Mac Connel Bolinger williams john carah |
Mac Connel john Carah Mme Collet Roger Cornevin
Crash du B 17 au Val de Vée le 4 Juillet 1943 .Traduction et Notes de Roger Cornevin -Hayton . Villepreux le 20 Juin 1998 .
Rapport
d'évasion de Olaf Ballinger ,chef de bord du B 17 (Source Military
Intelligence Service°
JOHN CARAH copilote |
John
Carah ,autre rescapé et évadé était le copilote de ce même
équipage
Nom
de l'évadé : Olaf M Ballinger 1st LT 0736459 ,533 Bomb SQ ,381
Bomb Gp (H) Canadien habitant l'Ohio 24 ans
Date
de l'interview 4 Décembre 1943
"
J'ai atterri à environ 2 Kilométres au Sud Est du village de la
Coulonche ( Orne ) le 4 Juillet 1943 .
Le
débarras dans lequel j'étais caché semblait appartenir à une
famille composée de deux hommes plutôt jeunes , d'un vieil homme ,
et d'un couple de dames âgées .
Environ
à 4 Heures ,un jeune Français qui parlait un peu l'Anglais et un
homme plus âgé nous conduisirent ,accompagné du sergent Owens
,loin de l'endroit où l'avion était tombé ,vers la grange d'une
ferme déserte .
Nous
sommes restés içi plusieurs nuits et nos hébergeurs dont j'ignore
les noms nous apportérent quelque nourriture . (Verger
? ajouté dans la marge ,peut être est ce le nom de l'hébergeur ?
Verger était instituteur d'aprés une photo parue dans l'ouvrage
"Clandestinités " d'André Mazeline )
La
nuit du 4 Juillet ,un homme âgé nous conduisit à André Mazeline
(1) ,instituteur à Saint Opportune et sergent dans l'organisation
( de la résistance ) . Tous ensemble , avec le fermier chez qui
nous étions hébergés (à 16 kilométres au nord ),nous avons
atteint la ferme d'André Geslin (2) à minuit ,aprés cinq heures
de marche .
Aprés
environ deux mois passés dans le grenier de la grange , nous avons
alors préparé un plan d'évasion mais celui çi échoua . Quelques
revues et livres en langue anglaise nous avaient été donnés .
J'ai
alors rencontré une jeune femme qui parlait assez bien l'anglais
,Simone Viel (3 )de la Ferté Macé .Son pére(4) était supposé
être le responsable de l'organisation dans laquelle nous étions
.Elle avait hébergé le mitrailleur arriére ( Sergent Howell )(5
),ensuite celui ci partit vers Domfront retrouver le navigateur (
Lt Mac Connel )(6) avant leur départ pour Paris . Elle prit
quelques photos et nos mensurations , afin de nous vêtir en civil
et apporta à chacun de nous un costume retouché et adapté à nos
tailles.
Le
28 Août , une jeune fille parlant anglais et un homme appartenant à
l'organisation prit contact avec l'organisation de Paris .Nous sommes
partis avec eux accompagnés d' un homme nommé André Rougeyron (7),
vers Champsecret dans une sorte de guimbarde . Nous y sommes restés
du 29 au 31 Août . André Rougeyron ,un jeune fermier Français (8
)et sa femme nous accompagnérent à bicyclette à l'endroit où
l'avion était tombé (9). Les allemands avaient emporté les piéces
qui les interessaient mais laissé les morceaux les plus importants
. Rougeyron me donna quelques détails sur le dépot de gaz mentionné
dans l'apendix B .
Le
31 Août nous sommes restés dans les environs de la gare de Flers
jusqu'au moment où nous avons rencontré un homme portant des
lunettes aux épaisses montures d'écaille . C'était un professeur
de l'école de filles de Flers ,Notre Dame (10 ) . Nous sommes restés
cachés dans l'école .
Juste
avant la tombée de la nuit nous avons à nouveau rencontré l'homme
aux lunettes et Rougeyron . Ils nous firent connaitre un autre André
( 11 ) qui devait nous conduire à Paris . Il parlait l'anglais et
était allé aux Etats Unis . Nous sommes allés ensuite au domicile
du professeur et à environ 23 heures 30 à la gare , pour prendre
un train à destination de Paris qui arrivera à 05.00 heures le 1er
Septembre . Tout le long du trajet ,nous avons voyagé debout .
Nous avions déjà reçu des papiers d'identité par la même
occasion . Cet André était lieutenant dans son organisation . Il
nous emmena à l'endroit où il il avait l'habitude de rester . Ce
même aprés midi il nous conduisit ensuite à la gare pour
rencontrer deux jeunes garçons ,Raoul et un autre André . Ceux çi
nous conduisirent chez Lucienne Lamort 228 rue du marché Le
Vésinet Seine et Oise . Nous ne sommes jamais sortis de cette maison
durant ce dernier séjour ."
