jeudi 13 août 2020

MEMOIRES sagienne des années 40

Memoire Sagienne des années 40

Radio Londres 1940 1944  La BBC ouvre ses ondes à la résistance 

L'occupation allemande de la France pendant la Seconde Guerre mondiale, souvent nommée simplement l'Occupation, commence avec l'armistice du 22 juin 1940 et s'achève avec la libération progressive du territoire à partir de juin-août 1944 en France continentale, le tout précédé par le débarquement des Alliés en Afrique du Nord française(Maroc et Algérie) en novembre 1942.
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, Le pays se alors trouve inféodé à l'Allemagne nazie. Comme tous les pays occupés, la France fait l'objet d'un pillage économique, humain, financier et même territorial (annexion de facto de l'Alsace-Moselle). Le régime de Vichy, qui s'oriente rapidement vers une politique de collaboration, soutient la politique de lutte contre la Résistance et mène de manière autonome la persécution des Juifs, puis contribue à leur déportation en Allemagne et en Pologne. Cette situation de soumission s'accentue lorsque, en novembre 1942, la zone sud est occupée, à la suite du débarquement des Alliés en Afrique du Nord française (Maroc et Algérie).



La vie en France sous l'occupation allemande se caractérise par la pénurie et par la répression.mais aussi par une réaction
Résultat de recherche d'images pour "sees place du parquet"Une amertume tenace en découvrant l’emblême de l’ennemi d’hier , flotter au vent  en haut de l’escalier de la mairie
  Ce jour je regrette de ne pouvoir utiliser le vieux kodak  familial ….par  sécurité !  , les" souris grises "( employées administratives allemandes )affairées et  hautaines se précipitent dans les escaliers de marbre de la mairie nous  ignorant totalement.Plus moyen d entrer  dans la bibliothèque !et je crois savoir que le bibliothécaire Monsieur G..... instituteur a l école communale ne peut exercer sa fonction habituelle de conseiller pour les jeunes que nous sommes ...
Notre seule distraction  la relève de la garde ...  une  guérite est  installée entre le café Ferté et le marchand de primeurs espagnol Bujosa Avec mon   ami Achille nous imitons le pas de l'oie mais  nos facéties irritent   notre garde champêtre 
Résultat de recherche d'images pour "DRAPEAU NAZI"Sées est alors une Orstkommandantur 
Le mot désigne à la fois les services de commandement, le bâtiment où ils sont regroupés et le territoire concerné. Au cours des deux guerres mondiales , la Kommandantur était un commandement militaire local, chargé de l'administration du territoire qu'elle occupait
Dans le cas présent la kommandantur est située à Alençon rue ...



Je réalisais que seule la radio anglaise avait laissé une marque indélébile de notre vie  de tous les jours durant l occupation
Combien de fois suis je passé devant ce vieux poste de TSF de couleur marron ,Des milliers de fois je l avais connu là, au méme  endroit et au gré de mes pérégrinations  dans cette maison familiale 


En fait la BBC que nous écoutions passionnément  était  à l origine d une véritable résistance , celle de la population civile  face à l occupant  

Ainsi de 1940 à 1944 dans les programmes diffusés en clair une équipe de français à Londres s' adressait quotidiennement  à ses compatriotes non seulement avec l espoir de les faire patienter mais en leur apportant une source d informations libres et authentiques
Mais aussi pour les convier à résister et pourquoi pas à soutenir les alliés dans 
l 'affrontement ultime



La radio devint alors une véritable arme de guerre et l 'arme de guerre majeure de nos alliés


C ETAIT  l oeuvre  de Churchill.... le soe  rappelons son rôle 
ref  l un des grands leader du 20 eme siecle 

Le soe est un organisme majeur qui devait frapper en territoire ennemi vite et fort Ses opérations devaient être caractérisées par la soudaineté la ruse et la souplesse et frapper l' ennemi aux défauts de sa cuirasse
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En juin 1940   LA BBC ouvre ses ondes aux français et aux premiers résistants qui ont fui l' occupation allemande 
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Radio Londres est née et va devenir le rendez vous quotidien des Français pendant 4 ans
 De Jeunes chroniqueurs ( jacques Duchesne , jean Oberlé , Pierre Bourdan ,Maurice Schumann et Pierre Dac insufflent
  un ton nouveau sur l 'antenne et inventent la radio de proximité  Résultat de recherche d'images pour "BBC RADIO LONDRES"
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Bulletins de Pierre Dac

Pierre Dac qui attaquait déjà Adolf Hitler et Joseph Goebbels dans son journal L'Os à moelle, commence à écouter les émissions françaises de la BBC à partir de 1937 Quand il entend l'appel du 18 Juin, il décide de rejoindre le général de Gaulle à Londres Lorsque les Allemands arrivent à Paris, il s'enfuit à Toulouse en zone libre et écoute Les français parlent aux français tous les soirs Son ami René Lefèvre lui suggère en décembre 1940 de rejoindre l'équipe de l'émission. En 1941, alors que la BBC examine sa candidature, il décide d'y aller sans attendre la réponse. Arrêté à Barcelone puis emprisonné, il n'arrive à destination qu'en 1943 et lit son premier texte le 30 octobre
Sa première intervention est plébiscitée par les auditeurs français contents de l'entendre à nouveau. Il prépare alors de nouveaux textes en écoutant les radios sous contrôle allemand pour se moquer des mauvaises stratégies et des défaites de l'ennemi. Il écrit aussi des textes et des chansons pour motiver la France contre l'envahisseur, avec par exemple ce quatrain sur l'air de Savez-vous planter les choux
Les agents sont des brav'gens
Quand ils aident, quand ils aident
Les agents sont des brav'gens
Quand ils aident les résistants

 La véritable Radio Paris, l'une des meilleures radios de France émet jusqu'au 17 juin 1940. L'occupant allemand, qui en a réquisitionné les locaux et le matériel, va usurper ce nom pour en faire, en zone occupée, l'outil principal de sa propagande, dès le 18 juillet 1940. Disposant de moyens financiers importants, cette radio allemande en langue française recrute de nombreux journalistes collaborationnistes et antisémites.

 Messages personnels  sketchs , chansons , blagues et publicités =
S'ouvre alors une guerre redoutable entre radio PARIS et radio Vichy
 Preuve de son succès les allemands réagissent et confisquent les postes de TSF.. l écoute devient donc clandestine et risquée                                                       



Réfugiés à Bursard depuis  le débarquement du 6 juin 44 nous cohabitions   à la mairie avec une compagnie de la Luftwaffe ;qui avait pris 
l l'initiative d installer ses batteries à Bois Roussel et dans les champs environnants  Réfugiés dans le grenier nous dormions avec mon frère parmi tous les postes de TSF rapportés par les habitants de Bursard suite à la réquisition du commandement allemand local
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 les Poste de TSF seront récupérés par les habitants après la Libération Dans le cas présent nous avions été obligés de fabriquer un poste à galéne et de brancher notre antenne sur un fil extérieur
Le problème avait été de trouver une galène chez l électricien Ipcar Place du parquet aprés multiple péripéties en cours de route 
Péripéties dues à la surveillance des routes par l 'aviation alliée et la menace d un convoi allemand servant de cible

Deux jours avant notre libération par la 2 eme  DB  les allemands firent sauter les batteries (photos abandonnées par les allemands et récupérées)




les allemands ont fait sauter les batteries



Ces missions avaient pour nom « mission Harry « et les avions Halifax appartenant au 138 et 161eme squadron de la RAF etaient spécialement adaptés à ce type de mission
On conçoit la difficulté des pilotes et navigateurs à trouver ces points précis de nuit et feux éteints
Le danger résultant de différents facteurs , la DCA et la chasse allemande ,

Fin 1942 le SOE pouvait utiliser 2 escadrilles toujours basées à Tempsford, le 138 eme squadron composé alors d’une quinzaine de Halifax et le 161 eme squadron 5 Halifax six Lysander et un Hudson

Notre objectif pour aujourd hui où nous devons larguer nos containers c’est un territoire inconnu quelque part en France ( en l’occurrence un département situé à l’intérieur des terres …..l’Orne …) ou il nous faut parachuter de nuit des containers remplis d’ armes, munitions, et médicaments ; nous n’oublions pas le colis cadeau … composé de thé, café, et cigarettes …
Un simple coin de Normandie caché aux abords d’ une sombre foret mystérieuse qu il nous faut absolument trouver… quelles que soient les conditions climatiques, les radar et les danger du ciel marqués par la chasse allemande toujours aux aguets


Ces missions avaient pour nom « mission 
Harry « et les avions Halifax appartenant au 138 et 161eme squadron de la RAF etaient spécialement adaptés à ce type de mission

On conçoit la difficulté des pilotes et navigateurs à trouver ces points précis de nuit et feux éteints
Le danger résultant de différents facteurs , la DCA et la chasse allemande ,

Fin 1942 le SOE pouvait utiliser 2 escadrilles toujours basées à Tempsford, le 138 eme squadron composé alors d’une quinzaine de Halifax et le 161 eme squadron 5 Halifax six Lysander et un Hudson








Aurélie LUNEAU   Pendant 5 années ils firent de la simple relation hertzienne un instrument de la guerre des ondes contre 
l 'ennemi commun



L 'histoire des Français et de la BBC est celle d une liaison indéfectible nouée en temps de guerre  une histoire unique entre un média et ses auditeurs en lutte contre la tyrannie nazie  pour restaurer la liberté et la démocratie

les messages secrets de la Résistance Sagienne




Je ne fais que mettre en évidence    un aspect souvent,méconnu du grand public sagien celui de la résistance locale dans notre région
Un ancien résistant sagien  comme beaucoup d 'autres ne m 'avait t il pas rappelé  " Bientot nous serons ignorés et la vie se chargera de nous faire oublier "
Ma premiére réaction avait été de lui répondre" Et bien non je profiterai de mes quelques moyens pour souligner  votre  action et rappeler la somme de courage et de volonté que vous avez déployée pour sauver l honneur de la France "
En effet j avais eu l occasion de discuter et de parler de cette période perturbée avec quelques anciens résistants pleins 
d' amertume devant l 'oubli qui les menaçait 
Rappelons les points essentiels  propres à  cette période
Résultat de recherche d'images pour "DOMINATION GERMANIQUE OCCUPATION" d 'occupation où la puissance germanique imposait sa  domination  sur toute l Europe 



Dans le cadre de cette domination l’avion et la radio  révolutionnaient les moyens d’action des belligérants de la seconde guerre mondiale ,imposant des changements fondamentaux à la nature ,au déroulement et aux formes de la lutte

 
SPECTACLE INATTENDU   UNE FANFARE ALLEMANDE PLACE DU PARQUET LES PREMIERS JOURS DE L ARRIVEE DU PREMIER REGIMENT ALLEMAND DANS NOS MURS   UN EVENEMENT QUE JE N' OUBLIERAI JAMAIS !


 PHOTOS INTERDITES  Défilé place du Parquet   juin 1940

Descendant de la route de Rouen en bicyclette venant du jardin je suis surpris de découvrir sur notre grande place devant notre magasin une fanfare prête à démontrer 
son sens de l accueil mais aussi sa volonté de faire bonne impression,,,,,, devant les visages inquiets des sagiens 




On peut dire que la BBC réglait l’ existence de la plupart des français tout au moins pour ceux qui accordaient la plus grande confiance aux alliés en écoutant les nouvelles transmises par Robert Schumann , Jean Marin , Pierre Jourdan 
.On commençait à ressentir une sorte de tressaillement aux premiers succès alliés qui commençaient à se dessiner
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Pour nous simples habitants nous étions tous à l 'écoute passionnée des ondes de la  BBC qui était devenue notre point de ralliement
Londres représentait notre  but à tous  et les  français dans un rêve  ne pensaient qu'à traverser la Manche par tous les moyens maritimes existants en dépit de la surveillance des bateaux côtiers allemands et de la Luftwaffe


Quelques uns de mes amis ayant survécu au drame de Mers el kébir échafaudaient déjà les plans de traversée de la Manche  des plus risqués malgré la rancune accumulée contre la puissance anglo saxonne

En effet





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Mers el kébir  On désigne, par cette expression, l'attaque par la Marine britannique, du 3 juillet au 6 juillet 1940, soit une semaine avant la remise des pleins pouvoir au Maréchal Pétain, d'une escadre de la Marine nationale française mouillant dans le port militaire de Mers el-Kébir (golfe d'OranAlgérie). Cette attaque a été précédée d'un ultimatum que l’amiral Somerville adressa au vice-amiral d'escadre Marcel Gensoul de livrer tous ses navires 
 ou de les saborder ou de les éloigner, avec un délai de six heures pour commencer à s'exécuter.

En 1940, la BBC ouvrait ses antennes à ceux qui refusaient la défaite.



Les forces diverses naissantes de la resistance et dispersées à travers le territoire et a l origine dénuées de moyens parvenaient  à se structurer , s' unir et se renforcer progressivement au point de devenir par la suite un élément important au sein des armées alliées

Leur rôle sera enfin déterminant pour la libération du territoire et la présence de la France à la table des vainqueurs le 8 mai 1945



https://www.herodote.net/8_mai_1945-evenement-19450507.php6 mai 2016 ... La Seconde Guerre mondiale se termine officiellement en Europe le 8 mai 1945, à 23h01 (heure allemande), au lendemain de la capitulation sans condition de l' Allemagne nazie, signée la veille à Reims. Elle laisse un bilan sans équivalent dans l'Histoire avec plus de cinquante millions de mort






Pour ce qui est de la lutte clandestine en ces premiers mois 
d' occupation une évidence s’imposait : les conquêtes techniques  constituaient des atouts aux effets incalculables .et il est bon de les rappeler 



Incontestablement la résistance française devait son existence son organisation et son développement à quelques hommes qui avaient su concevoir et réaliser une liaison quasi permanente  entre   les instances  de la défaite et de la discipline nouvelle imposée par
 l' occupation allemande
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LE  SOE

Cest Winston Churchill qui créa ce service au cours de 
l 'été 1940 en définissant ses objectifs «  mettre le FEU a 
L' EUROPE "




Cette aide  ne pouvait  être apportée que par une étroite collaboration entre le BOA (organisme de résistance local national clandestin situé en territoire occupé )et  le SOE situé à Londres  en utilisant  la voie des air radio de la BBC
 l aviation par l intermédiaire du BCRA organisme de la  France libre )situé à Londres



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La guerre des ondes s' engage
 

Ici Londres ! Les Français parlent aux Français… " En 1940, la BBC ouvre ses antennes à ceux qui refusent la défaite. Radio Londres est née et va devenir le lieu de rendez-vous quotidien des Français pendant quatre ans. De jeunes et talentueux chroniqueurs (Jacques Duchesne, Jean Oberlé, Pierre Bourdan, Jean Marin, Maurice Schumann, Pierre Dac…) insufflent un ton nouveau et inventent la radio de proximité



A  l issue de la libération  le_8 Janvier 1946 des voix célèbres de la BBC  parcoururent la ville de Gand en calèche et furent salués en héros de guerre



 "Veuillez écouter tout d'abord quelques messages personnels." Ce 14 août 1944 en début de soirée, parmi les quelques mots prononcés sur l'antenne française de la BBC, certains résonnent tout particulièrement aux oreilles de la Résistance. "Nancy a le torticolis", "le chasseur est affamé", "Gaby va se coucher dans l'herbe"...
Au total, une douzaine de messages codés annoncent pour le lendemain le débarquement des forces alliées en Provence, dont le 70e anniversaire sera célébré à Toulon le 15 août par François Hollande. Environ 450.000 hommes, dont 250.000 Français (venus majoritairement de l'armée d'Afrique) se lancent à l'assaut des défenses ennemies. Deux semaines plus tard, Toulon puis Marseille sont libérées de l'occupation allemande.
Stéphane Hessel en a écrit beaucoup
Mais tout a donc commencé par quelques messages codés, comme, deux mois plus tôt, pour le débarquement de Normandie. Le 1er juin, 161 messages sont lancés pour mettre en alerte les réseaux de résistance puis 200 autres sont diffusés le 5 juin pour demander le passage à l'action. "Les deux plus célèbres, -les sanglots longs des violons d’automne- suivi quatre jours plus tard de -bercent mon cœur d'une langueur monotone- étaient destinés au réseau de résistants Ventriloquist qui devait ainsi entamer le sabotage de voies ferrées en Normandie et Bretagne", raconte Aurélie Luneau, auteur de Radio Londres 1940-1944 : les voix de la liberté (ed. Perrin) et Je vous écris de France : lettres inédites à la BBC, (ed. l'Iconoclaste).
C'est en effet grâce aux ondes de cette station que les messages codés sont passés. "Le tout premier a été envoyé en septembre 1941 après que le colonel anglais Buckmaster a eu l'idée d'utiliser la BBC pour entrer en contact avec la Résistance", précise l'écrivain.
"Au début, les textes reprennent le format des messages personnels qui étaient adressés à leur famille par ceux qui avaient fui la France", précise Michel Augeard ("Lisette va bien", "Richard dit bonjour à ses amis", "Jean et Georges embrassent leur famille et saluent Bichette"). Ils se sont ensuite diversifiés et complexifiés, certains reprenant des poèmes (de Verlaine notamment), d'autres étant tout bonnement inventés. "Stéphane Hessel a été l'un de ceux qui en a beaucoup écrit pour le débarquement en Normandie", ajoute-t-il. Les troupes en France étaient souvent prévenues du sens des messages par des radio émetteurs (l'un des postes les plus exposés de la Résistance) qui les joignaient grâce à des messages en morse.
Environ 15.000 messages pendant la Guerre
On estime que durant la Guerre, 80% des messages diffusés étaient des messages opérationnels. "Si l’on ajoute les leurres ou les messages d’intoxication non suivis d’effet, on atteint et dépasse sans doute les 15.000 messages", précise Michel Augeard. Certains annoncent le parachutage d'un agent de la Résistance, d'autres le déclenchement d'une opération ou des mouvements de troupes.
Chaque jour, juste avant les nombreux bulletins d'information (on en compte jusqu'à douze quotidiennement), ce sont des millions de Français qui les entendent. Alors que les premiers programmes en français sont diffusés avant la guerre, c'est l'appel du Général de Gaulle, le 18 Juin 1940 qui popularise la BBC.
"Malgré l'interdiction des autorités allemandes, ils sont devenus un rendez-vous incontournable pour les 6,5 millions de Français équipés d'un poste de radio. Et comme souvent l'écoute était collective, beaucoup plus de personnes étaient touchées", explique Aurélie Luneau, selon qui Radio Londres était "une radio de l'espoir".
Les résistants n'étaient pas les seuls mobilisés par ces messages; la BBC relayait également des appels à la population civile pour qu'elle désobéisse aux ordres allemands. "C'était une manière pour la radio de transformer ses auditeurs en auxiliaires des alliés quand les Débarquements ont eu lieu", conclut l'écrivain.
Tempsford Preparation des containers d 'armes destinés à la résistance
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organisme allié et le BOA local et composé de résistants toujours 
sur le qui vive

 Des messages personnels aux appels à résister, une véritable guerre des ondes se joue face à Radio Paris (Philippe Henriot) et Radio Vichy, démagogiques,
 collaborationnistes, voire antisémites. Jusqu’au triomphe des Alliés,
                                       






                                                                                        Toute mission de lancement de containers d'armes destinés à la résistance est alors préçédée d' un message émis par la BBC 
Les Français parlent aux Français est une émission quotidienne radiophonique en français sur les ondes de la BBC (Radio Londres). Elle est diffusée dès le 14 juillet 1940 d'abord sous le titre Ici la France puis, du 6 septembre 1940 au 31 août 1944, sous son titre le plus connu.
Après la défaite française et la signature de l'armistice le général de Gaulle réfugié à Londres lance l'appel du 18 Juin pour poursuivre la bataille. Dans la foulée, une émission quotidienne, indépendante de la France libre est diffusée à partir du 14 juillet, date de la fête nationale française appelée « Ici la France » puis à partir du 6 septembre 1940 « Les Français parlent aux Français ».
Cette émission a joué un très grand rôle pour faire connaître les nouvelles du front expurgées de la propagande nazie, transmettre des messages codés à la résistance intérieure française mais aussi soutenir le moral des Français.
Les quatre premières notes de 

la Symphonie no 5 de Ludwig van Beethoven — trois notes brèves suivies d'une longue (po-po-po-pom) qui frappent, pour le compositeur, les quatre « coups du Destin » — servent d'indicatif musical de l'émission. Cet indicatif est stylisé afin de pouvoir être entendu comme la lettre V en morse •••— et interprété comme le signe de la Victoire (V for Victory)


 Des lettres inédites retrouvées dans des cartons d archives  
d' Angleterre témoignent de cette relation unique tissée entre radio Londres et ses auditeurs et nous révèlent l 'état de l opinion publique de ces français restés avides de liberté ...." sous le joug allemand " 
"Chers amis anglais merci pour le réconfort qu' apportent vos émissions
 Messieurs vous avez droit a l infinie reconnaissance des français patriotes par vos émissions quotidiennes alors que tout croulait autour de nous, vous nous avez maintenus en contact avec le monde extérieur ,vous avez été pour nous le phare qui permet aux marins  d 'éviter les écueils et indique l entrée du port ,vous avez été le guide qui soutient et réconforte 
 
En France un homme a compris la force de la radio et des mots sur le champ de bataille ...Le 18 juin le colonel de Gaulle lance sn appel a la résistance depuis un studio de la BBC  à Londres..... .la guerre des ondes sengage                                                         

 On ne peut échapper aux nouvelles locales et surtout les mettre en application mais.....Nous somme tous  plantés sur la BBC 
 
 S 'ouvre alors une guerre redoutable contre radio Paris ou radio Vichy et la participation de jeunes et talentueux chroniqueurs insufflant un ton nouveau sur l antenne et inventant la radio de proximité avec messages personnels

Le conditionnement des livraisons

Selon les besoins, les dotations d' armes et de  matériels divers sont conditionnées dans des containers  de différents formats et dans des paquets.
 Il existe plusieurs types de dotations conditionnées en containers utilisées selon les besoins




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L'organisation de la réception des containers

 d armes destinés à la résistance















Les opérations sont en principe effectuées dans les périodes de pleine lune pour obtenir une visibilité optimale. Elles sont donc programmées pour les lunes mensuelles. L'amélioration des moyens de communication évoquée au paragraphe précédent permet de décupler le nombre de parachutages.Résultat de recherche d'images pour "clair de lune"

Par exemple le son percutant de la BBC précèdé de son entrée en matiére caractéristique.... le son répété de la 2eme symphonie de Beethoven ......qu il nous faut étouffer pour ne pas attirer les soupçons des clients attendant dans le salon de mon pére

Parmi eux des civils de notre connaissance mais aussi des militaires allemands indifférents ou soupçonneux prêts à intervenir pour nous faire confisquer notre valeureux poste de TSF

Un alsacien eut toutefois la bonne idée de nous prévenir que le son de notre fidéle TSF franchissait le mur du salon.... donc prudence !
Le son de la BBC est tellement caractéristique ;;
Il est notre espoir..... D autant plus que l espoir réside.... Churchill affirme son autorité et son courage et nous ne pouvons qu ,espérer

Certains allemands sont venus dans le salon  se reposer échappant ainsi aux corvées journaliéres ,d autres essaient d'entamer une conversation

Quelques  métres  séparaient notre salle a manger cuisine , du salon où le valeureux poste de TSF trônait sur son étagére Quelques alertes toutefois ....

  Dans le salon un soldat allemand flaire les odeurs de cuisine ,il longe le couloir et surgit alors que nous sommes tous attablés juste le temps de couper l émission de la BBC .Débraillé… sa gaucherie dénonçe une origine campagnarde , qui contraste comme une injure à la wehrmacht,
à la discipline prussienne et l’impassiblité nazie
Ce soldat semble aussi étranger que possible à la guerre , un ennemi de la violence , le membre le plus inoffensif de l’armée allemande nous montrant toutes ses photos de famille Il semble plutôt avoir envie de s’attendrir sur tout ce qui est étranger à l’armée …..la nature , les arbres et les fleurs plutôt que les péripéties de la guerre 
Les photos circulent de main en main ,… on les examine avec une politesse distraite mais l’attitude de ce soldat nous surprend … nous qui avons plutôt l’habitude d’affronter l’arrogance ou l’impassibilité de nos occupants  il ne se préoccupe pas le moins du monde de notre poste dont
 l aiguille est restée plantée sur la longueur d ondes de la BBC et diffuse à haute voix les derniéres  nouvelles de Londres
Le soir nous prendrons l habitude de modifier régulièrement son réglage .... par précaution .....et de revenir sur radio Paris .......Radio cité" ,les enfants de la chapelle"  etc...

