L'occupation -journal personnel- Crash d'avions - Enquêtes - Parachutages et évasions aviateurs alliés
samedi 27 février 2016
crash de la forteresse volante tombée a Belfonds
TAPER lien vers l 'album photo commenté " belfonds la philippiére "
jeudi 25 février 2016
mercredi 24 février 2016
Voilà 65 années ….. ( extraits de mon journal relatif à l’histoire locale 1939 1945 ) écrit pour journal « ouest France «
a taper
Voilà 65 années ….. ( extraits de mon journal relatif à l’histoire locale 1939 1945 ) écrit pour journal « ouest France «
Une certaine euphorie se manifesta dés les
premiers succés alliés qui se dessinerent en Afrique du nord et
en Italie La Corse premier département français si proche de nous
venait d’être libérée .L’espoir commençait à renaitre et
chaque français vivant cette période d’occupation tentait
d’oublier l’échec de la tentative de débarquement de Dieppe en
Aout 1942 où périrent plus de six mille soldats canadiens et
anglais . Terrain d’expérience qui laissa un gout amer et laissa
planer une atmosphere de doute et de suspicion quand aux capacités
des alliés à vouloir libérer notre territoire
Mais l’exaspération et la rancune des hommes
plaçées sous le joug germanique à l’intérieur des terres se
faisaient de moins en moins silencieuses et les réseaux de
résistance se manifestaient chaque jour dans nos villes et nos c
ampagnes
Retraçons cette période troublée qui préçéda le débarquement
En ce mois de Mai 1944 On ne peut douter qu’un grand evenement se prepare .Les messages de la BBC malgré le brouillage allemand proliferent sur les ondes et chaque français attend le cœur rempli d’espoir une délivrance hypothetique après 4 années d’occupation germanique
En effet depuis plusieurs semaines l’aviation alliée
disloque les voies ferroviaires et routieres, ecrase les gares
d’Argentan l’Aigle Mortagne , Surdon détruit et pilonne les
ponts et les concentrations de matériel de transport
Chaque soir une armada de bombardiers nous survole haut
dans le ciel et se dirige vers le Sud , inquietant grondement qui
prend naissance dés la nuit tombante dans une nuit sombre ou
étoilée Nous supposons que les points de concentration des usines
du centre de la France et du nord de l’Italie representent leur
principal objectif Il est vrai que notre departement se trouve sur
l’axe nord sud conduisant à des centres industriel importants
Dés
le lever du jour aprés
le passage de cette nuée de bombardiers poursuivis par les
projecteurs et les radar allemands nous
retrouverons dans les champs et les jardins et même sur les toits
des maisons les mystérieux rubans argentés qui inquiétent tant
les habitants Ignorant la signification de ces objets tombés du
ciel le maire se voit dans l’obligation de placarder une note
municipale imposant aux habitants de ne pas toucher ces objets
inconnus jonchant le sol
Ceux ci s’avereront d’ailleurs totalement inoffensifs puisqui’il s’agit du système de protection composé de bandes métalliques anti radar ,utilisé par les alliés pour tromper la vigilance des batteries de DCA allemandes Ces nuages opaques appelés « windows « par les alliés interceptaient les rayons émis du sol par les radar allemands et apportaient des informations erronées quand à la direction , au nombre et la vitesse prises par les escadres de bombardiers vers leur objectif
Les
pertes furent nombreuses en cours de route …aussi bien en direction
de l’objectif mais aussi sur le chemin du retour
Temoignage
de hugh Verity célébre pilote de la RAF spécialisé dans les
missions secretes de nuit sur son lysander et avec lequel j’ai correspondu pendant quelques
années
![]() |
lysander |
![]() |
lancaster |
En fait
cet avion en flammes revenant d’un raid sur Turin largua par
sécurité ses bombes aux environs de Boitron avant de s’abattre au
Chenay Les membres de l’équipage sont tous inhumés au cimetiére
du Mans
La
crainte des patrouilles ….
Alors
que le silence s’installe sur notre petite ville le pas d une
patrouille résonne sur les pavés de notre grande place Crâne
rasé ,impassibles sous leur calot ce sont les mongols ,ceux
que tout le monde craint ;;;; les ostruppen ou troupes de l’est
ralliés aux allemands ( armée Vlassof ) Commandés et dirigés par
un feldwebel perpétuellement aux aguets ils surveillent le
camouflage des fenêtres et des embrasures de portes et veillent à
l’observation rigoureuse du couvre feu
Ils imposent la crainte …. et pourtant voilà
un mois de ma fenêtre place du parquet j’avais pu observer un
garcon de manége d’auto scooter leur tenir tête . Une violente
echauffourée opposa sur la place du Parquet ces guerriers excités
refusant de payer, a un jeune et vaillant forain .Ce dernier refusa
de céder à la force en prenant faits et cause pour les jeunes
français et espagnols occupant les voitures
La
feldgendarmerie toujours aux aguets confrontés à ces soldats d une
autre culture accourut sur les lieux et en force embarqua tous les
belligerants Le lendemain après une nuit passée dans une géole
improvisée du palais episcopal en partie occupé par la wehrmacht
notre garçon de manége réapparut couvert de pansements , le
bras en écharpe mais fier de son exploit
Comme
tous les sagiens des la tombée de la nuit nous nous empressons
d’ajuster les rideaux noirs de notre vitrine qui sert quelquefois
de cible à de nombreuses bouteilles vidées de leur contenu Aucun
sagien ne prend le risque de braver le couvre feu
Au
collége …sécurité oblige l’un de nous est préposé à
l’installation des rideaux noirs La patrouille jugeant le
camouflage insuffisant surgit dan s notre cour et nous oblige à
calfeutrer portes et fenêtres dans un lieu où Jean Mazeline
exerca une année auparavant ses fonctions d’instituteur d’
Octobre 42 à Juin 43 avant d’ apporter son aide aux parachutages
du le maquis de Mortagne
Que
se passe t il dans nos villes et nos campagnes ?
A cette date l’avion et les techniques radio
récentes ont déjà révolutionné les moyens d’action des
belligérants de la seconde guerre mondiale ,imposant des changements
essentiels à la nature ,au déroulement et aux formes de la lutte
clandestine
.On peut dire que la BBC (radio de Londres à
destination des nations occupées)que chacun écoutait discrétement
régle l’ existence de la plupart des français tout au moins
pour ceux qui accordent la plus grande confiance aux alliés en
écoutant les nouvelles transmises par Robert Schuman , Jean
Marin , Pierre Jourdan .Pierre Dac
Pour ce qui est de la lutte clandestine organisée
par les réseaux de résistance une évidence s’impose , les
conquêtes techniques constituent des atouts aux effets incalculables
.
Que pouvait faire la résistance si les
combattants de l’ombre même pourvus d’un courage exceptionnel
n’avaient eu pour eux la voie des airs ,sans la possibilité
offerte de la sorte à la France libre et aux alliés de pénétrer
au coeur d’un territoire occupé par l’ennemi , en rivalisant
avec les dangers de la mer , les défenses des frontiéres et des
fortifications ,
Comment les groupes de résistants pouvaient ils
communiquer avec nos futurs liberateurs ,?
Recevoir du ciel par une nuit de pleine lune ,quel
que soit le temps ,des armes ,des munitions des medicaments … tel
ést l’enjeu de cette lutte qui oppose sur terre et dans les airs
la Luftwaffe ,la flak allemande ,la wehrmacht , les bombardiers
anglais ,et les résistants combattants de l’ombre disséminés
dans les maquis
Les messages de la BBC
Sans la télégraphie sans fil ,sans les
émissions des radios clandestins éparpillés à travers la France
,sans les écoutes de Londres ,sans les messages personnels de la BBC
,comment auraient pu s’effectuer les liaisons , se transmettre
les instructions , s’échanger les renseignements ?