Notes
personnelles (Source "Agents d'évasion " d' André
Rougeyron )
(1)
Le rôle d'André Mazeline fut capital dans l'organisation de la
clandestinité dans l'Orne . Il était né le 8 Avril 1915 au Ménil
Brout (Orne ) où son pére était instituteur . Il devint l'adjoint
de Daniel Desmeulles chef départemental des F.F.I. auquel il succéda
le 14 Juin 1944 .( Ref Clandestinité )
Son
frére Jean instituteur , m'enseigna l'Anglais et la géographie au
cours complémentaire de Sées d'Octobre 1942 à Juin 1943 ,avant
d'entrer lui même dans la clandestinité et prendre des
responsabilités dans le cadre du B.O.A. sous la direction d'Edouard
Paysant
(2
) André Geslin ancien marin et prisonnier évadé ,habitait une
ferme à Saint Opportune . Dans le cadre de l'organisation mise en
place par André Rougeyron ,Il hébergea de nombreux aviateurs alliés
et facilita leur évasion .
(3
) Simone Viel ,24 ans ,professeur , fille du capitaine Viel et
membre de son maquis . Arrêtée à Ligniéres la Doucelle (Mayenne )
avec Daniel Desmeulles (Mayenne ) lors de l'attaque du maquis par la
Gestapo et les miliciens Français . Déportée à Ravensbruck et
rapatriée le 17 Mai 1945 .
Fille
de Viel Marcelle institutrice à le Ferté Macé ,arrêtée dans la
Mayenne et ensuite déportée à Ravensbruck .Libérée le 1er Mai à
Schwerin ( Ref : Les 500 déportés de l'Orne Conseil général de
l'Orne )
(4)
Chef de réseau dans la résistance
(5
) et (6 ) Sergent mitrailleur rescapé avec Olaf Bollinger du crash
de la forteresse au Val de Vée ce 4 Juillet 1943 . Blessé ,il fut
,hébergé par André Rougeyron au "Chalet du Brouillard "
à Domfront , avec le lieutenant navigateur Mac Connel appartenant au
même équipage .
(7
)André Rougeyron a aidé personnellement , à l'évasion de
cinquante aviateurs aprés les avoir en partie hébergés au "Chalet
du brouillard " situé en plein centre de Domfront .( Ref
Agents d'évasion de André Rougeyron )
Ingénieur
expert en mécanique à Domfront .
Enfermé
dans une cellule du chateau des Ducs avec d'autre résistants du
département dont Jean Mazeline et Albert Frémiot ,sagiens que j'ai
bien connus .
André
Rougeyron fut déporté à Buchenwald . Il s'évada de Celle le 3
Avril 1945 .
(8
) En fait il s'agissait de Mr et Mme Bourgoin ,habitant le pavillon
de garde et gérants du chateau de l'Ermitage .
Bollinger
et Owens y séjournérent du 28 au 31 Août 1943 .
Une
photo les représente dans l'ouvrage fort détaillé d'André
Rougeyron page 33 .
Debout
:Owens Ballinger ( chef pilote ) assis Mr et Mme Bourgoin , Melle
Vautier
Le
29 Août tous se rendirent sur les lieux du crash ,au Val de Vée (
chêne du Val )pour examiner les débris de la forteresse et prendre
....quelques photos .
Les
Bourgoin appartenaient au service d'évasion constitué par André
Rougeyron avec Viel de la Ferté Macé , Pépin de la Sauvagére
,Melle Vautier à Champsecret Havas et Fautrel de Flers ,Geslin de
Sainte Opportune , Guesdon de la Baroche
(
Ref Agents d'évasion )
(10
) Il s'agit peut être de Havas ,enseignant à notre dame de Flers ?
Suite
du témoignage de Olaf Ballinger
"
Le 25 Septembre ,Raoul et Andre , nous emmenérent à Paris chez la
soeur et le beau frére de Mme Lamort 26 ou 30 Boulevard Bessiéres
.Deux américains John.... et Robert m'avaient devancé la semaine
précédente . Une vieille nurse anglaise , yeux bruns et cheveux
bruns nous rendit visite .( L'adresse était peut être 123
boulevard Berzelies ,je ne sais comment l'épeler , comme vous
pouvez le constater ).Le lieutenant Harold Bailey était caché pas
trés loin de notre domicile . Vers le 26 Septembre il partit chez
les Normand où il passa environ une semaine .
Le
3 Octobre nous étions hébergés chez Madame Rospape ,une anglaise
mariée à un Français . .Içi nous avons rencontré à nouveau
Bailey . Bill Plaskit était présent lorsque nous sommes arrivés .
