Mais
pour cette affaire de Belfonds je suis particulierement interéssé
par les pages que vous avez pu écrire ou rassembler ou encore tout
document ayant un rapport avec ces événements .Puis je vous
demander de m' en adresser une photocopie et éventuellement la
reproduction des photos que vous possédez si ce n'est pas abuser de
votre obligeance .
Je
puis vous régler par avance mais je n'ai aucune connaissance des
frais prévus .
Personnellement
j'ai été le témoin visuel de cette sombre journée . Je venais
de terminer l'année scolaire dans la classe de Jean Mazeline qui
enseignait alors l'Anglais ... et la géographie ... ce qui
m'incitait déjà à rêver de grands espaces ...
Participant
ce jour de Juillet 1943 aux épreuves d'athlétisme au sein de notre
club l'USS dirigé par Edouard Paysant ,meneur d'hommes exceptionnel
, j'ai assisté du stade des Ormeaux ( terrain aujourd'hui coupé en
deux parties par une déviation ) au saut désespéré des
occupants du B17 .
Arrivé
sur les lieux trés rapidement ,j'ai pu simplement voir disparaitre
dans la nature l'un des aviateurs alors empétré dans le harnais de
son parachute . Des images que l'on ne peut oublier ...mais pour
l'époque que nous vivions ... des images d'espoir ...
Au
retour je constatais que le passage à niveau de Saint Laurent était
séverement gardé .et contrôlé . Je me suis toujours étonné que
les allemands aient pu se laisser ainsi distancer et dépasser par
les événements . C'est d'ailleurs l' occasion supplémentaire de
rendre hommage aux anonymes de Belfonds et aux différentes personnes
qui ont pu faciliter ces évasions en s'impliquant profondément mais
au risque de leur vie .
Je
note que l'ouvrage " Les 500 déportés de L'orne "
dénombre plus de 20 personnes déportées dans le cadre de cet
événement dont la plupart ne sont jamais revenues .
Je
suis trés heureux d'avoir fait indirectement votre connaissance par
l'intermédiaire de mon fils Didier et évoqué quelques images
sagiennes malheureusement parmi les plus sombres .
Monsieur
,vous remerciant par avance je vous prie d'agréer l'expression de
mes sentiments distingués .
A
tout hasard ,je vous conseille quelques ouvrages publiés par :
Direction
des Archives Départementales de L'Orne
"1944
Lieux de mémoire dans l'Orne 1994 119 pages
60 francs
"Les
500 déportés de l'Orne " 1995 94 pages
75 "
Liste
des 17 déportés arrêtes en Juillet 1943 etc ...
Histoire
d'une ville Argentan de 1939 à 1945 6 pages de témoignage de
Monsieur Cosnard ouvrage publié par le conseil général d'Argentan
.
A
voir
Extraits
de mon journal de L'occupation (
Période Mai 1940 à Août 1943 )
En
voulant mettre de l'ordre dans mes tiroirs ,je me suis perdu dans le
flou des images de ma jeunesse ...
Désir
d'amasser des souvenirs pour le futur , de revivre quelques moments
tragiques de la vie familiale ,j'ai eu l'idée depuis ma tendre
enfance de consigner sur mes carnets ,fidéles compagnons de voyage
....une foule de faits et de détails appartenant au passé , au
fur et à mesure de leur déroulement ..
J'ai
donc tout noté ...tant que les mots ...résonnaient encore à mes
oreilles et que les images me restaient en mémoire ,les faits , mes
impressions ,mes réactions et ceci pour la postérité ... Et en
particulier cette journée de cauchemar du 4 Juillet 1943 , sorte de
cataclysme qui s'abattit sur notre petite ville , cataclysme qui
mêla au sein de la population les sentiments les plus divers et les
plus opposés ,....patriotisme , courage ,délation ,
Avant
d'entamer cette journée,je ne puis éviter de faire une
restrospective des trois années passées sous la botte germanique
en me plongeant dans la lecture des notes personnelles prises au
hasard des péripéties les plus diverses .
Une
partie de mon journal mémorisant les événements des années de
jeunesse antérieures à Mai 1940 ,ayant disparu dans le pillage de
notre maison ,place du Parquet ....,j'ai donc repris la
chronologie des événements depuis cette date et résumé les faits
principaux .
Trouville
,notre paradis ,notre plage de rêve et notre piscine aux eaux
bleues appartiennent alors au passé . De notre plage située prés
de la rue d'Orléans et de l'aire de jeux , je me souviens que
j'ouvrais grand les yeux pour regarder derriére les voiles
lointaines ...si je n'apercevais pas par hasard l'Amérique . Une
fascination de jeunesse et en même temps une mélancolie
inexprimable .... projetée dans l'inconnu ...l'inconnu du grand
large et des tropiques que je découvrirai peut être un jour !( 1)
Notre
président Albert Lebrun présente alors ses voeux à la population
Française "" Nous avons la ferme conviction que 1940 sera
une année plus heureuse pour toute l'humanité "
Dés
Septembre 1939 aprés la déclaration de guerre à l'Allemagne ,la
défense passive s'organise dans notre petite ville , comme dans
toutes les villes de France . .Mon pére y apporte une large
contribution et se retrouve chef d'ilôt . A l'école on fait
l'essayage des masques à gaz ...et c'est encore là ,une bonne
occasion de se divertir
L'état
d'alerte , décide la municipalité sera annonçé par des sirénes
,les tocsins et... le clairon s'il y a lieu . Les verriéres
,vasistas et toutes ouvertures laissant filtrer la lumiére ,devront
être peints en bleu fonçé pour ne pas attirer l'attention de
l'aviation ...allemande ... bien entendu . La nôtre on ne la voit
pas ! Si une fois ...un autogyre Français haut dans le ciel !
L'unique vasistas du grenier ...est donc teint en bleu par sécurité
!
Les
motards militaires Anglais roulent à une vitesse folle sur nos
routes ,...et quelquefois à gauche .L'un d'eux vient de se tuer au
passage à niveau de la Madeleine
Si
je comprends bien ,il ne se passe rien sur le front ... le combattant
se confond souvent avec un guetteur qui veille ,l'oeil et les
oreilles aux aguets aux avant postes d'une ligne Maginot réputée
infranchissable avec pour seule moisson ces trois lettres R.A.S.
Mais
la perçée de Sedan ouvre à la Werhmacht les portes de la France
,c'est l'exode et le début des illusions perdues .Une longue
procession de réfugiés progresse vers le Sud ...Ma communion du 19
Mai 40 se déroule au pas de course pour laisser passer les voitures
,chars nordiques et Ardennais et véhicules de toutes sortes .La
famille est absente ,pas de repas de communion ,les routes sont trop
dangereuses ...surveillées par les stukas
Trois
mille repas vont être distribués pendant plus de 15 jours
consécutifs aux différents centres d'accueil ,avec la
contribution... des "Coeurs Vaillants " patronage auquel
nous appartenons Jean et moi . Un bureau de la Croix rouge ést alors
installe à la mairie . La gare fourmille de voyageurs fébriles et
anxieux en attente d'un départ du train vers un lieu inconnu .. Les
portes claquent ,les mouchoirs s'agitent . Sur le quai noir de monde
chaque coeur qui bat ...bat certainement d'inquiétude ...
Tandis
que l'école ,périmètre sacré où la morale et la discipline
rêgnent en maitre nous délivre de ses contraintes ,Charles Trenet "
le fou chantant "chevelure flambloyante nous interpréte des
airs pleins de jeunesse et d'invention ... sûrement pour nous
remonter le moral .
Il
incarne la joie de vivre au moment où les nuages s'amoncellent sur
l'Europe .
Aprés
les bombardements des 14 et 16 juin , plusieurs quartiers de
notre petite ville sont détruits . Une centaine de morts à
l'Adoration ,au cercle catholique ,l'évéché ,l'institution Saint
Joseph ,l'école libre et la rue Montjaloux .Devant les risques
encourus nous trouvons un refuge de fortune dans une petite ferme
du Meurger chez Madame Favry veuve de guerre aidée par ses enfants
Constant et Simone et le "pére Jardinet " . Dans cette
modeste ferme décrépie par deux siécles de vent et de pluie le
grand silence de la nuit est uniquement troublé par le crissement
des grillons ... Ce n'est plus la place du Parquet comparée à
certains moments aux "forges de Vulcain" !
Dans
cette campagne au visage d'angoisse, subsistent encore aujourd'hui
quelques images ... la pêche avec Jean parmi une horde de canards
en goguette , le réveil de la basse cour aux premiéres heures du
jour , le grenier à foin , la conduite des chevaux le matin à
l'abreuvoir aprés avoir échappé au "calva "matinal , et
enfin , l'arrivée des premiers motards allemands ,"cavaliers de
l'enfer" couverts de poussiére sous les fenêtres du haras et
...le regard anxieux des parents ....,
Je
ne pouvais donc rester indifférent au déferlement des événements
et à la vision de ces images fortes ,difficiles à chasser de ma
mémoire .
Charley
,au volant de sa Matford ... 21 litres au cent avait embarqué
vers le Sud la nombreuse famille des neveux et niéces ,pour un long
périple de dix sept jours,aprés un passage laborieux de la Loire à
Blois parmi des milliers de réfugiés . Le probléme... c'est que
les allemands arrivérent en même temps que lui au haras de
Rotschild et lui réquisitionnérent sa voiture pendant deux jours
....
De
notre refuge ,quand le vent est favorable ,on essaie de percevoir
dans le lointain le son des cloches de la cathédrale . Mais que se
passe t il dans notre petite ville ?
Dans
notre campagne c'est la pêche ,....encore la pêche qui prédomine
dans la douceur des ombrages .Avec Jean ,on entend rarement les
appels du déjeuner et du dîner ,ces rites d'adultes qui ont tout
oublié du rêve et de l'aventure ...
Je
reprends le déroulement des événements depuis Mai 1940 ,je suis
obligé de noter avec regret que la plupart des maisons de Sées et
en particulier les commerces ont été pillés et mis à sac par
les réfugiés de passage , les troupes françaises en déroute et
certains habitants de la ville et ceci bien avant l'arrivée des
troupes allemandes dans notre petite ville . Une calamité !
Notre
magasin a été totalement dévasté ,les chambres pillées par une
horde de
vandales
qui en dehors des parfums et produits de toutes sortes ont pulvérisé
... cadres de photos ,cadeaux ,objets personnels et ...mon journal !
Le
magasin de notre voisin coiffeur , Frémiot ( 2 ) a subi le même
sort ainsi que tous les commerces de la ville . Une désolation ....
que ces pillages par les habitants de la ville
N.P.
1997
Notre
voisin Albert Frémiot ,victime de la bande à Jardin ,sera fusillé
par la gestapo à L'home Chamodot le Août 1944 avec Jean
Mazeline notre professeur d'Anglais et Géographie au cours
complémentaire de Sées .
Notre
autre voisin ,le docteur Melun disparaitra en déportation à
Auschwitz en Décembre 1943
De
retour à Sées ,nous ne pouvons que constater le pillage de la
maison et l'amoncellement de toutes sortes de débris dans nos
chambres
Lors
du bombardement , un énorme pavé a traversé la toiture avant de
choir sur le lit de Fernande ,l'employée chargée de nous surveiller
!
Sous
nos fenêtres les allemands harassés aprés une longue marche
...,uniformes gris vert ,mauser et masque à gaz en bandouliére ,
forment leur faisceaux aux pieds de la statue de Conté ..
En
Juin le gouvernement s'installe à Vichy à l'hotel du Parc . L'appel
du 18 Juin nous ne pouvons pas l'entendre ...Plus de T.S.F.! . La
ligne de démarcation coupe la France en deux . Plus question d'aller
à Montluçon chez mon oncle et ma tante ... et chez mon grand pére
de Vibraye . Ce grand pére, soldat dans le régiment territorial de
Mamers avait connu la guerre de 14 .....mais derriére les barbelés
allemands à Paderborn au sud de Hanovre .
En
effet prisonnier des les premiers jours de guerre ..il avait eu pour
mission nous répétait il de creuser des tranchées... le plus prés
possible des lignes allemandes ...
Enfin
pour le moment ,de notre fenêtre l'image de ces gigantesques
officiers SS ,arpentant avec arrogance la place du Parquet et
exigeant le salut des sagiens nous impressionne ...et en face de
notre maison ...la kommandantur s'installe dans les bureaux de la
mairie . L'étendard à croix gammée flotte au vent au dessus de la
porte d'entrée
Achille
a perdu son chien Cyrnoss ,rare spécimen de "setter Togolais
"au pelage noir de jais ,dans les décombres de l' atelier de
son grand pére ,bâtiment littéralement soufflé par une bombe .
Des aboiements étouffés et au bout de la chaine ... le chien ...
bloqué par un amoncellement de poutres et de débris ; Sous la
niche ...la cave et plusieurs bouteilles de cidre bouché !
Ce
jour là il faisait trés chaud ! et lors de notre retour triomphal
sa grand mére soupçonneuse nous trouva un air bizarre ...
Ma
marraine entrainée dans la tourments de la débâcle est
hospitalisée dans notre ville ...Nous héritons de son chat tigré .
Jean en fera son affaire !
Et
bientôt commence la réquisition des logements vides pour les
soldats allemands ,et nous écoliers sans soucis , nous épuisons nos
forces dans la lutte contre le doryphore qui envahit nos champs de
pommes de terre .. La vente au porte à porte des cartes postales du
maréchal ,nouveau chef du gouvernement connait un grand succés ...
Ce
3 Juillet 1940 les affiches en couleur allemandes placardées sur
tous les murs de la ville , montrent le désastre de la flotte
française anéantie dans le port de Mers el Kébir sans pouvoir se
défendre ...Un marin Français blessé ,nage parmi les débris et un
bateau de guerre sombre parmi d'autres épaves au milieu d'une mer
hostile . La propagande allemande s'empare de cet événement ....
pour fustiger l'Angleterre et sa politique .
Aprés
quelques jours d'internement à l'école des filles d'Alençon
,Charley et sa famille sont internés à Drancy et Vittel sauf Norah
et Edith mariées à des Français ..
Mon
pére a besoin d' un ausweiss signé de la kommandantur pour se
rendre de Sées à Paris et s'approvisionner en parfumerie de
toutes sortes chez de Vriés directeur des laboratoires "Vog
"rue de Prony . Ce monsieur en échange des produits se
ravitaille dans la campagne normande avec l'aide des parents .
En
Juin 1941 le maire informe les habitants qu'ils auront à obéir
aux injonctions de l'occupant et à obtempérer à ses réquisitions
.
Malgré
les événements , l 'Espérance de Sées organise le premier
challenge d'athlétisme Hureau aux "petites buttes " avec
la participation des clubs régionaux . Je fais mes premiéres armes
! .Le sport sera donc notre planche de salut ,à nous les jeunes !
Mes premiéres "pointes " seront échangées contre un
kilog de beurre .
Mais
aussi la pêche ! C'est le moment privilégié dans le calme et la
somnolence des eaux claires pour faire le point ... je rêve de
l'école des officiers au long cours à Paimpol mais aussi des mers
du sud . Je lis avec passion "A travers l'Afrique "de L.C.
Baratier (3 )tandis que le copain Achille potasse avec la même
passion "les pieds Nickelés "en s'inquiétant de ses
trois héros et du sort d'Alonzo Cafebar . Combien d'années encore
sous la botte ?
Le
14 Juillet 40 ma chére maman ,la fibre patriotique bien accrochée
,s'est habillée de tricolore et formule son intention de pavoiser
nos fenêtres...devant la kommandantur installée comme on le sait
à la mairie . Son pére n'était il pas un vaillant cavalier du 14
émé régiment de hussards déçimé à Ypres en 1914 mais
victorieux à Verdun et dans les Ardennes en 1917 .
Donc
ce jour Verboten ! ni défilé ,ni bal populaire , ni drapeaux aux
fenêtres !
Plus
de patronage ...supprimé !. C'est maintenant le grand hiver . Notre
"vallée des bénédictions" route d'Alençon , connait un
grand calme . Endormie elle est soudainement privée des cris des
"coeurs vaillants " et la neige y a ajouté une couche
supplémentaire de silence .
Pendant
ce temps les lettres V de la victoire commencent déjà à fleurir
sur les murs de notre cité .Les troupes d'occupation en rendent
responsables les propriétaires des maisons concernées et exigent
la disparition des inscriptions .
Et
bien sûr les déchirements qui marqueront la vie tranquille de
notre petite ville ,.....la distribution des cartes de rationnement
,la réquisition des chevaux et des postes de T.S.F. , les
dénonciations aux autorités d'occupation et que notre maire Charles
Forget essaiera de réprouver avec énergie (4 ),la garde des voies
ferrées ,l'enlévement de la statue de Conté .
En
effet le maire avisé par les services interéssés informe la
population que la statue de Conté devra être livrée à la fonte
en espérant qu'à la fin de la tourmente , la statue du génie
sagien reprendra sa place sur son piédestal de granit ( 5 )
Un
demi litre de vin sera remis aux gardes des voies ferrées par nuit
de présence ( 17 Mai 1942 ) .Malgré son travail au salon où les
soldats de la Wehrmacht pullulent ,mon pére se trouve réquisitionné
pour monter la garde à Lorail . Les tracts de propagande anti
nationale devront être remis à la mairie et à la gendarmerie .
En
1942 la lutte commune contre le bolchevisme s'adresse à la
conscience des Français . Les volontaires devront s' adresser à
l'office de placement allemand .
En
Août 42 ..c'est l'espoir déçu , les commandos anglo Canadiens sont
déçimés sur la plage de Dieppe . La tentative de débarquement a
échoué . A nouveau la propagande allemande se déchaine et nous
montre aux actualités du cinéma "Rex "de la ville ,la
longue file des prisonniers devant une foule consternée de Dieppois
.
Heureusement
la voix de Robert Schuman est là pour nous soutenir ...." Si
nous ressuscitons dans mille ans ....,elle sera toujours là pour
nous rappeler nos espérances et nos angoisses pendant les saisons
améres ... "écrivait Georges Duhamel
Tous
ces faits je les avais notés scrupuleusement et consignés photos à
l'appui dans un journal personnel que je me complais à lire et
relire ..
Pour
être complet ....Je n'ai jamais pu chasser de ma mémoire,le visage
furibond de la sentinelle du séminaire ,qui plantée et à demi
assoupie dans sa guérite peinte aux couleurs du Grand Reich
,allait être notre objectif préféré ...Un beau jour ,un morceau
de plâtre capricieux voltigea sur son casque ....Le feldwebel de
service n' apprécia pas ,mais pas du tout ...aussi l'ami F (
instituteur en herbe ) se" ramassa " une magistrale paire
de claques ce qui dans le contexte présent ...était presque un
cadeau !
Virés
,avec perte et fracas de notre cabane de chantier ,dissimulée dans
les broussailles nous etions dans l'obligation d'élire domicile
,cour du Chapitre pas loin des jardins communaux ,.
Monsieur
l'officier commandant la Ortskommandantur siégeant à l'hotel de
ville (6) ,place du Parquet en profita pour nous menacer et nous
rappeler sévérement par l'intermédiaire du maire et de notre
glorieux garde champêtre ,que personne ne devait franchir les murs
armés du Séminaire et de la Miséricorde . A l'appel " Halt
Wer Da "on devait immédiatement s'arrêter sous peine de
s'exposer à un coup de feu .Et pan !
Ce
qui ne nous empêcha pas deux années plus tard de soustraire avec
Claude Varnier et Pio Gassol trois caisses de ravitaillement par le
soupirail de la cave au nez et à la barbe de la sentinelle ,
absorbée par sa ronde monotone autour du grand séminaire .
S'il
y a bien un jour où nous avons dépassé les bornes c'est bien celui
là ! Et pourtant comme l'écrivait Roland Dorgelés ..." Il
n'y a que les aigris qui renient leur jeunesse et désavouent ses
joies .Moi je l'aime telle qu'elle fut avec ses bêtises ,ses écarts
,son inconscience ,ses excés ....."
Nouvel
ordre de la Feldkommandantur d'Alençon ,cette fois ..le couvre feu
à 6 heures et demi de l'aprés midi ...Etonnement de notre part
...La raison ...le sabotage de plusieurs lignes téléphoniques entre
Sées et Mortrée .
Maintenant
comment occuper nos soirées ? Il nous faudra faire preuve
d'imagination !
Pas
question de braver les ordres surtout lorsque les "mongols"
menaçants hantent nos rues à la nuit tombante...de vrais sauvages
!
( 7)
Et
aussi obligation pour les juifs de porter l'étoile jaune !
Alors
que l'immense réseau de la résistance développe dans l'ombre ses
filets , notre vieille classe de début de siécle ...aux bureaux
bien cirés mais couverts de taches d'encre et des graffitis de nos
anciens ..accapare tous nos efforts studieux .Et au dessus de nous
la moustache farouche et l'oeil convaincant de notre vieux et
respectable maréchal nous toisent de toute leur hauteur... Ce
vieux maréchal nous le respectons ! Il nous sortira de cette orniére
... malgré son âge !
Pour
le moment , comme beaucoup d'autres ,je guette avec une impatience
grandissante , l'heure de la distribution de gâteaux vitaminés .
On parle même de nous distribuer du lait !Je ne suis pas contre ...
Donc que dieu prête vie à notre glorieux Maréchal !
En
cet été 1943 ,la famille s'est spécialisée dans l'élevage du
lapin ,pour pallier aux restrictions journaliéres et améliorer
l'ordinaire .
En
cette occasion ,le pére Juglet ,invalide de la derniére guerre nous
a donc prêté un local ,dans les vieilles bâtisses qui bordent la
place du Parquet ,tout prêt de la cathédrale . Parait il qu'il
éléve des pigeons voyageurs .... clandestinement ... !En tout cas
,c'est là que réside notre réserve de pissenlits . Les pissenlits
,déjà en boutons ,à défaut d'offrir une nourriture tendre ,ont
au moins le mérite d'être gratuits . Jean et moi désignés comme
les premiéres victimes de ces exigences , " chassons" le
pissenlit dans la campagne profonde avec pour mission
supplémentaire l'approvisionnement du stock de tréfle et d'herbe
verte ....,aussi gardons nous dans le plus grand secret
l'emplacement du gisement inépuisable découvert sur la route de
Rouen, pas trés loin du calvaire .
Voilà
déjà trois années que les bottes germaniques martelent le trottoir
sous nos fenêtres et les pavés glissants de la rue Conté
.Comment s'extraire de cette torpeur paralysante ? Le seul fait de
s'opposer ,de bouger peut déclencher des forces manifestement
hostiles ,le danger se cache partout à chaque coin de rue , à
chaque encoignure ,derriére chaque porte...La patrouille veille !
Mais nous" on s'en fout " ! On ne peut même pas
appartenir aux forces de l'ombre ,alors on fait ce qu'on peut .Trop
jeunes ...quelle calamité !
Notre
vieille cathédrale domine la place ,encore hantée par le souvenir
de l'illustre Conté dont la statue de bronze a pris la direction
des fonderies du Grand Reich... mais la tête de notre grand homme
dissimulée sur le quai de la gare par un patriote a échappé à
nos occupants ..
Le
poste de T.S.F. familial est lui toujours présent ,là , prés de
la fenêtre ,dressé sur un meuble en bois ciré ,dans notre petite
cuisine qui nous sert de salle à manger .La B.B.C.avec les quatre
coups annonciateurs de " la symphonie de Beethoven " c'est
presque notre raison de vivre . Chaque soir malgré le brouillage
,alors que les aiguilles de notre "Pendastrava " style
"Art Déco " marquent 8 heures ,nous l'écoutons
religieusement en sourdine et en essayant de trouver une
signification aux messages mystérieux et codés diffusés par
l'émetteur anglais . Messages à destination des "réseaux de
l'ombre "sans aucun doute . !( 8)
Maman
en profite pour acheminer des messages dans le guidon de sa
bicyclette à rétropédalage "L'hirondelle " venant tout
droit des ateliers et manufactures de Saint Etienne . Le
rétropédalage lui permet de monter les côtes sans faiblir et sans
efforts ....enfin c'est ce qui est écrit sur la notice
d'utilisation
Pour
nous c'est presque l'ébauche d'un acte de rebellion que l'écoute
réguliére et clandestine de cette emission destinée aux nations
opprimées .Encore faut il être trés prudent ... , bien fermer les
deux portes et notre unique fenêtre ,tendre avec précaution le
rideau noir qui camoufle notre vitrine , et se concentrer pour
percevoir une voix lointaine quelquefois inintelligible et nasillarde
. Ces voix d'outre manche nous font oublier les diatribes de
propagande que nous asséne chaque soir Jean Hérold Paquis le
chantre de radio Paris .
Mais
on parle de nous enlever notre valeureux poste ....par ordre de la
Kommandantur ( 9)
Enfin
nous n'ignorons pas que des gens courageux ,des héros sans aucun
doute travaillent dans l'ombre pour nous délivrer du joug Allemand
...mais quand ?
L'arme
qui nous vengera nous l'avons enfin trouvée ...c'est notre réseau
de "résistance "à nous ! Pancartes détournées ,jet de
projectiles les plus divers sur les camions de la Wehrmacht ... , On
déchire avec l'ami Achille les affiches "Bekannmachung " à
l'abri des regards indiscrets et surtout des coups de semonces du
garde champêtre . Nous lui avons pourtant cachés son tambour pour
qu'il "nous foute la paix " mais il est intraitable
.Moustaches au vent il nous laisse aucun répit ...
Quand
au "p'tit Génie "il cherche désespérément sa
goudronneuse laissée rue du Grenier à Sel.. ..et soudainement
volatilisée ! Achille qui n'est pas en reste crie au rémouleur
furibond ,courbé sur sa machine et de passage dans notre ville "
Baisse la tête t'auras l'air d'un coureur..."
Notre
trio infernal commence à sévir chaque fin d'aprés midi à la nuit
tombante,lorsque la lune derriére les nuages commence à pointer le
bout de son nez et lorsque les rares lampadéres barbouillés de bleu
sont éteints .....A cette heure ,la ville est calme ,les choses
perdent leurs apparences, les contours deviennent moins nets et le
moindre bruit de bottes nous avons l'avantage de le percevoir.... à
bonne distance ,dans le silence de la nuit .
Pourquoi
cette rebellion ? C'est simple !.Je songe à ce vieux Ronsard ,
( c'est mon cours de 4éme ) On a décidé ...nous ,de "
cueillir dés aujourd'hui les roses de la vie ".et de ne pas
s'embarasser des contraintes imposées par l' occupant .
Un
conducteur allemand assoupi ou peut être encore le cerveau embrumé
par les vapeurs de "Schnapp"a eu la malencontreuse idée de
laisser sa vitre ouverte ...Une tomate bien mûre , subtilisée
dans les jardins communaux prés de la cour du Chapitre vint à
suivre .... une longue ,...trés longue trajectoire avant de se
désintégrer " en mille éclats " sur son volant ...
Une
poursuite éperdue ,qui nous conduisit , dans notre agreste refuge
de Robinson , prés de la ferme Desmond rue d'Argentré , en passant
par la rue Amesland descendue au triple galop . Dans notre repli
stratégique ,nous n'avions même pas réalisé que nos poursuivants
avaient depuis longtemps abandonné la partie ....
En
toute innocence ,le pére de Claude n'avait jamais pu comprendre
la cause de ce mystére propre à son jardin ...le seul qui ne
donnait pas de tomates ... Le climat ? peut être !
Il
faut avouer que ce n'était pas trés fûté de notre part en cette
période de disette et de pénurie ,....
Claude
et Pio sont deux sprinters de bonne classe et moi je représente le
club sur 300 métres dans ma catégorie . Nos poursuivants avec leurs
lourdes bottes ferrées et cloutées à trainer n'ont aucune chance
.. notre pointe de vitesse bien aiguisée est suffisante pour créer
la différence .
Aprés
avoir été victime du naufrage de l'année sur "le cour"
parmi les roseaux et les nénuphars ,anéantissant l'outillage des
cantonniers , Jean a maintenant , la bonne habitude de "sévir"
sur la place du Parquet ...dans un monde plus pacifique .C'est le
roi du palet ou plutôt de la "pignoche " . Pour être plus
explicite il écume tout le quartier d'un coup droit infaillible et
dévastateur et ruine les espoirs de tous ses concurrents
....adultes compris . Mon pére s'étonne de le voir rentrer chaque
soir ,les poches pleines de monnaie sonnante et trébuchante ,des
piéces frappées de la francisque ...et même des marks !
Moi
les marks je les récupére au salon d'hommes ...En effet pendant la
période de vacances scolaires je suis le balayeur de service et je
me fais un devoir de rassembler dans le placard sous la vitrine , les
cheveux de toutes nationalités . Ceux ci doivent être réutilisés
pour fabriquer des vêtements à nos occupants ? Pénurie oblige !
Je
lis dans le journal local " Rien ne se perd . Dans une usine de
récupération ,vos cheveux mesdames deviennent de ravissantes
pantoufles et de soyeux tissus "
En
fait notre salon aura vu "défiler" des militaires de
toutes nationalités ... les Français des grandes manoeuvres de 1938
et de ....l'exode ,les "tommies " de 1939 ,les allemands de
tous grades ,du feldwebel à l'arrogant oberstleutnant , les
"mongols " de Georgie , américains et anglais à l'affût
du "Chanel number five " et même des canadiens australiens
et néo zélandais du Commonwealth .
En
fait ce fut une époque pleine de tragédies et de faits divers ..
Un
million et demi de prisonniers dans les stalags ,avec un maréchal
apparaissant partout ,sur les timbres ,les affiches ,les journaux
....,.
Une
ére de privations, du topinembour à volonté mais aussi des cartes
de rationnement .Au fait vu mon âge je suis J .3
,.....
je suis donc habilité à " traquer " le doryphore dans ses
moindres retranchements avec les classes scolaires .
Les
autos roulent au "gazo" . Un bas révolutionnaire à base
de teinture fait son apparition avec les chaussures à semelles de
bois .
Sur
les affiches on lit " fabriquez vous mêmes vos combustibles et
votre savon .!"
C'est
le retour à la terre et la jeunesse doit se former sur les
chantiers ....mais maman ne déconseille de suivre le mouvement !
On
parle de "collabos ",de passeurs de la ligne de démarcation
,de marché noir ,.d'éxécutions ..... La rafle des Juifs au vel
d'hiv ! L'armée de l'ombre prend corps .
Combien
d'années encore avant une libération vraiment hypothéthique ?
NP
97
Aprés
réflexion j'estime que ces extraits de mon journal de l'occupation
retracent la période la plus sombre , la plus humiliante de la vie
millénaire de notre petite ville . Quatre années que l'on a envie
de rayer de son histoire .
Il
me semble en effet que la maniére dont notre ville a vécu à
l'heure allemande entre Juin 1940 et Août 1944 est sans exemple
dans le passé et sans équivalent au même moment . Jamais un pays
n'a été aussi totalement ,aussi durablement subjugué et comme
dénaturé par l'ennemi vainqueur .
Deux
modes de vie totalement distincts se sont mis en place . Un mode de
vie dicté par l'occupant et fait d'injonctions ,d'interdictions ,de
sanctions ,d'autorisations au prix d'une soumission ,d'une
résignation ,et d'une crainte permanente .
Et
la façon de vivre de notre jeunesse ....,faite de désobéissance
,de réglements détournés ,d'irrespect ,et s'alimentant tout
particuliérement d'esprit revanchard ,de ressentiments ,de
moqueries envers l'occupant .C'était notre seule arme à nous ?...
Celle de nos ainés opérant dans l'ombre fut celle de l'action et
d'une résistance héroique
En
ce qui me concerne ...le grand regret fut surtout d'avoir été trop
jeune !
Notes
du texte
(1
) Trouville
L'occupation
allemande interrompra nos habitudes de vacances et notre séjour de
rêve. Il ne peut être question de rejoindre Trouville ,toutes les
issues bordant la plage sont murées . Un seul passage entre le
casino et le Chattham permet encore la vision des eaux sombres et
écumeuses de la Manche .
Quand
au rêve américain il nous habite dés que nous tentons de le saisir
par l'imaginaire il me faudra attendre le début des années 60 pour
partir à l'assaut des deux Amériques .
(
2 )Extrait de presse du 7 Juin 1940 concernant Sées
La
petite cité épiscopale a connu d'inimaginables scénes de pillage
et la rue la plus commerçante a vu tous ses magasins visités et
vidés de fond en comble . Là également les autorités possédent
les noms de personnes ayant participé à ces mises à sac .
N.P.97
On constate que la date de cet extrait de presse est antérieure à
l'arrivée des allemands dans notre ville le 17 Juin ,donc les
pillages n'ont pu être exerçés que par des bandes menaçantes de
Français ,des réfugiés ou des soldats en fuite pendant la période
de l'exode ,contre lesquels le maire ne put rien .
Les
Allemands à leur arrivée dans notre ville confirmérent notre maire
dans ses fonctions et lui donnerent plein pouvoir pour organiser la
police de la ville à l'aide de vingt hommes munis d'un brassard
blanc .En cas de probléme ,notre maire plein de courage , proposa de
mettre son nom en tête de liste des otages .