. Chaque soir les messages les plus sybillins abondent sur la BBC que beaucoup de français écoutent discrétement avec la crainte permanente d’être surpris
Un
message secret de la radio de Londres annonçe le lieu d’un
parachutage et la date du rendez vous adressés à differentes
équipes sur le qui vive mais conscients du danger
. Pour etre
présent au rendez vous et echapper aux tirs de la DCA et aux
chasseurs de nuit de la Luftwaffe , l’avion anglais doit naviguer
feux éteints dans la pénombre ,reperant les points stratégiques
,lacs ,ponts , lignes de chemin de fer, cours d’eau , villes
calfeutrées ..enfin toutes sortes de signes distinctifs avant de
trouver enfin un terrain identifié par la présence au sol de lampes
torches formant une lettre de reconnaissance Il s’agit de larguer
à cet endroit précis les containers de munitions et de médicaments
attendus par les résistants
Au cœur de
ces paysages grandioses et inconnus , obscurcis par la nuit il faut
à tout prix trouver le terrain défini par differents codes et le
contenu d’un message secret
Ignorant cette guerre de l’ombre pendant
cette période d’occupation ,un soir de clair de lune je vis un
lourd bombardier passant à basse altitude tous feux éteints au
dessus de la ville …surprise totale ! quel était donc cet
avion bruyant bravant la chasse de nuit allemande
J’
ai compris tardivement , quelques mois après la liberation la
signification de ces vols de nuit mystérieux .Le parachutage
d’armes et de munitions indispensables à la resistance ornaise
…. Telle était la mission de ces bombardiers en plein territoire
occupé … au nez et a la barbe des DCA germaniques et bien sûr
des chasseurs de nuit de la Luftwaffe toujours aux aguets ..
Avions ravitailleur de maquis abattus en cours de mission dans notre département
Avant
et après le débarquement du 6 Juin 1944
En
général ces avions britanniques étaient lourdement chargés et le
fait de voler à basse altitude représentait un handicap certain .
Le
12 Août 1943 un
Halifax du 138 eme squadron basé à Tempsford et en mission SOE
,touché par la flak volant à une altitude de 500 métres s'abattait
vers 23.30 heures dans un herbage en bordure Est du bois du Frileux
,commune d'Ecorcei (Orne)
L'avion
ravitailleur de maquis préparait un lancer de parachutes pour le
réseau clandestin Spruce 20 /21
Deux
aviateurs Foster et Cameron furent tués et inhumés au cimetiére
d'Ecorcei ,
Trois
aviateurs griévement brûlés se rendront aux allemands aprés
s'être réfugiés au chateau des Graviers Deux autres Scott et
Trusty réussissent à s'échapper vers le village des Genettes puis
vers Moulin la Marche
Concernant
un Halifax de la RAF et du même squadron chargé également d'une
mission de parachutages un témoin se souvient le 17 Août 1943
avoir vu un avion pris dans les projecteurs de la DCA .de la flak
d'Aube Saint Esprit " Celui çi volait si bas que l'on
apercevait les hommes à bord . L'avion toucha la ligne à haute
tension , explosa puis s'écrasa sur la commune d'Aube prés du lieu
dit " Les vallées ".Des explosions s'en suivirent pendant
plusieurs heures . L'appareil transportait des munitions et des
pigeons voyageurs destinés au maquis dans le cadre d'une opération
du réseau
Le pilote Norman Hayter de nationalité
australienne et quatre aviateurs anglais furent tués sur le coup
Les deux survivants les sgt WS Davies et JA Hutchinson décéderent
de leurs brûlures et seront inhumés au cimetiére de Bernay
En
1944 plusieurs bombes tombérent à l'endroit du crash .Elles
visaient certainement la batterie allemande située à proximité
Les
américains sont venus à la rescousse …Le 5
Avril 1944 un Liberator du 801 BG et du
406 BS touché par la DCA de Berniéres le Patry ( Calvados
s'abattait au lieu dit "Les Haieries " ou Anfernel ( 3
kilométres au nord ouest de Tinchebray ) Ce bombardier de l'USAF en
mission SOE avait décollé de Harrington à 22 heures pour
ravitaillet le maquis de Sainte Marguerite ? Six membres d'équipage
seront tués lors du crash et inhumés à Truttemer le grand
Le
lieutenant Kalbfleisch rescapé témoigne " Nous volions à 300
métres d'altitude a la recherche des feux posés par le réseau de
resistance lorsqu' un obus a touché le compartiment du navigateur
A150 métres nous avons sauté et l'appareil s'est écrasé aussitôt
aprés . Les allemands nous ont tiré dessus pendant que nous
descendions . Je n'ai pas eu le temps de cacher mon parachute et je
l'ai jeté dans une riviére proche .
Le
sergent Porter autre rescapé est tombé à proximité des batteries
de DCA allemandes" J'ai passé une haie , je l'ai suivie en
courant en passant prés de plusieurs piéces de DCA à ma gauche ,
et à ma droite ...évitant ainsi de justesse ceux en fait qui nous
avaient abattus "
Le
11 Avril 1944 vers 23
heures 15 un Halifax en mission de ravitaillement des maquis de la
région touché par la DCA , passait en flammes au dessus du bourg
de la petite Savetiére ( Commune de Sainte Gauburge ) en éclairant
les maisons d'une immense lueur . Ses moteurs tournant à plein
régime ,Il s'écrasait à environ 200 métres de la route de Paris
. On retrouvera dans les débris une grande quantité de produits
pharmaceutiques , postes radio .
destinés
au maquis Les huit membres de l'équipage Anglais et Canadiens sont
enterrés à Saint Hilaire sur Rille prés de Aube ( Orne )
Dans
la nuit du 9 au 10 Mai 1944
un short Stirling du 90 eme squadron basé à Tudenham Suffolk est
touché par la batterie de Berniéres le Patry et s'écrase vers
23 heures 45 à Saint Jean des Bois ( Tinchebray )
Trois
hommes d'équipage sont cachés dans la forêt de Gers ( Témoignage
de André Rougeyron )et ravitaillés par un cultivateur Henri Durand
habitant les Gériers Nous partons pour la forêt et aprés
plusieurs appels découvrons trois gaillards bizarrement accoutrés
s'approchant craintivement
Il
s'agissait de Ph Green , Royston John et de Charles Potten ...
Par la
suite j'apprends que le docteur Ledos a été arr^té , et je demande
à Bourgoin d' abriter mes pensionnaires à l'Ermitage
Green
témoigne "C'était mon 31 eme vol et nous avions pour mission
de lâcher armes et approvisionnement sur un terrain situé dans le
sud de la France
Nous
devions effectuer ce trajet en respectant un horaire rigoureux ,
franchir la côte immédiatement aprés le crépuscule et au retour
être hors de France avant l'aurore . Nous volions prés du sol sans
avoir éveillé exagérément les défenses allemandes Nous avons été
touchés par la DCA ( Il s agissait de la DCA de Berniéres le Patry
) Moteur tribord en feu , moteur babord hors d'usage . Trop bas nous
ne pouvions sauter en parachute . Il fallait donc s'écraser avec la
machine ...
L'un
aprés l'autre nous sommes sortis dans l'herbe longue et drue ,Une
bonne terre de France ferme et sûre temoignera l un des
rescapés
Témoignage
personnel
Le
16 Juillet 1944 alors
que nous étions réfugiés à Bursard nous apprenons qu'un
bombardier venait de s'écraser de nuit prés de Larré au lieu dit "
La Chouannerie "
.
C'était un Halifax qui dans le cadre d'une mission SOE devait
larguer ses parachutes sur le terrain "' Goudron " situé
prés de Radon en bordure de la forêt d'Ecouves Mais les allemands
avaient semble t il déplaçé les feux de balisage L’avion trompé
ne put éviter la flak Les munitions stockées à bord explosérent
une grande partie de la nuit
Nous
trouverons dans la forêt un poste émetteur certainement destiné
au réseau de résistance local
Rappelons quelques messages diffusés par la BBC parmi tant d’heures d’écoute mais generalement vers 19 heures et destinés aux résistants de notre région Chaque français rempli d’espoir écoutait les avec attention mais sans pouvoir deviner leur signification
CI
LONDRES, LES FRANCAIS PARLENT AUX FRANCAIS...
« Chaque tiroir a sa clé «
« Noémie a un bouquet de violettes «
« Elle a cueilli de pleins paniers de fraises «
" Nous aimons le civet "
Qui
ne connaît pas au moins quelques-uns de ces messages ? Derrière
une phrase amusante ou bizarre se cachait souvent une grave
décision : la préparation d’un atterrissage, la réception
de matériels ou d’hommes parachutés, ou même l’organisation
d’opérations de guérilla....
