J'ai tenté de réduire ma zone de recherches aux actions du BOA dans notre région , limitée au nord par Argentan et au sud par Alençon et de l'est à l'ouest par Moulins la Marche et Carrouges
J'ai
cité principalement les noms des personnes qui ont concouru à ces
actions .... liste qui est loin d'être exhaustive . Finalement
j'ai fini par déborder .... ignorant qu'il existait au dessus des
visages familiers de ces patriotes toute une organisation structurée
qui assurait la coordination et la communication avec les différents
organismes de la France Libre émigrés en Angleterre ,tels le BCRA
ou le SOE
Ce
rapport est en fait un mélange de genres et une identification
constante entre le témoignage et le fait historique , partant du
principe que c'est l'acteur qui crée l'événement
Le
réseau action M du BCRA ...dans notre département
En
ce qui concerne la lutte clandestine et subversive sur le territoire
national et dans notre département ,une évidence s'impose ,la
voie des airs , et la radio ont constitué un ensemble de moyens
techniques aux effets incalculables .
Sans la télégraphie sans fil, sans les émissions des radios clandestines réparties à travers la France , sans les messages personnels de la BBC adressés aux membres de la résistance intérieure , comment auraient pu s'effectuer les contacts et les liaisons , se transmettre les instructions et les ordres ,s'échanger les renseignements entre les divers responsables de réseaux et agents du SOE du BOA et du BCRA ?
Le
premier trimestre de 1943 ,précédant la création du BOA
( Bureau des opérations aériennes ) est d'une importance capitale
dans l'histoire de la résistance puisqu'il débouche sur
l'unification de différents mouvements attachés à la France Libre
Jean Moulin avait pratiquement terminé sa mission d'unification de la zone sud et commençait à s'intéresser à la zone nord , zone incluant la basse normandie et en particulier notre département
La
mission principale du BOA
dans toute la France et dans notre département ,consistait à
fournir en armes et explosifs les maquis et corps francs de la
résistance intérieure sur le sol français .
André Dewravin alias colonel Passy chef du BCRA ( Bureau central de renseignements et d'action ) était l'un des créa teurs de cette organisation , totalement indépendante des réseaux et des mouvements de résistance
André Dewravin alias colonel Passy chef du BCRA ( Bureau central de renseignements et d'action ) était l'un des créa teurs de cette organisation , totalement indépendante des réseaux et des mouvements de résistance
Les opérations d'atterrissage organisées par le BOA en territoire occupé étaient principalement destinées aux transports d'agents , de responsables de la résistance intérieure , et de personnalités politiques .Elles acheminaient aussi au moyen d'avions légers du type Lysander se posant clandestinement en territoire occupé , les courriers secrets ou codés et les fonds nécessaires à la réalisation des opérations prévues et planifiées par le BCRA
.Beaucoup plus nombreuses ,seront les opérations de parachutage qui sont retraçées sommairement ci dessous dans le cadre de notre département et qui avaient principalement pour but d'armer les unités de résistance constituées .
