ,aprés de longues recherches et quelques refus d'homologation 14 terrains avaient été sélectionnés sous la direction d'Edouard Paysant .
Au moment de l'opération pour baliser la piste ,les agents du B.O.A. devaient disposer 3 lampes de poche fixées à des batons de façon à former un L renversé .Quand le Lysander arrivait , une quatriéme lampe de poche signalait en morse une lettre convenue à l'avance .Le pilote avait pour ordre de retourner à sa base si la lettre de code ne correspondait pas .

En Angleterre ,dans le cadre de l'organisation du B.O.A. ,2 squadrons avaient été constitués
L' un composé de Lysander ,monoplace à aile haute conçu pour un atterrissage rapide sur terrain accidenté dans le bur esentiel de déposer ou prendre des agents secrets parachutés antérieurement en territoire occupé .

L'autre composé de Halifax ,Hudson et Wellington bimoteurs ou quadrimoteurs pour les parachutages de toutes sortes dont les armes .Ces avions représentaient l'espoir de tous les résistants en Europe qui en général avaient de grandes difficultés à se procurer des armes

Les Wesland " Lysander "ont alors la tâche périlleuse d'évacuer les agents du SOE qui ont terminé leur mission en France ou qui fuient les allemands ou encore des aviateurs de la RAF abattus en France ou en Europe . Il faut comprendre que les alliés avaient intérêt à récupérer leurs pilotes abattus en territoire occupé et capables d'assuere une continuité au combat
Nombre d'agents célébres se sont posés à bord d'avions de type "Lysander "sur des terrains de fortune installés un peu partout en France occupée avant de rejoindre les aérodromes secrets de Temsford et de Witley .Distance de décollage ou d'atterissage sur ces terrains aux dimensions réduites environ 250 métres ...
Aprés quelque échange de correspondance avec Hugh Verity celui çi n'a pu m'assurer que des lysander avaient réalisé quelques missions dans le département de l'orne en particulier . C'est pourquoi le missions de parachutage resteront le sujet essentiel de cet article élaboré à partir d'archives départementales , et alliées

"C'était une guerre de nuit ,faite d'organisation persévérante et de travail ingrat ,de résolution méthodique ,et de mauvaises surprises ,de complicités multiples et d'ingéniosité canstante ,de coups de chance et d'avatars imprévus ,d'héroisme et de trahisons ,de succés et de défaillances, jusqu'à ce que aprés bien des sacrifices ,sonne enfin l'heure de la libération,
"L'espoir de ténébres " de Michel Pichard ,préface de François Bédarida ) "

B.O.A
Commandement national rappel
Le commandement du bloc Ouest ( région B et M ) est d'abord exerçé par Pal ( Jean Ayral ) qui confie ce bloc Ouest à Kim (Paul Schmidt )des que celui çi venant de zone Sud arrive à Paris fin Mars 1943
Le département de l'orne d'origine OCM et d'abord prospecté par Pic ( Michel Pichard ) n'est transmis à Kim ( Paul Schmidt)qu'en Mai 1943 .Il est localement dirigé par E.P. et Robert Aubin .

Michel Pichard tient ep comme l'un des pionniers ....Voir action ep page

Puis en Septembre aprés le départ d'Edouard P ,Galilée le confiera à A. Gros ( "Minet " Granvalet "
A la libération trente terrains avaientété homologués pour le BOA orne .Tous avaint été proposés avant fin Mai 1944.Et il apparait que pendant cette période janvier Mai &ç'',l'Orne fut le département le pus actif de la région M