Dans notre département Edouard Paysant fut le chef de cette organisation dénommée le BOA et créée par Londres… . je suis fier de l’avoir connu Sa silhouette d’homme tranquille ,,présente aux abords du terrain de sport des Ormeaux ne pouvait me laisser soupçonner une telle responsabilité , lourde de dangers , à la merci de trahisons inattendues ou de bavardages imprudents C’est en Aout 1943 lors de son départ précipité de notre région que j’ai mesuré l’importance et l’efficacité de son œuvre
Les
terrains sélectionnés et acceptés par Londres étaient
soigneusement préparés avant de demander une opération aérienne
qu’ elle soit de parachutage ou d’atterrissage Il fallait d’abord
rechercher l’endroit où elle pourrait être effectuée avec le
maximum de chances de réussite et la plus grande sécurité
possible pour les hommes du comité de réception Les normes
exigées de ce que l’on appelait « le terrain »
variaient selon le genre d’opération auquel il était destiné (
voir ci après )
Extrait de « Clandestinités » de Andre M azeline
«
l’âme du BOA fut Edouard Paysant ( pseudo
Dominique Tinchebray )de Sées à qui Robert Aubin confia ce service
en mars1943"
E
Paysant déploya une activité inlassable .il sacrifia tout à la
cause qu’il servait Son dévouement , son audace, son allant
firent l’admiration de ceux qui le connurent
Il
forçait l’estime et l’affection par ses qualités d’homme qui
égalaient ses vertus de chef
Dans le
département il prospecta et fit homologuer une vingtaine de terrains
,recruta leur chef et leurs équipes, organisa le service de liaison
par radio avec Londres par courrier avec Paris, dirigea les premieres
réceptions d’armes et de matériel, assura le sauvetage et la
protection d’aviateurs alliés abattus , le camouflage des
réfractaires Toutes les formes de résistance l’intéressaient ,
il ne s’accordait aucun loisir ,aucun répit ,Sa Simca bien connue
des initiés sillonnait en tous sens le département ‘
C’est à la suite du sauvetage particulierement
audacieux des rescapés d’une forteresse volante de l USAF ( deux
victimes , six évadés , deux prisonniers) abattue aux
environs de Belfonds à la Pilliére le 4 juillet 1943 qu il fut
recherché par la gestapo avant de prendre différents postes de
responsabilité dans le nord et la Bretagne Il disparut victime des
georgiens de l’armée Vlassof
La
recherche de terrains était confiée en principe aux responsables
départementaux les emplacements possibles leur étaient signalés
la plupart du temps par les unités de résistance locales
D ans
la recherche de ces terrains Il était toujours préférable de
trouver une grande étendue Les alentours devaient être assez
dégagés pour faciliter la recherche des containers ou paquets
parfois dispersés sur une grande distance ce que ne favorisait pas
le choix d’une forêt attenante
Pas
d’arbustes trop hauts qui pourraient cacher les lumieres du
balisage
Il
était souvent nécessaire que le terrain soit éloigné non
seulement de toute présence de miliciens , d’allemands ‘
susceptibles d’intervenir rapidement mais plus généralement de
toute habitation à moins que les habitants soient bien connus comme
sympathisants et qu’il n’exista aucun risque de dénonciation ou
de bavardage
Recherche
du terrain par l’avion lanceur de containers
Un
bombardier quadrimoteur occupé à larguer des containers et qui
rôde au dessus de la campagne pour rechercher le terrain désigné
après un échange de messages codés repasse souvent plusieurs fois
au même endroit
Ailerons
baissés, à la limite de la vitesse minimale de sustentation,l’avion
descend à 150 métres pôur lâcher ses parachutes , L’équipage
du bombardier concentré dans sa tâche périlleuse et dont le regard
scrute le sol avec une grande attention remet ses moteurs à plein
régime pour reprendre de l’altitude souvent au dernier moment
Ce
type d’operations fait beaucoup de bruit dans le silence de la nuit
et dans une campagne endormie ,obstruée par les nuages , la brume ou
la pluie Cette operation constitue en fait une cible de choix du
point de vue de la chasse allemande malgré la présence de la pleine
lune
Il y
eut bien sûr des échecs… erreur de navigation ,incident
mécanique ,absence du réseau de résistance pour des raisons
indépendantes de leur volonté , terrain invisible , la météo ….
Trop
bas les colis risquaient de s’abimer au contact du sol Trop haut
disperses par le vent et quelquefois hors de portée des résistants
les colis étaient alors ramassés per les allemands ou des mains
étrangéres
Les
..terrains Aurore , Godet lapin,Eclair Goudron,Orage et d’autres
encore environnant notre ville de S ées seront le théâtre de
parachutages très risqués ,de containers recueillis par des hommes
défiant tous les dangers
On peut malheureusement citer plusieurs parachutages qui se sont très mal terminés dans notre région, au Merlerault par exemple où plusieurs membres du comité de réception furent arrêtes et déportés ,victimes de dénonciations
Feux de
balisage vus du ciel
On
comptera pes de 100 parachutages dans notre département Il est
indispensable de se reférer a l’ouvrage de Michel Pichard «
l’espoir des ténébres » coordinateur du BOA national dont j’ai
extrait quelques passages
……….par
beau temps nuit du 8 au 9 avril 44 lendemain de pâques mission Harry, terrain Orage pleine lune là où apparaît la plus brillante
depuis la terre ( 29 j at demi entre 2 pl
Qui
devions nous admirer le plus en ces nuits de pleine lune ..le sang
froid de ces équipages de la RAF ou la détermination des comités
de réception au sol composés d’hommes au courage énorme ,
conscients du danger mais prés à se sacrifier pour la cause de la
résistance
L’équipe Tessier de Tanville ( le pére « le sanglier « et ses deux fils surnommés les marcassins ) parcourut de longues randonnées en forêt , dormant à proximité des lieux de parachutages dans des conditions extrémement précaires, bravant les intempéries mais surtout la menace permanente des patrouilles allemandes conscientes de la présence de ces réseaux clandestins Les équipes de réception dés la récuperation au sol des précieux containers dissimulaient provisoirement les objets tant attendus dans les buissons ,sous une couche de feuilles mortes ou de fougéres ou au creux d un fossé Une véritable d’existence d’homme des bois …
Encore fallait il un moyen de transport approprié et une cache adaptée pour conserver en toute sécurité ce matériel facilement repérable
Les
8 et 9 avril 1944 à Sées Deux agents secrets
Sarcloir( et (notes de code en mission ,parachutés au haras des
Rouges Terres , avec un lot important de containers purent
transmettre leurs messages d’un refuge provisoire chez M B,
Cercueil rue saint martin à Sées
qui prit des risques énormes en les dissimulant les containers
dans sa ferme Ryant souvent la visite des allemands pour la paille
Rapidement détectés par les camions gonio allemands ,camions
mobiles , spécialement équipés pour la detection des
emetteurs clandestins ,les deux agents secrets purent s’esquiver
dans la campagne environnante dissimulés sous des bottes de paille
Ce
fut .....une guerre de la nuit faite d’organisation persévérante
et de travail ingrat , de résolution méthodique et de mauvaises
surprises , de complicités multiples et d’ingéniosité constante
,de coups de chances et d’avatars imprévus , d’héroisme et de
trahison , de succés et de défaillances jusqu’à ce que ,aprés
bien des sacrifices ,sonne enfin l’heure de la libération »
François Bédarida (institut d’histoire du
temps présent)
Nous pressentons que le grand événement tant attendu se prépare .
Tout
commence par une belle soirée de ce printemps 1944 Le 22 mai vers
23 heures un bruit de sirene lugubre et prolongé perce la nuit
Nous l'appellerons " l avion du débarquement "
Touché par la flak locale camouflée à proximité du pont de la
Madeleine enjambant la voie ferrée Alençon Sées ,l’avion un bombardier lanceur de tracts s’embrase comme une torche des les premieres salves d’une DCA dissimulée prés de la voie ferrée L’avion en perdition , rase les toits de l’immeuble Marigny , et dans un dernier élan semble vouloir éviter les lourds clochers de la cathédrale qui se dressent face à notre maison .
Moment
d’intense émotion que je ne suis pas prêt d’oublier …
Enorme
explosion ,le bombardier s’écrase au lieu dit la Potence à
proximité d’une ferme du Buhot prés des massifs d’aubépine
qui bordent un herbage
A bord
six hommes d’équipage que la brigade de gendarmerie ne pourra
identifier
La
découverte au cimetiére communal en 1998 cinquante quatre
années après la date de ce crash ,d’une fosse commune oubliée et
d’un vieux registre mit en évidence cette date du 22 mai qui
s’avérait indispensable avant d’entreprendre des recherches
auprés du Ministere de la défense britannique Cette même nuit plus
de cinquante avions alliés avaient été abattus dans la région et
une date précise m’était alors demandée pour orienter les
recherches avec précision
Je
m’étonnais jusqu’alors que les moyens techniques modernes de
communications n’avaient pu permettre après la libération
l’identification de l’équipage de cet avion
Une
bague et la photo d’un aviateur inconnu rapportées par deux
habitants , au journal L’orne hebdo permettront ensuite de
retrouver les familles dispersées dans les états lointains de
l’Ontario, du Québec et de la Colombie britannique avec l’aide
efficace de Madame Shirley Stone

En
fait de longues et patientes recherches couronnées de succés …mais
teintées de regrets si l’on considére le temps écoulé depuis
cette disparition de six hommes de nationalité inconnue dans un lieu ignoré
et dans des circonstances totalement mystérieuses
Cet
avion inconnu appartenait à une escadrille de six bombardiers
canadiens ayant pour objectif désigné le lancement de tracts sur
les régions de Laval , le Mans et Alençon .et tenant à avertir
les populations de ne pas rester à proximité des points
stratégiques , ponts ,viaduc .gares , voies ferrées …….