Rappelons que les armes et munitions avaient pour but d'armer les forces intérieures pour le jour J dans le cadre du planlié au débarquement
Dans
le cadre de l'organisation de ces services clandestins on distinguera
trois catégories de réseaux : le renseignement , l'action , et
l'évasion qui sera surtout chargée du rapatriement des aviateurs
alliés
(Archives départementales Voir dossier Roger Cornevin Hayton Evasion et aide pportée aux aviateurs alliés dans notre département ,dossier établi à partir des archives de la RAF et de l'USAAF )
En
paralléle avec les services secrets de la France Libre on
distinguera dans l'épais brouillard qui enveloppe l' histoire du BOA
Les
services secrets britanniques et américains
Le
SOE
Dés
le mois de Février 1943 les circuits et réseaux du colonel
Buckmaster rattachés à la section F
du spécial Opération Executive ( SOE
) commençérent à pârachuter si l'on s'attache à la région
ouest ,des armes et des munitions dans le département de la Sarthe
Bien
que leurs buts et objectifs soient généralement communs on ne peut
cacher qu'il existait une sourde rivalité entre le SOE
britannique et le BCRA
de la France Libre
L'OSS
américain
Les
USA ont crée l'OSS
( office of stratégic services ) qui dispose d'une branche SI pour
le renseignement et SO pour l'action ( L'OSS fera l'objet d'une
étude séparée )
Les
services de l'USAAF
entameront une action efficace début 44 sous le nom de
"carpetbaggers
"
YYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY
LE SOE Les opérations aériennes
Dans
ces opérations il convient de distinguer les atterrissages ou avions
spécialisés dans les "pick up " de nuit ,des
parachutages ,bien que leus organisation et leur contrôle
d'exécution soient confiées aux mêmes officiers .Ces deux types
d'activité étaient en fait peu compatibles et utilisaient des
terrains homologués par la RAF
mais aux caractéristiques fort différentes
L'officier
d'opérations aux ordres du BCRA
devra donc prospecter et organiser le territoire qui lui est
confié .Ainsi Jean
François Clouet des Perruches
sera à partir de Septembre 1943 ,en remplacement de Paul
Schmidt ,
attaché à l'organisation de notre région incluant le département
de l'Orne En fait .dés qu'il disposera d'un abri et d'une
secrétaire ( voir paragraphe Brigitte Friang ) ,l'officier
d'opérations , sera en mesure d'entreprendre dans les meilleurs
délais la prospection de son domaine et l'organisation du réseau
de transmissions clandestin devant communiquer avec l'Angleterre
, tâche qui nécessitera l'emploi d'un opérateur radio formé à
cette fonction particuliérement périlleuse
L'éxécution
de cette tâche d'organisation sera difficile et complexe , les
différents départements composant la région M présentant des
caractéristiques fort différentes .
YYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY
L'Orne avec ses forets éparses et ses bocages disséminés ne favorisait pas particuliérement la formation de maquis mais par contre sa topographie était favorable à la réception les nuits de pleine lune des avions ayant décollé d'Angleterre ,des agents des services secrets alliés , et des armes et munitions parachutées par le SOE en accord avec le BCRA
L'Orne avec ses forets éparses et ses bocages disséminés ne favorisait pas particuliérement la formation de maquis mais par contre sa topographie était favorable à la réception les nuits de pleine lune des avions ayant décollé d'Angleterre ,des agents des services secrets alliés , et des armes et munitions parachutées par le SOE en accord avec le BCRA
Précisons que le BCRA de la France libre ne disposait d'aucun moyen matériel ,avion ,équipement radio etc...et ne pouvait donc se passer de l'aide du SOE sous commandement britannique ' Buckmaster
Les
parachutages dans la région sagienne de 1943 à 1944
Ayant
vécu cette période sombre de notre petite ville et fréquenté dans
leur vie de tous les jours quelques uns de ceux qui ont contribué
par leur courage ,au sacrifice de leur vie , à la libération du
sol national ,je ne pouvais manquer d'apporter un éclairage
supplémentaire ou rester insensible aux événements qui ont .émaillé
..la vie secréte de notre département . .
Aussi je me voyais dans l'obligation d'apporter un point de vue personnel pour comprendere et citer en particulier ,pour les avoir connus ,les gendarmes de la brigade de Sées , Albert Frémiot notre voisin ,Jean Mazeline notre instituteur , Edouard Paysant chef d'entreprise et l'un des dirigeants de notre club , et bien d'autres habitants disparus prématurément ,qui avaient participé à ces activités nocturnes et clandestines sans attirer sur eux pendant deux années le moindre soupçon ....
Aussi je me voyais dans l'obligation d'apporter un point de vue personnel pour comprendere et citer en particulier ,pour les avoir connus ,les gendarmes de la brigade de Sées , Albert Frémiot notre voisin ,Jean Mazeline notre instituteur , Edouard Paysant chef d'entreprise et l'un des dirigeants de notre club , et bien d'autres habitants disparus prématurément ,qui avaient participé à ces activités nocturnes et clandestines sans attirer sur eux pendant deux années le moindre soupçon ....
