Une amertume tenace en découvrant l’emblême de l’ennemi d’hier , flotter au vent en haut de l’escalier de la mairiE
les" souris grises Ce jour je regrette de ne pouvoir utiliser le vieux kodak familial ….par sécurité ! Le drapeau nazi flotte au sommet de la mairie , les" souris grises "( employées administratives allemandes )affairées et hautaines se précipitent dans les escaliers de marbre de la mairie nous ignorant totalement.Plus moyen d entrer dans la bibliothèque !et je crois savoir que le bibliothécaire Monsieur G..... instituteur a l école communale ne peut exercer sa fonction habituelle de conseiller pour les jeunes que nous sommes ...
Notre seule distraction la relève de la garde ... une guérite est installée entre le café Ferté et le marchand de primeurs espagnol Bujosa Avec mon ami Achille nous imitons le pas de l'oie mais nos facéties irritent notre garde champêtre
Sees est alors une orstkommandantur
Le mot désigne à la fois les services de commandement, le bâtiment où ils sont regroupés et le territoire concerné. Au cours des deux guerres mondiales , la Kommandantur était un commandement militaire local, chargé de l'administration du territoire qu'elle occupait
Une sentinelle bloque l entrée du chantier au pied de la cathédrale et nous fait comprendre par la manière forte que l accés nous ést interdit Mon ami F se souviendra longtemps d une volée de bois vert administrée par un feldwebel furieux Nous avions outrepassé nos droits.....en bombardant la guérite de la sentinelle aprés avoir amassé tous les marrons d inde de la place du Friche
Mr G..... ordinairement notre bon
Une affiche sur notre mur |
L ouvrage Chancellor de jules Verne..... le roman d aventures maritime roman initiatique, inspiré principalement par l'épisode du radeau de la Méduse survenu en 1816 attire mon attention
L'action se déroule dans le huis clos d'un navire en perdition
"Ils partirent à 151 et arrivèrent à 15… Qui connaît la véritable histoire du Radeau de la Méduse ? Peint en 1819, le chef-d'œuvre romantique de Théodore Géricault a atteint une telle renommée qu'il a depuis occulté le fait divers réel qui l'a inspiré. En juin 1816, un navire français, La méduse, quitte le port de Rochefort en direction du Sénégal. Son équipage, composé de civils, fonctionnaires, marins et soldats doit s'installer dans cette ancienne colonie restituée par l'Angleterre. Mais par la faute de la cartographie aléatoire de l'époque et de l'imprévoyance de son commandant, La Méduse s'échoue sur un banc de sable, au large de la Mauritanie. Les canots de sauvetage se révélant en nombre insuffisant, 151 passagers sont sommés de prendre place sur un radeau de fortune de 20 m sur 12, avec cinq tonneaux de vin en guise de vivres. Seuls 15 d'entre eux survivront, secourus par un autre navire français, L'argus, après 13 jours de dérive."
La lecture de cet ouvrage avait laissé en moi une part de doute , de rêve et d 'étonnement Cette histoire me semblait invraisemblableet pourtant qui aurait pensé que je serai amené à vivre dans cette région et a survoler de nombreuses fois la zone du naufrage malgré moi je me trouvais impliqué dans des recherches
relatives à cette aventure
Mon carnet de vols témoigne des nombreux vols exécutés dans cette zone de l océan atlantique au large de la Mauritanie
27 octobre 1955 Notre Sunderland Escale à Port Etienne
Arrivons de Port Lyautey( aujourdh'ui Kenitra )
Le phare Coppoloni et le cap Cansado sont en vue. Un appel de la tour de contrôle et notre hydravion se pose par un vent de sable aveuglant ,trainant un long sillage d'écume ,sur le plan d'eau de Port Etienne battu par les alizés soufflant dans la baie du Lévrier
Un groupe de boscos de la marine nationale s'agite en tous sens et nous indique l'emplacement de la bouée d'amarrage . Hydroplanage , approche prudente ,la bouée est prise sans coup férir ,par un membre de l'équipage muni d'une longue gaffe. Exercice de routine pour un équipage entrainé.
Notre
chaloupe accoste au vétuste appontement de bois , secoué par le
ressac., planté au bord d'une longue gréve blanche où des barques
délabrées et de vieux chalutiers achèvent de disparaitre,noyés par une
longue coulée de sable
Le plus étonnant lors du tour de piste avant notre amerrissage est le spectacle de la baie une main géante semble avoir semé de grandes silhouettes sombres , des épaves des épaves partout jusque dans le port .....des navires de toutes toutes sortes gisent au bord de la baie un spectacle étonnant de ce désert qui dévore tout jusqu aux navires
A chaque décollage je me poserai cette éternelle question..Pourquoi ces bateaux en plein délabrement sont ils venus mourir si loin de leur port d'attache ?