Comme
tous les commerces ,le salon de coiffure de notre voisin Alfred
Frémiot fut également pillé . Entrepreneur de transports,
rattaché au groupe B.O.A. de la résistance locale en Janvier 1943
il sera arrêté le 12 Juillet 1944 et fusillé le 9 Août de la
même année à L'hôme Chamondot avec Jean Mazeline .
Le
docteur Melun surnommé "le médecin des pauvres " notre
autre voisin qui possédait un droit de passage dans notre cour sera
interné à Drancy , et disparaitra en déportation à Auchswitz en
Décembre 1943
(3)
Dans
les années 50 ,alors que la France était encore maitresse d'un
vaste empire colonial ,j'ai pu survoler et explorer avec notre lourd
hydravion Sunderland les côtes africaines ....des sables du désert
de Mauritanie et du Rio de Oro aux profondes et impénétrables
forêts intérieures de la Guinée ,de la Sierra Leone et du Libéria
.Mes rêves de jeunesse comménçaient à prendre forme ...
(
4)
Le conseil municipal de Sées a été informé (16 Avril 1941 ) des
dénonciations qui ont été faites auprés des autorités
allemandes ?.Ces accusations fondées ou non risquent d'occasionner
à ceux qui en sont l'objet des ennuis qui peuvent être graves et
attirent sur la population entiére ......le mépris des occupants
Argentan
12 Novembre 1943
Recrudescence
des dénonciations écrites sous l'anonymat qui s'accumulent dans les
bureaux de l'autorité allemande : listes noires ,maisons de commerce
à boycotter ,attentats à l'heure "H" ...
(
5) Conseil Municipal du 16 Décembre 1941 et Mars 1942
M.le
Maire informe qu'il a été avisé par les services interéssés que
la statue de Conté devait être livrée à la fonte et espére que
lorsque la tourmente sera passée ,la statue du grand génie sagien
reprendra sa place sur le piédestal désert .
En
fait cette statue n'a jamais repris la place que la municipalité
lui avait choisie
en
1840 . La tête séparée du tronc se dresse ...., sur une stéle de
granit prés de notre maison à l'angle de la rue Conté et de la
place du Général de Gaulle ( ex place du Parquet )
(6)
Journal du 30 Avril 1943 ; Extrait de presse
Personne
ne doit franchir les murs armés du séminaire ,ni ceux du 49 rue
d'Argentré . Il est interdit de descendre dans les abris creusés
dans les cours . A l'appel " Halt der wa ",on doit
immédiatement s'arrêter sous peine de s'exposer à un coup de feu
...
(
7 ) Je n'avais jamais connu la raison de ces brutales exigences
jusqu'au jour où un extrait de presse dans le journal local du 7
Novembre 1940 attira notre attention .
Plusieurs
actes de sabotage dans la région de Sées Mortrée imposérent une
.... interdiction de sortir des maisons entres 18 heures 30 et 7
heures du matin sous peine d'arrestation .
Les
lignes téléphoniques seraient gardées nuit et jour par des
sentinelles fournies par la population civile ( Feldkommandantur
Alençon 29 Oct 1940 )
(8)
Les " Ostruppen" ( Troupes de l'Est )regroupent des soldats
recrutés dans les camps de prisonniers de l'armée rouge et qui
opérent à partir de 41 42 sous uniforme et commandement allemand
. Plusieurs surnoms leur furent donnés ...cosaques ,mongols ,tatars
etc ...
(9
)Un groupe de résistants opére dans l'ombre ....de nos forêts ...
Edouard
Paysant , chef d'entreprise et notre directeur du club,responsable du
B.O.A. pour le département de l'Orne est assisté par de nombreux
sagiens que nous connaissons ...mais dont nous ne soupçonnons pas
l'action clandestine ...les quatre gendarmes de Sées ,l'adjudant
Tual Georges ,Bouyer Berthy ,Collet Francis ,Daniel Jean , Mazeline
jean instituteur au Cours complémentaire , Frémiot Albert notre
voisin , Edouard Cercueil habitant rue Saint Martin ,Fossey René
l'équarisseur , ,Ralu ,etc .. Pas un seul instant nous ne pouvions
deviner l'existence de ce réseau dont les acteurs gravitaient
autour de nous et les dangers auxquels ils étaient confrontés .
Les
messages ,nous les écoutons chaque soir sans en connaitre la
signification...Ils sont destinés aux résistants des environs et
l'intervention a toujours lieu en période de pleine lune dans la
nuit suivant le message .Les armes récupérées aprés le
parachutage par exemple aux "Rouges Terres "et transportées
par Albert Frémiot ou René Fossey sont ensuite cachées au
Bouillon à la "Maison verte " chez Colonna d'Istria ,en
attendant leur transport et leur abri définitif.
Edouard
Cercueil cacha deux tonnes d'armes sous sept rangées de paille dans
le hangar de sa ferme 30 rue Saint Martin . Lieu où fut d'ailleurs
installé un poste emetteur qui faillit être identifié par les
camions "gonios " allemands .
Par
exemple les messages "Les mouchoirs sont en caliquot "
"Emilienne a une belle montre " La vigne abonde en France
"seront destinés au groupe B.O.A. de Tanville (chef de
terrain Tessier pére ) .Groupe qui se distingua par son activité au
mépris de tout danger .
(
10 )En effet depuis janvier 1941 ,le maire avait réussi à
soustraire les sagiens à cette exigence de l'occupant et à en
retarder l' échéance .Mais malheureusement notre poste de TSF nous
sera définitivement enlevé début 1944
Ce
jour de l'independence Day ......dans l'Orne !
Revenons
à cette affaire de Belfonds ! C'est en fait le but que je me suis
assigné ,celui de reconstituer les faits le plus fidélement
possible aprés cette triste période 40 43 .
Nous
sommes donc là , en ce beau dimanche ensoleillé du 4 Juillet 1943
....sur le stade des Ormeaux ,attentifs aux consignes de notre
entraineur .Un stade plutôt vétuste mais dont la qualité des
installations rudimentaires n'entame en rien notre rage de vaincre .
Avec
Jean Mazeline on découvrait en cours d'année scolaire les
secrets de la méthode Hébert ...Dynamique et sportif dans l'âme il
exerce sur nous une fascination sans failles .
C'est
ausi notre professeur de géographie et d'anglais au cours
complémentaire de Sées .
L'année
scolaire 42 -43 est maintenant terminée et les brumes épaisses des
grandes villes industrielles de l'Angleterre , se sont estompées et
font aujourd'hui , partie des souvenirs .On s'entraine pourtant à
prononcer correctement .....avec l'accent .... la langue de
Shakespeare . Middlesborough .....ce n'est pas si simple !Mais le
Carpentier Fialip du cours de 4 émé ,c'est déjà du passé !
Malgré
ses brouillards et le fameux "pea fog " de Londres sur la
Tamise ,cette Angleterre continue de nous faire rêver ....le
channel à traverser ... ce n'est pas la mer à boire ! Maman en
parle souvent ,c'est simple ! il suffit d'entrer en contact dans le
plus grand secret avec un pêcheur volontaire de l'ile de Batz pour
tenter la traversée sur un chalutier et rejoindre les blanches
falaises d'Albion .
Miss
Canel le prof d'anglais familial ,et diplômée de l'université de
Cambridge nous enseigne déjà les premiers rudiments de la langue
et semble nous inciter fortement à tenter l'aventure .Elle parle de
l'Angleterre comme d'un paradis de calme et de prospérité .Prise
au piége de l'invasion de notre territoire dans notre verte
Normandie ,elle donne des cours particuliers pour garnir ses fins de
mois .
Enfin
nous les jeunes on est prêts à tout ,même traverser le channel à
la nage ....s'il le faut !
L'année
scolaire est interrompue ... Jean Mazeline cesse les cours
prématurément à la fin de l'année scolaire alors qu'il enseignait
depuis Octobre 1942 . La raison nous l'ignorons .
Il est l'un des clients de notre salon et mon pére n'a pas cherché à connaitre la cause de ce départ inopiné .On parle de S.T.O. ...de maquis ! Ce sont des mots nouveaux qui reviennent souvent dans les conversations des adultes . Nous on écoute et on se tait ! On sait qu'il y a là ....quelque chose de mystérieux .
Il est l'un des clients de notre salon et mon pére n'a pas cherché à connaitre la cause de ce départ inopiné .On parle de S.T.O. ...de maquis ! Ce sont des mots nouveaux qui reviennent souvent dans les conversations des adultes . Nous on écoute et on se tait ! On sait qu'il y a là ....quelque chose de mystérieux .
Aujourd'hui
,le ciel est bleu presque sans nuages ....,un temps pour la baignade
..Mais la piscine de la ville ...n'est elle pas comme l'Arlésienne
!
....On
en parle toujours mais on ne la voit jamais !
Voilà
six mois avec Edouard Paysant ,je mesurais chaine d'arpenteur à
l'appui ,les dimensions de notre futur ....stade nautique
La
piscine sera là ...sur le terrain de Baskett ... à cet endroit
précis . Des images... des eaux bleues , deux plongeoirs ...le rêve
!
Oublié
...les eaux glaciales de l'Orne couvertes de roseaux et le moulin
d'Escures avec sa vieille roue à aubes ... l'étang Sauvager
réminiscence des carriéres de Fontaineriant et l'image floue des
wagonnets , figée dans les eaux troubles pour l'éternité .
Les
Allemands nous ont pourtant rejoint dans ce lieu caché dans la
verdure ,endroit presque ignoré des Sagiens sur "la route des
Choux" . Pour faire sortir les quelques poissons de cet étang
abandonné nos occupants pratiquent avec ferveur la délicate
....pêche à la grenade ...
Quand
au vestiaire du stade il faudra se montrer trés prévoyant . Une
simple barraque en bois vétuste et délabrée ... Elle nous isole
partiellement des regards indiscrets , avant les affrontements
hebdomadaires ,propres aux matches de Hand Ball et aux réunions
d'athlétisme... comme celle d'aujourd'hui !
Malheureusement,mais
trop souvent ,nous devons laisser la place sur le stade aux ébats
des SS et des soldats de la Werchmacht...Eux se chargent de
prendre possession des lieux dés qu'une rencontre inter armes est
organisée ."La force prime le droit " et nous devons nous
incliner en silence ...pleins d'humilité mais la rage au coeur ;
Dans ce cas nous attendons patiemment que le terrain soit libre
avant d'affronter l' équipe adverse .
Aujourd'hui
Dimanche 4 Juillet 1943 entrainement d'athlétisme ...Soudain ...Au
dessus de nos têtes un grondement assourdissant . Mais rien de
surprenant ... Nous sommes en effet accoutumés aux passages de
centaines d'avions se dirigeant de jour ou de nuit vers leurs
objectifs respectifs . Pour nous ce grondement familier c'est
l'inquiétude mais aussi l'espoir ....Pourquoi ? parce que nos nuits
sont hantées réguliérement par ce bruit sourd , lancinant
..Avions alliés ? sans aucun doute ! Hynoptisés par le néant
vertigineux de la voûte céleste nous regardons passer indéfiniment
,hauts dans le ciel ,ces points brillants qui nous font rêver .
Combien d'années encore à vivre sous la botte germanique ?
Notre
France occupée nous semble vraiment une forteresse imprenable !
Mais
c'est à peine ,ce dimanche , si on léve la tête pour observer les
lourds quadrimoteurs étoilés de la flotte aérienne américaine
,retour de mission et ,groupés à plus de 8000 métres d'altitude
dans une mer de nuages clairsemés .Il faut dire que depuis le début
de l'année les offensives aériennes s'intensifient ...
Les
escadrilles de lourds bombardiers , spectres lointains ,volant aile
dans aile se dirigent vers l'Angleterre ,venant du Sud . Curieux
...., ,totalement isolé ,....un quadrimoteur américain , se traine
désespérément à basse altitude, mille pieds peut être !Un longue
trainée noire dans son sillage . Touché par la D.C.A. ?
Apparemment
l'avion en détresse prend la direction ouest ...Vraiment il
semble mal en point ... et pourquoi cette direction ?
Des
corolles blanches apparaissent dans le ciel bleu ...une ,deux ...
Peut être huit au total .... ,
Un
saut désespéré et les occupants de l'avion sont emportés
successivement dans la direction Sud Est ( vent Nord Ouest ) vers une
zone délimitée par les villages de Belfonds ,Condé le Butor ,La
Cailleterie ,Saint Laurent et Saint Clair . Haies vives et chemins
creux , pâturages verdoyants ,vieilles fermes...mais aussi les
méandres de l'Orne aux eaux transparentes qui serpente dans ce
coin de verdure alimentée par la Thouane et la Senneviére .
Il
nous arrive de découvrir régulierement lors de nos escapades et
aprés les passages répétés des escadrilles de bombardiers ,les
champs et les prairies jonchés de ces bandes métalliques
argentées trés fines et entrelaçées .Chacun émet des hypothéses
et n'ose toucher à ces mystérieux objets tombés du ciel . Leur
découverte dans la rosée du matin aprés le passage des bombardiers
nous laisse trés circonspects .
Les
tracts , de leurs larges taches blanches disséminées dans tous
les environs attirent notre attention ...U n regard trés discret
vers tous ces papiers qui jonchent l'herbe verte .Vite nous en
prenons connaissance ... ,mieux vaut ne pas les garder sur soi !
En
fait je me sens redevable d'une grande admiration pour cette "armée
du ciel " puissance impressionnante ,dont nous espérons le
miracle tant attendu ...la délivrance !
Je
ne me pose aucune question ... Dés l 'apparition des corolles toutes
blanches j'abandonne précipitemment le stade et les membres du
club . , A toutes pédales je fonce vers le lieu présumé du point
de chute des occupants de l'avion . Mais je ne suis pas seul ...Avec
moi un Sagien de 16 ans environ ...que je connais à peine et qui me
dit travailler chez le maréchal ferrant dans les Halles . Il
m'assure connaitre parfaitement les lieux ...
Et
moi donc ,....nous sommes tout prêt du moulin d'Escures ,le lieu de
nos ébats nautiques depuis trois années avec la colonie Espagnole
,lieu où il est difficile sinon impossible de trouver dans l'eau
glaçée un espace libre parmi les nénuphars ou les roseaux .
Un
lourd nuage de fumée noire emplit le ciel et brouille l'horizon
...noir comme le cauchemar qui semble s'abattre sur notre petite
ville ......l'avion vient de s'écraser quelque part en forêt .
La
route de Saint Laurent ...un petite route ,presque un chemin ,des
champs bordés d'aubépine ,de noisetiers ,de buissons de mûres ,
d'épaisses haies verdoyantes . Un paysage familier que nous
empruntons réguliérement pour nous rendre à notre moulin .Tout
prés le "miel de l'abbé Bisson .."c'est là que nous
l'achetons depuis des années .....
Un
sprint fou sur ma vieille bicyclette allemande au cadre gigantesque
..et au guidon dominateur ....les pneus n'en parlons pas ,un vague "
ersatz "de carton bouilli qui m'oblige à porter en permanence
dans ma sacoche,...... rustines ,démonte pneus ,tube de dissolution
...
Soudain
devant nous à cinquante métres à peine ,sous nos yeux éberlués
,une corolle blanche se détache ...descend lentement ,. Au bout du
parachute ...,un occupant de la forteresse ...,dont la silhouette se
balance et s'agite en tous sens ....dans le but je le suppose...
d'orienter son atterrissage vers un point précis . Enfin le
"parachutiste " touche le sol .L'atterrissage semble plutôt
rude ...Serrant à pleines mains les suspentes de son parachute , il
réussit désespérément à rassembler la toile qui paralyse ses
mouvements .
D'un
signe impérieux ,un doigt sur la bouche il nous impose le silence .
Pétrifiés
sur place nous ne savons que faire, laissant le temps au rescapé de
se sauver à toutes jambes ..sans même se retourner .
La
même pensée nous rejoint ...D'un bond nous sommes dans le fossé
rassemblant les différentes parties du parachute ...suspentes
,mousqueton ,un sac kaki ,et un couteau .Un vrai poignard !En
quelques minutes le parachute est découpé en trois morceaux ...un
pour maman ,l'autre ... pourquoi pas pour ma grande soeur ? Dame ! un
parachute de nylon ou de soie c'est littéralement un don du ciel en
ces temps de sévére restriction et un souvenir pour les témoins
de l'arrivée d'un " chevalier du ciel " venu d'un autre
monde .....,celui de la liberté .
Dans
une année le mariage avec Raymond si les événements le permettent
.
(NP
97 ).
.Raymond
est le dépanneur électricien attitré des carriéres de Chailloué
. Son expérience professionnelle ,lui vaut d'être retenu sur le
chantier par les impératifs de son travail et non pas envoyé
vers des cieux moins cléments en territoire Germanique . Sur notre
place c'est le grand désert ,couvre feu oblige ...Pas un trait de
lumiére . La cathédrale projette son ombre dans le silence de la
nuit .Raymond quitte discrétement ,à l''affût du moindre bruit
,notre domicile de la place du Parquet pour rejoindre Chailloué à
bicyclette. Un coup d'oeil à droite ,un coup d'oeil à gauche ...pas
de bruit de bottes ...la patrouille est passée .
Lenz
,responsable de l'organisation Todt régionale ,ex commandant de la
Lutwaffe dirige avec autorité les carriéres ,secondé par Mr
Bastin et Bouland
En
fait l'appel au S.T.O. concernait les jeunes gens nés entre le 1er
Octobre 1919 et le 31 Décembre 1922 .
MM
Bastin et Boulan (Extrait du fascicule " Les habitants du canton
de Sées se souviennent .....) ont eu ce mérite particulier de
protéger bon nombre d'employés des carriéres leur évitant ainsi
un séjour forçé Outre Rhin .
L'extraction
des matériaux des carrieres de Chailloué participera à
l'élaboration du blindage de béton dont l'organisation Todt a
pourvu les sombres cathédrales marines imperméables à poutes les
bombes d'avions .Le mur de l'Atlantique ,un mur de béton
infranchissable ,que rien ne saurait faire céder .
Au
loin ,des bruits de moto ,de camions ,des hurlements ,des ordres
...les Allemands à la recherche des rescapés de la forteresse ,
sont aux abois sur la route de Saint Laurent et ont mobilisé toutes
leurs forces vives pour établir des barrages routiers et des
contrôles de police . Ils crient comme des damnés . .
,Cachés
dans un fossé depuis une heure interminable ,protégés par une
épaisse haie nous sommes trés absorbés par notre tâche .Un
morceau ...deux morceaux ...le troisiéme restera là où il est .
Soudain
des pas dans l'herbe ...on sursaute ...Deux civils s'avancent vers
nous Apparemment très surpris par notre présence dans ces lieux
trés surveillés ils surgissent sans crier gare .
Je
reconnais Charley et un agriculteur des environs ....,Carbonnel .
"Que
faites vous là " ?
"
Nous rien ...on passait par hasard "
Ont
ils aperçus notre parachute ,objet de la convoitise de tout un
régiment de la Werhrmacht ?
"En
tout cas restez prudent ,les allemands courent la campagne et
gardent le passage à niveau de Saint Laurent "
NP
1997
En
fait Charley sautant sur sa bicyclette et venant de Bois Roussel
,était arrivé sur place pour proposer ses services .Il se heurtera
au propriétaire du moulin d'Escures Renard qui ,réticent refusera
de lui donner des informations concernant les lieux d'atterissage des
rescapés . Faisant valoir sa condition d'Anglais ,son
interlocuteur soudain mis en confiance acceptera de lui fournir
quelques indications .
Charley
rencontrera ainsi l'aviateur ,blessé et abrité sous un pommier .
Celui là même qui était entré dans la ferme en quête de soins .
Appuyé sur la margelle du puits ,il essayait d'extraire une balle
entrée dans la cuisse .Charley put ainsi converser avec
l'aviateur en piteux état .
Abandonnant
son vélo ,Charley revint ensuite à Sées sur le tan-sad de la moto
de l'adjudant Tual aprés que le docteur Lemeunier de Mortrée ait
été prévenu par les résistants de Belfonds
Georges
Carbonnel qui accompagnait Charley ,appartenait bien sûr au réseau
de résistance local .
Les
allemands en effet ,fouillent les environs.... buissons ,bosquets,
jardins rien ne semble pouvoir échapper à leur ratissage et
pourtant !
Nous
laissons sur place le harnais et le sac kaki avec ses suspentes
,sans oublier d'emporter les deux morceaux qui nous intéressent
Comment
les cacher ? Simple... il suffit de les enrouler soigneusement à
l'intérieur de notre blouson...Nous reprenons le chemin du retour
avec l'apparence plutôt grotesque du "bonhomme Michelin "
Au
passage à niveau de Saint Laurent ,c'est l'agitation .Un feldwebel à
la face cramoisie ,hurle des ordres et controle tous les civils
.Allons nous faire demi tour ?
Nous
descendons de vélo avant de subir le contrôle ...Hésitations
...Trop tard .....En conclusion nous prenons le risque de passer
...Pas un regard ..Ils nous ignorent totalement !
Arrivé
place du Parquet je camoufle sans délai le morceau de parachute
dans un coin du grenier ,à l'abri des regards indiscrets et des
questions embarassantes .Avec les parents on ne sait jamais !
Sur
la place du Friche c'est la fête sous les marronniers . . Un manége
d'auto scooter concentre l'attention de tous les jeunes du pays
Le
camarade inconnu n'a t il pas l'idée de faire quelques tours de
manége ,fier comme Artaban .Imprudemment il laisse dépasser de sa
poche un morceau de tissu blanc..facile à identifier !
Cette
imprudence n'échappe pas à la vigilance des soldats de la Wermacht
toujours aux aguets.Ils se ruent sur la piste... et mon compagnon
d'un jour ... se trouve embarqué manu militari vers une destination
inconnue . Plus jamais je n'entendrai parler de lui ...
NP
1997
Je
n'ai jamais su la conclusion de cette histoire ,mais l'ouvrage "les
Cinq cents déportés de L'orne " mentionne plusieurs années
aprés ,la déportation d'un jeune sagien de 17 ans G...Roger
apprenti maréchal à Sées (mort dans une prison en Allemagne le 18
Mars 1945 ). Est ce lui ?
La
similitude de certains faits me permet aujourd'hui de l'affirmer ...
Revenons
sur les lieux du drame ...les Allemands en garnison à Sées arrivent
à Belfonds et recherchent les rescapés toute l'aprés midi de ce
dimanche .Le soir aucun prisonnier n'a été fait ,aucun parachute
retrouvé .Les allemands comprennent qu'il y eut complicité de la
part des gens du pays .Personnellement je n'arrive pas à saisir
comment cette armée supposée bien organisée ait pu se laisser
ainsi dépasser par les événements .Les rescapés de la forteresse
se sont littéralement volatilisés ....
Sur
les lieux du crash ,le lundi 5 Juillet ,je réussis à prendre
quelques photos des corps recouverts d'un drap ,des deux aviateurs
tués dans cet accident et aussi d'une partie des débris de l'avion
.
Un
berger a été témoin de la chute de l'un des aviateurs ,tombé
,parachute en flammes au milieu du troupeau de moutons qu'il gardait
. Pris de panique il s'est enfuit .
Lors
d'une partie de pêche , mon pére et jean découvriront incidemment
,quelques jours aprés ,au milieu du cours d'eau " la
Senneviére "une partie du train d'atterrissage de l'avion et
de nombreux débris issus du crash .( La Senneviére est un cours
d'eau situé à 2 kilométres à l'ouest de Belfonds .à proximité
de la Philippiére ).
Curieusement
les parents achéteront une petite maison au Pont Saint Lin ( Viager
de Madame Béziers ) à proximité de Mortrée et du lieu de crash de
la forteresse . La Senneviére passait au fonds du jardin ...et aussi
quelques truites en quête de tranquillité et de verdure
Deux
mois plus tard ,convaincu par les arguments de la conseillére
familiale , je fais mes débuts de potache au collége Mézeray d'
Argentan , . Dans l'insouciance de ma jeunesse et devant les
impératifs de mes préparatifs de collégien ,je perds
pratiquement de vue les acteurs et les conséquences de cette série
de tribulations .Je vis dans un autre monde ....plus prosaîquement
je prépare le bac en entrant directement en 3eme
.Je
découvre que la vie n'est pas un long fleuve tranquille ,c'est une
bataille ...comme l'histoire ! Enfin chacun son " Everest "
!
Mais
j'apprends avec le temps ,que cette affaire de Belfonds s'est
transformée en véritable drame pour notre petite ville...Cinquante
personnes arrêtées et interrogées ,certaines torturées ....Vingt
personnes déportées connaitront l'enfer des camps de
concentration ...
Cinq
gendarmes , plusieurs habitants du village , la famille d'Edouard
Paysant ,..parents et enfants ...
La
délation a fait son oeuvre ...Plusieurs dénonciateurs portent la
responsabilité de ces déportations . Tout cela nous le découvrirons
dans les mois à suivre ,mais sans connaitre réellement les
raisons et les enchainements qui ont conduit à cette tragédie .
A
Argentan , dans l'ombre de nos murs , le soupçon de l'existence
d'un réseau de résistance à notre porte commence à poindre ...
Pierre
Jacquot c'est notre pion ....ou plutôt notre maitre d'internat .De
haute stature c'est le demi centre et le capitaine de notre équipe
de foot... il dirige le jeu avec compétence et autorité .Mais pour
le moment il nous aide surtout ,lors des soirées d'étude à
résoudre nos problémes de fonctions et d'équations ,savemment
distillés par le prof de Math et que sais je encore ? Reçu au
concours d'entrée de l'Ecole de l'Air de Salon de Provence ,il se
voit dans l'obligation d'attendre des jours plus cléments avant de
faire ses premiers pas d'aviateur .
Aucun
soupçon sur les aléas d'une vie clandestine nous vient à l'esprit
.Pierre jacquot fait partie de notre vie de tous les jours ...celle
de collégien ....
NP
1997
Pierre
Jacquot ,24 ans ,sera abattu ,lors d'une embuscade ,par les
allemands qui tenaient la forêt de Bonsmoulins à Moulins la Marche
, le 17 Août 1944 . La stéle du monument érigée à l'entrée du
village ,route de Laigle est émouvante en raison de sa croix de
Lorraine ,blanche ,en bois accompagnée du V tricolore de la victoire
.
Ce
que nous ignorons ,nous collégiens polarisés par nos études
studieuses ,c'est que Argentan situé au carrefour de grandes voies
ferroviaires et routiéres est considéré comme le coeur et le
cerveau de la résistance ornaise du fait des incessants passages de
troupes et de matériel .
En
ce qui me concerne ,chaque fin de semaine ,malgré les menaces des
bombardements et les déboulonnements de rails je prends le train
avec le risque de.... prendre au retour la camionnette postale au
gazogéne le lundi matin à l'aube . Départ laborieux assuré... .
En
effet la gare de Surdon est trés menaçée . Juste avant mon
départ définitif du collége en raison des événements ,elle a été
sérieusement bombardée .Un avion est passé en rase mottes puis a
mitraillé les voies tuant le chauffeur ,le mécanicien et le chef de
gare . De nombreux sabotages sur la voie ferrée ,....aussi mes
parents m'ont ils incité à reprendre promptement mon vaillant
coursier des grands jours .....ma bicyclette grand style ! . Je sais
que je dois m'attendre à une crevaison tous les dix kilométres ,
...
Nous
apprenons que de nombreux habitants fournissent des renseignements
au Docteur Couinaud et au carrossier Montebran . Des rendez vous
secrets se tiennent rue des Vieilles Halles chez notre principal
Robert Dugué ,là où chaque jour ,nos ébats de potaches ménent
grand train dans un réfectoire où la frugalité des repas nous
laisse sur notre faim . Les batailles à la purée de pois font rage
...des stalactites insolites pendent lamentablement au plafond .
Pendant
ce temps ...un réseau mystérieux prend furtivement naissance à
notre porte ...et tout un peuple d'ombres surgit du néant ...
NP
97
La
gestapo veille . Une ombre redoutable plane sur la ville ....le
traitre Jardin .
Le
14 mai 1944 sera un jour néfaste dans les annales de la résistance
d'Argentan .Elle sera en partie décapitée . Notre principal
Robert Dugué et d'autres personnalités seront déportés en Mars
1944 avant les terribles bombardement de début Juin .
"
Extrait journal local "
Champ
de course d'Argentan le 14 Mai 1944
Un
peu avant la derniére course , les soldats allemands armés de
mitraillettes ferment les entrées et gardent toutes les issues
possibles . La foule ainsi canalisée va se trouver en face de celui
que tout Argentan et le département honnissent pour son activité
criminelle ,le traitre Jardin dont la famille exploitait l'hotel de
la Belle Etoile .Encadré de sous officiers ,revolver au poing ce
pâle dévoyé à la solde de l'ennemi va demander les papiers de
tous les suspects ,qu'il vérifiera minutieusement . Quelques jeunes
ont réussi en rampant à s'échapper dans les champs de blé voisins
. Les véhicules en attente partent pour une destination inconnue
...Leurs occupants sont ceux qui n'ont pas eu le temps de s'évader
.....
A
la rentrée d'octobre 1944 ,je retrouverai mon "lit cage"
de collégien ,ma caisse à livres fabriquée par un menuisier
sagien ,une petite partie de mon journal de bord ,et mes livres de
cours ... reposant pêle mêle ,au fond d'un cratére de bombe . La
tourmente des bombardements des premiers jours du débarquement a
tout bouleversé ... L'immense salle des fêtes de la mairie aux
lustres scintillants ,transformée en dortoir ,a pratiquement disparu
dans ce cataplysme .
"L'institution
Jeanne d'Arc "école où étudie Maddy (....que je n'ai pas
encore découvert ...) a été anéantie ,sauf les gros murs , par
un incendie qui dévora tout le quartier avoisinant le quartier
Saint Germain .
Le
principal Antoine remplaçant Robert Dugué déporté à Ravensbruck
,prévoyant le drame et devant l'inquiétude persistante des parents
avait eu la bonne idée de nous faire évacuer les lieux
précipitemment avant la date fatidique du 6 Juin .
C'est
d'ailleurs là que commençe mon épopée "Bursard " (
Mon journal de Juin 1944 au 18 Aout 1944 )
,une
tranche de vie de ma jeunesse difficile à oublier
Ce
4 Juillet 1943
Je
ne suis pas un historien mais un simple témoin ,curieux de
remettre en forme les tenants et les aboutissants d'un drame passé
dans une petite ville de Normandie où j'ai vécu , et dont les
péripéties se sont noyées dans la nuit.... des cinquante années
déjà écoulées . En 1994 la France entiére se prépare à
célébrer l'anniversaire de la libération . Dans la petite ville
de Sées où je résidais , les anciens se rappellent les heures
sombres de l'occupation et le drame de cette forteresse volante
égarée , événement qui a marqué les mémoires et les esprits des
habitants
Dans
ce contexte ,j'ai tenté en reconstituant laborieusement les faits
,de rendre mon texte le plus objectif possible ,sans rester
impassible devant l'événement et le déroulement des péripéties
. Il faut avoir ressenti les angoisses et les fatalités de l'époque
que l'on relate ,non pas certes pour en reproduire les relations
passionnelles mais pour y puiser la force de recherche de la vérité
. La vérité , qui en histoire est toujours bonne à dire ,est
rarement facile à découvrir et à expliquer .Pour y voir clair
,j'ai tenté d'appliquer une méthode stricte de recherches , à des
événements passés qui semblaient aujourd'hui indécis et fluides
. Par prudence je me suis abstenu ,volontairement, de tirer des
conclusions définitives qui risqueraient d'être remises en cause
par la suite .
Remettre
en ordre les documents et recouper les témoignages restera mon but
essentiel . L'approche de cette vérité nécessitera le contact
direct avec les hommes avec le concours desquels se sont déroulés
les événements et la connaissance des lieux .Ces lieux je les
connaissais , le bocage normand ,les haies ,les riviéres ,...un
paysage familier ! Les habitants ....des villageois attachants
,patriotes ,prêts à aider ,à secourir , et à se sacrifier pour
une cause quels que soient les risques .
Le
contact ,avec la terre et les hommes , est en fait lent et malaisé
à établir .Il est pourtant nécessaire .Il est même pationnant
et remet si l'on peut dire , le conteur dans le bain des événements
qu'il relate .
Pour
relater les faits ,il faut tout passer en revue ... faire appel à
plusieurs catégories de sources qui procurent des résultats
inégaux mais indispensables ...., les témoignages imprimés , les
témoignages verbaux ,les documents provenant d'origines les plus
diverses ,éviter de tomber dans les anecdotes tout en conservant
les témoignages qui paraissent le mieux retracer les faits. Dans cet
article on trouve des témoignages apportés par les témoins direct
de l'époque ...Claude Lévi Strauss affirme que l'histoire
anecdotique " apprend plus et explique moins " . C'est
possible mais espérons que cet article saura remplir son office .
J'assumerai
donc la subjectivité d'un tel choix ,lequel s'est déterminé à
partir de ma propre perception de l'époque et de l'ensemble de
documents que j'ai pu réunir pour approcher la réalité des faits .