Je
ne pouvais rester indifférent aux événements et péripéties de
cette tranches de vie ,clandestine pour les uns , mystérieuse pour
les habitants ou les jeunes dont je faisais partie ,.
Il s'agissait donc pour comprendre ,de faire affleurer les sources d'informations et les utiliser pour rendre cette période intelligible
J'ai donc rédigé ce rapport en " croisant " multiples sources ,et utilisé plusieurs genres ....,les témoignages , les extraits de récits les plus divers ,les archives départementales , de la RAF ,et de l'USAAF ,
"
Au fil des pages on voit surgir un peuple d'ombres ...... tandis que
s'allume silencieusement une France de la nuit ......"
Bedarrida
Bedarrida
COMMENçONS PAR L HOMME QUI PAR SON AUTORITE ET SUT DONNER A LA RESISTANCE LES MOYENS
Le soe etait un
organisme majeur qui devait frapper en territoire ennemi vite et fort
Ses operations devaient être caractérisées par la soudaineté la
ruse et la souplesse et frapper l ennemi aux défauts de sa cuirasse
militaire et économique Le SOE crée par Churchill fut donc un
service secret autonome chargé d une mission classique…la guerre
subversive…. mais en apportant une aide puissante et inestimable
aux groupes de résistants héroiques issus de nos villes et nos
campagnes
Cette aide ne pouvait être apportée que par une étroite collaboration entre le SOE de Londres organisme britannique crée par Churchill et fournissant les avions ,propres a executer les missions les plus périlleuses
Les emissions Radio de la BBC
l execution de la mission par l intermédiaire du BCRA organisme de la France libre a Londres
le BOA ( organisme national ,local et clandestin )dirigé dans notre département par Edouard Paysant
le BOA dés la fin de 1942,sous l'impulsion du chef départemental de l'organisation civile et militaire l'ingenieur du genie rural Robert Aubin de Fontenay sur orne des patriotes se mirent à l'oeuvre pour recenser des terrains favorables aux opérations aériennes ( ref le BOA Archives departementales )
Les avions du SOE disponibles Halifax décollaient de l aéroport secret de Tempsford
De Michael rd Foot tout historien attaché a la vérité doit reconnaitre que l influence du SOE sur la résistance française a été importante parfois même cruciale c est grâce a lui que parvinrent a destination des milliers de tonnes d armes et d explosifs pour aider les réseaux Sans ces livraisons elle n' aurait pas accompli le dixiéme de ce qu elle a accompli
Temoignage d un pilote de Halifax bombardier du SOE
Le Halifax bombardier de la RAF basé à Tempsford aérodrome secret de la RAF spécialement transformé aménagé et chargé de ses containers emporte armes munitions medicaments destinés à la resistance locale
Un comité de réception courageux (citons les groupes Tessier, Cercueil dans la région sagienne etc..°,)vigilant, prêt à tout, caché sous les ombrages attend,la diffusion du message sur les ondes de la BBC guettant désespérément l ' arrivée du bombardier du SOE quelles que soient l’heure de la nuit, la température, le brouillard, la pluie, la neige, les rafales de vent et il faut absolument découvrir les feux dissimulés dans une nature surveillée par les patrouilles allemandes
Tâche périlleuse entre toutes qu’il faut assumer
Les équipages du SOE
Rappelons que le ciel de nuit est une occasion d’affronter pour les lourds bombardiers ….. du SOE les rapides chasseurs de la Luftwaffe
Chasseur de nuit Fockewulf
Témoignage d un membre de l équipage
"Cette bonne terre de France si attirante mais inhospitaliére il nous faut la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle arriére les profondeurs de la nuit "..equipage composé de dix hommes de nationalité souvent différente Britannique, Canadiens, australiens néo zelandais polonais
« Chaque sortie dure plus de sept heures, des heures d’un vol angoissant dans la solitude nocturne, passées a survoler la mer toujours hostile et la terre ennemie, à surveiller un vide que peut a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin, a scruter un néant que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel éclatement de la flak _ »
Comment circuler la nuit en silence aprés l'heure d'interdiction imposée par le couvre feu ? Une équipe de patriotes décidés se rend au point de largage prévu en empruntant des chemins forestiers ou de campagne
Les chiens aboient à leur passage ,laissant derriére eux une piste sonore qui indique une présence dans des lieux supposés déserts à cette heure de la nuit ?