Au premier trimestre 1943 Pal qui a reçu de Jean Moulin des instructions trés précises contacte divers mouvements et quelques groupes isolés .Il propose un certain nombre de terrains qu'il n'a souvent pas reconnus personnellement car son territoire couvre alors l'ensemble de la zone Nord ( dite zone occupée )
A partir d'Avril 1943 Kim " s'efforce d'organiser et de stucturer le vaste bloc Ouest .En Mai il est désigné par Jean Moulin ( Rex )pour remplacer Pal au poste de "chef national B.O.A.).
Jusqu'à l'arrestation de "Rex " à Caluire en Juin 1943 ,Pal puis Kim recoivent de lui des ordres trés précis

aprés juillet 1943

En Septembre 1943 Kim regagne Londres . Il n'a guére disposé que de deux semaines pôur mettre au courant le nouveau responsable du Bloc Ouest "Galilée " j .f.Clouet des Pesruches " qui a été parachuté le 15 Aout et auquel il laisse un dispositif passablement complexe (que ce dernier s'efforcera de remanier )
Edouard paysant dirigeait alors le réseau "Sarthe " qu'il avait constitué aprés avoir quitté son domicile en Juillet 43 aprés le crash d'un forteresse à Belfonds Edouard Paysant participa activement ç l'évacuation de six aviateurs américains qui seront pris en caharge par la suite par des réseaux structurés de résistance . Ces aviateurs passeront les pyrenées
Ce crash entrainera de nombreuses arrestations par la Gestapo et la bande à Jardin et en conséquence vingt déportations
Le réseau "orne " venait alors d'être transmis à A.Gros ( "minet ,Granvallet
Novembre 1943 Lysander
le responsable de la région M est André Gros ce jusqu'au 1er Mai
Les civils suivants seront déportés suite aux dénonciations




Les terrauins
Avant de demander une opération éaérienne de parachutage ou d'atterrissage il fallait d'abord rechercher un terrain répondant à certains impératifs imposés par la RAF . Les normes exigées variaient selon le type d'opération auquel il était destiné
Il existait quatre sortes de terrains de pparachuages

Le terrain ne pouvant recevoir que du pmatériel
Le terrain dont les dimensions et la nature du sol parmettaient d'accueillir des agents parachutés
Le terrain muni d'un appareil de radio guidage et d'un S Phone

La recherche des terrains était confiée en prinncipe au responsable départemental . L'officier régional leur avait donné toutes les instructions nécessaires
Ainsi Edouard Paysant rechercha des terrains dans tout le département secondé par des unités de résistance .
Les alentours du terrain devaient être assez dégagés pour permettre la recherche des paquets et containers souvent dispersés sur une grande distance et leur évacuation rapide par un chemein situé à proximité
Il était nécessaire sque ce tarrain soit éloigné de toute concentration habitée à moins que les habitants soient bien connus comme sympathisants . Ex Saint Léonard des Parcs terrain X
En effet un bombardier trype Halifax qui rôde au dessus de la campagne pour rechercher le terrain repasse plusieurs fois au même endrouit descend à moins de 200 métres pour larguer ses parachutes ,remet ses moteurs à plein régime pour reprendre de l'altitude et beaucoup de bruit dans le silence de la nuis . Ainsi à Larré un halifax se fit cueillir à basse altitude alors qu'il transportait des armes et munitions pour le maquis local dont le terrain Gpoudron
Dna sl arégion de Laigle plusieurs bombardiers fuernt abattus par la dca locale ou la chasse de nuit de la luftwaffe
Combien de fois ces avios sont passés sans avoir vu les faibmes lumiéres du balisage par exemple
Un bombardier du type Halifax largait en principe
Lorsque toutes les conditions de cjhoix du terrain étaient réalisés il fallait s'assuere la participatipn d'au moins douze hommes appelé comité de réceptoion triés sur le volet . Le chef de terrain devait prévoir la défense du terrain du chargelnt et de la manutation des louds containeurs avant de les conduire en lieu sûr dans une cache préparée à l'avance . Ainsi dans la région de S2ES pliusieurs caches avaint été préparées à l'avance






