Retour vers Sées aprés
ce parachutage manqué l'avion n était pas au rendez vous
Le retour vers Sées
après cette tentative manquée fut particulièrement
périlleux ? Les allemands certainement informés d un
parachutage dans la région sagienne
Brigitte Friang Clouet des Perruches Edouard Paysant
avaient établi un barrage sur la route du retour
Mortrée Sées et j ai donc recueilli le témoignage de Brigitte
Friang sur son ouvrage «
Lors de l arrivée des
allemands a Sées en juin 1940 nous avions déjà éprouvé les
conséquences du couvre feu fixé à 18 heures par la
Orstkommandanture locale en raison de la détérioration des
lignes telephoniques de la ville par des inconnus vraisemblablement
appartenant à la résistance
Impossible pour nous les
jeunes de se rassembler pour
d éventuelle réunions
sportives
En
complément
Circuler
aprés le couvre feu représentait un réel danger
( extrait « circuler texte sous l occupation »)
|
Deux resistant P et C
circulant aux alentours du moulin
d Escures avaient été
surpris par deux felgendarmes « Nous avons été obligés de
les supprimer et de jeter leur corps dans le plan d 'eau se trouvant
à proximité « ref faite àu récit de C
Autant dire que les
résistants affrontaient un réel danger à vouloir se déplacer
aprés l heure du couvre feu
La feldgendarmerie veillait particuliérement à
l observation de ces
règles
Personne dans les
rues ;;;, ! les fenêtres et les vitrines devaient être
soigneusement camouflées par des rideaux noirs
Au collège la patrouille
était intervenue bruyamment alors que nos rideaux laissaient filtrer
des rais de lumière trop importants
Il est vrai que le passage
nocturne et régulier des bombardiers de nuit nous conduisait à la
plus grande prudence
Plusieurs sagiens se sont
retrouvés au poste de garde lors
d interventions de la
feldgendarmerie
Par contre la gendarmerie
nationale avait tendance a se montrer très indulgente devant les
fantaisies des sagiens à vouloir rentrer tardivement mais
accidentellement après le couvre feu
Les premiers mois de l
année 1944 la situation devint plus délicate en raison de la
présence des troupes de l Est ou mongols (armée Vlassof ) avec
lesquels il était impossible de se comprendre donc de discuter En
fait la situation pouvait devenir très scabreuse devant leur
ignorance et leur caractère quelquefois ombrageux
Ce qui pouvait nous sauver
nous les jeunes lors du couvre feu dont l' horaire pouvait être très
variable était en fait le bruit rythmé des bottes ferrées de
la patrouille ,bruit que l on percevait à plusieurs centaines de
mètres particulièrement sur les pavés des rues Billy et Conté
Les feldgendarmes se
differenciaient des autres membres de la troupe par cette plaque de
poitrine
Ils étaient ainsi
surnommés " les vaches primées " par les habitants
toujours en mal de moquerie …..discréte
Generalement ils étaient
toujours présents lors des barrages établis par la wehrmacht
Plaque
de feldgendarmerie
feldgendarme
et sa plaque
Revenons
au récit de Brigitte Friang très décontenancée de n avoir pu
assister à son premier parachutage sur ce terrain baptisé «
lapin « par le comité de résistance local
Recit de Brigitte
Friang lors de ce lancement attendu du 21 au 22 Septembre 1943 (
suite )
« Et
puis merde pour la feldgendarmerie, » avait soudain proclamé
Jean-François en se levant du tapis de feuilles trempées où
nous nous étions assis sous le couvert des arbres. On y va.
Notre voiture une
11 CV Citroen équipée de bouteilles de gaz alignées sur le toit ,
appartenait au père Terrier , un gros menuisier d'Alençon.
Nous
nous étions tassés dans l'étroite Berline. Le Père Terrier et
deux hommes derrière. Jean-François et le chauffeur devant . Et moi
écrasée entre ceux-ci. Le conducteur, un blondinet de vingt-ans,
embraya, accrocha les vitesses, patina nerveusement dans la terre
grasse , puis démarra en hoquetant. Je l'observais , vaguement
inquiète. Nous roulions , toute lumière éteinte , dans l'aube
couleur d'eau de lessive. Les doigts du garçon étaient crispés sur
le volant. Tenez, me dit Jean-François en déposant son colt sur mes
genoux. prenez le . Je vais dormir un peu.ne me réveillez pas
J'enlevai
mon gant de la main droite, vérifiai l'arme . Une balle était
engagée dans le canon. Je libérai le cran de sureté. Et scrutait
la route. C'était l'heure où les patrouilles allemandes aimaient à
prendre le frais. La départementale se déroulait toute droite,
maintenant. Lumières , devant nous , observai-je tout à coup , à
l'intention du conducteur.