La situation la plus probable était l'interception des membres du comité de réception c' est la raison pour laquelle certains résistants se faisaient fabriquer de faux permis de chasse ou médicaux qui permettaient ainsi de circuler aprés le couvre feu
Chacun d'eux a imaginé une histoire en cas de rencontre d une patrouille allemande ce qui peut paraitre difficile à comprendre si l'on veut se faire une idée des dangers générés par la lutte clandestine Affrontement contre un ennemi intraitable et sans pitié et s 'opposant à la lutte que nous menons sans répit dans la clandestinité la plus totale
De nombreux dangers difficiles à éviter alors que nous combattons sans armes... armes que nous devons fournir a ceux qui en manquent dans la lutte ouverte contre l'occupant
.Ces hommes les résistants qui ont executé cette mission au sacrifice de leur vie ,ces hommes dont la volonté et l'équilibre sont mis à l'épreuve 24 heures sur 24
Tout d abord chez soi l'écoute de la BBC puis entre les parasites et les brouillages ,la joie d entendre le message puis la marche vers
l' endroit convenu avec toute la prudence requise, la répartition de
l équipe à différents postes et dans le long silence... l attente impatiente et inquiéte
Edouard Paysant ( devenu Trouvére )chef du BOA présent a cette date d avril 1944 a Saint Marcel avec Marie Croisé dirige alors le BOA M2 M3 |
terrain balisé
|
Clouet des Perruches DMR
|
"
Attente souvent trés longue ...
L avion décolle de l aéroport secret de Tempsford (au sud est de Cambridge )Seulement à deux ou trois heures de vol il doit nous localiser dans une campagne ou une forêt avec le risque de ne pas trouver le terrain balisé ? panne mécanique? abattu par la chasse allemande ?
Autant de questions qui alimentent notre inquiétude
Son trajet Tempsford,Londres noyé fréquemment dans un épais brouillard , la traversée de la Manche et le franchissement de la côte française aux alentours de Cabourg ;;;évitant le piége de la DCA
lancement de containers
|
Reflexions d un resistant
Comment l 'avion du SOE peut t il nous trouver au milieu de notre forêt? Repérer nos feux et nos signaux ?
Nous savons que l avion vole composé d une dizaine de membres du SOE ( Service Operation Executiv )
En cette nuit de pleine lune Il vole au dessus de notre campagne à basse altitude feux éteints se repérant à la vision des riviéres scintillantes la nuit , les lumiéres filtrantes des habitations ,les voies ferrées ;;;
Pleine lune ...nuit propice
aux parachutages
Va t il repérer nos signaux au sol,?
Est ce bien lui celui que nous attendons ?,allié?ennemi ?
Les yeux fouillent le ciel sombre , au bruit des moteurs on l'identifie; Enfin grandissant le vrombissement grave d un moteur
C est lui ....une grande ombre apparait trés prés au dessus de nos têtes et passe une premiere fois
Les signaux s allument au sol ;l'avion répond par une lumiére clignotante et s éloigne pour revenir bientôt tous feux éteints six fois ,huit fois,silhouette à peine visible ,noire dans la nuit et dans un bruit de tonnerre
Le risque d attirer l'attention au sol grandit à chaque minute si l'appareil reste dans le voisinage en estimant que les allemands soient équipés de radar permettant de détecter et donc d'intercepter l'avion lanceur de containers
Le risque d'attirer l attention au sol grandit a chaque minute que
l appareil reste dans le voisinage Inutile de dire qu un bombardier lourd occupé a larguer du materiel volant ailerons baissés juste en dessus de la vitesse minimale de sustentation dont l équipage
n avait de regard pour ce qui se passait en dessous de lui constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible rêvée surtout lorsque la zone de parachutage est enclose entre des hauteurs boisées ce qui réduit encore plus les chances du pilote de
s'échapper aprés avoir vidé le contenu de ses soutes
Et quand tout se passe bien ...Un deux , trois, quatre nous comptons les parachutes qui s ouvrent comme d 'énormes fleurs cinq ,six, huit ,dix Nous repérons le point de chute dans la prairie ... le compte y est.....