Nous avons alors rencontré Keith Murray et Charles Hoover ( E&E
196 ,195 ,) qui vivaient là en compagnie de Fran...un cousin de
Mme Rospape . Deux autres garçons étaient avec Murray et Hoover .
Le
17 Octobre Melle Andrée et un américain Bob ...étaient ramassés
par la Gestapo . Une jeune allemande vivant dans l'appartement du
dessous l'avait dénoncée .Cette information nous avait été
donnée par des amis des Rospape . Une jeune fille vint nous
avertir ,et huit parmi nous furent envoyés à l'écart dans un
hotel .
Le
jour aprés ,nous étions conduits au domicile d'une serveuse qui
travaillait pour Francis où Murray était resté .. La nuit du
dimanche ,Plasket et Bailey vinrent nous rejoindre . Deux garçons
quittérent Paris ce jour et je n 'ai plus entendu parler d'eux
ensuite .
Le 20 Octobre six parmi nous ,étions conduits à la gare où nous avons pu rencontrer l'homme qui devait nous faire quitter Paris .
Le
major Borren ( E&E 194 ) était à la gare . Partant de là j'ai
accompagné Murray et Hoover ( E&E 196 ,195 ) . Nous partions
alors pour Toulouse où nous avons passé la nuit dans un garage et
pris un train pour Boussons ( ?) le 21 Octobre . A Saint Girons ,nous
passions la nuit dans un hotel , pris un bus le matin pour Massat
et notre marche a commençé .Il y avait sept américains et six
Français incluant le guide .
Ce
même soir nous étions hébergés dans une ferme et ensuite dans
une grange où nous avons pu nous restaurer et dormir jusqu'au jour
suivant ..
A
14.00 heures ,les 12 autres arrivérent mais me laissérent en
arriére , estimant que j'allais ralentir leur marche .
Je
reconnais que j'étais plutôt ,en état de faiblesse . Ils me dirent
que le même guide viendrait me prendre dans 10 jours . Je songeais
alors à bien m'entrainer pour affronter les pentes de la montagne .
Le 29 Août tous se rendirent sur les lieux du crash ,au Val de Vée ( chêne du Val )pour examiner les débris de la forteresse et prendre ....quelques photos .ici le pilote( photo a Rougeyron )
Le 29 Octobre ,le vendredi suivant, le fermier Français vint me trouver pour me dire que le reste de l'équipe avait été fait prisonnier par les allemands et que je devais partir en raison du nombre d'allemands séjournant dans la région.
Le
mardi 26 Octobre (juste avant ce vendredi 29 ) la femme du fermier
vint m'apporter à manger et m'informa qu'une dizaine d' allemands
allait venir , m'obligeant ainsi à me cacher dans les bois .Je suis
donc resté caché dans les bois , sous la pluie ,toute la journée .
Je
pensais que l'on viendrait me chercher pour me ramener à la ferme .
A
la nuit tombante ,je retournais à la grange et comme personne ne
se manifestait , je me suis étendu , dans une haie ,en
frissonnant toute la nuit .
1 er a gauche Owens disparu lors de la traversée des Pyrenées
Mort de froid et d épuisement
3 eme Olaf Ballinger
1 er a gauche Owens disparu lors de la traversée des Pyrenées
Mort de froid et d épuisement
3 eme Olaf Ballinger
La
nuit suivante ,comme il n'y avait personne dans les environs je
retournais dans les bois . Je revins à midi et restais caché
dans les buissons alentour prés de la grange . La fermiére
m'apporta quelque nourriture en m'informant que les allemands
étaient partis la veille .
Le
samedi matin 30 Septembre ( Np.il
s'agirait plutôt ...du 30 Octobre
)je commençais à marcher dans une direction que je supposais être
l'Espagne . Je n'avais pas de boussole mais je m'orientais d'aprés
le soleil .Je traversais Aussat et je faisais en sorte de rester sur
les routes me conduisant vers le Sud ,passant devant un panneau de
signalisation marqué "Chemin Privé " ( ?) . J'arrivais à
un endroit où une fourche conduisait à différents villages .Une
piste se dirigeait vers la colline .Je demandais à un vieil homme
infirme dans quelle direction se trouvait l'Espagne . Il m'indiqua
la direction d'Andorre ,et au loin la direction vers l'Espagne ,en
me précisant que la frontiére était à quatres heures de marche .
Je pris donc cette piste .