De temps à autre un feldgendarme inquiet de la discipline de ses compatriotes jette un coup 
d' oeil inquisiteur dans le salon Non chacun son tour ! et nous de notre côté nous n éprouvons pas la moindre crainte affichant toutefois une certaine prudence

  Avec mon frére on traque ardemment le pissenlit dans les champs car bien sûr on élève des lapins domiciliés chez le père Juglet dans les vieux bâtiments face a notre héros Conté   Nous avions découvert un gisement inépuisable prés du calvaire route de Rouen

Mais notre préoccupation il faut le dire.... c est la BBC malgré la moulinette et le bruit de fond permanent crées par le brouillage





D 'autant plus que en 1935, une nouvelle station privée avait  fait son apparition, sous le nom de Radio Cité. Dirigée par Marcel Bleustein Blanchet une jeune et dynamique équipe de journalistes, d'animateurs et de vedettes va inventer la radio moderne. Le financement est assuré par la publicité. C'est une époque très fertile  au cours de laquelle de jeunes talents comme Charles Trenet et Edith Piaf, entre autres, seront révélés .L'arrivée en direct des étapes du Tour de France, la retransmission des tournois de tennis, les chansonniers, les radio crochets  les feuilletons sont des innovations datant de cette époque.
La belle aventure des radios privées s'achève en 1940. Un décret du gouvernement de Vichy établit un monopole d' État. Durant quatre longues années ce sera l'heure de la radio de propagande. 
L' écoute de la radio anglaise, la B.B.C., brouillée par les autorités est formellement interdite. Elle diffuse cependant la célèbre ritournelle " Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand ...''que Pierre Dac répète comme une litanie

Mais au delà de cette litanie on ne peut échapper a la diffusion nocturne des messages secrets destinés à la résistance les contacts par radio s 'établissent entre les membres du BCRA
organisme allié et le BOA local et composé de résistants toujours sur le qui vive 

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Des équipages héroiques décollant de Tempsford ( sud de Cambridge) s'engagent dans une lutte sans merci 
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Leur but apporter des armes à la résistance quel que soit le temps , la distance, les conditions , l opposition

Résultat de recherche d'images pour "TEMPSFORD"

Résultat de recherche d'images pour "mission soe" Témoignage d un pilote du SOE décollant de Tempsford      destination ....la France     "  Nous volons feux éteints nous survolons de nuit les villes, les campagnes, les mers a la merci du chasseur de nuit de la luftwaffe et de laDCA à la recherche des feux balisés par les résistants et généralement  situés dans des lieux forestiers



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Décollant de Tempsford
Deux heures de vol... suffisaient aux "avions lançeurs "ayant pour objectif un parachutage dans notre département





Résultat de recherche d'images pour "avions halifax" 





Un comité de réception courageux vigilant, prêt à tout, caché sous les ombrages attend,… guettant désespérément 
l’arrivée de l avion lanceur de containers sur le terrain balisé, quel que soient l’heure de la nuit, la température, le brouillard, la pluie, la neige, les rafales de vent et redoutant l'irruption d'une patrouille 

 "  Notre objectif pour aujourd hui où nous devons larguer nos containers c’est un territoire inconnu quelque part en France ( en l’occurrence un département situé à l’intérieur des terres …..l’Orne …) ou il nous faut parachuter de nuit des containers remplis d’ armes, munitions, et médicaments ; nous n’oublions pas le colis cadeau … composé de thé, café, et cigarettes …
Un simple coin de Normandie caché aux abords d’ une sombre foret mystérieuse qu il nous faut absolument trouver… quelles que soient les conditions climatiques, les radar et les danger du ciel marqués par la chasse allemande toujours aux aguets"
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Ces missions avaient pour nom « mission Harry « et les avions Halifax appartenant au 138 et 16(ème squadron de la RAF etaient spécialement adaptés à ce type de mission
On conçoit la difficulté des pilotes et navigateurs à trouver ces points précis de nuit et feux éteints
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Fin 1942 le SOE pouvait utiliser 2 escadrilles toujours basées à Tempsford, le 138 eme squadron composé alors d’une quinzaine de Halifax et le 161 eme squadron 5 Halifax six Lysander et un Hudson
feldgendarmerie ou d 'une patrouille allemande

Témoignage d un membre de l 'équipage

Nos repéres .......par nuit noire
en Vol de nuit.....et  feux éteints L 'équipage composé
d 'aviateurs chevronnés a la  recherche du terrain balisé devait prendre en compte  par exemple les différents types de repères au sol en énumérant leurs avantages et leurs pièges 

 
 Balises dissimulées dans la verdure d ' une forêt

Commençons  par  énumérer les points de repère permettant au pilote allié et à l' équipage d une dizaine 
d hommes de s 'orienter avec précision de nuit au dessus d une campagne déserte mais pleine de dangers a la merci d' une batterie de DCA ennemie

 
l 'eau  
Résultat de recherche d'images pour "RIVIERES" Toujours plus facile a repérer que n importe quel autre élément ... Même si la nuit est profonde un point d 'eau  est facile à repérer dés lors qu'il  se trouve entre vous et la source de lumiére
Lorsque la lumière est diffusée par les nuages on peut voir l'eau a grande distance,
Au delà de la visibilité de tous les éléments susceptibles de les aider  l'eau reste le meilleurs repère sauf si on parle  bien sûr de  la côte et des grands fleuves qui sillonnent la région
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Bois  et forêts

Les grandes forêts, elles sont d'excellents repères,pour l équipage a la recherche  des feux balisés Les bois peuvent être particulièrement identifiés lorsque vous arrivez aux abords de votre zone de lancement en  comparaison par exemple d 'une  photo  aérienne représentant la région


Voies ferrées 

Résultat de recherche d'images pour "VOIES FERREES" Comme l 'eau les rails brillent lorsque ils se trouvent entre vous et la lune

 





routes  
une grande route nationale bordée de peupliers et coupant le paysage peut vous être très utile pour vérifier votre itinéraire
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 Localités importantes  tout ce qui ressemble à une grande ville ou un centre industriel doit être évité en raison de la présence possible d' une DCA 
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Une ville est aussi bien caractérisée par les forêts qui l'entourent et 
d 'autres points caractéristiques que le pilote ou le navigateur ont pris le soin de noter
 Notons en passant la difficulté a identifier un terrain balisé en plaine et quelquefois en pleine forêt                   


Lysander

j'ai  rappelé sommairement les précautions prescrites par Hugh Verity avec lequel j'ai communiqué durant quelques années On peut considérer que les recommandations succinctes  ci dessus relatives aux points de repère concernent aussi bien les pilotes de bombardiers du SOE ( Halifax Lancaster  Liberator ) que les pilotes de Lysander ayant pour tache d ' acheminer et de récupérer des agents secrets sur le territoire national 
Plusieurs personnalités appartenant a la résistance     furent ainsi  conduits de nuit en Grande Bretagne ou déposés sur le territoire national sur  des  terrains dont les noms et les emplacements sont  gardés secret 

                          Les pilotes de Lysander Hugh Verity 2 eme gauche
           
Quelques noms de personnalités transportées clandestinement de nuit par Lysander.....on peut dire au nez et à la barbe  des allemands
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François Mitterand
Christian Pineau       Avion  collé dans la boue  17 minutes
P Brossolette
D' astier de la Vigerie
jean Moulin      General Delestraint executé en déportation
Claude de Baissac
Noor inayat khan  agent secret  exécutée dans les prisons allemandes
Vic Gerson
Duthilleul
Equipages évadés
Gal de lattre de Tassigny
Vincent Auriol
Gaston Deferre
Francois Mitterand
6 aviateurs britanniques
Violette Szabo
Clouet des perruches(organisateur des missions boa et bcradans l orne )


Résultat de recherche d'images pour "feldgendarme"La menace sur le terrain de reception des containers  c 'etait  la feldgendarmerie
Aprés connaissance du message secret diffusé par la BBC
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Une équipe de patriotes décidés   se rendait  au point  de largage prévu en empruntant des chemins forestiers ou de campagne 
 Les chiens aboient à leur passage ,laissant derrière eux une piste sonore qui indique une présence dans des lieux supposés déserts  à cette heure de la nuit  ? 
La situation la  plus probable était l'interception des membres du comité de réception par  la feldgendarmerie 
Résultat de recherche d'images pour "BARRAGE FELDGENDARMERIE"c est la raison pour laquelle certains se faisaient fabriquer  de faux permis de chasse ou médicaux qui permettaient ainsi  de circuler après le couvre feu
 Chacun d'eux avait imaginé une histoire en cas de rencontre d une patrouille allemande ce qui peut paraitre difficile à comprendre si l'on veut se faire une idée des dangers générés par la lutte clandestine Affrontement contre un ennemi intraitable et sans pitié et s 'opposant à la lutte que nous menons sans répit dans la clandestinité la plus totale 


De nombreux  dangers   difficiles à éviter alors que nous combattons sans armes...  armes que nous devons fournir  a ceux qui en manquent  dans la lutte  ouverte contre l'occupant 

.Ces hommes les résistants sans armes qui ont  consenti au sacrifice de leur vie de lutter contre un ennemi intraitable
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 Interventions des résistants du département


  Date 9  10 Avril 1944  Terrain "Aurore"Haras des Rouges Terres  mission Harry 28 B 
Présence du BOA local
Message secret   BBC " un nouveau jour s' annonce "
15 containers et des paquets 

deux agents sont parachutés  Tracteur et Sarcloir ( René Carel et ....)

Les containers contenant les èquipements de transmission radio  atterrissent sur la "dropping zone "prévue mais pour des raisons inconnues les deux agents de la France libre sont parachutés hors de la zone et atterrissent a proximité du 
moulin d 'Escures soit pratiquement à deux kilometres a l'ouest de Sées 

Heureusement deux résistants   les récupèrent et les guident rue saint Martin au no 30  demeure de Edouard Cercueil

Clouet des perruches le DMR s' insurge contre cette erreur de l 'équipage du  bombardier 

Ce parachutage présente une certaine importance dans la mesure où la totalité du chargement est destiné au 
radio Wallon présent a Saint Marcel aux cotés de Edouard Paysant ( ref a " l espoir des ténèbres  Parachutages sous l occupation " par Michel Pichard coordinateur national du BOA )                 

 Nous sommes début Avril et la documentation fait état de contacts permanents entre les différents membres Edouard Paysant    Marie Croisé ,et le radio Wallon en attente de ce matériel indispensable aux échanges radio avec l'aviation alliée dans le cadre de l 'opération du débarquement 

Le Halifax survole la zone prescrite du haras des rouges terres et définie par les coordonnées 
d 'usage  largue 15 containers et des paquets 


  Le parachutage se déroule dans les meilleures conditions dans la nuit du 9au 10 avril 1944soit moins de deux mois avant le débarquement )
Le Halifax a décollé de Tempsford et les rèsistants sont fidèles au rendez vous
On note la présence sur les lieux du parachutage   de Edouard Cercueil ;;et de son équipe ;;;;;chargés de la récupération du matériel , Hommes courageux entre tous conscients de l importance capitale de leur tâche a laquelle ils sont habitués






         uissante et inestimable aux groupes de résistants héroiques issus de nos villes et nos campagnes


Résultat de recherche d'images pour "dieppe débarquement"  en cours











  Date 9  10 Avril 1944  Terrain "Aurore" Haras des Rouges Terres  mission Harry 28 B 
Présence du BOA local
Message secret   BBC " un nouveau jour s' annonce "
15 containers et des paquets 
deux agents sont parachutés  Tracteur et Sarcloir ( René Carel et ....)

Les containers contenant les èquipements de transmission radio  atterrissent sur la "dropping zone "prévue mais pour des raisons inconnues les deux agents de la France libre sont parachutés hors de la zone et atterrissent a proximité du moulin 
d 'Escures soit pratiquement à deux kilometres a l'ouest de Sées entrainant une protestation de clouet des perruches  le dmr 

Heureusement deux résistants   les récupèrent et les guident rue saint Martin au no 30  demeure de Edouard Cercueil

Clouet des perruches le DMR s' insurge contre cette erreur de l 'équipage du  bombardier 

Ce parachutage présente une certaine importance dans la mesure où la totalité du chargement est destiné au 
radio Wallon présent a Saint Marcel aux cotés de Edouard Paysant ( ref a " l espoir des ténèbres  Parachutages sous l occupation " par Michel Pichard coordinateur national du BOA )                 

 Nous sommes début Avril et la documentation fait état de contacts permanents entre les différents membres Edouard Paysant    Marie Croisé ,et le radio Wallon en attente de ce matériel indispensable aux échanges radio avec l'aviation alliée dans le cadre de l 'opération du débarquement 

Le Halifax survole la zone prescrite du haras des rouges terres et définie par les coordonnées 
d 'usage  largue 15 containers et des paquets 


  Le parachutage se déroule dans les meilleures conditions dans la nuit du 9au 10 avril 1944soit moins de deux mois avant le débarquement )
Le Halifax a décollé de Tempsford et les rèsistants sont fidèles au rendez vous
On note la présence sur les lieux du parachutage   de Edouard Cercueil ;;et de son équipe ;;;;;chargés de la récupération du matériel , hommes courageux entre tous conscients de l importance capitale de leur tâche a laquelle ils sont habitués


  

Comment circuler la nuit en  silence  aprés l'heure d'interdiction imposée par le couvre feu ? 
ces terrains selectionnés portaientlesnoms de


e ,ces hommes dont la volonté et l'équilibre sont  mis à l'épreuve 24 heures sur 24 
mais aussi grâce à l héroisme d hommes et de femmes qui sur le sol national ont organisé dans des conditions difficiles et périlleuses atterrissages , décollages et parachutages clandestins indispensables aux déplacement des hommes responsables et ainsi qu' au soutien logistique et financier des combattants de l ombre 
Ces operations ne pouvaient se réaliser qu 'à la faveur du clair de lune  

















Mais parlons de l'équipage du bombardier SOE



 Les équipages  du SOE
Rappelons que le ciel de nuit est une occasion d’affronter pour les lourds bombardiers ….. les rapides chasseurs de la Luftwaffe



Chasseur de nuit Fockewulf
Témoignage d' un pilote du SOE



"Cette bonne terre de France si attirante mais inhospitalière il nous faut la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle arriére les profondeurs de la nuit "..equipage composé de dix hommes de nationalités souvent différentes Britannique, Canadiens, australiens ,néo zélandais , polonais
« Chaque sortie dure plus de sept heures, des heures d’un vol angoissant dans la solitude nocturne, passées a survoler la mer toujours hostile et la terre ennemie, à surveiller un vide que peut a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin, a scruter un néant que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel éclatement de la flak _ »








Bombardier lançeur de containers









La navigation relative a la recherche d un terrain balisé  par une nuit de pleine lune ,feux éteints présentait des difficultés toutes particulières pour 'l 'équipage en mission spéciale, qui pour mener sa tache à bien ,devait être capable de repérer avec la plus grande précision dans la nuit noire  une cible minuscule mal définie après avoir volé  pendant des heures au dessus du territoire ennemi"




Nos résistants  ou comités de réception  avaient ordre de choisir des sites aisément repérables du ciel mais pour de multiples raisons cela n'était pas toujours chose possible et l' avion ayant enfin trouvé  sa zone  de largage devait parfois chercher encore ........longuement les lumières destinées à le guider et qui pouvaient etre cachées par  un bois ou les versants d une vallée


Le navigateur du bombardier  devait souvent recourir à la lecture des cartes et a la navigation a l'estime ce qui exigeait du pilote qu'il vole a basse altitude au dessus de la campagne

terrain balisé par la resistance



 La tache des comités de réception de la résistance était quelquefois hérissée de difficultés  et souvent encore plus compliquée après le lancement des  containers  d'armes  sur  le  terrain choisi et ayant fait l'objet  d'un message  secret a la radio
Les résistants  devaient éclairer et surveiller la zone  identifiée par un nom de code
  Exemples
Aurore ( Rouges terres ) Lapin( Mortrée ) Orage ( Macé ) Eclair ( Tanville) Grêle ( Echauffour ) Ilot ( Le sap) Levite ( Ranes ) etc...









Radio londres 1940 1944 les voix de la liberté










Le risque d 'attirer l'attention au sol grandissait a chaque minute passée par  l appareil  dans le voisinage d'une campagne tranquille Des le milieu de la guerre ,les allemands s'étaient équipés de radar permettant de détecter et donc   d intercepter les avions en vol ou en cours de recherche du terrain
Résultat de recherche d'images pour "containers d armes soe parachutages"Inutile de dire qu'un bombardier lourd occupé à larguer du materiel ,volant ailerons baissés juste au dessus de la vitesse minimale de sustentation et dont l'équipage  avait l'attention attirée  pour tout ce qui se  passait en dessous de lui ,constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible rêvée



Chasseur de nuit Fockewulf
Par  la suite en combinant Euréka  en vol et S phone au sol il semblait possible de ne plus se laisser arrêter par des nuages ou des bancs de brume pour déterminer  plus rapidement l'emplacement de la DZ( dropping zone)

La cause plus probable d'incident était en fait  

l interception des  membres du comité de réception par la feldgendarmerie,c' est la raison pour laquelle les resistants  se faisaient volontiers fabriquer un faux permis de garde chasse ou de médecin qui permettait de circuler après le couvre feu

Le dixième des échecs nocturnes était dû
d' après les pilotes a des erreurs de navigation Ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,,situation due quelquefois a des problèmes techniques ,quelquefois marquée par l 'absence  du  comité  de réception pour des raisons indépendantes de sa  volonté
Des accidents exceptionnels  pouvaient survenir ,ainsi sur le terrain .x. dans notre département c est un Dornier de la Luftwaffe qui survint à la place  de l 'avion allié attendu et qui mitrailla les hommes  rassemblés au  sol causant quelques  dégâts parmi  les troupeaux d'animaux Une vache fut tuée et comme par hasard 
c 'était d ' après le fermier la plus belle du troupeau ...

Même si l'avion et le comité de réception  arrivaient tous deux au bon endroit au bon moment le parachutage pouvait lui même poser problème , seuls les pilotes les plus expérimentés savaient  évaluer avec précision leur altitude   Si l'avion volait trop bas les colis risquaient de se détériorer  et les hommes de se blesser ,  Trop haut et un coup de vent suffisait a disperser les containers dans la nature et hors de portée







































































  Traduction de  son  article issu de "  we landed by moonlight"
édité dans les  années 50
"la nuit du 16 au 17 Aout 1943  Je me dirigeai vers Couture sur  loire ;;;;entre Sées et 'Alençon  j ai eu une expérience pénible a 22;25 toutefois exceptionnelle  sur  les routes de France , Juste un  mile devant moi, je vis un avion en flammes victime sans aucun doute  d'un chasseur allemand   Dans la lueur des flammes j'espérai découvrir un parachute  mais rien .....j 'avais un paquet a délivrer à Dericourt ..."
le lysander



Aprés quelques recherches sur les documents en ma possession       je lui précisais que cet avion en flammes  rencontré lors de sa  mission en cours était un Lancaster de la RAF touché lors  d'un  raid sur Turin (  ref à bomber command losses de la RAF ( wr chorley )edition 1943

NOTE adressée à HUGH VERITY concernant le Lancaster tombé au Chenay dans la nuit du 16 au 17 aout 1943

Stèle Lancaster II DS684 KO-M Chenay Sarthe (72)Squadron Leader John Russell Watson - Pilot
 

Sergeant Adrian Bernard Heyes - Flight Engineer of Birmingham
 

Sergeant Walter Bell Pettet - Wireless Operator/Air Gunner of Edinburgh
 

Sergeant Charles Edward Brook - Bomb Aimer of Boldon Colliery, County Durham
 

Sergeant Richard Clifford - Mid Upper Gunner
 

Sergeant Stanley Eastwood - Rear Gunner

De Tempsford aérodrome secret (sud ouest de Cambridge ) deux heures de vol suffisaient a un bombardier spécialement modifié et adapté aux parachutages de nuit  pour lancer ses containeurs sur la DZ ( dropping zone ) préparée par les résistants

Fin fevrier 1943  Premier parachutage ans l' orne    BOA 

Etaient présents Bob, figaro ,( noms de code,? )Granger  Denormandie ( Macé ), Lefévre de chailloué , Cosnard de Belfonds

l 'adjudant Thual et le gendarme Collet ces deux gendarmes appartenant a la brigade de Sées







"
le chlorate fortifie les dents " Tel est le message diffusé par la BBC; Message uniquement compris et assimilé par les résistants en attente de cette intervention planifiée par Londres le soe et les groupes de résistance locaux

 Premier lieu de lancement  Saint Leonard des parcs  prés du Haras des rouges terres Nom du terrain  AURORE
On note la présence de deux gendarmes lors de ce lancement

Notons que la brigade sagienne paiera un lourd tribu

Quatre gendarmes seront déportés à Ellrich  .....un seul reviendra de cet enfer
Pendant l'Occupation, les missions de la gendarmerie sont commandées par le gouvernement de Vichy et par l'occupant. Des gendarmes participent ainsi à la déportation des Juifs et à l'arrestation des réfractaires au service du travail obligatoire. 
D'autres choisissent la voie de la Résistance et combattent pour la libération du pays, seuls ou en unités constituées (groupements Daucourt et Thiolet notamment).
Structure traditionnelle ou pas, le travail de la gendarmerie 
s avére aussi ingrat que délicat 
  Les brigades doivent surveiller ,protéger ,arrêter , signaler et tout cela contre leur gré , à la merci des menaces et des représailles  de l occupant








Second parachutage   a cette date    4 tonne d'armes seront  entreposées dans le clocher de l église de Goulet  Un dépôt a été constitué à Prépotin dans le  Perche Publié il y a 28th November 2015 par roger corn
  Deux agents secrets a Sées
 Le terrain choisi pour le parachutage des deux agents de la France Libre est donc " le Haras des Rouges Terres " situé a l'est de Sées( carte ci dessous).....
  Le parachutage se déroule  dans la nuit du 9 au 10 avril 1944 
Le Halifax a décollé de Tempsford ......,survole Londres souvent dans le brouillard ... les résistants sont fidéles au rendez vous malgré le couvre feu imposé par les allemands 
On note la présence sur les lieux du parachutage de Edouard Cercueil ;;;;;;; hommes courageux entre tous ,conscients de l importance  tâche périlleuse a laquelle ils sont habitués

Des la reception du message de la BBC un nouveau jour 
s annonce " le Halifax survole la zone prescrite et définie par les coordonnées d' usage  largue 15 containers et des paquets
 Ce message diffusé sur la fréquence de la BBC....Seuls les résistants concernés par le but de la mission en comprennent la signification 
Dans le cas présent il s agit du largage de matériel radio destiné  au radio" Wallon "et à Edouard Paysant présents à   Saint Marcel    en attente de ce précieux matériel qui leur permettra de rester en contact avec l aviation alliée 

Le haras des Rouges Terres l objectif du parachutage  est situé à 10 km est nord est de Sées





























Deux agents secrets a Sées


















































« Le premier parachutage dans l'Orne eut lieu sur le terrain du Vieux Montmerrei le chef de terrain était Chevreuil de Mortrée. Je l'ai rejoins à 22 heures avec son équipe composée d'une dizaine d'hommes de Mortrée dont le brigadier de gendarmerie.  Vers minuit l'avion est apparu et  nous a lâché des colis 12 containers, 11 d'armes contenant deux FM, des mitraillettes Sten, des pistolets et des munitions plus le colis spécial contenant tabac cigarettes et thé » 
L'équipe Tessier de Tanville (le pére « le sanglier »  et ses deux fils surnommés « les marcassins ») parcourut de longues randonnées en forêt, dormant à proximité des lieux de parachutages dans des conditions extrêmement précaires, bravant les intempéries mais surtout la menace permanente des patrouilles allemandes conscientes de la présence de ces réseaux clandestins. Les équipes de réception, dés la récupération au sol des précieux containers,  dissimulaient provisoirement les objets tant attendus dans les buissons, sous une couche de feuilles mortes ou de fougères ou au creux d'un fossé.  Une véritable existence d'homme des bois...

Encore fallait il un moyen de transport approprié et une cache adaptée pour conserver en toute sécurité ce matériel facilement repérable.  
Avions ravitailleur de maquis abattus en cours de mission dans le département de l'Orne, avant et après le débarquement du 6 Juin 1944.
 En général, ces avions britanniques étaient lourdement chargés et le fait de voler à basse altitude représentait un handicap certain.LES PARACHUTAGES DANS L'ORNE
Le 12 Août 1943, un  Halifax du 138 eme Squadron basé à Temsford , en mission SOE, touché par la flak en volant à une altitude de 500 mètres, s'abattait vers 23.30 heures dans un herbage en bordure Est du bois du Frileux, commune d'Ecorcei   (Orne).
L'avion ravitailleur de maquis préparait un lancer de parachutes pour le réseau clandestin Spruce 20 /21. Deux aviateurs Foster et Cameron furent tués et inhumés au cimetière d'Ecorcei,  trois
 aviateurs grièvement brûlés se rendront  aux allemands après s'être réfugiés au château des Graviers. Deux autres, Scott et Trusty, réussissent à s'échapper vers le village des Genettes puis vers Moulin la Marche.
Concernant un Halifax de la RAF du même Squadron, chargé également d'une mission de parachutages, un témoin se souvient le 17 Août 1943, avoir vu un avion pris dans les projecteurs de la Flak d'Aube Saint Esprit  "Celui-ci volait si bas que l'on apercevait les hommes à bord ". L'avion toucha la ligne à haute tension, explosa puis s'écrasa sur la commune d'Aube, prés du lieu dit "Les vallées ". Des explosions s'en suivirent pendant plusieurs heures. L'appareil transportait des munitions et des pigeons voyageurs destinés au maquis dans le cadre d'une opération du réseau.Le pilote Norman Hayter de nationalité australienne et quatre aviateurs anglais furent tués sur le coup.  Les deux survivants, les Sgt WS Davies et JA Hutchinson décédèrent de leurs brûlures et seront inhumés au cimetière de Bernay.En 1944 plusieurs bombes tombèrent à l'endroit du crash. Elles visaient certainement la batterie allemande située à proximité.
Les américains des "Carpetbaggers"  sont venus à la rescousse. Le 5 Avril 1944, un Liberator du  801 BG / 406 BS touché par la DCA de Berniéres le Patry (Calvados) s'abattait au lieu dit  "Les Haieries" ou "Anfernel" (3 kilomètres au nord ouest de Tinchebray). Ce bombardier de  l'USAF en mission SOE avait décollé de Harrington à 22 heures pour ravitailler le maquis de Sainte Marguerite. Six membres d'équipage seront tués lors du crash et  inhumés à Truttemer le grand. Le lieutenant Kalbfleisch rescapé témoigne "Nous volions à 300 mètres d'altitude à la recherche des feux posés par le réseau de résistance lorsqu'un obus a touché le compartiment du navigateur. A 150 mètres, nous avons sauté et l'appareil s'est écrasé aussitôt après. Les allemands nous ont tiré dessus pendant que nous descendions. Je n'ai pas eu le temps de cacher mon parachute et je l'ai jeté dans une rivière proche"Le sergent Porter autre rescapé est tombé à proximité des batteries de DCA allemandes "J'ai passé une haie, je l'ai suivie en courant en passant prés de plusieurs pièces de DCA à ma gauche et à ma droite... évitant ainsi de justesse ceux en fait qui nous avaient abattus"
Le 11 Avril 1944 vers 23h15, un Halifax en mission de ravitaillement des maquis de la région touché par la DCA,  passait en flammes au dessus du bourg de la petite Savetiére (Commune de Sainte Gauburge) en éclairant les maisons d'une immense lueur. Ses moteurs tournant à plein  régime, il s'écrasait à environ 200 mètres de la route de Paris. On retrouvera dans les débris une grande quantité de produits pharmaceutiques, postes radio, destinés au maquis. Les huit membres de l'équipage Anglais et Canadiens sont enterrés à Saint Hilaire sur Rille prés de Aube (Orne).
Dans la nuit du 9 au 10 Mai 1944 un short Stirling du 90 eme Squadron basé à Tudenham, Suffolk, est touché par la batterie de Berniéres le Patry et s'écrase vers  23H45 à Saint Jean des Bois (Tinchebray). Trois hommes d'équipage sont cachés dans la forêt de Gers (Témoignage de André Rougeyron) et ravitaillés par un cultivateur Henri Durand habitant les Gériers. "Nous partons pour la forêt et après plusieurs appels découvrons trois gaillards bizarrement accoutrés s'approchant craintivement". Il s'agissait de Ph. Green, Royston John et de Charles Potten. "Par la suite, j'apprends que le docteur Ledos a été arrêté, et je demande à Bourgoin d' abriter mes pensionnaires à l'Ermitage". Green témoigne "C'était mon 31 eme vol et nous avions pour mission de lâcher armes et approvisionnement sur un terrain situé dans le sud de la France. Nous devions effectuer ce trajet en respectant un horaire rigoureux, franchir la côte immédiatement après le crépuscule et au retour, être hors de France avant l'aurore. Nous volions prés du sol sans avoir éveillé exagérément les défenses allemandes. Nous avons été touchés par la DCA (Il s agissait de la DCA de Berniéres le Patry ). Moteur tribord en feu, moteur bâbord hors d'usage. Trop bas, nous ne pouvions sauter en parachute. Il fallait donc s'écraser avec la machine... L'un après l'autre, nous sommes sortis dans l'herbe longue et drue, une bonne terre de France ferme et sûre" témoignera l'un des rescapés.
Témoignage personnel:
Le 16 Juillet 1944, alors que nous étions réfugiés à Bursard, nous apprenons qu'un bombardier venait de s'écraser de nuit prés de Larré au lieu dit "La Chouannerie". C'était un Halifax qui, dans le cadre d'une mission SOE, devait larguer ses parachutes sur le terrain "Goudron" situé prés de Radon en bordure de la forêt d'Ecouves. Mais les allemands avaient semble t il déplacé les feux de balisage. L'avion trompé ne put éviter la Flak. Les munitions stockées à bord explosèrent une grande partie de la nuit.Nous trouverons dans la forêt un poste émetteur certainement destiné au réseau de résistance local. 

Rappelons quelques messages diffusés par la BBC parmi tant d'heures d'écoute mais généralement vers 19 heures et destinés aux résistants de notre région.  Chaque français rempli d'espoir les écoutait avec attention mais sans pouvoir deviner leur signification :

"ICI LONDRES, LES FRANCAIS PARLENT AUX FRANCAIS"...
"Chaque tiroir a sa clé"
"Noémie a un bouquet de violettes"
"Elle a cueilli de pleins paniers de fraises"
"Nous aimons le civet"
Qui ne connaît pas au moins quelques-uns de ces messages ? Derrière une phrase amusante ou bizarre se cachait souvent une grave décision: la préparation d'un atterrissage, la réception de matériels ou d'hommes parachutés, ou même l'organisation d'opérations de guérilla...
Dans notre département Edouard Paysant fut le chef de cette organisation dénommée le BOA et créée par Londres... "je suis fier de l'avoir connu" Sa silhouette d'homme tranquille, présente aux abords du terrain de sport des Ormeaux, ne pouvait me laisser soupçonner une telle responsabilité, lourde de dangers, à la merci de trahisons inattendues ou de bavardages imprudents. C'est en Aout 1943 lors de son départ précipité de notre région que j'ai mesuré l'importance et l'efficacité de son œuvre.Les terrains sélectionnés et acceptés par Londres étaient soigneusement préparés avant de demander une opération aérienne, qu'elle soit de parachutage ou d'atterrissage. Il fallait d'abord rechercher l'endroit où elle pourrait être effectuée avec le maximum de chances de réussite et la plus grande sécurité possible pour les hommes du comité de réception. Les normes exigées de ce que l'on appelait «le terrain» variaient selon le genre d'opération auquel il était destiné ( voir ci après ).
Extrait de « Clandestinités » de Andre Mazeline.« l'âme du BOA fut Edouard Paysant (pseudo Dominique Tinchebray) de Sées à qui Robert Aubin confia ce service en mars1943 »E. Paysant déploya une activité inlassable. il sacrifia tout à la cause qu'il servait. Son dévouement, son audace, son allant, firent l'admiration de ceux qui le connurent. Il forçait l'estime et l'affection par ses qualités d'homme qui égalaient ses vertus de chef.
Dans le département, il prospecta et fit homologuer une vingtaine de terrains, recruta leur chef et leurs équipes, organisa le service de liaison par radio avec Londres par courrier avec Paris, dirigea les premières réceptions d'armes et de matériel, assura le sauvetage et la protection d'aviateurs alliés abattus, le camouflage des réfractaires. Toutes les formes de résistance l'intéressaient, il ne s'accordait aucun loisir, aucun répit. Sa Simca bien connue des initiés sillonnait en tous sens le département.C'est à la suite du sauvetage particulièrement audacieux des rescapés d'une forteresse volante de l'USAAF (Deux victimes, six évadés, deux prisonniers) abattue aux environs de Belfonds à la Pilliére le 4 juillet 1943, qu'il fut recherché par la gestapo avant de prendre différents postes de responsabilité dans le nord et la Bretagne. Il disparut, Victime des géorgiens de l'armée Vlassof.