,La bouée est prise sans coup férir ,par un membre de l'équipage muni d'une longue gaffe.
Devant nous..... notre campement des années 50.....le vent et le sable |
A une vingtaine de
km au sud de Port Etienne tout au bout de la péninsule se dresse le
phare du cap blanc pointe la plus avancée du continent saharien
avant l' infléchissement de la côte vers le sud repère essentiel aux
navigateurs
C est ce cap qu 'a manqué la méduse dans la nuit du
1er au 2 juillet 1816
Au delà 100 km plus bas s 'étend un vaste
traquenard;..... des milliers de km 2 d un banc de sable a peine immergé
que les navires doivent à tout prix contourner par le large
Au cours de nos missions sur Port Etienne de 1955 à 1957 J’ai donc survolé comme beaucoup d autres la Mauritanie ,ses plages désertes , ses dunes , ses massifs rocheux et enfin les bancs d Arguin …Il m’était donc difficile de rester indifférent à la tragédie de cette frégate disparue dans la région au siécle dernier …..la Méduse tragédie reprise par les écrivains de l époque Et pourtant chaque jour en cours de vol ‘ aucun membre de l équipage ne se posait la question ignorant le drame qui s était déroulé le siécle précédent au large de cette région désertique
Notre Sunderland amarré à la bouée
Notre Sunderland amarré à la bouée
Frontiére Mauritanie Rio de Oro La sentinelle espagnole souhaite poser pour la photo |
Assailli par les mouettes ....! |
Les maures nous invitent sous leur tente pour un thé fort et sucré |
Seul sur la planéte ! |
Squelette de chameau !!!!! |
Pécheurs irraguiens |
Notre Survol journalier du Cap Blanc, promontoire rocheux et désolé sur fond de brume la baie du Lévrier Plus
désolé ,.plus stérile encore que le reste de la côte ... Pas le moindre
buisson sur la côte sablonneuse ,pas le moindre relief que l'homme est
en droit d'attendre du plus aride des paysages ..et pourtant c'est le plus surprenant refuge d'oiseaux marins de la planète ....mais c’est là aussi que nous réalisons entre deux vols les plus belles pêches en espérant que les requins ne viendront pas troubler notre quiétude de pêcheur amateur
Distinguer en dessous de nous l’emplacement approximatif du naufrage c ‘était rechercher une aiguille dans une botte de foin…
L'écran radar fourmille d'une multitude de points brillants.. image PPI ;;; ce sont des flottilles de chalutiers canariens et des bancs de poissons.. masses compactes et phosphorescentes qui se déplacent à fleur d'eau prés de la surface .... au milieu d’un « retour de mer »qui noie véritablement l’écran
En survolant ce lieu désertique ,de notre couche de nuages il nous est facile de distinguer sans efforts cette eau d'un vert profond qui s'éclairçit lors de la présence d'un banc de sable effleurant la surface de l'eau C'est en effet le fameux banc d'Arguin,
un immense banc immergé ,une plate forme sous marine située bien au
large constamment recouverte d'eau... Une immensité d'eau de faible profondeur à différents endroits cachant comme on le sait … un gigantesque piège aux marins non informés ..Ce sont les bancs de sable ….’C est là que la Méduse s’échoua un beau jour de 1816
Le privilége de survoler cette région et de découvrir sous un ciel limpide les bancs d’Arguin ,incite inévitablement à vouloir évoquer et comprendre les causes de ce drame
Inexpérience du capitaine ou cartes mal renseignées ? Le sujet a été largement traité !