Fallait il une nuit de lune pour les parachutages ? comme le Lysander
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&à voir &&&&&&&&&&&&
Voir également calendrier des réseaux d'évasion &&&&&&&&&&&&&&&&
Deux agents de laison Annie Guehenno et Brigitte Friang entrée en 1943 appartiennent au réseau M sous la coupe de Clouet des Perruches . Les rencontres ont lieu place de l'odéon dans un café au nom de "La Faluche "
En Mars 1944 ( Rapport ad 21 et 22 Septembre 1943 ), Brigitte Friang est au coté de Clouet des perruches pour un parachutage sur le terrain "Lapin " à proximité de Mortrée . Le menuisier exploitant d'une scierie à Alençon Terrier est lui aussi présent avec sa traction avant noire à gazogéne L'avion n'était pas au rendez vous et leur action faillit être écourtée par la présence d'un barrage de la feldgendarmerie sur la route nationale .Accélérateur au plancher , de justesse et aprés uene rafale de balles ils franchirent le barrage pour disparaitre par un chemin de traverse. A voir
Annie Gehenno ( Kim C , Claude , Francine , Gilberte ..)
entre au réseau en Juin 1943 , a souvent rencontré Clouet , Jean Pierre à Lille Yannick à Mortagne zet EP Premiére rencobtre à Sées et Assé le Boine avant et aprés l'affaire de Belfonds
BOA de l'Orne Région de Sées )

A la demande de Aubin....... en Juillet 1942 ....Edouard Paysant (Dominique Tinchebray ) secondé par Ernest Voyer ( Laigle ) et René Croisé ( Mortagne )accepta d'organiser le B.O.A. dans l'Orne . Au début il assura presque seul aidé de sa famille et de quelques amis les multiples tâches de son travail . .En liaison avec le B.O.A. Londres et de l'O.C.M. directement rattaché aux Forces Françaises Libres du général de Gaulle il doit chercher des terrains de parachutage d'armes ,les faire homologuer ,trouver des équipes ,les former et recevoir avec eux les colis .Il faut aussi faire de fausses cartes d'identité ,propager les journaux clandestins ,assurer de lointaines liaisons . Enfin son groupe grandit ,se multiplie et les terrains fonctionnent toujours plus nombreux . La résistance est alors en pleine action . Survient alors l'affaire de Belfonds du 4juillet 1943 où recherché par la pôlice Allemande un destin tragique le conduisit dans la Sarthe (remplaçé par Gros ) "le Nord et ensuite dans le Morbihan .
Il est alors remplaçé par Gros ( alias Grandvallet ) qui arrêté à son tour fut remplaçé par Croisé (pseudo Janvier ) de Mortagne .

Les terrains de parachutages se trouvaient surtout groupés dans le centre et dans l'Est du département qui offraient de meilleures conditions topographiques que la région bocagére de l'ouest . Ils étaient au nombre de 20
Tous ne fonctionnérent d'ailleurs . Seuls reçurent des parachutages . Aurore ( Saint Léonard des parcs ) Godet ( le Merlerault ) Garde ( L'hôme Chamodot ,) Grêle ( Echauffour ) Eclair (Tanville ) Lévite ( Rânes ) Goudron (Radon ) Orage ( Macé ) Lapin (Mortrée ) Ondée (Louçé ) Alizée ( Fontenay sur Orne) Opium ( Villers en Ouche ),

Voir uniquement Aurore ,( ST Léonard )
Godet Le merlerault
Eclair Tanville
Goudron ( Radon )
Orage ( Macé )
Le premier parachutage fut lâché sur le terrain "Aurore" non loin de Chailloué fin février 1943 , et le second sur "Orage " le 16 Mars 1943 aux environs de Mortrée . A cette époque le B.O.A. se sépare de l'OCM et relié directement à Londres par Radio il fut chargé de la réception ,du stockage de la répartition des envois aux différentes organisations de la résistance . Néamoins il fit appel aux équipes de l'A.S. pour assurer ce travail
Sur certains terrains des officiers instructeurs et des saboteurs pour l'éxécution des plans electro ,( lignes électriques , vert ( chemin de fer " Tortue ( réseau routier ) et à a partir de 1 er Aout 1944 ,les troupes parachutées dans la région de Longny .
Ces manoeuvres nocturnes présentaient de réels dangers car elles faisaient l'objet de la part des troupes allemandes d'une surveillance active qui fit cependant presque toujours déjouée .
Sur le terrain Grêle entre autres dans la région d'Echauffour une voiture allemande qui empruntait le chemin d'évacuation du matériel fut mitraillée par l'équipe de protection et les " occupants dont 2 officiers SS furent tués .
A partir du débarquement quelques équipes de réception furent mitraillées par des avions allemands aussitôt le balisage installé ,notamment sur les trains " Opuim et Garde .