La recherche de terrains était confiée en principe aux responsables départementaux. les emplacements possibles leur étaient signalés la plupart du temps par les unités de résistance locales. Dans la recherche de ces terrains Il était toujours  préférable de trouver une grande étendue. Les alentours devaient être assez dégagés pour faciliter la recherche des containers ou paquets parfois dispersés sur une grande distance, ce que ne favorisait pas le choix d'une forêt attenante.  Pas d'arbustes trop hauts qui pourraient cacher les lumières du balisage. Il était souvent nécessaire que le terrain soit éloigné non seulement de toute présence de miliciens, d'allemands susceptibles d'intervenir rapidement mais plus généralement de toute habitation, à moins que les habitants soient bien connus comme sympathisants et qu'il n'exista aucun risque de dénonciation ou de bavardage.
 

Recherche du terrain par l'avion lanceur de containers

Un bombardier quadrimoteur occupé à larguer des containers et qui rôde au dessus de la campagne pour rechercher le terrain désigné après un échange de messages codés  repasse souvent plusieurs fois au même endroit. Ailerons baissés, à la limite de la vitesse minimale de sustentation, l'avion descend à 150 mètres pour lâcher ses parachutes. L'équipage du bombardier, concentré dans sa tâche périlleuse et dont le regard scrute le sol avec une grande attention, remet ses moteurs à plein régime pour reprendre de l'altitude souvent au dernier moment. Ce type d'opération fait beaucoup de bruit dans le silence de la nuit et dans une campagne endormie, obstruée par les nuages, la brume ou la pluie. Cette opération  constitue en fait une cible de choix du point de vue de la chasse allemande, malgré la présence de la pleine lune. Il y eut bien sûr des échecs... erreur de navigation, incident mécanique, absence du réseau de résistance pour des raisons indépendantes de leur volonté, terrain invisible, la météo...Trop bas les colis risquaient de s'abimer au contact du sol. Trop haut, disperses par le vent et quelquefois hors de portée des résistants, les colis étaient alors ramassés par les allemands ou des mains étrangères.

Les terrains :  Aurore, Godet lapin, Eclair Goudron, Orage et d'autres encore   environnant notre ville seront le théâtre de parachutages très risqués,de containers  recueillis par des hommes défiant tous les dangers.On peut malheureusement citer plusieurs parachutages qui se sont très mal terminés dans notre région, au Merlerault par exemple, où  plusieurs membres du comité de réception furent arrêtes et déportés, victimes de dénonciations

Deux agents secrets en mission, parachutés au haras des Rouges Terres avec un lot important de containers, purent transmettre leurs messages d'un refuge provisoire chez M. Cercueil, rue saint martin à Sées. Rapidement détectés par les camions gonio allemands, camions mobiles spécialement équipés pour la détection des émetteurs clandestins,  les deux agents secrets purent s'esquiver dans la campagne environnante dissimulés sous des bottes de paille. 

"Ce fut une guerre de la nuit faite d'organisation persévérante et de travail ingrat, de résolution méthodique et de mauvaises surprises, de complicités multiples  et d'ingéniosité constante, de coups de chances et d'avatars imprévus, d'héroïsme et de trahison, de succès et de défaillances jusqu'à ce que, prés bien des sacrifices, sonne enfin l'heure de la libération"
François Bédarida (institut d'histoire du temps présent)




 Un lecteur
PascalPosté le samedi 01 octobre 2011 20:23
Les aviateurs alliés ont payés un lourd tribu dans ces missions de parachutage, et peu d'ouvrages en parlent mais il faut garder à l'esprit que c'est grâce a eux que les maquis ont été armés. Ces missions surtout de nuit étaient extrêmement dangereuses et voler à basse altitude sans visibilité demandait une bonne dose de courage. Certains équipages ont
disparu et parfois ont retrouve des restes au hasard de travaux. Ce fut le cas dans les années 80, où un bombardier britannique fut découvert dans la région de Sainte-Mère-Eglise pendant des travaux d'élargissement d'une rivière. Seul le pilote était resté à bord, tous les autres membres de l'équipage avaient sauté en parachute et furent recueillis dont un par la résistance et les autres tombés dans les environs de Carentan par les Américains.
 Le pilote Robert J. Sarvis était Missing in action (porté disparu) depuis plus de quarante ans et fut inhumé au cimetière de Colleville-sur-Mer. Un bel article qui rend

LES MALGRES EUX

Contexte historique[modifier | modifier le code]

L’Alsace (moins l'arrondissement de Belfort), une partie de la Lorraine — le département de la Moselle dans ses limites actuelles — et quelques villages du département des Vosges furent cédées à l'Empire allemand au Traité de Francfort, après la défaite française de 1871. Les populations de ces contrées qui n'ont pas manifesté le choix de partir pour ne pas devenir Allemands se sont ainsi retrouvées sujets de l'Empereur germanique et soumises aux obligations et usages des ressortissants du nouveau Reich. Les jeunes hommes durent accomplir leur service militaire et tous ces soldats Alsaciens-Lorrains ont été mobilisés - au sein des armées de l'empire germanique - durant la Première Guerre mondiale. Entre 1914 et 1918, environ 18 000 Alsaciens-mosellans "réfractaires" choisissent de quitter leurs familles pour aller s'engager dans l'armée française1,b, alors que 380 000 conscrits Alsaciens et Lorrains partent servir l'Allemagne et le Kaiserc,2. Cette mobilisation au début de la 1re guerre mondiale se fait globalement sans heurt : les jeunes générations n'ayant jamais connu la France et se considérant comme citoyens allemands3. On le voit dans l’article en allemand Ich bin ein Kriegskind du pasteur Jean-Jacques Reutenauer, né en 1952. Son grand-père lui ayant dit quand il était encore tout jeune : « Si en 1917 les Américains n’étaient pas venus, nous n’aurions pas perdu la guerre ! », l’enfant répondit : « Mais, grand-père, la guerre c’est bien nous qui l’avons gagnée ! – Tu es trop jeune pour comprendre. »4. A la fin de la guerre, en 1918, après 4 ans de dictature militaire, de brimades et de destructions volontaires, la population d'Alsace Moselle n'éprouve plus la moindre sympathie pour l'Allemagne et fait le dos rond en espérant une paix prochaine3.
Le problème est radicalement différent en 1942, tant sur le plan sociologique, que sur le plan juridique. D'un point de vue humain, les jeunes appelés Alsaciens et Mosellans ne sont pas nés Allemands ; ils sont majoritairement restés « Français de cœur » et n'ont pour la plupart pas opté pour obtenir la nationalité allemande, qui leur a été octroyée d'office au nom du Volkstum5. D'un point de vue légal, l’annexion de facto des trois départements français par l'Allemagne nazie n'a pas été ratifiée par le droit international6 ni d’ailleurs par aucun traité entre la France de Vichy et l’Allemagne ; c’est ce que précise le 3 septembre 1940 une protestation du général Huntziger au général von Stulpnagel, président de la commission allemande d’armistice. Il y est bien dit : « C’est avec la France entière, dans ses frontières de l’état de 1939, que l’Allemagne a signé la Convention du 22 juin » et on rappelle que cette Convention avait précisé « que le Gouvernement français avait le droit d’administrer les territoires occupés et non occupés, sans limitation territoriale aucune »7. « Dès l'été 1940, écrit Bernard Vogler, l'attitude des catholiques est quasi-unanime dans le refus, qui ne fait que s'accentuer durant les quatre années, soit une attitude totalement différente de leurs coreligionnaires sous le régime de Vichy […] En été 1940 la grande majorité des protestants s'imaginent que ce sont les mêmes Allemands que ceux d'avant 1918. Aussi ce malentendu initial favorise un certain nombre de ralliements […] Mais cette attitude initiale est rapidement balayée : en l'espace de six mois on passe de la confiance à l'amertume de la parole trahie. »8
Bien que le terme « malgré-nous » apparaisse déjà en 1920, après la Première Guerre mondiale, lorsque des associations d'anciens combattants alsaciens et lorrains de la Grande Guerre emploient cette formule pour mettre en avant le fait qu'ils avaient dû se battre « malgré eux » dans l'armée allemande contre la France9,10, les premiers véritables « malgré-nous » ont été incorporés de force par l'armée allemande à partir d'août 194211.

Stèle des malgré-nous à la gare de Strasbourg-Cronenbourg.
Quand l'armistice du 22 juin 1940 est signé, le cas de l'Alsace et de la Moselle n'est pas évoqué12. Ce territoire reste donc juridiquement français, bien qu'il fasse partie de la zone militairement occupée par l'Allemagne.
Le régime nazi l'annexe de fait au territoire allemand, par un décret du  signé par le Führer Adolf Hitler qui en interdit la publication13.
Le gouvernement de Vichy se borne à des notes de protestation adressées aux autorités allemandes de la commission de Wiesbaden, mais sans les rendre publiques, craignant les réactions allemandes : « Vous comprenez, disait en aout 1942 le maréchal Pétain à Robert Sérot, député de la Moselle, les Allemands sont des sadiques qui nous broieront si, actuellement nous faisons un geste. »14. D’ailleurs ces notes restaient toujours sans réponses15.
Le bruit se répand alors qu'une clause secrète avait de nouveau livré l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne, à cette différence près que les trois ex-départements français ne formaient plus une entité propre, comme c'était le cas lors la précédente annexion. Le Bas-Rhin (Strasbourg qui redevient Straßburg) et le Haut-Rhin (ColmarMulhouse - qui redevient Mülhausen) sont ainsi rattachés au pays de Bade (Gau Baden-Elsaß), tandis que la Moselle (MetzThionville - qui redevient Diedenhofen -, Sarreguemines - qui redevient Saargemünd) devient un CdZ-Gebiet (une division administrative territoriale de l'Allemagne nazie) officiellement rattachée à la Sarre (Gau Westmark) le 30 novembre 194016.

Chronologie des faits[modifier | modifier le code]

Jusqu'en août 1942 cependant, si on multiplia les organisations paramilitaires, où la population, les jeunes surtout, était obligée de s'inscrire, on s'abstint de l'ultime transgression juridique, la mobilisation obligatoire dans l'armée allemande. Mieux encore, l'Allemagne proclamait qu'elle n'avait pas besoin des Alsaciens-Mosellans pour gagner la guerre, qu'elle espérait bientôt terminée et victorieuse. « Nous n'avons pas besoin des Alsaciens pour gagner la guerre, disait un orateur de la propagande, mais c'est pour l'honneur de votre pays que nous tenons à vous avoir dans nos rangs »17. Les services de Goebbels n'en firent pas moins une propagande active pour inciter les jeunes Alsaciens et Mosellans à s'engager, mais sans le moindre résultat. Seuls les fils des fonctionnaires allemands présents semblent avoir répondu à l'appel, mais ils furent moins d'un millier pour les deux départements alsaciens18. Le gauleiter Robert Wagner, qui était responsable de l'Alsace, était persuadé que ceux qu'il considérait comme des frères de race nouvellement reconquis entendraient vite l'appel de leur sang et se sentiraient rapidement allemands ; constatant le nombre infime d'engagés volontaires, il conclut — non sans cynisme — que les jeunes hésitaient à entrer dans l'armée allemande « par peur de leur famille » et qu'ils seraient heureux de s'y voir forcés19. Au printemps 1942, à Vinnitsa, il persuada Adolf Hitler, au début fort réticent, d'introduire le service militaire obligatoire en Alsace, ce qui fut fait officiellement le .

Josef Bürckel, gauleiter du Gau Westmark.
De son côté, le gauleiter Josef Bürckel, responsable de la Moselle annexée, avait promulgué l'ordonnance instituant le service militaire obligatoire pour les Mosellans dès le 19 août 1942. Il promulgua, dix jours plus tard, une seconde ordonnance portant sur l'octroi de la nationalité allemande aux Mosellans, qui rendit aussitôt applicable cette incorporation de force en Moselle.
En 1942, l'armée de Vichy démobilisa une grande partie des soldats du contingent qui avaient été maintenus sous les drapeaux depuis le début la guerre mais, dès 1940, les Alsaciens-Lorrains avaient été autorisés à quitter l'armée française. Ceux qui n'ont pas profité de cet "avantage" ont pu rester dans l'armée française, et ensuite rejoindre les forces françaises libres. D'où, chez certains, un sentiment de supériorité vis-à-vis des autres soldats français, de l'intérieur: "Nous sommes plus français que vous". En revanche, ceux qui ont demandé à être démobilisés pour rentrer chez eux en croyant naïvement qu'on allait les laissez tranquillement cultiver leurs champs, se sont vu dire à leur arrivée par l'armée d'occupation: "puisque vous n'êtes pas français, donc vous êtes allemands" (da du nicht französisch bist, bist du deutsch) et sont devenus des "malgré-nous".
Bürckel déclara, non sans hypocrisie, que les Mosellans qui ne se sentaient pas allemands pouvaient demander, avant le , à être expulsés vers la France. Le nombre de demandes fut tel que Bürckel se rétracta aussitôt, annonçant que les déportations se feraient non vers la France mais vers la Pologne et que les réfractaires au service militaire seraient envoyés en camp de concentration20.
Le gauleiter Wagner, qui sentait bien l'illégalité d'une telle décision, déclara le 23 septembre :
« Nous vivons dans un temps de grande révolution : avec lui s'effondrent également les concepts juridiques qui étaient valables dans le passé »
21. Et le 21 juin 1943 :
« Ce n'est pas mon intention de justifier juridiquement cette mesure si incisive dans la vie de l'Alsace. Il n'y a aucune raison de faire cela. Chaque décision que le Troisième Reich Grand-Reich-Allemand prend à ce sujet est appuyée par le droit formel et réel et est inattaquable. »
Le service militaire, en temps de guerre, équivalait à être incorporé et à participer aux combats. La plupart des malgré-nous furent affectés dans la Wehrmacht, mais de nombreuses classes furent versées d'autorité dans la Waffen-SS. Certains ont été incorporés directement dans les Waffen-SSd, mais d'autres ont d'abord été incorporés dans des unités de la Wehrmacht, l'armée régulière, avant d'être rattachés ultérieurement à des divisions de Waffen-SSe. La décision d'incorporer de force des Alsaciens, des Mosellans, des Luxembourgeois et des Belges dans les Waffen-SS s'explique par le fait que les divisions de la Waffen-SS, dites « troupes d'élite », comptaient une forte proportion de pertes lors des combats. Dans son journal, courageusement tenu en français pendant l’occupation allemande, Marie-Joseph Bopp parle d’un collègue mobilisé et versé d’office dans les SS malgré ses efforts. On lui donne cette raison : c’est que « les cadres de la Waffen-SS sont vides, il faut absolument qu'ils soient remplis, d'ailleurs la visite médicale n'est que de pure formalité ». Et puis « on sait très bien que les Russes n'épargnent aucun soldat qui porte l'uniforme de la SS détestée et qui d'ailleurs porte, en haut du bras droit, le signe de son groupe sanguin (qu'on ne marque pas chez les autres soldats). Tous les SS faits prisonniers seront tués. »23. On veut ainsi dissuader les jeunes gens de déserter.
Finalement, 100 000 Alsaciens et 30 000 Mosellans se retrouvèrent, principalement sur le front de l'Est, à combattre l'armée de Joseph Staline. Ils furent pour la plupart internés à Tambov, en Russie, en 1945. Nombre d'entre eux ont cependant vécu les combats en Normandie, comme les « malgré-nous » de la 2e division SS Das Reich, dans la poche de Falaise. Beaucoup de jeunes gens avaient moins de dix-huit, voire dix-sept ans. Parmi les rares qui ont pu déserter, ou se rendre aux Alliés occidentaux, certains se sont enrôlés dans les FFI ou dans l'Armée française de la Libération. En juillet 1944, les Soviétiques relâchèrent 1 500 malgré-nous prisonniers à Tambov ; ceux-ci furent transférés à Alger pour être incorporés dans l'armée de la France libre24.

Le cas des officiers de réserve[modifier | modifier le code]

Jusqu’en 1944, cependant, les Allemands n’osèrent pas mobiliser les officiers de réserve, mais Bopp écrit le 20 janvier :
« On croit que très prochainement les Allemands appelleront sous leurs drapeaux les Alsaciens officiers de réserve dans l'armée française. Jusqu'à présent, on ne les avait pas inquiétés »25.
Une première alerte a lieu à la fin de 1943 puisque nous lisons chez Bopp à la date du 22 décembre :
« On me certifie d'une source très sure que les Allemands préparent la liste des officiers de réserve alsaciens dont la plupart, prisonniers de guerre, avaient signé une déclaration qu'ils sont de sang germanique et qui, pour cette raison, ont été renvoyés dans leur province. Ils ne sont pas inquiétés par une mobilisation de leurs classes. Mais on veut éviter des troubles en cas de débarquement des Alliés en France ».
Mais la situation est en fait beaucoup plus grave et le 14 février il écrit effectivement :
« Une nouvelle sensationnelle a éclaté comme une bombe : tous les officiers de réserve français seront mobilisés dans la Waffen-SS, car, dans cette armée, la discipline sera plus sévère et on pourra mieux les contrôler et surveiller »26.
Et, moins d’une semaine après :
« Aujourd'hui, une quarantaine d'anciens officiers de réserve ont dû se présenter à la visite médicale pour la Waffen-SS. À Strasbourg, la visite avait déjà eu lieu. Là, c'était un général qui les a reçus. Il voulut leur faire un discours, mais il fut plusieurs fois interrompu. On lui demandait sur quel droit se basait la Wehrmacht pour mobiliser des officiers alsaciens qui avaient été dans l'armée française. Réponse : les lois internationales ne nous permettent pas d'enrôler des officiers ayant appartenu à une autre nation. Aussi observons-nous la loi. Vous ne serez pas mobilisés dans la Wehrmacht, mais bien dans la Waffen-SS, car les lois internationales ne parlent pas d'elle. Puis, il leur affirme que ceux qui entreraient comme volontaires garderaient le rang qu'ils avaient eu dans leur ancienne armée. Pour cela, ils n'avaient qu'à signer un papier ! Silence complet ! Aucun ne se présente. Puis le général leur dit: « Bon. Mais chacun de vous donnera son curriculum vitae. » Également, refus général. Sur cela, le général disparait et la visite médicale commence ».
Les récalcitrants sont envoyés au camp de Cernay mais là encore on tente de les convaincre. Le 9 juin,
« Un Alsacien, ancien officier français, qui est dans le camp de Saint-André près de Cernay vient d'écrire à sa famille qu'il y a quelques jours, le commandant du camp SS avait réuni pour un appel tous les anciens officiers. II arrive avec un lieutenant-colonel et un commandant, les deux en uniforme SS. Le commandant du camp s'adresse aux Alsaciens : «Je vous présente deux officiers supérieurs français qui, eux, ont compris les nécessités de l'heure et qui, en bons Européens, mettent leur épée au service de l'Allemagne. Si des Français de l'Intérieur font cela, vous, Alsaciens de race germanique, vous devrez imiter leur exemple. Ceux qui seront donc volontaires pour la guerre devront s'avancer. » Silence général. Aucun des Alsaciens ne bouge. Ils regardent fixement et avec mépris les deux Français devant eux, pâles comme la mort. Après l'attente d'une minute, le commandant allemand renvoie les Alsaciens »27.

Désertion et captivité[modifier | modifier le code]

Certains malgré-nous ont déserté pour rejoindre la Résistance ou la Suisse, mais leurs familles furent parfois déportées dans des camps de travail comme celui de Schirmeck ou de concentration comme celui de Natzwiller-Struthof, tous deux situés en France alors annexée. Ce fut notamment le cas de 123 habitants de Longeville-lès-Saint-Avold, parents de réfractaires, envoyés d’abord au camp de Woippy, un camp de répression près de Metz, puis en camp de concentration28. L'application stricte de la Sippenhaftung, induisant la responsabilité collective de la famille (et du clan) en cas de délit, menaçait directement la famille des insoumis qui pouvait être transplantée dans un pays de l'Est, en Silésie par exemple. En outre leurs biens étaient confisqués. Cette pratique obligea donc la plupart des conscrits, non seulement à entrer dans l'armée allemande, mais aussi à y rester. Certains le faisaient pourtant avec l’intention de se rendre sur le front russe, mais les chances de réussite étaient minces. Pour éviter des mutineries, l'Allemagne nazie avait pris soin de ne pas former d’unités exclusivement composées de conscrits du Luxembourg, d’Alsace ou de Moselle. Isolés dans des unités composées majoritairement d’Allemands, les malgré-nous devaient se plier à une discipline de fer, dans une armée où l’esprit de corps laissait peu de place aux écarts de conduite. Parmi ceux qui choisirent tout de même de déserter devant l'ennemi, certains furent repris et exécutés, sans autre forme de procès, comme « traîtres à la Patrie allemande ».
Le simple soupçon d’avoir déserté pouvait avoir des conséquences tragiques pour la famille, on lit dans le journal de Marie-Joseph Bopp29 :
« On ne cherche maintenant pas seulement les familles de ceux qui ont un fils en France ou en Suisse, mais aussi les parents des soldats portés disparus et qu'on soupçonne d'avoir déserté. Ainsi, à Kaysersberg, on a expulsé la famille Wilhelm, dont le fils avait été signalé comme disparu. Tous leurs biens ont été confisqués. Or, à peine la famille avait été installée à Breslau qu'elle reçoit la nouvelle officielle que le fils était mort des blessures de guerre dans un hôpital allemand ! La famille put rentrer à Kaysersberg, mais tous ses biens avaient disparu. On lui a bien versé une petite somme pour la dédommager, mais elle ne peut rien acheter avec cet argent. Ah, mourir pour notre Führer ! »
Sur le front occidental, certains malgré-nous se rendirent à l’armée américaine après avoir déserté, pensant se rendre aux libérateurs de la France. Ils déchantèrent rapidement en comprenant qu’ils étaient considérés, non comme des insoumis, mais comme des déserteurs de l’armée allemande. Ils furent envoyés dans des camps dans l'ouest de la France, aux côtés de prisonniers allemands qui ne cachaient pas leur mépris pour ces « traîtres à la patrie ». À l’humiliation de la double défaite, celle de la France de 1940 et celle de l’Allemagne de 1944, s’ajoutait l’humiliation de la double trahison supposée, celle de la France de De Gaulle et celle de l’Allemagne de Hitler30. Quand ils en avaient la possibilité, ils tentaient de venir au secours de leurs compatriotes français31.
Sur le front de l'Est, beaucoup d'incorporés de force furent fait prisonniers par l'armée soviétique durant la débâcle allemande. Ils connurent, comme les militaires de l'Axe, les camps de détention soviétiques. Le plus connu est le camp de Tambov, qui regroupa une grande partie des prisonniers Alsaciens et Mosellans11.
D'autres décidèrent de déserter la Wehrmacht pour se rendre à l'Armée rouge et ainsi, en tant que Français, rejoindre le général de Gaulle et la France libre. Les Soviétiques n'avaient, dans leur grande majorité, pas connaissance du drame de ces Alsaciens et Mosellans. Beaucoup furent donc considérés comme des déserteurs, ou des espions, et donc fusillés, victimes d'une double méprise32. Les autres ont été déportés au camp de Tambov, après un passage dans les mines de charbon de Karaganda. Dans un compte rendu du colloque de Hambourg sur le retour des prisonniers de guerre après 194533 on peut lire :
« Les Alsaciens en uniforme allemand furent concentrés dans le camp de Tambov et subirent le sort de tous les prisonniers de la Wehrmacht, avec des conditions de vie très dures, un taux de mortalité élevé et des campagnes de rééducation antifasciste. Libérée en grande majorité durant l'automne 1945, une partie des « Malgré-nous » passe pourtant plusieurs années supplémentaires en captivité. Accusés de crimes de guerre par les Soviétiques, ils se sentent trahis par la France Libre, et utilisés comme monnaie d'échange dans les négociations diplomatiques. Certains iront jusqu'à évoquer l'intervention de dirigeants communistes français afin de retarder leur retour, tant le témoignage de leur expérience ternirait l'image de l'Union soviétique. »
À Tambov, les conditions de détention étaient en effet effroyables : « Une soupe claire et 600 grammes de pain noir presque immangeable constituent la ration journalière (…) On estime qu’environ un homme sur deux mourait à Tambov après une durée moyenne d’internement inférieure à quatre mois »34.
Le dernier malgré-nous libéré fut Jean-Jacques Remetter, un vannier, retourné chez lui en 195535.

Retour en France[modifier | modifier le code]


Monument en hommage aux malgré-nous dans le canton d'Obernai (Bas-Rhin).
Une fois la guerre terminée, les malgré-nous ont été considérés par certains comme des traîtres, voire comme des sympathisants nazis. Beaucoup d'entre eux ont subi l'épuration, comme les collaborateurs, ainsi que les collaboratrices ayant eu des relations avec l'occupant allemand36.
Ils ont été fortement attaqués par les militants du Parti communiste français, pour leurs dénonciations de la situation dans les camps d'internement soviétiques, et pour leurs témoignages sur les conditions de vie et de la guerre à l'Est.
Les choses pouvaient mieux se passer si les malgré-nous tombaient sur un officier informé de la situation. Par exemple, l'un d’eux ayant demandé aux Anglais l'envoi de 300 SS allemands pour travailler dans les mines comprend qu’ils lui ont envoyé trois cents Alsaciens : « "Eh bien, mes enfants, leur dit-il, vous aurez une grande chance grâce à ces cochons d'Anglais. Je vous enverrai immédiatement au bureau de rapatriement de Lille". Alors il leur fait servir un excellent repas, puis les fait conduire à Lille où ils sont très bien reçus. Chacun reçoit 1 000 francs37, un complet neuf. Très heureux, tous peuvent rentrer dans leurs foyers »38.

Crimes de guerre[modifier | modifier le code]

La division de Waffen-SS Das Reich est responsable du massacre d'Oradour-sur-Glane durant lequel le village a été détruit, ses habitants ainsi que les évacués de la Moselle annexée qui y avaient trouvé refuge ont été massacrés. Elle comptait dans ses rangs treize Alsaciens incorporés de force, obligés de servir le Troisième Reich sous peine de représailles39 et un engagé volontaire, Georges René Boos. Lors du procès du massacre, tenu à Bordeaux en 1953, les accusés ont reconnu les faits. Le procès se déroula dans une ambiance extrêmement tendue, entre les Limousins et l'opinion publique alsacienne. À l'issue du procès le , les treize malgré-nous furent condamnés aux travaux forcés, alors que l'engagé volontaire fut condamné à mort. Les treize condamnés aux travaux forcés furent amnistiés par la loi du 20 février 195340, qui amnistiait les crimes ayant pu être commis par des malgré-nous41.
Cette condamnation surprend certains auteurs. Dans son ouvrage, Frédéric Stroh met en évidence les contradictions des jugements des tribunaux lors des procès d'après-guerre : au procès de Nuremberg, l'incorporation de force est condamnée, mais lors des procès de Rastatt, les juges qui ont le plus souvent condamné à mort les réfractaires à l'incorporation de force, sont relaxés, car « la nationalité allemande et le service obligatoire avait été décrétés en Allemagne » ; et lors du procès de Bordeaux, un des attendus du jugement stipule que « les incorporés de force devaient s'extraire des unités allemandes »42.