Collage
Mme Shirley Stone
Une
émouvante ceremonie réunit les mai 2004 ds notre ville les
membres des familles venus sur les lieux du crash et ensuite honorer
la mémoire de leurs chers disparus
Rappelons
succinctement la suite des événements …
Le
1er juin 1944, les brouillages n’arrivent
pas à couvrir l’indicatif sonore emprunté à la 5e symphonie de
Beethoven, et qui signifient en code Morse "V", comme
victoire.
Generique
resté célebre ds la mémoire collective française . On compta
près de 200 messages ce jour là …
Et enfin le message tant attendu par la
résistance ,le poeme de Verlaine « les
sanglots longs des violons blessent mon cœur d’une langueur
monotone …. »
Dans la nuit du 5 au 6 juin plus de mille attaques
de sabotage seront commises en Normandie, précédant l’arrivée de
la flotte de la liberation
Roger Cornevin ex sagien
Sources
Ma
formation et mon experience acquises dans le cadre de l’Aeronautique
navale, l ecole de pilotage de radar et de navigation à Lartigue
(Algérie) en 1949 et l’Ecole Navale à Key West USA en 1962
m’ont incité peut etre par déformation professionnelle à faire
des recherches sur l’activité aerienne durant la période de
l’occupation dans la region sagienne /
Période
vécue en me posant le maximum d’interrogations sur les missions et
vols nocturnes qui perturbaient quotidiennement les nuits de notre
petite ville
En
Algérie et d’autres bases aprés 1945 nous volions sur tous ces
avions qui avaient fait la gloire de la RAF et de l USAAF
La
flotte aérienne française pratiquement inexistante après le guerre
s’était dotée malgré leur état de délabrement avançé de .
Lancaster ,Halifax Anson , Stirling , Sunderland etc…
Tous
ces avions récupérés avaient bien sûr subi toutes les révisions
et modifications que l’on pouvait attendre avant d’être utilisés
avec le maximum de sécurité par notre personnel de l’aéronautique
navale
Avec
le temps …. diverses archives ou documents concernant l
aéronautique et le survol de notre région par les avions alliés en
cette période d’occupation s’avéreront disponibles et
consultables C’est a partir de ces documents que j’ai acquis
ces informations en y ajoutant différents témoignages
-SOE
in France ouvrage de Michael rd Foot (800
pages )disponible en France en 2008 Après……40
ans d’interdiction
-Archives
Noel Archer ( ami de la famille ) flight
lieutnant de la RAF spécialisé dans les rapports de crash et
l’identification des victimes
exemple
Larré ,Sées la Potence dans notre région
Noel
Archer avait acquis une certaine célébrité en identifiant le corps
de René Mouchotte français commandant de la prestigieuse escadrille
de Begin Hill plusieurs années après sa disparition
Recherches
identification René Mouchotte ( voir mon article ) etc..
-Colonel
Paul Riviere et Association Serge Blandin à
Lyon
-Archives
departementales de l’Orne
-Michel
Pichard coordinateur national du BOA
Ouvrage « l’espoir des ténébres »
-Archives
et correspondance canadiennes
-Afees
Association américaine réunissant les
évadés américains aidés par la organismes de résistance
nationaux
-Ansa
association nationale du sauvetage aérien
-Sites
web relatifs au SOE et à la guerre clandestine
-
les membres des équipages des avions alliés abattus dans notre
région
-Colloque
mairie de Paris 23 oct 2009 sous l’autorité du maire de P aris
«
les agents de la section F DU SOE ( special operations executive
pendant la seconde guerre mondiale )
________________________________________________________________
-Recherches
pour une correspondante canadienne de
l’organisation du réseau « Monkey Puzzle « dissous
par le SOE britannique en 1943 en raison des insuffisances de leur
chef ce qui entraina indirectement l’arrestation et la disparition
d’ un grand nombre de réseaux à l’échelon national et
l’éxécution d’un grand nombre d’agents par la Gestapo
Le
SOE
L
action du SOE » mettre le feu à l’europe « a été
longuement tenue secréte pour des raisons
politiques mais l’œuvre de Michael r d Foot cet historien désigné
par le gouvernement brtannique a été mise à l index pendant prés
d un demi siecle par décision du Foreign office
On
peut penser que le secrétariat de sa majesté craignait de susciter
l’irritation du général de Gaulle alors au sommet de sa carriére
et les protestations des resistants ….Publier en France une
enquête sur la Résistance française made in Britain….semblait
incongru
Cet
ouvrage edite en 1968 resultera alors d une commande officielle du
gouvernement
..
Les
autorités britanniques ont longtemps eu pour politique de
verrouiller les archives du SOE aussi strictement que celui des
autres services secrets
Imprimé
en Grande Bretagne en 1968 « SOE in France » 800 pages
ne fera son apparition en France …qu’en 2008 et apportera de
nombreux eclaircissements relatifs à la guerre secrete qui entraina
dans un même combat agents britanniques et français
Présent
dans notre petite cité sagienne pendant cette période de
l’occupation , je me suis surtout concentré sur les événements
relatifs à notre région
Rappel
SOE
Cest en Aout 1940 qu’un conseil du cabinet de guerre présidé
par Winston Churchill décida de créer le Spécial
Operations Executive ( SOE ) l’une des
machines de guerre les plus originales et les plus efficaces Son but
détruire le potentiel économique et industriel de l’ennemi dans
tous les pays occupés par l’Allemagne
Coordonner
toutes les actions qui seront désormais entreprises contre l’ennemi
sur le continent par le moyen de la subversion et du sabotage
Le
BCRA de Gaulle
essentiellement service de renseignements de la France libre fut
crée à Londres Il prend de l’ampleur à mesure que son activité
se développe et se diversifie en liaison avec l’intelligence
service britannique il noue ensuite des relations avec le SOE service
dédié à l’action subversive On peut estimer qu’il a envoyé
avant le débarquement environ 170 agents de renseignents et entre
200 et 250 agents dédiés à l’action ( saboteurs agents de
liaison )
Deux
agents du SOE (BCRA) furent parachutés à Sees à Pâques 1944 sur
le terrain
de
Le
BOA organisme
clandestin national prit naissance sur notre territoire .Dans notre
département il fut dirigé par Edouard Paysant
Pour
armer les groupes clandestins qui ne disposent que de quelques armes
manquant de cartouches et d’explosifs il est absolument
indispensable de parachuter des armes et du matériel afin
d’alimenter les différents réseaux mis en place par la résistance
L
e BOA perdit la plupart de ses membres après la chute de la
forteresse volante le 3 juillet 1943 En effet l’aide apportée par
Edouard Paysant et plusieurs résistants aux six évadés américains
attira l’attention de la Gestapo . Ceux-ci furent ou arrêtés ou
obligés de quitter notre région affaiblissant ainsi les moyens mis
en œuvre lors des interventions des résistants au sol à la
réception des parachutages
.
La BBC réglait pratiquement l’
existence de la plupart des français tout au moins pour ceux qui
accordaient la plus grande confiance aux alliés en écoutant les
nouvelles transmises par Robert Schuman , Jean Marin , Pierre
Jourdan .On commençait à ressentir une sorte de tressaillement
aux premiers succés alliés qui commençaient à se dessiner
Pour ce qui est de la lutte clandestine une
évidence s’imposait :
Ces conquêtes techniques constituaient des
atouts aux effets incalculables .
Qu ‘aurait été en effet la résistance si les
combattants de l’ombre et les différents comités de réception
n’avaient eu aussi pour eux l’azur et le ciel ? Sans la voie des
airs sans la possibilité offerte de la sorte à la France libre et
aux alliés de pénétrer au coeur du territoire occupé par l’ennemi
,en se jouant de la mer ,des frontiéres et des fortifications
,comment les groupes de résistants auraient ils pu communiquer ,
recevoir des armes , accueillir ou envoyer des agents ? Et sans la
télégraphie sans fil ,sans les émissions des radios clandestines
éparpillées à travers la France ,sans les écoutes de Londres
,sans les messages personnels de la BBC ,comment auraient pu
s’effectuer les liaisons , se transmettre les instructions ,
s’échanger les renseignements ?