Ainsi dans l'orne plusieurs équipes fonctionnérent ,mais je n'ai connaissance que de celles composant la région de Sées

Les gendarmes de Sées appartenant au (Ref au document Les habitants de Sées se souviennent ...) au F.F.L. Service "Action réseau M" du B.O.A.et assuraient la sécurité des terrains de parachutage "Aurore " (Saint Léonard des parcs) " Orage " (Maçé ) et Godet " ( Le Merlerault ) aux alentours de Sées .

Tual

Daniel Jean
Maréchal des logis chef de gendarmerie

Bouyer Berthy

Collet Francis

Les équipes de Tanville

Jean Mazeline appartint à ce même groupe jusqu'en Juin 1943 puis au groupe de Mortagne jusqu'à fin Octobre 1943 .Par la suite sous les ordres de Mr Gros( alias Minet ) devint chef départemental de la Sarthe de Novembre 1943 à fin Janvier 1944 (Recherche et homologation des terrains )
Chef de groupe OCM rejoint la forêt d'Ecouves avec son groupe le jour du débarquement et retrouve son frére
Voir "l'épreuve de Annie guehenno
Albert Frémiot entrepreneur de transport ,habitait place du Parquet à Sées Tenait la boite de Galilée 6 .Est rattaché au groupe Boa en janvier 1943 .
Transportait les armes en lieu sûr aprés les parachutages

Fossey André Equarisseur est entré dans la résistance sous les ordres de Kim b et de Galilée A .Transportait également les armes
Si l'on se refére au témoignage de E. Cercueil ces armes produ parachutage des Rouges Terres étaient acheminées au ".Bouillon " chex Colonna d'istria "à " Maisons vertes"
par différents transporteurs .Frémiot et R Fossé qui furent par la suite arrçetés
La gestapo surgit au Bouillon dans les fermes de Mr Péronne et de Mr Brunet aprés avoir arrêtés Mr Bétourné et ET Jardinet ,arrêta des jeunes qui se cachaient chez Lechappelain Michel Baelde Roger Adam et le s envoya au S.T.O.
Fernand Betourne charpentier à la Chapelle prés Sées (canton de S2ES ) avait reçu en Mai 1943 au cours d'une manifestation locale la croix de guerre Il fut arrêté au Bouillon le 29 Juillet 1944 pour dépot d'armes .
Enfermé au chateau des ducs ,compagnon de cellule d'André Rougeyron dans la chambre 13 dans l'une des tours du chateau ( carte du chateau ) ref Arougeyron il
s'attend à la mort ;chaque fois que la porte de la cellule s'ouvre il pense qu'on vient le chercher . Il demande cependant impertubable et calme nous conte son arrestation ,...un jour les allemands font irruption chez lui et l'interrogent :"Tu as une arme ? Non répond il et Bétourné nous confie froidement :" Je ne mentais pas ,je n'avais pas une arme ,j'en avais.... deux tonnes !"
André Rougeyron et Bétourné se retrouvent ensemble en Août 1944 au camp de déportation de Buchenwald avec d'autres ornais

Il fut Libéré à Nordhausen (commando de Buchenwald ) le 11 Avril 1945

Jardinet Henri bucheron au Bouillon fut également arrêté pour dépot d'armes . Libéré le 15 Avril 1945 à Bergen Belsen

Voir Frémiot et Fossey




j.Cosnard de Belfonds ,

E. Cercueil de Sées ( Terrain des rouges terres )
ou Aurore
L'équipe de G.Tessier chef de terrain et ses deux fils ,tous de la région de Tanville p