Bilan humain et commémorations[modifier | modifier le code]

L'Alsace et la Moselle occupées ont fourni 1 % du contingent total des forces armées allemandes, soit 134 000 hommes, dont 103 000 Alsaciens et 31 000 Mosellans. Parmi les 134 000 hommes qui furent appelés par le Troisième Reich, environ 30 % furent tués ou portés disparus, 30 000 blessés et 10 000 invalides43.
Il est particulièrement malaisé de déterminer combien de malgré-nous sont morts au front et combien sont décédés à la suite de leur captivité dans les camps soviétiques. L'historien Régis Baty avance cependant les chiffres suivants : 24 000 morts au front et 16 000 en captivité soviétique ou yougoslave (en Croatie alliée des Nazis au camp de Jasenovac, les Serbes étant opposés à Hitler), dont peut-être entre 3 000 et 6 000 morts au seul camp de Tambov, ainsi 40 000 ne sont pas rentrés à l'issue de la guerre. Certaines bourgades furent particulièrement éprouvées : la seule petite ville alors occupée de L'Hôpital, en Moselle, compta près de 72 jeunes malgré-nous tombés ou disparus pendant le conflit44 Selon les historiens Alfred Wahl et Jean-Claude Richez, professeurs à l'université de Metz, « la Seconde Guerre mondiale a finalement coûté la vie à plus de 35 000 Alsaciens (combattants de 1939-1940, incorporés de force, résistants, déportés, victimes civiles lors des combats et des bombardements de 1940 puis de 1944-1945), soit 3,5 % de la population. Les autres départements ne déplorèrent que 1,5 % de pertes »45.
Depuis 1945, les Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans l'armée allemande bénéficient des mêmes droits que les combattants ayant servi dans les formations de l'armée française, durant la Seconde Guerre mondiale46 ; ceci dans un geste de réconciliation franco-allemand47.

Le , toutes les églises d'Alsace o

Contexte historique[modifier | modifier le code]

L’Alsace (moins l'arrondissement de Belfort), une partie de la Lorraine — le département de la Moselle dans ses limites actuelles — et quelques villages du département des Vosges furent cédées à l'Empire allemand au Traité de Francfort, après la défaite française de 1871. Les populations de ces contrées qui n'ont pas manifesté le choix de partir pour ne pas devenir Allemands se sont ainsi retrouvées sujets de l'Empereur germanique et soumises aux obligations et usages des ressortissants du nouveau Reich. Les jeunes hommes durent accomplir leur service militaire et tous ces soldats Alsaciens-Lorrains ont été mobilisés - au sein des armées de l'empire germanique - durant la Première Guerre mondiale. Entre 1914 et 1918, environ 18 000 Alsaciens-mosellans "réfractaires" choisissent de quitter leurs familles pour aller s'engager dans l'armée française1,b, alors que 380 000 conscrits Alsaciens et Lorrains partent servir l'Allemagne et le Kaiserc,2. Cette mobilisation au début de la 1re guerre mondiale se fait globalement sans heurt : les jeunes générations n'ayant jamais connu la France et se considérant comme citoyens allemands3. On le voit dans l’article en allemand Ich bin ein Kriegskind du pasteur Jean-Jacques Reutenauer, né en 1952. Son grand-père lui ayant dit quand il était encore tout jeune : « Si en 1917 les Américains n’étaient pas venus, nous n’aurions pas perdu la guerre ! », l’enfant répondit : « Mais, grand-père, la guerre c’est bien nous qui l’avons gagnée ! – Tu es trop jeune pour comprendre. »4. A la fin de la guerre, en 1918, après 4 ans de dictature militaire, de brimades et de destructions volontaires, la population d'Alsace Moselle n'éprouve plus la moindre sympathie pour l'Allemagne et fait le dos rond en espérant une paix prochaine3.
Le problème est radicalement différent en 1942, tant sur le plan sociologique, que sur le plan juridique. D'un point de vue humain, les jeunes appelés Alsaciens et Mosellans ne sont pas nés Allemands ; ils sont majoritairement restés « Français de cœur » et n'ont pour la plupart pas opté pour obtenir la nationalité allemande, qui leur a été octroyée d'office au nom du Volkstum5. D'un point de vue légal, l’annexion de facto des trois départements français par l'Allemagne nazie n'a pas été ratifiée par le droit international6 ni d’ailleurs par aucun traité entre la France de Vichy et l’Allemagne ; c’est ce que précise le 3 septembre 1940 une protestation du général Huntziger au général von Stulpnagel, président de la commission allemande d’armistice. Il y est bien dit : « C’est avec la France entière, dans ses frontières de l’état de 1939, que l’Allemagne a signé la Convention du 22 juin » et on rappelle que cette Convention avait précisé « que le Gouvernement français avait le droit d’administrer les territoires occupés et non occupés, sans limitation territoriale aucune »7. « Dès l'été 1940, écrit Bernard Vogler, l'attitude des catholiques est quasi-unanime dans le refus, qui ne fait que s'accentuer durant les quatre années, soit une attitude totalement différente de leurs coreligionnaires sous le régime de Vichy […] En été 1940 la grande majorité des protestants s'imaginent que ce sont les mêmes Allemands que ceux d'avant 1918. Aussi ce malentendu initial favorise un certain nombre de ralliements […] Mais cette attitude initiale est rapidement balayée : en l'espace de six mois on passe de la confiance à l'amertume de la parole trahie. »8
Bien que le terme « malgré-nous » apparaisse déjà en 1920, après la Première Guerre mondiale, lorsque des associations d'anciens combattants alsaciens et lorrains de la Grande Guerre emploient cette formule pour mettre en avant le fait qu'ils avaient dû se battre « malgré eux » dans l'armée allemande contre la France9,10, les premiers véritables « malgré-nous » ont été incorporés de force par l'armée allemande à partir d'août 194211.

Stèle des malgré-nous à la gare de Strasbourg-Cronenbourg.
Quand l'armistice du 22 juin 1940 est signé, le cas de l'Alsace et de la Moselle n'est pas évoqué12. Ce territoire reste donc juridiquement français, bien qu'il fasse partie de la zone militairement occupée par l'Allemagne.
Le régime nazi l'annexe de fait au territoire allemand, par un décret du  signé par le Führer Adolf Hitler qui en interdit la publication13.
Le gouvernement de Vichy se borne à des notes de protestation adressées aux autorités allemandes de la commission de Wiesbaden, mais sans les rendre publiques, craignant les réactions allemandes : « Vous comprenez, disait en aout 1942 le maréchal Pétain à Robert Sérot, député de la Moselle, les Allemands sont des sadiques qui nous broieront si, actuellement nous faisons un geste. »14. D’ailleurs ces notes restaient toujours sans réponses15.
Le bruit se répand alors qu'une clause secrète avait de nouveau livré l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne, à cette différence près que les trois ex-départements français ne formaient plus une entité propre, comme c'était le cas lors la précédente annexion. Le Bas-Rhin (Strasbourg qui redevient Straßburg) et le Haut-Rhin (ColmarMulhouse - qui redevient Mülhausen) sont ainsi rattachés au pays de Bade (Gau Baden-Elsaß), tandis que la Moselle (MetzThionville - qui redevient Diedenhofen -, Sarreguemines - qui redevient Saargemünd) devient un CdZ-Gebiet (une division administrative territoriale de l'Allemagne nazie) officiellement rattachée à la Sarre (Gau Westmark) le 30 novembre 194016.

Chronologie des faits[modifier | modifier le code]

Jusqu'en août 1942 cependant, si on multiplia les organisations paramilitaires, où la population, les jeunes surtout, était obligée de s'inscrire, on s'abstint de l'ultime transgression juridique, la mobilisation obligatoire dans l'armée allemande. Mieux encore, l'Allemagne proclamait qu'elle n'avait pas besoin des Alsaciens-Mosellans pour gagner la guerre, qu'elle espérait bientôt terminée et victorieuse. « Nous n'avons pas besoin des Alsaciens pour gagner la guerre, disait un orateur de la propagande, mais c'est pour l'honneur de votre pays que nous tenons à vous avoir dans nos rangs »17. Les services de Goebbels n'en firent pas moins une propagande active pour inciter les jeunes Alsaciens et Mosellans à s'engager, mais sans le moindre résultat. Seuls les fils des fonctionnaires allemands présents semblent avoir répondu à l'appel, mais ils furent moins d'un millier pour les deux départements alsaciens18. Le gauleiter Robert Wagner, qui était responsable de l'Alsace, était persuadé que ceux qu'il considérait comme des frères de race nouvellement reconquis entendraient vite l'appel de leur sang et se sentiraient rapidement allemands ; constatant le nombre infime d'engagés volontaires, il conclut — non sans cynisme — que les jeunes hésitaient à entrer dans l'armée allemande « par peur de leur famille » et qu'ils seraient heureux de s'y voir forcés19. Au printemps 1942, à Vinnitsa, il persuada Adolf Hitler, au début fort réticent, d'introduire le service militaire obligatoire en Alsace, ce qui fut fait officiellement le .

Josef Bürckel, gauleiter du Gau Westmark.
De son côté, le gauleiter Josef Bürckel, responsable de la Moselle annexée, avait promulgué l'ordonnance instituant le service militaire obligatoire pour les Mosellans dès le 19 août 1942. Il promulgua, dix jours plus tard, une seconde ordonnance portant sur l'octroi de la nationalité allemande aux Mosellans, qui rendit aussitôt applicable cette incorporation de force en Moselle.
En 1942, l'armée de Vichy démobilisa une grande partie des soldats du contingent qui avaient été maintenus sous les drapeaux depuis le début la guerre mais, dès 1940, les Alsaciens-Lorrains avaient été autorisés à quitter l'armée française. Ceux qui n'ont pas profité de cet "avantage" ont pu rester dans l'armée française, et ensuite rejoindre les forces françaises libres. D'où, chez certains, un sentiment de supériorité vis-à-vis des autres soldats français, de l'intérieur: "Nous sommes plus français que vous". En revanche, ceux qui ont demandé à être démobilisés pour rentrer chez eux en croyant naïvement qu'on allait les laissez tranquillement cultiver leurs champs, se sont vu dire à leur arrivée par l'armée d'occupation: "puisque vous n'êtes pas français, donc vous êtes allemands" (da du nicht französisch bist, bist du deutsch) et sont devenus des "malgré-nous".
Bürckel déclara, non sans hypocrisie, que les Mosellans qui ne se sentaient pas allemands pouvaient demander, avant le , à être expulsés vers la France. Le nombre de demandes fut tel que Bürckel se rétracta aussitôt, annonçant que les déportations se feraient non vers la France mais vers la Pologne et que les réfractaires au service militaire seraient envoyés en camp de concentration20.
Le gauleiter Wagner, qui sentait bien l'illégalité d'une telle décision, déclara le 23 septembre :
« Nous vivons dans un temps de grande révolution : avec lui s'effondrent également les concepts juridiques qui étaient valables dans le passé »
21. Et le 21 juin 1943 :
« Ce n'est pas mon intention de justifier juridiquement cette mesure si incisive dans la vie de l'Alsace. Il n'y a aucune raison de faire cela. Chaque décision que le Troisième Reich Grand-Reich-Allemand prend à ce sujet est appuyée par le droit formel et réel et est inattaquable. »
Le service militaire, en temps de guerre, équivalait à être incorporé et à participer aux combats. La plupart des malgré-nous furent affectés dans la Wehrmacht, mais de nombreuses classes furent versées d'autorité dans la Waffen-SS. Certains ont été incorporés directement dans les Waffen-SSd, mais d'autres ont d'abord été incorporés dans des unités de la Wehrmacht, l'armée régulière, avant d'être rattachés ultérieurement à des divisions de Waffen-SSe. La décision d'incorporer de force des Alsaciens, des Mosellans, des Luxembourgeois et des Belges dans les Waffen-SS s'explique par le fait que les divisions de la Waffen-SS, dites « troupes d'élite », comptaient une forte proportion de pertes lors des combats. Dans son journal, courageusement tenu en français pendant l’occupation allemande, Marie-Joseph Bopp parle d’un collègue mobilisé et versé d’office dans les SS malgré ses efforts. On lui donne cette raison : c’est que « les cadres de la Waffen-SS sont vides, il faut absolument qu'ils soient remplis, d'ailleurs la visite médicale n'est que de pure formalité ». Et puis « on sait très bien que les Russes n'épargnent aucun soldat qui porte l'uniforme de la SS détestée et qui d'ailleurs porte, en haut du bras droit, le signe de son groupe sanguin (qu'on ne marque pas chez les autres soldats). Tous les SS faits prisonniers seront tués. »23. On veut ainsi dissuader les jeunes gens de déserter.
Finalement, 100 000 Alsaciens et 30 000 Mosellans se retrouvèrent, principalement sur le front de l'Est, à combattre l'armée de Joseph Staline. Ils furent pour la plupart internés à Tambov, en Russie, en 1945. Nombre d'entre eux ont cependant vécu les combats en Normandie, comme les « malgré-nous » de la 2e division SS Das Reich, dans la poche de Falaise. Beaucoup de jeunes gens avaient moins de dix-huit, voire dix-sept ans. Parmi les rares qui ont pu déserter, ou se rendre aux Alliés occidentaux, certains se sont enrôlés dans les FFI ou dans l'Armée française de la Libération. En juillet 1944, les Soviétiques relâchèrent 1 500 malgré-nous prisonniers à Tambov ; ceux-ci furent transférés à Alger pour être incorporés dans l'armée de la France libre24.

Le cas des officiers de réserve[modifier | modifier le code]

Jusqu’en 1944, cependant, les Allemands n’osèrent pas mobiliser les officiers de réserve, mais Bopp écrit le 20 janvier :
« On croit que très prochainement les Allemands appelleront sous leurs drapeaux les Alsaciens officiers de réserve dans l'armée française. Jusqu'à présent, on ne les avait pas inquiétés »25.
Une première alerte a lieu à la fin de 1943 puisque nous lisons chez Bopp à la date du 22 décembre :
« On me certifie d'une source très sure que les Allemands préparent la liste des officiers de réserve alsaciens dont la plupart, prisonniers de guerre, avaient signé une déclaration qu'ils sont de sang germanique et qui, pour cette raison, ont été renvoyés dans leur province. Ils ne sont pas inquiétés par une mobilisation de leurs classes. Mais on veut éviter des troubles en cas de débarquement des Alliés en France ».
Mais la situation est en fait beaucoup plus grave et le 14 février il écrit effectivement :
« Une nouvelle sensationnelle a éclaté comme une bombe : tous les officiers de réserve français seront mobilisés dans la Waffen-SS, car, dans cette armée, la discipline sera plus sévère et on pourra mieux les contrôler et surveiller »26.
Et, moins d’une semaine après :
« Aujourd'hui, une quarantaine d'anciens officiers de réserve ont dû se présenter à la visite médicale pour la Waffen-SS. À Strasbourg, la visite avait déjà eu lieu. Là, c'était un général qui les a reçus. Il voulut leur faire un discours, mais il fut plusieurs fois interrompu. On lui demandait sur quel droit se basait la Wehrmacht pour mobiliser des officiers alsaciens qui avaient été dans l'armée française. Réponse : les lois internationales ne nous permettent pas d'enrôler des officiers ayant appartenu à une autre nation. Aussi observons-nous la loi. Vous ne serez pas mobilisés dans la Wehrmacht, mais bien dans la Waffen-SS, car les lois internationales ne parlent pas d'elle. Puis, il leur affirme que ceux qui entreraient comme volontaires garderaient le rang qu'ils avaient eu dans leur ancienne armée. Pour cela, ils n'avaient qu'à signer un papier ! Silence complet ! Aucun ne se présente. Puis le général leur dit: « Bon. Mais chacun de vous donnera son curriculum vitae. » Également, refus général. Sur cela, le général disparait et la visite médicale commence ».
Les récalcitrants sont envoyés au camp de Cernay mais là encore on tente de les convaincre. Le 9 juin,
« Un Alsacien, ancien officier français, qui est dans le camp de Saint-André près de Cernay vient d'écrire à sa famille qu'il y a quelques jours, le commandant du camp SS avait réuni pour un appel tous les anciens officiers. II arrive avec un lieutenant-colonel et un commandant, les deux en uniforme SS. Le commandant du camp s'adresse aux Alsaciens : «Je vous présente deux officiers supérieurs français qui, eux, ont compris les nécessités de l'heure et qui, en bons Européens, mettent leur épée au service de l'Allemagne. Si des Français de l'Intérieur font cela, vous, Alsaciens de race germanique, vous devrez imiter leur exemple. Ceux qui seront donc volontaires pour la guerre devront s'avancer. » Silence général. Aucun des Alsaciens ne bouge. Ils regardent fixement et avec mépris les deux Français devant eux, pâles comme la mort. Après l'attente d'une minute, le commandant allemand renvoie les Alsaciens »27.

Désertion et captivité[modifier | modifier le code]

Certains malgré-nous ont déserté pour rejoindre la Résistance ou la Suisse, mais leurs familles furent parfois déportées dans des camps de travail comme celui de Schirmeck ou de concentration comme celui de Natzwiller-Struthof, tous deux situés en France alors annexée. Ce fut notamment le cas de 123 habitants de Longeville-lès-Saint-Avold, parents de réfractaires, envoyés d’abord au camp de Woippy, un camp de répression près de Metz, puis en camp de concentration28. L'application stricte de la Sippenhaftung, induisant la responsabilité collective de la famille (et du clan) en cas de délit, menaçait directement la famille des insoumis qui pouvait être transplantée dans un pays de l'Est, en Silésie par exemple. En outre leurs biens étaient confisqués. Cette pratique obligea donc la plupart des conscrits, non seulement à entrer dans l'armée allemande, mais aussi à y rester. Certains le faisaient pourtant avec l’intention de se rendre sur le front russe, mais les chances de réussite étaient minces. Pour éviter des mutineries, l'Allemagne nazie avait pris soin de ne pas former d’unités exclusivement composées de conscrits du Luxembourg, d’Alsace ou de Moselle. Isolés dans des unités composées majoritairement d’Allemands, les malgré-nous devaient se plier à une discipline de fer, dans une armée où l’esprit de corps laissait peu de place aux écarts de conduite. Parmi ceux qui choisirent tout de même de déserter devant l'ennemi, certains furent repris et exécutés, sans autre forme de procès, comme « traîtres à la Patrie allemande ».
Le simple soupçon d’avoir déserté pouvait avoir des conséquences tragiques pour la famille, on lit dans le journal de Marie-Joseph Bopp29 :
« On ne cherche maintenant pas seulement les familles de ceux qui ont un fils en France ou en Suisse, mais aussi les parents des soldats portés disparus et qu'on soupçonne d'avoir déserté. Ainsi, à Kaysersberg, on a expulsé la famille Wilhelm, dont le fils avait été signalé comme disparu. Tous leurs biens ont été confisqués. Or, à peine la famille avait été installée à Breslau qu'elle reçoit la nouvelle officielle que le fils était mort des blessures de guerre dans un hôpital allemand ! La famille put rentrer à Kaysersberg, mais tous ses biens avaient disparu. On lui a bien versé une petite somme pour la dédommager, mais elle ne peut rien acheter avec cet argent. Ah, mourir pour notre Führer ! »
Sur le front occidental, certains malgré-nous se rendirent à l’armée américaine après avoir déserté, pensant se rendre aux libérateurs de la France. Ils déchantèrent rapidement en comprenant qu’ils étaient considérés, non comme des insoumis, mais comme des déserteurs de l’armée allemande. Ils furent envoyés dans des camps dans l'ouest de la France, aux côtés de prisonniers allemands qui ne cachaient pas leur mépris pour ces « traîtres à la patrie ». À l’humiliation de la double défaite, celle de la France de 1940 et celle de l’Allemagne de 1944, s’ajoutait l’humiliation de la double trahison supposée, celle de la France de De Gaulle et celle de l’Allemagne de Hitler30. Quand ils en avaient la possibilité, ils tentaient de venir au secours de leurs compatriotes français31.
Sur le front de l'Est, beaucoup d'incorporés de force furent fait prisonniers par l'armée soviétique durant la débâcle allemande. Ils connurent, comme les militaires de l'Axe, les camps de détention soviétiques. Le plus connu est le camp de Tambov, qui regroupa une grande partie des prisonniers Alsaciens et Mosellans11.
D'autres décidèrent de déserter la Wehrmacht pour se rendre à l'Armée rouge et ainsi, en tant que Français, rejoindre le général de Gaulle et la France libre. Les Soviétiques n'avaient, dans leur grande majorité, pas connaissance du drame de ces Alsaciens et Mosellans. Beaucoup furent donc considérés comme des déserteurs, ou des espions, et donc fusillés, victimes d'une double méprise32. Les autres ont été déportés au camp de Tambov, après un passage dans les mines de charbon de Karaganda. Dans un compte rendu du colloque de Hambourg sur le retour des prisonniers de guerre après 194533 on peut lire :
« Les Alsaciens en uniforme allemand furent concentrés dans le camp de Tambov et subirent le sort de tous les prisonniers de la Wehrmacht, avec des conditions de vie très dures, un taux de mortalité élevé et des campagnes de rééducation antifasciste. Libérée en grande majorité durant l'automne 1945, une partie des « Malgré-nous » passe pourtant plusieurs années supplémentaires en captivité. Accusés de crimes de guerre par les Soviétiques, ils se sentent trahis par la France Libre, et utilisés comme monnaie d'échange dans les négociations diplomatiques. Certains iront jusqu'à évoquer l'intervention de dirigeants communistes français afin de retarder leur retour, tant le témoignage de leur expérience ternirait l'image de l'Union soviétique. »
À Tambov, les conditions de détention étaient en effet effroyables : « Une soupe claire et 600 grammes de pain noir presque immangeable constituent la ration journalière (…) On estime qu’environ un homme sur deux mourait à Tambov après une durée moyenne d’internement inférieure à quatre mois »34.
Le dernier malgré-nous libéré fut Jean-Jacques Remetter, un vannier, retourné chez lui en 195535.

Retour en France[modifier | modifier le code]


Monument en hommage aux malgré-nous dans le canton d'Obernai (Bas-Rhin).
Une fois la guerre terminée, les malgré-nous ont été considérés par certains comme des traîtres, voire comme des sympathisants nazis. Beaucoup d'entre eux ont subi l'épuration, comme les collaborateurs, ainsi que les collaboratrices ayant eu des relations avec l'occupant allemand36.
Ils ont été fortement attaqués par les militants du Parti communiste français, pour leurs dénonciations de la situation dans les camps d'internement soviétiques, et pour leurs témoignages sur les conditions de vie et de la guerre à l'Est.
Les choses pouvaient mieux se passer si les malgré-nous tombaient sur un officier informé de la situation. Par exemple, l'un d’eux ayant demandé aux Anglais l'envoi de 300 SS allemands pour travailler dans les mines comprend qu’ils lui ont envoyé trois cents Alsaciens : « "Eh bien, mes enfants, leur dit-il, vous aurez une grande chance grâce à ces cochons d'Anglais. Je vous enverrai immédiatement au bureau de rapatriement de Lille". Alors il leur fait servir un excellent repas, puis les fait conduire à Lille où ils sont très bien reçus. Chacun reçoit 1 000 francs37, un complet neuf. Très heureux, tous peuvent rentrer dans leurs foyers »38.

Crimes de guerre[modifier | modifier le code]

La division de Waffen-SS Das Reich est responsable du massacre d'Oradour-sur-Glane durant lequel le village a été détruit, ses habitants ainsi que les évacués de la Moselle annexée qui y avaient trouvé refuge ont été massacrés. Elle comptait dans ses rangs treize Alsaciens incorporés de force, obligés de servir le Troisième Reich sous peine de représailles39 et un engagé volontaire, Georges René Boos. Lors du procès du massacre, tenu à Bordeaux en 1953, les accusés ont reconnu les faits. Le procès se déroula dans une ambiance extrêmement tendue, entre les Limousins et l'opinion publique alsacienne. À l'issue du procès le , les treize malgré-nous furent condamnés aux travaux forcés, alors que l'engagé volontaire fut condamné à mort. Les treize condamnés aux travaux forcés furent amnistiés par la loi du 20 février 195340, qui amnistiait les crimes ayant pu être commis par des malgré-nous41.
Cette condamnation surprend certains auteurs. Dans son ouvrage, Frédéric Stroh met en évidence les contradictions des jugements des tribunaux lors des procès d'après-guerre : au procès de Nuremberg, l'incorporation de force est condamnée, mais lors des procès de Rastatt, les juges qui ont le plus souvent condamné à mort les réfractaires à l'incorporation de force, sont relaxés, car « la nationalité allemande et le service obligatoire avait été décrétés en Allemagne » ; et lors du procès de Bordeaux, un des attendus du jugement stipule que « les incorporés de force devaient s'extraire des unités allemandes »42.

Bilan humain et commémorations[modifier | modifier le code]

L'Alsace et la Moselle occupées ont fourni 1 % du contingent total des forces armées allemandes, soit 134 000 hommes, dont 103 000 Alsaciens et 31 000 Mosellans. Parmi les 134 000 hommes qui furent appelés par le Troisième Reich, environ 30 % furent tués ou portés disparus, 30 000 blessés et 10 000 invalides43.
Il est particulièrement malaisé de déterminer combien de malgré-nous sont morts au front et combien sont décédés à la suite de leur captivité dans les camps soviétiques. L'historien Régis Baty avance cependant les chiffres suivants : 24 000 morts au front et 16 000 en captivité soviétique ou yougoslave (en Croatie alliée des Nazis au camp de Jasenovac, les Serbes étant opposés à Hitler), dont peut-être entre 3 000 et 6 000 morts au seul camp de Tambov, ainsi 40 000 ne sont pas rentrés à l'issue de la guerre. Certaines bourgades furent particulièrement éprouvées : la seule petite ville alors occupée de L'Hôpital, en Moselle, compta près de 72 jeunes malgré-nous tombés ou disparus pendant le conflit44 Selon les historiens Alfred Wahl et Jean-Claude Richez, professeurs à l'université de Metz, « la Seconde Guerre mondiale a finalement coûté la vie à plus de 35 000 Alsaciens (combattants de 1939-1940, incorporés de force, résistants, déportés, victimes civiles lors des combats et des bombardements de 1940 puis de 1944-1945), soit 3,5 % de la population. Les autres départements ne déplorèrent que 1,5 % de pertes »45.
Depuis 1945, les Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans l'armée allemande bénéficient des mêmes droits que les combattants ayant servi dans les formations de l'armée française, durant la Seconde Guerre mondiale46 ; ceci dans un geste de réconciliation franco-allemand47.
Le , toutes les églises d'Alsace o
UUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU


Nous arrivions de Bois Roussel où un groupe de motards allemands nous avait surpris dés le réveil un jour de Juin 40 et nous avions en famille bien sûr décidé de prendre le chemin du retour et de  retrouver notre domicile 10 place du parquet où une pénible surprise nous attendait
Maison entièrement pillée, un vrai désastre ! et nous n étions pas les seuls à avoir subi ce cataclysme
Aucune pièce n avait été épargnée.. Le magasin Frémiot avait subi les mêmes dommages et  la rue bien sûr de nombreux étalages de la rue Billy
je n ose pas énumérer l'importance des dégâts , nous étions jeunes et  nous tenions à toutes nos affaires Enfin admettons que les pillards auront fait bon usage de leur larcin !
Les allemands nous avaient donc surpris à bois Roussel ....des  motards décontractés, casques et imperméables gris couverts de poussiéres ne prêtant guère attention à nous les jeunes !
Prudent mais gardant son calme Monsieur H leur avait ouvert la porte du rez de chaussée et bien sûr ils ne se firent  pas prier pour envahir la salle à  manger en quête de quelques provisions ...