Toutefois
pris au jeu de mes propres recherches j'ai voulu en savoir davantage
sur les péripéties de cette journée
Sources
diverses ( )
Sans
aucun doute concernant cette affaire , les éléments de témoignages
verbaux rassemblés par Didier et d'autres , issus du document "
Les habitants du canton de Sées se souviennent " ont constitué
le point de départ de cette aventure ....Ils se sont avérés
indispensables à la compréhension des différentes actions qui ont
transformé cette belle journée d'été en une tragédie dont les
sagiens , surtout ceux qui l'ont vécu , garderont un souvenir
indélébile .
Bien
sûr ,ces faits découverts au hasard de mes lectures et de mes
recherches , je les ignorais totalement, car pendant cette période
de l'occupation ,l'accés à la vérité de l'information était
quelquechose d'interdit et en particulier les mystéres propres aux
réseaux de résistance pratiquement occultés et déformés par une
propagande et une oppression impitoyable. Concernant cette affaire
de Belfonds je ne me souviens même pas que le journal local "Ouest
Eclair " ait pu effleurer le sujet .
Quelles
sont ces sources ?
"
Les habitants du canton de Sées se souviennent " Bibliothéque
de Sées
"
The mighty war diary " de Roger A. Freeman ( Documentation Roger
Huguen )
Des
informations de "Air Forces Escape & Evasion Society"par
R.Patton chairman
Rapport
de Monsieur Claude Pavard ,maire de Belfonds ( source Didier )
"
" Bernard Genesle
"
"
" Eugéne Riviére
"
"Histoire
de la ville d'Argentan 1939 1945 "
"Agents
d'évasion " de André Rougeyron
"Aviateurs
piétons vers le Suisse 1940 1945 " de Roger Anthoine
"
Quand les alliés bombardaient la France " de Eddy Florentin
"L'espoir
des ténèbres " ou "parachutages sous l'occupation "
de Michel Pichard
"
L'épreuve " de Annie Guehenno voir BOA
"
Monsieur Hureau " d'Argentan
"
Les 500 Déportés de L'Orne "
Lieux
de mémoire dans l'Orne
Extrait
de " Regarde - Toi qui meurs " voir BOA
Docteur
Claude Archambault
L'aide
précieuse de Didier principalement au niveau des témoignages et
d'une recherche appropriée de la documentation de base m'a permis
d'avancer et de ratrapper le temps perdu ...Plus de Cinquante
années se sont écoulées depuis ce tragique Dimanche .
Ce
4 Juillet 1943 . La réalité des faits
Dans
notre petite ville bien tranquille ,siége de l'évéché depuis le
moyen âge .... on vit à l'heure allemande , ....défilés en
fanfare des troupes d'occupation locales sur la place du Parquet ,
mais aussi perquisitions ,affichage des "
bekanmachung",l'enlévement de la statue de Conté , la garde
des voies ferrées , l'arrivée des "Mongols " ,les
tickets de rationnement ,et l'inévitable couvre feu ....mais aussi
le souvenir douloureux du désastre de Mers el Kébir et du
débarquement manqué de Dieppe en Août 1942 .
Notre
passe temps de chaque soir ,lorsque les portes de notre domicile
familial sont bien verrouillées et que nos occupants ont évacué
le salon ,c'est la BBC .. . Une voix lointaine ,perturbée par le
lancinant brouillage allemand diffuse des messages aux termes
mystérieux . Le ronronnément ,haut dans le ciel des avions alliés
....parmi les étoiles nous inquiéte et nous rassure à la fois .
Nous ne sommes pas seuls ....Pour nous ces avions qui sillonnent en
tous sens la voûte céleste sont porteurs des espoirs les plus
insensés
Ces
voix de Schuman , Pierre Dac ,Jean Marin je sais déjà que nous ne
pourrons les oublier .Ils nous rappelleront pour l'éternité nos
espérances , et nos angoisses et l'attente désespérée de jours
meilleurs .
Ce
jour du 4 Juillet , place du Friche c'est la fête sous les
marronniers en face de chez l'ami Claude , le copain des grandes
occasions et des facéties les plus inattendues .
En
cette période troublée ,où dominaient notre optimisme démesuré
,et une foi indéracinable en la victoire finale ...la situation
était la suivante.
Je
viens de terminer l'année scolaire en Juin 1943 ,au collége de Sées
malgré la disparition mystérieuse vers d'autres cieux ,de Jean
Mazeline notre prof d'Anglais et de Géographie . Le maquis sans
aucun doute ?
En
fait ,depuis cette sombre année 1943 ,j'ai tenté de rassembler ,
à l'aide des documents les plus divers ,un certain nombre de faits
permettant d'apporter une note de vérité et un éclaircissement aux
actions clandestines de l'armée de l'ombre .
Pour
faire apparaitre à la lumiére tout ce qui jusqu'à présent etait
resté profondément enfoui dans les mémoires , il fallait chose
malaisée , contacter les acteurs de cette époque qui avaient
participé de prés ou de loin à ces actions et quelquefois ....
traquer les consciences de gens enclins à garder ancrés en eux les
plus lourds secrets .
Il
faut dire aussi , que souvent les souvenirs lointains aprés
cinquante années passées , déforment la vérité des faits pour
renforcer l'impression que l'on voudrait en garder et ainsi la
véracité des témoignages peut être finalement mise en doute
... mais en fin de compte ce n'est pas mon probléme . Je reporte ce
que j'ai pu lire , ce que j'ai pu entendre , .... avec le risque
d'être un jour contredit ,ce qui me permettra finalement de vérifier
l'origine de mes sources et de parfaire les composants du récit que
j'évoque .Il serait présomptueux de prétendre içi lever un voile
définitif sur le déroulement d' événements aussi lointains ...
Depuis
fin 1941 se développait donc dans l'Orne un esprit patriotique et
de résistance à l'occupant mis en évidence par les noyaux FTP (
Francs tireurs Partisans ) de Ger , Saint- Clair de Halouze et de
réfugiés Espagnols de Sées ayant fuit en 1939 le franquisme .
Robert Aubin ingénieur du génie rural maire de Fontenai sur Orne
fut alors le promoteur d'un mouvement fin 42 qui allait prendre une
importance de premier plan tant par ses effectifs que par son action
.Ce mouvement se scindera en deux branches dont l'une constituera le
BOA ( Bureau des opérations aériennes )dirigé et organisé par
Edouard Paysant entrepreneur à Sées . Nous les jeunes
...ignorions totalement le développement clandestin dans les murs de
notre petite ville des actions de ces groupes d'hommes courageux .
Jean
Mazeline notre professeur et entraineur de sports au collége de Sées
conquis par cet élan ,décidera alors sous la direction d'Edouard
Paysant d'entrer dans l'organisation aérienne clandestine du B.O.A.
. En juin 1943 alors qu'il venait de quitter le collége il dirigera
le premier parachutage d'armes dans la région d'Argentan .On peut
imaginer les difficultés d'une telle opération réussie par une
nuit de clair de lune au nez et à la barbe de nos occupants
.Réfractaire au S.T.O. il trouvera asile dans une ferme de la région
de Mortagne pour quelques mois ,ce qui pouvait expliquer son départ
définitif de notre collége .
Chef
du BOA de la Sarthe il formera alors les équipes d'intervention
,s'occupera de l'homologation des terrains , dirigera les
parachutages de Novembre 1943 à Février 1944
.
Le 27 Juillet 1944 ,pris au piége à Saint Michel de la forêt
,alors qu'il rendait visite à sa femme pour la naissance du premier
bébé , il sera emprisonné au chateau des ducs où il subira les
interrogatoires et les tortures de la Gestapo .
Le
9 Aout 1944 ,soit trois mois avant la libération d'Alençon et de
Sées et devant l'avance des troupes alliées remontant de la Mayenne
et de la Sarthe ,la Gestapo et la milice évacuent précipitemment
Condé sur Sarthe . Elles font également sortir de leur cellule du
chateau des ducs , les détenus résistants qu'elles emménent dans
leur fuite . Dés la premiére étape prés de l'Home Ghamodot au
chateau de Brotz ,Berteaux surnommé le tueur ,se chargera d'abattre
lâchement les cinq détenus dont Jean Mazeline et Albert Frémiot .
.Albert
Frémiot membre du BOA dirigé par Edouard Paysant était un ,homme
tranquille .C'était notre voisin ... au 8 Place du Parquet .Son
activité de transporteur lui imposait des déplacements fréquents
dont il profitait pour opérer dans la plus grande discrétion . Pas
un seul instant nous avons douté de la nature de ses activités
. Il tenait alors la boite postale de Galilée VI ,camouflait des
réfractaires ,diffusait des journaux clandestins ,transportait et
répartissait des armes dans le canton de Sées .Son épouse
coiffeuse assurait alors le fonctionnement du salon de coiffure .
Arrété
le 12 Juillet 1944 Albert Frémiot torturé ( rue Conté ,dans les
locaux de l'école maternelle ) par la sinistre équipe de Jardin ,
ne révélera aucun nom des membres du réseau .
C'était
donc la situation dans notre petite ville ,à cette date fatidique ,
du 4 Juillet 1943
Je
rapporte scrupuleusement les faits que j'ai pu rassembler depuis
cette date ,estimant toutefois qu'une part de vérité ne peut être
détenue que par un nombre limité d'hommes et de femmes ,la plupart
étant aujourd'hui disparus .Mais en fait il s'agit d'une vérité
limitée aux connaissances et aux souvenirs de chacun . Je ne pense
pas jusqu'à ce jour que l'analyse de cette affaire concernant les
événements vécus par les protagonistes de ce drame ait pu être
réalisée ,que ce soit au sol et en vol ... c'est ce que j'ai tenté
de faire .
En
tout cas il est un fait ,,c'est que les acteurs de ces raids et les
historiens américains ,retraçant l'histoire de leur aviation pour
la postérité ignoraient totalement les évenements au sol ,de la
même maniére que les habitants des villes ou villages ne pouvaient
soupçonner ce qui pouvait se tramer au dessus de leurs têtes
Ce
jour de "l'indépendence Day 1943 " Une sensation d'absolue
tranquillité domine le paysage de notre petite coin de Normandie .
Les bocages arrosés régulierement par les pluies venant de l'ouest
respirent la fraicheur . L'Orne née aux abords de Sées sous la
protection de hauts peupliers ,en profite pour collecter les eaux
descendues des forêts de Gouffern et d'Ecouves aux futaies profondes
et continuer sa course lente et sinueuse vers la mer .
Nous
...ce qui nous interésse ,c'est le temps qu'il fera demain
...baignade au moulin d'Escures parmi les roseaux et les nénuphars
ou à l'étang Sauvager,ancienne carriére désaffectée . Pour le
moment on s'entraine au stade des Ormeaux prés de la voie ferrée
...les épreuves d'athlétisme sont au programme .Les allemands
perpétuellement en quête de terrain de sports ont consenti à nous
laisser le stade .....
Mais
...de l'autre côté du Channel ,sous d'autre cieux les troupes
américaines fêtent dans la joie l'Independence Day ,...mais cela
nous l'ignorons bien sur !
Le
major général Frédérick L. Anderson a inscrit à sa 71 eme
mission trois objectifs simultanés ,l'usine Gnome et Rhone du Mans ,
l'aérodrome de Nantes , et les écluses de La Pallice
Sur
les aérodromes de la Royal Air Force , les équipages se préparent
...166 bombardiers étoilés chargés de 1700 tonnes de bombes de la
8 eme Air Force de l'USAAF ( 8 BC
71
), partagés en trois formations se préparent à décoller .
Un
accord entre les troupes alliées stipule que le gouvernement anglais
fournira les terrains et les infrastructures indispensables aux
avions de la 8 eme Air Force en échange de fournitures d'avions et
d'armes diverses . Ainsi les escadrilles de bombardiers et de
chasseurs vont elles se concentrer dans les régions du Sud Est de
l'Angleterre soit le Yorkshire ,le Lincoln shire et East Midlands
,le Pays de Galles et le Nord Ouest ,le Costwolds et le Central
Midlands ,le Sud Ouest et le Sud Est ,et l'East Anglia .
Le
384 émé groupe est l'un ces groupes lourds de bombardiers U.S.
venus occuper en Mai 1943 la partie la plus occidentale de
l'Angleterre . En effet Grafton Underwood connue officiellement sous
le nom de station 106 est situé au nord de Bedford et à 80
kilometres du channel . L'aérodrome est situé au nord du village
de Grafton et sert de terrain de déroutement et de secours au
terrain de Polebrook en cas de destruction de ce dernier .C'est un
vrai village composé de 3000 hommes et rassemblant des bàtiments ou
des abris les plus divers réservés au personnel et à la logistique
. La tole ondulée des huttes de type Nissen prédomine au milieu de
cette étendue . Trois pistes s'y entrecroisent selon les plans
classiques des centaines d'aérodromes parsemant le territoire des
bombardiers . Des pistes ,dont la structure en dur ,contraste avec
l'immense champ de boue environnant quelquefois transformé en
cloaque par les pluies abondantes de l'hiver Anglais .
)
Nous
suivrons particuliérement la forteresse volante de la 8 émé Air
Force et du 384 eme groupe ,identifiée par la lettre P , signe
distinctif peint dans un triangle sur la dérive arriére . Elle
répond au sobriquet mystérieux de " Nymokimi "(2 ) . Le
numéro de série 42 29960 est inscrit à la base de ce triangle au
dessus de la lettre .....rappelant le nom de l'escadron no 544 .
Pour "Nymokimi " une nouvelle odyssée commence ...
Ancien
navigant du personnel volant de l'aéronautique navale j'imagine ,
l'animation et la fiévre des préparatifs qui préçédent le
décollage vers des cieux inconnus ....C'est en jeep que les hommes
d'équipage le pilote , le navigateur ,les mitrailleurs gagnent leur
appareil respectif du 1er bomber Wing aprés avoir visionné en
commun le futur film de leur vol , pris connaissance des nébulosités
, des caprices estimés de la météo ,et embarqué de nombreuses
photos accumulées par les avions de reconnaissance .Tous ces
préparatifs minutieux serviront à repérer avec précision un
objectif avec les meilleures chances de réussite .
Blousons
de cuir doublé de mouton , masque à oxygéne ,photos , cartes et
appareils de navigation , sacoches porte documents ,trousse de
secours , les membres des équipages se dirigent vers les appareils
soigneusement camouflés et stationnés en bout de piste
L'équipage
.... 10 hommes ,commandés par le Fly officer Gordon Erickson
pilote , secondé par le lieutenant Clifford C. Dartt ,copilote .
Les lieutenants Francis M. Hackley , navigateur , Don W. Irvine
bombardier , les sergents Robert H . Penly ,mécanicien , Paul G.
Welch opérateur radio . Willard E. Freeman ,Franck J. Wingerter
, George Ashworth ,et Charles Mankowitz mitrailleurs
constituent le reste de l'équipage .
C'est
le capitaine Raymond P. Ketelsen commandant du 545 eme squadron qui
sera le leader de la formation du 103 eme wing .
Ce
raid planifié pour le 3 Juillet a été reporté en raison de la
dégradation des conditions météo alors que les avions étaient en
bout de piste ,en attente de l'ordre de décollage donné par la tour
de contrôle .Le but c'est l'usine de moteurs d'avions du Mans
considérée comme la plus importante en France et qui fabrique 500
moteurs par mois . Le jour de l'independence day est donc tout
désigné pour une attaque de grande envergure sur l'ensemble de ces
installations auxquelles vient s'ajouter une importante gare de
triage
Il
est 11 heures ce jour du 4 Juillet . La formation du 384 émé
groupe de bombardiers de la base de Grafton Underwood décolle .,cap
au sud ,...Le channel est à quelques dizaines de minutes ...
Souvent
, aprés les falaises crayeuses de la côte normande ,la campagne
verdoyante disparait derriére une épaisse couche de nuages
,véritable voile protecteur ,protégeant les formations alliées
des tirs destructeurs des batteries de Flak parsemant la côte .
Mais ce voile floconneux peut aussi devenir une aide inestimable
pour le reich en empêchant le bombardement à vue , dans la mesure
où les avions alliés sont obligés de rompre l'équilibre de la
formation pour se disperser avant d' atteindre leurs objectifs
respectifs .Dans l'épaisseur nuageuse de ce rideau défensif ,il
faut alors recourir , au bombardement à l'aide d'équipements
radar à fréquences centimétriques dont sont pourvues certaines
forteresses ,localisateurs d'objectifs .
Ce
n'est pas le cas aujourd'hui ,le ciel est clair parsemé de quelques
légers nuages .Les paroissiens de Sées ,Cléray , Belfonds et des
villages environnants sortent de l'église et s'entretiennent sur le
parvis ,des derniers potins du pays .
En
Angleterre le plan d'attaque a donc été établi ..Une premiére
vague de 71 avions devra bombarder les abris de sous marins de la
Pallice ,avant port de La Rochelle ,une seconde de 105 avions les
usines aéronautiques du Mans entre 12 heures 40 et 12 heures 43
,et une troisiéme vague de 61 appareils aura pour cible à 12
heures 46 le terrain d'aviation de Chateau Bougon et une usine
attenante dans les faubourgs de Nantes .
Ce
même jour décollant d'une base anglaise ,le major Dufour aura pour
mission , en conduisant vers le Tréport une formation composée de
93 chasseurs P47 "Thunderbolt" ,d'assurer la protection
des bombardiers étoilés entre 12.04 heures et 13.30 heures .
Malheureusement ,malgré le beau remps persistant sur l'ouest de la
France ,les chasseurs P47 de l'escorte de protection seront rappelés
par leur terrain d'origine en raison des conditions météo qui se
déteriorent sur l'Angleterre
Aprés
le passage de la côte normande les batteries de D.C.A. de Berniéres
le Patry entrent en action . Un essaim de chasseurs allemands ,des
messerschmitt 109 pour la plupart , décollent des terrains
environnants et particuliérement de l'aérodrome allemand de Lonray
situé au nord ouest d' Alençon .
Quatre
forteresses seront alors abattues successivement entre midi et
treize heures locale par la chasse allemande
Mon
témoignage .. ...il est des plus simples . Observateur passif ,par
la force des choses j'ai assisté à distance ,aprés le passage des
forteresses volantes ,aux péripéties de ce crash ,comme bon nombre
d'habitants de Sées et des villages environnants ;
Chevauchant
mon immense coursier au guidon de sénateur , issu des entrepôts de
la Wehrmacht , je tombais nez à nez derriére une haie ,au détour
d'un chemin creux avec un rescapé de l'équipage de l'avion abattu
. A peine débarrasse de son harnais l'aviateur détalait à toutes
jambes ,sans même se retourner ,dans l'épaisseur des fourrés .
Je
me faisais un devoir de récupérer en grand secret,avec mon
compagnon d'un jour , une partie du parachute ,objet de convoitise
de la Wehrmacht ...mais qui s'avérera être la source de nombreux
drames .
Les
péripéties et les circonstances du drame sont parfaitement décrites
dans le rapport commémoratif de Monsieur Pavart dont je cite
quelques extraits
...Trainant
dans son sillage une épaisse fumée noire ,la forteresse vient
d'être touchée au dessus de Condé le Butor par un Messerschmitt
109 . Elle se traine péniblement au dessus de la plaine de
Belfonds ,entre le hameau de Conde le Butor et l'église de Cléray .
Aprés une large spirale elle s'enfonce dans l'épaisse végétation
au milieu d'une gerbe de fumée .
Ordre
est donné de sauter par le pilote Erickson . . Sept hommes sautent
...Ce sont des aviateurs et non des parachutistes entrainés et
certains freinés par une appréhension tenace doivent être poussés
de force vers le vide . On peut apercevoir du stade , les flocons
blancs des parachutes se détachant sur le bleu du ciel et bientôt
disparaitre dans le vert de la campagne . Au dessous c'est un
territoire inconnu pour les rescapés .....un bocage verdoyant de
prairies et de haies ,parsemé de chemins étroits .
A
cet endroit ,à peine sortie de la ville , l'Orne reçoit par
l'intermédiaire de la Senneviére et plus loin de la Thouanne les
eaux venues de la forêt d'Ecouves .Ensuite grossie de quelques
ruisseaux elle pénétre dans Ecouché avant de se diriger vers le
Nord Ouest du département .
Malheureusement
ce même jour de "l'independence Day" , si l'on considére
la totalité des formations et groupes de bombardement dirigés
sur Le Mans ,Nantes et La Pallice , 8 forteresses et 80 membres
d'équipage seront portés manquants ,ces deux chiffres incluant les
forteresses de Belfonds ,du "Val de Vée "prés de Domfront
' de Poillé sur Végre , de Malicorne et de quatre départements de
l'Ouest .Une autre forteresse rescapée de ce raid ,se posera sur le
ventre à Porthread .
Portant
un poids de bombes relativement modeste mais muni d'un grand nombre
de mitrailleuses lourdes ,le B17 baptisé "forteresse "
était devenu l'un des bombardiers les plus connus de la guerre .Mais
en raison de lourdes pertes ,ces vols à long rayon d'action devront
être limités de Aout 43 à Mai 44 . Les chasseurs d'escorte à
long rayon d'action de type North American "Mustang "
seront alors construits en grande série pour les accompagner aprés
l'échec des B40 armés de 30 canons et mitrailleuses avec une
autonomie de plus de 3000 km
Pour
se protéger de l'intervention des batteries de DCA et de
l'efficacité des radar allemands ,les bombardiers utiliseront
ultérieurement la technique des "windows " ,ces nuages de
bandes métalliques projetés par les avions que l'on retrouve dans
les champs et qui descendent lentement en nuages afin de brouiller
les écrans radar .En effet les ondes Radar émises par les
stations allemandes au sol , se réfléchissent sur ces nuages de
bandes métalliques et rendent difficiles l'appréciation et la
lecture des paramétres d'altitude ,de direction ,de vitesse
relatifs aux escadrilles d'avions détectés
Ce
jour du 4 Juillet ,, les 105 forteresses du 1 Bomber Wing arrivent au
dessus du Mans . Le bombardement commence ...Une haute et large
fumée rougeâtre bouche l'horizon . Les rues du village de
Guéçélard prés d'Arnage à cette heure ensoleillée de la journée
sont trés animées .
A
voir
Les
usines Gnome et Rhone sont sévérement touchèes ainsi que quelques
habitations de la route de Tours . En haut de de la côte qui domine
l'usine , de nombreux cratéres et ,quelques maisonnettes éventrées
. La ligne de Tours est partiellement coupée . Un chapelet de
bombes est tombé sur Tertre Rouge ,route de Tours . Dix morts et
trente cinq blessés parmi la population du quartier . Les maisons de
la route de Tours sont fortement endommagées
Enfin
bilan de ce raid sur Le Mans quatre forteresses perdues ....Belfonds
,Val de Grée ,Poillé sur Végre et Noyen sur Sarthe
Le
Mans n'en était pas à son premier bombardement , les usines
Renault avaient déjà subi en Mars dernier les assauts de la Royal
Air Force
Je
sais aujourd'hui ,en cette année 1997 que la forteresse volante de
type B 17 No 22996 544 eme squadron ,surnommée par l'équipage "
Nymokimi " et survolant la ville ,aprés avoir été touchée
par la DCA ( rapport Erickson ) venait d'être atteinte au dessus
de Forges par un Messerschmitt 109 ,monoplace de chasse de la
Lutwaffe ,appartenant aux bases de Lonray et Valframbert et
spécialisé dans l'interception de bombardiers et qui avait pour
tâche essentielle ,de s'attaquer aux lourdes formations volant à
haute altitude .
,Du
terrain des "Ormeaux "que je m'apprête à quitter , je
distingue une longue trainée noire derriere la forteresse ...
l'avion est en flammes . Bientôt les parachutes apparaissent ...les
sept hommes ont sauté sur la plaine de Belfonds entre le hameau de
Condé le Butor et l'église de Cléray .
Imposante
croix noire peinte sur la carlingue ,... on retrouvera plus tard
,un avion de chasse de la Lutwaffe posé sur le ventre , dans un
champ prés de la route d'Alençon .Une longue trainée dans l'herbe
..... Mon frére et moi , nous nous faisons un devoir malgré les
interdictions ,de prendre une photo en posant fiérement dans le
cockpit à la place du pilote .Nous ignorons totalement que cet avion
a été abattu par l'un des mitrailleurs de la formation de
forteresses .
J'emprunte
alors quelques parties du récit de Monsieur Pavart ...
L'avion
sans pilote perd de l'altitude et survole la plaine de Maçé , les
villages de Giberville , Saint Laurent , les carriéres de
Fontaineriant ,les route de la Rangée
Il
perd quelques morceaux de structures enflammées et s'écrase au
lieu dit " Le Verger " prés du hameau de la Phillipiére
sur la commune de Belfonds . Le feu se propage dans le bois Leclerc ,
prés de Fontaineriant .
Deux
membres de l'équipage trouvent la mort lors de l'impact au sol
.,le bombardier Lt Don W.Irvine qui n'a pu se dégager du bulbe de
sa tourelle tombe au lieu dit "le Chêne d'amour " dans la
forêt des "Petits Ponts Besnard " prés de la Ferriére
Béchet Un autre rapport précise par contre ,que le lt Don Irvine a
été happé par le's hélices lors de l'évacuation de l'avion .
Connaissant
l'emplacement de la porte de secours avant , cette version semble
totalement cohérente et sera confirmée pr le pilote Gordon Erickson
lors d'un voyage futur en France
Le
navigateur Francis Hackley dont le parachute léché par les flammes
n'a pu s'ouvrir , s'écrase au lieu dit "la fosse d'enfer "
Aprés
s'être dépêtrés de leurs attaches de communication ,téléphone
de bord , oxygéne huit aviateurs rescapés ont donc pu sauter et se
balencent lentement ,suspendus à leurs parachutes au dessus d'un
territoire pour eux inconnu mais d'apparence tranquille . Le vent
souffle de Nord Ouest déportant les aviateurs vers le Sud Est . Ils
touchent le sol dans un, anneau compris entre le bourg de Belfonds
,Condé le Butor ;la Cailleterie , Saint Laurent , La Piliére et
Saint Clair . C'est une zone de bocages ,les haies sont doubles et la
végétation abondante .
Au
sol l'accident de la forteresse en plein midi ,sous un brillant
soleil , n'est pas passé inaperçu , bien au contraire ...La petite
ville de Sées et les villages alentour sont en émoi . La presque
totalité de la population scrute le ciel et inquiéte ,s'interroge
sur la conduite à tenir .
Du
stade des Ormeaux ,prés de la voie ferrée Edouard Paysant notre
directeur de club ,l'US Sagienne assiste au match de Hand Ball qui
oppose à l'entrainement , deux équipes féminines locales .
Responsable dans la clandestinité , du B.O.A. sur le plan
départemental ( situation que nous ignorons totalement )..il ne peut
rester indifférent aux péripéties de ce drame et décide que le
match continuera ...sans lui . Décidé à conduire les opérations
de sauvetage ,il quitte alors le lieu de surveillance de nos ébats
sportifs et s'enfonce dans la campagne . Afin d'avoir une vision plus
précise du lieu d'atterrissage et de la position des rescapés ,il
grimpe au sommet d'un poteau électrique aprés avoir coupé par
sécurité ,l'alimentation basse tension . Il songe alors que son
épouse parlant couramment l'anglais , peut être d'un grand
secours auprés des aviateurs rescapés . ( Témoignage Françoise
Paysant )
Il
décide donc d'aller la chercher à son domicile afin de se rendre
rapidement sur les lieux présumés des points d'atterrissage des
rescapés de la forteresse .
De
nombreux villageois entrainés dans cette action tentent d'apporter
leur soutien en s'élançant au devant des aviateurs empétrés dans
leur parachute .
Les
allemands eux ne tardent pas à réagir . De nombreuses troupes se
ruent hors des camions et se disséminent dans la campagne et
établissent des barrages sur les routes et chemins alimentant la
région de Sées .Ainsi le passage à niveau de Saint Laurent ,à
proximité de la gare et du terrain des Ormeaux est sévérement
contrôlé . En pure perte semble t il car une poignée d'hommes
prépare déjà les opérations de sauvetage . Les opérations
organisées et dirigées par Edouard Paysant chef départemental du
B.O.A. commencent à prendre forme clandestinement.
"La
premiére partie du vol se déroule sans incident "témoigne le
chef de bord le flight officer Gordon Erickson . "Pas de flak
,pas de chasseurs allemand à l'horizon et nous arrivons sans
encombre sur l'objectif
Ce
n,'est qu'un court répit ...la flak se met en route à proximité du
Mans et touche le moteur no 4 alors que nous commençons à ouvrir
nos soutes à bombes .Bientôt apparaissent dans le lointain les
premiers chasseurs ennemis
Le
moteur no quatre commence à rendre l'âme et il s'avére
impossible de le mettre en drapeau . Nous commençons à trainer en
queue de formation et les chasseurs allemands en profitent pour nous
attaquer ,non pas des attaques frontales mais plutôt latérales
venant de l'avant .
Nos
réservoirs d'oxygéne sont alors tranperçés et je donne l'ordre
de sauter .
Le
mécanicien ne peut alors ouvrir les portes prés de soute à bombe
, il se dirige alors vers le l'issue de secours dans le nez de
l'avion et nous tentons ensemble de débloquer les goupilles .
Une fois la porte dégoupillée il s'assied sur la le bord de la
porte et se laissa glisser . Le bombardier Irvine et le navigateur
Hackley le suivirent .Le copilote revint de la soute à bombes vers
le sabord .Je le suivis mais je ne le revis pas . Ma combinaison de
vol était en feu et- je tentais d' étouffer les flammes avec mes
mains . Je sautais donc par la porte de sabord gauche et je vis cinq
parachutes en dessous de moi . Je touchais le sol absolument indemne
et restais suspendu par mon parachute à une branche d'arbre , un
pied au ras du sol . "
Le
pilote Gordon Erickson ést donc de forte méchante humeur en
touchant terre prés du hameau de Saint Clair ..Dans cette
malencontreuse situation , il jure comme un damné . Il a perdu un
certain nombre d'ustensiles et en particulier sa trousse à pharmacie
en raison de du début d'incendie à bord . Mais il a gardé son
couteau de chasse fourni avec l'équipement de survie et il l'utilise
pour couper les sangles de son parachute . Deux agriculteurs viennent
l'aider à se débarrasser de son harnais et d'une partie de son
équipement .Calmé il leur offre quelques cigarettes avant d'aller
se dissimuler dans une haie double au lieu dit" Hausse pied
"où les autres rescapés les sergents George Ashworth , Robert
H . Penly et Frank J. Wingerter viendront l'y rejoindre pendant deux
longues journées .
Ces
derniers témoignent dans leur rapport d'évasion ,avoir donné à
leurs sauveteurs un certain nombre d'équipements ,boussole ,cartes
,bottés de vol ... Leur parachute sera promptement caché dans les
fermes environnantes par les habitants inquiets à juste titre des
réactions de l'occupant
Que
sont devenus les autres membres de l'équipage ?
Willard
Freeman et Charles Mankowitz blessés rejoignent provisoirement les
quatre rescapés dans leur abri
Séparés
du reste de l'équipage le copilote le lieutenat Clifford C.Dartt et
l'opérateur radio le sergent Paul G. Welch ? errent, seuls ,
désespérés aux alentours des fermes proches du village .
Abandonnés à leur sort , ils se retrouvent finalement prisonniers
des soldats de la Werhmacht partis à leur recherche .Ils iront
bientôt rejoindre les camps allemands d'internement réservés aux
aviateurs alliés dans la région de Frankfort .
Dés
la premiére journée( Ref au rapport d'évasion de Gordon Erickson )
les deux blessés Willard Freeman (fracture de la cheville ),et
Charles Mankowitz( un éclat dans la cuisse ) sont séparés du
reste de l'équipage en raison de leur handicap .
Lors
du premier contact avec ses sauveteurs Gordon Erickson ,le chef de
bord soucieux du sort des rescapés, semble alors comprendre que
les deux blessés ont déjà été pris en charge par un hopital
,sous des noms fictifs . Une fois rétablis ....on tentera de les
acheminer hors de France . ( La réalité est toute autre .. il
aurait été difficile sinon impossible aux deux blessés de
s'évader d'un hopital sans éveiller l'attention des occupants ).
Gordon
Erickson est donc conduit avec les trois autres rescapés indemnes
George Ashword , Robert H. Penly et Frank J.Wingerter ,au domicile
du maire de Mortrée Victor Chevreuil ,avant de retrouver à
nouveau ,le lieu dit "Hausse pied " ,double haie où ils
resteront cachés du 6 au 13 Juillet .
Le
13 Juillet Dominique ( nom de code d'Edouard Paysant responsable
départemental du B.O.A. ) questionnera nos rescapés en leur
assurant qu'une équipe de la résistance prendra soin d'eux . De
l'abri des fourrés, ils seront ensuite conduits au domicile de "
Marcel " le boucher de Mortrée .
(
Marcel Tesson 39.ans boucher à Mortrée sera déporté le 13 Mai
1944 .Il déçédera à Sandbhostel en Avril ou Mai 1945 .Il était
l'un des membres de l'équipe du B.O.A.) .
Un
jeune homme nommé Henri vient également leur rendre visite en
plusieurs occasions .