Un souffle de fraternité est alors passé tout prés...... si prés!
Rappelons que lors du crash de Larré le 22 Juillet 1944 Le Halifax fut pris dans un véritable piége , les allemands ayant déplaçé les feux de balisage
Avec le contenu des containers armes,explosifs ,nous récupérons le "colis cadeau ..".
Cigarettes pour les fumeurs ..du thé pour les amateurs
L'avion est reparti.. son bruit familier s éloigne Et maintenant reste le travail dont il faut s' acquitter méthodiquement avec la plus
grande prudence
atterrissage d un container |
Entendant le ronronnement d'un avion gros porteur en direction du terrain nous avons donné le signal d'allumage des lampes de la ligne de balisage en même temps que la lettre conventionnelle en morse
Au moment où cet avion passait nous nous aperçumes un peu tard qu'il s' agissait d'un Dornier ( bombardier allemand )qui précédait de peu l'un de nos avions livreurs Halifax attendus
Celui ci aprés avoir disparu à l'horizon fit demi tour et revint sur le terrain à nouveau balisé C'est alors que le Dornier qui préçédait de peu l'un de nos livreurs fit un passage sur le terrain en faisant feu de toute la puissance de ses mitrailleuses Par chance aucun de nos hommes ne fut atteint ...mais une vache qui se trouvait à l'extrémité du terrain fut touchée et du être abattue
ll me fallut indemniser son propriétaire soit la somme de 10000 francs ...car c était bien entendu la meilleure vache du troupeau...
Un autre incident provenant d'un bois entendant des cris provenant d 'un bois proche du terrain je crus un de nos hommes atteint par le mitraillage il n'en était heureusement rien le pauvre diable en question en croyant se mettre hors de portée des mitrailleuses s'était simplement fait happer la jambe par un piége à renard ....
Aprés cette alerte le premier Halifax nous larguait son chargement suivi a peu d'intervalles par nos trois avions livreurs
Une pluie de parachutes et de containers parsemait le terrain mais fort heureusement nous étions nombreux plus d' une trentaine dont une dizaine préposés à la sécurité aux abords du terrain"
La voie des airs dominée par l aviation britannique opposée à la luftwaffe fut donc l 'élement vital et prépondérant qui permit a la Résistance française de rivaliser avec succés contre l ennemi occupant
Les chiffres et les faits sont là C’est grâce au SOE que parvinrent à destination des milliers de tonnes d’armes et d explosifs envoyés pour aider les réseaux et les comités de réception
Le probléme du SOE …le manque d avions Heureusement l’US Air force viendra à la rescousse plus tard dans le cadre des missions Harry
Six Halifax du SOE furent abattus dans notre département
Sainte Gauburge ,Tinchebray, Larré, Aube, Ecorcei, Bernieres
Nous sommes en Avril 1944 une
opération d envergure se prépare , le parachutage de deux agents du
BCRA ( agents de la France libre ) mais aussi un équipement de matériel radio
Le terrain choisi est donc " le Haras des Rouges Terres " situé a l'est de Sées( carte ci dessous).....