Granger Jean Pierre . Ancien maire de Macé Groupe Action réseau BOA Ouest ,


Voir identité Galilée et Orbit ?Sanglier Marcassin Voir livre clandestinité
Région de Sées



Chrono Prachutages

Cercueil Edouard contacté par Gros et Croisé

Rouges Terres Décembre 43
Colonna d'istria poste emetteur établissait le contact
Containers déposés dans une réserve à foins à Mr Gaucher
Transport d'armes en Décembre 43 d'Aunou aux Rouges Terres
Jan 44 Parachutage de Maçé et camouflage des armes

Lundi de Pâques 44 Parachutage des rouges terres sur terrain Aurore ) 2tonnes d'armes et 2 agents parachutés ( Tracteur et Sarloir )trouvent asile 30 rue Saint Martin Transport à la maison verte dans la forêt d'Ecouves ....Les deux agents sont Tracteur et Sarloir
15 containers et des paquets Ref rc Orne page 5

Avril 44 Parachutage de la ferme de l'hopital et organise dans sa ferme le dépôt du matériel parachuté ,2 tonnes pendant un mos


Notes de renvoi


Extrait de Alençon et la résistance par Bernard Geneslé " .Certains terrains étaient proches d'Alençon par exemple "Goudron " prés du domaine d'Avoise et les messages d'alerte annonçant les parachutages étaient
" la cruche est en terre cuite "
Le nain espére grandir " Déplaçé à cause d'une présence allemande dangereuse dans les environs il devint "Herse " avec les messages : "La chaloupe suit le chaland " " le château est obscur "
Deux autre terrains se situaient dans la région d'Asséé le Boisne et portaient les noms de code " Haine " et " Ouragan "
Le chef du terrain " Ouragan " le coiffeur alençonnais Albert Lambert évoque le souvenir d'un de ces parachutages annonçé par le message :( 29 février ai 1er Mars d'aprés AD 1 Sarthe )
le boa en s'enroulanrt vous apportera un petit "
Or les résistants ne furent pas peu surpris en voyant atterrir une jeune fille de 23 ans ne mesurant pas plus de 1métre 55 qui en raison de son peu de poids avait touché terre bien au delà des limites du terrain et qui arriva revolver au poing en disant " c'est moi le petit boa "
il s'agissait de Jeanne Bohec agent de sabotage entrainé en Angleterre et qui a raconté son aventure dans iun livre intitulé " La plastiqueuse à bicyclette " publié au Mercure de France ;


Témoignages et calendrier d'opérations
Croiser le srapports Texier 'Cercueil , Cosnard et autres
Julien Cosnard cultivateur à Belfonds au Sud Est de Mortrée au lieu dit ST Clair (sous chef de groupe pour ST Hilaire -Belfonds -La Ferriére Béchet) .
Terrain de ....?
Paysant m'avait dit que si j'entendais le message personnel "Claude a un joli chapeau " c'était un parachutage pour nous ,sa fille est d'ailleurs venue me le confirmer pour que je prévienne Martin .
"Le rendez vous était convenu à la chapelle du vieux Montmerrei avec Lemoine ,Tesson ,Chevreuil ,le Tessier .( le sanglier ) et ses fils ( les marcassins )
Ballavoine de ST Christophe le Jajolet était là avec sa voiture à cheval pour le transport des containers et des colis . C'était huit jours avant la Pentecôte ........à voir fin Mai 43 ? Les parachutes ont été jetés dans l'étang de Vrigny aprés avoir été lestés .
Pour camoufler les dégats causées aux cultures par nos allées et venues ,nous avons ouvert les barriéres aux bestiaux dont les traces ont effaçé les nôtres .
Les containers sont restés à Belfonds environ huit jours , camouflés à la ferme ( ....généralement chez Mr Chardon à voir )et j'ai eu l'ordre de les conduire chez Septier ( le menuisier ) à la Ferriére Béchet et ensuite à Tanville ce qui ne m'avait pas été indiqué d'ailleurs .
Camouflés chez Mr Voir té Chevreuil