Entre
17. 30 et 18.00 heures ,j'atteignais donc le sommet de l'intersection
. Je pouvais distinguer des pics dont l'altitude n'était pas
inférieure à mille pieds ,aussi élevés que ceux prés desquels
je me trouvais .(
N.P. En fait en Andorre ,on note
plusieurs
pics dont l'altitude excède plus de 2000 métres dont le mont
Pedrosa 2948
métres
,).Je
marchais ainsi dans la neige , passant deux heures à monter et deux
heures et demi à descendre .La nuit tomba vers 18.30 heures . Une
demi heure plus tard ,j'étais enfin sorti des endroits enneigés
mais ne pouvais rester sur la piste ,et je devais surtout m'arrêter
. Je me suis reposé sous un pin ,toute la nuit .Lorsque le jour
commença à poindre à 06.45 heures environ je repartis sur la
piste . .A 09.00 heures je rencontrais les premiéres maisons en
Andorre . J'ai demandé à manger et enfin reçu la premiére
nourriture depuis deux journées.
.Je
traversais la ville d'Andorre . Alors que je me dirigeais vers
Saint Julien(certainement
Sant Julia de Loria
) à environ 4 miles de la frontiére espagnole ,un cycliste venant
en sens opposé revint vers moi et me dit que je n'avais plus de fond
à mon pantalon .Il m'emmena à l'hotel principal , me nourrit et me
prépara un séjour avant d'atteindre l'Espagne .
Je
restais donc dans cet hotel du 21 Octobre au 2 Novembre .
Je
quittai Andorre avec un groupe de six Espagnols (certainement
des
contrebandiers
....) qui transportait du tabac vers l'Espagne . Ils portaient 50
livres de ballots de tabac ,mais j'avais beaucoup de peine à
m'entretenir avec eux . Nous avons marché toute la nuit et les deux
jours suivants ,de ferme en ferme .
Le
6 Novembre à 06 .00heures nous étions à mi chemin de Barcelone .
Le
8 Novembre ils me conduisirent dans un village et s'arrangérent
pour que je puisse attraper un train de marchandises à destination
de Mauressa . Cinq minutes avant le départ du train ,les gardes
civils me capturérent et me conduisirent en prison à Manressa et
ensuite à la préfecture de police de Barcelone . Je leur racontais
que j'étais un prisonnier allemand comme on m'avait conseillé de
le dire .
Deux
semaines aprés j'étais à Barcelone .Je quittai ensuite cette ville
pour Alama , Madrid et Gibraltar . "
Note
de O.Ballinger : Je pense que Raoul ,comme mentionné ci dessus fut
dénonçé avec la totalité des gens avec lesquels, il opérait .
Madame Marie était la responsable de l'organisation de Paris avec
laquelle Madame Mouspape ... était en relation . Elle avait
environ 33 ans
Note
( Ecrite par le lieutenant Ballinger )
"Le
lieutenant Harold Bailey et le sergent Williams ( Bill ) Plaskett
étaient les deux hommes laissés dans les Pyrenées avec le sergent
Francis E. Owens . Je pense qu'ils sont tous morts suite aux
intempéries . Les trois autres américains qui se trouvaient avec
ce groupe étaient le major Bowen ( orthographe ? ...)le premier
lieutenant Keith Murray et le second lieutenaant Charles Hoover .
Je
l'ai appris par un américain rencontré à Paris , prénommé Bob
mais j'ignorais son nom de famille . Il a été ramassé par la
gestapo le 24 Octobre avec un guide Français nommé André avec
lequel il était resté . . Il mesurait environ 5 pieds 10 pouces
pesait 140 livres ,les cheveux bruns coupés courts et les yeux
bruns . Il avait amerri en catastrophe dans la Manche .J'ai pu
l'identifier à partir d'une photo ."
Info
Jacques Leroux( Juin 1998 )
Le
sergent Francis Owens ,mitrailleur du B17 de la Coulonche serait
décédé le 25 Novembre 1943 et inhumé au cimetiére de Neuville en
Coudroye ( Voir orthographe ...) Ardennes Belgique Voir Mortual
Affairs pour connaitre les causes du décés
Compilation
par D.E.Emerson
1
st LT , Aub
Aprés
avoir été hébergés à l'institution Notre Dame dont Madame
Boschet était la directrice ,Olaf Ballinger et Francis Owens
quittent Flers ensemble à destination de Paris par le train de
23.20 heures ,ensuite ils se séparent ... (Ref Agents d'évasion
A.R. )
Ref
John Carah ( 3070 Stanford Lane El Dorado Hills ,California 95762
)dans sa lettre du 12 Juillet 1998 me précise que le sergent O wens
avait été tué d'une balle dans le dos par un garde frontiére
allemand .
Comme
on le sait le parachute du lt Williams s'était ouvert
intempestivement ,dans l'avion . De ce fait il retarda volontairement
,au maximum ,le saut qui aurait pu le sauver .Juste avant de se poser
en parachute ,Carah remarqua ,la silhouette de Williams surgir au
dernier moment de la porte avant de la forteresse .
Les
sergents Lane et Cronsal revinrent des camps de prisonniers dés la
libération et entamérent une nouvelle carriére .
Olaf
Bollinger déçéda prématurément à l'âge de 35 ans en 1955
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