Le parachutage se déroule dans la nuit du 9 au 10 avril 1944
Le Halifax a décollé de Tempsford ......,survole Londres souvent dans le brouillard ... les résistants sont fidéles au rendez vous malgré le couvre feu imposé par les allemands
On note la présence sur les lieux du parachutage de Edouard Cercueil ;;;;;;; hommes courageux entre tous ,conscients de
l importance tâche périlleuse a laquelle ils sont habitués
Des la reception du message de la BBC " un nouveau jour
s annonce " le Halifax survole la zone prescrite et définie par les coordonnées d' usage largue 15 containers et des paquets
Ce message diffusé sur la fréquence de la BBC....Seuls les resistants concernés par le but de la mission en comprennent la signification
Dans le cas présent il s agit du largage de matériel radio destiné a au radio" Wallon "et Edouard Paysant présents à saint Marcel et en attente de ce précieux matériel qui leur permettra de rester en contact avec l aviation alliée
Le haras des Rouges Terres l objectif du parachutage est situé à 10 km au nord est de Sées
Pour des raisons inconnues les deux agents de la France libre sont parachutés hors de la zone et atterrissent a proximité du moulin d Escures soit pratiquement a deux kilometres a l'ouest de Sées
Heureusement deux résistants les récupére et les guide rue saint M
Martin au no 30 demeure de Edouard Cercueil
Clouet des perruches le DMR s insurge contre cette erreur du bombardier
Ce parachutage présente une certaine importance dans la mesure où la totalité du chargement est destiné au radio Wallon présent a Saint Marcel aux cotés de Edouard Paysant ( ref a " l espoir des ténébres parachutages sous l occupation " par Michel Pichard cordinateur national du boa ) )
Nous sommes le avril et la documentation fait état de contacts permanents entre les différents membres Edouard Paysant Marie Croisé ,et le radio Wallon en attente de ce matériel indispensable a leur échanges radio avec l'aviation alliée
Le halifax survole la zone prescrite et définie par les coordonnées
d usage largue 15 containers et des paquets
voir note archives a
Le terrain choisi " le haras des rouges terres "
Le parachutage se déroule dans les meilleures conditions dans la nuit du 9au 10 avril 1944 Le Halifax aprés avoir décollé de Tempsford et les resistants sont fidéles au rendez vous
On note la présence sur les lieux du parachutage de Edouard Cercueil ;;;;;;; hommes courageux entre tous conscients de l importance de leur tâche a laquelle ils sont habitués
TECHNIQUE DU REPERAGE ALLEMAND. PROTOCOLE D'UNE EMISSION
Nos deux agents du BCRA
Quelques minutes avant l'heure du rendez vous avec
Londres,l'opérateur arrive sur les lieux de l'émission.
Ce fut le cas rue Saint Martin où nos deux agents agirent avec une prudence extrême ... Comme on les comprend...
L'opérateur établira le contact avec Londres et assurera la continuité des contacts radio
Un ou plusieurs guetteurs extérieurs sont en place.
Sortir l'appareil emetteur de sa cachette,le poser sur une table,
dérouler le fil d'antenne sur 10 à 15 mètres,relier la
valise à une prise de courant ou sur une batterie,
enficher le quartz fixant la longueur d'onde prévue,
régler l'émetteur et le récepteur,tout cela demande
quelques minutes.
Au moment prévu pour le contact l'opérateur lance son
indicatif d'appel 5 ou 6 fois.Dés que la centrale de
Londres le reçoit,elle confirme en lançant son propre
indicatif.La transmission des données peut alors commencer.
Les signaux morse crépitent alors.Par sécurité ,le quartz
est changé régulièrement pour tromper le gonio allemand
qui surveille.La centrale confirme la bonne réalisation
du transfert par l'abrévation FB(fine business).