Le samedi suivant ,veille de la pentecôte ( est ce le 12 13 Juin rapp AD )le message " Nous mangeons de la salade à l'orange " annonçait un parachutage à St Léonard des Parcs .Aurore ?
J'ai retrouvé ce jour mon propriétaire Rattier , et de Normandie avec Granger .
A ce parachutage des rouges terres avec Mouton et Rallu ,la camionnette de Paysant était tombée en panne ,nous avons utilisé celle de Rallu et tout le parachutage a été ramené à Belfonds au petit jour en passant par Neuville prés Sées . Le lendemain Paysant , Mouton et un gars de Sées sont venus faire l'inventaire des containers qui nous apportaient des grenades , pistolets ,mitraillettes et munutions qui ont été transportés à Tanville .

A la suite de ce parachutage j'ai eu à participer à des actions de sabotage ,cela n'était pas mon travail par contre nous avons lutté à notre façon lors des fournitures réquisitionnées ( mettre du pétrole dans l'avoine ,peser de la paille avec deux stéres de bois dessus dans le fond de la voiture Lors des livraisons de poulains on s'arrangeait pour ne fournir que de mauvaises bêtes . Mais tout le monde ne pouvait en faire autant .
En ce qui concerne les parachutages ,une dizaine à ma connaissance ,ils devaient servir au moment du débarquement à faire sauter les ponts et les voies ferrées ils devaient servir ,aprés l'annonce du débarquement à faire sauter les ponts et les voies ferrées .J'ai également réceptionné un Français parachuté .
E.Paysant et cet agent ,sont partis tous deux en bicyclette.
Lors d'une expédition de nuit début 1943 ,nous nous sommes trouvés nez à nez avec deux feldgendarmes motocyclistes .Nous avons dù les eliminer et enterrer homme et moto dans un marécage ."

Edouard Cercueil 30 rue Saint Martin à Sées ( Témoignage de son fils Bernard )

Décembre 1943

Message de la B.B.C. "Gribouille s'est bien lavé dans le charbon "

Le parachutage avait lieu ...aux Rouges Terres Aurore ? St leonard ? dans la nuit suivant le message et toujours à la pleine lune .Les hommes devaient être arrivés sur le terrain avant la tombée de la nuit à cause du couvre feu ( interdiction de circuler entre 22 heures et 8 heures du matin )
Les résistants avaient un mot de passe et toute personne se trouvant dans le secteur devait le connaitre .Un contact était établi par radio. Les balises étaient allumées dés que l'équipe au sol percevait le bruit des avions.
A l 'opération de parachutage des Rouges Terres ,réception de deux tonnes d'armes et de matériel .
NP 1997



Les containers d'armes parachutés avaient été déposés dans un batiment qui servait de réserve à foin et appartenant à Mr Gaucher .Les containers étaient ensuite acheminés par différents transporteurs chez Monsieur Colonna d'Istria habitant " Maison verte "
(Albert Frémiot ou Fossey pouvait être l'un de ces transporteurs ...).

Pâques 1944

Opération de parachutage des Rouges Terres .Réception de deux tonnes d'armes et de matériel qui seront cachés dans la ferme de Mr Gaucher .
Deux agents parachutés Ref ad page 1 ,trouveront asile 30 rue Saint Martin au 3eme étage de la maison d'habitation .Les deux agents faillirent être surpris en train d'émettre, par un avion allemand chargé de la surveillance des émissions à destination de l'Angleterre .Une dizaine de personnes habitant les environs fut arrêtée et aprés interrogation ,relâchée.
Deux Agents Tracteur et Sarloir P 5 AD

Avril 1944

Parachutage à la ferme de l'Hopital

Un parachute ne s'est pas ouvert et le chargement s'est enfonçé dans le sol .
En attendant le transport à Maison verte , les containers sont cachés sous sept rangs de paille chez Mr E. Cercueil ,.Une douzaine d'allemands déciderent de venir chercher de la paille et commencérent à charger .Ils arrêterent juste à temps deux rangs au dessus des containers ......
Le dimanche suivant , un sous officier SS se présente au 30 rue Saint Martin et fait savoir qu'il souhaite s'évader .Quelques jours plus tard trois SS alsaciens s'évaderont par l'Espagne ,deux partiront par avion des Rouges Terres .
Le commandant allemand de la place de Sées avait élu domicile 40 Rue Saint Martin
La maison fut ensuite surveillée par la Gestapo .
Edouard Cercueil brûla ensuite discrétement soixante parachutes ...