Ils déployèrent alors leurs cartes routières tout en faisant main basse sur les aliments du buffet
Prudemment nous étions descendus de nos chambres   C 'est un moment dont je me souviendrai toute ma vie , j en suis certain!   Découvrir nos ennemis de toujours , là..devant nous .. en toute liberté Impensable mais vrai !

Radio Londres 1940 1944  La BBC ouvre ses ondes à la résistance 








L'occupation allemande de la France pendant la Seconde Guerre mondiale, souvent nommée simplement l'Occupation, commence avec l'armistice du 22 juin 1940 et s'achève avec la libération progressive du territoire à partir de juin-août 1944 en France continentale, le tout précédé par le débarquement des Alliés en Afrique du Nord française(Maroc et Algérie) en novembre 1942.
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, Le pays se alors trouve inféodé à l'Allemagne nazie. Comme tous les pays occupés, la France fait l'objet d'un pillage économique, humain, financier et même territorial (annexion de facto de l'Alsace-Moselle). Le régime de Vichy, qui s'oriente rapidement vers une politique de collaboration, soutient la politique de lutte contre la Résistance et mène de manière autonome la persécution des Juifs, puis contribue à leur déportation en Allemagne et en Pologne. Cette situation de soumission s'accentue lorsque, en novembre 1942, la zone sud est occupée, à la suite du débarquement des Alliés en Afrique du Nord française (Maroc et Algérie).



La vie en France sous l'occupation allemande se caractérise par la pénurie et par la répression.mais aussi par une réaction
Résultat de recherche d'images pour "sees place du parquet"Une amertume tenace en découvrant l’emblême de l’ennemi d’hier , flotter au vent  en haut de l’escalier de la mairiE
  Ce jour je regrette de ne pouvoir utiliser le vieux kodak  familial ….par  sécurité !  , les" souris grises "( employées administratives allemandes )affairées et  hautaines se précipitent dans les escaliers de marbre de la mairie nous  ignorant totalement.Plus moyen d entrer  dans la bibliothèque !et je crois savoir que le bibliothécaire Monsieur G..... instituteur a l école communale ne peut exercer sa fonction habituelle de conseiller pour les jeunes que nous sommes ...
Notre seule distraction  la relève de la garde ...  une  guérite est  installée entre le café Ferté et le marchand de primeurs espagnol Bujosa Avec mon   ami Achille nous imitons le pas de l'oie mais  nos facéties irritent   notre garde champêtre 
Résultat de recherche d'images pour "DRAPEAU NAZI"Sées est alors une Orstkommandantur 
Le mot désigne à la fois les services de commandement, le bâtiment où ils sont regroupés et le territoire concerné. Au cours des deux guerres mondiales , la Kommandantur était un commandement militaire local, chargé de l'administration du territoire qu'elle occupait
Dans le cas présent la kommandantur est située à Alençon rue ...



Je réalisais que seule la radio anglaise avait laissé une marque indélébile de notre vie  de tous les jours durant l occupation
Combien de fois suis je passé devant ce vieux poste de TSF de couleur marron ,Des milliers de fois je l avais connu là, au méme  endroit et au gré de mes pérégrinations  dans cette maison familiale 



En fait la BBC que nous écoutions passionnément  était  à l origine d une véritable résistance , celle de la population civile  face à l occupant  

Ainsi de 1940 à 1944 dans les programmes diffusés en clair une équipe de français à Londres s' adressait quotidiennement  à ses compatriotes non seulement avec l espoir de les faire patienter mais en leur apportant une source d informations libres et authentiques
Mais aussi pour les convier à résister et pourquoi pas à soutenir les alliés dans 
l 'affrontement ultime



La radio devint alors une véritable arme de guerre et l 'arme de guerre majeure de nos alliés















C ETAIT  l oeuvre  de Churchill.... le soe  rappelons son rôle 
 

Le soe est un organisme majeur qui devait frapper en territoire ennemi vite et fort Ses opérations devaient être caractérisées par la soudaineté la ruse et la souplesse et frapper l ennemi aux défauts de sa cuirasse
Résultat de recherche d'images pour "kommandanture alençon"





















En juin 1940   LA BBC ouvre ses ondes aux français et aux premiers résistants qui ont fui l' occupation allemande 
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Radio Londres est née et va devenir le rendez vous quotidien des Français pendant 4 ans
 De Jeunes chroniqueurs ( jacques Duchesne , jean Oberlé , Pierre Bourdan ,Maurice Schumann et Pierre Dac insufflent
  un ton nouveau sur l 'antenne et inventent la radio de proximité  Résultat de recherche d'images pour "BBC RADIO LONDRES"
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Bulletins de Pierre Dac

Pierre Dac qui attaquait déjà Adolf Hitler et Joseph Goebbels dans son journal L'Os à moelle, commence à écouter les émissions françaises de la BBC à partir de 1937 Quand il entend l'appel du 18 Juin, il décide de rejoindre le général de Gaulle à Londres Lorsque les Allemands arrivent à Paris, il s'enfuit à Toulouse en zone libre et écoute Les français parlent aux français tous les soirs Son ami René Lefèvre lui suggère en décembre 1940 de rejoindre l'équipe de l'émission. En 1941, alors que la BBC examine sa candidature, il décide d'y aller sans attendre la réponse. Arrêté à Barcelone puis emprisonné, il n'arrive à destination qu'en 1943 et lit son premier texte le 30 octobre
Sa première intervention est plébiscitée par les auditeurs français contents de l'entendre à nouveau. Il prépare alors de nouveaux textes en écoutant les radios sous contrôle allemand pour se moquer des mauvaises stratégies et des défaites de l'ennemi. Il écrit aussi des textes et des chansons pour motiver la France contre l'envahisseur, avec par exemple ce quatrain sur l'air de Savez-vous planter les choux
Les agents sont des brav'gens
Quand ils aident, quand ils aident
Les agents sont des brav'gens
Quand ils aident les résistants

 La véritable Radio Paris, l'une des meilleures radios de France émet jusqu'au 17 juin 1940. L'occupant allemand, qui en a réquisitionné les locaux et le matériel, va usurper ce nom pour en faire, en zone occupée, l'outil principal de sa propagande, dès le 18 juillet 1940. Disposant de moyens financiers importants, cette radio allemande en langue française recrute de nombreux journalistes collaborationnistes et antisémites.



























 Messages personnels  sketches , chansons , blagues et publicités S'ouvre alors une guerre redoutable entre radio PARIS et radio Vichy
 Preuve de son succès les allemands réagissent et confisquent les postes de TSF.. l écoute devient donc clandestine et risquée                                                       



Réfugiés à Bursard depuis  le débarquement du 6 juin 44nous cohabitions   à la mairie avec une compagnie de la Luftwaffe ;qui avait pris 
l initiative d installer ses batteries à Bois Roussel et dans les champs environnants  Réfugiés dans le grenier nous dormions avec mon frére parmi tous les postes de TSF rapportés par les habitants de Bursard suite à la réquisition du commandement allemand local
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 les Poste de TSF seront récupérés par les habitants après la Libération Dans le cas présent nous avions été obligés de fabriquer un poste à galéne et de brancher notre antenne sur un fil extérieur
Le problème avait été de trouver une galène chez l électricien Ipcar Place du parquet aprés multiple péripéties en cours de route 
Péripéties dues à la surveillance des routes par l 'aviation alliée et la menace d un convoi allemand servant de cible









Deux jours avant notre libération par la 2 eme  DB  les allemands firent sauter les batteries




les allemands ont fait sauter les batteries



Ces missions avaient pour nom « mission Harry « et les avions Halifax appartenant au 138 et 161eme squadron de la RAF etaient spécialement adaptés à ce type de mission
On conçoit la difficulté des pilotes et navigateurs à trouver ces points précis de nuit et feux éteints
Le danger résultant de différents facteurs , la DCA et la chasse allemande ,

Fin 1942 le SOE pouvait utiliser 2 escadrilles toujours basées à Tempsford, le 138 eme squadron composé alors d’une quinzaine de Halifax et le 161 eme squadron 5 Halifax six Lysander et un Hudson




Notre objectif pour aujourd hui où nous devons larguer nos containers c’est un territoire inconnu quelque part en France ( en l’occurrence un département situé à l’intérieur des terres …..l’Orne …) ou il nous faut parachuter de nuit des containers remplis d’ armes, munitions, et médicaments ; nous n’oublions pas le colis cadeau … composé de thé, café, et cigarettes …

Un simple coin de Normandie caché aux abords d’ une sombre foret mystérieuse qu il nous faut absolument trouver… quelles que soient les conditions climatiques, les radar et les danger du ciel marqués par la chasse allemande toujours aux aguets


Ces missions avaient pour nom « mission 
Harry « et les avions Halifax appartenant au 138 et 161eme squadron de la RAF etaient spécialement adaptés à ce type de mission

On conçoit la difficulté des pilotes et navigateurs à trouver ces points précis de nuit et feux éteints
Le danger résultant de différents facteurs , la DCA et la chasse allemande ,

Fin 1942 le SOE pouvait utiliser 2 escadrilles toujours basées à Tempsford, le 138 eme squadron composé alors d’une quinzaine de Halifax et le 161 eme squadron 5 Halifax six Lysander et un Hudson






































Aurélie LUNEAU   Pendant 5 années ils firent de la simple relation hertzienne un instrument de la guerre des ondes contre 
l 'ennemi commun



l 'histoire des Français et de la BBC est celle d une liaison indéfectible nouée en temps de guerre  une histoire unique entre un média et ses auditeurs en lutte contre la tyrannie nazie  pour restaurer la liberté et la démocratie

les messages secrets de la Résistance Sagienne









































Je ne fais que mettre en évidence    un aspect souvent,méconnu du grand public sagien celui de la résistance locale dans notre région
Un ancien résistant sagien  comme beaucoup d 'autres ne m 'avait t il pas rappelé  " Bientot nous serons ignorés et la vie se chargera de nous faire oublier "
Ma premiére réaction avait été de lui répondre" Et bien non je profiterai de mes quelques moyens pour souligner  votre  action et rappeler la somme de courage et de volonté que vous avez déployée pour sauver l honneur de la France "
En effet j avais eu l occasion de discuter et de parler de cette période perturbée avec quelques anciens résistants pleins d' amertume devant 
l 'oubli qui les menaçait 
Rappelons les points essentiels  propres à  cette période
Résultat de recherche d'images pour "DOMINATION GERMANIQUE OCCUPATION" d 'occupation où la puissance germanique imposait sa  domination  sur toute l Europe 



Dans le cadre de cette domination l’avion et la radio  révolutionnaient les moyens d’action des belligérants de la seconde guerre mondiale ,imposant des changements fondamentaux à la nature ,au déroulement et aux formes de la lutte

 



 PHOTOS INTERDITES  Défilé place du Parquet   juin 1940






On peut dire que la BBC réglait l’ existence de la plupart des français tout au moins pour ceux qui accordaient la plus grande confiance aux alliés en écoutant les nouvelles transmises par Robert Schumann , Jean Marin , Pierre Jourdan 
.On commençait à ressentir une sorte de tressaillement aux premiers succès alliés qui commençaient à se dessiner
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Pour nous simples habitants nous étions tous à l 'écoute passionnée des ondes de la  BBC qui était devenue notre point de ralliement
Londres représentait notre  but à tous  et les  français dans un rêve  ne pensaient qu'à traverser la Manche par tous les moyens maritimes existants en dépit de la surveillance des bateaux côtiers allemands et de la Luftwaffe
























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Quelques uns de mes amis ayant survécu au drame de Mers el kébir échafaudaient déjà les plans de traversée de la Manche  des plus risqués malgré la rancune accumulée contre la puissance anglo saxonne














En effet














































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Mers el kébir  On désigne, par cette expression, l'attaque par la Marine britannique, du 3 juillet au 6 juillet 1940, soit une semaine avant la remise des pleins pouvoir au Maréchal Pétain, d'une escadre de la Marine nationale française mouillant dans le port militaire de Mers el-Kébir (golfe d'OranAlgérie). Cette attaque a été précédée d'un ultimatum que l’amiral Somerville adressa au vice-amiral d'escadre Marcel Gensoul de livrer tous ses navires 
 ou de les saborder ou de les éloigner, avec un délai de six heures pour commencer à s'exécuter.












En 1940, la BBC ouvrait ses antennes à ceux qui refusaient la défaite.



Les forces diverses naissantes de la resistance et dispersées à travers le territoire et a l origine dénuées de moyens parvenaient  à se structurer , s' unir et se renforcer progressivement au point de devenir par la suite un élément important au sein des armées alliées

Leur rôle sera enfin déterminant pour la libération du territoire et la présence de la France à la table des vainqueurs le 8 mai 1945



https://www.herodote.net/8_mai_1945-evenement-19450507.php6 mai 2016 ... La Seconde Guerre mondiale se termine officiellement en Europe le 8 mai 1945, à 23h01 (heure allemande), au lendemain de la capitulation sans condition de l' Allemagne nazie, signée la veille à Reims. Elle laisse un bilan sans équivalent dans l'Histoire avec plus de cinquante millions de mort






Pour ce qui est de la lutte clandestine en ces premiers mois 
d' occupation une évidence s’imposait : les conquêtes techniques  constituaient des atouts aux effets incalculables .et il est bon de les rappeler 












Incontestablement la résistance française devait son existence son organisation et son développement à quelques hommes qui avaient su concevoir et réaliser une liaison quasi permanente  entre   les instances  de la défaite et de la discipline nouvelle imposée par
 l' occupation allemande
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LE  SOE

Cest Winston Churchill qui créa ce service au cours de 
l 'été 1940 en définissant ses objectifs «  mettre le FEU a 
L' EUROPE "




Cette aide  ne pouvait  être apportée que par une étroite collaboration entre le BOA (organisme de résistance local national clandestin situé en territoire occupé )et  le SOE situé à Londres  en utilisant  la voie des air radio de la BBC
 l aviation par l intermédiaire du BCRA organisme de la  France libre )situé à Londres



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La guerre des ondes s' engage  
 

Ici Londres ! Les Français parlent aux Français… " En 1940, la BBC ouvre ses antennes à ceux qui refusent la défaite. Radio Londres est née et va devenir le lieu de rendez-vous quotidien des Français pendant quatre ans. De jeunes et talentueux chroniqueurs (Jacques Duchesne, Jean Oberlé, Pierre Bourdan, Jean Marin, Maurice Schumann, Pierre Dac…) insufflent un ton nouveau et inventent la radio de proximité



A  l issue de la libération  le_8 Janvier 1946 des voix célébres de la BBC  parcoururent la ville de Gand en calèche et furent salués en héros de guerre



 "Veuillez écouter tout d'abord quelques messages personnels." Ce 14 août 1944 en début de soirée, parmi les quelques mots prononcés sur l'antenne française de la BBC, certains résonnent tout particulièrement aux oreilles de la Résistance. "Nancy a le torticolis", "le chasseur est affamé", "Gaby va se coucher dans l'herbe"...
Au total, une douzaine de messages codés annoncent pour le lendemain le débarquement des forces alliées en Provence, dont le 70e anniversaire sera célébré à Toulon le 15 août par François Hollande. Environ 450.000 hommes, dont 250.000 Français (venus majoritairement de l'armée d'Afrique) se lancent à l'assaut des défenses ennemies. Deux semaines plus tard, Toulon puis Marseille sont libérées de l'occupation allemande.
Stéphane Hessel en a écrit beaucoup
Mais tout a donc commencé par quelques messages codés, comme, deux mois plus tôt, pour le débarquement de Normandie. Le 1er juin, 161 messages sont lancés pour mettre en alerte les réseaux de résistance puis 200 autres sont diffusés le 5 juin pour demander le passage à l'action. "Les deux plus célèbres, -les sanglots longs des violons d’automne- suivi quatre jours plus tard de -bercent mon cœur d'une langueur monotone- étaient destinés au réseau de résistants Ventriloquist qui devait ainsi entamer le sabotage de voies ferrées en Normandie et Bretagne", raconte Aurélie Luneau, auteur de Radio Londres 1940-1944 : les voix de la liberté (ed. Perrin) et Je vous écris de France : lettres inédites à la BBC, (ed. l'Iconoclaste).
C'est en effet grâce aux ondes de cette station que les messages codés sont passés. "Le tout premier a été envoyé en septembre 1941 après que le colonel anglais Buckmaster a eu l'idée d'utiliser la BBC pour entrer en contact avec la Résistance", précise l'écrivain.
"Au début, les textes reprennent le format des messages personnels qui étaient adressés à leur famille par ceux qui avaient fui la France", précise Michel Augeard ("Lisette va bien", "Richard dit bonjour à ses amis", "Jean et Georges embrassent leur famille et saluent Bichette"). Ils se sont ensuite diversifiés et complexifiés, certains reprenant des poèmes (de Verlaine notamment), d'autres étant tout bonnement inventés. "Stéphane Hessel a été l'un de ceux qui en a beaucoup écrit pour le débarquement en Normandie", ajoute-t-il. Les troupes en France étaient souvent prévenues du sens des messages par des radio émetteurs (l'un des postes les plus exposés de la Résistance) qui les joignaient grâce à des messages en morse.
Environ 15.000 messages pendant la Guerre
On estime que durant la Guerre, 80% des messages diffusés étaient des messages opérationnels. "Si l’on ajoute les leurres ou les messages d’intoxication non suivis d’effet, on atteint et dépasse sans doute les 15.000 messages", précise Michel Augeard. Certains annoncent le parachutage d'un agent de la Résistance, d'autres le déclenchement d'une opération ou des mouvements de troupes.
Chaque jour, juste avant les nombreux bulletins d'information (on en compte jusqu'à douze quotidiennement), ce sont des millions de Français qui les entendent. Alors que les premiers programmes en français sont diffusés avant la guerre, c'est l'appel du Général de Gaulle, le 18 Juin 1940 qui popularise la BBC.
"Malgré l'interdiction des autorités allemandes, ils sont devenus un rendez-vous incontournable pour les 6,5 millions de Français équipés d'un poste de radio. Et comme souvent l'écoute était collective, beaucoup plus de personnes étaient touchées", explique Aurélie Luneau, selon qui Radio Londres était "une radio de l'espoir".
Les résistants n'étaient pas les seuls mobilisés par ces messages; la BBC relayait également des appels à la population civile pour qu'elle désobéisse aux ordres allemands. "C'était une manière pour la radio de transformer ses auditeurs en auxiliaires des alliés quand les Débarquements ont eu lieu", conclut l'écrivain.
Tempsford Preparation des containers d 'armes destinés à la résistance
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organisme allié et le BOA local et composé de résistants toujours 
sur le qui vive






 Des messages personnels aux appels à résister, une véritable guerre des ondes se joue face à Radio Paris (Philippe Henriot) et Radio Vichy, démagogiques,
 collaborationnistes, voire antisémites. Jusqu’au triomphe des Alliés,
                                       






                                                                                        
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 Toute mission de lancement de containers d'armes destinés à la résistance est alors préçédée d' un message émis par la BBC 
Les Français parlent aux Français est une émission quotidienne radiophonique en français sur les ondes de la BBC (Radio Londres). Elle est diffusée dès le 14 juillet 1940 d'abord sous le titre Ici la France puis, du 6 septembre 1940 au 31 août 1944, sous son titre le plus connu.
Après la défaite française et la signature de l'armistice le général de Gaulle réfugié à Londres lance l'appel du 18 Juin pour poursuivre la bataille. Dans la foulée, une émission quotidienne, indépendante de la France libre est diffusée à partir du 14 juillet, date de la fête nationale française appelée « Ici la France » puis à partir du 6 septembre 1940 « Les Français parlent aux Français ».
Cette émission a joué un très grand rôle pour faire connaître les nouvelles du front expurgées de la propagande nazie, transmettre des messages codés à la résistance intérieure française mais aussi soutenir le moral des Français.
Les quatre premières notes de la Symphonie no 5 de Ludwig van Beethoven — trois notes brèves suivies d'une longue (po-po-po-pom) qui frappent, pour le compositeur, les quatre « coups du Destin » — servent d'indicatif musical de l'émission. Cet indicatif est stylisé afin de pouvoir être entendu comme la lettre V en morse •••— et interprété comme le signe de la Victoire (V for Victory)





 Des lettres inédites retrouvées dans des cartons d archives  
d' Angleterre témoignent de cette relation unique tissée entre radio Londres et ses auditeurs et nous révèlent l 'état de l opinion publique de ces français restés avides de liberté ...." sous le joug allemand " 
"Chers amis anglais merci pour le réconfort qu' apportent vos émissions
 Messieurs vous avez droit a l infinie reconnaissance des français patriotes par vos émissions quotidiennes alors que tout croulait autour de nous, vous nous avez maintenus en contact avec le monde extérieur ,vous avez été pour nous le phare qui permet aux marins  d 'éviter les écueils et indique l entrée du port ,vous avez été le guide qui soutient et réconforte 
 
En France un homme a compris la force de la radio et des mots sur le champ de bataille ...Le 18 juin le colonel de Gaulle lance sn appel a la résistance depuis un studio de la BBC  à Londres..... .la guerre des ondes sengage                                                         

 On ne peut échapper aux nouvelles locales et surtout les mettre en application mais.....Nous somme tous  plantés sur la BBC 
 
 S 'ouvre alors une guerre redoutable contre radio Paris ou radio Vichy et la participation de jeunes et talentueux chroniqueurs insufflant un ton nouveau sur l antenne et inventant la radio de proximité avec messages personnels

Le conditionnement des livraisons

Selon les besoins, les dotations d' armes et de  matériels divers sont conditionnées dans des containers  de différents formats et dans des paquets.
 Il existe plusieurs types de dotations conditionnées en containers utilisées selon les besoins




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L'organisation de la réception des containers

 d armes destinés à la résistance















Les opérations sont en principe effectuées dans les périodes de pleine lune pour obtenir une visibilité optimale. Elles sont donc programmées pour les lunes mensuelles. L'amélioration des moyens de communication évoquée au paragraphe précédent permet de décupler le nombre de parachutages.Résultat de recherche d'images pour "clair de lune"

Par exemple le son percutant de la BBC précèdé de son entrée en matiére caractéristique.... le son répété de la 2eme symphonie de Beethoven ......qu il nous faut étouffer pour ne pas attirer les soupçons des clients attendant dans le salon de mon pére

Parmi eux des civils de notre connaissance mais aussi des militaires allemands indifférents ou soupçonneux prêts à intervenir pour nous faire confisquer notre valeureux poste de TSF

Un alsacien eut toutefois la bonne idée de nous prévenir que le son de notre fidéle TSF franchissait le mur du salon.... donc prudence !
Le son de la BBC est tellement caractéristique ;;
Il est notre espoir..... D autant plus que l espoir réside.... Churchill affirme son autorité et son courage et nous ne pouvons qu ,espérer

Certains allemands sont venus dans le salon  se reposer échappant ainsi aux corvées journaliéres ,d autres essaient d'entamer une conversation

Quelques  métres  séparaient notre salle a manger cuisine , du salon où le valeureux poste de TSF trônait sur son étagére Quelques alertes toutefois ....

  Dans le salon un soldat allemand flaire les odeurs de cuisine ,il longe le couloir et surgit alors que nous sommes tous attablés juste le temps de couper l émission de la BBC .Débraillé… sa gaucherie dénonçe une origine campagnarde , qui contraste comme une injure à la wehrmacht,à la discipline prussienne et l’impassiblité nazie
Ce soldat semble aussi étranger que possible à la guerre , un ennemi de la violence , le membre le plus inoffensif de l’armée allemande nous montrant toutes ses photos de famille Il semble plutôt avoir envie de s’attendrir sur tout ce qui est étranger à l’armée …..la nature , les arbres et les fleurs plutôt que les péripéties de la guerre 
Les photos circulent de main en main ,… on les examine avec une politesse distraite mais l’attitude de ce soldat nous surprend … nous qui avons plutôt l’habitude d’affronter l’arrogance ou l’impassibilité de nos occupants  il ne se préoccupe pas le moins du monde de notre poste dont
 l aiguille est restée plantée sur la longueur d ondes de la BBC et diffuse à haute voix les derniéres  nouvelles de Londres
Le soir nous prendrons l habitude de modifier regulierement son réglage .... par précaution .....et de revenir sur radio Paris .......Radio cité" ,les enfants de la chapelle"  etc...