Aprés cette opération vitale pour les Forces de Libération
il faut tout cacher,détruire les messages transmis.Ces
liaisons étaient le seul moyen de transmettre de
l'information sur Londres quant à la situation des forces
ennemies en FRANCE
TEMOIGNAGE PERSONNEL On note la présence d un camion gonio place du parquet aux pieds du piédestal de la statue de Conté
Avril 1944
…. Aucun événement ne peut échapper à notre curiosité
Les photos prises avec mon vieux Kodak à soufflet des années 20 ont bien fixe quelques images telles que celles prises à Belfonds en juillet 1943 ( photos d’ailleurs inédites ) mais le risque d’être surpris reste le même
Ce kodak encombrant J’ai failli me le faire « confisquer « par un
officier allemand en mai 1940 lors de l’arrivée des premieres troupes d’occupation
Combien je regrette de n’avoir pu fixer sur la pellicule les
mouvements de troupes sur notre place du Parquet ….les allemands
épuisés après une longue marche, affalés aux pieds de la statue de
Conté, ,, la reléve de la garde au pas de l’oie prés du marchand de
primeurs Bujosa , , la fanfare , fifres en tête paradant fierement ; ;
sous nos fenêtres ,l’agitation permanente des employés administratifs de la Wehrmacht sur les marches de l’hotel de ville et en particulier du personnel féminin ( elles étaient surnommées « les souris grises « car bien sûr vêtues de gris )
Encore aurait il fallu ,contrainte supplémentaire ,faire développer la
pellicule chez un photographe de confiance sans attirer l’attention,d’un occupant
Ce matin d ‘avril avec mon pere de notre fenêtre donnant sur la place du parquet ,poste d’observation privilégié nous sommes intrigués par la présence de deux camions équipés de matériel inconnu . Leurs occupants casqués d’écouteurs se livrent à des manoeuvres mystérieuses prés du piedestal en granit de Conté , socle débarrassé de son grand homme pour l’éternité .Vêtus de bleu , il s’agirait de soldats de la Luftwaffe reconnaissables à leurs uniformes
On distingue difficilement l antenne gonio sur le sommet du camion
Nous demandons à un gendarme de nos connaissances la cause de
cette animation….il reste muet Il est vrai que ce n’est plus la même
brigade ,la précédente ayant été déportée en Aout dernier aprés la
chute de la forteresse volante à Belfonds
Que sont devenus nos gendarmes , figures familieres et clients assidus de notre salon
Trois soldats casques avec ecouteurs s’agitent autour des camions
alors surveilles par deux feldgendarmes reconnaissables à leur
plaque de poitrine bien astiquée L’un d’eux entre dans notre cour et
demande à mon pére un seau d’eau
Sur le toit du camion un grand cercle en métal dont je ne puis
distinguer l’utilité
J’ai pu avec le temps trouver la raison de cette animation….Ces
soldats se préparaient ou s’exerçaient à une operation de détection
d’émetteur et certainement en relation avec l’émetteur caché chez
Cercueil ( voir témoignage Moise Cercueil ) …bien sûr nous
ignorions cette situation
Les allemands avaient donc été informés d’un parachutage dans la
région….mais comment ?
Edouard Cercueil homme courageux cachait en effet
clandestinement les deux agents secrets parachutés au haras des
Rouges Terres Edouard Cerceuil averti in extremis par Mr Jouy
épicier ,voisin de Ipcar électricien habitant place du Parquet
s’empressa de faire évacuer les deux agents dans la campagne
environnante cachés sous une épaisseur de paille
Le principe de l’identification et de localisation d’émetteurs
clandestins utilisés par la resistance est le suivant ,
L ‘installation de camions utilise le principe de propagation des ondes courtes ( ondes directes) le long de la surface du sol autour de l’émetteur , et que recherche le recepteur allemand
Les ondes reflechies vers le sol par les couches nuageuses , constituent les ondes recherchées par les grands centres de recherche allemandes Brest Nantes en France
Munich Hambourg en Allemagne etc ..
Une premiere phase delimite un premier triangle de 20 km de coté
triangle repris sur un triangle de 2 km de côté grâce à l’onde de sol etles camions portant le recepteur gonio que nous distinguons sur le toit du camion( voir photos )
Roger cornevin
TECHNIQUE DU REPERAGE ALLEMAND
Pour bien comprendre comment repérer une émission,il faut savoir comment se propagent les ondes courtes(O.C.).Les O.C. se propagent de deux façons:
a:le long de la surface du sol,c'est l'onde directe perçue immédiatement autour de l'émetteur,c'est celle la que recherche le récepteur radio-goniométrique porté sur camion et proche du clandestin,
b:vers le ciel où les ondes rencontrent la couche réfléchissante qui comme un miroir les renvoie vers le sol à quelques centaines de kilomètres de l'émetteur et c'est celle la que recherchent les grands centres de repérage:Brest,Nantes France,Munich,Hambourg,Nuremberg,Berlin,Augsbourg en Allemagne.
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