BOA de Tanville DE 1940 à 1944 . Tessier georges chef de terrain

Mai 1943

Terrain homologué sou le nom de "Eclair " ,situé sur la Lande de Goult

Premiére quinzaine de Juin 1943.( ok avec AD ) Apprentissage et Premier parachutage sur le terrain "Lapin ".Chef de terrain ,Chevreuil de Mortrée
Avec l'aide de Dominique '(Edouard Paysant ) et de Mr Palmier chef de bureau à la préfecture ,l'un des fils Tessier évite le S.T.O.

NP 1997
La Lande de Goult se situe au Nord Ouest de Tanville à 4km environ , en bordure du bois de Goult ( forêt domaniale .) Ref : carte IGN 1616 ET Top 25

Juillet 1943

L'organisation se trouve en difficulté aprés l'affaire de la forteresse de Belfonds et de l'évasion des aviateurs américains . Edouard Paysand alias Dominique est obligé de quitter la région .Abandon du terrain Eclair
Monsieur Septier de la Ferriére Béchet cache les armes chez lui avant de leur trouver un lieu plus sûr en forêt d'Ecouves .Le dépot d'armes est alors surveillé pendant 7 mois par le garde Le Borgne de la Lande de Goult .
Parachute Poste Emetteur Bursard Bois de Bois Roger NNO 1km 5 de Bursard
(Ref carte IGN 1716 série Bleue )

Octobre 1943
21 au éé Septembre 43 ok AD P 2
Attente pendant 3 nuits aprés passage d'un message avec Galilée ,Orbit Brigitte sa secrétaire et l'équipe de Tanville dirigée par G Tessier chef de terrain Voir AD page 2

Suite à cette attente vaine un niouveau terrain "Lagune "est crée sur les ordres du commandant Gallilée situé sur la commune de la Lande de Goult .Ce terrain sera utilisé jusqu'à la fin des évenements i

Novembre 1943

Message de parachutage d'armes "Les mouchoirs sont en calicot "
Même équipe ,plus une équipe de Mortagne composée de 4 hommes
Reçu 15 containers plus un spécial .Les 75 bacs sont transportés en plein jour le lendemain sur une remorque en forêt d'Ecouves ( Parcelle des gâtines )
( NP 1997 2 km à l'ouest de Tanville )et gardés ensuite par Mr leborgne .

7 Décembre 1943

Message "Emilienne a une belle montre "
Reçu 7 colis, camouflage sur place .Conditions pénibles dues à la pluie . Les allemands alertés ,gardent toutes les routes de la forêt et cernent toutes les issues .Le réseau BOA est alerté .Le bruit court de l'arrestation de plusieurs membres du réseau ,dont le Sanglier et Marcassin ....Heureusement ..ce n'était qu'un bruit ...i

Février 1944

Equipe de Tanville
Message " la gargouille vomit à plein jet " .
Reçu 24 colis .Camouflage sur place

7 Mars 1944

Message " la gargouille vomit 3 fois à plein jet "
Trois avions
Reçu 22 colis inventaire et camouflage sur place .Les parachutages se succédent à un rythme accéléré
Création d'un 3eme terrain sous le nom de "Goudron " sur la commune de Radon
Voir indice 12 Guenelé l'un à Radon porés du domaine d'Avoise ,ensuite Herse messages , haine et ouragan chef de terrain a lambert