De temps à autre un feldgendarme inquiet de la discipline de ses compatriotes jette un coup 
d' oeil inquisiteur dans le salon Non chacun son tour ! et nous de notre côté nous n éprouvons pas la moindre crainte affichant toutefois une certaine prudence

  Avec mon frére on traque ardemment le pissenlit dans les champs car bien sûr on éléve des lapins domiciliés chez le pére Juglet dans les vieux bâtiments face a notre héros Conté   Nous avions découvert un gisement inépuisable prés du calvaire route de Rouen

Mais notre préoccupation il faut le dire.... c est la BBC malgré la moulinette et le bruit de fond permanent crées par le brouillage





D 'autant plus que en 1935, une nouvelle station privée avait  fait son apparition, sous le nom de Radio Cité. Dirigée par Marcel Bleustein Blanchet une jeune et dynamique équipe de journalistes, d'animateurs et de vedettes va inventer la radio moderne. Le financement est assuré par la publicité. C'est une époque très fertile  au cours de laquelle de jeunes talents comme Charles Trenet et Edith Piaf, entre autres, seront révélés .L'arrivée en direct des étapes du Tour de France, la retransmission des tournois de tennis, les chansonniers, les radio crochets  les feuilletons sont des innovations datant de cette époque.
La belle aventure des radios privées s'achève en 1940. Un décret du gouvernement de Vichy établit un monopole d' État. Durant quatre longues années ce sera l'heure de la radio de propagande. 
L' écoute de la radio anglaise, la B.B.C., brouillée par les autorités est formellement interdite. Elle diffuse cependant la célèbre ritournelle " Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand ...''que Pierre Dac répète comme une litanie

Mais au delà de cette litanie on ne peut échapper a la diffusion nocturne des messages secrets destinés à la résistance les contacts par radio s 'établissent entre les membres du BCRA
organisme allié et le BOA local et composé de résistants toujours sur le qui vive 

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Des équipages héroiques décollant de Tempsford ( sud de Cambridge) s'engagent dans une lutte sans merci 
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Leur but apporter des armes à la résistance quel que soit le temps , la distance, les conditions , l opposition

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Résultat de recherche d'images pour "mission soe" Témoignage d un pilote du SOE décollant de Tempsford      destination ....la France     "  Nous volons feux éteints nous survolons de nuit les villes, les campagnes, les mers a la merci du chasseur de nuit de la luftwaffe et de laDCA à la recherche des feux balisés par les résistants et généralement  situés dans des lieux forestiers



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Décollant de Tempsford
Deux heures de vol... suffisaient aux "avions lançeurs "ayant pour objectif un parachutage dans notre département





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Un comité de réception courageux vigilant, prêt à tout, caché sous les ombrages attend,… guettant désespérément 
l’arrivée de l avion lanceur de containers sur le terrain balisé, quel que soient l’heure de la nuit, la température, le brouillard, la pluie, la neige, les rafales de vent et redoutant l'irruption d'une patrouille 

 "  Notre objectif pour aujourd hui où nous devons larguer nos containers c’est un territoire inconnu quelque part en France ( en l’occurrence un département situé à l’intérieur des terres …..l’Orne …) ou il nous faut parachuter de nuit des containers remplis d’ armes, munitions, et medicaments ; nous n’oublions pas le colis cadeau … composé de thé, café, et cigarettes …
Un simple coin de Normandie caché aux abords d’ une sombre foret mystérieuse qu il nous faut absolument trouver… quelles que soient les conditions climatiques, les radar et les danger du ciel marqués par la chasse allemande toujours aux aguets"
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Ces missions avaient pour nom « mission Harry « et les avions Halifax appartenant au 138 et 161eme squadron de la RAF etaient spécialement adaptés à ce type de mission
On conçoit la difficulté des pilotes et navigateurs à trouver ces points précis
de nuit et feux éteints
Résultat de recherche d'images pour "PARACHUTES CONTAINERS"Fin 1942 le SOE pouvait utiliser 2 escadrilles toujours basées à Tempsford, le 138 eme squadron composé alors d’une quinzaine de Halifax et le 161 eme squadron 5 Halifax six Lysander et un Hudson
feldgendarmerie ou d 'une patrouille allemande

Témoignage d un membre de l 'équipage

Nos repéres .......par nuit noire
en Vol de nuit.....et  feux éteints L 'équipage composé
d 'aviateurs chevronnés a la  recherche du terrain balisé devait prendre en compte  par exemple les différents types de repères au sol en énumérant leurs avantages et leurs pièges 

 
 Balises dissimulées dans la verdure d ' une forêt

Commençons  par  énumérer les points de repère permettant au pilote allié et à l' équipage d une dizaine 
d hommes de s 'orienter avec précision de nuit au dessus d une campagne déserte mais pleine de dangers a la merci d' une batterie de DCA ennemie

 
l 'eau  
Résultat de recherche d'images pour "RIVIERES" Toujours plus facile a repérer que n importe quel autre élément ... Même si la nuit est profonde un point d 'eau  est facile à repérer dés lors qu'il  se trouve entre vous et la source de lumiére
Lorsque la lumière est diffusée par les nuages on peut voir l'eau a grande distance,
Au delà de la visibilité de tous les éléments susceptibles de les aider  l'eau reste le meilleurs repère sauf si on parle  bien sûr de  la côte et des grands fleuves qui sillonnent la région
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Bois  et forêts

Les grandes forêts, elles sont d'excellents repères,pour l équipage a la recherche  des feux balisés Les bois peuvent être particulièrement identifiés lorsque vous arrivez aux abords de votre zone de lancement en  comparaison par exemple d 'une  photo  aérienne représentant la région


Voies ferrées 

Résultat de recherche d'images pour "VOIES FERREES" Comme l 'eau les rails brillent lorsque ils se trouvent entre vous et la lune

 





routes  
une grande route nationale bordée de peupliers et coupant le paysage peut vous être très utile pour vérifier votre itinéraire
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 Localités importantes  tout ce qui ressemble à une grande ville ou un centre industriel doit être évité en raison de la présence possible d' une DCA 
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Une ville est aussi bien caractérisée par les forêts qui l'entourent et 
d 'autres points caractéristiques que le pilote ou le navigateur ont pris le soin de noter
 Notons en passant la difficulté a identifier un terrain balisé en plaine et quelquefois en pleine forêt                   


Lysander

j'ai  rappelé sommairement les précautions prescrites par Hugh Verity avec lequel j'ai communiqué durant quelques années On peut considérer que les recommandations succinctes  ci dessus relatives aux points de repère concernent aussi bien les pilotes de bombardiers du SOE ( Halifax Lancaster  Liberator ) que les pilotes de Lysander ayant pour tache d ' acheminer et de récupérer des agents secrets sur le territoire national 
Plusieurs personnalités appartenant a la résistance     furent ainsi  conduits de nuit en Grande Bretagne ou déposés sur le territoire national sur  des  terrains dont les noms et les emplacements sont  gardés secret 

                          Les pilotes de Lysander Hugh Verity 2 eme gauche
           
Quelques noms de personnalités transportées clandestinement de nuit par Lysander.....on peut dire au nez et à la barbe  des allemands
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François Mitterand
Christian Pineau       Avion  collé dans la boue  17 minutes
P Brossolette
D' astier de la Vigerie
jean Moulin      General Delestraint executé en déportation
Claude de Baissac
Noor inayat khan  agent secret  exécutée dans les prisons allemandes
Vic Gerson
Duthilleul
Equipages évadés
Gal de lattre de Tassigny
Vincent Auriol
Gaston Deferre
Francois Mitterand
6 aviateurs britanniques
Violette Szabo
Clouet des perruches(organisateur des missions boa et bcradans l orne )


Résultat de recherche d'images pour "feldgendarme"La menace sur le terrain de reception des containers  c 'etait  la feldgendarmerie
Aprés connaissance du message secret diffusé par la BBC
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Une équipe de patriotes décidés   se rendait  au point  de largage prévu en empruntant des chemins forestiers ou de campagne 
 Les chiens aboient à leur passage ,laissant derrière eux une piste sonore qui indique une présence dans des lieux supposés déserts  à cette heure de la nuit  ? 
La situation la  plus probable était l'interception des membres du comité de réception par  la feldgendarmerie 
Résultat de recherche d'images pour "BARRAGE FELDGENDARMERIE"c est la raison pour laquelle certains se faisaient fabriquer  de faux permis de chasse ou médicaux qui permettaient ainsi  de circuler après le couvre feu
 Chacun d'eux avait imaginé une histoire en cas de rencontre d une patrouille allemande ce qui peut paraitre difficile à comprendre si l'on veut se faire une idée des dangers générés par la lutte clandestine Affrontement contre un ennemi intraitable et sans pitié et s 'opposant à la lutte que nous menons sans répit dans la clandestinité la plus totale 


De nombreux  dangers   difficiles à éviter alors que nous combattons sans armes...  armes que nous devons fournir  a ceux qui en manquent  dans la lutte  ouverte contre l'occupant 

.Ces hommes les résistants sans armes qui ont  consenti au sacrifice de leur vie de lutter contre un ennemi intraitable
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 Interventions des résistants du département


  Date 9  10 Avril 1944  Terrain "Aurore"Haras des Rouges Terres  mission Harry 28 B 
Présence du BOA local
Message secret   BBC " un nouveau jour s' annonce "
15 containers et des paquets 

deux agents sont parachutés  Tracteur et Sarcloir ( René Carel et ....)

Les containers contenant les èquipements de transmission radio  atterrissent sur la "dropping zone "prévue mais pour des raisons inconnues les deux agents de la France libre sont parachutés hors de la zone et atterrissent a proximité du 
moulin d 'Escures soit pratiquement à deux kilometres a l'ouest de Sées 

Heureusement deux résistants   les récupèrent et les guident rue saint Martin au no 30  demeure de Edouard Cercueil

Clouet des perruches le DMR s' insurge contre cette erreur de l 'équipage du  bombardier 

Ce parachutage présente une certaine importance dans la mesure où la totalité du chargement est destiné au 
radio Wallon présent a Saint Marcel aux cotés de Edouard Paysant ( ref a " l espoir des ténèbres  Parachutages sous l occupation " par Michel Pichard coordinateur national du BOA )                 

 Nous sommes début Avril et la documentation fait état de contacts permanents entre les différents membres Edouard Paysant    Marie Croisé ,et le radio Wallon en attente de ce matériel indispensable aux échanges radio avec l'aviation alliée dans le cadre de l 'opération du débarquement 

Le Halifax survole la zone prescrite du haras des rouges terres et définie par les coordonnées 
d 'usage  largue 15 containers et des paquets 


  Le parachutage se déroule dans les meilleures conditions dans la nuit du 9au 10 avril 1944soit moins de deux mois avant le débarquement )
Le Halifax a décollé de Tempsford et les rèsistants sont fidèles au rendez vous
On note la présence sur les lieux du parachutage   de Edouard Cercueil ;;et de son équipe ;;;;;chargés de la récupération du matériel , Hommes courageux entre tous conscients de l importance capitale de leur tâche a laquelle ils sont habitués






         uissante et inestimable aux groupes de résistants héroiques issus de nos villes et nos campagnes


Résultat de recherche d'images pour "dieppe débarquement"  en cours











  Date 9  10 Avril 1944  Terrain "Aurore" Haras des Rouges Terres  mission Harry 28 B 
Présence du BOA local
Message secret   BBC " un nouveau jour s' annonce "
15 containers et des paquets 
deux agents sont parachutés  Tracteur et Sarcloir ( René Carel et ....)

Les containers contenant les èquipements de transmission radio  atterrissent sur la "dropping zone "prévue mais pour des raisons inconnues les deux agents de la France libre sont parachutés hors de la zone et atterrissent a proximité du moulin 
d 'Escures soit pratiquement à deux kilometres a l'ouest de Sées entrainant une protestation de clouet des perruches  le dmr 

Heureusement deux résistants   les récupèrent et les guident rue saint Martin au no 30  demeure de Edouard Cercueil

Clouet des perruches le DMR s' insurge contre cette erreur de l 'équipage du  bombardier 

Ce parachutage présente une certaine importance dans la mesure où la totalité du chargement est destiné au 
radio Wallon présent a Saint Marcel aux cotés de Edouard Paysant ( ref a " l espoir des ténèbres  Parachutages sous l occupation " par Michel Pichard coordinateur national du BOA )                 

 Nous sommes début Avril et la documentation fait état de contacts permanents entre les différents membres Edouard Paysant    Marie Croisé ,et le radio Wallon en attente de ce matériel indispensable aux échanges radio avec l'aviation alliée dans le cadre de l 'opération du débarquement 

Le Halifax survole la zone prescrite du haras des rouges terres et définie par les coordonnées 
d 'usage  largue 15 containers et des paquets 


  Le parachutage se déroule dans les meilleures conditions dans la nuit du 9au 10 avril 1944soit moins de deux mois avant le débarquement )
Le Halifax a décollé de Tempsford et les rèsistants sont fidèles au rendez vous
On note la présence sur les lieux du parachutage   de Edouard Cercueil ;;et de son équipe ;;;;;chargés de la récupération du matériel , hommes courageux entre tous conscients de l importance capitale de leur tâche a laquelle ils sont habitués


  

Comment circuler la nuit en  silence  aprés l'heure d'interdiction imposée par le couvre feu ? 
ces terrains selectionnés portaientlesnoms de


e ,ces hommes dont la volonté et l'équilibre sont  mis à l'épreuve 24 heures sur 24 
mais aussi grâce à l héroisme d hommes et de femmes qui sur le sol national ont organisé dans des conditions difficiles et périlleuses atterrissages , décollages et parachutages clandestins indispensables aux déplacement des hommes responsables et ainsi qu' au soutien logistique et financier des combattants de l ombre 
Ces operations ne pouvaient se réaliser qu 'à la faveur du clair de lune  

















Mais parlons de l'équipage du bombardier SOE



 Les équipages  du SOE
Rappelons que le ciel de nuit est une occasion d’affronter pour les lourds bombardiers ….. les rapides chasseurs de la Luftwaffe



Chasseur de nuit Fockewulf
Témoignage d' un pilote du SOE



"Cette bonne terre de France si attirante mais inhospitalière il nous faut la survoler avec la plus grande prudence avec un équipage perpétuellement aux aguets scrutant du sabord ou de la tourelle arriére les profondeurs de la nuit "..equipage composé de dix hommes de nationalités souvent différentes Britannique, Canadiens, australiens ,néo zélandais , polonais
« Chaque sortie dure plus de sept heures, des heures d’un vol angoissant dans la solitude nocturne, passées a survoler la mer toujours hostile et la terre ennemie, à surveiller un vide que peut a tout moment trouer le chasseur de nuit assassin, a scruter un néant que perce le pinceau glaçé du projecteur doublé du mortel éclatement de la flak _ »








Bombardier lançeur de containers









La navigation relative a la recherche d un terrain balisé  par une nuit de pleine lune ,feux éteints présentait des difficultés toutes particulières pour 'l 'équipage en mission spéciale, qui pour mener sa tache à bien ,devait être capable de repérer avec la plus grande précision dans la nuit noire  une cible minuscule mal définie après avoir volé  pendant des heures au dessus du territoire ennemi"




Nos résistants  ou comités de réception  avaient ordre de choisir des sites aisément repérables du ciel mais pour de multiples raisons cela n'était pas toujours chose possible et l' avion ayant enfin trouvé  sa zone  de largage devait parfois chercher encore ........longuement les lumières destinées à le guider et qui pouvaient etre cachées par  un bois ou les versants d une vallée


Le navigateur du bombardier  devait souvent recourir à la lecture des cartes et a la navigation a l'estime ce qui exigeait du pilote qu'il vole a basse altitude au dessus de la campagne

terrain balisé par la resistance



 La tache des comités de réception de la résistance était quelquefois hérissée de difficultés  et souvent encore plus compliquée après le lancement des  containers  d'armes  sur  le  terrain choisi et ayant fait l'objet  d'un message  secret a la radio
Les résistants  devaient éclairer et surveiller la zone  identifiée par un nom de code
  Exemples
Aurore ( Rouges terres ) Lapin( Mortrée ) Orage ( Macé ) Eclair ( Tanville) Grêle ( Echauffour ) Ilot ( Le sap) Levite ( Ranes ) etc...

Radio londres 1940 1944 les voix de la liberté

 risque d 'attirer l'attention au sol grandissait a chaque minute passée par  l appareil  dans le voisinage d'une campagne tranquille Des le milieu de la guerre ,les allemands s'étaient équipés de radar permettant de détecter et donc   d intercepter les avions en vol ou en cours de recherche du terrain
Résultat de recherche d'images pour "containers d armes soe parachutages"Inutile de dire qu'un bombardier lourd occupé à larguer du materiel ,volant ailerons baissés juste au dessus de la vitesse minimale de sustentation et dont l'équipage  avait l'attention attirée  pour tout ce qui se  passait en dessous de lui ,constituait du point de vue de la chasse ennemie une cible rêvée



Chasseur de nuit Fockewulf
Par  la suite en combinant Euréka  en vol et S phone au sol il semblait possible de ne plus se laisser arrêter par des nuages ou des bancs de brume pour déterminer  plus rapidement l'emplacement de la DZ( dropping zone)

La cause plus probable d'incident était en fait  

l interception des  membres du comité de réception par la feldgendarmerie,c' est la raison pour laquelle les resistants  se faisaient volontiers fabriquer un faux permis de garde chasse ou de médecin qui permettait de circuler après le couvre feu

Le dixième des échecs nocturnes était dû
d' après les pilotes a des erreurs de navigation Ils ne trouvaient pas leur zone de largage ,,situation due quelquefois a des problèmes techniques ,quelquefois marquée par l 'absence  du  comité  de réception pour des raisons indépendantes de sa  volonté
Des accidents exceptionnels  pouvaient survenir ,ainsi sur le terrain .x. dans notre département c est un Dornier de la Luftwaffe qui survint à la place  de l 'avion allié attendu et qui mitrailla les hommes  rassemblés au  sol causant quelques  dégâts parmi  les troupeaux d'animaux Une vache fut tuée et comme par hasard 
c 'était d ' après le fermier la plus belle du troupeau ...

Même si l'avion et le comité de réception  arrivaient tous deux au bon endroit au bon moment le parachutage pouvait lui même poser problème , seuls les pilotes les plus expérimentés savaient  évaluer avec précision leur altitude   Si l'avion volait trop bas les colis risquaient de se détériorer  et les hommes de se blesser ,  Trop haut et un coup de vent suffisait a disperser les containers dans la nature et hors de portée


  Traduction de  son  article issu de "  we landed by moonlight"
édité dans les  années 50
"la nuit du 16 au 17 Aout 1943  Je me dirigeai vers Couture sur  loire ;;;;entre Sées et 'Alençon  j ai eu une expérience pénible a 22;25 toutefois exceptionnelle  sur  les routes de France , Juste un  mile devant moi, je vis un avion en flammes victime sans aucun doute  d'un chasseur allemand   Dans la lueur des flammes j'espérai découvrir un parachute  mais rien .....j 'avais un paquet a délivrer à Dericourt ..."
le lysander



Aprés quelques recherches sur les documents en ma possession       je lui précisais que cet avion en flammes  rencontré lors de sa  mission en cours était un Lancaster de la RAF touché lors  d'un  raid sur Turin (  ref à bomber command losses de la RAF ( wr chorley )edition 1943

NOTE adressée à HUGH VERITY concernant le Lancaster tombé au Chenay dans la nuit du 16 au 17 aout 1943

Stèle Lancaster II DS684 KO-M Chenay Sarthe (72)Squadron Leader John Russell Watson - Pilot
 

Sergeant Adrian Bernard Heyes - Flight Engineer of Birmingham
 

Sergeant Walter Bell Pettet - Wireless Operator/Air Gunner of Edinburgh
 

Sergeant Charles Edward Brook - Bomb Aimer of Boldon Colliery, County Durham
 

Sergeant Richard Clifford - Mid Upper Gunner
 

Sergeant Stanley Eastwood - Rear Gunner

De Tempsford aérodrome secret (sud ouest de Cambridge ) deux heures de vol suffisaient a un bombardier spécialement modifié et adapté aux parachutages de nuit  pour lancer ses containeurs sur la DZ ( dropping zone ) préparée par les résistants

Fin fevrier 1943  Premier parachutage ans l' orne    BOA 

Etaient présents Bob, figaro ,( noms de code,? )Granger  Denormandie ( Macé ), Lefévre de chailloué , Cosnard de Belfonds

l 'adjudant Thual et le gendarme Collet ces deux gendarmes appartenant a la brigade de Sées







"
le chlorate fortifie les dents " Tel est le message diffusé par la BBC; Message uniquement compris et assimilé par les résistants en attente de cette intervention planifiée par Londres le soe et les groupes de résistance locaux

 Premier lieu de lancement  Saint Leonard des parcs  prés du Haras des rouges terres Nom du terrain  AURORE
On note la présence de deux gendarmes lors de ce lancement

Notons que la brigade sagienne paiera un lourd tribu

Quatre gendarmes seront déportés à Ellrich  .....un seul reviendra de cet enfer
Pendant l'Occupation, les missions de la gendarmerie sont commandées par le gouvernement de Vichy et par l'occupant. Des gendarmes participent ainsi à la déportation des Juifs et à l'arrestation des réfractaires au service du travail obligatoire. 
D'autres choisissent la voie de la Résistance et combattent pour la libération du pays, seuls ou en unités constituées (groupements Daucourt et Thiolet notamment).
Structure traditionnelle ou pas, le travail de la gendarmerie 
s avére aussi ingrat que délicat 
  Les brigades doivent surveiller ,protéger ,arrêter , signaler et tout cela contre leur gré , à la merci des menaces et des représailles  de l occupant








Second parachutage   a cette date    4 tonne d'armes seront  entreposées dans le clocher de l église de Goulet  Un dépôt a été constitué à Prépotin dans le  Perche Publié il y a 28th November 2015 par roger corn
  Deux agents secrets a Sées
 Le terrain choisi pour le parachutage des deux agents de la France Libre est donc " le Haras des Rouges Terres " situé a l'est de Sées( carte ci dessous).....
  Le parachutage se déroule  dans la nuit du 9 au 10 avril 1944 
Le Halifax a décollé de Tempsford ......,survole Londres souvent dans le brouillard ... les résistants sont fidéles au rendez vous malgré le couvre feu imposé par les allemands 
On note la présence sur les lieux du parachutage de Edouard Cercueil ;;;;;;; hommes courageux entre tous ,conscients de l importance  tâche périlleuse a laquelle ils sont habitués

Des la reception du message de la BBC un nouveau jour 
s annonce " le Halifax survole la zone prescrite et définie par les coordonnées d' usage  largue 15 containers et des paquets
 Ce message diffusé sur la fréquence de la BBC....Seuls les résistants concernés par le but de la mission en comprennent la signification 
Dans le cas présent il s agit du largage de matériel radio destiné  au radio" Wallon "et à Edouard Paysant présents à   Saint Marcel    en attente de ce précieux matériel qui leur permettra de rester en contact avec l aviation alliée 

Le haras des Rouges Terres l objectif du parachutage  est situé à 10 km est nord est de Sées





























Deux agents secrets a Sées


















































« Le premier parachutage dans l'Orne eut lieu sur le terrain du Vieux Montmerrei le chef de terrain était Chevreuil de Mortrée. Je l'ai rejoins à 22 heures avec son équipe composée d'une dizaine d'hommes de Mortrée dont le brigadier de gendarmerie.  Vers minuit l'avion est apparu et  nous a lâché des colis 12 containers, 11 d'armes contenant deux FM, des mitraillettes Sten, des pistolets et des munitions plus le colis spécial contenant tabac cigarettes et thé » 
L'équipe Tessier de Tanville (le pére « le sanglier »  et ses deux fils surnommés « les marcassins ») parcourut de longues randonnées en forêt, dormant à proximité des lieux de parachutages dans des conditions extrêmement précaires, bravant les intempéries mais surtout la menace permanente des patrouilles allemandes conscientes de la présence de ces réseaux clandestins. Les équipes de réception, dés la récupération au sol des précieux containers,  dissimulaient provisoirement les objets tant attendus dans les buissons, sous une couche de feuilles mortes ou de fougères ou au creux d'un fossé.  Une véritable existence d'homme des bois...

Encore fallait il un moyen de transport approprié et une cache adaptée pour conserver en toute sécurité ce matériel facilement repérable.  
Avions ravitailleur de maquis abattus en cours de mission dans le département de l'Orne, avant et après le débarquement du 6 Juin 1944.
 En général, ces avions britanniques étaient lourdement chargés et le fait de voler à basse altitude représentait un handicap certain.LES PARACHUTAGES DANS L'ORNE
Le 12 Août 1943, un  Halifax du 138 eme Squadron basé à Temsford , en mission SOE, touché par la flak en volant à une altitude de 500 mètres, s'abattait vers 23.30 heures dans un herbage en bordure Est du bois du Frileux, commune d'Ecorcei   (Orne).
L'avion ravitailleur de maquis préparait un lancer de parachutes pour le réseau clandestin Spruce 20 /21. Deux aviateurs Foster et Cameron furent tués et inhumés au cimetière d'Ecorcei,  trois
 aviateurs grièvement brûlés se rendront  aux allemands après s'être réfugiés au château des Graviers. Deux autres, Scott et Trusty, réussissent à s'échapper vers le village des Genettes puis vers Moulin la Marche.
Concernant un Halifax de la RAF du même Squadron, chargé également d'une mission de parachutages, un témoin se souvient le 17 Août 1943, avoir vu un avion pris dans les projecteurs de la Flak d'Aube Saint Esprit  "Celui-ci volait si bas que l'on apercevait les hommes à bord ". L'avion toucha la ligne à haute tension, explosa puis s'écrasa sur la commune d'Aube, prés du lieu dit "Les vallées ". Des explosions s'en suivirent pendant plusieurs heures. L'appareil transportait des munitions et des pigeons voyageurs destinés au maquis dans le cadre d'une opération du réseau.Le pilote Norman Hayter de nationalité australienne et quatre aviateurs anglais furent tués sur le coup.  Les deux survivants, les Sgt WS Davies et JA Hutchinson décédèrent de leurs brûlures et seront inhumés au cimetière de Bernay.En 1944 plusieurs bombes tombèrent à l'endroit du crash. Elles visaient certainement la batterie allemande située à proximité.
Les américains des "Carpetbaggers"  sont venus à la rescousse. Le 5 Avril 1944, un Liberator du  801 BG / 406 BS touché par la DCA de Berniéres le Patry (Calvados) s'abattait au lieu dit  "Les Haieries" ou "Anfernel" (3 kilomètres au nord ouest de Tinchebray). Ce bombardier de  l'USAF en mission SOE avait décollé de Harrington à 22 heures pour ravitailler le maquis de Sainte Marguerite. Six membres d'équipage seront tués lors du crash et  inhumés à Truttemer le grand. Le lieutenant Kalbfleisch rescapé témoigne "Nous volions à 300 mètres d'altitude à la recherche des feux posés par le réseau de résistance lorsqu'un obus a touché le compartiment du navigateur. A 150 mètres, nous avons sauté et l'appareil s'est écrasé aussitôt après. Les allemands nous ont tiré dessus pendant que nous descendions. Je n'ai pas eu le temps de cacher mon parachute et je l'ai jeté dans une rivière proche"Le sergent Porter autre rescapé est tombé à proximité des batteries de DCA allemandes "J'ai passé une haie, je l'ai suivie en courant en passant prés de plusieurs pièces de DCA à ma gauche et à ma droite... évitant ainsi de justesse ceux en fait qui nous avaient abattus"
Le 11 Avril 1944 vers 23h15, un Halifax en mission de ravitaillement des maquis de la région touché par la DCA,  passait en flammes au dessus du bourg de la petite Savetiére (Commune de Sainte Gauburge) en éclairant les maisons d'une immense lueur. Ses moteurs tournant à plein  régime, il s'écrasait à environ 200 mètres de la route de Paris. On retrouvera dans les débris une grande quantité de produits pharmaceutiques, postes radio, destinés au maquis. Les huit membres de l'équipage Anglais et Canadiens sont enterrés à Saint Hilaire sur Rille prés de Aube (Orne).
Dans la nuit du 9 au 10 Mai 1944 un short Stirling du 90 eme Squadron basé à Tudenham, Suffolk, est touché par la batterie de Berniéres le Patry et s'écrase vers  23H45 à Saint Jean des Bois (Tinchebray). Trois hommes d'équipage sont cachés dans la forêt de Gers (Témoignage de André Rougeyron) et ravitaillés par un cultivateur Henri Durand habitant les Gériers. "Nous partons pour la forêt et après plusieurs appels découvrons trois gaillards bizarrement accoutrés s'approchant craintivement". Il s'agissait de Ph. Green, Royston John et de Charles Potten. "Par la suite, j'apprends que le docteur Ledos a été arrêté, et je demande à Bourgoin d' abriter mes pensionnaires à l'Ermitage". Green témoigne "C'était mon 31 eme vol et nous avions pour mission de lâcher armes et approvisionnement sur un terrain situé dans le sud de la France. Nous devions effectuer ce trajet en respectant un horaire rigoureux, franchir la côte immédiatement après le crépuscule et au retour, être hors de France avant l'aurore. Nous volions prés du sol sans avoir éveillé exagérément les défenses allemandes. Nous avons été touchés par la DCA (Il s agissait de la DCA de Berniéres le Patry ). Moteur tribord en feu, moteur bâbord hors d'usage. Trop bas, nous ne pouvions sauter en parachute. Il fallait donc s'écraser avec la machine... L'un après l'autre, nous sommes sortis dans l'herbe longue et drue, une bonne terre de France ferme et sûre" témoignera l'un des rescapés.
Témoignage personnel:
Le 16 Juillet 1944, alors que nous étions réfugiés à Bursard, nous apprenons qu'un bombardier venait de s'écraser de nuit prés de Larré au lieu dit "La Chouannerie". C'était un Halifax qui, dans le cadre d'une mission SOE, devait larguer ses parachutes sur le terrain "Goudron" situé prés de Radon en bordure de la forêt d'Ecouves. Mais les allemands avaient semble t il déplacé les feux de balisage. L'avion trompé ne put éviter la Flak. Les munitions stockées à bord explosèrent une grande partie de la nuit.Nous trouverons dans la forêt un poste émetteur certainement destiné au réseau de résistance local. 

Rappelons quelques messages diffusés par la BBC parmi tant d'heures d'écoute mais généralement vers 19 heures et destinés aux résistants de notre région.  Chaque français rempli d'espoir les écoutait avec attention mais sans pouvoir deviner leur signification :

"ICI LONDRES, LES FRANCAIS PARLENT AUX FRANCAIS"...
"Chaque tiroir a sa clé"
"Noémie a un bouquet de violettes"
"Elle a cueilli de pleins paniers de fraises"
"Nous aimons le civet"
Qui ne connaît pas au moins quelques-uns de ces messages ? Derrière une phrase amusante ou bizarre se cachait souvent une grave décision: la préparation d'un atterrissage, la réception de matériels ou d'hommes parachutés, ou même l'organisation d'opérations de guérilla...
Dans notre département Edouard Paysant fut le chef de cette organisation dénommée le BOA et créée par Londres... "je suis fier de l'avoir connu" Sa silhouette d'homme tranquille, présente aux abords du terrain de sport des Ormeaux, ne pouvait me laisser soupçonner une telle responsabilité, lourde de dangers, à la merci de trahisons inattendues ou de bavardages imprudents. C'est en Aout 1943 lors de son départ précipité de notre région que j'ai mesuré l'importance et l'efficacité de son œuvre.Les terrains sélectionnés et acceptés par Londres étaient soigneusement préparés avant de demander une opération aérienne, qu'elle soit de parachutage ou d'atterrissage. Il fallait d'abord rechercher l'endroit où elle pourrait être effectuée avec le maximum de chances de réussite et la plus grande sécurité possible pour les hommes du comité de réception. Les normes exigées de ce que l'on appelait «le terrain» variaient selon le genre d'opération auquel il était destiné ( voir ci après ).
Extrait de « Clandestinités » de Andre Mazeline.« l'âme du BOA fut Edouard Paysant (pseudo Dominique Tinchebray) de Sées à qui Robert Aubin confia ce service en mars1943 »E. Paysant déploya une activité inlassable. il sacrifia tout à la cause qu'il servait. Son dévouement, son audace, son allant, firent l'admiration de ceux qui le connurent. Il forçait l'estime et l'affection par ses qualités d'homme qui égalaient ses vertus de chef.
Dans le département, il prospecta et fit homologuer une vingtaine de terrains, recruta leur chef et leurs équipes, organisa le service de liaison par radio avec Londres par courrier avec Paris, dirigea les premières réceptions d'armes et de matériel, assura le sauvetage et la protection d'aviateurs alliés abattus, le camouflage des réfractaires. Toutes les formes de résistance l'intéressaient, il ne s'accordait aucun loisir, aucun répit. Sa Simca bien connue des initiés sillonnait en tous sens le département.C'est à la suite du sauvetage particulièrement audacieux des rescapés d'une forteresse volante de l'USAAF (Deux victimes, six évadés, deux prisonniers) abattue aux environs de Belfonds à la Pilliére le 4 juillet 1943, qu'il fut recherché par la gestapo avant de prendre différents postes de responsabilité dans le nord et la Bretagne. Il disparut, Victime des géorgiens de l'armée Vlassof.