Pendant
leur séjour dans cette région de bocage , c'est Madame julien
Cosnard et Monsieur Alphonse Main qui se chargent de les ravitailler
en leur apportant des repas , dissimulés dans des bidons de lait.
En complément pour assurer leur propre sécurité , des armes
cachées sous un tas de fagots leur sont fournies par les résistants
de la région .
Hantés
par la crainte d'être reperés ,ils traversent dans l'angoisse ,la
plaine de Mortrée ,guidés par Julien Cosnard et Emilien Ralu pour
être enfin présents au rendez vous fixé au "Mont de Veaux"
par les résistants de Mortrée .Le franchissement de la nationale
158 se fera en rampant sous un petit pont au lieu dit " Les
fosses de Maçé ". Hébergés à l'Englécherie à Mortrée
chez Monsieur Chardon ils passeront quelques jours dans une
bouverie à l'abri des regards indiscrets
Le
25 Juillet ,trois semaines aprés le crash ,l'épouse du maire
attentive à la tenue de ses protégés vient "rafraichir"
la coupe de cheveux des quatre aviateurs indemnes afin qu'ils
fassent bonne figure et leur apporte des vêtements civils .On
s'entretient ,on se concerte en secret , et enfin la décision est
prise ...le départ se fera en train pour Paris sous la coupe d'
une filiére de résistance issue de la capitale .
Il
est toutefois nécessaire de confectionner des papiers d'identité
à ce premier groupe de quatre rescapés avant d'entreprendre ce
long périple devant les conduire à la frontiére espagnole .
Photographiés
chez Mme Farmer à Paris , et présentés à leurs futurs guides
Suzanne et un professeur nommé Paul ,nos évadés indemnes Gordon
Erickson ,George Ashword ,Robert Penly ,et Frank Wingerter
quitteront la capitale , pour Rion les Landes en transitant par
Bordeaux . Les photos d'identité réglementaires serviront à
confectionner les faux papiers que fournira Henry , un homme manchot
membre du réseau . . Enfin le 31 Juillet ,notre quator guidé par
Henry , quittera Rion les Landes pour reprendre sa migration vers le
Sud à destination de Biarritz et de la frontiére espagnole .
Leur
parcours sera émaillé d'incidents mineurs mais déjà leur
expérience d'hommes traqués et la sollicitude du guide leur permet
de passer au travers des mailles du filet tendues par la police
allemande lançée à leurs trousses .
.A
Dax ... chaude alerte ...un homme en civil examine leurs cartes avec
attention sans perdre de vue les chaussures de nos quatre évadés
qui semblent réellement l'intriguer .
Conduits
en camion à Biarritz ,ils sont pris en charge par un passeur
Français qui doit leur faire traverser les Pyrenées avant un
court repos chez un guide de montagne . Le relief ,les vallées ,les
sentiers , les buissons, les rochers n'ont pas de secret pour ces
guides expérimentés .
Avant
le décollage à 11 heurs et pour toute mission vers l'étranger
nos aviateurs briefés par le capitaine Dolan ,officier chargé de la
sécurité à la base de Grafton Underwood , devaient retenir les
consignes qui leur étaient rappelées avant tout séjour forçé en
territoire occupé . Noter tous les points stratégiques qui leur
semblent importants . C'est ce qu'ils font ...
Une
locomotive en gare d'Austerlitz dont le ...boiler est criblé de
balles
Une
batterie anti aérienne de gros calibre directement accrochée à la
locomotive et précédant des wagons de marchandises
Une
heure avant l'arrivée à Bordeaux ils observeront la présence
d'une usine à proximité de la voie ferrée ,étalée sur 300 à 400
métres de longueur ,des camions ,des chars recouverts de
camouflages ,un gros transformateur ,un chateau d'eau et le tout
protégé par des réseaux de fils de fer barbelés
Mais
aussi ,la présence d'une école d'aviation d'entrainement de Me 109
prés de Biarritz .
La
proximité d'une voie ferrée prés de leur refuge dans la région de
Mortrée avec des trains venant du sud et du nord à 24 45 et
quittant à 24 50 ...ne leur a pas échappé lors de leur séjour
dans la cabane du bouvier ....
Il
s'agit maintenat pour nos évadés ,lors du passage des Pyrénées
d'échapper aux patrouilles allemandes et enfin aux carabineros au
doigt trop prompt à appuyer sur la détente
.
Derriére eux c'est maintenant la France recouverte du noir manteau
de l'occupation sous lequel fourmillent tant de dangers sournois et
de piéges .Au dessus de leurs têtes scintillent les étoiles que
coupent les crêtes d'une chaine haute montagne qui se dresse en
Espagne
A
droite c'est le phare du cap du Figuier de l'autre côté d'Hendaye
au delà de l'embouchure de la Bidassoa facile à franchir en cette
période de l'année . En effet en Hiver nos évadés auraient été
obligés de faire un grand détour en raison des crues allongeant le
trajet et augmentant ainsi les risques .
Le
4 Août ,aprés avoir franchi les Pyrenées , ils atteignent enfin
Irun pour être questionnés ,avant de rejoindre Madrid le 6 Août
. La derniére étape si attendue les conduira à Gibraltar le 13
Aout et un avion de la R.A.F. vers la Grande Bretagne le 17 Aout
Cinq
semaines se seront écoulées depuis la date du crash .
Il
faut donc rendre hommage à l'efficacité des filiéres de résistance
....à voir
Revenons
aus cas des deux blessés....
Le
mitrailleur Willard Freeman s'est fracturé la cheville aprés
s'être posé durement dans un champ prés de la ferme de la
Cailletterie . En sautant de l'altitude de 20.000 pieds ,Il s'est
emparé ,par sécurité , au dernier moment, d'une bouteille
d'oxygéne (lettre Freeman de 1993 )
Le
mitrailleur de queue Charles Mankowitz,lui , a reçu en vol un éclat
dans la cuisse lors des attaques répétées de la forteresse par
les chasseurs allemands . Epuisé il s'assied sur la margelle du
puits dans une cour de ferme . La fermiére Madame Leliévre
,inquiéte , l'invite par prudence à s'éloigner et à se cacher
dans l'épaisse végétation de la campagne . Charles Mankowitz
décide donc de s'installer à l'abri d' un pommier dans un champ de
blé tout prés des meules de foin .C'est là que ,discrétement ,
Eugéne Riviére résistant et agriculteur à Belfonds lui rendra
visite en essayant de ne pas attirer l'attention du voisinage .
Il est accompagné d'un cousin parlant anglais . Mankowitz en raison
de la blessure qui le handicape , souhaite être fait prisonnier .
Eugéne
Riviére ne l'abandonne pas à son sort ,il va se charger de le
secourir . Le docteur Lemeunier de Mortrée est alors appelé à
un rendez vous chez Gaston Cercueil agriculteur à Condé le Butor .
Là , le médecin prend place dans un road car et arrive prés du
blessé, lui fait un pansement et un sérum anti tétanique .
André
Morand ,l'un de mes anciens camarades d'école au cours
complémentaire de Sées apporte ce témoignage ...." Ce
dimanche j'allais chez mon oncle Moiteau à Giberville lorsque les
premiers parachutes apparurent ... Arrivé sur les lieux je vis
avec surprise un aviateur rescapé ,adossé à la margelle du puits
et essayant d'extirper un éclat de sa jambe bléssée . Je l'aidais
à se déplacer et celui çi alla s'abriter sous un pommier dans un
champ à proximité de la ferme ."
Me
reférant à un courrier du ............. de W Freeman
Willard
Freeman l'un des mitrailleurs de l'équipage de la forteresse saute
d'une altitude de 20000 pieds aprés avoir agrippé au dernier moment
une bouteille d'oxygéne . Il s'est posé ,prés de Mortrée
,ignorant complétement l'endroit précis où il se trouve .
,Alourdi par ses bottes chauffantes il se fracture la cheville en
touchant le sol . . Pour lui ,comme pour ses compagnons d'aventures
,c'est un territoire inconnu ,plein d'embûches qui déroule son
tapis vert sous ses yeux .
Dés
l'impact au sol ,un jeune français le conduit directement dans une
ferme où il rencontre alors le sergent Ashworth changeant
rapidement de vêtements dans une grange . A l'abri d'une haie
W.Freeman reçoit la visite d' une femme qui parle un peu l'Anglais
. Une rencontre a été fixée chez le maire de Mortrée Victor
Chevreuil habitant le lieu dit "L'Ortier ". Situation
delicate , que d'avoir à trouver un lieu sûr à l'abri des
curiosités et des regards indiscrets dans une campagne où tout le
monde connait tout le monde ...L'hebergement des blessés impose
donc une décision rapide et le choix d'un lieu sûr éloigné du
point de chute des aviateurs rescapés .
Se
glissant dans la nuit ,un groupe d'hommes : Eugéne Riviére ,
Camille et Elie Foubert , Achille Louvel , Georges Carbonell
,Veraquin commis de Mr J. Cosnard se chargent donc du transport des
deux blessés sur un brancard emprunté aux pompiers de Mortrée
.Une longue marche épuisante de 3 kilométres dans la plaine de
Belfonds pour sortir de la zone de bocage , sur un terrain peu
propice à ce type d'effort (. Rapport Mr Claude Pavard et l'ouvrage
Histoire de la ville d'Argentan . )
Le
13 Juillet 1943 soit 9 jours aprés la date du crash Cosnard Julien
41 ans cultivateur à Belfonds sera déporté en Allemagne au camp de
Hinzert suite à une dénonciation . Il sera libéré le 9 Mars 1945
à Oberglem ignorant jusqu'à son retour que son épouse avait été
également déportée .
Son
épouse sera envoyée en déportation le 21 Juillet et libérée le 5
Mai 1945 à Holleischen ( commando de Flossenburg )
Aprés
ce périlleux périple dans la plaine , les sergents Freeman et
Mankowitz ont repris quelques forces et ils ont encore dans leur
rapport d'évasion ,le souvenir d'un brillant repas chez le maire de
Mortrée .
On
ne peut s'empêcher de mesurer les risques encourus par celui qui
héberge des aviateurs abattus et ceci en raison de la nature et de
la durée du contact avec ses protégés . La nourriture de chacun
des rescapés est un élément de survie indispensable ,qu'il faut
se procurer dans un contexte de rationnement alimentaire impitoyable
...durant des jours et même des semaines .De plus la présence
d'une vie supplémentaire dans un environnement donné , ne peut
passer inaperçue , et attire souvent l'attention du voisinage et des
habitués augmentant ainsi les risques de dénonciation .
L'hébergeur en l'occurence Victor Chevreuil maire de Belfonds ,fait
preuve dans ces circonstances ,du plus grand sang froid dans un
monde en effervescence composé de patriotes bénévoles ,pour qui
soustraire un aviateur à la captivité ,constitue une façon
d'apporter sa pierre à l'édifice de la résistance et de la nation
.
Il
faut en fait trouver un abri plus sûr pour les deux blessés . Une
hutte construite dans l'épaisseur des futaies de la forêt de
Gouffern prés d'Aunou le Faucon par le garagiste Montebran
d'Argentan ,Roussel marchand de biens à Aunou le Faucon ,et le
garde Maury ,servira de refuge .
Tant
bien que mal nos deux blessés seront transportés de Mortrée à la
forêt de Gouffern prés d'Aunou le Faucon en Simca cinq . L'un des
deux blessés ,Charles Mankowitz aura bien du mal à y loger ses
longues jambes
Un
refuge précaire aux conditions de confort limitées ,mais rendues
supportables par les conditions.... climatiques du mois d'Août .
Là
,deux docteurs se dévouent pour soigner réguliérement et avec
la plus grande attention les deux blessés et l'un d'eux est
transporté de nuit à la clinique du docteur Couinaud d'Argentan
pour recevoir des soins en rapport avec sa blessure . Aprés cette
intervention du chirurgien , l'état de santé de Mankowitz en
particulier , s'améliorera rapidement chaque jour . Nos deux
évadés dans leur univers de solitude , ponctué des visites des
volontaires chargés de les ravitailler devront ainsi ronger leur
frein pendant ...47 jours . Aprés cette longue attente pleine
d'incertitudes ...ils conviendront que la vie de nomades traqués
leur pése dans l'inconfort de leur agreste demeure . Une filiére de
résistants doit à nouveau les prendre en charge . Au bout de cette
aventure ....une hypothétique traversée des contreforts Pyrenéens
avec l'aide de guides régionaux ,d'expérience .
Dans
l'ouvrage "La bataille de Normandie au pays d'Argentan "on
cite le nom du docteur de Maulmont appelé à prodiguer ses soins
aux aviateurs américains blessés ,tombés à Belfonds et camouflés
en forêt de Silly par les soins de Charle Montebran garagiste à
Argentan ,Roussel ,d'Aunou le Faucon et de Maury garde forestier .Un
complément de témoignage est apporté par Mme G. Geslain née
Montebran .
"
Mon pére Charles Montébran avec son ami " D' Artagnan " (
H. Roussel ) avaient alors construit en forêt de Gouffern ,prés
d'Aunou le Faucon une cabane destinée à abriter deux aviateurs
américains blessés et soignés par les docteurs Couinaud et Picot .
Ma mére préparait des thermos de thé et les sandwiches pour les
ravitailler . Ils furent confiés à une chaine d'évasion et on leur
demanda d'annoncér leur arrivée en Angleterre par le message
personnel suivant : "Les amis du petit bois sont bien arrivés "
message que nous avons eu la joie d'entendre à la B.B.C. ( Ce fait
est confirmé dans le rapport d'évasion de W. Freeman no 263 . A la
demande de leurs hebergeurs de Mortrée ,les deux blessés devaient
dés leur arrivée en Angleterre soit aprés le 13 Décembre 1943
adresser un message en Français sur les ondes de la BBC. )
La
cachette située en forêt de Gouffern prés d'Aunou le Faucon ,entre
deux allées porte aujourd'hui le nom de "le carré des
américains "
En
complément Madame Geslin apporte le témoignage suivant
"L'un
des deux blessés américains en signe de reconnaissance donna une
montre pendentif à Roussel que celui çi portera imprudemment sur
lui .
Aprés
son arrestation ,Roussel transportant malencontreusement une
mitraillette dans son sac à dos fut emmené dans une propriété
dont je veux taire le nom . Les allemands l'ont torturé et enterré
auprés d'un chêne ( aujourd'hui il est enterré au cimetiére
d'Aunou le Faucon )
Personnellement
j'ai connu en 1943 au collége Mézeray ,son fils Yves Roussel qui
est disparu de façon tragique par la suite alors qu'il était
réfugié dans la propriété de ses grands parents aprés la
disparition de son pére . Caché dans une mansarde il regardait le
départ des allemands battant en retraite lors de la percée de
Chambois . Un fuyard l'aperçevant l'abattit ....
Le
21 Août on leur apporte des vêtements civils et le maire Mr
Chevreuil les transporte à son domicile . Là ils ont la surprise
de rencontrér un aviateur de la RAF Ivor Samsun et une jeune femme
guide Jacqueline Frelat eperdument amoureuse de son protégé selon
Willard Freeman .
Un
homme âgé les prend en charge dans sa traction avant ,pour les
conduire ensuite à la gare du Mans ( Il s'agit certainement de
Terrier , exploitant forestier à Alençon ).Mais au Mans les
trains remplis d'allemands incitent le guide à choisir un autre
point de départ entre Le Mans et Tours ( ) ensuite
Tours ,et Bourges .
Dans
le couloir du train à destination de Lyon ,aprés le passage de la
ligne de démarcation ,un officier allemand s'excuse auprés de
Willard Freeman pour avoir accés aux toilettes .
Dormant
sous les futaies aprés quelques nuits fraiches à la belle étoile
sous le couvert d'un bois , refuges dans les halls de gares ,rendez
vous secret dans une église catholique ....les lieux les plus
inhabituels sont utilisés par les guides pour échapper aux
recherches et à l'étreinte grandissante de la police allemande .
Ainsi chaperonnés ils sont amenés à prendre différents contacts
avec les réseaux lyonnais ,avant d'être enfin hébergés dans
l'ancienne capitale des Gaules .( Dans une lettre du 6 Janvier 1993
W.Freeman précise être arrivé aprés le couvre feu . Il passa
donc la nuit en face du quartier général de la Gestapo )
Le
11 Novembre ,sur la route de la gare ,un soldat allemand vient d'être
tué et nos deux évadés mis en confiance par le déroulement sans
failles de leur périple , échappent de justesse aux filets d'un
cordon rapidement organisé par l'occupant
Différents
noms de guide appartenant aux réseaux de résistance régionaux
illustrent les aléas de ce périlleux périple ,Nelly au Mans ( Mme
james Gills ) mariée à un britannique ,Mrs Bonamour , Sigot , ,
Roger Paupe ce dernier habitant 36 avenue de Saxe à Lyon .Mais
aussi les organisations de " Jules " et de "Vic ",
'Andre un agent de l'intelligence service évadé des cellules de la
gestapo et enfin Jacques un chirurgien de Paris .
Voir
victor gerson
Les
deux évadés seront donc séparés à Lyon avant de repartir avec
deux agents britanniques
Alors
que Charles Mankowitz était hébergé dans la propriété "Cri
Cri " chez Monsieur Sigot à Fleurieu sur Saône , W.Freeman lui
restait à Lyon chez Roger Paupe industriel .iIl se souvint
particuliérement des repas agrémentés par des produits achetés au
marché noir
Ivor
et Mankowitz accompagné de deux agents britanniques se rendirent à
la ferme de M. Sigot ,Flevier ,dans le département du Rhone ( Mr
Sigot était apparemment connu sous le sobriquet de Cris-Cris ).
En
fait la réalité est un peu différents .( ) 55 années se sont
écoulées ...Monsieur Sigot habite toujours la propriété de ses
parents ,et c'est la propriété qui est surnommée "Cri- Cri
. Elle se situe à Fleurieu sur Saône à 15 kilometres au nord de
Lyon dans la vallée de la Saône . Il est intéressant de noter les
remarques de Monsieur Sigot
"
J'avais dix neuf ans à cette époque et un réseau de résistance
nous amena trois aviateurs , "Charlie " ( Mankovick ) un
grand blond sympathique ,et Ivor un anglais . Je ne me souviens
pas du nom du 3éme ....Nous devions les héberger avant l'arrivée
d'un guide qui avait pour mission de les conduire vers l'Espagne .
Notre
propriété nommée "Cri Cri" par les parents disposait
d'un grand jardin ,de quelques terres sur la colline ,une basse cour
et deux ou trois chévres fournissant lait et fromage ..Il fallait
bien atténuer l'effet des privations . Souvent j' accompagnais mes
trois aviateurs dans la colline afin qu'ils puissent conserver une
forme physique suffisante ,avant la derniére étape vers l'Espagne .
Aucun d'eux ne semblait souffrir de blessures ....(On peut penser
effectivement que Mankowitz aprés les soins reçus en Normandie
,était complétement remis de sa blessure à la jambe ).
Aprés
la guerre une attestation honorifique signée Eisenhower nous a été
adressée pour nous récompenser des services rendus aux aviateurs
évadés .
En
désespoir de cause leurs bienfaiteurs qui ne seront pas restés
inactifs ,se résolvent aprés différents contacts avec les réseaux
locaux ,à acheminer les aviateurs vers l'Espagne par l'intermédiaire
du réseau "Vic ".La préparation de l'évasion vers
l'Espagne prend forme de jour en jour .
Le
but de tous les aviateurs rescapés ... rentrer en Grande Bretagne
,... ilôt de liberté accroché à l'Europe écrasée sous la botte
Surmontant
le traumatisme du combat aérien ,quelquefois blessés ,vivant en
vagabonds clandestins , bravant mille embûches ,perpétuellement
traqués par l'ennemi ,ils tentent de gagner un pays d'accueil
voisin à l'aide des filiéres patriotiques existantes .
Pour
les aviateurs rescapés ,la Suisse et l'Espagne sont devenues un
point de convergence et le refuge de centaines d'aviateurs de la
R.A.F. et des U.S.A.A.F. abattus au dessus de la France ,de la
Belgique ,de l'Italie , de l'Allemagne et en Méditerranée .
De
Suisse aprés avoir été interrogés et internés, ils sont parfois
autorisés à repartir ou s'évadent pour rejoindre l'Angleterre via
Gibraltar . Ce sera le cas de John Carah,rescapé du crash de la
forteresse B17 de l'Ermitage ce même jour du 4 Juillet 43 ,(la
Coulonche prés de Domfront ) ,qui contrairement à ses compagnons
d'aventures réussira à rejoindre la Suisse .
Un
autre réseau d'évasion ,le réseau Shelburne s'est développé dans
le Morbihan et les Côtes du Nord . Les bâtiments de pêche bretons
quittent la côte à la barbe de l'occupant . Ce réseau évacue les
rescapés par Plouha à bord de canonniéres de la Royal Navy .
L'Espagne
, c'est une traversée périlleuse des Pyrenées et une dure épreuve
physique pour les évadés !
Cinq
cents kilométres de frontiéres communes avec la France
...l'Espagne est un des rares pays d'Europe à ne pas être contrôlé
par l'axe et à entretenir dans sa capitale et ses grandes villes une
ambassade et des consulats britanniques .Malgré ses problémes et
ses dangers , l'Espagne pourtant écrasée par le Franquisme ,
devient pour les fuyards du nazisme le pays de l'espérance .
La
logique des fugitifs et celle des gardiens seront à peu prés les
mêmes . Pour les reliefs peu accidentés ,de nombreux voyageurs
sillonnent les sentiers de montagnes malgré les multiplications de
postes et de patrouilles .Pour les altitudes plus élevées la
surveillance est trés relachée en hiver et trés faible en été .
On
peut penser que les premiers rescapés de ces deux crashes Belfonds
et Val de Grée seront arrivés sur les premiers contreforts avant
l'apparition de la neige en Septembre . Mais aprés ce mois , les
sentiers et cols du secteur pastoral sont tellement surveillés que
les évadés de France de toutes sortes sont obligés de s'attaquer à
la haute montagne .
Enfin
ils atteignent Perpignan la capitale catalane ,et déjà ils
distinguent dans le lointain les premiers contreforts des Pyrenées
.....Malchance le passeur habituel , vient d'être arrêté ;Il faut
donc attendre une dizaine de jours !
Accompagnés
de nos deux agents britanniques ,à la mi décembre nos deux évadés
passent la frontiére sans problémes , malgré des rencontres
fortuites en deux occasions avec des patrouilles allemandes
Ils
arrivérent enfin au consulat britannique à Barcelone et la R.A.F.
les ramena enfin en Angleterre le 20 Décembre 1943 .
Trois
jours seront nécessaires pour informer les familles habitant les
Etats Unis de la réussite de l'évasion de Freeman .Nos deux évadés
disparus étaient passés pour morts ? Aprés ce long périple
Freeman (lettre du 6 Janvier 1993 ) partit pour l'Afrique du Nord
,l'Amérique du Sud , Puerto Rico , la Floride et finalement
Mitchell Field NY (USA ) avant d'être transferré dans un camp
d'entrainement d'équipages de bombardement où il rencontrera sa
future épouse ,Marie avant de se marier le 16 Fevrier 1945 . Il
vécut dans le new Jersey à Jersey City avant de déçéder le 1er
Octobre 1995 . Il eut quatre fils Chris , jeff , Matthew ,et Stuart .
On
ne peut que s'étonner devant la chance qui s'attache aux
prégrinations de nos deux blessés ,des milliers de kilométres sans
capture dans la clandestinité la plus totale .
Efficacité
de la résistance
Je
donne à Monsieur Pavard les seules photos prises sur les lieux de
l'accident . Existait il un risque à prendre ces clichés ce jour ?
Je n'en sais rien mais en tout cas mieux valait le faire à l'abri
des regards .C'est ce que j'ai fait !
Sur
la photo nous sommes pratiquement seuls ( mon pére ,jean et moi ) à
explorer les débris amoncelés sur une centaine de métres . Pas
d'allemands en vue !
Une
photo rapide de la mitrailleuse du navigateur à la " fosse
d'enfer" ,un bouquet de fleurs est là présent prés du corps
de Francis Hackley , symbolisant la pensée profonde de nombreux
Françàis appelés à manifester leur sympathie et leur
reconnaissance aux " soldats de la liberté ".
En
résumé
Comment
deux membres d'équipage n'ont ils pu sauter ? Rapport d'Erickson
porte ?
Les
membres de l'équipage n'ont pas la même facilité pour se mouvoir
librement à l'intérieur de l'avion . Ainsi les deux tourelles une
ventrale et celle du poste arriére ne sont guére confortables .
Loin de ses compagnons de vol , sous l'énorme empennage du B17 ,le
mitrailleur ou bombardier se sent solitaire et perdu ... Aprés
avoir rampé dans l'étroit tunnel ,on accéde à la tourelle de
queue en pénétrant dans un espace réduit . A l'étroit
,environné par des manettes saillantes , protégé par un blindage
,le mitrailleur est maintenant accroché à ses deux mitrailleuses
Browning ,crachant le feu au rythme de 800 coups minute . Lorsque il
y a danger il n'est pas toujours facile de sortir , harnaché , de
cette position trés inconfortable . Mais il y aussi la crainte du
saut dans le vide et de nombreux cas de crash démontrent que les
membres de l'équipage non entrainés ont hésité longuement avant
de sauter ...
Les
aviateurs abattus en terre étrangére ne sont pas totalement démunis
devant l'adversité . .Chacun emporte non seulement un parachute et
une Maé West mais aussi une trousse de secours . Cette boite
renferme toutes sortes de choses utiles à un séjour solitaire en
territoire hostile et entre autres une boussole , une gourde ,des
pastilles purificatrices d'eau ,une lime ,un fil et un hameçon .
La
bourse de détresse était également indispensable pour le survol
des territoires occupés et son contenu variait en fonction des
territoires survolés . Et encore des cartes - foulard en soie
schématisant ces régions et facilitant une évasion éventuelle
vers l'Espagne .
A
l' Ecole du Personnel Volant d'Agadir ,nous devions ajouter à cette
liste ...jamais exhaustive ,deux sachets de poudre anti requin et
de fluorésceine ,et un miroir de signalisation en cas d'amerrissage
forçé dans les mers tropicales .
Pages
séparées
Les
deux groupes de rescapés ont relaté dans leur rapport ,à leur
retour en Angleterre ,les 17 Aout et 13 Décembre , leurs conditions
d'évasion .
D'un
côté le pilote Erickson acompagné de
de
l'autre les deux blessés Freeman et Mankovik dont le périple durera
prés de six mois ,passant par les Pyrenées orientales avant de
parvenir en Espagne .
Le
pilote ,chef de bord de la forteresse nous apporte ce témoignage
Gordon
B. Erickson c'est son nom ,( Escape & Evasion No 65 habitant
le Michigan aujourd'hui déçédé ) dans un rapport rédigé à son
retour en Angleterre témoigne le 17 Août 1943 les faits suivants ,
rapport qui concerne également les sergents George Ashworth ( E&E
No 66) , , Robert H. Penly ( E& E No 67 ), et Frank J. Wingerter
( E& E No 68 déçédé le 25 Novembre 1992 )qui
l'accompagneront dans son périple vers l'Espagne .
Bilan
Si
je me refére au témoignage de .... l'un des pilotes composant
l'escadre 303 G ,autre groupe de bombardement en route pour le même
objectif ,une autre escadrille ,mais de Spitfire de la RAF avait
accompagné les forteresses jusqu'à la côte Française pour faire
ensuite demi tour en raison de leur autonomie de vol limitée .
En
fait , en consultant le " Mighty Eight War " de Roger
A.Freeman ,et sans l'aide des chasseurs d'escorte P 47 ,on constate
que 24 chasseurs allemands furent abattus par les mitrailleurs
américains des six groupes de bombardement deux formations ( 24
abattus ,5 probablement détruits , et 15 endommagés ) lors de ce
raid de bombardement sur la ville du Mans .Chiffre important sans
aucun doute ... mais peut être exagéré ,chaque mitrailleur
annonçant personnellement la destruction d'un ou plusieurs chasseurs
allemands .
D'aprés
le journal de bord du 544 eme squadron ,l'objectif est considéré
comme définitivement détruit .Approximativement 100 chasseurs de
combat allemands principalement Fockswulf et Messerschmitt 109
attaquérent la formation et deux forteresse du squadron , (celle de
Belfonds et celle du val de vée )furent perdues . Les équipages de
retour de mission ont précisé que l'opposition ennemie avait été
inférieure à l ' opposition rencontrée lors des raids précédents
et en déduisit que les chasseurs allemands étaient de toute
évidence inexpérimentés et ceci en fonction de leur méthode
d'attaque . Les chasseurs attaquérent into a hail of lead from the
heavy bombers ,faisant peu d'efforts por manoeuvrer hors du champ
des mitrailleuses reportent les mitrailleurs . Ces derniers
reportérent un nombre de succés pour les chasseurs abattus mais
dans l'analyse finale quatre succés positifs étaient retenus
.L'usine Gnome et Rhone fabriquant 500 moteurs par mois était
décrite comme entiérement détruite . Le Captain Ketelsen pilotant
" The infermo "rapporte que le temps était légérement
voilé lorsqu'ils arrivérent mais la visibilité de l'objectif était
bonne "Nous avons eu trois minutes de bombardement dans des
conditions idéales et nous avons transformé l'usine en une pile de
briques " dit le capitaine Ketelsen "Ils ne pourront
fabriquer des moteurs d'avion en raison du manque de piéces
détachées . Je parie qu'il ne fabriqueront pas un moteur avant 6
mois " .
"Nous
ne pouvons dire avec certitude où tombérent les bombes "ajouta
le navigateur de Ketelsen ,le premier lieutenant E.Martin - Végue "
mais l'objectif était couvert d'explosions de bombes . Quelques unes
touchérent l'aérodrome mais la plupart tombérent droit sur l'usine
"Cet objectif majeur était constitué de l'aérodrome Le Mans
Arnage ,de l'usine de moteurs d'avions ,le marshalling yard ,et
l'usine d'armememt et de tracteurs . Voi squad et bg
Une
forteresse pilotée par le 2eme lieutenant Jesse D. Hausenfluck
revint avec un obus de 20 mm non éclaté entre deux réservoirs de
carburant .que les membres de l'équipage reussirent à enlever aprés
l'atterrissage ,estimant que les dommages auraient été trés
importants en cas d'explosion é
a
suivre
Origine
Air Forces Escape & Evasion Juillet 1998
Traduction
littérale par Roger Cornevin - Hayton du Rapport du 17 Août 1943
(nos 65 à 68 ) de Gordon Erickson dés son retour en Angleterre .
Gordon Erickson dans son périlleux périple le conduisant vers
l'Espagne , était accompagné des sergents G.Ashworth , Robert
Penly ,Franck Wingerter ,et Charles Mankowitz .
"
Nous sautions en parachute à 4 miles à l'Est de Sées et bientôt
nous étions rejoints immédiatement par plusieurs Français
impatients de nous aider .En raison de leurs blessures les Sergents
Mankowitz et Freeman resterent avec nous , uniquement la
premiére journée . Ensuite ils devaient être pris en charge par
un hopital Français .
Des
noms fictifs leur seraient donnés pour ne pas attirer les soupçons
avant d'être hospitalisés et rapatriés par la suite hors de
France .
Notes
personnelles en Italique :
(Autant
dire que la réalité fut différente ...mais Erickson ne pouvait
imaginer que le deuxiéme groupe composé des blessés Willard
Freeman et Mankowitz choisirait la solution de s'évader , aidé
en cela par la résistance locale et une organisation de Paris . En
raison des traitements et soins adoptés en cours de route , les deux
blessés accompagnés et séparés du reste du groupe , n'atteindront
l'Espagne qu'en Décembre 1943 en passant la frontiére espagnole
par Perpignan à destination de Figueras et Barcelone ( consulat
Espagnol )
suite
traduction ....
Nous
étions ensuite conduits au domicile du maire de Mortrée et
dans un abri où nous sommes restés cachés huit jours (du 6 Juillet
au 13 Juillet .)
Le
13 Juillet le maire , vint avec deux hommes ,dont l'un appelé
Dominique (
il s'agissait certainement de Edouard Paysant alias Dominique
Tinchebray
) nous questionna et nous assura qu'une organisation prendrait soin
de nous .
Le
maire ,sa fille et son fils ..?..nous conduisaient alors au domicile
de Marcel un boucher de Mortrée .
(
Il faut préciser que le maire Monsieur Chevreuil n'avait pas de fils
...Il s'agit vraisemblablement selon Monsieur Pavart ,de Marcel
Tesson , boucher à Mortrée et membre du bureau des opérations
aériennes (B.O.A.) .Il sera arrêté le 13 Mai 1944 et décédera à
Sandbhostel en Avril ou Mai 1945 . (ref Les 500 déportés de l'Orne
. Conseil général de l'orne . Archives départementales .)
suite
traduction
Un
jeune homme ,appelé Henri vint nous rendre visite en plusieurs
occasions .
Le
25 Juillet la femme du maire vint "rafraichir " notre
coupe de cheveux et bientôt nous étions prêts et revêtus de
vêtements civils
Le
26 Juillet nous étions conduits ,en voiture à destination d' une
gare de chemin de fer où deux guides nous étaient présentés .
Le maire était avec eux, et nous fit des recommandations .