Nous tentons quand même quelques approches radar ;;; Ne serait ce que pour évaluer le point de ce naufrage célébre ,mais rien ce jour ,ne dissipera la part de mystere qui enveloppe cette disparition Face a cette terre aride la frégate s'est choisie la plus austère des tombes , « les bancs d’Arguin » un immense plateau à fleur d'eau ,vaste banc de sable ….qui émerge à marée basse ... quelque part au sud du cap Blanc par le travers de l'ile Tidra
Curieux
j’étudie le sujet et je constate que la derniére expédition permettant d
identifier l’emplacement du naufrage doit remonter aux environs de 1930 ?je quitterai donc la Mauritanie sans avoir eu le privilége exceptionnel de survoler l endroit précis du naufrage
Donc il ne reste plus qu’ à rever ! et de songer aux faibles moyens dont nous disposions pour détecter l’épave du Noroit disparu dans le lac de Bizerte ,deux années auparavant …
Notons la position exacte du naufrage en 1816 que nous survolions pratiquement chaque jour dans le cadre de nos missions
20 degrés de latitude nord 17 degrés west par le travers de l ile Tidra ( 5 metres d'immersion environ 100 miles au sud de Port Etienne ( Nouadhibou) notre base d hydravion Sunderland
20 degrés de latitude nord 17 degrés west par le travers de l ile Tidra ( 5 metres d'immersion environ 100 miles au sud de Port Etienne ( Nouadhibou) notre base d hydravion Sunderland
Sunderland ...décollage !!!! |
Recherches de l 'épave de la méduse ( suite )
Une seconde campagne en 1961 1963 permet de compléter les connaissances du banc d’Arguin … mais pas de trace de l’épave
Dix ans plus tard ,nouvelle déception …
La réponse je la trouverai 50 années plus tard ….lors de la lecture de l’ouvrage d un remarquable explorateur des fonds marins jean yves Blot
Découverte de l’épave en 1980 .donc 25 ans aprés notre séjour à Port Etienne
Toutefois l’intérêt et la curiosité
persistait grâce à un homme qui se passionnait depuis de longues années
pour la frégate disparue , le professeur Théodore Monod dont les travaux lui valaient une renommée mondiale dans la connaissance du grand désert saharien
La solution définitive va finalement résulter de sa rencontre avec un jeune archéologue plein d’énergie et d’enthousiasme Jean –Yves Blot
Je fais reference à son ouvrage « Chronique d’un naufrage ordinaire «publié en 1980
Dans le cadre des moyens de recherches,
l’exploration aérienne , le sonar que l on utilise dans nos escadrilles
,les sondeur à sédiments , le scanner à infra rouges apparaissaient
d’emblée inutilisables
Restait le magnétometre à protons mis
au point pendant la seconde guerre mondiale lors de la recherche d’un
moyen de détection des sous marins en plongée et qui devait permettre de
déceler les parties métalliques issues de l’épave et réparties sur une
centaine de metres carrés
La chance sourit enfin à l’expédition ,
une anomalie magnétique de 1000 gammas est repérée puis confirmée (
reference faite à l ouvrage de jean yves Blot) Deux plongeurs confirment
la présence d’une épave et revenus à la surface annoncent la présence sur
le fond de canons de fer et de clous de cuivre L’enthousiasme est grand
…. ce ne peut être que la Méduse
Jean yves Blot plonge à son tour dans une eau opaque et glauque La visibilité ne dépasse pas 1 mètre 50 et la profondeur est limitée à 5 ou 6 mètres
« Quelques herbes épaisses poussent ça et
là …. une épave ancienne surgit….rongée par plus d’un siècle de séjour
sous marin Des poissons hantent le
fond …..
les minutes passent interminables;;;
Soudain une voix jaillit du haut parleur
, sa voix ressemble a un vol de perruches au dessus d ;un champ de
tournesols...
Des noms fusent ....canons de fer ,clous de
cuivre , la voix répète « c est la méduse il n 'y a pas a
tortiller c est la méduse
Nous sommes en décembre et l eau n est
certainement pas a 22degrés la Visibilité ne dépasse pas un mètre, un
mètre cinquante la profondeur n 'est que de 5 a 6 mètres,le fond est
de sable comme prévu , un morceau de métal oxydé apparaît
Au fur et a mesure de ma progression
surgit le décor habituel d une épave ancienne … une tige métallique de forte section apparaît cette tige est la verge d une
ancre, je découvre une seconde ancre posée sur le sable
En conclusion quelle que soit la vérité ,c’est l’horreur du drame du radeau mis en évidence par la réaction de l’opinion publique devant le tableau de Géricault qui retiendra l’attention .La rencontre du drame et d’une œuvre exceptionnelle exaltant et fixant l’image de ces hommes désespérés n’a pu laisser indifférents les amateurs de sensations fortes
jean yves Blot auteur de l’ouvrage aime rappeler …. « Sans le radeau …la disparition de cette frégate n’aurait été qu’un simple fait divers »
L’une des expéditions précédentes s’est elle approprié ces pieces d’or ….en toute discrétion
Une autre hypothèse inattendue …. les
barils n’auraient pas quitté le royaume le commandant du bateau aurait
mis en lieu sûr les 90000 francs or avant le départ
Le mystère reste donc entier
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