La recherche de terrains était confiée en principe aux responsables départementaux. les emplacements possibles leur étaient signalés la plupart du temps par les unités de résistance locales. Dans la recherche de ces terrains Il était toujours  préférable de trouver une grande étendue. Les alentours devaient être assez dégagés pour faciliter la recherche des containers ou paquets parfois dispersés sur une grande distance, ce que ne favorisait pas le choix d'une forêt attenante.  Pas d'arbustes trop hauts qui pourraient cacher les lumières du balisage. Il était souvent nécessaire que le terrain soit éloigné non seulement de toute présence de miliciens, d'allemands susceptibles d'intervenir rapidement mais plus généralement de toute habitation, à moins que les habitants soient bien connus comme sympathisants et qu'il n'exista aucun risque de dénonciation ou de bavardage.
 

Recherche du terrain par l'avion lanceur de containers

Un bombardier quadrimoteur occupé à larguer des containers et qui rôde au dessus de la campagne pour rechercher le terrain désigné après un échange de messages codés  repasse souvent plusieurs fois au même endroit. Ailerons baissés, à la limite de la vitesse minimale de sustentation, l'avion descend à 150 mètres pour lâcher ses parachutes. L'équipage du bombardier, concentré dans sa tâche périlleuse et dont le regard scrute le sol avec une grande attention, remet ses moteurs à plein régime pour reprendre de l'altitude souvent au dernier moment. Ce type d'opération fait beaucoup de bruit dans le silence de la nuit et dans une campagne endormie, obstruée par les nuages, la brume ou la pluie. Cette opération  constitue en fait une cible de choix du point de vue de la chasse allemande, malgré la présence de la pleine lune. Il y eut bien sûr des échecs... erreur de navigation, incident mécanique, absence du réseau de résistance pour des raisons indépendantes de leur volonté, terrain invisible, la météo...Trop bas les colis risquaient de s'abimer au contact du sol. Trop haut, disperses par le vent et quelquefois hors de portée des résistants, les colis étaient alors ramassés par les allemands ou des mains étrangères.

Les terrains :  Aurore, Godet lapin, Eclair Goudron, Orage et d'autres encore   environnant notre ville seront le théâtre de parachutages très risqués,de containers  recueillis par des hommes défiant tous les dangers.On peut malheureusement citer plusieurs parachutages qui se sont très mal terminés dans notre région, au Merlerault par exemple, où  plusieurs membres du comité de réception furent arrêtes et déportés, victimes de dénonciations

Deux agents secrets en mission, parachutés au haras des Rouges Terres avec un lot important de containers, purent transmettre leurs messages d'un refuge provisoire chez M. Cercueil, rue saint martin à Sées. Rapidement détectés par les camions gonio allemands, camions mobiles spécialement équipés pour la détection des émetteurs clandestins,  les deux agents secrets purent s'esquiver dans la campagne environnante dissimulés sous des bottes de paille. 

"Ce fut une guerre de la nuit faite d'organisation persévérante et de travail ingrat, de résolution méthodique et de mauvaises surprises, de complicités multiples  et d'ingéniosité constante, de coups de chances et d'avatars imprévus, d'héroïsme et de trahison, de succès et de défaillances jusqu'à ce que, prés bien des sacrifices, sonne enfin l'heure de la libération"
François Bédarida (institut d'histoire du temps présent)




 Un lecteur
PascalPosté le samedi 01 octobre 2011 20:23
Les aviateurs alliés ont payés un lourd tribu dans ces missions de parachutage, et peu d'ouvrages en parlent mais il faut garder à l'esprit que c'est grâce a eux que les maquis ont été armés. Ces missions surtout de nuit étaient extrêmement dangereuses et voler à basse altitude sans visibilité demandait une bonne dose de courage. Certains équipages ont
disparu et parfois ont retrouve des restes au hasard de travaux. Ce fut le cas dans les années 80, où un bombardier britannique fut découvert dans la région de Sainte-Mère-Eglise pendant des travaux d'élargissement d'une rivière. Seul le pilote était resté à bord, tous les autres membres de l'équipage avaient sauté en parachute et furent recueillis dont un par la résistance et les autres tombés dans les environs de Carentan par les Américains.
 Le pilote Robert J. Sarvis était Missing in action (porté disparu) depuis plus de quarante ans et fut inhumé au cimetière de Colleville-sur-Mer. Un bel article qui rend

LES MALGRES EUX

Contexte historique[modifier | modifier le code]

L’Alsace (moins l'arrondissement de Belfort), une partie de la Lorraine — le département de la Moselle dans ses limites actuelles — et quelques villages du département des Vosges furent cédées à l'Empire allemand au Traité de Francfort, après la défaite française de 1871. Les populations de ces contrées qui n'ont pas manifesté le choix de partir pour ne pas devenir Allemands se sont ainsi retrouvées sujets de l'Empereur germanique et soumises aux obligations et usages des ressortissants du nouveau Reich. Les jeunes hommes durent accomplir leur service militaire et tous ces soldats Alsaciens-Lorrains ont été mobilisés - au sein des armées de l'empire germanique - durant la Première Guerre mondiale. Entre 1914 et 1918, environ 18 000 Alsaciens-mosellans "réfractaires" choisissent de quitter leurs familles pour aller s'engager dans l'armée française1,b, alors que 380 000 conscrits Alsaciens et Lorrains partent servir l'Allemagne et le Kaiserc,2. Cette mobilisation au début de la 1re guerre mondiale se fait globalement sans heurt : les jeunes générations n'ayant jamais connu la France et se considérant comme citoyens allemands3. On le voit dans l’article en allemand Ich bin ein Kriegskind du pasteur Jean-Jacques Reutenauer, né en 1952. Son grand-père lui ayant dit quand il était encore tout jeune : « Si en 1917 les Américains n’étaient pas venus, nous n’aurions pas perdu la guerre ! », l’enfant répondit : « Mais, grand-père, la guerre c’est bien nous qui l’avons gagnée ! – Tu es trop jeune pour comprendre. »4. A la fin de la guerre, en 1918, après 4 ans de dictature militaire, de brimades et de destructions volontaires, la population d'Alsace Moselle n'éprouve plus la moindre sympathie pour l'Allemagne et fait le dos rond en espérant une paix prochaine3.
Le problème est radicalement différent en 1942, tant sur le plan sociologique, que sur le plan juridique. D'un point de vue humain, les jeunes appelés Alsaciens et Mosellans ne sont pas nés Allemands ; ils sont majoritairement restés « Français de cœur » et n'ont pour la plupart pas opté pour obtenir la nationalité allemande, qui leur a été octroyée d'office au nom du Volkstum5. D'un point de vue légal, l’annexion de facto des trois départements français par l'Allemagne nazie n'a pas été ratifiée par le droit international6 ni d’ailleurs par aucun traité entre la France de Vichy et l’Allemagne ; c’est ce que précise le 3 septembre 1940 une protestation du général Huntziger au général von Stulpnagel, président de la commission allemande d’armistice. Il y est bien dit : « C’est avec la France entière, dans ses frontières de l’état de 1939, que l’Allemagne a signé la Convention du 22 juin » et on rappelle que cette Convention avait précisé « que le Gouvernement français avait le droit d’administrer les territoires occupés et non occupés, sans limitation territoriale aucune »7. « Dès l'été 1940, écrit Bernard Vogler, l'attitude des catholiques est quasi-unanime dans le refus, qui ne fait que s'accentuer durant les quatre années, soit une attitude totalement différente de leurs coreligionnaires sous le régime de Vichy […] En été 1940 la grande majorité des protestants s'imaginent que ce sont les mêmes Allemands que ceux d'avant 1918. Aussi ce malentendu initial favorise un certain nombre de ralliements […] Mais cette attitude initiale est rapidement balayée : en l'espace de six mois on passe de la confiance à l'amertume de la parole trahie. »8
Bien que le terme « malgré-nous » apparaisse déjà en 1920, après la Première Guerre mondiale, lorsque des associations d'anciens combattants alsaciens et lorrains de la Grande Guerre emploient cette formule pour mettre en avant le fait qu'ils avaient dû se battre « malgré eux » dans l'armée allemande contre la France9,10, les premiers véritables « malgré-nous » ont été incorporés de force par l'armée allemande à partir d'août 194211.

Stèle des malgré-nous à la gare de Strasbourg-Cronenbourg.
Quand l'armistice du 22 juin 1940 est signé, le cas de l'Alsace et de la Moselle n'est pas évoqué12. Ce territoire reste donc juridiquement français, bien qu'il fasse partie de la zone militairement occupée par l'Allemagne.
Le régime nazi l'annexe de fait au territoire allemand, par un décret du  signé par le Führer Adolf Hitler qui en interdit la publication13.
Le gouvernement de Vichy se borne à des notes de protestation adressées aux autorités allemandes de la commission de Wiesbaden, mais sans les rendre publiques, craignant les réactions allemandes : « Vous comprenez, disait en aout 1942 le maréchal Pétain à Robert Sérot, député de la Moselle, les Allemands sont des sadiques qui nous broieront si, actuellement nous faisons un geste. »14. D’ailleurs ces notes restaient toujours sans réponses15.
Le bruit se répand alors qu'une clause secrète avait de nouveau livré l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne, à cette différence près que les trois ex-départements français ne formaient plus une entité propre, comme c'était le cas lors la précédente annexion. Le Bas-Rhin (Strasbourg qui redevient Straßburg) et le Haut-Rhin (ColmarMulhouse - qui redevient Mülhausen) sont ainsi rattachés au pays de Bade (Gau Baden-Elsaß), tandis que la Moselle (MetzThionville - qui redevient Diedenhofen -, Sarreguemines - qui redevient Saargemünd) devient un CdZ-Gebiet (une division administrative territoriale de l'Allemagne nazie) officiellement rattachée à la Sarre (Gau Westmark) le 30 novembre 194016.

Chronologie des faits[modifier | modifier le code]

Jusqu'en août 1942 cependant, si on multiplia les organisations paramilitaires, où la population, les jeunes surtout, était obligée de s'inscrire, on s'abstint de l'ultime transgression juridique, la mobilisation obligatoire dans l'armée allemande. Mieux encore, l'Allemagne proclamait qu'elle n'avait pas besoin des Alsaciens-Mosellans pour gagner la guerre, qu'elle espérait bientôt terminée et victorieuse. « Nous n'avons pas besoin des Alsaciens pour gagner la guerre, disait un orateur de la propagande, mais c'est pour l'honneur de votre pays que nous tenons à vous avoir dans nos rangs »17. Les services de Goebbels n'en firent pas moins une propagande active pour inciter les jeunes Alsaciens et Mosellans à s'engager, mais sans le moindre résultat. Seuls les fils des fonctionnaires allemands présents semblent avoir répondu à l'appel, mais ils furent moins d'un millier pour les deux départements alsaciens18. Le gauleiter Robert Wagner, qui était responsable de l'Alsace, était persuadé que ceux qu'il considérait comme des frères de race nouvellement reconquis entendraient vite l'appel de leur sang et se sentiraient rapidement allemands ; constatant le nombre infime d'engagés volontaires, il conclut — non sans cynisme — que les jeunes hésitaient à entrer dans l'armée allemande « par peur de leur famille » et qu'ils seraient heureux de s'y voir forcés19. Au printemps 1942, à Vinnitsa, il persuada Adolf Hitler, au début fort réticent, d'introduire le service militaire obligatoire en Alsace, ce qui fut fait officiellement le .

Josef Bürckel, gauleiter du Gau Westmark.
De son côté, le gauleiter Josef Bürckel, responsable de la Moselle annexée, avait promulgué l'ordonnance instituant le service militaire obligatoire pour les Mosellans dès le 19 août 1942. Il promulgua, dix jours plus tard, une seconde ordonnance portant sur l'octroi de la nationalité allemande aux Mosellans, qui rendit aussitôt applicable cette incorporation de force en Moselle.
En 1942, l'armée de Vichy démobilisa une grande partie des soldats du contingent qui avaient été maintenus sous les drapeaux depuis le début la guerre mais, dès 1940, les Alsaciens-Lorrains avaient été autorisés à quitter l'armée française. Ceux qui n'ont pas profité de cet "avantage" ont pu rester dans l'armée française, et ensuite rejoindre les forces françaises libres. D'où, chez certains, un sentiment de supériorité vis-à-vis des autres soldats français, de l'intérieur: "Nous sommes plus français que vous". En revanche, ceux qui ont demandé à être démobilisés pour rentrer chez eux en croyant naïvement qu'on allait les laissez tranquillement cultiver leurs champs, se sont vu dire à leur arrivée par l'armée d'occupation: "puisque vous n'êtes pas français, donc vous êtes allemands" (da du nicht französisch bist, bist du deutsch) et sont devenus des "malgré-nous".
Bürckel déclara, non sans hypocrisie, que les Mosellans qui ne se sentaient pas allemands pouvaient demander, avant le , à être expulsés vers la France. Le nombre de demandes fut tel que Bürckel se rétracta aussitôt, annonçant que les déportations se feraient non vers la France mais vers la Pologne et que les réfractaires au service militaire seraient envoyés en camp de concentration20.
Le gauleiter Wagner, qui sentait bien l'illégalité d'une telle décision, déclara le 23 septembre :
« Nous vivons dans un temps de grande révolution : avec lui s'effondrent également les concepts juridiques qui étaient valables dans le passé »
21. Et le 21 juin 1943 :
« Ce n'est pas mon intention de justifier juridiquement cette mesure si incisive dans la vie de l'Alsace. Il n'y a aucune raison de faire cela. Chaque décision que le Troisième Reich Grand-Reich-Allemand prend à ce sujet est appuyée par le droit formel et réel et est inattaquable. »
Le service militaire, en temps de guerre, équivalait à être incorporé et à participer aux combats. La plupart des malgré-nous furent affectés dans la Wehrmacht, mais de nombreuses classes furent versées d'autorité dans la Waffen-SS. Certains ont été incorporés directement dans les Waffen-SSd, mais d'autres ont d'abord été incorporés dans des unités de la Wehrmacht, l'armée régulière, avant d'être rattachés ultérieurement à des divisions de Waffen-SSe. La décision d'incorporer de force des Alsaciens, des Mosellans, des Luxembourgeois et des Belges dans les Waffen-SS s'explique par le fait que les divisions de la Waffen-SS, dites « troupes d'élite », comptaient une forte proportion de pertes lors des combats. Dans son journal, courageusement tenu en français pendant l’occupation allemande, Marie-Joseph Bopp parle d’un collègue mobilisé et versé d’office dans les SS malgré ses efforts. On lui donne cette raison : c’est que « les cadres de la Waffen-SS sont vides, il faut absolument qu'ils soient remplis, d'ailleurs la visite médicale n'est que de pure formalité ». Et puis « on sait très bien que les Russes n'épargnent aucun soldat qui porte l'uniforme de la SS détestée et qui d'ailleurs porte, en haut du bras droit, le signe de son groupe sanguin (qu'on ne marque pas chez les autres soldats). Tous les SS faits prisonniers seront tués. »23. On veut ainsi dissuader les jeunes gens de déserter.
Finalement, 100 000 Alsaciens et 30 000 Mosellans se retrouvèrent, principalement sur le front de l'Est, à combattre l'armée de Joseph Staline. Ils furent pour la plupart internés à Tambov, en Russie, en 1945. Nombre d'entre eux ont cependant vécu les combats en Normandie, comme les « malgré-nous » de la 2e division SS Das Reich, dans la poche de Falaise. Beaucoup de jeunes gens avaient moins de dix-huit, voire dix-sept ans. Parmi les rares qui ont pu déserter, ou se rendre aux Alliés occidentaux, certains se sont enrôlés dans les FFI ou dans l'Armée française de la Libération. En juillet 1944, les Soviétiques relâchèrent 1 500 malgré-nous prisonniers à Tambov ; ceux-ci furent transférés à Alger pour être incorporés dans l'armée de la France libre24.

Le cas des officiers de réserve[modifier | modifier le code]

Jusqu’en 1944, cependant, les Allemands n’osèrent pas mobiliser les officiers de réserve, mais Bopp écrit le 20 janvier :
« On croit que très prochainement les Allemands appelleront sous leurs drapeaux les Alsaciens officiers de réserve dans l'armée française. Jusqu'à présent, on ne les avait pas inquiétés »25.
Une première alerte a lieu à la fin de 1943 puisque nous lisons chez Bopp à la date du 22 décembre :
« On me certifie d'une source très sure que les Allemands préparent la liste des officiers de réserve alsaciens dont la plupart, prisonniers de guerre, avaient signé une déclaration qu'ils sont de sang germanique et qui, pour cette raison, ont été renvoyés dans leur province. Ils ne sont pas inquiétés par une mobilisation de leurs classes. Mais on veut éviter des troubles en cas de débarquement des Alliés en France ».
Mais la situation est en fait beaucoup plus grave et le 14 février il écrit effectivement :
« Une nouvelle sensationnelle a éclaté comme une bombe : tous les officiers de réserve français seront mobilisés dans la Waffen-SS, car, dans cette armée, la discipline sera plus sévère et on pourra mieux les contrôler et surveiller »26.
Et, moins d’une semaine après :
« Aujourd'hui, une quarantaine d'anciens officiers de réserve ont dû se présenter à la visite médicale pour la Waffen-SS. À Strasbourg, la visite avait déjà eu lieu. Là, c'était un général qui les a reçus. Il voulut leur faire un discours, mais il fut plusieurs fois interrompu. On lui demandait sur quel droit se basait la Wehrmacht pour mobiliser des officiers alsaciens qui avaient été dans l'armée française. Réponse : les lois internationales ne nous permettent pas d'enrôler des officiers ayant appartenu à une autre nation. Aussi observons-nous la loi. Vous ne serez pas mobilisés dans la Wehrmacht, mais bien dans la Waffen-SS, car les lois internationales ne parlent pas d'elle. Puis, il leur affirme que ceux qui entreraient comme volontaires garderaient le rang qu'ils avaient eu dans leur ancienne armée. Pour cela, ils n'avaient qu'à signer un papier ! Silence complet ! Aucun ne se présente. Puis le général leur dit: « Bon. Mais chacun de vous donnera son curriculum vitae. » Également, refus général. Sur cela, le général disparait et la visite médicale commence ».
Les récalcitrants sont envoyés au camp de Cernay mais là encore on tente de les convaincre. Le 9 juin,
« Un Alsacien, ancien officier français, qui est dans le camp de Saint-André près de Cernay vient d'écrire à sa famille qu'il y a quelques jours, le commandant du camp SS avait réuni pour un appel tous les anciens officiers. II arrive avec un lieutenant-colonel et un commandant, les deux en uniforme SS. Le commandant du camp s'adresse aux Alsaciens : «Je vous présente deux officiers supérieurs français qui, eux, ont compris les nécessités de l'heure et qui, en bons Européens, mettent leur épée au service de l'Allemagne. Si des Français de l'Intérieur font cela, vous, Alsaciens de race germanique, vous devrez imiter leur exemple. Ceux qui seront donc volontaires pour la guerre devront s'avancer. » Silence général. Aucun des Alsaciens ne bouge. Ils regardent fixement et avec mépris les deux Français devant eux, pâles comme la mort. Après l'attente d'une minute, le commandant allemand renvoie les Alsaciens »27.

Désertion et captivité[modifier | modifier le code]

Certains malgré-nous ont déserté pour rejoindre la Résistance ou la Suisse, mais leurs familles furent parfois déportées dans des camps de travail comme celui de Schirmeck ou de concentration comme celui de Natzwiller-Struthof, tous deux situés en France alors annexée. Ce fut notamment le cas de 123 habitants de Longeville-lès-Saint-Avold, parents de réfractaires, envoyés d’abord au camp de Woippy, un camp de répression près de Metz, puis en camp de concentration28. L'application stricte de la Sippenhaftung, induisant la responsabilité collective de la famille (et du clan) en cas de délit, menaçait directement la famille des insoumis qui pouvait être transplantée dans un pays de l'Est, en Silésie par exemple. En outre leurs biens étaient confisqués. Cette pratique obligea donc la plupart des conscrits, non seulement à entrer dans l'armée allemande, mais aussi à y rester. Certains le faisaient pourtant avec l’intention de se rendre sur le front russe, mais les chances de réussite étaient minces. Pour éviter des mutineries, l'Allemagne nazie avait pris soin de ne pas former d’unités exclusivement composées de conscrits du Luxembourg, d’Alsace ou de Moselle. Isolés dans des unités composées majoritairement d’Allemands, les malgré-nous devaient se plier à une discipline de fer, dans une armée où l’esprit de corps laissait peu de place aux écarts de conduite. Parmi ceux qui choisirent tout de même de déserter devant l'ennemi, certains furent repris et exécutés, sans autre forme de procès, comme « traîtres à la Patrie allemande ».
Le simple soupçon d’avoir déserté pouvait avoir des conséquences tragiques pour la famille, on lit dans le journal de Marie-Joseph Bopp29 :
« On ne cherche maintenant pas seulement les familles de ceux qui ont un fils en France ou en Suisse, mais aussi les parents des soldats portés disparus et qu'on soupçonne d'avoir déserté. Ainsi, à Kaysersberg, on a expulsé la famille Wilhelm, dont le fils avait été signalé comme disparu. Tous leurs biens ont été confisqués. Or, à peine la famille avait été installée à Breslau qu'elle reçoit la nouvelle officielle que le fils était mort des blessures de guerre dans un hôpital allemand ! La famille put rentrer à Kaysersberg, mais tous ses biens avaient disparu. On lui a bien versé une petite somme pour la dédommager, mais elle ne peut rien acheter avec cet argent. Ah, mourir pour notre Führer ! »
Sur le front occidental, certains malgré-nous se rendirent à l’armée américaine après avoir déserté, pensant se rendre aux libérateurs de la France. Ils déchantèrent rapidement en comprenant qu’ils étaient considérés, non comme des insoumis, mais comme des déserteurs de l’armée allemande. Ils furent envoyés dans des camps dans l'ouest de la France, aux côtés de prisonniers allemands qui ne cachaient pas leur mépris pour ces « traîtres à la patrie ». À l’humiliation de la double défaite, celle de la France de 1940 et celle de l’Allemagne de 1944, s’ajoutait l’humiliation de la double trahison supposée, celle de la France de De Gaulle et celle de l’Allemagne de Hitler30. Quand ils en avaient la possibilité, ils tentaient de venir au secours de leurs compatriotes français31.
Sur le front de l'Est, beaucoup d'incorporés de force furent fait prisonniers par l'armée soviétique durant la débâcle allemande. Ils connurent, comme les militaires de l'Axe, les camps de détention soviétiques. Le plus connu est le camp de Tambov, qui regroupa une grande partie des prisonniers Alsaciens et Mosellans11.
D'autres décidèrent de déserter la Wehrmacht pour se rendre à l'Armée rouge et ainsi, en tant que Français, rejoindre le général de Gaulle et la France libre. Les Soviétiques n'avaient, dans leur grande majorité, pas connaissance du drame de ces Alsaciens et Mosellans. Beaucoup furent donc considérés comme des déserteurs, ou des espions, et donc fusillés, victimes d'une double méprise32. Les autres ont été déportés au camp de Tambov, après un passage dans les mines de charbon de Karaganda. Dans un compte rendu du colloque de Hambourg sur le retour des prisonniers de guerre après 194533 on peut lire :
« Les Alsaciens en uniforme allemand furent concentrés dans le camp de Tambov et subirent le sort de tous les prisonniers de la Wehrmacht, avec des conditions de vie très dures, un taux de mortalité élevé et des campagnes de rééducation antifasciste. Libérée en grande majorité durant l'automne 1945, une partie des « Malgré-nous » passe pourtant plusieurs années supplémentaires en captivité. Accusés de crimes de guerre par les Soviétiques, ils se sentent trahis par la France Libre, et utilisés comme monnaie d'échange dans les négociations diplomatiques. Certains iront jusqu'à évoquer l'intervention de dirigeants communistes français afin de retarder leur retour, tant le témoignage de leur expérience ternirait l'image de l'Union soviétique. »
À Tambov, les conditions de détention étaient en effet effroyables : « Une soupe claire et 600 grammes de pain noir presque immangeable constituent la ration journalière (…) On estime qu’environ un homme sur deux mourait à Tambov après une durée moyenne d’internement inférieure à quatre mois »34.
Le dernier malgré-nous libéré fut Jean-Jacques Remetter, un vannier, retourné chez lui en 195535.

Retour en France[modifier | modifier le code]


Monument en hommage aux malgré-nous dans le canton d'Obernai (Bas-Rhin).
Une fois la guerre terminée, les malgré-nous ont été considérés par certains comme des traîtres, voire comme des sympathisants nazis. Beaucoup d'entre eux ont subi l'épuration, comme les collaborateurs, ainsi que les collaboratrices ayant eu des relations avec l'occupant allemand36.
Ils ont été fortement attaqués par les militants du Parti communiste français, pour leurs dénonciations de la situation dans les camps d'internement soviétiques, et pour leurs témoignages sur les conditions de vie et de la guerre à l'Est.
Les choses pouvaient mieux se passer si les malgré-nous tombaient sur un officier informé de la situation. Par exemple, l'un d’eux ayant demandé aux Anglais l'envoi de 300 SS allemands pour travailler dans les mines comprend qu’ils lui ont envoyé trois cents Alsaciens : « "Eh bien, mes enfants, leur dit-il, vous aurez une grande chance grâce à ces cochons d'Anglais. Je vous enverrai immédiatement au bureau de rapatriement de Lille". Alors il leur fait servir un excellent repas, puis les fait conduire à Lille où ils sont très bien reçus. Chacun reçoit 1 000 francs37, un complet neuf. Très heureux, tous peuvent rentrer dans leurs foyers »38.

Crimes de guerre[modifier | modifier le code]

La division de Waffen-SS Das Reich est responsable du massacre d'Oradour-sur-Glane durant lequel le village a été détruit, ses habitants ainsi que les évacués de la Moselle annexée qui y avaient trouvé refuge ont été massacrés. Elle comptait dans ses rangs treize Alsaciens incorporés de force, obligés de servir le Troisième Reich sous peine de représailles39 et un engagé volontaire, Georges René Boos. Lors du procès du massacre, tenu à Bordeaux en 1953, les accusés ont reconnu les faits. Le procès se déroula dans une ambiance extrêmement tendue, entre les Limousins et l'opinion publique alsacienne. À l'issue du procès le , les treize malgré-nous furent condamnés aux travaux forcés, alors que l'engagé volontaire fut condamné à mort. Les treize condamnés aux travaux forcés furent amnistiés par la loi du 20 février 195340, qui amnistiait les crimes ayant pu être commis par des malgré-nous41.
Cette condamnation surprend certains auteurs. Dans son ouvrage, Frédéric Stroh met en évidence les contradictions des jugements des tribunaux lors des procès d'après-guerre : au procès de Nuremberg, l'incorporation de force est condamnée, mais lors des procès de Rastatt, les juges qui ont le plus souvent condamné à mort les réfractaires à l'incorporation de force, sont relaxés, car « la nationalité allemande et le service obligatoire avait été décrétés en Allemagne » ; et lors du procès de Bordeaux, un des attendus du jugement stipule que « les incorporés de force devaient s'extraire des unités allemandes »42.