Ensuite il nous dirigea vers une autre gare où nous devions
prendre un train à destination de Paris .
A
Paris différents guides nous emmenérent au domicile de Mme Farber
,où nous avons été photographiés . Une jeune fille nommée
Suzanne vint nous parler plusieurs fois .
Un
professeur Paul ,de grande taille ,mince ,et bien bâti nous emmena à
la gare . Nous avons été alors partagés en deux groupes de deux
,l'un avec un jeune Français et l'autre avec le professeur )
Ensuite
nous avons rencontré un autre guide André Barbier .
Nous
cinq ,nous avons donc pris le train à destination de Rion des
Landes (Département des Landes )en passant par Bordeaux .
Marcel
nous conduisit ensuite au domicile d'un homme nommé Harry qui avait
la particularité d'être manchot . On nous a donné alors une
carte d'identité et une carte de transport avant de prendre avec
André Barbier et l'homme manchot la destination de Biarritz .
Lorsque
le train s'arrêta à Dax, nos cartes furent examinées
soigneusement par un allemand en civil .
Il
n'était pas trés satisfait des renseignements concernant F/o
Erickson ou du sergent Ashword et commença à les questionner .
André Barbier répondit pour eux en Français . L'affaire fut enfin
réglée mais l'Allemand continua à regarder nos chaussures avec
suspicion .
Nos
cartes furent à nouveau vérifiées à Bayonne . A Biarritz un
Français chauffeur de camion nous conduisit environ 8 kilométres
vers les Pyrenées .
A
partir de là , nous étions en Espagne avant de nous arrêter au
domicile de l'un des guides . Le manchot Harry qui jusque là , nous
avait accompagné ,nous quitta en nous indiquant la ville la plus
proche . Il appela alors le consulat .
Aprés
avoir cherché vainement le consulat nous sommes allés trouver la
police qui nous indiqua une adresse d'hotel où nous pourrions
rester .
Avec
Harris nous avions alors changé notre monnaie française contre des
pesetas .
Plus
tard la police questionna chacun de nous et nous avons précisé que
nous étions prisonniers de guerre évadés .
Le
4 Août nous avons été conduit à la caserne d'Irun pour être à
nouveau questionnés . Un représentant de la croix rouge appela
notre consul à Bilbao , qui rendit visite . Aprés avoir pris le
train pour Madrid le 6 Aout le major Clark nous prit en charge .
Nous
partîmes ensuite pour Gibraltar le 13 Août et quittérent le 15
Août pour arriver en Angleterre le 17 Aout ."
Quarante
quatre jours s'étaient donc écoulés entre la date du crah du 4
Juillet 1943 et la date du retour en Angleterre du 17 Août 1943 .
Rapport
d'évasion No 263 du S/Sgt W. Freeman
Les
sergents Radio Willard E. Freeman (E&E No 263 déçédé le 1er
Octobre 1993 ) et Charles Mankowitz ( E&E No 264 ) blessés ,
apportent le 13 Décembre 1943 le témoignage suivant ,plus de six
mois aprés la date du crash . Délai expliqué par la durée de leur
séjour en forêt de Gouffern et les soins qu'ils reçurent pendant
leur itinéraire d' évasion
"
Le 4 Juillet 1943 ,nous sautions en parachute prés de la ville de
Mortrée . Dés notre atterrissage un jeune Français nous conduisit
vers une ferme où le sergent Ashworth l'un des membres rescapé de
l'équipage de notre avion , changeait de vêtements .
Le
même jeune homme nous conduisit vers une haie . (
Le jeune homme en question prénommé Bernard , réfractaire au
S.T.O. étai caché chez Mr et Mme Chevreuil et participa au
ravitaillement des aviateurs).
Une
femme qui parlait l'Anglais nous rendit visite .
(
Il s'agit certainement de Madame Paysant que son mari était allé
chercher avant de se rendre sur les lieux d'atterrissage des
aviateurs de la forteresse ..)
A
8 heures du soir nous étions conduits à 3 kilométres chez le
maire de Mortrée qui nous servit un merveilleux repas . J'étais
ensuite reconduit avec le Sergent Mankowitz dans notre abri en
campagne ,pendant que le reste de l'équipage restait chez le maire .
A 23 heures ,dans la nuit du 6 Juillet ,nous étions conduits en
voiture à 10 ou 15 kilométres dans la forêt et ensuite
transportés sur des brancards dans une petite hutte cachée dans les
bois . Nous sommes restés içi 47 jours .On nous apportait à manger
. La hutte n'était pas trés étanche aussi à chaque averse ,nous
étions tranpercés .
Nous
ne pouvions pas nous éloigner de notre abri , excepté pour les
besoins les plus élémentaires .
Deux
docteurs vinrent en diverses occasions mais ils ne purent soigner
convenablement ma jambe . Le sergent Mankowitz par contre ,fut
correctement soigné . L'un des Français qui nous apportait à
manger nous fit savoir que l'un des docteurs avait été arrête par
les Allemands et ensuite relâché .
N.P.
En
fait les quatre aviateurs rescapés Erickson devaient être mis au
train à partir de la gare du Mans . Or ce train était occupé par
un convoi militaire et les wagons remplis de soldats allemands . Le
conducteur changea d'avis et conduisit finalement les occupants à
la gare d'Aubigné - Racan prés de Vaas dans la Sarthe ( Ligne
S.N.C.F. Le Mans ,Ecommoy ,Chateau du Loir Tours ) alors que
quelques permissionnaires allemands descendaient du train .
"
Quelques jours avant le 21 Août on nous apporta des vêtements
civils .( Il est nécessaire de rappeler que six semaines s'étaient
déjà écoulées depuis la date du crash) .
Le
21 Août en boitant nous allons à la rencontre du maire de Mortrée
, Monsieur Chevreuil qui nous conduisit en voiture à son propre
domicile . Nous avons alors rencontré un aviateur de la R.A.F. Ivor
Samsun et une jeune femme guide appartenant à une organisation
parisienne jacqueline Frelat éperduement amoureuse de l'aviateur
Anglais . Un Français d'un certain âge nous conduisit à la gare du
Mans
(
Il s'agit peut être de Monsieur Terrier exploitant forestier à
Alençon )
où
nous avons rencontré une autre jeune femme guide . A la gare un
groupe d'allemands attendait un train . "
Nos
hébergeurs nous demandérent d'adresser un message en Français sur
les ondes de la B.B.C. . Message ainsi rédigé " The friends of
the little wood are well arrived "
soit"
les amis du petit bois sont bien arrivés "
N.P.
La
cabane avait été construite prés d'Aunou le Faucon dans la forêt
de Gouffern par Messieurs Montebran , Roussel et Maury le garde
forestier .Madame Montebran ravitaillait réguliérement les
aviateurs ,et Madame Geslain ( ex Melle Montebran) confirme avoir
entendu le message diffusé par la B.B.C.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Que
se passa t il pour les deux groupes voyageant indépendemment aprés
avoir quitté leurs sauveteurs ?
L'autre
groupe composé des deux blessé Willard E. Freeman et Charles
Mankowitz emprunta un itinéraire imposé par les organisations de
la résistance . Willard E. Freeman nous apporte la suite de son
témoignage .
"Aprés
avoir quitté le maire de Mortrée Monsieur Chevreuil ,nous avons
rencontrés au Mans une autre jeune femme guide , Nelly ( Mme James
Gill ) , belle jeune femme russe mariée à un Britannique dont elle
avait un enfant de deux ans . Le groupe entier passa la nuit dans
les bois , où nous avons trés peu dormi en raison de la fraicheur
de la nuit . Le vieil homme nous conduisit ensuite à une gare
située aprés celle du Mans direction Tours .Ensuite nous nous
sommes quittés . Nous étions tous assis dans le même compartiment
. A Tours nous avons pris un train à destination de Bourges et
ensuite un taxi qui nous conduisit au chateau d'un homme appartenant
à l'organisation parisienne .
Trés
tôt le matin nous traversions la ligne de démarcation avant
d'attrapper un train à destination de Lyon . Alors que je me
trouvais dans le couloir ,un officier allemand de la Lutwaffe
s'excusa afin d'avoir accés aux toilettes . Notre train était en
retard et nous sommes arrivés à Lyon aprés le couvre feu . En
conséquence nous avons manqué notre rendez vous et dormi en
différents endroits , dans la gare . Le matin suivant nous avons
essayé d'établir un contact et pris un taxi à destination d'une
église catholique où nous étions attendus avant de nous rendre au
domicile de Mr Monamour (ou Bonamour ). A partir de là , nous sommes
entrés en contact avec l'organisation de "Jules " avant
d'être emmenés à différentes places où nous sommes restés 3
semaines
suite
rapport de W.Freeman
"Des
papiers d'identité nous ont ensuite été remis .. Je restais avec
M. Roger Paupe ?( Faure ?) habitant 35 Avenue de Saxe à Lyon ,
propriétaire d'une affaire de carburant et apparemment trés riche
.. J'ai passé de bons moments . "Jules " vint me rendre
visite et me dit que nous avions une chance de rencontrer un homme
apte à nous conduire en Espagne . . Nous souhaitions rester ensemble
( avec Mankowitz ) , aussi Yvor préfera nous quitter .
Le
10 et 11 Novembre nous contactions l'organisation de "Vic"
qui devait nous conduire vers l'Espagne.
A
Lyon nous prenions avec nous Andre ,un agent britannique de
l'Intelligence Service que nous devions perdre par la suite à
Figueras .
Nous
avons diné ensemble et rencontré plusieurs personnes et parmi elles
Jacques un chirurgien de Paris accompagné de "Vic ."
Sur
le chemin de la gare un allemand venait d'être tué . En
représailles les allemands tirérent sur un tramway à Randon (
Mandon ? ) et dréssérent un cordon dans tout le quartier . Une
minute de plus et nous étions ramassés ...
Aprés
un changement de train nous sommes arrivés à Perpignan le matin
suivant .
Andre
s'était échappé des mains de la Gestapo et me raconta des
histoires sinistres sur les tortures qu'il avait subies . Il a été
capturé alors qu'il détenait un poste emetteur et resta 50 jours
entre les mains des allemands .Pendant que son garde corps le
conduisait dans une autre piéce du chateau où il était enfermé
,il fonça vers la sortie ,évita le garde , le projetta dehors
,sauta par dessus le mur et trouva de l'aide auprés d'une
organisation de résistance . Nous avons pris du retard à Perpignan
,un passeur Français ayant été pris récemment du côté Français
.Nous séjournerons alors en différents endroits que je suis
incapable de situer ,Andre et moi à une place ,jacques et Mankowitz
dans une autre ."Vic " vint nous rendre visite une fois
pour voir si nous n'avions pas d'ennuis .
Suite
rapport de W. Freeman
"Le
mardi soir nous sommes partis à 19 heures aprés avoir pris deux
guides à la sortie de la ville . Nous nous sommes arrêtés à 8
heures sur le versant de la montagne ,reposés jusqu'à 11 heures
,pris deux nouveaux guides ,marché de 11 à 17 heures ,stoppés et
attendus l'obscurité .
Nos
guides n'arrivérent qu'à 20 heures . Nous avons marché ensuite 4
heures vers une ferme située en territoire espagnol .Deux fois nous
avons aperçu des patrouilles allemandes .
Le
soirée suivante nous sommes partis vers 19 heures avant d'être
pris en voiture et le chauffeur dont la course avait été réglée
nous conduisit à Figueras .
Alors
que nous étions là depuis dix jours ,"Vic" vint avec un
autre Français Danon ( ? ) . Le consul vint alors et prit en
charge " Vic " et Andre .peut etre Andre Donnat page 180
Réseau Heckler
A
l'issue de ces dix jours écoulés , nous devions prendre un train
mais nous l'avons manqué . Aprés deux jours d'attente dans une
grange ,nous avons pris ensuite un camion transportant des poussins
qui nous conduisit à Barcelone . Nous sommes descendus juste avant
d'entrér en ville , rencontré un autre guide et mis à l'abri dans
différentes demeures . Jacques et l'autre français dans une
,Mankowitz et moi dans l'autre .
A
partir de là nous sommes allés au consulat britannique où une
femme nous posa quelques questions au sujet de notre périple en
France .
Nous
partons ensuite pour Madrid et bientôt pour Gibraltar . Là , un
civil britannique moustachu et de taille moyenne nous interrogea .
Note
1 Les gens de Lyon nous demandérent de rencontrer R.G.
Bedwell ,Cockfoster ,Hidleywood ,Harts à Londres et de leur dire "
que tout allait bien à Lyon "
On
demanda en attendant ,aux Sergent Freeman et Mankowitz de ne pas
divulguer ce message de leur propre initiative.
Note
2 Les premiers hebergeurs ( Mr Chevreuil ? ) avaient demandé aux
deux sergents de diffuser en Français sur les ondes de la BBC le
message suivant " Les amis du petit bois sont bien arrivés "
.
Mankowitz
sergent mitrailleur rescapé , ajoute quelques propos aux termes de
son compagnon d'aventures Freeman.
"Le
4 Juillet 1943 J'ai atterri au Nord du Mans
J'étais
caché dans une meule dans un champ quand un docteur et quelques uns
de ses amis me rendirent visite . Il me regarda ,semblait affolé
et nous quitta vers midi . A 14 heures un second docteur vint me voir
.
On
me conduisit à un autre endroit où je rencontrai le sergent Freeman
et une partie de l'équipage dans un champ ..... ,et à partir de là
, ma propre histoire est la même que celle de Freeman . "
Notes
sur VIC ( Ref le réseau Heckler de André Courvoisier )
Il
s'agirait de Gerson Victor réseau Buck' Vic ,marié à l'actrice
Giliana Balmaceda Il est agent de la section D.F. qui anime les
filiéres d'évasion du SOE ,filiére comprenant en outre Jacques
Mitterand .DF section évasion SOE
Il
a été parachuté à Chateauroux les 6/7 Septembre 1941 avec Max
Hymans et .d'autres agents secrets et n'avait dû qu'à son flair
d'échapper à la souriciére de la "villa des bois ".En
conséquence il avait été obligé de rejoindre l'Angleterre par
l'Espagne .
Vic
retrouve la France pour une seconde séjour .Lâché au large de la
côte d'Azur prés d'Antibes le 20 Avril 1942 par un sous marin il
rejoint la côte , à bord de dinghies pneumatiques . Il reste en
liaison vec Martin , général espagnol dirigeant le réseau
d'évasion Edouard en direction de l'Espagne et dont le PC est à
Perpignan .
Vic
regagne l'Angleterre aprés un travail intensif de 4 mois durant
lesquels il a mis au point les relais d'une ligne d'évasion
rejoignant le nord et l'est de la France vers Lyon et la frontiére
espagnole
Il
aidera un groupe de résistants et d'agents à s'évader du camp de
Mauzac en Dordogne
Delattre
de Tassigny s'évadera de la prison de Riom pour gagner l'Angleterre
avec l'aide de Vic
Ce
chasseur contribuera de façon définitive à la suprématie des
alliés dans les deux années de la guerrre . Considéré comme le
plus grand et le plus lourd monomoteur monoplace construit au cours
du conflit ,il se révélera exceptionnel dans les rôles d'escorteur
de bombardier et d'avion d'attaque au sol .
Ce
chasseur contribuera de façon définitive à la suprématie des
alliés dans les deux années de la guerrre . Considéré comme le
plus grand et le plus lourd monomoteur monoplace construit au cours
du conflit ,il se révélera exceptionnel dans les rôles d'escorteur
de bombardier et d'avion d'attaque au sol .
Ce
compagnon d'un jour j'ai réussi à l'identifier trés longtemps
aprés ce drame . Il s'agissait vraisemblablement de Gaulard Roger
apprenti maréchal à Sées .
Arrêté
dans des circonstances restées mystérieuses Roger Gaulard 17 ans
sera déporté le 13 Juillet 1944 et mourra dans une prison en
Allemagne le 18 Mars 1945
En
effet Ralph K. Patton Chairman de Air Force Escape & Evasion
Society me fait savoir que ce même jour ..deux autres forteresse du
384 G no 23235 l'une appelée " Lakanuki " était abattue
prés de Pripriac (Ile et Vilaine) . Elle était pilotée par le
second lieutenant Lawrence W. Meyer . David L. Butcher en fut le
seul rescapé .
L'
autre du 303 G surnommée " The Mugger " no 25792 533
BS squadron piloté par le lieutenant Robert S. O ' Conner
s'abattait au nord de Tours .
Ces
éléments étant peu précis ,j'eus la chance de découvrir un
spécialiste en la matiére ,le docteur Claude Archambault qui avait
pu identifier pratiquement les points de crash de 4000 avions sur le
territoire Français .
(Ce
bomber group se distinguera en effectuant les derniers bombardements
sur les usines Skoda à Pilsen Tchécoslovaquie . Les forteresses du
groupe effectueront 9348 sorties perdant 159 appareils et 1579
membres d'équipage mais annonçant 165 avions ennemis abattus
lors de leurs interventions .
Rapport
page séparée
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L'Extrait
du rapport de Bernard Geneslé :"Les Alençonnais dans la
résistance "permet de trouver un début de réponse au
cheminement des aviateurs américains
rescapés
des crash de Belfonds et de Domfront
"De
par sa position géographique le département de l'Orne était
particuliérement concerné par les filiéres de sauvetage et
d'évasion des équipages des avions alliés abattus ,avant et aprés
le débarquement .
Les
aviateurs américains qui ont été recueillis et camouflés , les
jours suivants vers Alençon ,où Alain Terrier exploitant forestier
et propriétaire d'une scierie à Courteilles servait de plaque
tournante à une filiére d'évasion qui généralement remontait par
Paris . D'Alençon , les aviateurs camouflés souvent bien
difficilement en civil prenaient le train " cornaqués " le
plus souvent par une jeune femme . C'est ce qu'on fait dans notre
région "Yannick " nom de guerre de Mme Croisé "et "
Gilberte " future Madame Guehenno ,toutes agents de liaison du
BOA .
Ces
opérations exigeaient beaucoup de courage et même de témérité .
En voici un exemple briévement évoqué . En Juillet 1943 ,Albert
Terrier résistant de la premiére heure ,transportait vers la gare
du Mans dans sa citroén berline , traction avant à gazogéne , une
jeune femme de Nogent le Rotrou avec un enfant en bas âge pour
donner le change . Elle était chargée d'escorter les aviateurs
américains rescapés du crash de Belfonds ,à la gare d'Ecommoy
aprés une tentative manquée à la gare du Mans . Poursuivi par une
voiture de la Gestapo qui l'avait repéré Albert Terrier ,réussit
à s'en tirer malgré toutes sortes d'incidents de parcours : sa
voiture embourbée dans un chemin de terre fut même poussée par des
soldats allemands de passage ,à la grande joie des américains "
&
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J'ai
pu me procurer par l'intermédiaire de Ralph K. Patton chairman of
the board de Escape & Evasion Society la liste compléte de
l'équipage du bombardier B17 immatriculé 229.960 SQ ,qui s'est
écrasé à Belfonds au retour d'une mission de bombardement sur la
ville du Mans
(
voir note sur Patton Plouha )
Pilote
F/o Gordon Erickson
Evasion Espagne Irun
Bombardier 2Lt
Don . W.Ervine
Déçédé lieu dit " chêne d'amour "
Navigateur
2n Lt Francis Hackley Décédé
lieu dit " Fosse d'enfer "
Mitrailleur
de sabord S/Sgt Willard E. Freeman Evasion Espagne
Figueras
Bomb
SSGT Robert H. Penly à
voir
"
2NLT Donlu Irvine
"
" Frank J.
Wingerter
"
"
Radio
Operator " " S:SGT Paul g.
Welck
"
" Charles
Mankovit
G.
Ashworth
Extrait
......
Ce
jour de l'affaire de Belfonds les gendarmes de Sées avec le
capitaine de la brigade d'Alençon sont venus aux renseignements chez
J.Cosnard . Ce dernier est un peu bousculé par le capitaine afin de
donner le change aux gendarmes allemands venus l'accompagner .Le
fils du Capitaine réfractaire au STO était d'ailleurs caché à
Belfonds et les gendarmes de Sées appartenant au groupe "Action
" aidaient les résistants les nuits de parachutage en écartant
du secteur les importuns .
Mais
la délation a fait son oeuvre ... les allemands avertis par un
dénonciateur se posent des questions sur le rôle joué par les
gendarmes de la brigade de Sées ,durant cette évasion des
aviateurs .
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
L'action
courageuse de plusieurs gendarmes de la brigade en particulier Dupont
et Giroux rachetera heureusement l'attitude et les méfaits du
capitaine Laplanche qui dut par la suite chercher dans l'exil les
moyens d'échapper à un juste chàtiment .
En
effet ,le 4 Mars 1944 ( Extrait de Clandestinité du commandant André
Mazeline ) le maquis FTP installé à la haute Belliére ( région de
Vrigny ) sera cerné et capturé par des forces de police française
dirigées par le capitaine de gendarmerie Laplanche .
Six
FTP seront condamnés à mort et fusillés par les Allemands le 27
Avril suivant à Saint Germain du Corbéis .
Le
passeur lui , se manifeste en dernier ,au bout de la chaine d'évasion
.Le seul réseau Belge "Cométe "réussira à canaliser
vers l'Angleterre prés de trois cents aviateurs abattus .
Malheureusement 216 membres de cette organisation seront fusillés
par les allemands et plus de 700 connaitront les camps et géoles
nazis .Espérons que leur souvenir se perpétuera à travers les âges
...
On
peut emettre l'hypothése qu'à la demande d'Edouard Paysant
responsable départemental du B.O.A. ,les aviateurs rescapés ont
été pris en charge par le réseau Cométe et que la jeune femme en
question pouvait appartenir à l'équipe de Andrée De jongh "
Petit cyclone " alias Dédé .,A l'origine d'une organisation
stupéfiante elle opérait au nez et à la barbe de l'occupant Nazi
et se consacrait au rapatriement clandestin et périlleux des
aviateurs abattus
Une
jeune femme "Francine " ( "Gilberte" Annie
Guehenno Rospabée )assurait la liaison trés longue distance avec
les équipes et les terrains de l'Ille et Vilaine( proximité de
Fougéres ) ,les côtes du Nord et le Finistére départements
appartenant à la région M .Elle dit avoir surtout participé à
l'opération des aviateurs de la Coulonche et non de Belfonds
"
Francine " poussait parfois jusqu'au Morbihan pour des contacts
avec "Dra " ( Pierre Keraudran à Londres et dit Pierre le
Marin" .). "Dra " repartira pour l'Espagne sous le
pseudonyme de Peter Short .... aprés avoir .pris en charge deux
aviateurs
Un
réseau " O, Leary " dirigé par deux intrépides relais
Louis et Renée Nouveau de Marseille au 28 A du quai Rive Neuve à
Marseille hébergera 159 évadés désireux de rejoindre
l'Angleterre par l'Espagne et Gibraltar .
...........P107
113 227 "Galilée " Clouet des Perruches Page 105 65
dit "Jules " A voir avec Didier ...
&
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Les
deux victimes du crash seront le navigateur Lt Francis M. Hackley et
le bombardier Lt Don W. Ervine
Info
concernant un autre crash et non pas le B17 de Belfonds ...
Un
résistant raméne l'un des recapés chez Madame Maquére habitant en
forêt d'Ecouves . Cet aviateur prénommé Jim est brûlé au visage
, aux poignets et aux pieds . Il est se dissimule dans un appentis
prés de la maison . La porte est alors obturée par des planches .
Un groupe d'allemands surgit dans la cour ....,Une planche
tombe....et cause une grosse frayeur à la famille Maquére .
Quelques
jours plus tard ,l'aviateur évadé quittera discrétement sa
cachette , une fourche sur l'épaule .L'image même du commis de
ferme ,habitué à prendre le chemin des champs ... Je n'ai jamais
pu établir si cet aviateur avait été fait prisonnier ou avait pu
se joindre aux autres rescapés
Nous
connaissons bien les cinq gendarmes composant la brigade de la
gendarmerie située derriére la mairie .Juste la place du Parquet à
traverser , pour venir se faire servir au salon .. Leurs noms
,l'adjudant Tual ,le maréchal des logis Daniel ,et les gendarmes
Lars ,Collet et Bouillet .
Les
deux employés du salon d'hommes , Maurice Boitier de Mamers et
Serge Jousselin de Marolles les Brault qui ont échappé jusqu'à
maintenant au piége du S.T.O bavardent réguliérement avec eux .
Un
certain Gontier (qui sera condamné à mort par la cour de justice
d'Alençon le 16 Février 1946 ),ouvrier agricole au hameau de Saint
Laurent a parlé .....Gardant la voie de chemin de fer,il a aidé un
aviateur à se débarrasser de son harnais avec un copain d'école
... Troussier... et aperçu les gendarmes accourus sur les lieux .
Gontier
a également aperçu Edouard Paysant ( Dominique Tinchebray ) qui
par sa présence et sa responsabilité clandestine insoupçonnée
tente d'organiser le sauvetage des " parachutistes " .
Sous
sa direction , les gendarmes ont pour mission de soustraire les
rescapés aux recherches des troupes allemandes et de faciliter
leur évacuation dans les meilleurs délais vers une destination
encore indeterminée .
En
fait les gendarmes appartiennent au groupe Action ,réseau M du BOA
sous la responsabilité d'Edouard Paysant . Dans le cadre de leur
activité clandestine ils assurent la sécurité des terrains de
parachutage d'armes "Aurore "( Saint leonard des Parcs ou
les Rouges Terres )' "Orage (Maçé ) "et "Godet "(Le
Merlerault ) situés sur leur circonscription ,... au camouflage des
réfractaires ,à l'établissement de fausses cartes d'identité
,démobilisation de prisonniers ,de guerre , protection de familles
juives , réception et expédition de pigeons voyageurs militaires
anglais ,nantis des renseignements demandés
Mais
qu'est ce donc que le B.O.A. ? Crée au début de l'année 1943 cet
organisme clandestin , avait pour mission d'organiser les opérations
aériennes du service Action .
Les
opérations d'atterrissage étaient principalement destinées aux
transport d'agents , de responsables de la résistance intérieure et
personnalités politiques . Elles acheminaient aussi les courriers et
les fonds .
Beaucoup
plus nombreuses ,les opérations de parachutage avaient pour but
d'armer les unités de la résistance .
C'était
une guerre constante ...de la nuit , faite d'organisation rigoureuse
,et de travail ingrat ,de résolution méthodique et de mauvaises
surprises ,de complicités ,de réussite et d'échecs ,d'héroisme et
de trahison .
Pour
nous ,jeunes sportifs ,Edouard Paysant a donc repris en main les
destinées de l'Union Sportive de Sées. Il ést là ,présent ,
pour nous galvaniser et nous donner les moyens de lutter contre
l'Espérance de Sées ,club local qui rafle tous les trophées
,lors des rencontres d'athlétisme et de Baskett Ball .
En
fait ,ces rencontres enflamment notre petite communauté ,et
apportent une signification raisonnable à notre vie de tous les
jours assombrie par les aléas de cette occupation contraignante .
On
ignore donc qu'au delà de son activité de chef d'entreprise ,
Edouard Paysant parcourt les routes de campagne ,bordant la forêt
d'Ecouves à la recherche de terrains qui devront être homologués
par la RAF ,s'ils répondent à des conditions de sécurité bien
précises
Nous
ignorons tout de la vie clandestine de notre dynamique dirigeant
,homme de tous les courages... et pionnier de la premiére heure
,sous le nom de Dominique Tinchebray . Nous ignorons bien sûr qu'il
est chef le BOA du département ,conjointement dirigé avec Robert
Aubin (pseudo Chanteloup ) de Fontenay sur Orne et attaché à la
région Ouest .... dont Kim (Paul Schmidt .) est le responsable .Il
est également aidé dans la tâche de recherche des terrains , par
Ernest Voyer dans la région de Laigle et par René Croisé dans le
Perche
De
grands noms ,Brossolette ,Yéo Thomas supervisent ce réseau sous
la direction de Jean Moulin ( à voir ).En septembre 43 la direction
de ce département sera transmise à A. Gros (Minet ) par "Galilée
",aprés le départ précipité d'Edouard Paysant pour la Sarthe
.
Annie
Guehenno agent de liaison ( ref à "l'épreuve "ouvrage de
Annie Guehenno ) voir ) sous le surnom de" Claude "
remplit donc sa premiére mission début Juin 43 auprés d'Edouard
Paysant . Ce dernier habitait à Sées une maison, à volets jaunes
prés de la voie ferrée . Lors de leur premiére rencontre ,Edouard
Paysant rentrait d'une mission de nuit et de parachutage d'armes
,et plusieurs membres de l'équipe de réception venaient de
quitter son domicile , aprés avoir pris un repos bien mérité .
."Dominique " établit alors la liste des armes parachutées
et réceptionnées et la remit à " Claude " en même
temps que deux ou 3 Colts .
La
gestapo avait eu vent de l'opération de nuit et le 14 Juillet 1943
une lettre de Edouard Paysant recommandait par prudence à "Claude
" de ne plus remettre les pieds à Sées .. Edouard Paysant
lui donnait alors l'adresse de ses parents qui savaient où le
joindre .
Dans
l'intervalle se sentant traqué ,Edouard Paysant avait pu se sauver
de justesse avec sa femme et ses enfants et se réfugier dans une
ferme perdue au milieu des champs à un ou deux kilométres du
village de Assé le Boisne ( canton de Fresnay sur Sarthe ).
Inlassable il avait déjà recruté une équipe de parachutage et
identifié plusieurs terrains nouveaux .
Le
lendemain "Claude " reprenait la route d'Alençon et
découvrait que les parents d'Edouard Paysant venaient d'être
arrêtés .
Quelques
jours plus tard Edouard Paysant ("Dominique Tinchebray"
devenu "Thierry") lui donnait rendez vous à la Chartre-
sur- le-Loir dans le sud est du département . Il était alors
hébergé par l'adjudant de gendarmerie Lumiére .
Le
coup de téléphone de "Claude " lui avait permis de se
sauver mais sa femme n'avait pas voulu le suivre et la gestapo
surgissant dans cette ferme perdue au milieu des champs l'avait
emmenée avec sa fille Françoise .
Nota
Annie Guehenno posséde un ouvrage dédicaçé par Edouard Paysant
la remerciant de son intervention en lui précisant que ses parents
étaient malades et qu'il de devait pas se déplacer à Alençon
Les
personnes arrêtées .... suite aux dénonciations ....
5
Juillet 1943
Boivin
Henri 17 ans éleveur à Sées au lieu dit La Piliére (point de
chute de la forteresse ).....Libéré le 26 Mars 1945 à Rohlwald .
Alais
Andrée commerçante à Sees ,hameau des Choux .Libérée dans un
commando de Mauthausen le 22 Avril 1945.
7
Juillet 1943
Aumont
Robert 51 ans jardinier à Sées hameau de choux .Déporté à
Hinzert (Autriche ) et Gross Rosen ( Pologne actuelle ). Mort en
déportation
Camus
Albert 19 ans ,Belfonds . Arrêté comme otage . Mort en déportation
.
13
Juillet
Cosnard
Julien ,cultivateur à Belfonds .Libéré le 9 Mars 1945 à Oberglem
Gaulard
Roger 17 ans ,apprenti maréchal à Sées . Mort en prison en
Allemagne
Je
pense qu'il s'agit de mon compagnon d'aventures inconnu du 4
Juillet...
14
Juillet 1943
Mouton
Robert 20 ans ouvrier agricole à Sées .Libéré le 24 Avril
1945 à Mauthausen .
15
Juillet 1943
Jouvencel
Pierre 29 ans comptable à Sées . Libéré à Wobbelin (commando de
Neuengamme ) le 2 Mai 1945
Paysant
Louise ,63 ans ,mére d' Edouard Paysant .Arrêtée à Alençon
;Décédée à Ravensbruck le 24 Janvier 1945
et
Paysant
Edouard 67 ans ,pére d'Edouard Paysant Décédé à Buchenwald le
19 Mars
1944
Paysant
....épouse d'Edouard Paysant
Paysant
Françoise fille d'Edouard Paysant
Paysant
Edouard disparu à Pontivy en Juin 1944 . Etait chef du B.O.A. du
Morbihan lors de sa participation à la bataille de Saint Marcel .
21
Juillet 1943
Cosnard
julienne 41 ans cultivatrice à Belfonds Libérée le 5 Mai 19456 à
Hollenschen (commando de Flossenbourg )
D'autres
suivirent Granger Jean Pierre de Maçé , Fosséy René ,Lefévre
Raymond suite à des dénonciations. Tous trois sont morts en
déportation .
Comment
fut dénonçé Mr Cosnard ?
Par
un jardinier de Sées ,Aumont Robert habitant le hameau des Choux (
Déporté à Hinzert Autriche et Gross -Rozen, Pologne actuelle .mort
en déportation ) qui dépité de n'avoir pu récupérer un morceau
de parachute pour le mariage de sa fille révéla tout ce qu'il
savait ...
Avoir
Mr Bellanger
.
Deux femmes des environs de Sées ont parlé . Elles se sont rendus
sur les lieux de l'atterrissage des rescapés de la forteresse .