Les liaisons aériennes vont donc jouer un rôle essentiel dans le domaine des missions d’action et de renseignement mais dans une perspective plus large il n’est pas excessif de dire qu’elles influeront sur le cours de l’histoire
Tout
au long de la Seconde Guerre Mondiale, les forces aériennes alliées
ont assuré le soutien des agents infiltrés derrière les lignes
ennemies et des réseaux de résistance , sans lesquels les services
de renseignements n’auraient pu opérer
Bien que relativement modestes par rapport aux
autres mouvements de la resistance les réseaux SOE ont à leurs
actif 50 du nombre des parachutages réussis en France et plus de 50
du tonnage parachutés soit 3733 parachutages réussis ( ref la
tragédie du réseau Prosper de Richard Seiler )
En Angleterre deux escadrilles chargées de
missions spéciales sont mises à la disposition du SOE
La premiére le squadron138 basée à Temsford
est chargée avec des appareils du type Halifax et whitley de larguer
des parachutistes, du matériel et des postes radio nécessaires aux
agents en operation
Basés à Temsford il faudra entre une heure
de vol et 90 minutes maximum à ces Halifax spécialement adaptés à
ce type de mission et dont les soutes ont été modifiées pour
accueillir les containers contenant , armes , munitions , médicaments
Le Halifax est l’un des plus célébres
bombardiers de la RAF
Le bombardier lourd short Stirling entre
1943’et 1944 sera utilisé aidé par les B 17 forteresse volante
de la 8eme air force des Etats unis qui interviendront à partir de
.
Le
801st / 492nd Bomb Group “The Carpetbaggers”,
homologue américain du Group 161 de la Royal Air Force, était basé
à Harrington dans le Northamptonshire. Ses missions étaient
similaires à celles du Group 161 (Special Duties) de la Royal Air
Force. En 1944, le 801st/492nd Bombardment Group de la 8th U.S.A.A.F.
était le bras ailé du service de renseignement américain récemment
créé, l’O.S.S. (Office of Strategic Services). A Harrington les
Carpetbaggers avaient perfectionné l’utilisation des B-24
Liberator pour le transport et le largage
nocturne
La seconde le squadron 161Q est stationnée
àTemsford dans un premier temps avant de s’installer prés de la
Manche à Tangsmere Cette escadrille se sert beaucoup du lysander
pour transporter les agents en F rance et les déposer sur un terrain
clandestin
Ce fut .....une guerre de la nuit faite
d’organisation perséverante et de travail ingrat , de résolution
méthodique et de mauvaises surprises , de complicités multiples et
d’ingéniosité constante ,de coups de chances et d’avatars
imprévus , d’héroisme et de trahison , de succés et de
défaillances jusqu’à ce que ,aprés bien des sacrifices ,sonne
enfin l’heure de la libération »
François Bédarida (institut d’histoire
du temps présent)
Diverses
installations sont mises en place dans le plus grand secret écoles
spéciales de formation aux activités clandestines ,labos mettant au
point des appareils pour agents secrets aérodromes camouflés auprés
desquels la raf détache 2escadrilles la 138 eme et la 161 EME
accompagnées de leurs pilotes et navigateurs chargés des transports
à destination des mouvements de résistance de toute l’europe
ooccupée
Temsford
à destination des comités de l’orne
Concernant
la topographie de notre département je fais référence à un texte
d’un membre du BOA (ref ad orne ).
«
Par sa position stratégique à moins de 100 kilometres des bases
aériennes du sud de l’Angleterre , l’Orne
constituait un département clé favorisé
par la nature de ses paysages , petites plaines ou campagnes
protégées par les hauteurs boisées entourées de haies vives , de
vergers de pommiers accessibles par des chemins couverts et secrets
La
nature de sa population dresséee d’instinct contre les pouvoirs
comme elle le fut au temps de la chouannerie normande et au temps des
émeutes des bouilleurs de cru apportait à sa vocation quelques
éléments non négligeables … »
Voir carte temsford orne
Si l’on étudie la topographie de notre département limité au nord par Argentan et au sud par Alençon, a l’ouest par la forêt d’Ecouves aux futaies profondes qui s’étend sur 1500 hectares nous allons vers le centre du département pour découvrir des plateaux faiblement ondulés dépourvus d’épaisses forêts et de bosquets importants et offrant un contraste accusé avec les contrées immediatement voisines le bocage à l’ouest ,le Perche à l’est Ce sont ensuite les plaines d’Alencon Argentan et Sées
En
ce qui me concerne j’ai surtout retenu l activité de terrains qui
se tenaient dans un rayon d’environ 15 km de Sees, petite ville
dominée par sa cathedrale
-Six
terrains seront choisis par l equipe du BOA dirigee pa Edouard
Paysant
Chaque soir les messages les plus sybillins abondent sur la BBC que beaucoup de français écoutent discrétement avec la crainte permanente d’être surpris
Ecoutant les émissions de notre vieux poste de TSF nous essayons de comprendre la signification de tous ces messages diffusés sur les ondes
Que
disent ils ?
Corriger
TEMPSFORD
Un
message secret de la radio de Londres seulement compris des
résistants annonçe le lieu d’un parachutage et la date du rendez
vous adressés à differentes équipes sur le qui vive mais
conscientes du danger
Difficultés
rencontrées par les résistants en attente d’un parachutage
, Accident mécanique de l’avion
lanceur ,L’avion lanceur ne trouve pas le terrain
Patrouilles allemandes ou feldgendarmerie
présentes aux alentours du terrain déterminant le report du
lancement ,intervention de la chasse de nuit allemande ,balisage
déplaçé par les allemands
Ces équipages qui nous survolaient…. d’où
venaient ils ?
Les
équipages britanniques qui nous survolaient étaient composés
généralement de membres du Commonwealth
Ainsi différentes nationalités se cotoyaient pour équiper ces
lourds bombardiers dans le cadre de ces missions SOE Des sujets
britanniques ,canadiens , australiens ,neo zelandais,sud africains
mais aussi des polonais etc jusqu’au jour ou les équipages
américains ou Carpetbaggers vinrent
à la rescousse
Au
lieu de décoller de Temsford ces bombardiers de type Liberator
décollaient de ..Harrington
Habitant
le département de l’Orne J’ai pris ce département comme
département de référence et il nous faut réaliser que nous étions
seulement à 90 minutes de vol de Tempsford
Réflexion
d’un membre d’équipage … (
rencontré à Key west Floride et retraité de la RAF )
-« Notre
base de Temsford est située à 100 km au nord
de Londres Nous décollons de Temsford
destination … la France .Nous passons à haute altitude au
dessus de Londres
Normandie
La
joie d’apercevoir la ligne sombre qui annonce la côte française
est vite atténuée par l’illumination inamicale des projecteurs
allemands et l’aboiement des canons de la flak dont les obus
éclatent autour de nous . Nos repéres…les lumiéres des
habitations , les rivieres scintillantes sous les rayons de lune ,
les ponts ,les gares ,les voies ferrées, les églises , …
Notre
objectif pour aujourd hui où nous devons larguer nos containers
c’est un territoire inconnu quelque part en France ( en
l’occurrence un département situé à l’intérieur des
terres …..l’Orne …) ou il nous faut parachuter de
nuit des containers remplis d’ armes, munitions ,et medicaments ;
nous n’oublions pas le colis cadeau … composé de thé ,
café , et cigarettes …
Un
simple coin de France caché aux abords d’ une sombre foret
mystérieuse qu il nous faut absolument trouver… quelles que
soient les conditions climatiques ,les radar et les danger du ciel
marqués par la chasse allemande toujours aux aguets
Les
missions avaient pour nom « mission Harry
« et les avions Halifax appartenant au
138 et 161eme squadron spécialement adaptés à ce type de mission
décollaient de Temsford aéroport militaire britannique secret situé
à 100 km au nord de londres et de
Un
comité de réception courageux
(citons les groupes T essier , Cercueil
etc..°,)vigilant , prêt à tout , caché sous les ombrages nous
attend ,guette désespérément notre arrivée quelles que soient
l’heure de la nuit , la température, le brouillard ,la pluie , la
neige , les rafales de vent et il nous faut absolument découvrir
les feux dissimulés dans une nature surveillée par les patrouilles
allemandes Tâche périlleuse entre toutes qu’il nous faut assumer
Rappelons
que le ciel de nuit est une occasion d’affronter
pour les lourds bombardiers ….. les rapides chasseurs de la
Luftwaffe
Cette
bonne terre de France si attirante mais inhospitaliére il nous faut
la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage
perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle
arriére les profondeurs de la nuit
..