Bilan humain et commémorations[modifier | modifier le code]

L'Alsace et la Moselle occupées ont fourni 1 % du contingent total des forces armées allemandes, soit 134 000 hommes, dont 103 000 Alsaciens et 31 000 Mosellans. Parmi les 134 000 hommes qui furent appelés par le Troisième Reich, environ 30 % furent tués ou portés disparus, 30 000 blessés et 10 000 invalides43.
Il est particulièrement malaisé de déterminer combien de malgré-nous sont morts au front et combien sont décédés à la suite de leur captivité dans les camps soviétiques. L'historien Régis Baty avance cependant les chiffres suivants : 24 000 morts au front et 16 000 en captivité soviétique ou yougoslave (en Croatie alliée des Nazis au camp de Jasenovac, les Serbes étant opposés à Hitler), dont peut-être entre 3 000 et 6 000 morts au seul camp de Tambov, ainsi 40 000 ne sont pas rentrés à l'issue de la guerre. Certaines bourgades furent particulièrement éprouvées : la seule petite ville alors occupée de L'Hôpital, en Moselle, compta près de 72 jeunes malgré-nous tombés ou disparus pendant le conflit44 Selon les historiens Alfred Wahl et Jean-Claude Richez, professeurs à l'université de Metz, « la Seconde Guerre mondiale a finalement coûté la vie à plus de 35 000 Alsaciens (combattants de 1939-1940, incorporés de force, résistants, déportés, victimes civiles lors des combats et des bombardements de 1940 puis de 1944-1945), soit 3,5 % de la population. Les autres départements ne déplorèrent que 1,5 % de pertes »45.
Depuis 1945, les Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans l'armée allemande bénéficient des mêmes droits que les combattants ayant servi dans les formations de l'armée française, durant la Seconde Guerre mondiale46 ; ceci dans un geste de réconciliation franco-allemand47.

Le , toutes les églises d'Alsace o

Contexte historique[modifier | modifier le code]

L’Alsace (moins l'arrondissement de Belfort), une partie de la Lorraine — le département de la Moselle dans ses limites actuelles — et quelques villages du département des Vosges furent cédées à l'Empire allemand au Traité de Francfort, après la défaite française de 1871. Les populations de ces contrées qui n'ont pas manifesté le choix de partir pour ne pas devenir Allemands se sont ainsi retrouvées sujets de l'Empereur germanique et soumises aux obligations et usages des ressortissants du nouveau Reich. Les jeunes hommes durent accomplir leur service militaire et tous ces soldats Alsaciens-Lorrains ont été mobilisés - au sein des armées de l'empire germanique - durant la Première Guerre mondiale. Entre 1914 et 1918, environ 18 000 Alsaciens-mosellans "réfractaires" choisissent de quitter leurs familles pour aller s'engager dans l'armée française1,b, alors que 380 000 conscrits Alsaciens et Lorrains partent servir l'Allemagne et le Kaiserc,2. Cette mobilisation au début de la 1re guerre mondiale se fait globalement sans heurt : les jeunes générations n'ayant jamais connu la France et se considérant comme citoyens allemands3. On le voit dans l’article en allemand Ich bin ein Kriegskind du pasteur Jean-Jacques Reutenauer, né en 1952. Son grand-père lui ayant dit quand il était encore tout jeune : « Si en 1917 les Américains n’étaient pas venus, nous n’aurions pas perdu la guerre ! », l’enfant répondit : « Mais, grand-père, la guerre c’est bien nous qui l’avons gagnée ! – Tu es trop jeune pour comprendre. »4. A la fin de la guerre, en 1918, après 4 ans de dictature militaire, de brimades et de destructions volontaires, la population d'Alsace Moselle n'éprouve plus la moindre sympathie pour l'Allemagne et fait le dos rond en espérant une paix prochaine3.
Le problème est radicalement différent en 1942, tant sur le plan sociologique, que sur le plan juridique. D'un point de vue humain, les jeunes appelés Alsaciens et Mosellans ne sont pas nés Allemands ; ils sont majoritairement restés « Français de cœur » et n'ont pour la plupart pas opté pour obtenir la nationalité allemande, qui leur a été octroyée d'office au nom du Volkstum5. D'un point de vue légal, l’annexion de facto des trois départements français par l'Allemagne nazie n'a pas été ratifiée par le droit international6 ni d’ailleurs par aucun traité entre la France de Vichy et l’Allemagne ; c’est ce que précise le 3 septembre 1940 une protestation du général Huntziger au général von Stulpnagel, président de la commission allemande d’armistice. Il y est bien dit : « C’est avec la France entière, dans ses frontières de l’état de 1939, que l’Allemagne a signé la Convention du 22 juin » et on rappelle que cette Convention avait précisé « que le Gouvernement français avait le droit d’administrer les territoires occupés et non occupés, sans limitation territoriale aucune »7. « Dès l'été 1940, écrit Bernard Vogler, l'attitude des catholiques est quasi-unanime dans le refus, qui ne fait que s'accentuer durant les quatre années, soit une attitude totalement différente de leurs coreligionnaires sous le régime de Vichy […] En été 1940 la grande majorité des protestants s'imaginent que ce sont les mêmes Allemands que ceux d'avant 1918. Aussi ce malentendu initial favorise un certain nombre de ralliements […] Mais cette attitude initiale est rapidement balayée : en l'espace de six mois on passe de la confiance à l'amertume de la parole trahie. »8
Bien que le terme « malgré-nous » apparaisse déjà en 1920, après la Première Guerre mondiale, lorsque des associations d'anciens combattants alsaciens et lorrains de la Grande Guerre emploient cette formule pour mettre en avant le fait qu'ils avaient dû se battre « malgré eux » dans l'armée allemande contre la France9,10, les premiers véritables « malgré-nous » ont été incorporés de force par l'armée allemande à partir d'août 194211.

Stèle des malgré-nous à la gare de Strasbourg-Cronenbourg.
Quand l'armistice du 22 juin 1940 est signé, le cas de l'Alsace et de la Moselle n'est pas évoqué12. Ce territoire reste donc juridiquement français, bien qu'il fasse partie de la zone militairement occupée par l'Allemagne.
Le régime nazi l'annexe de fait au territoire allemand, par un décret du  signé par le Führer Adolf Hitler qui en interdit la publication13.
Le gouvernement de Vichy se borne à des notes de protestation adressées aux autorités allemandes de la commission de Wiesbaden, mais sans les rendre publiques, craignant les réactions allemandes : « Vous comprenez, disait en aout 1942 le maréchal Pétain à Robert Sérot, député de la Moselle, les Allemands sont des sadiques qui nous broieront si, actuellement nous faisons un geste. »14. D’ailleurs ces notes restaient toujours sans réponses15.
Le bruit se répand alors qu'une clause secrète avait de nouveau livré l'Alsace-Lorraine à l'Allemagne, à cette différence près que les trois ex-départements français ne formaient plus une entité propre, comme c'était le cas lors la précédente annexion. Le Bas-Rhin (Strasbourg qui redevient Straßburg) et le Haut-Rhin (ColmarMulhouse - qui redevient Mülhausen) sont ainsi rattachés au pays de Bade (Gau Baden-Elsaß), tandis que la Moselle (MetzThionville - qui redevient Diedenhofen -, Sarreguemines - qui redevient Saargemünd) devient un CdZ-Gebiet (une division administrative territoriale de l'Allemagne nazie) officiellement rattachée à la Sarre (Gau Westmark) le 30 novembre 194016.

Chronologie des faits[modifier | modifier le code]

Jusqu'en août 1942 cependant, si on multiplia les organisations paramilitaires, où la population, les jeunes surtout, était obligée de s'inscrire, on s'abstint de l'ultime transgression juridique, la mobilisation obligatoire dans l'armée allemande. Mieux encore, l'Allemagne proclamait qu'elle n'avait pas besoin des Alsaciens-Mosellans pour gagner la guerre, qu'elle espérait bientôt terminée et victorieuse. « Nous n'avons pas besoin des Alsaciens pour gagner la guerre, disait un orateur de la propagande, mais c'est pour l'honneur de votre pays que nous tenons à vous avoir dans nos rangs »17. Les services de Goebbels n'en firent pas moins une propagande active pour inciter les jeunes Alsaciens et Mosellans à s'engager, mais sans le moindre résultat. Seuls les fils des fonctionnaires allemands présents semblent avoir répondu à l'appel, mais ils furent moins d'un millier pour les deux départements alsaciens18. Le gauleiter Robert Wagner, qui était responsable de l'Alsace, était persuadé que ceux qu'il considérait comme des frères de race nouvellement reconquis entendraient vite l'appel de leur sang et se sentiraient rapidement allemands ; constatant le nombre infime d'engagés volontaires, il conclut — non sans cynisme — que les jeunes hésitaient à entrer dans l'armée allemande « par peur de leur famille » et qu'ils seraient heureux de s'y voir forcés19. Au printemps 1942, à Vinnitsa, il persuada Adolf Hitler, au début fort réticent, d'introduire le service militaire obligatoire en Alsace, ce qui fut fait officiellement le .

Josef Bürckel, gauleiter du Gau Westmark.
De son côté, le gauleiter Josef Bürckel, responsable de la Moselle annexée, avait promulgué l'ordonnance instituant le service militaire obligatoire pour les Mosellans dès le 19 août 1942. Il promulgua, dix jours plus tard, une seconde ordonnance portant sur l'octroi de la nationalité allemande aux Mosellans, qui rendit aussitôt applicable cette incorporation de force en Moselle.
En 1942, l'armée de Vichy démobilisa une grande partie des soldats du contingent qui avaient été maintenus sous les drapeaux depuis le début la guerre mais, dès 1940, les Alsaciens-Lorrains avaient été autorisés à quitter l'armée française. Ceux qui n'ont pas profité de cet "avantage" ont pu rester dans l'armée française, et ensuite rejoindre les forces françaises libres. D'où, chez certains, un sentiment de supériorité vis-à-vis des autres soldats français, de l'intérieur: "Nous sommes plus français que vous". En revanche, ceux qui ont demandé à être démobilisés pour rentrer chez eux en croyant naïvement qu'on allait les laissez tranquillement cultiver leurs champs, se sont vu dire à leur arrivée par l'armée d'occupation: "puisque vous n'êtes pas français, donc vous êtes allemands" (da du nicht französisch bist, bist du deutsch) et sont devenus des "malgré-nous".
Bürckel déclara, non sans hypocrisie, que les Mosellans qui ne se sentaient pas allemands pouvaient demander, avant le , à être expulsés vers la France. Le nombre de demandes fut tel que Bürckel se rétracta aussitôt, annonçant que les déportations se feraient non vers la France mais vers la Pologne et que les réfractaires au service militaire seraient envoyés en camp de concentration20.
Le gauleiter Wagner, qui sentait bien l'illégalité d'une telle décision, déclara le 23 septembre :
« Nous vivons dans un temps de grande révolution : avec lui s'effondrent également les concepts juridiques qui étaient valables dans le passé »
21. Et le 21 juin 1943 :
« Ce n'est pas mon intention de justifier juridiquement cette mesure si incisive dans la vie de l'Alsace. Il n'y a aucune raison de faire cela. Chaque décision que le Troisième Reich Grand-Reich-Allemand prend à ce sujet est appuyée par le droit formel et réel et est inattaquable. »
Le service militaire, en temps de guerre, équivalait à être incorporé et à participer aux combats. La plupart des malgré-nous furent affectés dans la Wehrmacht, mais de nombreuses classes furent versées d'autorité dans la Waffen-SS. Certains ont été incorporés directement dans les Waffen-SSd, mais d'autres ont d'abord été incorporés dans des unités de la Wehrmacht, l'armée régulière, avant d'être rattachés ultérieurement à des divisions de Waffen-SSe. La décision d'incorporer de force des Alsaciens, des Mosellans, des Luxembourgeois et des Belges dans les Waffen-SS s'explique par le fait que les divisions de la Waffen-SS, dites « troupes d'élite », comptaient une forte proportion de pertes lors des combats. Dans son journal, courageusement tenu en français pendant l’occupation allemande, Marie-Joseph Bopp parle d’un collègue mobilisé et versé d’office dans les SS malgré ses efforts. On lui donne cette raison : c’est que « les cadres de la Waffen-SS sont vides, il faut absolument qu'ils soient remplis, d'ailleurs la visite médicale n'est que de pure formalité ». Et puis « on sait très bien que les Russes n'épargnent aucun soldat qui porte l'uniforme de la SS détestée et qui d'ailleurs porte, en haut du bras droit, le signe de son groupe sanguin (qu'on ne marque pas chez les autres soldats). Tous les SS faits prisonniers seront tués. »23. On veut ainsi dissuader les jeunes gens de déserter.
Finalement, 100 000 Alsaciens et 30 000 Mosellans se retrouvèrent, principalement sur le front de l'Est, à combattre l'armée de Joseph Staline. Ils furent pour la plupart internés à Tambov, en Russie, en 1945. Nombre d'entre eux ont cependant vécu les combats en Normandie, comme les « malgré-nous » de la 2e division SS Das Reich, dans la poche de Falaise. Beaucoup de jeunes gens avaient moins de dix-huit, voire dix-sept ans. Parmi les rares qui ont pu déserter, ou se rendre aux Alliés occidentaux, certains se sont enrôlés dans les FFI ou dans l'Armée française de la Libération. En juillet 1944, les Soviétiques relâchèrent 1 500 malgré-nous prisonniers à Tambov ; ceux-ci furent transférés à Alger pour être incorporés dans l'armée de la France libre24.

Le cas des officiers de réserve[modifier | modifier le code]

Jusqu’en 1944, cependant, les Allemands n’osèrent pas mobiliser les officiers de réserve, mais Bopp écrit le 20 janvier :
« On croit que très prochainement les Allemands appelleront sous leurs drapeaux les Alsaciens officiers de réserve dans l'armée française. Jusqu'à présent, on ne les avait pas inquiétés »25.
Une première alerte a lieu à la fin de 1943 puisque nous lisons chez Bopp à la date du 22 décembre :
« On me certifie d'une source très sure que les Allemands préparent la liste des officiers de réserve alsaciens dont la plupart, prisonniers de guerre, avaient signé une déclaration qu'ils sont de sang germanique et qui, pour cette raison, ont été renvoyés dans leur province. Ils ne sont pas inquiétés par une mobilisation de leurs classes. Mais on veut éviter des troubles en cas de débarquement des Alliés en France ».
Mais la situation est en fait beaucoup plus grave et le 14 février il écrit effectivement :
« Une nouvelle sensationnelle a éclaté comme une bombe : tous les officiers de réserve français seront mobilisés dans la Waffen-SS, car, dans cette armée, la discipline sera plus sévère et on pourra mieux les contrôler et surveiller »26.
Et, moins d’une semaine après :
« Aujourd'hui, une quarantaine d'anciens officiers de réserve ont dû se présenter à la visite médicale pour la Waffen-SS. À Strasbourg, la visite avait déjà eu lieu. Là, c'était un général qui les a reçus. Il voulut leur faire un discours, mais il fut plusieurs fois interrompu. On lui demandait sur quel droit se basait la Wehrmacht pour mobiliser des officiers alsaciens qui avaient été dans l'armée française. Réponse : les lois internationales ne nous permettent pas d'enrôler des officiers ayant appartenu à une autre nation. Aussi observons-nous la loi. Vous ne serez pas mobilisés dans la Wehrmacht, mais bien dans la Waffen-SS, car les lois internationales ne parlent pas d'elle. Puis, il leur affirme que ceux qui entreraient comme volontaires garderaient le rang qu'ils avaient eu dans leur ancienne armée. Pour cela, ils n'avaient qu'à signer un papier ! Silence complet ! Aucun ne se présente. Puis le général leur dit: « Bon. Mais chacun de vous donnera son curriculum vitae. » Également, refus général. Sur cela, le général disparait et la visite médicale commence ».
Les récalcitrants sont envoyés au camp de Cernay mais là encore on tente de les convaincre. Le 9 juin,
« Un Alsacien, ancien officier français, qui est dans le camp de Saint-André près de Cernay vient d'écrire à sa famille qu'il y a quelques jours, le commandant du camp SS avait réuni pour un appel tous les anciens officiers. II arrive avec un lieutenant-colonel et un commandant, les deux en uniforme SS. Le commandant du camp s'adresse aux Alsaciens : «Je vous présente deux officiers supérieurs français qui, eux, ont compris les nécessités de l'heure et qui, en bons Européens, mettent leur épée au service de l'Allemagne. Si des Français de l'Intérieur font cela, vous, Alsaciens de race germanique, vous devrez imiter leur exemple. Ceux qui seront donc volontaires pour la guerre devront s'avancer. » Silence général. Aucun des Alsaciens ne bouge. Ils regardent fixement et avec mépris les deux Français devant eux, pâles comme la mort. Après l'attente d'une minute, le commandant allemand renvoie les Alsaciens »27.

Désertion et captivité[modifier | modifier le code]

Certains malgré-nous ont déserté pour rejoindre la Résistance ou la Suisse, mais leurs familles furent parfois déportées dans des camps de travail comme celui de Schirmeck ou de concentration comme celui de Natzwiller-Struthof, tous deux situés en France alors annexée. Ce fut notamment le cas de 123 habitants de Longeville-lès-Saint-Avold, parents de réfractaires, envoyés d’abord au camp de Woippy, un camp de répression près de Metz, puis en camp de concentration28. L'application stricte de la Sippenhaftung, induisant la responsabilité collective de la famille (et du clan) en cas de délit, menaçait directement la famille des insoumis qui pouvait être transplantée dans un pays de l'Est, en Silésie par exemple. En outre leurs biens étaient confisqués. Cette pratique obligea donc la plupart des conscrits, non seulement à entrer dans l'armée allemande, mais aussi à y rester. Certains le faisaient pourtant avec l’intention de se rendre sur le front russe, mais les chances de réussite étaient minces. Pour éviter des mutineries, l'Allemagne nazie avait pris soin de ne pas former d’unités exclusivement composées de conscrits du Luxembourg, d’Alsace ou de Moselle. Isolés dans des unités composées majoritairement d’Allemands, les malgré-nous devaient se plier à une discipline de fer, dans une armée où l’esprit de corps laissait peu de place aux écarts de conduite. Parmi ceux qui choisirent tout de même de déserter devant l'ennemi, certains furent repris et exécutés, sans autre forme de procès, comme « traîtres à la Patrie allemande ».
Le simple soupçon d’avoir déserté pouvait avoir des conséquences tragiques pour la famille, on lit dans le journal de Marie-Joseph Bopp29 :
« On ne cherche maintenant pas seulement les familles de ceux qui ont un fils en France ou en Suisse, mais aussi les parents des soldats portés disparus et qu'on soupçonne d'avoir déserté. Ainsi, à Kaysersberg, on a expulsé la famille Wilhelm, dont le fils avait été signalé comme disparu. Tous leurs biens ont été confisqués. Or, à peine la famille avait été installée à Breslau qu'elle reçoit la nouvelle officielle que le fils était mort des blessures de guerre dans un hôpital allemand ! La famille put rentrer à Kaysersberg, mais tous ses biens avaient disparu. On lui a bien versé une petite somme pour la dédommager, mais elle ne peut rien acheter avec cet argent. Ah, mourir pour notre Führer ! »
Sur le front occidental, certains malgré-nous se rendirent à l’armée américaine après avoir déserté, pensant se rendre aux libérateurs de la France. Ils déchantèrent rapidement en comprenant qu’ils étaient considérés, non comme des insoumis, mais comme des déserteurs de l’armée allemande. Ils furent envoyés dans des camps dans l'ouest de la France, aux côtés de prisonniers allemands qui ne cachaient pas leur mépris pour ces « traîtres à la patrie ». À l’humiliation de la double défaite, celle de la France de 1940 et celle de l’Allemagne de 1944, s’ajoutait l’humiliation de la double trahison supposée, celle de la France de De Gaulle et celle de l’Allemagne de Hitler30. Quand ils en avaient la possibilité, ils tentaient de venir au secours de leurs compatriotes français31.
Sur le front de l'Est, beaucoup d'incorporés de force furent fait prisonniers par l'armée soviétique durant la débâcle allemande. Ils connurent, comme les militaires de l'Axe, les camps de détention soviétiques. Le plus connu est le camp de Tambov, qui regroupa une grande partie des prisonniers Alsaciens et Mosellans11.
D'autres décidèrent de déserter la Wehrmacht pour se rendre à l'Armée rouge et ainsi, en tant que Français, rejoindre le général de Gaulle et la France libre. Les Soviétiques n'avaient, dans leur grande majorité, pas connaissance du drame de ces Alsaciens et Mosellans. Beaucoup furent donc considérés comme des déserteurs, ou des espions, et donc fusillés, victimes d'une double méprise32. Les autres ont été déportés au camp de Tambov, après un passage dans les mines de charbon de Karaganda. Dans un compte rendu du colloque de Hambourg sur le retour des prisonniers de guerre après 194533 on peut lire :
« Les Alsaciens en uniforme allemand furent concentrés dans le camp de Tambov et subirent le sort de tous les prisonniers de la Wehrmacht, avec des conditions de vie très dures, un taux de mortalité élevé et des campagnes de rééducation antifasciste. Libérée en grande majorité durant l'automne 1945, une partie des « Malgré-nous » passe pourtant plusieurs années supplémentaires en captivité. Accusés de crimes de guerre par les Soviétiques, ils se sentent trahis par la France Libre, et utilisés comme monnaie d'échange dans les négociations diplomatiques. Certains iront jusqu'à évoquer l'intervention de dirigeants communistes français afin de retarder leur retour, tant le témoignage de leur expérience ternirait l'image de l'Union soviétique. »
À Tambov, les conditions de détention étaient en effet effroyables : « Une soupe claire et 600 grammes de pain noir presque immangeable constituent la ration journalière (…) On estime qu’environ un homme sur deux mourait à Tambov après une durée moyenne d’internement inférieure à quatre mois »34.
Le dernier malgré-nous libéré fut Jean-Jacques Remetter, un vannier, retourné chez lui en 195535.

Retour en France[modifier | modifier le code]


Monument en hommage aux malgré-nous dans le canton d'Obernai (Bas-Rhin).
Une fois la guerre terminée, les malgré-nous ont été considérés par certains comme des traîtres, voire comme des sympathisants nazis. Beaucoup d'entre eux ont subi l'épuration, comme les collaborateurs, ainsi que les collaboratrices ayant eu des relations avec l'occupant allemand36.
Ils ont été fortement attaqués par les militants du Parti communiste français, pour leurs dénonciations de la situation dans les camps d'internement soviétiques, et pour leurs témoignages sur les conditions de vie et de la guerre à l'Est.
Les choses pouvaient mieux se passer si les malgré-nous tombaient sur un officier informé de la situation. Par exemple, l'un d’eux ayant demandé aux Anglais l'envoi de 300 SS allemands pour travailler dans les mines comprend qu’ils lui ont envoyé trois cents Alsaciens : « "Eh bien, mes enfants, leur dit-il, vous aurez une grande chance grâce à ces cochons d'Anglais. Je vous enverrai immédiatement au bureau de rapatriement de Lille". Alors il leur fait servir un excellent repas, puis les fait conduire à Lille où ils sont très bien reçus. Chacun reçoit 1 000 francs37, un complet neuf. Très heureux, tous peuvent rentrer dans leurs foyers »38.

Crimes de guerre[modifier | modifier le code]

La division de Waffen-SS Das Reich est responsable du massacre d'Oradour-sur-Glane durant lequel le village a été détruit, ses habitants ainsi que les évacués de la Moselle annexée qui y avaient trouvé refuge ont été massacrés. Elle comptait dans ses rangs treize Alsaciens incorporés de force, obligés de servir le Troisième Reich sous peine de représailles39 et un engagé volontaire, Georges René Boos. Lors du procès du massacre, tenu à Bordeaux en 1953, les accusés ont reconnu les faits. Le procès se déroula dans une ambiance extrêmement tendue, entre les Limousins et l'opinion publique alsacienne. À l'issue du procès le , les treize malgré-nous furent condamnés aux travaux forcés, alors que l'engagé volontaire fut condamné à mort. Les treize condamnés aux travaux forcés furent amnistiés par la loi du 20 février 195340, qui amnistiait les crimes ayant pu être commis par des malgré-nous41.
Cette condamnation surprend certains auteurs. Dans son ouvrage, Frédéric Stroh met en évidence les contradictions des jugements des tribunaux lors des procès d'après-guerre : au procès de Nuremberg, l'incorporation de force est condamnée, mais lors des procès de Rastatt, les juges qui ont le plus souvent condamné à mort les réfractaires à l'incorporation de force, sont relaxés, car « la nationalité allemande et le service obligatoire avait été décrétés en Allemagne » ; et lors du procès de Bordeaux, un des attendus du jugement stipule que « les incorporés de force devaient s'extraire des unités allemandes »42.

Bilan humain et commémorations[modifier | modifier le code]

L'Alsace et la Moselle occupées ont fourni 1 % du contingent total des forces armées allemandes, soit 134 000 hommes, dont 103 000 Alsaciens et 31 000 Mosellans. Parmi les 134 000 hommes qui furent appelés par le Troisième Reich, environ 30 % furent tués ou portés disparus, 30 000 blessés et 10 000 invalides43.
Il est particulièrement malaisé de déterminer combien de malgré-nous sont morts au front et combien sont décédés à la suite de leur captivité dans les camps soviétiques. L'historien Régis Baty avance cependant les chiffres suivants : 24 000 morts au front et 16 000 en captivité soviétique ou yougoslave (en Croatie alliée des Nazis au camp de Jasenovac, les Serbes étant opposés à Hitler), dont peut-être entre 3 000 et 6 000 morts au seul camp de Tambov, ainsi 40 000 ne sont pas rentrés à l'issue de la guerre. Certaines bourgades furent particulièrement éprouvées : la seule petite ville alors occupée de L'Hôpital, en Moselle, compta près de 72 jeunes malgré-nous tombés ou disparus pendant le conflit44 Selon les historiens Alfred Wahl et Jean-Claude Richez, professeurs à l'université de Metz, « la Seconde Guerre mondiale a finalement coûté la vie à plus de 35 000 Alsaciens (combattants de 1939-1940, incorporés de force, résistants, déportés, victimes civiles lors des combats et des bombardements de 1940 puis de 1944-1945), soit 3,5 % de la population. Les autres départements ne déplorèrent que 1,5 % de pertes »45.
Depuis 1945, les Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans l'armée allemande bénéficient des mêmes droits que les combattants ayant servi dans les formations de l'armée française, durant la Seconde Guerre mondiale46 ; ceci dans un geste de réconciliation franco-allemand47.
Le , toutes les églises d'Alsace o






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Nous arrivions de Bois Roussel où un groupe de motards allemands nous avait surpris dés le réveil un jour de Juin 40 et nous avions en famille bien sûr décidé de prendre le chemin du retour et de  retrouver notre domicile 10 place du parquet où une pénible surprise nous attendait
Maison entièrement pillée, un vrai désastre ! et nous n étions pas les seuls à avoir subi ce cataclysme
Aucune pièce n avait été épargnée.. Le magasin Frémiot avait subi les mêmes dommages et  la rue bien sûr de nombreux étalages de la rue Billy
je n ose pas énumérer l'importance des dégâts , nous étions jeunes et  nous tenions à toutes nos affaires Enfin admettons que les pillards auront fait bon usage de leur larcin !
Les allemands nous avaient donc surpris à bois Roussel ....des  motards décontractés, casques et imperméables gris couverts de poussiéres ne prêtant guère attention à nous les jeunes !
Prudent mais gardant son calme Monsieur H leur avait ouvert la porte du rez de chaussée et bien sûr ils ne se firent  pas prier pour envahir la salle à  manger en quête de quelques provisions ...

Ils déployèrent alors leurs cartes routières tout en faisant main basse sur les aliments du buffet
Prudemment nous étions descendus de nos chambres   C 'est un moment dont je me souviendrai toute ma vie , j en suis certain!   Découvrir nos ennemis de toujours , là..devant nous .. en toute liberté Impensable mais vrai !













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