L'une ménagére " au Plessis"conduisit les enquêteurs
dans les maisons du voisinage . L'autre est ménagére "aux
champs " Monsieur Boivin habitant " La Piliére "
sa femme sa fille, et son commis sont arrêtés ,ensuite Madame
Allais et Roger Gaulard l'apprenti maréchal Ferrant , le mari de
l'une des inculpées ainsi que Monsieur Plutar
Les
conséquences pour les gendarmes
3
Aout 1943 Arrestation de Georges Tual gendarme ( dernier camp
Bergen Belsen ) sera libéré le 15 Avril 1945
7
Aout 1943
Arrestation
de Bouyer Berthy Gendarme à Sées( déçédé à l'infirmerie de
Mathausen le 13 Avril 1945 )
Arrestation
de Daniel Jean Marie Gendarme à Sées (Décédé le 11 Avril 1945
à Ellrich , commando de Buchenwald lors de l'évacuation du camp )
Arrestation
de Collet Françis gendarme à Sées (déçédé le 7 Avril 1945
aprés avoir quitte le camp D'Ellrich ,commando de Buchenwald pour
une direction inconnue )
Etat
de renseignements concernant Collet Francis gendarme à la
gendarmerie de Sées
et
qui concerne également les trois autres gendarmes arrêtés.
Collet
Francis comme ses trois compagnons d'infortune ,au moment de son
arrestation appartenait au service "Action" réseau Bureau
des opérations aériennes ,equipe de sécurité constituée pour
les terrains de parachutage "Aurore ( Saint Léonard des parcs )
,Orage ( Maçé ) et Godet ( Le Merlerault ) "situés sur la
circonscription de la brigade et des environs
Sous
les ordres de Edouard Paysant industriel à Sées"Dominique
Tinchebray " dans la clandestinité ,son activité le portait en
outre au camouflage des réfractaitres , établissement de fausses
cartes d'identité ,démobilisation de prisonniers de guerre français
évadés , protection de familles juives ,réception et réexpédition
de pigeons voyageurs militaires anglais nantis de renseignements
importants .
Pour
avoir favorisé le sauvetage de six aviateurs descendus en parachute
d'une forteresse volante tombée en flammes sur le territoire de la
communs de Belfonds Orne le 4 Juillet 1943 et soupçonné
d'appartenir à un réseau de résistance .Dénonçé à la gestapo
d'Alençon par un dénommé Gontier Louis ouvrier agricole au hameau
de Saint Laurent il fut arrêté par cette même gestapo le 8 Aout
1943 .
(Le
dénonciateur sera condamné à mort par la cour de justice siégeant
à Alençon le 16 Février 1946 ) .
Aprés
son arrestation et un interrogatoire sévére ayant duré plusieurs
heures où il fut confronté avec son dénonciateur et frappé
sauvagement sans succés. Il fut alors conduit à la prison
militaire allemande (caserne Bonnet )à Alençon où il resta
jusqu'au 14 Aout 1943 /Voir fiche signalétique sur Dora et
Ellricht
Avant
leur arrestation les quatre gendarmes de la brigade de Sées sont
appelés à la kommandanture d'Alençon les 7 et 8 Août 1943 et ne
rentrent pas ....
Témoignage
de Madame Collet ( épouse de l'un des gendarmes )
(Extrait
de lettre ...)
Une
lettre émouvante de Madame Collet decrit les conditions difficiles
de leur détention
Ils
sont détenus provisoirement à la caserne Bonnet avant d'être
dirigés vers le palais de justice de Rouen ..Leurs épouses trés
inquiétes réussissent à les apercevoir , derriére les barreaux
des locaux. Ils réussissent à échanger quelques mots .
Les
gendarmes sont ensuite transférés à la prison Bonne Nouvelle où
sont d'ailleurs enfermés Messieurs Paysant pére , Jouvencel , et
Mouton .Chacun rivalise de stratagémes et de ruses pour transmettre
à ses risques et périls ,colis , lettres et cigarettes avant que
ces avantages ne soient supprimés .
Les
femmes des gendarmes se rendent ensuite aux bureaux de la Gestapo 2
rue du Donjon pour tenter de faire libérer leurs maris . Vaines
tentatives désespérées .
Aprés
5 mois et demi ....le 15 Janvier c' est leur dernier voyage .
Réunis à Compiégne ce sont les préparatifs de départ pour
l'Allemagne .
"....Mais
nous ne pouvons nous résoudre à ce départ si rapide .Nous courons
à la gare et nous les apercevons en colonnes ,bien encadrés .Ils
ont un dernier regard vers nous .Ils s'en vont et vers quel destin
..."
Quelques
cartes de Buchenwald puis plus rien .
Un
témoignage de Madame Collet précise "qu'un homme portant des
lunettes noires se tenait prés du palais de justice , hésitant et
traqué .C'était Edouard Paysant
.Aprés
m' avoir confirmé son identité prudemment, il me dit qu'il venait
d'être parachuté d'Angleterre et qu'il cherchait sa femme sa fille
et ses parents .Je l'ai supplié de s'éloigner de Rouen .Je ne l'ai
plus revu ensuite ."
En
fait à Rouen où était enfermée toute sa famille ,Edouard Paysant
venait souvent et eut l'occasion d'y apercevoir sa fille Françoise
un jour d'interrogatoire .
Un
de ses agents nous dira que devant les murs sinistres ,il eut parfois
des défaillances . Pour les surmonter il se jetait à corps perdu
dans l'action .C'est ainsi qu'aux dangers de sa vie de combattant
proscrit il ajouta un jour le risque du sauveteur en plein
bombardement de Lille ( Extrait discours de M.Janvier conseiller
général , président des résistants d'Alençon . )
Autres
arrestations consécutives à l'affaire de Belfonds
19
Août 1943
Degen
Denise ( commando de Buchenwald ) Arrivée à Paris le 21 Mai
1945
Lecocq
Adéle .Camp de Ravensbruck . Rapatriée
Audience
du 16 Février 1946 .Extrait de presse L'Orne combattante no 155 du
24 Février 1946 garder
en italique
"
Deux femmes habitant Sées : Marais Emilie femme Aumont 43 ans
journaliére " aux Champs "et Dudouet Céleste femme Gibon
43 ans ménagére au Plessis sont tenues pour avoir une forte partie
des responsabilités dans l'arrestation de nombreux habitants de Sées
mêlés à l'affaire des parachutistes et dans la déportation de six
d'entre eux .Elles s'étaient rendues sur les lieux de l'atterrissage
La
femme Aumont conduisit les enquêteurs dans diverses maisons .Bientôt
étaient arrétes Mme Allais , Mr Boivin ,sa femme ,sa fille son fils
et son commis .Quelque temps plus tard de nouvelles arrestations
avaient lieu .C'étaient notamment Roger Gaulard et sa soeur, Mr
Plutar ainsi que Mr Aumont le mari de l'inculpée .Les deux femmes
s'en tirerent avec 8 jours de prison
Aprés
un sévére réquisitoire de Mr Rouquet la femme Aumont est condamnée
à 10 ans de travaux forçés ,à l'indignité nationale , et à la
confiscation de ses biens et la femme Gibon à 5 ans de travaux
forçés , à l'indignité nationale, et à la confiscation de ses
biens .Toutes deux sont respectivement frappées de 10 et 5 ans
d'interdiction de séjour .
L'Orne
combattante No 155 du 24 Février 1946
Gontier
et son compagnon furent arrêtés .Troussier dut purger une peine de
un mois de prison .Quand à l'accusé il fut libéré dés le
lendemain ,mais dénonça le rôle joué par les gendarmes et par un
autre habitant de Sées .
Et
le 7 Août les gendarmes Bouillé ,Daniel ,Collet et l'adjudant Thual
étaient arrêtés .Emmenés à Alençon en compagnie de Mr Mouton
arrété lui aussi sur une dénonciation de Gontier, les patriotes
furent bientôt dirigés sur Compiegne puis sur les
bagnes
nazis .Gontier fut également accusé de dénonciations sur diverses
personnes de la ville .
Gontier
est condamné à mort et à la consfication de ses biens
Chapitres
Notes
(1)(1)
A l'apogée de sa puissance en Mars 1945 cette célébre unité la
"mighty eight" disposera de 4204 équipages rassemblant
quelque 37900 aviateurs et de 3818 bombardiers quadrimoteurs B17 et
B24 Le prix payé par les équipages dans cette offensive sera
effrayant : 5548 quadrimoteurs avec quelques 54000 hommes
Il
est prévu que 127 aérodromes recevront les armadas américaines
basées en Grande Bretagne .
(2)
(3)
(4)
Le
13 juillet 1943 ,l'auteur de cette anecdote Bernard Geneslé convoya
chez Mr Terrier deux aviateurs américains qui avaient été amenés
quelques jours auparavant à son chef de groupe de Belfonds . La
suite des circonstances de leur évasion demeure inconnue
Monsieur
Bernard Genesle fait appel à ses souvenirs personnels en précisant
que
les
filiéres de sauvetage et d'évasion fonctionnaient le plus souvent
dans le cadre du B.O.A.
Ce
dernier avait pour mission l'accueil des personnels parachutés
venant d'Angleterre ainsi que la préparation de leur retour à
Londres .
Un
autre type de filiére d'évasion fut celle qui permit à des jeunes
patriotes de sortir clandestinement de France pour aller rejoindre
les unités combattantes de la France Libre en Angleterre ou ailleurs
.
C'est
ainsi qu'il apprit que Mr Troussard ,adjudant de gendarmerie en
retraite fonctionnait dans une filiére menant vers l'Espagne . ( un
percepteur de Rivesaltes accueillait les volontaires et les orientait
vers le lieu de passage en Espagne )
André
Rougeyron dans son livre "Agents d'évasion " cite
également le nom de ce Mr Terrier qui malgré son âge participa à
la résistance active , cacha le résistant nommé Daniel et
transporta des armes .
"Sans
connaitre ce vieux brave ,j'arrive à l'estimer "ajoutait André
Rougeyron alors déporté au camp de Buchenwald .
"Le
pére Terrier ",surnommé ainsi par ses compagnons participa
également aux opérations de parachutage dans la région d'Alençon
.Sa traction avant Citroen à gazogéne sillonnait en parmanence la
région .
Une
nuit ,accompagné de Jean François Clouet des Perruches (Galilée )
responsable de la région B.O.A. ouest , parachuté en Août 1943 et
de Brigitte Friang ,agent de liaison,ils roulaient , sans"
laisser passer " ,lumiéres éteintes sur la départementale de
la campagne normande . Des lumiéres dans le lointain ... un
barrage de la feldgendarmerie . Accélérateur au plancher ,des
coups de feu claquérent et la voiture aprés avoir tangué
désagréablement prit un chemin de traverse pour s'échapper .
Selon
l'article de Monsieur Eugéne Riviére relatif à la résistance
dans l'Orne le concours de Bernard Gesnesle fut des plus précieux .
Il servit souvent d'interpréte avec les alliés et son calme fut
apprécié dans les actions dangereuse
Monsieur
Eugéne Riviére de Belfonds lui même ,apporta une contribution
sans failles à la résistance ornaise . En dehors de cette action de
sauvetage des aviateurs abattus prés de Belfonds et à laquelle il
participa ,il communiquait dans le cadre du B.O.A. réguliérement
avec l'Angleterre à l'aide d'un poste emetteur caché dans un champ
prés de sa ferme .
Ces
emettteurs parachutés en France lors de nuits sans lunes ,aux
agents du S.O.E.et de L'O.S.S. permettaient une liaison, en morse
,codée avec Londres . Pesant entre 5 et 15 kilos ils pouvaient
fonctionner connectés soit sur le réseau mais aussi à partir de
batteries . Les consignes pour les émissions étaient formelles :
ne jamais éméttre du même endroit plus de trois fois et pas plus
de trois minutes d'affilée . Ces consignes étaient généralement
difficiles à respecter . Pour détecter ces émissions clandestines
limitées dans le temps pour des raisons évidentes de sécurité le
service allemand de surveillance des émissions clandestines
employait des camionnettes d'apparence banale dans lesquelles étaient
dissimulé un matériel de radiogoniométrie . Pour se prémunir
contre ce danger il était nécessaire d'abréger les vacations et de
ne procéder qu'à une seule émission d'un même lieu et de placer
des guetteurs chargés de prévenir les opérateurs si une
camionnette suspecte faisait son apparition .Or au cours d'une
vacation il fallait non seulement émettre les télégrammes vers
l'Angleterre mais recevoir ceux qui étaient adressés à la station
d'émission
En
relation avec Monsieur Renard demeurant au "Moulin d'Escures "
(notre lieu de baignade attitré ) Monsieur Eugéne Riviére
hébergea plusieurs aviateurs et agents secrets.
Il
ajoute alors "je ne veux pas terminer sans signaler les
services rendus par Monsieur Marcel Detroussel . Il était de toutes
les actions ,souvent seul ,pour guider les aviateurs avant de les
faire rejoindre l'Angleterre
Notes
sur le camp de Dora où furent interné quatre gendarmes de Sées et
d'autres résistants de la région ayant participé à ces opérations
.
L'Allemagne
voulait affirmer la vigueur et l'efficacité de ses organisations
industrielles aussi ,le tunnel de Dora fut " l'enfer de tous les
camps de concentration " .Dora abrita dans ses flancs les fusées
secrétes de Hitler . Trente mille hommes déportés des quatre coins
de l'Europe sont morts pour construire les "pyramides de la
Science " . Cela on devait l'oublier car les savants de Dora
sont aujourd'hui les conquérants encensés de l'espace
Voilà
comment le projet de Dora fut mis en oeuvre
Le
2 aout 1943 l'usine de Peenemunde haut lieu de la recherche allemande
sur les fusées est détruite .Ainsi les allemands recherchent une
solution leur permettant de continuer leurs recherches et la
fabrication des fusées à l'abri des bombardements aériens
Septembre
1943 Mise en service d'un nouveau complexe d'usines souterraines
20
Janvier 1944 Embarquement du camp de Royalieu des déportés
partant de Compiégne .....à plus de 100 par wagon dont les quatre
gendarmes de Sées . Voyage insoutenable et tragique .
31
Janvier 1944 Camp de concentration de Buchenwald prés de Weimar
13
Mars 1944 Les gendarmes sont donc restés trois mois au camp de
Buchenwald avant d'être déportés à Dora et Ellrichtdéfinis
comme des camps d'extermination . Ces deux camps sont distant de 30
kilométres et forment les deux extrémités du tunnel .
30
Mars Camp d' Ellricht
1er
Novembre 1944
Dora
cesse de dépendre de Buchenwald . 3 camps indépendants et
principaux sont crées Dora , Ellricht ,Harzungen avec 32 camps
annexes
L'enfer
commence dans le creusement du tunnel de Dora à Ellrich sous la
colline de Kohnstein dans des conditions de travail jamais
supportées par des hommes . Début 1944 il n'y eut pour les
déportes travaillant à creuser et à aménager un tunnel ,ni
baraquement, ni installation sanitaire d'aucune sorte .Les
prisonniers enfermés dans les galeries souterraines ,soumis
quotidiennement à un travail forçé de 14 heures se relayant en
permanence sans voir la lumiére du jour jusqu'à épuisement Il en
mourait alors une centaine par jour .
Le
camp au delà du tunnel ,s'étendit alors à toute une série de
kommandos extérieurs d'Ellrich à Rotberode et autres lieux . A
l'approche des alliés les SS entreprirent l'évacuation du camp et
des kommandos de la Mittelbau à partir de Janvier 1945 en direction
du Nord et notamment vers Bergen Belsen où beaucoup périrent et
entres autres les gendarmes . Dora 30000 déportés n'en reviendront
pas .
Les
deux gendarmes Daniel et Collet mourront d'épuisement le long du
trajet par le train Dora Bergen Belsen .. le 7 Avril 1945 lors de
l'évacuation du camp .Ils seront enterrés le long de la voie ferrée
entre Munchoff (Hardz ) et Ellrich ce 7 Avril au matin dans le train
qui fut abandonné à Osterrod ( Sud Hardz )
Bouyer
Berty est griévement blessé au bombardement du camp de Nordhausen
(à 100 kilométres à l'ouest de Leipzig )par l' aviation américaine
le 10 Avril 1945 et décéde le 13 Avril .
Parmi
les 4 gendarmes ,seul l'adjudant georges Tual revient de ce camp de
Dora le 15 Avril 1945
Note
no1
Avec
ces trois formations ,ce jour de l'independence Day ,le major -
Général Frederick L. Anderson a inscrit à sa 71 eme mission trois
objectifs : les écluses de la Pallice ,le terrain d'aviation de
Nantes ,l'usine Gnome et Rhone du Mans
En
fait 192 forteresses ( 121 Le Mans + 71 Nantes et La Pallice ,avant
port de La Rochelle ) constituaient l'effectif prévu pour les deux
raids .Mais 166 ( 105 Le Mans +61 Nantes et La Pallice ) décollérent
effectivement aprés les visites avant vol .Leur objectif de base
...les usines "Gnome et Rhone " fabriquant des piéces
détachées pour l'équipement des chasseurs Fockewulf ,mais aussi
les sous marins de poche de la kriegsmarine . En complément une
installation industrielle lourde des usines Renault était visée ..
D'aprés
le " Mighhty eighth war diary ) de Roger Freeman cette
formation de 166 avions dont les objectifs sont Nantes et Le Mans (
12.40 - 12.43 )se décompose ainsi 91 BG ,16 appareils 303 BG
,20 appareils , 351 BG, 17 appareils , 379 BG ,17 appareils , 381
BG 19 appareils , 384 BG 16 appareils en ce qui concerne
l'objectif Le Mans .
Quans
à l'objectif Nantes ( 12.46 - 12.49 ) 92 BG 18 appareils ,305 BG
19 appareils ,306 BG 22 appareils et en ce qui concerne La
Pallice 94 BG 12 appareils , 95 BG 18 appareils ,96 BG 16
appareils et 100 BG 25 appareils .
Il
s'agit du journal des opérations de la 8émé U.S.A.A.F. qui couvre
toute la période d'engagement au dessus de l'Europe de 1942 à 1945
.
(
Il y avait deux heures de décalage entre l'heure allemande imposée
par l'occupant ,heure de l'Europe Centrale et l'heure G.M.T.)
Ces
Thunderbolt entrérent en activité en Janvier 1943 dans le 56 th
groupe de la 8 eme Air Force en Angleterre et montrérent aussitôt
leurs grandes qualités au combat en fonction de leurs performances
,vitesse horizontale et ascensionnelle élevée ,puissance de feu et
robustesse .
(2)
L'équipage comme c'est l'usage dans la 8 émé Air Force a composé
ce nom à partir des lieux d'origine de certains membres de
l'équipage .
2
)Mes premiéres leçons de mitraillage à l'école du personnel
Volant d'Agadir en 1952 furent ainsi un véritable supplice ,accru
par la température excessive rêgnant derriére le blindage et le
plexiglass de protection .
Si
le crash ne peut être évité ,le saut en parachute représente la
derniére ressource . Il faut alors débrancher les écouteurs
,enlever le masque à oxygéne et se frayer un chemin ,encombré de
son parachute ventral ,et de la Maé West vers la trappe de
parachutage et ceci avant de s'élancer ....souvent pour un premier
saut ...dans un vide insondable
3
)Quelques milliers d'heures de vol sur de nombreux types d'avion dans
l'Aéronautique Navale m'ont appris que... se poser ....sur le
.....ventre même dans l'herbe tendre sans faire de casse ...est une
opération délicate .D'autant plus que le terrain choisi ,sans
préparation d'aucune sorte et dans la précipitation de détresse
présente généralement un relief inconnu et des abords tourmentés
,,des buissons ,des haies et des bosquets ...Un pilote expérimenté
à coup sûr .!
Note
4 Note Ref à Roger Huguen " Par les nuits les plus longues "Le
4 Janvier 1944 le bombardier de Ralph Patton avait participé à un
raid sur un aérodrome situé à l'est de Bordeaux . Il essuya non
sans dommages le tir meurtrier de la flack . Attaqué par trois Focke
Wulf 190 ,le train arriére se brisa . Trois membres de l'équipage
furent tués et sept se jetérent en parachute . Les rescapés
errérent dans la campagne pendant trois jours .Ils parvinrent à
Plouray où ils furent recueillis par plusieurs habitants .
R.K.Patton
est aujourd'hui président de l'Air Force Escape and Evasion Society
qui regroupe 65 des aviateurs rapatriés clandestinement par
"Shelburne " d'où mon désir de le contacter .
Rapport
de Monsieur Claude Pavard
L'
avion sans pilote continue à voler , tournant en rond et perdant
progressivement de l'altitude .Quelques morceaux se détachent et ,
mettent le feu à quelques arbres de la forêt d'Ecouves ( bois de Mr
Leclerc carriére de Fontaineriant ) .Le huitiéme homme va sauter
et trouver la mort en arrivant au sol .S'est il décidé tardivement
ou peut être encore son parachute était hors d'usage aprés
l'incendie à bord ?.
L'avion
vole encore ,franchit la zone forestiére des "Petits ponts
Besnard ",puis le "carrefour de la Lune "et le Réage
de "Fosse d'enfer " .La forteresse n'est plus qu'à
quelques métres du sol quand le neuviéme homme d'équipage saute
enfin et s'écrase au sol comme son camarade
Encore
deux cents métres et le bombardier s'écrase au lieu dit "le
Verger "prés du hameau de la Phillipiére sur la commune de
Belfonds .
Toute
l'aprés midi l'avion brûlera et les balles de mitrailleuses
stockées à bord exploseront sous l'effet de la chaleur
Immédiatement
les résistants du secteur s'organisent et avec la complicité d'un
certain nombre d'habitants de Belfonds acquis à la cause alliée,
dissimulent et ravitaillent les aviateurs . Sauf un ,celui là n'a
pas été repéré et va errer pendant deux jours prés du hameau du
Roussillon avant d'être fait prisonnier .
Pendant
ce temps le radio également mitrailleur à bord ,touche le sol prés
de la Cailletterie, se traine jusqu'à la ferme une balle dans la
cuisse .Epuisé il s'assied sur la margelle du puits .La fermiére
Madame Leliévre par prudence l' invite à s'éloigner . Il va
s'installer sous un pommier dans un champ de blé . C'est là que
Monsieur Eugéne Riviére agriculteur et responsable dans la
résistance le rencontre . Il se nomme Willard Freeman et souhaite
être fait prisonnier en raison de sa blessure . Le docteur Lemeunier
médecin à Mortrée est alors appelé à un rendez vous chez M
Gaston Cercueil agriculteur à Condé le Butor .
Le
médecin lui fait un pansement et un sérum anti tétanique .Pendant
deux jours il viendra le soigner au péril de sa vie .Mais les allées
et venues du médecin ne sont pas passées inaperçues dans le hameau
de Condé . De ce fait il est arrété et emprisonné au chateau des
ducs d'Alençon avant d'être relâché .
Le
pilote lui a touché le sol prés du hameau de Saint Clair ,son
parachute etant accroché au sommet d'un pommier ,c'est Gordon
Erikson .Il jure parait il comme un damné ...une maniére à lui de
retrouver quelques forces .Aprés avoir offert des cigarettes à deux
paysans venus le secourir il rejoindra ses camarades regroupés au
lieu dit "Hausse Pied " .Un agriculteur leur remettra des
armes antérieurement cachés sous un tas de fagots
Pendant
leur séjour dans la haie c'est Madame Julien Cosnard et Monsieur
Alphonse Main qui les ravitaillent .Les repas sont dissimulés dans
des bidons de lait et remis à l'occasion de la traite des vaches qui
se trouvent à proximité .
6
Juillet 1943
Voilà
donc deux jours que les six aviateurs sont là et deviennent
réellement encombrants .Les résistants du secteur ,sous les ordres
d'Edouard Paysant en collaboration avec ceux de Mortrée dont le chef
est Victor Chevreuil vont organiser leur transfert vers des lieux
plus sûrs
.Cela
se fera dans la nuit du mardi 6 Juillet au mercredi 7 Juillet .Un
groupe d'hommes :Eugéne Riviére ,Camille Foubert ,Elie Foubert
,Achille Louvel ,Georges Carbonell vont se charger de l'évacuation
du blessé , plaçé sur un brancard emprunté aux pompiers de
Mortrée et transporté jusqu'à un rendez vous fixé à 3kilométres
.Ce fut une opération pénible que de sortir de la zone de bocages
et de marcher longuement dans la plaine .
Convoyés
jusqu'à Argentan , ils ont été soignés en face de la clinique
Notre Dame rue st Martin par le chirurgien Couinaud et le docteut
Picot .
Parmi
les cinq rescapés bien portants ,si l'on peut dire ...L'un s'est
fait une entorse en touchant terre ,un autre brûlé en quittant
l'avion .Ils seront transportés et guidés à travers la plaine par
deux résistants de Belfonds , julien Cosnard et Emilien Ralu .
Emilien
Rallu marchand de bestiaux ,carrure athlétique( l'un des clients de
notre salon place du Parquet ), appartenait à ce groupe de
résistance composé du boulanger Despierres ,Martin de ST Hilaire
,,le docteur Lemeunier de Mortrée , Tancray ,Louvel , Riviére
,Chevreuil ,Le Tessier et ses fils , Ballavoine de st Christophe
,Septier (le menuisier ) à la Ferriére Béchet ,Granger maire de
Macé ,de Normandie et Rattier .
Emilien
Rallu 38 ans commerce de porcs à Maçé ( canton de Sées ) sera
arrête à Ecouché pour dépot d'armes et libéré le 2 Mai 1945 à
Malchow ( commando de Ravensbruck )
Julien
Cosnard 41 ans cultivateur à Belfonds arrêté le 13 Juillet 1943
et libéré le 9 Mars 1945 à Oberglem
Son
épouse Julienne 41 ans arrêtée le 21 Juillet sera libérée le 5
mai 1945 à Hollenischen ( commando de Flossenburg )
Le
docteur Lemeunier sera emprisonné au chateau des Ducs et ensuite
relâché
Voir
Couinaud Picot
Fosey
René Frémiot Albert voir BOA
Le
rendez vous est fixé prés d'une haie d'épines ,non loin de la
grand route au lieu dit "les Monts de veaux ".Les
résistants sont là pour prendre le relais et poursuivre leur
marche vers des lieux plus sûrs et en particulier Mortrée . Le
franchissement de la nationale 158 ,se fera en rampant sous un petit
pont au lieu dit "les fosses de Macé ".Puis les aviateurs
sont conduits dans une bouverie sise au milieu d'un herbage
appartenant à Madame Lemercier de Mortrée .
Ile
ne resteront là que quelques jours en attendant qu'on leur trouve
une cachette plus confortable . Ils sont ensuite transférés à la
ferme de " L'englécherie "propriéte de Monsieur Henri
Chardon. La maison de cette ferme est inoccupée .Ils vivront là
quelque temps .Mr Victor Chevreuil et sa famille vont subvenir à
leurs besoins .
Le
blessé grâce à la complicité d'un résistant Mr Roussel d'Aunou
le Faucon est transporté dans une maison forestiére de la forêt de
Gouffern chez le garde Maury . Les docteurs Couinaud et de Maumont
viendront l'opérer et le soigner . La maison de cette ferme est
inoccupée
Il
faudra trois semaines aux passeurs pour s'organiser et trouver une
filiére pour l'Angleterre . C'est une jeune femme qui vient les
prendre en charge pour quitter la zone occupée ou éventuellement
rejoindre la côte bretonne .Un groupe de deux est conduit en voiture
par Mr Maurice Dromert ,garagiste à Mortrée , à la gare de Nonant
le pin ,direction de Paris .
Un
autre groupe est conduit à la gare d'Ecommoy ( Sarthe ) pour passer
par un autre itinéraire . Quelques semaines aprés ils auront
regagné leur base en Angleterre .
Ce
furent là des opérations à trés haut risque .
Malheureusement
deux membres de l'équipage ont trouvé la mort . Le huitiéme homme
avait donc été retrouvé au lieu dit "le chêne d'amour "
prés d'une importante structure de l'avion .
Là
un habitant du voisinage Mr Fontaine ensevelit le corps complétement
carbonisé ,dans l'un de ses champs ,prés chez lui . Les allemands
ne manquérent pas d'attirer des ennuis à Mr Fontaine .
Quand
au 9eme aviateur de l'équipage ,le navigateur Francis Hackley ,il a
sauté alors que l'avion n'était qu'à quelques métres du sol où
il trouva la mort .
Mr
Pavard fut réquisitionné pour monter la garde prés de Francis
Hackley ,recouvert d'un drap blanc ceci dans la nuit du 6 Juillet .
Une gerbe de fleurs coupées ,enrubannée de tricolore a été
déposée à ses pieds . Grave maladresse ....
Aujourd'hui
les deux corps reposent au cimetiére militaire de Saint Jammes dans
la Manche prés du Mont Saint Michel .
Tout
au long de ce récit on ne parle que de 9 hommes d'équipage alors
que la liste ci dessus en comporte 10 .
Il
a été rapporté qu'un des aviateurs ,dont le corps n'a pas été
retrouvé aurait été broyé par une hélice . Il reste là une
interrogation .
Le
radio habituel s'appelait James Cobur . Souffrant il avait été
remplaçé par Willard .Freeman.
Le
crash de cet avion ne fut pas sans conséquences .Pendant des
journées entiéres les Allemands ratissérent la campagne, les
fermes furent fouillées ,les maisons réquisitionnées passant
parfois bien prêt d'éléments compromettants .
Ainsi
à Saint Clair ils pénétrent dans une chambre où dort un jeune
enfant . Les Allemands ne remarquent rien et pourtant le parachute de
Gordon est là ,plié au fond du berceau .
Il
y eut des bavardages ,des indiscrétions , et quelques dénonciations
.
Une
quarantaine de personnes furent arrêtées interrogées , voire
menaçées par les armes et ensuite relâchées
Malheureusement
17 personnes de Sées et des environs furent emprisonnées et
partirent vers les camps de concentration.Elle y passeront au minimum
deux années .Toutes ne reviendront pas .Six dont trois gendarmes de
la brigade de Sées y mourront avant la libération des camps .
Et
il y eut des traitres .L'un d'eux vexé de n'avoir pu obtenir un
parachute pour faire confectionner une robe de mariée pour sa fille
dénonça un résistant ( Le résistant était Mr Cosnard ) . Arrêtés
tous deux et confrontés , le dénonciateur fut copieusement battu
puis achevé ,les allemands n'ayant pu obtenir de lui autant de
renseignements qu'ils l'espéraient .
L'autre
dénonciateur est arrêté également et confronté avec les
personnes qu'il avait mises en cause .IL est cependant relâché .
Rentré chez lui il comprit qu'il était exposé à des représailles
.C'est alors qu'il alla se cacher chez sa tante à Montreuil -la -
Cambe prés de Trun . Les résistants l'y retrouvérent alors qu'il
était occupé à couper du bois . Se sentant traqué il eut le
réflexe et l'audace de dire qu'il n'était pas celui qu'on
recherchait et indiqua un brave homme qui non loin de lui coupait du
bois et brûlait des branchages . Et c'est ce malheureux pére de
trois enfants , qui fut abattu . Regrettable bavure de la Résistance
..".
N.P.1997
Témoignages
sur le crash de Belfonds
Affaire
de BelFonds .Témoignage de Julien Cosnard ,résistant Groupe
B.O.A.
"Le
4 juillet 1943 à 12 heures à la Guerriére prés de Belfonds un B
17 est abattu par la chasse allemande .Nous avions comme consigne
dans ce cas là de faire tout notre possible afin que les aviateurs
ne tombent pas entre les mains des allemands .
Un
des aviateurs est tombé à moins de cinquante métres de chez moi
dans la cour de mon voisin Thebline .Deux autres dans mon pré à 100
métres ,un autre blessé d'une balle dans la cuisse à la
Cailletterie .Un cinquiéme dans un champ de blé avec une cheville
cassée tout prés également de chez moi .Le docteur Lemeunier que
j'étais allé chercher est venu le lendemain et leur a donné les
premiers soins .Pour justifier son déplacement ce qui s'est avéré
utile lors de son interrogatoire il a remis deux ordonnances fictives
à Madame Robin de la Cailleterie et à mon épouse qui sont
d'ailleurs allées à la pharmacie ".
Témoignage
de André Morand (un camarade d'école
...., Nous étions ensemble à l'école communale chez le pére
Moulin ..... Il est employé depuis peu comme commis charcutier à
Sées ) et témoigne également de cette anecdote
"J'étais
chez mon oncle Moiteaux ...Nous n'avons pas vu tomber le parachutiste
mais connaissant le lieux nous l'avons vite trouvé réfugié prés
d'une maison .Il était adossé contre la margelle du puits et était
blessé à la cuisse ;Il avait coupé sa combinaison ,s'était sanglé
afin que le sang ne coule pas trop et essayait de retirer l'éclat
entré dans la cuisse Une femme est arrivée avec une petite fille et
a eu trés peur en nous voyant ...Il était grand et jeune et en
s'appuyant sur nos épaules ; Presque en le portant nous sommes allés
dans un champ de blé où il s'est adossé à un pommier ....