Un
Halifax spécialement aménagé et chargé de ses containers emporte
armes munitions medicaments destinés à la resistance locale
Fin
1942 le SOE pouvait utiliser 2 escadrilles toujours basées à
Temsford , le 138 eme squadron composé alors d’une quinzaine de
Halifax et le 161 eme squadron 5 Halifax six Lysander et un Hudson
.
liberator
lanceur de containers des Carpetbaggers
L’heure
du rendez vous
Les
avions lanceurs lourdement chargés disposent tous d une
autonomie suffisante pour couvrir toute la France Cependant leur
vitesse de croisiere amoindrie par la lourde charge transportée
containers remplis de munitions , armes , médicaments rend
difficile les missions dans le Sud pendant les courtes nuits d’été
En
effet pour ne pas servir de cible trop faciles à la chasse allemande
ils ne pouvaient aborder les côtes françaises qu’après la tombée
de la nuit et devaient etre de retour en Angleterre à tempsford ou
Harrington avant le lever du jour En général ces avions alliés
étaient lourdement chargés et le fait de voler à basse altitude
représentait un handicap certain
La
necessité d’éviter les zones de flak ou de DCA leur interdisait
la ligne droite et augmentait la longueur du trajet
Nous
approchons de la dropping zone et bientôt s’allume la petite lampe
rouge de l action station
Dans le cadre de leur mission ...trés spéciale...
la nécessité d'éviter les zones de flak interdisait généralement
la ligne droite et augmentait la longueur du trajet
Partant
de Tempsford l’avion ravitailleur de maquis quittait la côte
anglaise à et entrait sur le territoire français entre Caen et le
Havre
. Pour etre présent au rendez vous et echapper
aux tirs de la DCA et aux chasseurs de nuit de la Luftwaffe ,
l’avion anglais doit naviguer feux éteints dans la pénombre
,reperant les points stratégiques ,lacs ,ponts , lignes
de chemin de fer, cours d’eau , villes calfeutrées ..enfin toutes
sortes de signes distinctifs avant de trouver enfin un terrain
identifié par la présence au sol de lampes torches formant une
lettre de reconnaissance Il s’agit de larguer à cet endroit
précis les containers de munitions et de médicaments attendus par
les résistants
Recevoir du ciel par une nuit de pleine lune ,quel
que soit le temps ,des armes ,des munitions des medicaments … tel
ést l’enjeu de cette lutte qui oppose sur terre et dans les airs
la Luftwaffe ,la flak allemande ,la wehrmacht , les bombardiers
anglais ,et les résistants combattants de l’ombre
Poste emetteur utilisé par les résistants
disséminés dans les maquis
Activité
du SOE
.
Avant
de demander une opération aérienne qu'elle soit de parachutage ou
d'atterrissage en territoire occupé ,des normes sévéres de choix
du terrain avant une homologation éventuelle
étaient exigées par la RAF et demandés au BOA ‘ ds notre cas l
Orne )selon le genre d'opération auquel l'avion était destiné
,mission généralement exécutée par clair de lune
Les
alentours du terrain devaient être assez dégagés pour faciliter la
recherche des " paquets " dispersés . Il était nécessaire
qu'ils soient éloignés de toute présence allemande , milicienne ,
ou de gendarmerie .
Notons
que les gendarmes sagiens Tual , Collet , Bouillé et Daniel ont
participé à ce type d’opération et trois l’ont payé de leur
vie
Premier parachutage dans l’orne
Il
faut rappeler dans notre département et particulierement dans ma
région sagienne l’action des comités de réception Tessier ,les
fréres Cercueil
Le
premier parachutage ds l’orne eut lieu sur le terrain du V ieux
montmerrei le chef de terrain était Chevreuil de Mortrée Je l’ai
rejoins à 22 heures avec son équipe composée d’une dizaine
d’hommes de mortréev
Dont
le brigadier de gendarmerie de Mortrée vers minuit l’avion est
apparu et nous a lâché des colis 12 containers , 11 d’armes
contenant deux FM des mitraillettes Sten des mitraillettes et des
pistolets et des munitions plus le spécial contenant tabac
cigarettes et thé
Le
même soir devait avoir lieu un autre lâché sur le terrain des
Rouges Terre et
E
Paysant était sur place malheureusement l’avion peut être
touché ne vint pas mais le parachutage eut lieu avec succés
quelques jours plus tard là encore les des armes et des premiers
explosifs plastic , détonateurs ,amorces méches … ( avec le mode
d’emploi ….)
Il
faut dire que le ciel était un piége permanent confirmé par les
témoignages suivants comme semblait l écrire Hugh Verity dans son
document « nous atterissions de nuit »
« je
me rendais a 22.25 le 16 aout 1943 à Couture sur loire lorsque je
me trouvais a proximite d’Alençon un mile devant moi je vis un
bombardier en flammes touché par un chasseur de nuit que je n’avais
pas vu ….»
Dans la lueur des flammes je ne vis aucun parachute j’estimais donc qu’il n’y avait aucun survivant
Ce fait est confimé par les archives de la RAF qui ce jour annoncent la perte d’un Lancaster et de son équipage .L’avion en détresse cette même nuit s’étaît débarassé de ses bombes au dessus de Boitron village stué à 8 km de Sées L’équipage du Lancaster est inhumé au cimetiére du mans
Le danger pour les aviateurs ou les résistants provenait du contrôle et de la maitrise des airs et du sol par les allemands
Au sol un terrain truffé de batteries de DCA allemandes
Une Wermacht toujours sur le qui vive et prête à intervenir quel que soit le lieu
Les chasseurs de la luftwaffe toujours prêts à décoller dés la moindre alerte pour intercepter le moindre avion suspect
Des systémes de détection radar équipant des voitures spécialisées de la
Luftwaffe permettant la détection des postes emetteur de la Résistance
communiquant avec les avions du SOE
Le
danger chaqe mois en fonction de la saison le BCRA communiquait aux
reseaux d operations les dates limites de celles-ci il admettait
souvent que l’appareil soit en retard car en 1943 tout en moins un
bombardier de la raf larguait parfois sur 2 ou 3 terrains
Ainsi
le Halifax abattu à Larré le 16 juillet 1944 avait pour destination
finale Chatellerault .et le comité de réception a attendu en vain
la livraison des containers qui lui étaient destinés D’après
Noel Archer ( Enquete du 5 1 45 ) accompagné de Ch Hayton
qui le guidait géographiquement dans notre campagne normande )Le
chargement comprenait des armes et munitions Il fut abattu par une
batterie de DCA cachée dans une mare asséchée
Nous
n’avons jamais pu connaître la destination du poste emetteur que
nous avions trouvé dans le bois Leguernay et qui était peut être
destiné au 7 eme homme membre de l’équipage qu’il nous a été
impossible d’identifier avec Madame Shirley Stone
Systeme
Eureka
Vers
le milieu de la guerre le système Eureka permit d’ameliorer pour
les pilotes la possibilité de localiser plus facilement les
terrains de parachutages
Eureka
et Rebecca ont formé un système de balises basées à terre et
d'équipement aéroporté de goniométrie conçus pour aider la
livraison de logistique par largages d' approvisionnements aux
groupes armés ou de résistance en Europe occupée et le parachutage
d'agents et de commandos.
Eureka était la balise et Rebecca le récepteur la station aéroportée.
Eureka était la balise et Rebecca le récepteur la station aéroportée.
La
balise était un récepteur et un émetteur super-régénérateurs
fonctionnant dans la gamme de fréquence des 214 - 234 mégahertz,
actionnés à partir d'une batterie par l'intermédiaire d'une unité d'alimentation d'énergie de vibrateur.
Une antenne sur trépied portatif était érigée sur la D.Z( dropping zone ) au moment d'établir la communication.
.
actionnés à partir d'une batterie par l'intermédiaire d'une unité d'alimentation d'énergie de vibrateur.
Une antenne sur trépied portatif était érigée sur la D.Z( dropping zone ) au moment d'établir la communication.
.