Dans
la voiture tout le monde dormait , à l'exception du chauffeur et de
moi-même. Il était un peu plus de 4h30 . Nous étions deux ,
mon patron et moi , à nous promener avec de fausses identités. Nous
étions tous armés . Dans le coffre arrière , il y avait le S-phone
. De toute manière, nul, sans permis spécial , n'avait le droit de
rouler à cette heure trop matinale. Nous ne possédions pas de
laissez-passer. Il ne pouvait donc être question de nous soumettre
au moindre contrôle. Le blondinet avait ralenti. Aucun doute
possible, c'était bien des lumières là-bas, dans le brouillard
plus clair à cet endroit. Accélérez ,ordonnai-je. Mais si c'était
un barrage, avança le garçon. Au nom du ciel accélérez . Le jeune
homme appuya brutalement sur l'accélérateur. Le gazogène obéit de
son mieux. Les lumières devenaient de plus en plus distinctes. Elles
paraissaient immobiles . Il ne s'agissait donc pas d'une voiture mais
bien d'un barrage. Cela ne devait plus faire le moindre doute. Le
brouillard devait étouffer le bruit de notre moteur.
Si
les Allemands n'avaient pas arrêté un camion en travers de la route
, nous devions passer , grâce à l'effet de surprise. Et si nous
n'avions pas été repérés ( mais si cet avion avait trop tourné
), il n'y avait aucune raison pour que le barrage fût trop sévère.
Contrôle de routine, probablement. De toutes les façons , faire
demi-tour eût été une folie.
Et
il n'existait pas de transversale. Les points lumineux , maintenant ,
s'agitaient. On entendait nous faire stopper.
L'accélérateur
au plancher, commandai-je au conducteur. Son visage transpirait .
Mais il obéit. Puis je poussai doucement Jean-François du coude.
Jean-François , nous allons forcer un barrage.
Peut-être
préféreriez vous reprendre votre colt. Plus vite, con , ordonna
Clouet réveillé en un centième de seconde. Mais nous allons au
maximum de notre moteur à gaz. ( bouteilles de gazogéne
sur le toit de la traction )
Attention
, derrière , on force un barrage , lançai-je à l'adresse des
dormeurs. Les lumières qui surgissent , soudain nettes . Les
silhouettes des sentinelles allemandes. Quelque chose qui vole en
éclats
contre
le capot. Et les coups de feu qui claquent. La voiture qui tangue
désagréablement . La première , à droite, hurle Jean-François.
La barrière salvatrice. Nous dérapons , mais le tournant est pris .
Nous
évitons une palissade. Nous évitons la barrière de bois qui éclate
d' un petit passage à niveau de campagne heureusement ouvert. Ne
ralentis pas, crétin. Jean-François pourrait avoir pitié du
chauffeur qui transpire du chauffeur qui transpire à grosses gouttes
en dépit du froid. Les phalanges de ses mains sont blanches. Mais il
a rétabli le véhicule. On lui donnera son permis de conduire.
Derrière
nous, rien. Tu peux ralentir, maintenant. Derrière , toujours rien .
Enfin, une voix goguenarde rompt la tension. Vous avez des
manières peu délicates de réveiller vos petits camarades,ma chère
Brigitte . Nous éclatons de rire. Un rire énorme. Imbécile. A la
mesure de la peur que nous avons tous ressentie. Il n'est pas de
meilleure médication que le rire pour remettre en place des nerfs
sains, brutalement ébranlés. Et le rire, c'est aussi le pied de nez
à la mort. Peut-être vaudrait-il mieux que vous prenassiez (
preniez) votre colt, mime Jean-François. Celle-là, je ne
l'oublierai jamais. Et avec une petite voix bien calme. Ah les
gonzesses, elles m'épateront toujours. Non mais, vous autres, vous
n'avez pas entendu ça. Vous avez raté quelque chose, les gars. Cher
François-Jean,nous
allons forcer un barrage allemand, peut-être préféreriez-vous...
Et Jean-François répète et répète la phrase, qui paraît de plus
en plus ridicule, au fur et à mesure que sa voix se fait plus douce,
plus maniérée."
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