Je
suis resté six mois sans revenir à Sées ,suite à cette aventure "
Est
ce cet aviateur caché dans un champ de blé que Charley allait voir
avec Carbonnel ,lorsqu'il nous a rencontré cachés dans un fossé ?
Témoignage
de Mme Maquére habitant en lisiére de la forêt d'Ecouves
"Mon frére qui était resistant avait ramené de Belfonds à 7
kilométres de là un des aviateurs de la forteresse qui venait de
tomber à Belfonds .....Cet aviateur qui nous avait dit se prénommer
Jim ,était brûlé au visage ,aux poignets et aux pieds .Nous
l'avons couché dans un appentis à côté de la maison dont la porte
était obturée par des planches .Un jour alors que tout un groupe
d'Allemands était dans la cour, une planche est tombée et j'ai eu
grand peur que les autres planches ne tombent aussi ...Pourvu que
les Allemands ne découvrent pas la porte !
Pour
que que cet aviateur puisse sortir nous avions fait un passage trés
étroit qui nous permettait aussi de lui porter des provisions et qui
aurait pu lui permettre de fuir en cas d' urgence .Nous l'avons
soigné pendant un mois environ seulement avec du mercurochrome....
car nous n'avions rien d'autre .
Il
est parti en plein jour vêtu d'un bleu de travail ,une fourche sur
l'épaule comme l'un de nos commis .Il a tranquillement traversé la
cour où les allemands se trouvaient et a rejoint sans doute des
résistants qui devaient le prendre.. Nous n'avons pas eu de
nouvelles depuis ...."
Témoignage
de Monsieur Rouchére
"J'étais
parti à vélo me baigner à l'étang de Vrigny . C'était un
dimanche 'en fin de matinée ( Mademoiselle Janin sortait de la messe
à Belfonds )J'ai vu les parachutes descendre. Je suis revenu par
Belfonds pour voir moi aussi et j'ai été étonné de ne plus voir
personne . Par contre ,les Allemands nous empêchaient de circuler
sur les petites routes .
Et
le lendemain ou le jour suivant les allemands ont enfermé tous les
gens du coin au Plessis ,chez Jacques de Courcy ,pour les interroger
. Sans doute suite au bouquet de fleurs disposé prés des
parachutistes morts ( l'un est tombé avec une partie de l'aile de
la forteresse )
A
la Piliére (Monsieur Eugéne Boivin était mon oncle ) lorsque les
allemands sont venus les interroger ,l'officier s'était installé au
bureau de Monsieur Boivin pour rédiger le procés verbal . Il ne se
doutait pas que sous le sous main ,se trouvaient les papiers de vol
du parachutiste américain . Tout le monde était inquiet ."
Témoignage
de Madame Riviére habitant Alençon en 1997 .(obtenu par
Didier )mais habitait Belfonds en 1943 . Epouse de Eugéne Riviére
déçédé qui .était responsable d'un groupe de résistance local
..
"Ce
jour de l'affaire de Belfonds ,la chance était avec nous ,car
,nous étions au centre de l'affaire et les allemands tournaient sans
cesse autour de la ferme ( celle de Carbonnel aujourd'hui ) .
Nous
avons apporté des gâteaux.... et des oeufs tout préparés aux
aviateurs rescapés et rassemblés afin qu'ils ne laissent aucune
trace de leur séjour . Nous avons fait passer le troupeau de
bestiaux à l'endroit où les aviateurs étaient restés afin
d'effacer les traces ou autres indices témoins de leur passage . Un
docteur de Mortrée a soigné l'aviateur , blessé à la cuisse et
tombé tout prés de la maison .
Nous
avions besoin d'un traducteur et notre cousin Bernard Geneslé de
Valframbert entré dans la résistance pour éviter le STO s'est
proposé comme traducteur et pour nous aider à comprendre les
messages venant d'angleterre .
Les
hommes se réunissaient au bourg de Belfonds à la nuit tombante .
Je
gardais les passeports et leurs porte feuilles pendant leurs
interventions sur les routes, par exemple abattre des arbres ...sur
la route de Sées
C.....avait
des rapports.douteux ... avec la résistance et je n'en parlerai pas
"
Témoignage
de Bernard Geneslé
"J'habitais
Valframbert pendant l'occupation et je suis entré dans le groupe
d'Eugéne Riviére dés mon appel au S.T.O.
J'ai
servi d'interpréte malgré mes études surtout classiques , Français
latin et grec . J'ai passé quinze années au Liban .
J'ai
bien sûr participé à l'évacuation des deux aviateurs de Belfonds
,l'un
d'eux avait le visage et les cheveux brûlés .Avec Mr Riviére nous
les avons cachés dans une haie .Les aviateurs ont été conduit à
l'Englécherie où ils ont été hébergés par Mr Chevreuil
Les
allemands sont arrivés et je n'ai pu rester car étant etranger au
village je risquais d'être soupçonné ..."
Crash
du Val de Vée La Coulonche (
prés de Domfront )
Ce
4 Juillet 1943 , date anniversaire de l'indépendance Day , Le Mans
, noeud ferroviaire et ville d'industries aéronautiques était donc
la destination de ces escadrilles de forteresses qui ce jour
survolaient à haute altitude notre petite ville de Sées .
Au
même moment un autre drame se préparait à proximité de Domfront
et de juvigny sous Andaine .Je fais largement référence à
l'ouvrage d'André Rougeyron " Agents d'évasion " pour
résumer ce texte trés détaillé .
Le
temps est au beau fixe avec quelques nuages . Ce même jour André
Rougeyron suit le chemin forestier qui relie Champsecret à l'étoile
d'Andaine . Son intention ,aider quelques amis à rentrer les foins
.Tout prés le chateau de l'Ermitage , immense bâtisse entouré de
communs ,perdu au milieu des bois .
Au
Nord des rives de la Mayenne s'étalent de pittoresques massifs
forestiers la chaine des Andaines .
Des
Andaines s'écoule la Vée affluent de cette riviére .A Bagnoles de
l'Orne avant de glisser dans une gorge profonde entaillée dans le
massif de la forêt , la Vée s'épanouit ensuite en un joli lac
bordé des frondaisons de la forêt .
Une
importante formation de forteresses B 17 surgit trés haut dans le
ciel ... .Cette formation a pour objectif Le Mans ,elle vient de
perdre un bombardier quelques minutes plus tôt au dessus de Sées .
Quelques
crépitements de mitrailleuse et bientôt le quadrimoteur étoilé
poursuivi par une meute de chasseurs allemands ,perd rapidement de la
hauteur . Quelques boules blanches se balancent dans le ciel et
l'avion s'écrase dans une prairie à 4 kilométres au nord de
l'Ermitage .
Un
poste de guet allemand ,sur la crête dominant le chateau ...les
guetteurs observent la scéne . Bientôt de nombreux camions
déverseront dans la forêt de nombreux soldats stationnés à
Bagnoles de l'Orne . Les gendarmes de Juvigny sous Andaine ne
semblent pas disposés à leur apporter de l'aide
Le
lundi 5 Juillet un grand gars blond ,dort à poings fermés dans
la chambre d'amis du pavillon de garde de Madame Bourgoin . Au
carrefour de l'Etoile , un charbonnier lui a donné à boire . Tombé
prés d'une ferme habitée ,une demoiselle Chesnais a caché son
parachute .Sa premiére nuit il l'a passée au pied d'un arbre,
inquiété par les aboiements des chiens lançés à sa poursuite ..
Il a rampé pendant plus d'un kilométre pour échapper à la
vigilance des allemands .C'est Paul Mac Connel second lieutenant
navigateur . Sur le Tan sad d'une BSA ,il réussit ensuite à
tromper la surveillance de deux feldgendarmes .
Tout
le bourg de la Sauvagére est en effervescence ...
Bientôt
pris en charge par André Rougeyron il est mis à l'abri au "chalet
des brouillards " situé sur un éperon rocheux à proximité
d'un jardin public . Un long cordage fixé aux rochers permet une
évacuation rapide en cas d'alerte .
Ce
chalet des brouillards est situé en pleine ville de Domfront sur un
promontoire rocheux à proximité d'un jardin public ......
Le
19 Juillet au soir ,soit 15 jours aprés le crash , Madame Bourgoin
améne dans une voiture légére , attelée ,le mitrailleur de queue
agé de 21 ans ,William Howell originaire de Godesborough en Caroline
du Nord ,fils d'un planteur de tabac . Vêtu d'un short ,d'un béret
basque ,d'un chandail et chargé d'un panier plein de légumes .....
il passe inaperçu. Blessé dans le dos par des éclats de
schrapnells , Il est soigné sommairement avec force rasades de
...... calvados ... .
Comme
ses camarades il a atterri entre la Lande et Sombreval et caché ses
vêtements de vol et le parachute dans un gros buisson prés d'un
ruisseau . Malgré ses blessures il a réussi à parcourir une
quarantaine de kilométres en se terrant dans un fossé afin
d'éviter les chiens policiers lançés à ses trousses . Il atteint
les villas de Bagnoles de l'Orne disséminées à la lisiére de la
forêt . Monsieur Challemel l'installe dans un abri recouvert de
branchages où il habitera 5 à 6 jours .
Il
est hébergé comme Mac Connel au "Chalet des brouillards".
Un
aprés midi de la fin Juillet il fait trés chaud et nos deux
aviateurs prennent un bain au" Trubble "au milieu des
habitants du pays et d'une colonie de vacances à 3 kilométres de
Domfront avant d'aller ...comble d'imprudence ...prendre un bock au "
rendez vous des pêcheurs " au pont de Caen . Surpris au café
par l'arrivée inopinée du sinistre Beller et de deux feldgendarmes
les américains pâlissent ...en mimant une conversation ponctuée
de "oui "significatifs .
Edouard
Paysant dangereusement impliqué dans l'affaire de Belfonds vient
s'informer de la situation des deux aviateurs courant Juillet et
cherche une solution avec André Rougeyron pour organiser une filiére
d'évasion
Un
pigeon voyageur destiné aux renseignements britanniques est adressé
avec les termes suivants " Owens ,Howell ,Mac Conell ,Ballinger
are safe "
Wackermann
, Williams et Bouchée etant tués avant la chute de l'avion ,seul
le canadien John Lane gravement blessé au côté doit être
prisonnier
Quand
à John Carat le copilote aprés avoir erré de longues heures en
forêt il a trouvé refuge chez Le Moal brigadier forestier des Sept
Fréres .
Plus
de nouvelles d'Edouard Paysant qui a été obligé de fuir .
Aprés
avoir été muté à Chartres aprés la libération ,Le pilote John
Carat est aujourd'hui marié à une française originaire du Nord et
revient tous les trois ans en France rendre visite à sa famille . Il
assista à une commémoration à La Coulonche ...
Les
américains sont ensuite pris en charge le 26 Aout par la famille
Havas. Louis Maury professeur au collége d'Evreux et sa femme ont
pour mission d'opérer le transfert des aviateurs tombés en France
.Les deux rescapés sont conduits à Flers à l'institut Notre Dame
située .... face à la kommandantur et ensuite chez Madame Havas où
ils pourront se restaurer .Le départ s'effectuera par le train de
nuit Granville Paris de 23 heures 30 . Les américains ont vraiment
le coeur gros de quitter Domfront . En conclusion le sergent William
Howell sera rapatrié trés rapidement en Angleterre aprés un
passage par l'Espagne . Le lieutenant Mac Connel aprés une tentative
de passage par les Pyrenées a dû être ramené à Paris , puis en
Bretagne et son séjour en France s'éternisant est rentré en
Angleterre complétement dégouté .
Mac
Connel était donc resté 53 jours et le sergent Howell 39 jours à
Domfront
Il
faut maintenant trouver le chef pilote Olaff Ballinger et Francis
Owens ..... Ils sont chez Geslin ancien marin et prisonnier évadé
prés de Sainte Opportune où André Mazeline ( frére de Jean
Mazeline emprisonné à la chambre 13 au chateau des ducs )a caché
les deux rescapés .
Trop
dangereux ...pour cacher nos deux aviateurs au chateau de
l'Ermitage en forêt d'Andaine avant leur départ vers Paris et
l'Angleterre .
En
conclusion ils seront cachés chez la receveuse des postes de
Champsecret du 28 au 31 Août .
Comme
ses prédecesseurs , aprés avoir été abrités à l'institution
Notre Dame ,pourtant occupée par les Allemands et aprés s'être
restaurés chez madame Havas ,rue Richard Lenoir , Ballinger
Canadien de 24 ans habitant l'Ohio et le sergent armurier Francis
Owens originaire de Pittsburgh ,quitteront Flers par le train de 23
heures 20 .On sait aujourd'hui que Owens déjà tourmenté par de
sombres pressentiments disparaitra ...lors du franchissement de la
frontiére franco Espagnole .Nul n'a plus entendu parler de lui ...
Témoignage
de Paul H. Mac Connel second lieutenant Extrait de "agents
d'évasion de André Rougeyron "
"Sur
le chemin de l'objectif ,nous avons été interceptés par un nombre
important de chasseurs allemands.
Le
moteur no 4 d'où s'échappait une épaisse fumée et la gouverne de
profondeur ont été touchés . La formation a obliqué à Laval
vers l'objectif prévu et a continué vers le sud malgré
l'opposition des avions ennemis .
N'
ayant pu rejoindre la formation nous avons décidé à 12 H 33 de
retourner vers l'Angleterre mais en perdant de l'altitude , 2500
pieds à la minute .
Les
chasseurs dont j'ignore le nombre continuérent leurs attaques . A
12 H 37 nous étions à environ 8000 pieds quand la DCA lourde et
légére ,partant d'un point non repéré sur nos cartes au Nord ou
Nord Est de Laval nous a tiré dessus .Aprés un virage trés court
vers l'ouest puis vers le nord nous mettant hors de portée , les
chasseurs continuérent à nous suivre .A ce moment de ma place de
navigateur j'ai tiré une rafale sur le poste de commande d'un
Messerschmitt 109 qui tomba en vrille . Ensuite je tirai sur
l'appareil qui était derriére nous et qui fit fit demi tour .Puis
l'ordre fut donné d'abandonner l'avion .....
Je
sautai et fus suivi par les autres . La forteresse s'écrasa dans
une prairie (Sud Est de la Ferriére aux Etangs ) et quelques unes
des bombes explosérent .J'atterris dans une ferme à environ 300
métres de la forêt ;
Les
Allemands vinrent avec des chiens ."..
Le
pilote Olaff Ballinger , john Carah , Owens et , Howell réussissent
à s'échapper ,. G.Williams ,Wackerman ,Bouchée ont été tués
pendant le combat aérien .. Cronstall , et john Lane sont blessés
et probablement fait prisonniers .
André
Rougeyron me retrouva dans les bois à proximité du chateau de
L'Ermitage "
Témoignage
d'André Rougeyron "
"
L'avion s'est écrasé dans une prairie située entre la route
rejoignant la Noé , le Pont Guillaume et le val de Vée c'est à
dite 4 kilométres au Nord de l'Ermitage
En
fait les allemands disposent d'un poste de guet ,sur la crête
dominant le chateau et sont sur place avant nous . Ils alertent la
formation cantonnée à Bagnoles et bientôt de nombreux camions
déversent en forêt des centaines de soldats.
Les
gendarmes envoyés sur les lieux ne mettent aucun empressement à
rechercher les rescapés.
L'aviateur
évadé Mac Connel est évacué sur le Tan sad d'une grosse moto
BSA , au nez et à la barbe de deux feldgendarmes .A la Sauvagére
tout le bourg est en effervescence , des feldgendarmes de Flers vont
enquêter de maison en maison sur la disparition des parachutistes .
L'aviateur
est hébergé "au chalet des brouillards " et un long
cordage est fixé aux rochers sous la tour pour faciliter une
évacuation possible .
Des
otages sont pris à Dompierre , Champsecret ,la Sauvagére et des
affiches menaçantes foisonnent en tous lieux .
Le
mitrailleur de queue William Howell judicieusement doté d'un short
, d'un chandail , d'un béret basque et ...d'un panier rempli de
légumes arrive le 16 juillet ( 12 jours aprés le crash )en voiture
attelée ,au chalet . Blessé dans le dos par une dizaine d'éclats
de schrapnells et affaibli par la perte de sang il doit pendant six
heures se terrer dans un fossé afin d'éviter les chiens policiers
lançés à ses trousses et parcourt 40 kilométres avant d'être
hébergé lui aussi au " chalet des brouillards"
Les
deux autres rescapés , le lieutenant chef pilote Olaff Ballinger et
le sergent armurier Francis Owens recueillis par André Mazeline sont
hébergés dans la ferme Geslin prés de Saint Opportune
Edouard
Paysant ( Dominique Tinchebray dans la clandestinité )chef
départemental vient sur les lieux pour obtenir les renseignements
concernant les rescapés.avant d'envisager toute possibilité de
rapatriement
Aprés
nombre de péripéties ,les aviateurs rescapés sont hébergés par
André Rougeyron au "chalet des brouillards " perché sur
un rocher éloigné de Domfront .
"Un
pigeon voyageur est envoyé " Eagle Club London : Owens ,Howell
, Mac Conell ,Balinger 381 are safe "
Trois
occupants de la forteresse ,Wackermann ,Williams et Bouchée etant
morts avant la chute de l'avion , seul le canadien John Lane
gravement blessé au côté doit être prisonnier . Cronstall atteint
à la face et conduit à l'hopital Clairmont de Bagnoles ( alors
hopital Allemand ) a pu s'évader avec l'aide des habitants .
Où
est john Carat le second pilote ? Aprés avoir erré de longues
heures en forêt il a trouvé refuge le 4 Juillet chéz l'ami Le Moal
brigadier forestier des "Sept Fréres " et résistant
chevronné .
La
brigade de gendarmerie de Lassay le prend en charge pour son
rapatriement .
Les
rescapés aprés un court séjour à Paris seront dirigés sur
l'Espagne aprés habillement et confection de carte d'identité .
L'un d'eux aprés une tentative échouée de passage des Pyrenées
dû être ramené sur Paris puis en Bretagne . Son voyage en France
s'éternisa avant de regagner l'Angleterre
le
mitrailleur Owens disparut dans sa tentative d'évasion au passage
des Pyrenées dans des circonstances mystérieuses
Comme
tous les aviateurs ,ces évadés possédaient 3000 francs en
billets de 100 francs de 1939 , une pochette imperméable contenant
les cartes en couleurs ( sur toile ) de France Allemagne ,Belgique ,
Hollande et Espagne ,une gourde à eau , des pastilles nutritives et
une boussole minuscule
Le
pilote Gordon Erickson et le radio Willart A. Freeman rescapés du
crash de Belfonds ont réussi dans cette entreprise . Quel a été
leur cheminement ?
Bien
qu'ayant survécu au crash du Val de Grée la Coulonche ( prés de
Domfront ) le mitrailleur Owens ,de Pittsburg a disparu en
franchissant les contreforts des Pyrénées .Victime d'un passeur
malhonnête ou des piéges du parcours .Plus aucune nouvelle de lui
aprés 1945 !
Certains
parvenaient donc à Gibraltar , quelquefois sans aide ou surtout
grâce aux filiéres patriotiques ayant pris naissance depuis le
début de l'occupation ;Tous cependant bravaient successivement la
traque permanente des Allemands,les piéges des crêtes et des
vallées pyrenéenne et la mauvaise volonté des polices franquistes
généralement pro nazies .
André
Rougeyron cite les noms de ceux qui l'ont puissammant aidé .. les
membres de sa propre famille ,son pére , sa tante ,et Guesdon
,Gilard , Havas , Melle Vautier , ses amis Bourgouin et Marie Louise
Corbesier qui n'a cessé de veiller et soigner les deux recapés
On
sait qu'aprés avoir erré de longues heures en forêt ,John Carat le
copilote ,rescapé du crash de la Coulonche a trouvé refuge chez La
Moal brigadier forestier ,résistant chevronné .
Dirigé
sur la Chapelle Moche il est pris en charge par la gendarmerie de
Lassay laquelle se charge de son rapatriement On découvre que
contrairement à ses compagnons d'infortune il a déçidé de
chercher refuge en Suisse .
Extrait
de "Aviateurs piétons 1940 1945 de Roger Anthoine )
John
Carat a tenté sa chance indépendemment des autres évadés ...
Le
6 Aoùt accompagné d'un confrére Reynold Lasher abattu prés de
Coutances ,ils partent pourvus de faux papiers et d'un document
faisant de Lasher un collaborateur des allemands ! Un guide leur fait
traverser Laval et le Mans . Ce n'est pas un modéle de prudence mais
ils négocient quand même un controle de Feld gendarmerie en gare de
Paris . Une religieuse leur achéte là , des billets de train vers
Besançon où ils débarquent hâves et échevelés à l'aube du 7
Aout
L'autocar
les méne ensuite vers Orchamps où aprés deux jours d'une nouvelle
attente une auto les conduit à Morteau . Leur guide s'arrête à un
kilometre de la frontiére qu'ils franchiront seuls vers 20 .00
heures le 9 Aout 1943 (plus d'un mois aprés le crash de l'Ermitage
du 4 Juillet ...). Coincidence ,Lasher pénétre en Suisse a peu
prés au même endroit que son navigateur deux mois auparavant . Son
parcours initial dans le pays toujours avec Carah ,s'avére pourtant
plus pittoresque . Les deux réfugiés font incognito de l'auto stop
jusqu'à Neufchatel , y changent leur argent français ,s'offrent le
luxe d'un taxi vers Berne ,y surprennent le consul américain....
Le
4 Octobre 1943 Lasher est séparé du turbulent Carah qu'il ne
reverra plus .
Témoignage
d'un habitant du Mans ( extrait de " Quand les alliés
bombardaient la France " de Eddy Florentin )lors de ce raid du 4
Juillet 1943
Il
s'agit du chanoine René Baret qui vient de célébrer une messe à
Guécelard
"
Il est 12 H 40 ...Deux escouades d'envIron 50 forteresses et le
baroud commence . Une haute et large fumée rougeâtre bouche
l'horizon . Gnome et Rhone est sévérement touché . En haut de la
côte qui domine l'usine de nombreux cratéres . Quelques
maisonnettes éventrées . La route est barrée. La ligne de Tours
est coupée . D'autres bombes sont tombées sur Tertre Rouge ,route
de Tours . Dix morts et trente cinq blessés parmi les habitants du
quartier .. Les maisons de la route de Tours sont fortement
endommagées . Deux forteresses se sont détachées pour jeter vingt
bombes de 250 kilogs sur les triages .
L'auteur
précise... quatre quadrimoteurs perdus lors de ce raid sur Le Mans
,29 appareils endommagés et 40 Disparus .
Deux
jours aprés ,onze Cercueils dont toute une famille ,sont déposés
à la cathédrale . L'office funébre n'a pas été annonçé dans
les journaux . Interdiction dit on des Allemands et du préfet
.......
A
voir témoignages et cheminement vers l'espagne Nom des passeurs
Photo
Chalet des brouillards
Rapport
de mission membres équipage
Arc
nales de Washington
Autres
lieux de crash
Photos
et cartes La coulonche et Belfonds
Concernant
les objectifs désignés ce jour de l'independence day il faut citer
à La Pallice la présence de la 3eme flottille de U Boot inaugurée
en 1942 avait déjà été la cible du Bomber Command . La carapace
de béton protégeant les flottilles de sous marin était de Sept
métres d'épaisseur . La destruction de ces épaisseurs de béton
était inscrite dans ce vol du 4 Juillet . Un incident ...A bord de
la forteresse du 100eme group ,le pilote John Egan réalise que le
mitrailleur john Stray est inanimé dans sa tourelle victime d'un
manque d'oxygéne .. Le masque du mitrailleur est déconnecté . Lors
d'une manoeuvre malencontreuse ,la tourelle se met à tournoyer et
pilote et mitrailleur se retrouvent prisonniers de la tourelle qui ne
cesse de tourner .Enfin tous deux réussissent à se libérer et à
l'heure prévue et les forteresse larguent au dessus de La Pallice
275 bombes de 500 kilgs . Ce Bomber Wing perd une forteresse ,déplore
un avion endomméagé et compte dix disparus .
Nantes
autre objectif avait déjà subi 200 alertes fin Septembre 42 . Les
61 Boeing larguent leurs bombes dont certaines tombent au moulin à
huile et au Pont Rousseau .
L'opération
est finalement trés couteuse pour l'USAAF ,3 appareils perdus ,34
endommagés , un aviateur tué et 70 disparus .
Ce
jour de l'independence Day au dessus de la France ,ce raid a coûté
9 B17 perdus et 54 endommagés
Lieu
de chute :
Poille sur Vegre
384
BG 545 BS
Série
42 - 3235
Surnom
Lakanuki
Equipage
Pilote
2 nd Lt
Lawrence W. Meyer
copilote
Lt Norman A. Gaunt
Navigateur
Lt . James C.Crouch
Bombardier
2nd Lt Thomas H.
Brzoznowski
Radio
Sgt Jack Davidson
Mitrailleur
Tourelle dorsale Sgt James L. Larue
"
" sabord droit Sgt james T. Carter
de
nez Sgt Floyd Hubble
sabord
gauche Sgt Kenneth E. Christensen
Mitrailleur
de tourelle de queue Sgt David Butcher seul rescapé
Rappel
cahiers fléchois ......
Les
bombardiers B17 volant au sein d'une formation de 105 avions et ayant
pour objectif les iusines Gnome et Rhone venait d'être interceptée
par la chasse allemende au dessus de Poillé sur Végre situé à
kilométres du Mans sur la végre ..petite riviére ...Un beau
soleil brille sur l'ouest de la France . Les spit de la raf avit
rebroussé chemin en raison de leur autonomie limités
Aprés
avoir percuté les fils téléphoniques longeant la voie férrée ,la
forteresse prend feu . Le seul rescapé de l'équipage ....David
Butcher .
Armand
Pencher apporte ce témoignage "Je revenais de la messe à
Avoise et regagnais mon domicile " La Guyardiére ". Je me
trouvais au niveau du parc de Dobert et le propriétaire du chateau
le comte de Fraguet , un ancien militaire , me suivait avec sa
carriole à cheval . Tout d'un coup les douilles tombées du ciel
...se mirent à pleuvoir . Le comte m'a empoigné et mis à l'abri
sous les souches . J'ai vu l'avion tomber suivi d' une grosse boule
jaune formée par le parachute de l'aviateur .
David
Butcher le rescapé miraculeux était recueilli au "Grand
Breil " dans la famille Gouin . Mme Gouin à l'issu de ce
sauvetage et de l'hébergement de l'aviateur était déportée à
Ravensbruck .
David
Butcher fut récupéré le 9 Juillet ,soit cinq jours aprés le crash
par Alfred Auduc qui l'envoya chez Madame Baron la boulangére . De
là il fut envoyé à Chateau du Loir et trouva refuge chez Met Mme
Moneris .Il put finalement regagner l'Espagne .
Il
est resté en contact avec la famille Leloup dont nous avons parlé
dans le crash de Noyen sur Sarthe à propos d'André Halioris .
Je
me refére au compte rendu d'évasion de David Butcher le seul
rescapé du crash . Les autres membres de l'équipage seront enterrés
à Saint André de l'Eure .
"Nous
volions à 27 000 pieds ( approximativement 9000 métres ) lorsque
nous avons été touchés par les " nez jaunes " les
fockewulf 190 . Notre avion se cassa et se désintégra à environ
3000 pieds d'altitude ( 1000 métres ) ;"
David
Butcher était inconscient et a certainement été projeté par un
trou du fuselage . Il était vraisemblablement trop prés du sol
quand il actionna le cordon de son parachute . Il atterrit trés
durement ,particuliérement touché a la tête et au niveau des
jambes .
Plusieurs
jeunes personnes appartenant à la ferme de Mr Gouin arrivérent pour
le secourir . L'avion venait de tomber dans un champ prés de
Poillé sur Végre .
David
Butcher est maintenant un membre honorairede cette ville .
Dans
cette ville un monument a été érigé avec les noms de l'équipage
gravés dans la pierre .
Aprés
deux jours de repos dans la ferme de Mme Gouin , David Butcher était
pris en charge par différentes personnes et réseaux (A. Dubois
réseau Herculés) ) F. Floege ( réseau Sacristan ) appartenant
au réseau Buckmaster . .
Un
homme Alfred Auduc lui fournit des vêtements ,de l'argent une
bicyclette et des papiers d'identité .Butcher était devenu Louis
David jardinier sourd et muet . Mis en contact avec André Dubois (
réseau Herculés il devint organisateur et opérateur radio .
Butcher et André installérent l'émetteur radio entre Chenu à
Chateau du Loir et La Bougelier . Différents messages furent émis
et des parachutages d'armes furent reçus à Le Bougellier . Butcher
faisait donc partie du groupe dont il a eu la charge pendant 9 mois .
Malheureusement
Andre Dubois fut finalement pris et tué lors d'un combat avec la
Gestapo mais aprés avoir abattu plusieurs d'entre eux .Avec Butcher
,Ils faillirent être pris trois fois . Tous ses amis échouérent
à Buchenwald ,et Ravensbruck .
Alfred
Auduc écrivit un livre qui figure dans la bibliothéque de Davis
Butcher .
Butcher
dit que lui et le premier lieutenant Carlson portérent un major (
major.
Eveland
) lors du passage des pyrenées
Le
major ( Eveland ) , Butcher ,Carlson , Myrick , Kelley , deux
Français , un Anglais ,deux guides espagnols appartenaient à son
groupe d'évadés
Leur
parcours Carcassone ,traversée des Pyrenées , ,Barcelone , Madrid
,Gibraltar et enfin le retour vers la Grande Bretagne .
Durant
cette évasion Butcher fut aussi associé à Gabriel Chartronde (
Canadien qui organisa un réseau dans la région de Tours )
Voir
liste de l'équipage
Un
monument a été érigé à la mémoire de l'équipage en 1947 à la
sortie de Poillé en direction de Ppoillé ,en direction de Sablé .
Il est fleuri par les autorités à chaque fête nationale .
Lieu
de chute Malicorne
ou
plus exactement Noyen sur Sarthe ,bois de l'Augenay
Unité
303 BG 358 BS
Série
42 6 5792 The Mugger VK 1
Pilote
Lt Robert S. O, Connor
Copilote
D.B Manifold
Bombardier
Lt Richard W. Peterson
Radio
Hogue
Mitrailleur
de queue John Ziance
122
Mitrailleur
Tourelle supérieure Alvert V.H. Carrol ( deseased )
123
Mitrailleurs
latéraux Thomson . Brundedge
Edward
F Chonskie 121
4
prisonniers dont Andrew .N Halioris navigateur hébergé par les
parents de Mme Leloup déportés
3
en fuite
Lieu
de chute probablement La
Guériniére
( 85 ) Mission Nantes
92
B.G 407 BS
42
- 29967
Pilote
1st Lt John J . Cambell
Lieu
de chute /
dans le golfe de Gascogne
305BG
- 422 BS
42
29641
Black
Swan JJ V
Pilote
Lt Franck W .Scott
Tous
tués Abattu par la Flak
Lieu
de chute Besson
prés de Saint Colomban
305
BG _ 366 BS
42
- 5053
The
little Hell's Angel ou bloody Tangier KY -L
Pilote
Lt William C. Wetzel en fuite
Navigateur
Tt ralph Mac Kee "
Opérateur
/ 2 nd Lt Humphrey A. Word prisonnier
8
eme B 17 un appareil du 92 BG non réparable aprés un atterrissage
sur le ventre à Portreath suite aux dommages subis en vol
Ces
événements se sont donc déroulés au même moment ,à quelques
dizaines de kilométres d'intervalle et impliquant la m^me formation
,avec laz mêle efficacité concernat l'action de la résistance et
les villageois prenant par .
Les
aviateurs étaien informés des risques priskiklom
patriotisme,
Pas
d'escadre de protection
Un
ordre nouveau imposé par nos occupants ,secondée par des sbires à
sa solde . On peut citer Jardin pour la région de Séess et dans
la région de Domfront
Un
e sorte d'épopée née du courage ,du patriotisme des hommes vis à
vis de l'oppression forger une mémoire me
Il
convient tout d'abord de préciser
On
quitte à regret la douceur des sous bois
Pourquoi
j'ai écrit cette épopée
Voir
plan
BOA
(
Bureau des opérations aériennes )
Organisation
générale
Organisation
autour de Sées
Quelques
exemples
Témoignages
Ce
fut tout naturellement la voie des airs qui trés vite , fut utilisée
pour les opérations spéciales en territoire occupé .C'est donc la
Royal Air Force qui fut chargée de fournir armes et matériel pour
les atterrissages et les parachutages sur les terrains Français .
La
voie aérienne ne pouvait se développer qu'avec l'existence d'une
infrastructure au sol étendue et adaptée au combat clandestin et
d'une vaste organisation des transmissions .
Des
hommes composant " les comités de réception "qui chaque
fois jouaient leurs vie ,assuraient la signalisation ,la réception
ou l'embarquement de matériel et de personnel .
Leur
efficacité persuada la RAF de continuer ses missions ....