,
Extrait
de « Clandestinités » de Andre M azeline
«
l’âme du BOA fut Edouard Paysant
( pseudo Dominique Tinchebray )de Sées à qui Robert Aubin confia ce
service en mars1943
E
Paysant déploya une activité inlassable .il sacrifia tout à la
cause qu’il servait Son dévouement , son audace, son allant
firent l’admiration de ceux qui le connurent
Il
forçait l’estime et l’affection par ses qualités d’homme qui
égalaient ses vertus de chef
Dans le département il prospecta et fit
homologuer une vingtaine de terrains ,recruta leur chef et leurs
équipes, organisa le service de liaison par radio avec londres par
courrier avec Paris, dirigea les premieres réceptions d’armes et
de matériel, assura le sauvetage et la protection d’aviateurs
alliés abattus , le camouflage des réfractaires Toutes les formes
de résistance l’intéressaient , il ne s’accordait aucun
loisir ,aucun répit ,Sa simca bien connue des initiés sillonnait en
tous sens le département
voir
agents secrets
Les
comités de réception
composés d’hommes ré solus avaient ordre de choisir des
sites aisément repérables du ciel pour éviter que l’avion
cherche la zone DZ ou ( dropping zone ) largage limitée par des feux
destinés à l orienter .
z
one qui pouvait être cachée par un bois ou plongée ds les
profondeurs d une vallée le navigateur devait toujours recourir à
la lecture de cartes et a la navigation a l estime
Suite
comité de réception cercueil tessier
Un
bombardier quadrimoteur qui rôde au dessus de la campagne pour
rechercher le terrain ,repasse plusieurs fois au même endroit ,
descend à quelques 150 métres pour lâcher ses parachutes , remet
ses moteurs à plein régime pour reprendre de l'altitude . Toute
cette procédure d'approche et de remise de gaz fait beaucoup de
bruit dans le silence de la nuit . Il était préférable que le
navigateur qui avait suivi sa route au compas puisse apercevoir au
sol sous le clair de lune ,des repêres caractéristiques pour se
situer exactement en territoire inconnu ... fleuves et riviéres ,
lacs , ponts lignes de chemin de fer etc... . Que de fois les avions
sont passés à quelques kilométres ...sans voir les lumiéres du
balisage
Differents
groupes
Texte
comité de réception dornier gendarmes oroblémes après
réception équipe tessier
Attention
à l’identité
Extrait de témoignage (
Terrin Garde commune de l’home chamondot
Juillet 1944 16 tonnes de matériel à
réceptionner lançés par 4 halifax
« nous donnâmes le signal d’allumage des
lempes de mle lgne de balisage en m^me temps sque la lettre
conventionnelle en morse au moment où l’avion passait à la
verticale du terrain nous nous aperçumes un peu tard qu il
s’agissait d’un dornier et non de l’un des halifax attendus …Le
dornier fit feu de toutes ses mitrailleuses par bonheur personne ne
fut atteint ;;sauf une vache qui se trouvait être la plus belle
du troupeau nous dit le fermier nous avons donc déboursé 10000
francs
Les quatre halifax vinrent ensuite nous
récupérions de containers et de parachutes heureusement nous
étions une trentaine
LA
réception des containers ne constituait qu’une étape …le
rapatriement des containers et leur dissimulation représentait sans
doute le plus grand danger
y
Les
avions destinés pour ce type de missions franchissaient la côte
française dans la région de Cabourg moins d’une heure après leur
décollage de Temsford
Pour
les parachutes 3 lampes torche suffisent à indiquer la direction du
vent , l’axe de largage et la lettre de reconnaissance
Il
importait que ces terrains selectionnés par le BOA local soient
dépourvus d’obstacles et surtout de lignes electriques En raison
du balisage les terrains devaient être invisibles des environs ils
étaient souvent entourés de bois ou juchés sur des plateaux
La
repression et les radar repérant les avions isolés lorsque ils
descendent jusqu à 200 metres afin de larguer leurs containers ils
disparaissent des écrans mais par triangulation ( voir chapitre
) la zone suspecte ets localisée si la luftwaffe dispose d’ 1
base à proximité la chasse interveint promptement ex evreux
certains pilotes de bombardiers prenaient ils le risque de voler à
basse altitude en regagant l’angleterre même au retour de raide
sur l’Allemagne
A
Sees …. la nuit
Alors
que le silence s’installe sur notre petite ville le pas d une
patrouille résonne sur les pavés de notre grande place Crâne
rasé ,impassibles sous leur calot ce sont les mongols ,ceux
que tout le monde craint ;;;; les Ostruppen ou troupes de l’Est
ralliés aux allemands ( armée Vlassof ) Commandés et dirigés par
un feldwebel perpétuellement aux aguets ils surveillent le
camouflage des fenêtres et des embrasures de portes et veillent à
l’observation rigoureuse du couvre feu
L’éléve
chargé de tendre les rideaux noirs supposés nous apporter la
tranquillité absolue vis-à-vis des patrouilles c’est mon ami
Raymond Jorry sympathique garçon chahuteur toujours volontaire
pour tendre ces rideaux et assurer un camouflage quelquefois
symbolique..
Jean
Mazeline était alors notre instituteur
Une
seule fois la patrouille fit irruption dans notre salle d’études
cris , sifflets stridents, coups de poing sur la porte ….la
charmante surveillante Melle L ..eut la peur de sa vie et nous
collégiens inconscients et indisciplinés nous étions enchantés
de mettre un terme à l’étude du soir
Les
actions americaines de l’USAF
801st 492 surnommés carpetbaggers
missions décollant de Harrington ne sont pas traités dans cette
note mais il faut savoir qu un certain nombre de parachutages furent
executés ds l’Orne dans le cadre des missions Harry
En
raison du crash d 1 forteresse volantele boa de la région sagienne
perda
J’ai
noté ce témoignage de Bernard C ercueil qui retrace en fait les
traits de la vie nocturne autour de notre petite ville ,vie
clandestine ignorée de la plupart des sagiens …
Témoignage
de Bernard Cercueil fils de Edouard Cercueil habitant 30 rue Saint
Martin à Sées ( extrait des echos sagiens )
Eugéne riviére de B elfonds
Pâques 25 Avril 1944
« Edouard Cercueil participe à
cette opération Il réceptionne prés de deux tonnes d’armes qui
seront cachées dans la ferme de Mr Gaucher et je fais reference au
témoignage très détaillé de Bernard Cercueil
« Un parachute ne s’est pas ouvert . Le
container s’est retrouvé alors qu’il fait jour mais il est
enfonçé dans le sol . Il faut faire vite pour en retirer les armes
et ne pas être vus
Le parachute et le container vide restés sur le
terrain seront récupérés par Mr Lelibou qui les camoufle
rapidement
En attendant leur transport à la « Maison
Verte « les deux tonnes d’armes sont stockées chez Edouard
Cercueil sous sept rangs de paille dans le hangar de la ferme (
30 rue Saint Martin) C’est alors que les allemands décident de
venir chercher de la paille et concasser des biscuits de soldat . Ils
sont quatorze
Edouard Cercueil voyant le tas de paille
baisser rentre chez lui , prend deux revolvers ,les met dans sa
ceinture et dit à sa femme Madeleine « Si tu entends péter ,
fais ce que tu peux « puis retourne sous le hangar
Ne sachant que faire elle monta au grenier pour
prier
Edouard Cercueil demande au sous officier
s’ils avaient bientôt fini de prendre de la paille car lui aussi
en avait besoin .Les allemands arrêrent leur chargement il ne
restait que deux rangs au dessus des munitions . Ouf l’alerte avait
été chaude ....
Vers la fin d’avril 1944 les parachutes devenant
encombrants il fut déçidé de les brûler rue Saint Martin .
Maurice Cercueil avait une vachére à pneus et une jument qui
n’était pas ferrée rassemble les parachutes dans la vachére . Il
installe sa femme et les enfants sur le chargement sur la vachére et
c’est ainsi que vers midi le chargement transita de Sevilly à la
rue Saint Martin sans probléme Apres avoir mangé Maurice rentre
traquillement avec sa famille à Sevilly
Le
lendemain à l’aube Edouard brûla tranquillement les soixante
parachutes .
Les deux agents parachutés ( Tracteur et
Sarcloir ) trouvent ainsi asile au 30 Rue Saint Martin au
troisiéme étage de la maison d’habitation
Note « histoire de la resistance en
France « tome ‘4 octobre 43 à mai 44 octobre Les
deux « saboteurs « largués sur Aurore se nommaient R
ené Carrel ( S arcloir ) et Tracteur noms de
code adoptés par le BCRA pour ce type de mission
En fait le radio Wallon de son nom véritable
devait prendre en charge et l’
acheminer en B retagne dans le cadre de Samwest
Dans ce chapitre on note la proportion
inhabituelle d’agents parachutés à l occasion de ces diverses
operations cela s’explique de toute évidence par l’imminence du
débarquement
14 agents ont été parachutés ce seul mois
d’avril
Arrestation de Gravel Marcel ouvrier
agricole à Saint Léonard des parcs ( canton de Courtomer )
Déporté pour parachutages et transport d’armes
Libéré le 2 Mai 1945 à Neustadt petit port sur
la Baltique ( commando de Neuengamme )
Les crashes ds notre région des l1 9 45
Noel Archer familier de notre famille et accompagné par Charles
Hayton décrit dans son rapport la composition du chargement
destiné à la resistance locale
Voir
dangers radio
CHAPITRE
X Moyens de détection allemands
Avril
1944
….