9 Avril 1944

Message "tiens voilà la quille "
Equipe de Tanville Tessier chef de terrain c
Recu 27 colis .Travail supplémentaire en raison du parachutage hors zone
Le dépôt es découvert ,.par un habitant qui acceptera ensuite de travailler avec l'équipe
Les armes sont réparties sur 8 véhicules et partent dans diverses directions avant d'être réparties .
Craintes concernant une dénonciation b

7 Mai 1944
Colonna d'istria ex adjudant MAISON VERTE au bouillon
"Susy siffle le Pernod "
Equipe de Tanville
Réception de 10 colis
Tessier pére met sa famille en leu sûr et camoufle son matériel en forêt .
Des avions survolent le terrain tous feux allumés ...mais pas de message annonçant leur arrivée
Le message arrive enfin " La vigne abonde en France " Etaient présents en complément de l'équipe habituelle ,l'équipe de L'A.S. Mazeline ,Panthou ,Desmeulles ,De normandie

" Les clés sont sur le tapis "....suivi de "Il fait chaud à Suez "

6 .Juin 1944 L'ordre arrive de distribuer toutes les armes "
Tout le dépôt du dernier parachutage est distribué

12 Juin 1944
Le maire de Tanville Olivier et son voisin Laudrin sont fusillés
Réflexion de G Tessier " L'AS embauche tout ce qui vient même les agents de l'ennemi "
Arrestation par la Gestapo de plusieurs hommes et toutes les armes sont saisies .

N.P. En effet l'ennemi aidé par la milice locale s'énerve dangereusement et entame une repression sans pitié .Les rafles déciment le maquis de Vrigny et d'Argentan Dans la nuit du 12 au 13 Juin tout le maquis de Tanville comprenant tous les hommes du village doit se disperser dans la forêt ;Les Allemands en représaille fusillent les deux seuls hommes restés au village ,le maire et un invalide


Juillet 1944

Message "Défense d'ouvrir la porte "l
Quatre nuits d'attente dans des conditions pénibles . L'opération n'est pas possible car le terrain se trouve dans la ligne de passage des bombardiers allemands .
Hypothése d'une tentative de délivrance des prisonniers de la géôle d'Alençon .Refus du Marsouin ( André Mazeline )

Témoignage de Robert Cordier inspecteur de police
Granger Jean Pierre ,cultivarteur à Macé et ancien maire appartenait au groupe Action réseau B.O.A. Ouest sous les ordres de Dominique ( Edouard Paysant ) a caché de nombreux réfractaires mais a été dénonçé par l'une de ses employées .Etait client de la maison ainsi que sa femme
Déçédé à Wintermoor entre le 5 Avril 1945 et le 8 Avril

Témoignage de MR R.Ruel

Comme bon nombre de jeunes gens de 18 à 25 ans j'ai dû en 1942 changer de métier et de domicile pour échapper aux réquisitions de Vichy .. En Juin 1943 la mise en place du STO imposait à tous les Français nés en 1922 de travailler en Allemagne . Des amis mortagnais responsables au boa m'aidérent à changer d'identité et à trouver refuge dans la région de Sées où j'appartenais à un groupe d'appoint opérant sur les terrains de parachutage de Macé ,(Orage) Tanville(Eclair ) ,et la Lande de goult . En juillet 1944 nous avons rejoint le maquis de Bois L'Evêque en bordure du massif d'Ecouves . .
Terrains de parachutages proches d'Alençon ( Gueneslé )
Radon prés du domaine d'Avoise portait le nom de code "goudron" et ses messages d'alerte annonçant les parachutages étaient
la cruche est en terre cuite
le nain espére grandir
Déplaçé à cause d'une présence allemande dangereuse dans les environs . Il devint herse avec les messages
le chaloupe suit le chaland
le château est obscur
deux autres terrains proches d'Alençon se situaient dans la région d'Asné le Boisne et portaient les noms de code haine et ouragan
Le chef du terrain OURAGAN le coiffeur lençonnais Albert Lambert évoque le souvenir d'un de ces parachutages annonçé opar le message
le boa en s'enroulant voes apprtera un petit

































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