L'Usaf
commença les premeiers parachutages en 1943 à voir
Chef
national BOA
Bloc
ouest scindé en B.O.A. région M ouest
B.O.A.
région B (sud ouest )
Orne
Le département de l'orne d'origine OCM est localement dirigé
par Edouard Paysant et Robert Aubin en Mai 1943 aidés par Ernest
Voyer dans la région de Laigle et par René Croisé dans le Perche
Les
coordonnées de ces terrains sur la carte Michelin étaient
transmises à Londres avec un nom de code et un message sybillin
Equipes
de réception et équipes de surveillance AS
Région
M
Robert
Aubin ( pseudo Chanteloup ) de Fontenay sur Orne est le promoteur d'
un mouvement qu'il créa dans l'orne à la fin de l'année 1942 et
qui allait par la suite prendre une importance de premier plan tant
par ses effectifs que par son action . Ce mouvement devait
d'ailleurs en Mars 1943 se scinder en deux branches qui n'en
continuérent pas moins d'avoir entre elles un certain nombre de
relations ,l'une constitue l'OCM ( organisation civile et militaire )
l'autre le BOA ( bureau des opérations aériennes
Les
agents au sol du B.O.A au sol étaient spécialisés dans la
recherche des terrains adaptés à ce type d'opération .Ils
donnaient par radio une description aussi précise que possible
.Ainsi dans l'Orne ,aprés de longues recherches et quelques refus
d'homologation 14 terrains avaient été sélectionnés sous la
direction d'Edouard Paysant .
Au
moment de l'opération pour baliser la piste ,les agents du B.O.A.
devaient disposer 3 lampes de poche fixées à des batons de façon
à former un L renversé .Quand le Lysander arrivait , une quatriéme
lampe de poche signalait en morse une lettre convenue à l'avance .Le
pilote avait pour ordre de retourner à sa base si la lettre de code
ne correspondait pas .
En
Angleterre ,dans le cadre de l'organisation du B.O.A. ,2 squadrons
avaient été constitués
L'
un composé de Lysander ,monoplace à aile haute conçu pour un
atterrissage rapide sur terrain accidenté dans le bur esentiel de
déposer ou prendre des agents secrets parachutés antérieurement en
territoire occupé .
L'autre
composé de Halifax ,Hudson et Wellington bimoteurs ou quadrimoteurs
pour les parachutages de toutes sortes dont les armes .Ces avions
représentaient l'espoir de tous les résistants en Europe qui en
général avaient de grandes difficultés à se procurer des armes
Les
Wesland " Lysander "ont alors la tâche périlleuse
d'évacuer les agents du SOE qui ont terminé leur mission en France
ou qui fuient les allemands ou encore des aviateurs de la RAF
abattus en France ou en Europe . Il faut comprendre que les alliés
avaient intérêt à récupérer leurs pilotes abattus en territoire
occupé et capables d'assuere une continuité au combat
Nombre
d'agents célébres se sont posés à bord d'avions de type
"Lysander "sur des terrains de fortune installés un peu
partout en France occupée avant de rejoindre les aérodromes secrets
de Temsford et de Witley .Distance de décollage ou d'atterissage sur
ces terrains aux dimensions réduites environ 250 métres ...
Aprés
quelque échange de correspondance avec Hugh Verity celui çi n'a pu
m'assurer que des lysander avaient réalisé quelques missions dans
le département de l'orne en particulier . C'est pourquoi le missions
de parachutage resteront le sujet essentiel de cet article élaboré
à partir d'archives départementales , et alliées
"C'était
une guerre de nuit ,faite d'organisation persévérante et de travail
ingrat ,de résolution méthodique ,et de mauvaises surprises ,de
complicités multiples et d'ingéniosité canstante ,de coups de
chance et d'avatars imprévus ,d'héroisme et de trahisons ,de succés
et de défaillances, jusqu'à ce que aprés bien des sacrifices
,sonne enfin l'heure de la libération,
"L'espoir
de ténébres " de Michel Pichard ,préface de François
Bédarida ) "
B.O.A
Commandement
national rappel
Le
commandement du bloc Ouest ( région B et M ) est d'abord exerçé
par Pal ( Jean Ayral ) qui confie ce bloc Ouest à Kim (Paul Schmidt
)des que celui çi venant de zone Sud arrive à Paris fin Mars 1943
Le
département de l'orne d'origine OCM et d'abord prospecté par Pic (
Michel Pichard ) n'est transmis à Kim ( Paul Schmidt)qu'en Mai 1943
.Il est localement dirigé par E.P. et Robert Aubin .
Michel
Pichard tient ep comme l'un des pionniers ....Voir action ep page
Puis
en Septembre aprés le départ d'Edouard P ,Galilée le confiera à
A. Gros ( "Minet " Granvalet "
A
la libération trente terrains avaientété homologués pour le BOA
orne .Tous avaint été proposés avant fin Mai 1944.Et il apparait
que pendant cette période janvier Mai &ç'',l'Orne fut le
département le pus actif de la région M
Au
premier trimestre 1943 Pal qui a reçu de Jean Moulin des
instructions trés précises contacte divers mouvements et quelques
groupes isolés .Il propose un certain nombre de terrains qu'il n'a
souvent pas reconnus personnellement car son territoire couvre alors
l'ensemble de la zone Nord ( dite zone occupée )
A
partir d'Avril 1943 Kim " s'efforce d'organiser et de stucturer
le vaste bloc Ouest .En Mai il est désigné par Jean Moulin ( Rex
)pour remplacer Pal au poste de "chef national B.O.A.).
Jusqu'à
l'arrestation de "Rex " à Caluire en Juin 1943 ,Pal puis
Kim recoivent de lui des ordres trés précis
aprés
juillet 1943
En
Septembre 1943 Kim regagne Londres . Il n'a guére disposé que de
deux semaines pôur mettre au courant le nouveau responsable du Bloc
Ouest "Galilée " j .f.Clouet des Pesruches " qui a
été parachuté le 15 Aout et auquel il laisse un dispositif
passablement complexe (que ce dernier s'efforcera de remanier )
Edouard
paysant dirigeait alors le réseau "Sarthe " qu'il avait
constitué aprés avoir quitté son domicile en Juillet 43 aprés
le crash d'un forteresse à Belfonds Edouard Paysant participa
activement ç l'évacuation de six aviateurs américains qui seront
pris en caharge par la suite par des réseaux structurés de
résistance . Ces aviateurs passeront les pyrenées
Ce
crash entrainera de nombreuses arrestations par la Gestapo et la
bande à Jardin et en conséquence vingt déportations
Le
réseau "orne " venait alors d'être transmis à A.Gros
( "minet ,Granvallet
Novembre
1943 Lysander
le
responsable de la région M est André Gros ce jusqu'au 1er Mai
Les
civils suivants seront déportés suite aux dénonciations
Les
terrauins
Avant
de demander une opération éaérienne de parachutage ou
d'atterrissage il fallait d'abord rechercher un terrain répondant à
certains impératifs imposés par la RAF . Les normes exigées
variaient selon le type d'opération auquel il était destiné
Il
existait quatre sortes de terrains de pparachuages
Le
terrain ne pouvant recevoir que du pmatériel
Le
terrain dont les dimensions et la nature du sol parmettaient
d'accueillir des agents parachutés
Le
terrain muni d'un appareil de radio guidage et d'un S Phone
La
recherche des terrains était confiée en prinncipe au responsable
départemental . L'officier régional leur avait donné toutes les
instructions nécessaires
Ainsi
Edouard Paysant rechercha des terrains dans tout le département
secondé par des unités de résistance .
Les
alentours du terrain devaient être assez dégagés pour permettre la
recherche des paquets et containers souvent dispersés sur une grande
distance et leur évacuation rapide par un chemein situé à
proximité
Il
était nécessaire sque ce tarrain soit éloigné de toute
concentration habitée à moins que les habitants soient bien connus
comme sympathisants . Ex Saint Léonard des Parcs terrain X
En
effet un bombardier trype Halifax qui rôde au dessus de la campagne
pour rechercher le terrain repasse plusieurs fois au même endrouit
descend à moins de 200 métres pour larguer ses parachutes ,remet
ses moteurs à plein régime pour reprendre de l'altitude et
beaucoup de bruit dans le silence de la nuis . Ainsi à Larré un
halifax se fit cueillir à basse altitude alors qu'il transportait
des armes et munitions pour le maquis local dont le terrain Gpoudron
Dna
sl arégion de Laigle plusieurs bombardiers fuernt abattus par la dca
locale ou la chasse de nuit de la luftwaffe
Combien
de fois ces avios sont passés sans avoir vu les faibmes lumiéres du
balisage par exemple
Un
bombardier du type Halifax largait en principe
Lorsque
toutes les conditions de cjhoix du terrain étaient réalisés il
fallait s'assuere la participatipn d'au moins douze hommes appelé
comité de réceptoion triés sur le volet . Le chef de terrain
devait prévoir la défense du terrain du chargelnt et de la
manutation des louds containeurs avant de les conduire en lieu sûr
dans une cache préparée à l'avance . Ainsi dans la région de S2ES
pliusieurs caches avaint été préparées à l'avance
Fallait
il une nuit de lune pour les parachutages ? comme le Lysander
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&à
voir &&&&&&&&&&&&
Voir
également calendrier des réseaux d'évasion &&&&&&&&&&&&&&&&
Deux
agents de laison Annie Guehenno et Brigitte Friang entrée en 1943
appartiennent au réseau M sous la coupe de Clouet des Perruches .
Les rencontres ont lieu place de l'odéon dans un café au nom de
"La Faluche "
En
Mars 1944 ( Rapport ad 21 et 22 Septembre 1943 ), Brigitte Friang
est au coté de Clouet des perruches pour un parachutage sur le
terrain "Lapin " à proximité de Mortrée . Le menuisier
exploitant d'une scierie à Alençon Terrier est lui aussi présent
avec sa traction avant noire à gazogéne L'avion n'était pas au
rendez vous et leur action faillit être écourtée par la présence
d'un barrage de la feldgendarmerie sur la route nationale
.Accélérateur au plancher , de justesse et aprés uene rafale de
balles ils franchirent le barrage pour disparaitre par un chemin de
traverse. A voir
Annie
Gehenno ( Kim C , Claude , Francine , Gilberte ..)
entre
au réseau en Juin 1943 , a souvent rencontré Clouet , Jean Pierre à
Lille Yannick à Mortagne zet EP Premiére rencobtre à Sées et
Assé le Boine avant et aprés l'affaire de Belfonds
BOA
de l'Orne Région de Sées )
A
la demande de Aubin....... en Juillet 1942 ....Edouard Paysant
(Dominique Tinchebray ) secondé par Ernest Voyer ( Laigle ) et René
Croisé ( Mortagne )accepta d'organiser le B.O.A. dans l'Orne . Au
début il assura presque seul aidé de sa famille et de quelques
amis les multiples tâches de son travail . .En liaison avec le
B.O.A. Londres et de l'O.C.M. directement rattaché aux Forces
Françaises Libres du général de Gaulle il doit chercher des
terrains de parachutage d'armes ,les faire homologuer ,trouver des
équipes ,les former et recevoir avec eux les colis .Il faut aussi
faire de fausses cartes d'identité ,propager les journaux
clandestins ,assurer de lointaines liaisons . Enfin son groupe
grandit ,se multiplie et les terrains fonctionnent toujours plus
nombreux . La résistance est alors en pleine action . Survient alors
l'affaire de Belfonds du 4juillet 1943 où recherché par la pôlice
Allemande un destin tragique le conduisit dans la Sarthe (remplaçé
par Gros ) "le Nord et ensuite dans le Morbihan .
Il
est alors remplaçé par Gros ( alias Grandvallet ) qui arrêté à
son tour fut remplaçé par Croisé (pseudo Janvier ) de Mortagne .
Les
terrains de parachutages se trouvaient surtout groupés dans le
centre et dans l'Est du département qui offraient de meilleures
conditions topographiques que la région bocagére de l'ouest . Ils
étaient au nombre de 20
Tous
ne fonctionnérent d'ailleurs . Seuls reçurent des parachutages .
Aurore ( Saint Léonard des parcs ) Godet ( le Merlerault ) Garde (
L'hôme Chamodot ,) Grêle ( Echauffour ) Eclair (Tanville ) Lévite
( Rânes ) Goudron (Radon ) Orage ( Macé ) Lapin (Mortrée ) Ondée
(Louçé ) Alizée ( Fontenay sur Orne) Opium ( Villers en
Ouche ),
Voir
uniquement Aurore ,( ST Léonard )
Godet
Le merlerault
Eclair
Tanville
Goudron
( Radon )
Orage
( Macé )
Le
premier parachutage fut lâché sur le terrain "Aurore"
non loin de Chailloué fin février 1943 , et le second sur "Orage
" le 16 Mars 1943 aux environs de Mortrée . A cette époque le
B.O.A. se sépare de l'OCM et relié directement à Londres par Radio
il fut chargé de la réception ,du stockage de la répartition des
envois aux différentes organisations de la résistance . Néamoins
il fit appel aux équipes de l'A.S. pour assurer ce travail
Sur
certains terrains des officiers instructeurs et des saboteurs pour
l'éxécution des plans electro ,( lignes électriques , vert (
chemin de fer " Tortue ( réseau routier ) et à a partir de 1
er Aout 1944 ,les troupes parachutées dans la région de Longny .
Ces
manoeuvres nocturnes présentaient de réels dangers car elles
faisaient l'objet de la part des troupes allemandes d'une
surveillance active qui fit cependant presque toujours déjouée .
Sur
le terrain
Grêle
entre autres dans la région d'Echauffour une voiture allemande qui
empruntait le chemin d'évacuation du matériel fut mitraillée par
l'équipe de protection et les " occupants dont 2 officiers SS
furent tués .
A
partir du débarquement quelques équipes de réception furent
mitraillées par des avions allemands aussitôt le balisage installé
,notamment sur les trains " Opuim et Garde .
Ainsi
dans l'orne plusieurs équipes fonctionnérent ,mais je n'ai
connaissance que de celles composant la région de Sées
Les
gendarmes de Sées appartenant au (Ref au document Les habitants de
Sées se souviennent ...) au F.F.L. Service "Action réseau M"
du B.O.A.et assuraient la sécurité des terrains de parachutage
"Aurore
" (Saint Léonard des parcs) " Orage "
(Maçé
) et Godet " ( Le Merlerault )
aux alentours de Sées .
Tual
Daniel
Jean
Maréchal
des logis chef de gendarmerie
Bouyer
Berthy
Collet
Francis
Les
équipes de Tanville
Jean
Mazeline appartint à ce même groupe jusqu'en Juin 1943 puis au
groupe de Mortagne jusqu'à fin Octobre 1943 .Par la suite sous les
ordres de Mr Gros( alias Minet ) devint chef départemental de la
Sarthe de Novembre 1943 à fin Janvier 1944 (Recherche et
homologation des terrains )
Chef
de groupe OCM rejoint la forêt d'Ecouves avec son groupe le jour du
débarquement et retrouve son frére
Voir
"l'épreuve de Annie guehenno
Albert
Frémiot entrepreneur de transport ,habitait place du Parquet à
Sées Tenait la boite de Galilée 6 .Est rattaché au groupe Boa en
janvier 1943 .
Transportait
les armes en lieu sûr aprés les parachutages
Fossey
André Equarisseur est entré dans la résistance sous les ordres de
Kim b et de Galilée A .Transportait également les armes
Si
l'on se refére au témoignage de E. Cercueil ces armes produ
parachutage des Rouges Terres étaient acheminées au ".Bouillon
" chex Colonna d'istria "à " Maisons vertes"
par
différents transporteurs .Frémiot et R Fossé qui furent par la
suite arrçetés
La
gestapo surgit au Bouillon dans les fermes de Mr Péronne et de Mr
Brunet aprés avoir arrêtés Mr Bétourné et ET Jardinet ,arrêta
des jeunes qui se cachaient chez Lechappelain Michel Baelde Roger
Adam et le s envoya au S.T.O.
Fernand
Betourne charpentier à la Chapelle prés Sées (canton de S2ES )
avait reçu en Mai 1943 au cours d'une manifestation locale la croix
de guerre Il fut arrêté au Bouillon le 29 Juillet 1944 pour dépot
d'armes .
Enfermé
au chateau des ducs ,compagnon de cellule d'André Rougeyron dans la
chambre 13 dans l'une des tours du chateau ( carte du chateau ) ref
Arougeyron il
s'attend
à la mort ;chaque fois que la porte de la cellule s'ouvre il pense
qu'on vient le chercher . Il demande cependant impertubable et calme
nous conte son arrestation ,...un jour les allemands font irruption
chez lui et l'interrogent :"Tu as une arme ? Non répond il et
Bétourné nous confie froidement :" Je ne mentais pas ,je
n'avais pas une arme ,j'en avais.... deux tonnes !"
André
Rougeyron et Bétourné se retrouvent ensemble en Août 1944 au camp
de déportation de Buchenwald avec d'autres ornais
Il
fut Libéré à Nordhausen (commando de Buchenwald ) le 11 Avril 1945
Jardinet
Henri bucheron au Bouillon fut également arrêté pour dépot
d'armes . Libéré le 15 Avril 1945 à Bergen Belsen
Voir
Frémiot et Fossey
j.Cosnard
de Belfonds ,
E.
Cercueil de Sées ( Terrain des rouges
terres )
ou
Aurore
L'équipe
de G.Tessier chef de terrain et ses deux fils ,tous de la région de
Tanville p
Granger
Jean Pierre . Ancien maire de Macé Groupe Action réseau BOA Ouest
,
Voir
identité Galilée et Orbit ?Sanglier Marcassin Voir livre
clandestinité
Région
de Sées
Chrono
Prachutages
Cercueil
Edouard contacté par Gros et Croisé
Rouges
Terres Décembre 43
Colonna
d'istria poste emetteur établissait le contact
Containers
déposés dans une réserve à foins à Mr Gaucher
Transport
d'armes en Décembre 43 d'Aunou aux Rouges Terres
Jan
44 Parachutage de Maçé et camouflage des armes
Lundi
de Pâques 44 Parachutage des rouges terres sur terrain Aurore )
2tonnes d'armes et 2 agents parachutés ( Tracteur et Sarloir
)trouvent asile 30 rue Saint Martin Transport à la maison verte dans
la forêt d'Ecouves ....Les deux agents sont Tracteur et Sarloir
15
containers et des paquets Ref rc Orne page 5
Avril
44 Parachutage de la ferme de l'hopital et organise dans sa ferme le
dépôt du matériel parachuté ,2 tonnes pendant un mos
Notes
de renvoi
Extrait
de Alençon et la résistance par Bernard Geneslé " .Certains
terrains étaient proches d'Alençon par exemple "Goudron "
prés du domaine d'Avoise et les messages d'alerte annonçant les
parachutages étaient
"
la cruche est en terre cuite "
Le
nain espére grandir " Déplaçé à cause d'une présence
allemande dangereuse dans les environs il devint "Herse "
avec les messages : "La chaloupe suit le chaland " "
le château est obscur "
Deux
autre terrains se situaient dans la région d'Asséé le Boisne et
portaient les noms de code " Haine " et " Ouragan "
Le
chef du terrain " Ouragan " le coiffeur alençonnais Albert
Lambert évoque le souvenir d'un de ces parachutages annonçé par le
message :( 29 février ai 1er Mars d'aprés AD 1 Sarthe )
le
boa en s'enroulanrt vous apportera un petit "
Or
les résistants ne furent pas peu surpris en voyant atterrir une
jeune fille de 23 ans ne mesurant pas plus de 1métre 55 qui en
raison de son peu de poids avait touché terre bien au delà des
limites du terrain et qui arriva revolver au poing en disant "
c'est moi le petit boa "
il
s'agissait de Jeanne Bohec agent de sabotage entrainé en Angleterre
et qui a raconté son aventure dans iun livre intitulé " La
plastiqueuse à bicyclette " publié au Mercure de France ;
Témoignages
et calendrier d'opérations
Croiser
le srapports Texier 'Cercueil , Cosnard et autres
Julien
Cosnard cultivateur à Belfonds au Sud Est de Mortrée au lieu dit ST
Clair (sous chef de groupe pour ST Hilaire -Belfonds -La Ferriére
Béchet) .
Terrain
de ....?
Paysant
m'avait dit que si j'entendais le message personnel "Claude a un
joli chapeau " c'était un parachutage pour nous ,sa fille est
d'ailleurs venue me le confirmer pour que je prévienne Martin .
"Le
rendez vous était convenu à la chapelle du vieux Montmerrei avec
Lemoine ,Tesson ,Chevreuil ,le Tessier .( le sanglier ) et ses fils (
les marcassins )
Ballavoine
de ST Christophe le Jajolet était là avec sa voiture à cheval
pour le transport des containers et des colis . C'était huit jours
avant la Pentecôte ........à voir fin Mai 43 ? Les parachutes ont
été jetés dans l'étang de Vrigny aprés avoir été lestés .
Pour
camoufler les dégats causées aux cultures par nos allées et venues
,nous avons ouvert les barriéres aux bestiaux dont les traces ont
effaçé les nôtres .
Les
containers sont restés à Belfonds environ huit jours , camouflés à
la ferme ( ....généralement chez Mr Chardon à voir )et j'ai eu
l'ordre de les conduire chez Septier ( le menuisier ) à la Ferriére
Béchet et ensuite à Tanville ce qui ne m'avait pas été indiqué
d'ailleurs .
Camouflés
chez Mr Voir té Chevreuil
Le
samedi suivant ,veille de la pentecôte ( est ce le 12 13 Juin rapp
AD )le message " Nous mangeons de la salade à l'orange "
annonçait un parachutage à St Léonard des Parcs .Aurore
?
J'ai
retrouvé ce jour mon propriétaire Rattier , et de Normandie avec
Granger .
A
ce parachutage des rouges terres avec Mouton et Rallu ,la camionnette
de Paysant était tombée en panne ,nous avons utilisé celle de
Rallu et tout le parachutage a été ramené à Belfonds au petit
jour en passant par Neuville prés Sées . Le lendemain Paysant ,
Mouton et un gars de Sées sont venus faire l'inventaire des
containers qui nous apportaient des grenades , pistolets
,mitraillettes et munutions qui ont été transportés à Tanville .
A
la suite de ce parachutage j'ai eu à participer à des actions de
sabotage ,cela n'était pas mon travail par contre nous avons lutté
à notre façon lors des fournitures réquisitionnées ( mettre du
pétrole dans l'avoine ,peser de la paille avec deux stéres de bois
dessus dans le fond de la voiture Lors des livraisons de poulains on
s'arrangeait pour ne fournir que de mauvaises bêtes . Mais tout le
monde ne pouvait en faire autant .
En
ce qui concerne les parachutages ,une dizaine à ma connaissance ,ils
devaient servir au moment du débarquement à faire sauter les ponts
et les voies ferrées ils devaient servir ,aprés l'annonce du
débarquement à faire sauter les ponts et les voies ferrées .J'ai
également réceptionné un Français parachuté .
E.Paysant
et cet agent ,sont partis tous deux en bicyclette.
Lors
d'une expédition de nuit début 1943 ,nous nous sommes trouvés nez
à nez avec deux feldgendarmes motocyclistes .Nous avons dù les
eliminer et enterrer homme et moto dans un marécage ."
Edouard
Cercueil 30 rue Saint Martin à Sées ( Témoignage de son fils
Bernard )
Décembre
1943
Message
de la B.B.C. "Gribouille s'est bien lavé dans le charbon "
Le
parachutage avait lieu ...aux Rouges Terres Aurore ? St leonard ?
dans la nuit suivant le message et toujours à la pleine lune .Les
hommes devaient être arrivés sur le terrain avant la tombée de la
nuit à cause du couvre feu ( interdiction de circuler entre 22
heures et 8 heures du matin )
Les
résistants avaient un mot de passe et toute personne se trouvant
dans le secteur devait le connaitre .Un contact était établi par
radio. Les balises étaient allumées dés que l'équipe au sol
percevait le bruit des avions.
A
l 'opération de parachutage des Rouges Terres ,réception de deux
tonnes d'armes et de matériel .
NP
1997
Les
containers d'armes parachutés avaient été déposés dans un
batiment qui servait de réserve à foin et appartenant à Mr Gaucher
.Les containers étaient ensuite acheminés par différents
transporteurs chez Monsieur Colonna d'Istria habitant " Maison
verte "
(Albert
Frémiot ou Fossey pouvait être l'un de ces transporteurs ...).
Pâques
1944
Opération
de parachutage des Rouges Terres .Réception de deux tonnes d'armes
et de matériel qui seront cachés dans la ferme de Mr Gaucher .
Deux
agents parachutés Ref ad page 1 ,trouveront asile 30 rue Saint
Martin au 3eme étage de la maison d'habitation .Les deux agents
faillirent être surpris en train d'émettre, par un avion allemand
chargé de la surveillance des émissions à destination de
l'Angleterre .Une dizaine de personnes habitant les environs fut
arrêtée et aprés interrogation ,relâchée.
Deux
Agents Tracteur et Sarloir P 5 AD
Avril
1944
Parachutage
à la ferme de l'Hopital
Un
parachute ne s'est pas ouvert et le chargement s'est enfonçé dans
le sol .
En
attendant le transport à Maison verte , les containers sont cachés
sous sept rangs de paille chez Mr E. Cercueil ,.Une douzaine
d'allemands déciderent de venir chercher de la paille et
commencérent à charger .Ils arrêterent juste à temps deux rangs
au dessus des containers ......
Le
dimanche suivant , un sous officier SS se présente au 30 rue Saint
Martin et fait savoir qu'il souhaite s'évader .Quelques jours plus
tard trois SS alsaciens s'évaderont par l'Espagne ,deux partiront
par avion des Rouges Terres .
Le
commandant allemand de la place de Sées avait élu domicile 40 Rue
Saint Martin
La
maison fut ensuite surveillée par la Gestapo .
Edouard
Cercueil brûla ensuite discrétement soixante parachutes ...
BOA
de Tanville DE 1940 à 1944 . Tessier georges chef de terrain
Mai
1943
Terrain
homologué sou le nom de
"Eclair "
,situé sur la Lande de Goult
Premiére
quinzaine de Juin 1943.( ok avec AD ) Apprentissage et Premier
parachutage sur le terrain "Lapin ".Chef de terrain
,Chevreuil de Mortrée
Avec
l'aide de Dominique '(Edouard Paysant ) et de Mr Palmier chef de
bureau à la préfecture ,l'un des fils Tessier évite le S.T.O.
NP
1997
La
Lande de Goult se situe au Nord Ouest de Tanville à 4km environ , en
bordure du bois de Goult ( forêt domaniale .) Ref : carte IGN 1616
ET Top 25
Juillet
1943
L'organisation
se trouve en difficulté aprés l'affaire de la forteresse de
Belfonds et de l'évasion des aviateurs américains . Edouard Paysand
alias Dominique est obligé de quitter la région .Abandon du
terrain Eclair
Monsieur
Septier de la Ferriére Béchet cache les armes chez lui avant de
leur trouver un lieu plus sûr en forêt d'Ecouves .Le dépot
d'armes est alors surveillé pendant 7 mois par le garde Le Borgne de
la Lande de Goult .
Parachute
Poste Emetteur Bursard Bois de Bois Roger NNO 1km 5 de Bursard
(Ref
carte IGN 1716 série Bleue )
Octobre
1943
21
au éé Septembre 43 ok AD P 2
Attente
pendant 3 nuits aprés passage d'un message avec Galilée ,Orbit
Brigitte sa secrétaire et l'équipe de Tanville dirigée par G
Tessier chef de terrain Voir AD page 2
Suite
à cette attente vaine un niouveau terrain "Lagune
"est crée sur les ordres du commandant Gallilée situé sur la
commune de la Lande de Goult .Ce terrain sera utilisé jusqu'à la
fin des évenements i
Novembre
1943
Message
de parachutage d'armes "Les mouchoirs sont en calicot "
Même
équipe ,plus une équipe de Mortagne composée de 4 hommes
Reçu
15 containers plus un spécial .Les 75 bacs sont transportés en
plein jour le lendemain sur une remorque en forêt d'Ecouves (
Parcelle des gâtines )
(
NP 1997 2 km à l'ouest de Tanville )et gardés ensuite par Mr
leborgne .
7
Décembre 1943
Message
"Emilienne a une belle montre "
Reçu
7 colis, camouflage sur place .Conditions pénibles dues à la pluie
. Les allemands alertés ,gardent toutes les routes de la forêt et
cernent toutes les issues .Le réseau BOA est alerté .Le bruit
court de l'arrestation de plusieurs membres du réseau ,dont le
Sanglier et Marcassin ....Heureusement ..ce n'était qu'un bruit ...i
Février
1944
Equipe
de Tanville
Message
" la gargouille vomit à plein jet " .
Reçu
24 colis .Camouflage sur place
7
Mars 1944
Message
" la gargouille vomit 3 fois à plein jet "
Trois
avions
Reçu
22 colis inventaire et camouflage sur place .Les parachutages se
succédent à un rythme accéléré
Création
d'un 3eme terrain sous le nom de "Goudron
" sur la commune de Radon
Voir
indice 12 Guenelé l'un à Radon porés du domaine d'Avoise
,ensuite Herse messages , haine et ouragan chef de terrain a lambert
9
Avril 1944
Message
"tiens voilà la quille "
Equipe
de Tanville Tessier chef de terrain c
Recu
27 colis .Travail supplémentaire en raison du parachutage hors zone
Le
dépôt es découvert ,.par un habitant qui acceptera ensuite de
travailler avec l'équipe
Les
armes sont réparties sur 8 véhicules et partent dans diverses
directions avant d'être réparties .
Craintes
concernant une dénonciation b
7
Mai 1944
Colonna
d'istria ex adjudant MAISON VERTE au bouillon
"Susy
siffle le Pernod "
Equipe
de Tanville
Réception
de 10 colis
Tessier
pére met sa famille en leu sûr et camoufle son matériel en forêt
.
Des
avions survolent le terrain tous feux allumés ...mais pas de message
annonçant leur arrivée
Le
message arrive enfin " La vigne abonde en France " Etaient
présents en complément de l'équipe habituelle ,l'équipe de L'A.S.
Mazeline ,Panthou ,Desmeulles ,De normandie
"
Les clés sont sur le tapis "....suivi de "Il fait chaud
à Suez "
6
.Juin 1944 L'ordre arrive de distribuer toutes les armes "
Tout
le dépôt du dernier parachutage est distribué
12
Juin 1944
Le
maire de Tanville Olivier et son voisin Laudrin sont fusillés
Réflexion
de G Tessier " L'AS embauche tout ce qui vient même les agents
de l'ennemi "
Arrestation
par la Gestapo de plusieurs hommes et toutes les armes sont saisies .
N.P.
En effet l'ennemi aidé par la milice locale s'énerve
dangereusement et entame une repression sans pitié .Les rafles
déciment le maquis de Vrigny et d'Argentan Dans la nuit du 12 au
13 Juin tout le maquis de Tanville comprenant tous les hommes du
village doit se disperser dans la forêt ;Les Allemands en
représaille fusillent les deux seuls hommes restés au village ,le
maire et un invalide
Juillet
1944
Message
"Défense d'ouvrir la porte "l
Quatre
nuits d'attente dans des conditions pénibles . L'opération n'est
pas possible car le terrain se trouve dans la ligne de passage des
bombardiers allemands .
Hypothése
d'une tentative de délivrance des prisonniers de la géôle
d'Alençon .Refus du Marsouin ( André Mazeline )
Témoignage
de Robert Cordier inspecteur de police
Granger
Jean Pierre ,cultivarteur à Macé et ancien maire appartenait au
groupe Action réseau B.O.A. Ouest sous les ordres de Dominique (
Edouard Paysant ) a caché de nombreux réfractaires mais a été
dénonçé par l'une de ses employées .Etait client de la maison
ainsi que sa femme
Déçédé
à Wintermoor entre le 5 Avril 1945 et le 8 Avril
Témoignage
de MR R.Ruel
Comme
bon nombre de jeunes gens de 18 à 25 ans j'ai dû en 1942 changer de
métier et de domicile pour échapper aux réquisitions de Vichy ..
En Juin 1943 la mise en place du STO imposait à tous les Français
nés en 1922 de travailler en Allemagne . Des amis mortagnais
responsables au boa m'aidérent à changer d'identité et à trouver
refuge dans la région de Sées où j'appartenais à un groupe
d'appoint opérant sur les terrains de parachutage de Macé ,(Orage)
Tanville(Eclair ) ,et la Lande de goult . En juillet 1944 nous avons
rejoint le maquis de Bois L'Evêque en bordure du massif d'Ecouves .
.
Terrains
de parachutages proches d'Alençon ( Gueneslé )
Radon
prés du domaine d'Avoise portait le nom de code "goudron"
et ses messages d'alerte annonçant les parachutages étaient
la
cruche est en terre cuite
le
nain espére grandir
Déplaçé
à cause d'une présence allemande dangereuse dans les environs . Il
devint herse avec les messages
le
chaloupe suit le chaland
le
château est obscur
deux
autres terrains proches d'Alençon se situaient dans la région
d'Asné le Boisne et portaient les noms de code haine et ouragan
Le
chef du terrain OURAGAN
le coiffeur lençonnais Albert Lambert évoque le souvenir d'un de
ces parachutages annonçé opar le message
le
boa en s'enroulant voes apprtera un petit
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