Aucun événement ne peut échapper à notre curiosité
Les
photos prises avec mon vieux Kodak à soufflet des années 20 ont
bien fixe quelques images telles que celles prises à Belfonds en
juillet 1943 ( photos d’ailleurs inédites ) mais le risque d’être
surpris reste le même
Ce
kodak encombrant J’ai failli me le faire « confisquer «
par un officier allemand en mai 1940 lors de l’arrivée des
premieres troupes d’occupation
Combien
je regrette de n’avoir pu fixer sur la pellicule les mouvements de
troupes sur notre place du Parquet ….les allemands épuisés après
une longue marche, affalés aux pieds de la statue de Conté, ,, la
reléve de la garde au pas de l’oie prés du marchand de primeurs
Bujosa , , la fanfare , fifres en tête paradant fierement ; ;
sous nos fenêtres ,l’agitation permanente des employés
administratifs de la Wehrmacht sur les marches de l’hotel de ville
et en particulier du personnel féminin ( elles étaient surnommées
« les souris grises « car bien sûr vétues de gris )
Encore
aurait il fallu ,contrainte supplémentaire ,faire développer la
pellicule chez un photographe de confiance sans attirer
l’attention,d’un occupant
Ce matin d
‘avril avec mon pere de notre fenêtre donnant sur la place du
parquet ,poste d’observation privilégié nous sommes intrigués
par la présence de deux camions équipés de matériel inconnu .
Leurs occupants casqués d’écouteurs se livrent à des manœuvres
mystérieuses prés du piedestal en granit de Conté , socle
débarrassé de son grand homme pour l’éternité .Vêtus de bleu ,
il s’agirait de soldats de la Luftwaffe reconnaissables à leurs
uniformes
Nous
demandons à un gendarme de nos connaissances la cause de cette
animation….il reste muet Il est vrai que ce n’est plus la même
brigade ,la précédente ayant été déportée en Aout dernier aprés
la chute de la forteresse volante à Belfonds Que sont devenus nos
gendarmes , figures familieres et clients assidus de notre
salon ?,
Trois soldats
casques avec ecouteurs s’agitent autour des camions alors
surveilles par deux feldgendarmes reconnaissables à leur plaque de
poitrine bien astiquée L’un d’eux entre dans notre cour et
demande à mon pére un seau d’eau
Sur
le toit du camion un grand cercle en métal dont je ne puis
distinguer l’utilité
J’ai
pu avec le temps trouver la raison de cette animation….Ces soldats
se préparaient ou s’exerçaient à une operation de détection
d’émetteur et certainement en relation avec l’émetteur caché
chez Cercueil ( voir témoignage Bernard Cercueil ) …bien sûr
nous ignorions cette situation
Les
allemands avaient donc été informés d’un parachutage dans la
région….
Edouard
Cercueil homme courageux cachait en effet clandestinement deux
agents secrets parachutés au haras des Rouges Terres Edouard
Cercueil averti in extremis par Mr Jouy épicier ,voisin de Ipcar
électricien habitant place du Parquet s’empressa de faire évacuer
les deux agents dans la campagne environnante
Le
principe de l’identification et de localisation d’émetteurs
clandestins utilisés par la resistance est le suivant ,L
‘installation de camions utilise le principe de propagation des
ondes courtes ( ondes directes) le long de la surface du sol autour
de l’émetteur , et que recherche le recepteur allemand Les ondes
reflechies vers le sol par les couches nuageuses , constituent les
ondes recherchées par les grands centres de recherche allemandes
Brest Nantes en France Munich Hambourg en Allemagne etc ..
Une
premiere phase delimite un premier triangle de 20 km de coté
triangle repris sur un triangle de 2 km de côté grâce à l’onde
de sol et les camions portant le recepteur gonio que nous distinguons
sur le toit du camion( voir photos )
Roger
cornevin ex sagien
Roger
cornevin ex sagien
Témoignage
E voyer communication avec Londres le 3 janvier
1944 extraits de témoignage
Alors que l’opérateur radio alias M algache
transmettait un message à L ondresw depuis l(appartement de m et mme
Puyravau situé au 1 er étage de l’hotel de ville de Mortagne la
présence de la voiture gonio et d’autres véhicules occupés par
des soldats allemands lui fut signalée par des guetteurs dont
mme P uyraveau et ma propre fille georges n’eut
que le temps de retirer son antenne qui pendait d’une fenêtre et
ranger son poste emetteur dans une famille il sortit de l’hotel
de ville au bras de ma fille au nez et àç la barbe des allemands en
devisant et riant gaiement comme l’auraient fait deux fiancés
Les allemands ont fouillé l’hotel de ville et
furieux de ne rien trouver l ont adossé au mur et couché en joue
ils sont repartis bredouille alors qu’ils
avaient fort bien localisé le point d’emission la leçon a été
retenue car par la suite nous avons changé souvent de points
d’émission
Les deux agents parachutés ( Tracteur et
Sarcloir ) trouvent ainsi asile au 30 Rue Saint Martin au
troisiéme étage de la maison d’habitation
Quelques jours plus tard Maurice Cercueil
agriculteur à S ées venait livrer du lait à l’épicerie
Jouy place du Parquet et passait réguliérement chez son frére
boire le café
Ce jour la descendant la grande rue , il voit deux
allemands sur chaque trottoir , écouteurs aux oreilles .
Il arrive tres vite à Saint Martin et demande «
Tu n’as rien içi ? «
Edouard répond « Si «
Aussitôt mon pére monte au premier et demanda
aux agents s’ils avaient des problémes . Les agents racontérent
qu’ils étaint en train d’émettre vers l’Angleterre et qu’ils
avaient été captés par un avion allemand . Bien qu’ils aient
coupé leur émission l’avion survola )plusieurs fois le secteur
Un cheval fut attelé dans la minute à un
tombereau ,les agents cachés sous les couvertures montérent dans le
tombereau avec le matériel recouvert de paille Ils furent emmenés
dans la campagne de Champ Gérard qui était trés boisée à
l’époque
Bien que n’ayant rien trouvé les allemands
arr^térent une dizaine de personnes qui habitaient dans le secteur
répéré ; Aprés interrogation elles furent relâchées .
L’occupant ne trouva jamais l’emplacement de l’emetteur
Pourtant les personnes arrêtées habitaient à 200 métres du 30 rue
Saint Martin
Le
"comité de réception" Tessier apporta en 1945 le
témoignage suivant " Notre cache d'armes avait été découverte
prés de Tanville ... Le 12 Juin 1944 J'apprends que le maire de
Tanville Monsieur Olivier avait été fusillé ainsi que son voisin
Monsieur Laudrin . Je traverse la forêt d'Ecouves du 12 au 15 Juin
et je vais m'installer chez le brigadier Renault à proximité du
terrain " Goudron ,"situé sur la commune de Radon . En
quelques jours toute liaison est rétablie avec le BOA . Nous coupons
le téléphone à l'entrée de la forêt , coté Sud
Comme
le territoire de " Goudron " devenait inhospitalier pour
nous ,notre repaire est reporté vers Vingt Hanaps où nous passons
notre dernier message " Défendu d'ouvrir la porte "
Je pars
à travers bruyéres et bois ....Marche pénible . Il faut éviter
les cantonnements boches . Je savais que la maquis était faible en
effectif et il fallait allumer les quatre feux réglementaires pour
les signaux ( signaux identifiant le lieu de parachutage ) .Trempés
jusqu'aus os nous attendons pendant quatre nuits ... rien ....La
raison est que nous nous trouvions dans la ligne des passage des
bombardiers allemands .(En fait il s'agissait des chasseurs allemands
stationnées à Lonrai ,Semallé ...).. Aucune opération n'était
donc possible
Rentrés
à Vingt Hanaps j'apprends au village que nous étions dénonçés
.On repart en forêt et l'on s'installe dans les sauvagéres au pied
des rochers "
Il y
avait donc deux terrains à proximité de Larré le terrain
"Goudron" et celui de vingt Hanaps ,rapidement improvisé ?
Le Halifax abattu avait peut être pour mission de ravitailler l'un
d'eux
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